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Citations de Luc Ferry (465)


Au fond, il me semble que, face à la mort, quatre attitudes fondamentales sont possibles.

N’y penser jamais, ne jamais la regarder en face car, comme Méduse, elle nous pétrifie. C’est l’attitude commune, celle qui nous est sans doute la plus familière dans la vie quotidienne où nous faisons tout ce que nous pouvons pour éviter d’y songer.

Ne pas y croire vraiment ou, pour mieux dire, décréter avec les grandes religions, à commencer par le christianisme, la mort de la mort, la possibilité réelle de dépasser la finitude pour accéder au salut, en l’occurrence à une vie à la fois éternelle et lumineuse.

Croire en la mort, mais s’y préparer comme y invitent le stoïcisme et le bouddhisme, mais aussi les philosophies d’Épicure, de Montaigne ou de Schopenhauer, avec cette conviction qu’il vaut mieux toujours penser sa vie au futur antérieur, se préparer sans cesse à la catastrophe afin qu’elle n’en soit pas une.

Enfin penser la mort dans ce qu’elle a de radical, d’insurmontable, d’insupportable et, comme Méduse, de non regardable, mais en tirer la conclusion qui s’impose, à savoir que nos vies sont irremplaçables et qu’il faut les vivre, en faire quelque chose, que nous ne sommes pas là en touristes, dans un vaste Disneyland où il ne s’agirait jamais que de se divertir, mais que l’existence est une chance unique de construire quelque chose et que même si la vie n’a pas de sens, il y a du sens dans la vie.
 
À vous de choisir !
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Contrairement à une idée reçue, la mythologie ne se réduit pas à une succession de "contes et légendes", de récits d'aventures plus ou moins fantastiques avant tout destinés aux enfants. Elle représente au contraire une tentative grandiose pour apporter des réponses à l'antique question du sens de la vie, de la vie bonne pour les mortels.
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Ce livre est mal foutu, criblé de redites et de longues répétitions insupportables.
Autre nuisance, l'abus de long extraits d'autres d'ouvrages qui meublent a profusion ce mauvais livre
Y en aura t-il un autre sur ce sujet passionnant ?..
Fery collé samedi!..
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Dans un concept, nous l'avons vu, la totalisation et la continuité sont obtenus par addition des parties. A l'inverse, pour l'espace et le temps, c'est la totalité et la continuité qui précèdent les parties, puisque, pour reprendre le vocabulaire de Husserl, les parties de l'espace sont pensées sur l'horizon d'une totalité insaisissable, et comme des limitations postérieures à cette totalité.
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L’économie ne fait à aucun moment partie de la scolarité obligatoire, et cette « science » paraît si incertaine pour ceux-là mêmes qui prétendent la posséder, qu’aucun consensus ne semble s’en dégager. J’aimerais suggérer à nos politiques de faire un sondage sur ce que les Français, même d’un bon niveau culturel et scolaire, savent du Conseil de l’Europe ou du CAC 40, cet être étrange qui s’invite chaque soir à dîner chez nos concitoyens par l’entremise du journal télévisé. Peut-être mesureraient-ils alors combien il est déraisonnable d’espérer donner un sens à leurs projets en fondant ce qui intéresse tout le monde sur ce qui n’intéresse, et pour cause, personne ! D’autant que pour corser la difficulté, nous perdons aujourd’hui, avec la construction européenne, le cadre dans lequel s’était noué un lien aussi original que ténu entre démocratie et solidarité : le cadre national. Je ne songe pas à nier les nécessités d’une Europe censée permettre aux vieilles nations d’avoir encore n rôle à jouer. Mais, pour autant, n’est-il pas insensé de sous-estimer le prix d’un tel « progrès » : c’est dans l’état-nation, et jusqu’à preuve du contraire nulle part ailleurs, que les individus particuliers parvenaient à se reconnaître dans la représentation, par leur classe politique, de quelque chose qui ressemblât un tant soit peu à l’intérêt général.

Dans l’état actuel des choses, la construction européenne reste un « procès sans sujet » : elle produit du droit, des échanges commerciaux, des liens de tous ordres entre les peuples, mais sans qu’à aucun moment cette production ne soit visible, ni a fortiori compréhensible par les citoyens. Au sens propre, irresponsable, elle n’est imputable à aucun sujet : ni à un homme, faute de Président, ni à une souveraineté nationale, faute d’un Parlement digne de ce nom. Et l’on voudrait que l’Europe soit le grand projet d’aujourd’hui, celui qui viendrait donner sens à la politique après l’effondrement des idéologies ? Est-ce vraiment, en l’état, raisonnable ?
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Sans y prendre garde, nous sommes entrés dans l’ère de la politique comme technique, au sens philosophique du terme : une recherche de l’accroissement des moyens du pouvoir au détriment de toute réflexion sur les finalités, un art de la maîtrise pour la maîtrise, de la domination pour la domination. … D’un côté, la mort de la « raison objective », de cette raison qui fixe des fins, des « objectifs » justement, et ne s’en tient pas aux seules considérations tactiques ou stratégiques ; de l’autre, la consécration de la « raison instrumentale » et du machiavélisme….
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Dans le capitalisme mondialisé, les acteurs n'avancent plus que poussés par la logique de la survie, de l'adaptation et de l'urgence, par l'obligation, la contrainte absolue (mécanique, automatique, anonyme et aveugle) d'innover en permanence, d'innover pour innover, simplement pour ne pas crever, pour ne pas être balayés, un peu comme dans la sélection naturelle de Darwin où une espèce qui ne s'adapte pas est condamnée à disparaître. Dans cette mondialisation technicienne, une entreprise qui ne cherche pas à être plus compétitive, plus rentable et plus productive que sa voisine est forcément vouée à la mort.
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L'amour a toujours été pour moi la plus grande des affaires , ou plutôt la seule. Stendhal
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C'est lui qui a inventé ce que Nietzche appèlera la généalogie , la pratique généralisée du soupçon , l'idée que derrière ce qui est apprent, ce qui est visible, derrière les phénomènes conscients, il y a le dessous de l'iceberg, les souterrains comme dit Dostoievsky , le monde de l'inconscient, et que la partie souterraine de la vie psychique est infiniment plus importante que la partie consciente.
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On prête au philosophe Michel Serres ce mot spirituel et profond, prononcé au lendemain de l'extraordinaire succès des Journées Mondiales de la Jeunesse qui se sont tenues à Paris: "En 1968, pour faire ricaner nos étudiants, nous leurs parlions de religion et, pour les passionner, de politique. Aujourd'hui, c'est l'inverse."
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Réconcilie-toi avec le destin qui fait tout disparaître.

Sénèque-Lettres à Lucilius, 91, 15
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L'opinion selon laquelle l'artiste doit rechercher l'harmonie ne disparaît sans doute pas – du moins pas immédiatement – dans l'esthétique moderne. En revanche, et là est la véritable rupture avec l'Antiquité, cette harmonie tend à n'être plus pensée comme le reflet d'un ordre extérieur à l'homme : ce n'est plus parce que l'objet est intrinsèquement beau qu'il plaît, mais, à la limite, parce qu'il procure un certain type de plaisir qu'on le nomme beau.
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Bref, de nombreuses solutions existent pourvu qu'on ne hurle pas à la fin du monde en fondant son catastrophisme sur un méli-mélo de problèmes qui peuvent être résolus séparément grâce à la science moderne et aux techniques qu'elle permet d'ores et déjà de développer. Mais, comme le leur reproche Shellenberger dans l'entretien que nous avons cité, les décroissants veulent tout ce qu'on voudra, sauf résoudre les problèmes, car leur but est d'en finir avec la société es lumières.
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Nous vivons presque toute notre vie entre souvenirs et projets, entre nostalgie et espérance.
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Je possède encore un livre de cuisine, publié en France entre les deux guerres, qui précise comment, pour le succès d'une certaine recette, "le lièvre demande à être écorché vif". Curieuse exigence, en vérité...
La question ne peut être éludée : pourquoi tant de haine si les bêtes ne sont que des choses ?
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Dans le message chrétien, l'amour occupe la première place. c'est lui qui sauve, lui aussi, ou son manque, ou ses déviations, qui peut nous perdre et nous vouer à la damnation. C'est là ce qu'indique assez clairement la première Epître de jean (1 Jean 1, 9-10, 1 Jean 2, 11 sqq):

" Celui qui prétend être dans la lumière tout en haissant son frère est encore dans les ténèbres. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière et il n'y a en lui aucune occasion de chute (...) Car tel est le message que vous avez entendu dès le début : nous devons nous aimer les uns les autres (...) Nous savons, nous, que nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons nos frères. celui qui n'aime pas demeure dans la mort."
(...)

Dans sa première encyclique, Deus caritas est ("Dieu est amour"), qui emprunte son titre à la première Epître de Jean que nous avons citée, le pape Benoît XVI a posé à propos de ces textes, et notamment de ladite Epître, quatre questions qui vont directement à l'essentiel, quatre questions auxquelles il apporte des réponses fermes et clairs d'un point de vue chrétien Voyons les questions et envisageons pour commencer les réponses qui leur sont données à partir de la foi en un Dieu d'amour, avant de nous demander quelle signification elles pourraient bien avoir encore de nos jours d'un tout autre point de vue, celui des Gentils, des non-croyants et du monde de la laicité dans lequel vivent nos sociétés démocratiques.

Première question : le christianisme, quand il parle d'amour, entend-il la même choses que tout un chacun dans le "monde réel"? L'amour, comme l'Etre chez Aristote, s'entend en plusieurs sens : on peut aimer la justice ou sa patrie, le bien ou le vrai, les beaux paysages ou les belles oeuvres d'art, mais quel rapport avec ce qu'on entend le plus souvent par le mot amour, à savoir la passion amoureuse, qui inclut l'Eros, entre un homme et une femme ? Bref, le mot est-il équivoque ou univoque, et quel est à cet égard l'enseignement de Jésus-Christ ?
Deuxième question, qui fait directement suite à la première : quelle place, dans l'amour chrétien, pour la passion érotique ? Le christianisme n'a-t-il pas depuis toujours, comme le lui reproche Nietzsche, rejeté éros de toutes ses forces, le condamnant comme impur et fautif a priori ? Du reste, (...) le terme n'apparaît jamais, pas une seule fois, dans le Nouveau Testament. Et si cette lecture nietzschéenne n'est pas la bonne (bien que, comme le reconnaît le pape, une telle tendance à nier l'éros existe indéniablement au sein de l'Eglise), quelle place convient-il de lui accorder dans la relation entre hommes et femmes ? Comment situer éros par rapport aux autres mots de l'amour, philia, mais surtout par rapport à agapè, le terme que Jean utilise pour désigner Dieu -o Thèos agapè estin : Dieu est "agapè", amour (Deus caritas est) ?
Troisième question :comment comprendre les paroles du Christ que nous venons de citer selon lesquelles les deux commandements -aimer Dieu, aimer son prochain- ne font qu'un ? En quoi aimer Dieu et aimer les autres sont-ils liés entre eux au point d'être finalement identiques ? En quoi sont-ils fondateurs par rapport à la loi et aux prophètes ?
Quatrième question: comment peut-on aimer Dieu, alors que nous ne le voyons pas, qu'il n'est pas un être de chair et de sang ? Et cette question se dédouble en une autre : comment l'amour pourrait-il faire l'objet d'un commandement, alors qu'il semble être d'abord et avant tout un sentiment qui s'empare de nous, nous gagne pour ainsi dire à notre insu et ne saurait à ce titre être forcé par la volonté ?

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La philosophie est une spiritualité laïque, une doctrine de la vie bonne sans la foi et sans dieu, ce qui fait qu'elle prend peu à peu la place des religions.
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Dans quelque domaine que ce soit, toute grande oeuvre d'art est toujours, au départ, caractérisée par la particularité de son contexte d'origine. Elle est toujours marquée historiquement et géographiquement par l'époque et "l'esprit du peuple" dont elle est issue. C'est là, justement, son côté "folklorique" - le mot folklore vient du mot folk, qui veut dire "peuple"- (...). (...)
Pourtant, le propre de la grande oeuvre, à la différence du folklore, c'est qu'elle n'est pas rivée à un "peuple" particulier. Elle s'élève à l'universel ou pour mieux dire elle s'adresse potentiellement à l'humanité tout entière. C'est ce que Goethe appelait déjà, s'agissant des livres, la "littérature mondiale". L'idée de "mondialisation" n'était nullement liée dans son esprit à celle d'uniformité : l'accès de l'oeuvre au niveau mondial ne s'obtient pas en bafouant les particularités d'origine, mais en assumant le fait d'en partir et de s'en nourrir pour les transfigurer toutefois dans l'espace de l'art. Pour en faire quelque chose d'autre que du simple folklore.
Du coup, les particularités, au lieu d'être sacralisées comme si elles n'étaient vouées à ne trouver de sens que dans leur communauté d'origine, sont intégrées dans une perspective plus large, dans une expérience assez vaste pour être potentiellement commune à l'humanité. Et voilà pourquoi la grande oeuvre, à la différence des autres, parle à tous les êtres humains, quels que soient le lieu et le temps où ils vivent.
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Là où l'esprit borné reste englué dans sa communauté d'origine au point de juger qu'elle est la seule possible ou, à tout le moins, la seule bonne et légitime, l'esprit élargi parvient, en se plaçant autant qu'il est possible du point de vue d'autrui, à contempler le monde en spectateur intéressé et bienveillant.
Acceptant de décentrer sa perspective initiale, de s'arracher au cercle limité de l'égocentrisme, il peut pénétrer les coutumes et les valeurs éloignées des siennes, puis, en revenant en lui-même, prendre conscience de soi d'une manière distanciée, moins dogmatique, et enrichir ainsi ses propres vues.
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J'ai choisi, dans cette présentation des grands moments de la philosophie, de m'abstenir de tout regard négatif parce que je crois qu'il faut d'abord bien comprendre avant de critiquer, et surtout parce qu'il est indispensable, avant de "penser par soi-même", d'avoir l'humilité de "penser par les autres", avec eux et grâce à eux.
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