Citations de Malika Ferdjoukh (491)
Grace esquissa un geste d'ignorance.
- Si on allait s'offrir un thé ? Ce théâtre est glacial, et il y a un bistrot français au coin.
Dehors, le printemps new-yorkais était déjà un jeune été véloce.
Grognonnant, il remonta ouvrir.
Les jeunes New-Yorkaises s'étaient-elles passé le mot pour défiler à sa porte ?
Celle-ci était plus âgée que lui, et paraissait exténuée. Elle avait dû voyager longtemps. Son tailleur de tweed vert convenait à ravir à sa taille exquise, mais était bien trop chaud , comme si elle débarquait d'une autre saison.
- J'ai vu de la lumière... commença-t-elle.
(Ben, tiens.)
- Je cherche une chambre.
Sur le seuil se tenait une jeune fille. Elle était de son âge, très charmante, l'air gai, elle tenait une valisette et un grand étui circulaire en cuir.
- J'ai vu de la lumière, dit-elle.
(Evidemment.)
- Suis-je à la pensée Giboulée ?
Elle avait une large bouche d'où un rire semblait vouloir fuser entre chaque mot, des cheveux courts et châtains, les anneaux à ses oreilles avaient l'air de s'amuser comme des fous, eux aussi.
- Eh bien, dit Jocelyn. En quelque sorte, oui. Mais ce n'est pas la meilleure porte pour y entrer.
- Pas la meilleure ? Vous donnez des notes aux portes?
- Tu ferais une doublure parfaite pour Olivia de Havilland. Tu sais, la nunuche aux grands yeux innocents qu'on a envie de gifler ?
Etchika sourit avec de grands yeux innocents.
- Je n'ai jamais été fâchée, dit-elle à voix basse.
Ce n'était pas tout à fait exact.
- Si vous tenez à vous faire pardonner, enchaîna-t-elle en dépit de toute logique, invitez-moi... à danser.
Elle entendit ce doux rire qu'il avait. Presque muet.
- J'étais sur le point de vous le proposer, figurez-vous.
Elle se demanda si c'était un reproche.
- C'est vrai ? Vous m'invitez à danser ?
- Dînons pour commencer. On dansera ensuite, si vous y tenez.
- Ce soir ?
- Je travaille. Je pensais la semaine prochaine.
C'était merveilleux quand même.
Un centimètre de bonheur, de délices déraisonnables plutôt qu'un hectare de quiétude et de modération.
- Français?
-Paris.
-Paree!
Paree! répétaient-ils tous avec extase. Moulin-Rouge et Folies Bergère. Champagne et camembert. Dés son embarquement au Havre, Jocelyn avait pu observer le phénomène sur le paquebot. Depuis, il disait "Paris" plus volontiers que "France".
- Les voisins n'ont pas assez de citrouilles ! Mamigrand a dit d'aller leur en cueillir.
- Ca ira plus vite à plusieurs. Vous venez les filles ?
Saint-Expyr est le terminus du monde. Top model et moi étions les seules à descendre.
PAN ! PAN !
-What's that ?
-Les chasseurs...
-Attendez le car à l'intérieur.
-Merci. Une voiture vient me chercher.
J'ai été farfouiller dans les outils du placard, j'ai pris l'énorme cutter à moquette que papa nous interdit de toucher, j'ai glissé dedans une lame neuve.
De retour dans ma chambre, j'ai parcouru mon étagère de livres... J'ai saisi le tome 5, grand format, de Harry Potter. Il était aussi épais qu'un gigot. Il s'est ouvert seul. Page 37.
- Pardon, vieux , ai-je soupiré. Désolé....
(....)
Un Livre, ça ne se jette pas, répétait maman. Je sais, pardon maman.
Et , pardon Harry, ça ne se découpe pas non plus.
(...)
J'ai refermé. Magie, Poudlard, et abracadbra: en apparence, le roman était redevenu un roman. Merci Harry, mon pote.
- C'est qui, celle qui a des dents aussi longues que les doigts de Cruella?
- Ma prof. On part visiter les ruines romaines avec la classe.
Les quatre couchettes du bas et du milieu étaient vides. (...)
- Ambroise et Milo ne sont pas là ? s'étonna Rose à voix basse.
Humbert obliqua la tête et ses verres de lunettes prirent l'aspect de deux gros comprimés blancs.
- Sortis, il y a deux minutes, grommela-t-il. Pipi, peut-être...?
Ses lunettes revinrent à son écran et se remirent à clignoter.
Pour Humbert Tissot (dit P'tit Pipi parce qu'il avait toujours envie), la réalité était un plastique étirable.
Depuis la sortie de Milo et d'Ambroise, il avait livré 3 batailles à travers les galaxies de Space Attack IV... Il s'était en fait écoulé davantage que deux minutes.
Mais le temps virtuel possède des mesures bien à lui.
La vie de Léo n'était pas du tout héroïque.
Dans sa classe, ils étaient trois Léo, et une bonne quinzaine dans tout le collège. Quand on s'adressait à un Léo, ça n'était jamais lui.
C'était bien un gangster. Il était venu pour tuer.
Voilà pourquoi il se faufila par une discrète porte arrière, avec son chapeau sur les yeux et son imperméable au gris passe-partout. Voilà pourquoi son poing dans sa poche tenait un revolver.
Rapide, silencieux, il grimpa l'escalier de secours désert....
![](/couv/sm_cvt_La-bobine-dAlfred_2629.jpg)
Te voilà chômeur, soupirai-je.
Me voilà surtout soulagé d'un poison nommé Vandamm.
J'ai siroté mon Pschitt citron....
- Avec un loyer à payer et un fils en pleine croissance à nourrir, complétai-je, lugubre.
Il est passé aux petites annonces. Une époustouflante automobile patientait au feu rouge, en miroitant.
- Américaine, nota-t-il. Studebaker SilverHawk 1958.
Le feu est devenu vert. Papa a suivi des yeux la voiture... qui a freiné presque aussitôt, en chuintant, au bord du trottoir juste devant nous.
Un long fume-cigarette en or pointa par la vitre arrière baissée, un turban de soie blanche chatoya aux lumières du boulevard.
-Happy de vous retrouver, dit la voix parfumée à l'accent enchanteur. Vous avez perdu votre job par ma faute. J'ai tout entendu.
Papa, médusé, tenta une phrase mais rien ne sortit. Lina Lamont sourit.
- Désolée de parler le français bizarre des Français qui vivent depuis trop longtemps dans une autre langue.
- Vous.... êtes française, madame Lamont ? bredouilla Papa.
- De Boutigny-Prouais, Eure-et-Loir. Je ne suis pas le seule modèle à Hollywood, vous savez ! Claudette Colbert est née Chauchoin à Saint-Mandé, et Joan Crawford s'appelle Lucille LeSueur.
On a digéré les informations, l'accent bizarre, la fumée d'échappement de la SilverHawk 1958. Avec lenteur. Comme des ambroisies.
- Voulez-vous devenir mon cuisinier personnel ? reprit-elle. Le peu que j'ai goûté tout à l'heure m'a definitely ravie.
Papa proféra une série de sons qui évoquait la pointe d'un clou sur une tôle.
Je ne me suis pas remué tout de suite. J'avais peur de trouver un cadavre à l'endroit où le garçon s'était écroulé. Enfin, quand il a bougé, j'ai bougé.
Incipit
Novembre est un des mois que je préfère. Il fait nuit de bonne heure et j'adore quand, à la sortie du collège, on n'aperçoit que les lumières jaunes, vertes, rouges des vitrines.
Les HLM des Chaumettes vous ont un air d'intimité chaude et amie. À cela, le soleil ne parvient jamais. Rien de plus grognon qu'un immeuble de dix étages au soleil.
- Dido pense sûrement comme moi, continuait Holly. Et comme toutes les autres filles, en somme. Mieux vaut un bon danseur qu'un phénomène qui vous couvre d’orchidées en vous massacrant les orteils et 45 dollars de chaussures.
-C’est gentil, Holly. La culpabilité et la honte sont pourtant en train de me briser en petits morceaux.
- Oh mais, je n’ai pas du tout envie de danser avec un puzzle !
- Tu es la personne qui pousse le mieux mon fauteuil, assurait Alice. Pas gnangnan. Mais pas comme au manège turc non plus.
La pluie commence à se prendre au sérieux, on dirait.