Esther est entre mes mains grâce à la complicité des éditions Rageot et de Babelio et sa Masse Critique privilégiée, un grand et chaleureux merci à vous pour ce geste ! En même temps, avec une couverture aussi macabre, qui envoie du pâté (et pas que !) et un titre qui, on ne sait d’où, m’a collé le sourire au visage… j’ai pas pu résister, évidemment. Un premier roman pour Maëlle Desard, mais aussi et surtout un premier tome ; que vaut cette rencontre avec la sorcière la moins douée ?
Esther, Esther… Ce petit bout de femme bourrée d’humour et d’auto-dérision, cette sorcière qui bat tous les records de nullité dans la magie, et pourtant l’une des seules (pour le moment) à résister aux charmes et pouvoirs des Créatures… ou pas ! Les premiers chapitres m’ont laissé découvrir une fille comme les autres, avec une vie bien monotone et pas enviable pour un sou. Une fille comme nous quoi, à la différence qu’elle va se retrouver embarquée dans une histoire qu’elle n’aurait pas souhaité, mais qui a fini par lui plaire, on ne va pas se mentir ! Des premiers chapitres qui m’ont séduit, avec le sale caractère de cette stagiaire en compta’, et son humour…
De l’humour, ah ça ! C’est la marque de fabrique d’Esther, l’une de ses forces, mais aussi… l’un de ses défauts. Esther est notre narratrice, et après une dizaine de chapitres passés à l’entendre se moquer de tout y compris d’elle-même, après avoir bouffé son humour sur chaque page et presque chaque phrase, c’en fut un peu trop pour moi. Trop d’humour tue l’humour, et c’est malheureusement ce qui est arrivé pour moi. La même recette est à appliquer aux nombreuses références à la pop culture. Si elles étaient plaisantes au début, elles ont fini par me sembler dénuées de sens et inutiles, pour la plupart. Trop de clins d’œils, ça fait mal !
Tout est caricature par ici, c’est l’impression que j’ai développé tout au long du roman ; les réactions excessives de chaque personnage m’ont empêché de m’accrocher à ces bébés d’encre timbrés. Même Mozzie, le fantôme trolleur très apprécié d’Esther et de nous, lecteurs, n’a pas réussi à m’arracher la moindre émotion. Et oui, même en fin de roman… Avec Les tribulations d’Esther Parmentier, j’ai la désagréable impression que les personnages n’ont pas de caractère propre, hormis l’insupportable Esther et le MAGNIFIQUE et SEXY vampire qu’est l’agent Loan (on aura fini par le garder imprimé dans la tête, vu le nombre de fois où Esther nous raconte comment qu’il est beau et CHIANT, mais BEAU…)
Aïe, aïe, aïe, j’ai l’air d’avoir détesté ce roman avec cet avis, mais ce n’est pas le cas. Il y a tellement de potentiel, un univers qui grouille de découvertes, de magie à explorer, et pourtant tout est déroulé si vite que je m’y suis perdue avec les acronymes, les explications diverses… et le manque de caractère des personnages qui fait que, honte à moi, je ne me souviens même plus du nom de la majorité de cette bande d’hurluberlus ! Tellement de créatures qui se ressemblent et ne servent qu’à mettre Esther et Loan en lumière, c’est dommage dans la mesure où les autres auraient pu briller aussi.
Je dis du mal, mais l’intrigue en elle-même était très intéressante ; un trafic de créatures sur fond politique, ce n’est pas nouveau mais c’est excellent ! Avec les talents d’Esther et sa perspicacité contre les échecs permanents de Loan quand il s’agit d’élaborer des stratégies… il y avait vraiment du beau, là-dedans ! Hélas mis de côté pour laisser les incessantes chamailleries entre la stagiaire et son tuteur, ou les groupies autour du tuteur, ou… Arf, au final ce trafic de créatures n’a pas eu son heure de gloire.
Vous l’aurez compris, c’est un avis mitigé que je vous ponds là. L’intrigue en elle-même est vachement intéressante et donne envie de suivre, mais le surplus d’humour et le manque d’attachement aux personnages prend trop de place. Néanmoins, je reste piquée sur ma position : je veux un tome 2, namého ! En espérant que les bébés d’encre auront évolué dans le positif, ce dont je ne doute pas. Les tribulations d’Esther Parmentier s’adresse à un lectorat plutôt porté jeunesse et branché sur les références à la pop culture, c’est peut-être aussi ce qui aura provoqué un désenchantement chez moi ? Pour autant, je vous invite vraiment à vous laisser tenter par cette insupportable stagiaire, elle mérite le détour ! Prions simplement pour que l’amitié entre vous-savez-qui-1 et vous-savez-qui-2 ne devienne pas une romance par la suite, ça serait dommage quand on voit leur dynamique !
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