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Citations de Luc Ferry (465)


Tous les écologistes radicaux détestent la philosophie de Descartes : il fait figure de repoussoir, d'antiécologiste en chef, pas seulement à cause de sa théorie des animaux-machines, mais d'abord et avant tout parce qu'il assignait à l'homme le projet de se rendre, grâce à la science moderne, "comme maître et possesseur de la nature".
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Les retombées de la philosophie cartésienne paraissent proprement étourdissantes. Il y a même un décalage, saisissant parfois, entre la pauvreté des raisonnements cartésiens, notamment sur le plan scientifique, et l'impact qu'aura malgré tout dans l'histoire sa philosophie, ne serait-ce qu'en raison du geste révolutionnaire qu'elle met en œuvre et de cette subjectivité qu'elle installe au cœur de la pensée.
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Mais enfin, on ne saurait ainsi réduire à rien, c’est-à-dire aux seules illusions d’idéologies politiques catastrophistes et catastrophiques, le défi que lance l’écologie à la tradition de l’humanisme moderne. D’autant que la sensibilité écologiste « moyenne », celle de tout un chacun, n’a rien d’extrémiste, ni même d’antidémocratique. Elle relève plutôt de cette esthétique de l’authenticité, de ce souci de soi au nom desquels on revendique volontiers –et pourquoi pas ?- une certaine « qualité de vie ».
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"Qu’est-ce que le moi ?"
Un homme qui se met à la fenêtre pour voir les passants ; si je passe par là, puis-je dire qu’il s’est mis là pour me voir ? Non ; car il ne pense pas à moi en particulier ; mais celui qui aime quelqu’un à cause de sa beauté, l’aime -t-il ? Non : car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus.
Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m’aime-t-on, moi ? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même. Où est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’âme ? et comment aimer le corps ou l’âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont périssables ? Car aimerait -on la substance de l’âme d’une personne, abstraitement, et quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste.
On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualités.
Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualités empruntées.

(Pascal, Pensées, "Qu’est-ce que le moi ?" Laf. 688, Sel. 567.)
(…)

Si l’on s’en tient aux seules qualités particulières / générales, on n’aime jamais vraiment personne et, dans cette optique, Pascal a raison, il faut cesser de moquer les vaniteux qui prisent les honneurs. Après tout, que l’on mette en avant sa beauté ou ses médailles revient à peu prés au même : la première est (presque) aussi extérieure à la personne que les secondes. Ce qui fait qu’un être est aimable, ce qui donne le sentiment qu’on pourrait continuer à l’aimer quand bien même la maladie l’aurait défiguré, n’est pas réductible à une qualité, si importante soit-elle. Ce que l’on aime en lui (et qu’il aime en nous, le cas échéant) et que par conséquent nous devons développer pour autrui comme en soi, ce n’est pas la particularité pure, ni les qualités abstraites (l’universel), mais la singularité qui le distingue et le rend à nul autre pareil. A celui ou celle qu’on aime, on peut dire affectueusement, comme Montaigne, « parce que c’était lui, parce que c’était moi », mais pas : « parce qu’il était beau, fort, intelligent »…
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J’ai eu la chance d’avoir pour parents deux êtres à part. Mon milieu familial avait ceci de particulier que, si mon père n’avait qu’un certificat d’études et ma mère son brevet des collèges, l’un et l’autre ne plaçaient rien au-dessus des choses de l’esprit. Mon père était un bon violoncelliste, passionné de musique classique. Sa soeur, ma tante, excellente pianiste, fut même l’assistante de Cortot à l’École normale de musique, et ma mère a lu sans doute plus de livres que je n’en lirai jamais. Eux qui n’avaient aucune fortune, qui n’avaient donc pas eu la chance de poursuivre leurs études et qui venaient eux-mêmes d’un milieu très modeste, avaient la conviction — pourquoi ? c’est encore pour moi un mystère — que la formation de leurs enfants ne pouvait se faire que dans l’ordre de l’instruction, non pas dans l’ordre de l’argent.
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Gilgamesh : ta proposition est très inter ressente mais je ne peux l'accepter
Ishtar : Comment ?
Gilgamesh : Crois-tu que je ne sais pas ce qui est arrivé à tous tes anciens amants ?
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Nous, pauvres humains, sommes à la fois mortels et conscients de l’être, et
c’est assurément de là, dans une réflexion sur ce que les philosophes appellent la « finitude », que sont nés les grands systèmes philosophiques et religieux.
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Le sage est celui qui est capable d'habiter le présent comme s'il était l'éternité.
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Quant à Rousseau, c'est tout l'inverse : c'est un optimiste de la nature et de la providence, mais un pessimiste radical de l'histoire et de la prétendue "civilisation", et à ce titre, on peut le regarder comme le premier grand théoricien du déclin et de la nostalgie romantique. En quoi, il annonce non seulement l'écologie contemporaine, mais avec elle, les théories de la décadence de la modernité si chère au monde intellectuel français depuis maintenant quelques décennies. C'est en ce sens que Rousseau [note de Pégase Shiatsu : idée aussi reprise chez Tolkien qui a connu la campagne anglaise, puis le SMOG de la grande ville] défend la nature, expliquant à Voltaire que ce n'est pas elle qui est responsable du sort des victimes du tremblement de terre, mais la civilisation humaine et son prétendu progrès : ce sont eux, plaide Rousseau, qui, associés aux méfaits de la propriété privée, ont conduit les humains à construire des maisons là où la nature n'avait rien prévu. [note de Pégase Shiatsu dès lors que penser des reportages ventant des étables sur l'eau contenant des vaches qui n'ont jamais vu un brin d'herbe mais qui flottent sur l'eau alimentée avec du foin??? On nous présente cela comme un solution générale à la montée des eaux et pas comme une exception de certaines côtes... et en plus ils sont sérieux, et cela coûte une fortune pour des vaches en batterie!]
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On me permettra en revanche, de ne pas évoquer ici le cartésianisme, qui réduit l'animal à une machine semblable à un automate, car cette réduction est si fausse, et même si absurde, qu'elle nuit aux philosophes de la liberté comme celle de Pic et de Rousseau qui nient nullement, ni 'intelligence animale, ni sont affectivité, mais seulement sa liberté, ce qui n'est pas la même chose. [note de Pégase Shiatsu : un gros merci au philosophe Luc Ferry pour cette très utile explication....]
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{Chapitre 5 le stoïcisme]
Dès qu'un être est né, il est assez vieux pour mourir. Il faut donc s'abstenir e s'attacher, ce qui ne signifie pas pour autant qu'on doive être insensible ou indifférent. Les stoïciens ont développé une philosophie de l'amitié et ils recommandent vivement la générosité, le souci des autres, voire la compassion, mais pas l'attachement. C'est évidemment une exigence difficile à mettre en œuvre. Comme ne cesse d'insister le dalaï-lama dans une perspectives proche , le véritable sage, pour ne pas s'attacher, a hautement intérêt à vivre seul - du grec monos, qui a donné "moine" et "monastère" en français- s'il ne veux pas céder aux inévitables attachements qu'engendre la vie familiale. Il est bien difficile d'avoir des enfants sans s'attacher à eux. Serait-ce, du reste, vraiment souhaitable ? La pratique du non-attachement est difficile a acquérir sans une certaine forme de solitude, sans exercices de sagesse appropriés à la vie monastique, sinon à la vie d'ermite. [note de Pégase-Shiatsu à méditer pour ceux qui critique la vie monastique pourtant riche d''enseignement et de travail physique, intellectuel, et d'œuvres caritatives, quoiqu'ils en disent...]
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- Gilgamesh, tu sais qui en est le gardien... Humbaba est un monstre dangereux, nous risquons notre vie! Il crache du feu, sa voix est mortelle et ..
- Justement ! Nous sommes mortels, notre destin est donc de mourir un jour ! Alors pourquoi ne pas le faire de manière glorieuse? Si nous devons périr dans cette forêt, le monde se souviendra de nous comme des braves, nos noms seront inscrits pour toujours dans l'histoire !
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Sous l'amour de la nature, c'est bien la haine des hommes qui se dissimule, et en vérité assez mal.
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Les décroissants adorent nous administrer des petites phrases du type "On devra tous y passer!", " Eh oui, la science, c'est pas drôle, elle est même dure, mais c'est comme ça!" prononcées avec ce petit ricanement sinistre de l'apparatchik qui tient du fouet - comme si la science devait remplacer la politique, comme s'il n'y avait aucune autre option possible que la décroissance et le retour en arrière, comme s'il fallait à tout prix s'interdire de réfléchir à ce qu'on pourrait faire d'autre et autrement tant est savoureux le plaisir d'infliger une peine à tout ce qui prétendrait dépasser les limites fixées par une science dogmatique.
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Il s'agirait plutôt d'organiser intelligemment sa concentration grâce à l'urbanisation : comme je l'ai suggéré en introduction de ce livre, quatre milliards d'êtres humains vivent déjà dans des villes qui occupent que 3 % de la surface de la Terre!
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On pourrait presque mesurer en comparant nos attitudes actuelles avec celles que suscita en 1968-1969 la pandémie de grippe dite " de Hong Kong", qui fit en France plus de 31000 morts - à peu de chose près autant que la Covid 19. A l'époque, pourtant, les médiats n'en parlent pratiquement pas, sinon comme d'une "grippette saisonnière" qui n'inquiète à peu près personne.
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Comme ce livre le montrera, on peut être écologiste, sans être ni décroissant, ni antilibéral, ni hostile à la consommation et à l'innovation technologique. C'est même à mon sens le seul moyen d'être efficace en matière de protection de l'environnement.
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Shellenberger rappelle à l'appui de ses propos une statistique particulièrement frappante : déjà aujourd'hui, quatre milliards d'individus vivent dans les villes qui ne représentent que 3% de la surface du globe ! En d'autre termes, en poursuivant la logique de l'urbanisation, nous pourrions laissez de plus en plus de place à la nature sauvage, et à la biodiversité. Nous allons bien entendu revenir sur cette idée afin de la développer, de l'approfondir, mais aussi den développer les multiples facettes dont il importe de mesurer la cohérence et l'originalité.
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[citant Michel Serres] " il y a deux grands courants écologistes dans la seconde moitié du XXe siècle. Le premier est réformiste, il essaie de contrôler les pollutions de l'eau ou de l'air les plus criantes, d'infléchir les pratiquants agricoles les plus aberrantes dans les nations industrielles, de préserver quelques-unes des zones sauvages qui subsiste encore en faisant des zones non classés. L'autre courant défend lui aussi de nombreux objectifs, en commun avec les réformistes, mais il est révolutionnaire..."
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(page 182)
... le discours écologiste aujourd'hui est de façon ultramajoritaire catastrophiste, alarmiste e déécroissant. Il repose presque intégralement sur la peur, la culpabilité morale, l'idéologie punitive et les passions tristes.
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