Cadavre haché, vampire fâché est le premier tome de la saga Les tribulations d’Esther Parmentier, sorcière stagiaire, située à mi-chemin entre la fantasy et le policier, le tout agrémenté d’une grosse dose d’humour. En effet, Esther passe de stagiaire pour une entreprise ennuyeuse à stagiaire pour l’ACDC, un organisme en lien avec les Créatures, dont elle découvre faire partie en tant que sorcière.
Tout d’abord, merci à Babelio et aux éditions Rageot pour l’envoi de ce roman. Ce fut une agréable découverte, et j’ai pris beaucoup de plaisir à le lire. J’ai eu un véritable coup de cœur pour le personnage de Mozzie, ce fantôme accro aux technologies est vraiment adorable.
Les autres sont sympas, mais ils se démarquent moins, je trouve, et l’attachement n’est pas autant au rendez-vous. Esther, par exemple, est loufoque et pleine d’autodérision, mais j’ai trouvé qu’elle avait tendance à en faire trop. Elle est stagiaire, elle débarque de nulle part, mais elle passe son temps à échanger des piques avec des individus qu’elle connaît à peine et qui sont dotés de facultés telles qu’il vaudrait mieux éviter de les agacer quand on tient à sa peau. Peut-être est-ce ma timidité qui s’exprime, mais à sa place, j’aurais été un peu plus dans mes petits souliers, au moins dans un premier temps.
D’ailleurs, en faire trop n’est pas le propre d’Esther, mais du roman en lui-même. Comme c’est le premier livre de l’auteur, je suppose que l’on peut mettre cela sur le compte de son enthousiasme ou quelque chose de similaire, mais j’ai trouvé qu’on était souvent dans la démesure.
Le bagou d’Esther, ses sempiternelles chamailleries avec l’agent Loan, les rebondissements qui s’enchaînent parfois très vite (surtout dans la dernière partie, il a fallu que je ralentisse un peu le rythme de ma lecture pour être sûre de bien suivre), les acronymes qu’on finit par mélanger, les références…
Je m’attarderai notamment sur ces dernières, car si elles m’ont fait sourire au début, elles m’ont ensuite paru trop nombreuses. J’ai eu la chance de les connaître pour la plupart, qu’il s’agisse d’Esther la Cracmol ou de Mireille, la sorcière qui semble sortie tout droit des studios Ghibli, mais je plains ceux pour qui ce ne serait pas le cas, car ce livre en regorge.
Parlons d’ailleurs de l’aspect « cracmol » d’Esther. Au début, l’idée d’une héroïne qui, pour une fois, n’aurait absolument rien pour elle, m’a paru sympa et originale, car généralement, dans les histoires, le protagoniste est l’exception (celui qui va avoir des capacités qu’il n’est pas censé posséder, celui qui est l’élu de telle ou telle destinée…), or finalement, c’est aussi le cas d’Esther. Elle est sorcière de niveau 2 (sur une échelle de 82, la plus basse étant zéro), mais elle est capable de résister à différentes formes d’envoûtement, ce qui ne semble pas être à la portée de n’importe qui.
Je me doute que des révélations surviendront au sujet des origines et des compétences d’Esther au fil des tomes, mais voilà, j’ai été un peu déçue qu’elle ait quand même « le truc » qui la démarque, d’autant qu’elle se révèle en plus de cela être une analyste hors-pair, résolvant ainsi presque à elle seule tous les mystères de l’enquête grâce à sa connaissance de la pop culture.
Je suppose que cette critique peut paraître négative, étant donné tous les points que je relève, mais c’est une lecture que j’ai sincèrement apprécié en dépit de ces petits reproches. Elle est divertissante et entraînante, et je lirai probablement le prochain tome lorsqu’il sortira. J’espère juste que l’auteur nous épargnera une romance entre Esther et l’agent Loan…
Encore merci à Babelio et aux éditions Rageot pour cette sympathique découverte !
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