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Critiques de Magdalena Parys (46)
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188 mètres sous Berlin

Berlin. Decembre 2000. Le corps de Klaus est retrouvé assassiné. les coupaboes ne seront jamais retrouvés. 10 ans plus tard Peter, retraité de la police secrète, est mis a la retraite anticipée et s'installe dans une maison à la campagne. Qu'est-ce qui lie ces deux personnes ? Un tunnel !



Au début des années 1980, Klaus, Peter et d'autres avaient creusé un tunnel de 188m sous Berlin. Commandité par Roman, ce tunnel ne devait faire sortir de Berlin-Est qu'un seul homme : son frère Franz, resté de l'autre côté au temps de la guerre froide alors que Roman avait fui entraîné par leur mère. Une histoire quand même assez incroyable.



10 ans après la mort de Klaus, Peter va revenir sur cette épisode de son passé qui laisse en lui tant de points d'interrogation. En se replongeant dans les entretiens enregistrés des protagonistes de cette évasion il va dérouler la pelote pour trouver la vérité.



Dans ce polar au style non conventionnel Magdalena Parys nous plonge au coeur de l'Allemagne de la guerre froide, dans les secrets de famille pas toujours glorieux. Il y est question d'amour et de trahison, de politique et de magouilles, de filiation et de corruption.



Le récit n'est pas linéaire et il faut être assez concentré pour ne pas se perdre dans les méandres de cette famille aux allures de pieuvre aux bras multiples. On navigue entre les époques, traversant l'Allemagne nazie, les rapports entre l'Est et l'Ouest, Berlin divisée puis réunifiée. Outre le côté roman policier c'est aussi une belle description d'une époque pas si lointaine, et que l'on ne voit pas si souvent racontée par ceux qui l'ont vécue de l'autre côté du rideau de fer.



Au final une écriture efficace. Progressivement les pièces du puzzle se mettent en place et l'histoire devient limpide. Un beau premier roman.
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188 mètres sous Berlin

188 mètres sous Berlin, c'est ce que doit mesurer le tunnel creusé par Roman et ses compagnons pour faire passer son frère, Franz, de l'Est à l'Ouest après la construction du mur. Curieusement, personne ne viendra les arrêter...

Le roman commence par l'assassinat de Klaus, l'un des protagonistes. Alors son ami Peter enquête sur ce qui s'est réellement passé autrefois.

On entendra ainsi l'histoire de tous ceux qui sont en lien avec Franz et la construction du tunnel. Et petit à petit, le lecteur reconstitue le puzzle des événements, établit les liens entre les différents personnages, est plongé dans la politique de la guerre froide. Le suspens est garanti jusqu'au bout !
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188 mètres sous Berlin

La construction chorale qui distille les informations au compte-goutte est faite pour nous faire tourner les pages avec avidité et cela fonctionne. J’ai lu ce roman très vite, voulant avoir le fin mot de l’histoire et appréciant d’apprendre de nombreux détails historiques. Le propos est donc intéressant.

Pourtant, j’ai été déçue. Des maladresses, des lourdeurs et des complications scénaristiques superflues m’ont par moments égarée ou fait tiquer. Le but était sans aucun doute de maintenir la tension jusqu’à la révélation finale censée nous laisser bouche bée. Pour ma part, j’ai plutôt eu un sentiment de « tout ça pour ça », mais peut-être était-ce dû aux attentes que j'avais par rapport à ce roman.
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188 mètres sous Berlin

Des hommes creusent un tunnel sous le mur de Berlin afin de permettre au frère de l’un d’entre eux de s’évader d’Allemagne de l’Est.

C’est du moins ce que l’on va comprendre vers la moitié du roman, en même temps que certains des conspirateurs.

Car la parole est donnée successivement aux différents acteurs et aux femmes qui ont partagé leur vie. Les histoires familiales, les impressions et les sentiments de chacun sont révélés petit à petit, construisant progressivement un réseau complexe entre les personnages. Ce réseau de relations plonge ses racines en Allemagne et en Pologne, et a commencé à se tisser lors de la seconde guerre mondiale puis a continué à se développer sur plusieurs décennies au cours de l’histoire mouvementée de Berlin jusqu’à nos jours : occupation de la ville par les alliés victorieux, partition, construction du mur, mouvement étudiant de 1968 …

Chaque nouveau détail apporte une pièce supplémentaire au grand puzzle de la conspiration, et le lecteur ne sait plus qui manipule qui : y a-t ‘il un grand architecte unique ou ce tunnel n’est-il pas plutôt le résultat conjoint des ambitions, désirs, amours exprimés ou refoulés de chacun, personne n’ayant réellement de vision globale ?

La construction du roman fait que le plaisir de lecture grandit au fur et à mesure des pages que l’on tourne de plus en plus rapidement. Puis malheureusement, il se tarit un peu du fait d’impasses à peine explorées, d’évènements qu’il est difficile d’accrocher au puzzle et d’un dénouement relativement classique.

Je remercie Babelio et les éditions Agullo pour la découverte de ce roman lors d’une opération Masse Critique.

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188 mètres sous Berlin

Le destin des allemands de la Guerre Froide, ou l’univers ubuesque d’une nation fracturée.



Je découvre avec plaisir le travail romanesque de l'auteur polonaise Magdalena Parys, qui m'a tenue en apnée avec les voix entremêlées de ses personnages, tous concernés de près ou de loin par le creusement d'un tunnel sous le Mur de Berlin.



Roman social, roman d'espionnage, roman politique: c'est toute une époque qui ressurgit, sur les fractures de la guerre, le désir de liberté, les compromissions individuelles, l'opportunisme, l'entraide et l'amitié.



Par un montage en puzzle très inventif qui dévoile peu à peu la vérité, Magdalena Parys nous balade d'infos parcellaires en éclaircissements insolites, pour reconstituer jusqu'aux dernières pages cette ambiance de secrets, de suspicions et de contre-vérités. Rentrer dans le roman se mérite quelque peu dans les premiers chapitres, par les différents intervenants qui reconstituent leur vision des événements. Mais ce sont justement ces incompréhensions qui tiennent en haleine et la concentration en est récompensée.



Un roman très original et addictif, que je recommande vivement.

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188 mètres sous Berlin

188 mètres sous Berlin est le premier roman traduit de la langue polonaise que je lis.



Ce thriller n'est pas une histoire mais des histoires parmi l'Histoire. Tout commence lorsque Klaus reçoit une visite d'étranges visiteurs, qui se solde par une fuite ; ou plutôt, par son assassinat. La disparition de Klaus marque la fin de l'introduction et le narrateur change. Il en sera ainsi pour chaque nouveau chapitre. Ainsi nous prenons place à coté de Peter, un ami de Klaus, qui cherche à découvrir pourquoi Klaus s'est fait assassiner alors que l'Allemagne n'est plus en guerre et que plus personne ne prête attention au passé. Dans un premier temps, j'ai été quelque peu déstabilisée par cette narration. Nous rencontrons un vieil ami de Klaus, sans savoir de quelle période de sa vie il s'agir, introduisant ainsi de nouveaux personnages. Il m'a fallu quelques pages pour m'y habituer. Mais une fois ce moment flou passé, j'ai été prise dans les récits des amis de Klaus. Il s'agit là du point fort du roman : le changement de narration nous capte et nous amène dans la vie de ce nouveau personnage. Les investigations de Peter sur la mort de Klaus nous projette en pleine Guerre Froide, de la chute du 3ième Reich à celle du Mur. Le destin de la ville de Berlin est intimement lié à celles des huit personnages qu'on découvre. De plus, tous les personnages ont un lien entre eux. Je ne citerai pas les noms des huit protagonistes pour ne pas gâcher ce plaisir au lecteur.



Sans dévoiler l'intrigue, 188 mètres sous Berlin est un puzzle où peu à peu la vie est impactée par la Guerre Froide. Cette distension entre le bloc de l'Est et de l'Ouest déchire également les personnages. De plus, le fait que la narration réside entre seulement ces huit personnages renforce l'oppression de l'histoire et celle de Klaus, passeur clandestin entre la RFA et la RDA grâce au tunnel qu'il a construit avec ses amis.



L'auteur, Magdalena Parys, reconnait elle-même à la fin du livre qu'une partie de l'histoire sur le tunnel est vrai car un tunnel a réellement existé à Berlin. Mais il ne s'agit pas de celui du roman. Toutefois, on peut se demander jusqu'à quel point ce livre est aussi l'histoire de Magdalena Parys car l'un des personnages porte son prénom. Chaque personnage est attachant et porte sa propre musique, sa propre couleur. Le récit de chaque personnage porte une couleur différente, selon leurs origines : allemande ou polonaise, ou ce qu'ils ont vécu : invasion de l'URSS ou la jeunesse hitlérienne. Cette attention à l'écriture, ainsi que le style fluide de la plume de Magdalena Parys fait qu'on ne décroche pas de l'histoire. On a envie de découvrir leur destin ainsi que celui de Berlin.



Un thriller passionnant que l'on lit d'une traite dès qu'on a commencé les premières pages et dont on prend plaisir de relire des chapitres pour mieux comprendre les interactions ou les petites remarques des protagonistes.



Une très belle découverte ! Je remercie les éditions Agullo et Babelio pour cette lecture grâce à la masse critique.



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188 mètres sous Berlin

Aujourd’hui, je vous offre un voyage dans le temps. Destination Berlin. Le train passera dans un tunnel qui relie deux mondes, un tunnel de 188 mètres.

Car c’est bien un voyage, sublime, tragique, héroïque, poignant auquel j’ai assisté.

Ce roman bénéficie d’une construction étonnante et parfaite.

Nous vivons l’histoire à travers ses protagonistes. Ils vous racontent chacun leur vie, leur histoire, leurs motivations pour aider à creuser ce tunnel.

Vous découvrirez Magda. C’est sans conteste mon personnage féminin préféré. Madga, c’est l’histoire d’une femme passionnée, fidèle, loyale, dévouée, extrêmement courageuse. C’est aussi celle d’une femme bafouée. Un personnage touchant et magnifique.

Mais ce n’est pas la seule femme. Victoria, la femme de Franz, est elle aussi un personnage complexe dont toute la vie, depuis sa naissance, reposera sur des mensonges.

Du côté des hommes, découvrez Thorsten. C’est celui qui m‘a le plus touchée, rendant mes yeux piquants parfois de larmes contenues.

Roman, lui, amoureux à sens unique, loyal envers ce frère qu’il déteste. Tiraillé entre son amour pour Magda et son sens du devoir, il aurait pu être un héro, il est assurément un homme bien.

Klaus, malheureuse victime de son passé. Celui qui a joué les passeurs pour de nombreuses personnes, l’organisateur, détient la clé de cette histoire.

Dans ce roman, hormis ces vies que l’on découvre, mais qui restent fictives, on apprend énormément sur Berlin, son mur et ses habitants. On découvre une facette méconnue. Méconnue parce qu’on nous l’a cachée pendant des décennies, ou parce qu’on ne s’y intéressait pas.

La plume est superbe, tout en finesse et reste légère pour conter les évènements les plus durs. L’auteur saura vous toucher, vous ébranler tout en douceur dans un flot ininterrompu d’émotions.

Quelle que soit votre opinion, ou même si vous n’en avez aucune, lisez ce roman. Il est précieux par son côté historique, magnifique par ses personnages et passionnant par l’histoire qu’il raconte. Un livre duquel vous ressortirez grandis.


Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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188 mètres sous Berlin

Thriller ou pas thriller ? On pourrait ouvrir le débat. L'histoire, entre aventure périlleuse, tensions politiques et manipulations en tous genres, répond aux critères. Mais, cette narration chorale, reposant sur des témoignages et des souvenirs qui se complètent petit à petit peut dérouter. C'est rudement efficace, en tout cas, entre mensonges et secrets longtemps tus, sur fond de Guerre froide.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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188 mètres sous Berlin

Si vous tombez sur ce livre à la Rentrée, ne vous attendez pas à y croiser un Charles Bronson maniant pelle et pioche sous la direction de John Sturges, mais plutôt l'enchevêtrement de plusieurs destins, de faits historiques et politiques, de corruption, de romances aussi, parfois. Le tout developpé sur une période de 30 ans, principalement sur un fond géographique de 2 pays à l' Est de L'Europe. Au début puis au fil du roman, l'auteure pourrait faire penser que le Tunnel n'est qu'un prétexte et que le récit nous emmène vers un genre de faux polar. Puis la fin du récit déroulant, il s'avère qu'il n'en est rien et que l'intrigue dans ce roman choral est bel et bien en place. C'est subtil et récompense le travail de l'écrivain et favorise la joie du lecteur.

-----SORTIE Le 07/09/2017-----
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188 mètres sous Berlin

Un roman incroyable, original dans son récit...une suite d'interviews des personnages principaux de l'intrigue. L'auteur a su tenir son intrigue jusqu'aux dernières pages sans aucune faiblesse de rythme. bravo, c'est un très bon roman sur l'Allemagne, son histoire, sa division. Des gens simples entrainés malgré eux dans un trafic énorme. Mais la vérité éclate tot ou tard.
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188 mètres sous Berlin

Voici l'histoire d'un autre monde, d'un autre univers où l'Europe se trouvait scindée en deux blocs avec pour emblème cette ville de Berlin enclavée au beau milieu de la République Démocratique Allemande. de cette époque je ne conserve que le souvenir de ce portfolio d'Enki Bilal, Die Mauer - Berlin (Futuropolis 1982) qui restituait en quelques planches à la fois poignantes et sinistres le bouleversement de ces femmes et de ces hommes séparés au nom d'une idéologie. Et puis il y a l'ouvrage de John le Carré, L'Espion Qui Venait du Froid qui mettait en scène avec talent cette guerre que l'on disait froide. Plus de 25 ans après la chute du rideau de fer, Magdalena Parys nous propose avec 188 Mètres Sous Berlin de revenir, sur l'espace de trois générations, sur les évènements qui ont entouré cette abomination architectonique qui est devenue le quotidien presque ordinaire d'une population berlinoise déchirée et dont quelques citoyens ont tenté de s'affranchir par tous les moyens en construisant notamment des tunnels.



Klaus picolait pas mal en vivant modestement dans un petit appartement à Berlin et il n'y avait plus grand monde qui se souvenait de son rôle dans la mise en oeuvre d'un tunnel de 188 mètres qui passait sous le mur de Berlin. En 2000 lorsqu'il est retrouvé mort devant son domicile, l'enquête ne suscite guère d'intérêt à l'exception de son camarade Peter qui s'est mis en tête de rassembler témoignages et documents afin d'identifier l'assasssin. Dix ans d'investigations lui permettent d'avoir la certitude que la mort de Klaus est en lien avec la construction périlleuse de ce souterrain destiné à faire passer des réfugiés vers l'ouest et qu'il trouvera la réponse dans les confessions et souvenirs des membres qui ont contribué à sa conception. Et si toute cette aventure héroïque à laquelle il a participé avec tant de ferveur se révèlait moins altruiste qu'il n'y paraît ?



Récit choral où la vérité des protagonistes se heurte à celle des autres, 188 Mètres Sous Berlin évoque ce miroir brisé dont l'ensemble des fragments ne reflètent qu'une réalité distordue à l'image du jeu trouble de ces personnages aux apparences ordinaires qui se retrouvent projetés, parfois malgré eux, dans les méandres de l'histoire contemporaine allemande. Par le prisme de chacun des témoignages qui composent les six parties du roman, Magdalena Parys nous projette donc, avec beaucoup de finesse, au coeur des évènements marquants qui ont contribué à la création de ce sinistre mur en évoquant, dans un jeu complexe d'analepses, l'avènement et la chute du Troisième Reich ainsi que le quotidien de cette population est-allemande soumise au terrible dictat du gourvernement Honecker. Avec un texte à la fois habile et délicat, Magdalena Parys nous permet d'appréhender la profondeur des sentiments parfois ambivalents qui animent les différents personnages ainsi que leurs motivations parfois peu louables les poussant à s'engager dans une entreprise aussi périlleuse que l'élaboration d'un tunnel dans un environnement hostile où chaque citoyen devient un potentiel informateur de la tristement célèbre Stasi.



188 Mètres Sous Berlin est un roman subtil, nécessitant une lecture attentive afin de pouvoir recouper les multiples points de vue permettant d'appréhender l'ensemble des enjeux qui tournent autour de Franz, cet étudiant énigmatique qui, une fois passé à l'Ouest, endosse une autre identité en prenant la direction d'un école avec une facilté déconcertante suscitant quelques interrogations. Ainsi, au gré d'une écriture très aiguisée, l'auteure bâtit une trame aussi impitoybable qu'élaborée où souffrances, séparations, déceptions amoureuses et autres trahisons ou manipulations en tout genre deviennent le quotidien d'un entourage qui ne peut percevoir les menaces venant de l'extérieur et notamment des agences gourvernementales qui se livrent une guerre aussi silencieuse qu'impitoyable.



Troublant, raffiné, 188 Mètres Sous Berlin nous entraîne dans un climat de paranoïa propre aux romans d'espionnages tout en saisissant la dimension humaine d'une tragédie contemporaine caractérisant les grands romans noirs. Absolument saisissant.





Magdalena Parys : 188 Mètres Sous Berlin (Tunel). Editions Agullo Noir. Traduit du polonais par Margot Carlier et Caroline Raszka-Dewez.



A lire en écoutant : Berlin de Lou Reed. Album : Berlin. RCA 1973.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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188 mètres sous Berlin

Peter sert de fil rouge à cette histoire, c'est lui qui relie les différents témoignages, c'est par lui que le lecteur comprendra cette histoire rocambolesque. C'est un roman choral fort bien mené. J'aime beaucoup la manière dont tous les intervenants sont liés entre eux, pas seulement par le tunnel mais aussi par d'autres liens, familiaux, amicaux, amoureux, d'affaires, d'espionnage, de chantage, ... Parfois certains liens sont connus de tous, d'autres fois uniquement de certains qui se gardent bien de les divulguer, même les relations les plus intimes. Magdalena Parys tricote un roman dans lequel elle fait avancer ses lecteurs à petits pas. Ligne après ligne ou rang après rang si l'on veut rester dans le tricot, ils découvrent la vérité sur tel ou tel point, et toujours en recoupant les informations de plusieurs témoins. Le procédé m'a plu. L'histoire itou. Et le contexte pareillement : Berlin et plus largement, l'Europe de l'est de la seconde guerre mondiale à nos jours. La guerre, je l'ai souvent lue, mais vue à travers nos yeux de "vainqueurs" et/ou d'occupés, plus rarement il m'a été donné de lire à travers les yeux de ceux qui, peu après avoir été occupés par les nazis seront sous le joug de l'URSS, et ce point de vue est passionnant, il permet de regarder cette période sous un autre angle. C'est aussi le roman de l'émigration forte à cette époque pour fuir les différents régimes totalitaires, notamment les gens qui fuient la Pologne et ceux qui tentent de fuit la RDA.



En plus de tout cela, Magdalena Parys fait intervenir pas mal de personnages, tous très particuliers, tous très bien décrits. Ils révéleront dans les difficultés leurs caractères, pas toujours pour le meilleur. Ils sont attachants ou franchement antipathiques, courageux ou veules, des faquins ou des généreux, des altruistes, des combattants d'une cause, la liberté, ou des combattants d'une cause inverse travaillant pour la Stasi... La galerie est vaste, sept narrateurs (cinq hommes et deux femmes) qui vont raconter leur vision de ces années-là. Cela peut paraître beaucoup de personnages pour un seul roman, car il faut ajouter en plus ceux qui n'interviennent pas comme témoins mais qui sont cités. En fait, tout va bien. Moi qui n'aime pas les romans avec de multiples entrées où les nombreux personnages vont et viennent, je ne me suis pas perdu (bon, un peu parfois parce que la romancière fait des allers-retours dans le temps, mais toujours un indice, un mot, une phrase m'a situé), chacun apparaît et est bien décrit et identifiable, aucune confusion ou arrachage de cheveux de ma part (et c'est mieux, parce que, c'est une denrée qui se raréfie).



Je me suis régalé avec ce roman des éditions Agullo, qui, encore une fois ont fait un choix judicieux, audacieux et excellent. Magdalena Parys, polonaise qui vit en Allemagne a écrit ce roman en 2011 et c'était son premier.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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188 mètres sous Berlin

J’ai toujours été intéressée par la Guerre froide, cet épisode étrange de l’Histoire qui poursuit sournoisement la Seconde Guerre mondiale en coupant l’Occident en 2 blocs antagonistes. Visitant Berlin, je fus émue devant les vestiges du mur et les souvenirs d’un soir de novembre 1989 où, adolescente, je découvrais, émerveillée, la chute de ce géant cruel et sanguinaire.



C’est ainsi qu’à Toulouse Polars du Sud, cette année, je me suis arrêtée devant la table de M. Parys pour acheter ce roman qui parlait de cette époque qui me fascine tant.



Comme on fore un tunnel clandestin, l’autrice creuse l’histoire individuelle et les destins croisés de 8 personnages ordinaires contraints par l’Histoire à devenir des héros.

La structure du roman peut paraître déroutante car elle ne repose pas sur la chronologie et la linéarité habituelles. Elle s’attache aux personnages, à leurs origines, leurs enfances, le moment, pour chacun, où tout a basculé.



L’autrice fait émerger les liens, les amitiés, les amours, les rivalités, elle explore les relations humaines comme personne, elle restitue l’ambiance si particulière de ce Berlin scindé, la peur, l’espoir, la manipulation, le courage…



Et, par-delà le tunnel, il y a le polar : résoudre l’assassinat de Klaus dans un contexte social pourtant apaisé, affiner l’analyse sociologique et psychologique puis, pierre après pierre, dévoiler la vérité. Une vérité à laquelle on ne s’attend pas et qui nous berne allègrement faisant état d’une autre honte historique…



Entrer dans ce roman demande de l’engagement et c’est tant mieux ! Atypique, documenté et juste, il révèle le talent de M. Parys et confirme celui des éditions Agullo. Je recommande +++
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188 mètres sous Berlin

Ouvrage intéressant sur la vie berlinoise dans l'Allemagne des divisions.

Les personnages sont limpides et la façon "interview" peut déranger, mais à force, c'est intéressant. Une page d'histoire à travers le destin de gens ordinaires. Quelques coquilles. Dommage.
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188 mètres sous Berlin

En 2000, Klaus, un alcoolique qui vit plus ou moins reclus, reçoit une étrange visite. Quelques jours plus tard, il est mort. Son ami Peter décide d'enquêter sur cet étrange décès qui, selon lui, trouve son origine dans le passé. Il va à la rencontre, pour les interroger, de ses amis d'autrefois : Franz, Roman, Magdalena, Victoria, Thorsten, Johannes, une bande dont il ne reste rien mais qui partage un lourd secret. Un tunnel de 188 mètres de long, reliant Berlin-Est à Berlin-Ouest, creusé pour faire passer Franz dans le monde libre. Les témoignages, partiels, partisans, personnels, convoquent les fantômes du passé de l'Allemagne divisée, de l'avènement du nazisme à la partition, de la construction du mur à sa chute, des agents de la Stasi aux passeurs, des transfuges aux espions.



Sur fond de guerre froide, Magdalena Parys nous entraîne dans un jeu de piste où les indices sont disséminés dans la mémoire des protagonistes de la folle histoire d'un tunnel entre les deux parties de Berlin. Au delà de la grande Histoire de la ville et du bloc de l'Est, se dessinent les destins personnels d'une petite bande liée par les circonstances particulières, des hommes et des femmes idéalistes, opportunistes, amoureux, apeurés, courageux, naïfs, manipulateurs, altruistes, égoïstes.

Tortueuse mais passionnante, cette histoire, fictive mais qui puise son intrigue dans des faits réels, se lit comme un roman d'espionnage, se dévore comme un polar, s'appréhende comme un puzzle dont les pièces se dérobent mais finissent par former un tout. Un tout déconcertant où la vérité est plurielle et complexe. Amitiés malmenées, amours contrariés, manipulations, mensonges, trahisons dans une ambiance dangereuse, paranoïaque où plane le danger d'être repéré, suspecté, pris, renvoyé à l'Est. Une belle et captivante découverte.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Agullo.
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188 mètres sous Berlin

Un très bon polar tant son intrigue, retorse, s'octroie de s'égarer dans les souvenirs, les amours transis des nombreuses voix qui constituent un joli portrait de Berlin de la seconde guerre mondiale aux années suivants la chute de son mur. Avec cette histoire d'un tunnel d'une évasion manipulée, Magdalena Parys offre une vision singulière de l'Histoire. 188 mètres sous Berlin se révèle infiniment plus qu'un polar : un récit intimiste où le dénouement n'est jamais tranché.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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188 mètres sous Berlin

Un roman passionnant, qui s'appuie sur une documentation historique impressionnante, raconte l'enquête que mène Peter, qui se recueille depuis 10 ans sur la tombe de Klaus, et cherche à comprendre qui l'a tué et pourquoi. Ce thriller sur fond politique relatent des faits, des événements, qui ont impacté la vie d'allemands et d'émigrés polonais sur plusieurs générations, depuis la guerre 39/45, jusqu'à nos jours. Les évasions souvent tragiques des ressortissants de l'Est vers l'Ouest, par des tunnels creusés sous le mur qui séparait les Républiques Démocratique et Fédérale d'Allemagne, les trafics, l'espionnage, la corruption, les disparitions, le déchirement des familles, et des couples.
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188 mètres sous Berlin

J'ai beaucoup aimé le magicien, là j'abandonne, je n'ai pas senti l'aventure arriver et le temps passé avec les personnages m'a semblé bien trop long ...
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188 mètres sous Berlin

Le titre original de ce roman polonais est « Tunel », il se déroule sur plusieurs époques, avec différents narrateurs qui répondent aux questions de Peter. Cet enquêteur essaye de déterminer pourquoi un certain Klaus, passeur ayant participé au creusement d’un tunnel sous le mur de Berlin en 1980, a été tué des années plus tard, et par qui. D’emblée le roman frappe par sa richesse et sa complexité. De nombreux protagonistes prennent la parole tout à tour, Jürgen, Magda, Victoria, Roman, Klaus, Thorsten, et les rapports entre eux ne s’éclairent que au fur et à mesure de la lecture.

Si j’ai trouvé de nombreuses qualités à ce roman, je n’ai pas réussi à ressentir de réel enthousiasme. J’ai été obligée de me faire un pense-bête avec les noms des personnages et leurs liens, ce qui ne m’arrive jamais, et de m’y référer bien souvent, sous peine d’être perdue. Alors, au vu des autres avis que j’ai lus, vraiment plus enthousiastes, je pense que c’est moi qui n’étais pas très réceptive à un genre un peu différent, à une construction originale et complexe.



Je ne regrette toutefois pas mon achat, j’ai aimé la restitution de l’atmosphère de Berlin coupée en deux par le mur, la manière dont les habitants ont vécu cette séparation, intimement, au plus profond. Mais je n’ai pas été passionnée par la recherche de la vérité concernant le personnage mort au début du roman, par le pourquoi et le comment…

Je conseillerais ce livre à ceux qui cherchent un roman d’atmosphère sur la période où Berlin était divisé en deux, qui aimeront prendre conscience de l’impact immense sur les familles séparées brutalement, à ceux aussi qui aiment se mettre dans la peau de l’enquêteur, réfléchir, déduire, bâtir ou éliminer des hypothèses, à ceux enfin qui aiment le roman choral.

[...]
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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188 mètres sous Berlin

Edition Agullo : quand sert le bandeau. Oui, je sais, elle est facile, celle-là. Mais c’est une maison d’édition qui propose des romans atypiques, très ancrés, et passionnant.



Certes, on sent que ce roman est un premier roman (quelques fautes de syntaxes, qui est le personnage John ?, quelques personnages ont le même prénom, ce qui embrouille parfois le lecteur), mais j’ai aimé l’histoire complexe racontée.



Ce roman choral nous raconte comment une bande d’amis creuse un tunnel de Berlin-ouest à Berlin-est pour permettre au frère de Klaus de rejoindre la partie occidentale de la ville.



Nous écoutons ainsi différents protagonistes qui ont contribué à l’opération à risque, jusqu’au dénouement final insoupçonnable.



J’ai aimé que chacun raconte ce qu’il savait, et pourquoi, des années plus tard, Klaus a été assassiné.



J’ai aimé sentir la tension qui régnait à chaque passage de frontière entre l’ouest et l’est.



J’ai aimé découvrir pourquoi une telle entreprise avait été aussi facile pour ses acteurs.



En conclusion : pour vivre bien, vivons cacher.



L’image que je retiendrai :



Celle des sacs utilisés pour évacuer la terre et qui n’étaient pas fabriqués et fournis par une entreprise de Düsseldorf.
Lien : http://alexmotamots.fr/188-m..
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