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EAN : 9791092636499
208 pages
La mer salée (31/08/2023)
3.88/5   25 notes
Résumé :
«Je veux lui raconter des histoires avec de la terre et des racines profondes. Des paroles d’estuaires. Des phrases tressées comme des paniers de fleurs fraîches qui soignent nos ventres lourds et nos coeurs secs. Des reverdies. Des verts pluriels, fragiles, exubérants. Des récits qui décentrent et dépolluent. Je t’écris ça sur mon téléphone dans un message sans ponctuation, appuyée contre l’évier, les doigts encore pleins de savon.»

Dans sa quête pou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Vous aimiez le bleu ? Vous aimerez le vert.
Je voudrais vous parler d'un magnifique livre qui s'appelle La Reverdie, écrit par Louise Browaeys, écrivaine rencontrée ce matin dans ma librairie préférée, aussi vous comprendrez que je suis encore sous le poids de l'émotion.
Il s'agit d'un roman, mais un roman de non-fiction, édité dans une maison d'édition nantaise portée par les utopies, La Mer Salée.
Nous devrions tous être portés par les utopies. Les utopies d'aujourd'hui sont les évidences de demain.
L'écologie et le féminisme sont au coeur de cet ouvrage et d'ailleurs l'autrice nous rappelle que ces deux aspects sont étroitement liés.
Dans ce texte, Louise Browaeys déploie durant quatre ans un fil rouge sur la couleur verte, confrontant l'intime de sa vie à l'universel.
C'est inspirant, c'est joyeux, c'est drôle.
J'y ai vu une façon fraîche et joyeuse de voir des sujets graves, angoissants pour nous, pour nos enfants, le paysage, le climat, la planète, l'amour, le sexe, la vie d'un couple, et puis ce monde que nous allons justement transmettre à nos enfants, le reste et tout cela...
La manière qu'a Louise Browaeys d'aborder la tragédie du monde, - car il s'agit bien de cela n'est-ce pas, est jubilatoire. C'est une bouffée d'air frais.
Louise Browaeys part de sa vie, parle de nos vies.
La genèse de ce récit, ce sont à la base 240 fragments sur la couleur verte, autant de tiges vertes dans un jardin fleuri.
J'ai aimé la manière dont me parle Louise Browaeys du tragique qui nous touche, cette façon joyeuse d'aborder la fin du monde ou presque, -non il existe encore une possibilité de survivre, la façon joyeuse de parler du Titanic qui coule et nous à bord avec la possibilité de prendre des barques et partir sur d'autres rives à défaut de sauver le navire en perdition.
Ainsi Louise Browaeys me parle du tragique de notre existence de façon joyeuse, sans rien me cacher pour autant de l'angoisse de nos vies.
J'ai lu dans ce texte des changements, des balancements omniprésents, des moments de fulgurance.
Ce qui change autour de nous forcément nous impacte dans nos vies, dans nos têtes, dans nos coeurs, dans nos corps...
Le regard que porte Louise Browaeys sur le monde est beau, cruel aussi, m'emporte même s'il ne change rien à ce monde, mais il est terriblement authentique et intense, il fait un bien immense.
Oui, cela fait du bien, je le ressens, cela permet de voir les choses sous un autre prisme.
Je suis entré dans le jardin secret, intime de Louise Browaeys qui m'a révélé que l'écologie est la science des liens.
Je me rappelle ici qu'en littérature, ce qui est important n'est pas d'écrire des histoires, mais tisser des liens avec le reste des vivants, avec le paysage, le sol, et pourquoi pas avec ceux qui sont morts aussi, tant qu'à faire.
Dans ce livre, j'ai vu la beauté du récit dans les fils narratifs qui sont tissés et déployés, donnant sans cesse envie de tourner la page.
Dans un monde obsédé par l'argent, par le pouvoir, par l'immédiateté, Louise Browaeys questionne, ouvre des portes, chacun peut les emprunter à sa manière.
Louise Browaeys prolonge le végétal, elle devient pour moi le végétal dans ce récit. Et à mon tour, en la lisant, je deviens aussi un végétal, salade, carotte, brocolis...
Louise Browaeys amène parfois le lecteur que je suis au bord d'une falaise. Elle me rattrape au dernier moment. Je lui en suis reconnaissant.
Je referme les pages de ce livre en me disant que j'ai lu un livre d'amour.
Ce matin, à la faveur de mes libraires préférées, - merci les Julie, j'ai eu le bonheur de rencontrer cette autrice, Louise Browaeys, qui est venue échanger avec des lecteurs, beaucoup de femmes et quelques hommes atypiques on va dire, et dialoguer avec elle. Ce moment fut pour moi un bonheur immense.
Ce livre ne délivre aucun message, uniquement des fulgurances.
En tant qu'homme, c'est un livre qui m'a touché, m'a procuré un bien fou.
J'ai aimé entendre ce matin de la bouche de Louise Browaey que le roman, c'est le monde de la complexité et de la nuance. Je plussoie.
La Reverdie, ce fut pour moi une lecture joyeuse qui sera inoubliable, d'une écriture juste, intelligente, sensible, poétique.
Je vous invite à découvrir cette autrice, qui mérite qu'on vienne à ses chemins qu'elle tisse avec tant de joie et de beauté.
Vous l'aurez compris, ce livre est pour moi un coup de coeur.

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Une découverte verdoyante : n'hésitez pas à vous réfugier dans cet abri de verdure. Comme l'autrice le dit elle-même, elle nous propose ici une « promenade verdoyante entre écologie et littérature ». Son texte qualifié de « roman » est proche d'un essai traitant de nombreux sujets : écoféminisme, sexualité, maternité, amour, alimentation… Il interroge le rapport au corps, à la nature, à la littérature. Il nous offre à la fois une bouffée et une bouchée de verdure car il y a vraiment de quoi se nourrir dans certains passages. L'autrice nous invite à nous ressourcer dans ce livre-cabane : « Je veux que chaque paragraphe soit un petit buisson qui parle et fructifie. Je veux que rien n'y soit enfermé. Je veux y trouver refuge comme dans une cabane avec mes enfants et tenter d'y transformer les mots en ailes de libellules. » le jardin intérieur de l'autrice est un fouillis végétal un peu exubérant dans lequel on se perd un peu parfois, mais c'est un fouillis authentique, généreux, plein de poésie, de lumière et de vie. Comme dans tous les jardins, on peut y faire une pause bien agréable et une cueillette fructueuse. J'ai, pour ma part, fait une jolie récolte de citations. C'est la couverture et le titre qui m'ont attirée vers ce livre . « Reverdie » m'a fait penser à « Pierre Reverdy », un poète que j'aime beaucoup. Évidemment, il n'y a aucun rapport mais le nom, associé au joli vert de la couverture est, il faut l'avouer, très bien choisi. Une autre raison m'a poussée à acheter ce livre : je ne connaissais pas du tout la maison d'édition « La Mer salée » et elle mérite vraiment d'être découverte.
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La reverdie est un « livre-cabane » dans lequel les « mots-libellules » s'envolent. Ce livre-cabane est celui de Louise Browaeys, condensé de ses pensées autour de l'amour, du vert et de l'écologie. Elle entremêle les champs lexicaux, elle utilise un sécateur pour couper les phrases de sa tête et décider que son corps est beau, c'est une lave verte qui s'insinue dans notre esprit pour y planter ses graines de l'engagement pour demain.

Les trois sujet sont liés, ils lui permettent une forme de libération, un accomplissement de soi, un ancrage dans un monde turbulent qui appelle à la paix. Dans un contexte actuel, ce livre m'a fait du bien, une touche d'espoir, des lumières sur la possibilité de vivre différemment mais qui implique des changements de paradigmes. le vert comme symbole de régénération, de stabilité, d'apaisement. le vert dans toutes ses nuances, sapin, fluo, chlorophylle, bouteille.

L'autrice aborde la littérature sous sa forme salvatrice : « C'est la sensation d'ouverture et de regard neuf sur le monde qui font selon moi les littératures. Quand ils sont bien choisis, les mots caressent et fécondent mon corps comme des lignes de marbre vert, dit « serpenti-neux ». Les mots-serpents muent, ils se transforment en ailes de libellules, ils partent dans toutes les directions, je ne peux plus les arrêter. ». C'est une de ses manières, parmi plusieurs, de participer activement au monde. En refermant le livre je me suis demandée quel était mon engagement actuel pour demain. Ce livre-cabane incite à la connexion avec soi-même, avec l'autre, avec la Terre.


« Vieillir, c'est non seulement arrêter de faire des listes, mais aussi comprendre de quelle façon s'exposer à la lumière. Comme les plantes, savoir attraper chaque petite clarté tout en accueillant leur poids d'ombre. »
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Dans ce traité atypique d'éco-féminisme, Louise Browaeys nous livre, pêle-mêle, ses réflexions sur la vie, sur le monde, sur le capitalisme et son illusoire « croissance verte », sur le marketing de la société de consommation, sur l'amour romantique et filial, sur l'impossibilité des choix qui font sens, sur l'éco-anxiété qui la gagne malgré ses engagements comme elle gagne beaucoup d'entre nous. Cette Reverdie est un ovni littéraire, ni vraiment un essai, ni vraiment une autobiographie, même pas de l'autofiction comme il en existe tant. Ce sont des bribes, des fragments qui amènent à penser la vie différemment, à remettre l'amour et la nature au coeur de nos préoccupations.

Si j'ai beaucoup aimé la lecture de ce texte, c'est probablement parce que de nombreuses réflexions proposées par Louise Browaeys ont résonné avec celles qui me traversent depuis déjà quelques temps. Elle souligne, à travers de nombres exemples de la vie réelle et d'observations plus ou moins décousues, comment le système dans lequel nous vivons nous maintient dans une impossibilité d'engagement écologique, dans un quotidien loin de la nature – et proche du périphérique. Si la sobriété est un choix, notre quotidien est peuplé d'injonctions contradictoires, de nécessités qui font loi, d'habitudes acquises qui nous enferment.

Racontant son histoire d'amour naissante, l'harmonie entre les êtres, l'autrice nous montre sa tentative de revenir à l'essentiel, à défaut de pouvoir devenir maraîchère ou d'avoir un verger au bord de la Loire. Tissant des liens entre écologie et littérature, liant son amour de la nature à son amour des livres, elle cherche des ponts entre ces deux mondes qui malheureusement, se rejoignent encore assez peu. « Les arts, nous dit-elle, sont incontournables pour métaboliser la situation écologique. » Je la rejoins et la remercie d'avoir apporté sa pierre à l'édifice avec ce doux livre étonnant et détonnant.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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LA REVERDIE de Louise Browaeys
Louise est tombée amoureuse de la couleur verte et d'un homme en même temps. Elle dissèque le quotidien de la vie d'une femme avec ses vicissitudes.
Un roman très contemporain aux allures autobiographiques; un texte intimiste, audacieux, atypique, foisonnant de réflexions sur le monde mélant amour, désirs, vieillissement, nature, permaculture et... littérature.
Une écriture simple, vivante quelque peu désordonnée donnant des pistes de lectures et de réflexions sur la situation actuelle du monde.
L'auteure, proche de la nature, questionne sur la société avec ses injonctions et ses contradictions, qui ne prend pas en compte l'écologie.
Une bouffée d'oxygène dans un monde qui court à sa perdition
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Alors j'écris cette Reverdie pour celles et ceux dont le ventre gargouille et qui n'ont pas de jardin où planter des pommes de terre, qui rêvent d'un saule pleureur penché au-dessus d'un ruisseau - ou simplement d'une feuille de laitue qui croque sous la dent. Pour celles et ceux dont le seul jardin est la littérature, dont le champ n'est que lexical et qui ne connaissent des feuilles que la blancheur d'un format A4. Pour celles et ceux qui ont toujours tenu dans leurs mains des crayons et jamais des brouettes ou des râteaux. Pour celles et ceux qui aiment s'égarer dans un roman comme dans un labyrinthe de charmille, découvrant immanquablement en elles, en eux, tant de petites lumières qui ne demandent qu'à scintiller. Et surtout pour celles et ceux tombés amoureuses, amoureux, bien après que les autres autour d'elles, autour d'eux, ont été mariés, installés, entourés d'enfants et de tabliers.
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Puisque je ne peux pas sauver la forêt amazonienne, ça commence avec la tentation de sauver une autre partie de la vie, plus intérieure. Puisque je ne peux pas dans l'immédiat, être maraichère, ça commence avec l'envie d'écrire un livre de fragments sur la couleur verte.

Je veux décrire comme cette couleur, le vert, qui est celle du renouveau, m'a fait cheminer de robe en robe, d'homme en homme et de livre en livre. Je veux que chaque paragraphe soit un petit buisson qui parle et fructifie. Je veux que rien n'y soit enfermé. Je veux y trouver refuge comme dans une cabane avec mes enfants et tenter d'y transformer les mots en ailes de libellules. Tantôt vertes, tantôt farouches.

La couleur verte a apaisé mes colères et accru mes audaces.
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Audionaturaliste, un métier qui consiste à écouter et énumérer les bruits du monde - de plus en plus humains. Le bruit du vivant représenterait douze téraoctets. (Avant que tu m'expliques ce que signifiait cette unité de mesure, j'imaginais des monceaux de têtards) On y trouve des pets de gorille, le bourdonnement des butineurs, l'iceberg qui dérive, les grognements du morse, la parade du grand albatros des iles Crozet, les vastes prairies d'Italie remplies de grillons. On y trouve aussi les bruits qui n'existent plus, comme celui de l'outarde canepetière - qui habitait jadis la Beauce - ou de la reinette méridionale, une grenouille qui en 1977 coassait tellement fort en Camargue que l'on " se serait cru devant une mare africaine, écrasé par un mur de sons ". C'est à peu de chose près ce que je ressens lorsque nous faisons l'amour suffisamment longtemps, le matin, dans une sorte de chaos primordial jaune et bleu, moi à califourchon sur toi, juste avant que le soleil ne se lève.
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Si j'écrivais comme Déborah Levy dans un cabanon silencieux, entre un congélateur douteux et un pôele au gaz, et que je décidais d'y apporter dix livres essentiels, que j'étalerais de façon ostentatoire sur les étagères, au-dessus des bacs à légumes et des filets à papillons, j'aurais beaucoup de mal à choisir quels livres emmener. Les Vagues de Virginia Woolf, Noces d'Albert Camus, Eloges de Saint-John Perse. Le manuel de maraîchage biologique d'Eliot Coleman. Tout Proust et un passage de la Bible - mais lequel ? Le Manuel de la vie sauvage d'Alain Saury - le fondateur de l'association Les Mains vertes mais aussi ancien acteur porno - au cas où les choses tournent mal. Qui sait cependant s'il ne serait pas plus intéressant d'avoir sous la main un livre de Marguerite Duras en cas d'effondrements successifs de la civilisation occidentale ? Sans parler de Joyce Carol Oates, Franz Kafka et Annie Ernaux. D'Etre ici est une splendeur, de Marie Darrieussecq, dont le titre est déjà une invitation.
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Puisque les émotions, et donc les arts, sont incontournables pour métaboliser la situation écologique. Puisque la lecture permet autant de se cultiver qu'un grand jardin d'herbes et de légumes. Puisque la lecture comme le jardinage sont devenus des actes de résistance - non rentables dans un monde où toute activité est soumise à un arbitrage coût-bénéfice. Puisque l'écologie et la littérature sont des sciences de liens, des révélateurs de réciprocité, et qu'elles m'ont tout simplement sauvé la vie. Puisque les bibliothèques et les jardins sont des espaces à notre mesure pour rencontrer le vivant et entrer nous aussi dans la danse.
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