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Critiques de Margaret Wilkerson Sexton (28)
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Un soupçon de liberté

Trois histoires qui lient trois générations sur 40 ans pour arriver à la triste conclusion qu'être noir en Amérique était une garantie de ne pas sortir de ta condition misérable

Le racisme, la ségrégation, la pauvreté, la drogue... Tout semble concentré dans des états ou même le climat finit par détruire le peu de bien être des gens.

Si l'histoire n'a rien de bien original sa construction est maline et l'écriture au plus près des personnages font rentrer le lecteur dans cette famille que rien n'épargne.
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Un soupçon de liberté

Dans ce premier roman, Margaret Wilkerson Sexton déploie la destinée de quatre générations d'une famille noire à la Nouvelle Orleans. Le sujet n'est certes pas une nouveauté dans la littérature américaine, mais l'auteure fait le choix de mettre en avant le destin des femmes, qui doivent composer avec une double oppression, celle de la loi d'abord, et celle des hommes, leurs propres pères ou maris. Si Evelyn, en 1944, s'en accommode bon gré mal gré, sa fille Jackie, dans les années 80 jouit certes d'une loi qui n'est plus discriminante, mais connait encore un racisme sous-jacent. Ce sont les portraits de ces deux femmes qui me semblent les plus réussis. J'ai moins aimé celui de TC, le petit-fils, et de sa rédemption soudaine à la naissance de son propre fils. En revanche, la description de la Nouvelle Orleans post-ouragan Katrina est très intéressante.
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Miss Josephine

2017 : Ava, jeune mère en galère financière, trouve refuge chez sa grand-mère paternelle. Isolée, vieillissante, celle-ci est ravie de l'accueillir et ainsi d'avoir une aide à domicile. Vision idyllique de la solidarité familiale biaisée car rien n'est si simple : Ada, métisse née des amours éphémères de sa mère avec un blanc issu de la bourgeoisie, a toujours vécu loin de son père et de sa famille paternelle, tous blancs, tous fortunés. Elle ressent cette condescendance, ce racisme disons-le tout court, cette distance instaurée insidieusement entre elle et sa mère et eux. Ce n'est pas dit, mis en mots, mais c'est un fait.

1855 : l'ancêtre d'Ava, Joséphine grandit avec ses parents dans une plantation. Esclave, c'est son statut, comme tous les siens. Mais Joséphine est une petite fille particulière qui a des dons divinatoires.

Un siècle et demi sépare ces deux femmes . Ava n'a jamais connu l'esclavagisme et se bat non pas pour ses droits mais tout simplement pour avoir les ressources suffisantes pour élever sereinement son garçon.

Seulement, le poids énorme de la ségrégation, du racisme gangrène les relations. On ne peut se défaire de ce passé si ancré dans les veines, dans les esprits.

Ava et Joséphine sont liées parcette histoire et c'est la seconde qui va aider la première par-delà les années.

Margaret Wilkerson Sexton, qui a grandi à la Nouvelle Orléans, sait de quoi elle parle et elle l'écrit magnifiquement.

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Miss Josephine

3 époques, fin XIXème, début XXème et XXIème siècle pour une même famille, en Louisiane, qui a subi l'esclavage et qui encore aujourd'hui lutte contre ce racisme ambiant aux Etats-Unis.

Joséphine, toute petite en 1855, vit l'esclavage dans la plantation où ses parents sont soumis au maitre et à la maitresse.

Et Joséphine, au seuil de sa vie, en 1924, est alors pleine maitresse de ses terres, propriétaire d'une ferme où la vie n'est pas simple mais au moins où une certaine liberté règne. Mais le mal n'est jamais très loin et l'installation d'une famille blanche dans le voisinage va faire remonter de très vilaines choses.

En 2017, Ava, maman de King, jeune ado, et descendante de Joséphine, après avoir subit le départ de son mari et la perte de ses emplois, tente l'aventure de se rapprocher de sa Granma Martha en s'installant chez elle le temps de se refaire une santé financière et de donner à son fils un autre avenir dans une école où il risque beaucoup d'avoir des problèmes. Seulement, Martha est malade et perd plus ou moins la tête et les réminiscences du passé ressurgissent violemment.

C'est une très jolie histoire que nous raconte l'auteure, de transmission, car Joséphine n'est jamais bien loin d'Ava et de Gladys, la mère d'Ava et le récit de l'esclavage, des conditions de vie, de ce je ne sais quoi de magique et surtout des relations familiales compliquées mais fortes rend le tout très plaisant à lire malgré une thématique somme toute sombre.
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Miss Josephine



MissAllsunday 02 novembre 2022

Miss Josephine de Margaret Wilkerson Sexton

Je suis passée à côté. Je savais ce que je cherchais dans ce roman mais je ne l'ai pas trouvé.

Comme ces images en illusions d'optique où un dessin apparaît après un certain temps d'observation. Notre cerveau sait ce qu'il doit voir mais ne le distingue pas.

Ici je savais que c'était un roman qui parle de transmission, de courage, de femmes, d'esclavage, tout pour me plaire. Hélas je n'ai pas réussi à me laisser entraîner, il me semblait avoir raté des passages à plusieurs reprises. Des personnages apparaissaient soudain sans que j'ai le souvenir d'avoir lu leur nom avant ... Bref, je pense le relire dans quelques temps car je suis persuadée que ce n'était juste pas le moment pour moi de découvrir ce livre.
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Miss Josephine

A travers trois époques, Margaret Wilkerson Sexton nous donne un aperçu de l'évolution de la méfiance des Noirs vis à vis des Blancs. Des réactions qui m'ont semblé tristement réalistes.



La première époque est la naissance et l'enfance de Josephine en 1855. Née de parents esclaves, elle travaille dans une plantation pour une famille de Blancs sous l'égide de sa mère dotée de pouvoirs divinatoires.



Nous retrouvons ensuite celle qui donne son nom au roman soixante-dix ans plus tard, en 1924. Malgré un départ difficile, Josephine a réussi. Son fils a pris la suite de l'exploitation qu'elle menait avec son défunt mari. Désormais seule chez elle, elle voit ses nouveaux voisins Blancs envahir sa vie.



La troisième narratrice est Ava, une descendante métisse de Josephine en 2017. Ayant une relation particulière avec sa mère doula mystique, elle part s'installer avec son ado de fils chez sa grand-mère paternelle blanche.



Chaque époque est marquée par une femme forte : la mère de Joséphine en 1855, Joséphine elle-même en 1924 et la mère d'Ava en 2017. Toutes sont symbole de maternité, de part leur statut, mais aussi de part leur activité de sage-femme.



J'ai vraiment pris du plaisir à pénétrer dans ces trois époques. Quelques petits bémols toutefois : il y a beaucoup de personnages, notamment en 1924, c'est difficile de se souvenir de qui est qui. J'ai parfois été perdue.



Je suis également restée du ma faim à l'issue du roman. Chaque histoire se termine sur un tournant de la vie des narratrices. Des événements dont on savait déjà des choses au cours de l'histoire. C'est plus la suite qu'on aurait aimé connaître.



J'ai reçu ce livre dans le cadre de la Masse Critique Mauvais Genre du mois dernier. Le résumé était assez mystérieux, je m'attendais donc à davantage de surnaturel, mais c'est en fait surtout du religieux ou des croyances. J'aurais peut être aimé que les liens entre les trois histoires soient un peu plus explicites. J'ai malgré tout passé un bon moment avec Miss Josephine. 3,5/5
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Miss Josephine

2017, à la Nouvelle-Orléans, Ava une jeune femme métisse de 34 ans, mère célibataire, emménage avec son fils King, chez sa grand-mère paternel, une femme blanche très fortunée d’un âge avancé et à la santé délicate.



Sa mère Gladys, n’est pas très à l’aise avec cette idée, et préfère encourager Ava sa fille à rester méfiante.



Ava, découvre jour après jour selon les humeurs de sa grand-mère, son caractère et le racisme qui l’habite toujours. Et ce n’est pas le portrait de Joséphine son arrière-grand-mère qui ne l’a quitte pas qui lui dira le contraire, lorsque le don particulier que possède les femmes de cette famille se manifeste.



Le passé se confronte au présent, jamais il ne meurt et montre à quel point l’inégalité entre les blancs et les noirs perdure, d’une génération à l’autre.



Avec talent, Margaret Wilkerson Sexton nous fait voyager à travers trois époques, et trois voix féminines unies par les liens familiaux, qui tentent chacune à leur manière et selon l’époque et les épreuves qu’elles traversent de se construire une identité, confrontées à la ségrégation depuis plus de 150 ans.



Une nouvelle plume américaine qui nous entraîne avec enchantement d’une génération à l’autre, révélant l’importance de l’héritage familial, de sa transmission, pour qu’un jour l’espoir de liberté et d’égalité ne soit plus uniquement qu’un rêve.



je remercie Masse Critique de Babelio pour cette magnifique découverte.



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Miss Josephine

Joséphine, Gladys, Ava. Trois femmes, trois époques, un lien familial, une histoire commune.



La Louisiane, le Mississippi, l’esclavage, le racisme, le Ku Klux Klan, le fil conducteur de ce roman c’est justement la difficulté de vivre libre, de rompre avec le colonialisme, la suprématie des uns sur les autres.



Une histoire de tradition, de transmission. Un roman fort mais qui laisse un goût d’inachevé pour moi.

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Miss Josephine

Nous sommes à la Nouvelle-Orléans en 2017 ; Ava, mère célibataire et récemment licenciée, et son adolescent de fils, King, viennent vivre avec Martha, la grand-mère blanche et riche d'Ava. Elle accepte d’être sa dame de compagnie le temps de se refaire financièrement. Petit à petit, Martha offre un caractère irrégulier puis menaçant. Ava ressent la menace et décide de partir. Elle semble avoir un lien particulier avec son aïeule, Josephine, et Martha semble, aussi, représenter un danger pour cette connexion… dont la vie fait écho à celle d’Ava.

En parallèle, l'histoire de Joséphine nous est racontée lors de deux périodes : 1855, alors qu'elle était une jeune esclave et 1924, alors qu'elle est une femme libérée, plus âgée, devenue propriétaire terrienne alors qu'elle était, quelques années plus tôt, esclave dans cette plantation….

Joséphine se lie d'amitié avec une jeune femme blanche, solitaire, Charlotte, qui lutte contre la stérilité. Joséphine est connue comme une sorte de sage-femme magique et peut-être peut-elle aider Charlotte qui fait face à ses démons - et un secret qui peut menacer sa relation avec Joséphine.



C'est un roman sur les héritages générationnels, la guérison, les traditions, la maternité, les préjugés et un soupçon de magie et qui explore les profondeurs des amitiés féminines - des femmes marginalisées et puissantes, des guérisseuses, des "voyantes" et des survivantes.

Il interroge sur l'héritage des générations, la persistance de l'espoir, la promesse de la liberté - de pensée, d'action, de parole, la ségrégation, l’identité, les doutes, les regrets… l’Histoire et l’histoire intime… fruit de nos ancêtres.


En outre, on ne peut pas enlever un côté Romanesque, un côté hors du temps, un côté mystérieux, un côté mélodique aussi…

Cela en fait une belle fresque intimiste et réaliste.

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Miss Josephine

Margaret Wilkerson Sexton s'attache ici à décrire l'évolution du racisme, des rapports entre Noirs et Blancs aux États-Unis, se focalisant sur trois périodes et sur deux femmes - l'une, ancienne esclave, à deux moments charnières de sa vie, l'autre à notre époque, encore hantée par l'héritage de son aïeule. Cette construction peut paraître déséquilibrée de prime abord mais se justifie par l'intérêt que l'autrice porte à la société bien davantage qu'à ses héroïnes, là simplement pour regarder et transmettre ce qu'elles voient (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/09/23/miss-josephine-margaret-wilkerson-sexton/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Miss Josephine

Mais ce que je retiens principalement de ce livre tient moins dans sa dimension romanesque ou dans sa réflexion sociale et historique que dans son aspect musical : le roman de Margaret Wilkerson Sexton est porté par une musicalité assez évidente dont la tendance n'est pas sans rappeler le jazz ou le blues. En effet, découpé en trois époques, 1855, 1924 et 2017, il est basé sur un rythme ternaire, comme très souvent dans le jazz et de manière presque systématique dans le blues. À ce titre, Miss Josephine est indéniablement un roman jazzy, voire bluesy.

L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Un soupçon de liberté

Lecture en demi teinte.

Pourtant la 4ème de couverture m'avait beaucoup plu mais j'ai eu quelques frustrations pendant ma lecture.

Déjà j'ai trouvé que les profils des personnages ont déjà été vus plusieurs fois (la jeune femme qui tombe amoureuse d'un garçon ne plaisant pas à ses parents, la mère célibataire et le jeune homme en quête de rédemption). Oui c'est précisé dans le pitch mais j'espérais que l'autrice sortirait de ces sentiers battus.

Et il y avait de la place pour faire cela.

Il y a en effet des "trous" entre chaque histoire et personnellement j'aurais beaucoup aimé avoir la totalité de chaque parcours, je pense que chaque partie aurait mérité d'être plus approfondie. Je ne peux pas en dire plus sans spoiler.

Mais au delà de cette frustration j'ai beaucoup aimé la plume (et donc la traduction). Cela se lit facilement et on a hâte d'avancer dans la lecture.
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Miss Josephine

3 époques dans ce livre et un magnifique lien familial.

1855, Louisiane Joséphine est une enfant esclave avec ses parents dans la même exploitation. Il tente de fuir pour trouver leur liberté.

1924 Josephine est une femme libre, veuve qui exploite sa ferme avec son fils. Sa voisine blanche vient se confier à elle sur les difficultés de son couple mais cela va lui attirer des ennuis.

2017 Ava, descendante de Josephine, mère célibataire d'un adolescent a perdu son travail. Elle va vivre chez sa grand-mère paternelle, une femme blanche et riche. Elle préfère ne pas retourner chez sa mère mais elle va s'en rapprocher et reprendre ses fonctions de doula. Elle accompagne un groupe de femme enceinte dans la préparation à l'accouchement.

Joséphine a découvert qu'elle avait des pouvoirs grâce à des visions. Ce pouvoir lui a été transmis par sa mère. Elle le transmettra à sa descendance.

C'est avec un style somptueux, envoûtant et quelque chose d'apaisant que Margaret Wilkerson Sexton nous livre une histoire puissante et émouvante de femmes avec pour fond la condition afro-américaine sur 3 époques.

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Miss Josephine

Générations inspirées



À La Nouvelle Orléans, rien n’est simple dans la famille d’Ava, 34 ans. Élevant seule son fils King, elle s’est peu à peu éloignée de sa mère Gladys, ex-avocate et malade, devenue doula pour aider les femmes face à la naissance. Mais leur relation se tend encore un peu plus quand Ava décide d’emménager chez Martha, la grand-mère, le temps d’économiser de quoi financer un futur toit.



C’est l’occasion pour Martha de tenter de rattraper le temps familial perdu, mais son état de santé instable rend vite la vie d’Ava compliquée, la conduisant contre toute attente à se rapprocher davantage de Gladys et à explorer ce don familial particulier qui semble habiter la lignée de femmes depuis des générations, sous l’œil de Joséphine, l’aïeule dont le portrait n’a jamais quitté Ava.



Dans Miss Joséphine, Margaret Wilkerson Sexton – traduite par Laure Mistral – nous replonge au milieu du XIXe siècle, dans l’enfance de Joséphine puis dans son parcours de femme libre et fière, pour retracer le lien générationnel invisible qu’elle va tisser pour unir sa future descendance.



Née noire et sous la domination des « maîtres » propriétaires terriens, Joséphine va vite découvrir au contact de Miss Sally la fille de l’institutrice, l’autre vie, celle des blancs. Et si ce semblant d’amitié ne suffira pas à casser les barrières de l’époque, il permettra en revanche à Joséphine d’envisager un autre avenir, moins déterminé et affranchi.



Des années plus tard, sur la fin de sa vie qui l’aura vue se libérer, fonder une famille, aider les parturientes et se lier avec une nouvelle voisine blanche, elle découvrira que le passé n’est jamais mort et l’égalité raciale jamais totalement atteinte.



Alternant les époques et les voix, l’auteure fait indirectement dialoguer Joséphine, Gladys et Ava, unie par un lien intergénérationnel imperceptible qui les conduit à délaisser la haine - « La haine, ça sert à rien, Josie. Tout ce que tu cherches à fuir, la haine t’y enchaîne » - au profit de l’épanouissement par le service de l’autre.



Un lien qui deviendra force pour Ava : « Toutes les femmes qui sont venues avant toi sont à tes côtés, elles te soutiennent, elles vont te guider jusqu’au bout » semble lui susurrer Joséphine. « Je suis toi et tu es moi (…) Je t’attendais ».



C’est un joli livre qui voyage entre les époques sans jamais se perdre, ode délicat et intime à la sororité qui unit à travers les âges et les races.
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Miss Josephine

Avec son premier roman, Un soupçon de liberté l’autrice américaine Margaret Wilkerson Sexton utilisait trois temporalités différentes pour raconter 70 ans de la société noire américaine à travers trois générations d'une même famille vivant dans la Nouvelle Orélans, ville symbole de la communauté afro américaine autour de la Nouvelle Orléans, nous suivons une lignée de femmes sur trois époques.



Avec une énergie qui n’est pas sans rappeler celle de l’autrice disparue Toni Morrison, elle reprend le même procédé avec son nouveau roman pour raconter l'’histoire de la très attachante et charismatique Josephine, qui en 1924, est devenue propriétaire terrienne alors que nous la découvrons, quelques années plus tôt, esclave avec sa famille au service d’une riche plantation…

Une histoire de générations de transformations, un récit pour questionner l'identité, l'héritage de la ségrégation aux USA , et les doutes, les regrets et un peu de pouvoir occulte des générations antérieures .. Le mystique se mêle aux tragiques, et l’histoire des Etats-Unis à l’histoire intime de cette lignée magnifique qui nous montre avec force à quel point on est le fruit de l'histoire de nos ancêtres .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Miss Josephine

Aux Etats-Unis, autour de la Nouvelle Orléans, nous suivons une lignée de femmes sur trois époques.

Toutes sont noires et issues de cette lignée d’esclaves qui a travaillé dans les plantations. Elles ont aussi en commun cette force de caractère, cette volonté d’aller de l’avant et une sensibilité pour écouter le monde de l’au delà et des ancêtres.



Le roman alterne entre 1855, époque où Josephine encore enfant et esclave vit sur le domaine de ses maîtres, 1924, quand Joséphine dame respectable, libre et désormais propriétaire gère sa famille à l’époque où le Klan et son influence vont grandissants, et 2017 où la descendante de Joséphine tente de trouver un équilibre et un chemin dans sa vie de femme noire maman célibataire.



Le roman nous fait voyager d’une époque à l’autre et tisse peu à peu les liens entres toutes ces époques. il nous montre que nous sommes tous le fruit d’une histoire, celle de ceux qui nous ont précédés.

C’est fort, entraînant et instructif sur la ségrégation aux États -Unis depuis 150 ans.

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Un soupçon de liberté

Grandeur et décadence d'une famille d'afro-américains à La Nouvelle Orléans, sur trois générations...



1944 : elles sont deux soeurs Evelyn et Ruby élevés par des parents de la petite bourgeoisie. Leur père est médecin et dans cette ville avec cette couleur de peau, on peut dire qu'elle ont une belle vie. En échange de cette qualité de vie au niveau matériel, leurs parents "exigent" deux choses, qu'elles fassent des études ( Evelyn est bien parti pour être infirmière ) et qu'elle fasse un beau mariage, avec quelqu'un du même niveau social.



" Je crois que ça va pas être possible !" : et pour cause , Evelyn va tomber amoureuse d'un étudiant en médecine, sans le sou...



1986 : nouvelle génération. Pour Jackie tout avait bien commencé , beau mariage. Mais hélas son mari fréquenta de mauvaises fréquentations, et devint accro au crack... le crack , hélas, ça pardonne pas .



2010: nouvelle génération, l'ouragan Katrina est passé par là.



Le fiston sort de zonzon sans toucher les 20000 ! Va falloir qu'il trouve du cash rapido, et comme le cash ne pousse pas dans le sol, va falloir avoir une bonne idée, et comme le fiston a les doigts verts, l'idée va germer toute seule , grâce à un pote compréhensif et intéressé au projet ...



On peut parler de déterminisme social : le mauvais quartier, la couleur de peau, les mauvais potes.



On peut parler aussi des rapports hommes/femmes dans cette Nouvelle Orléans : les femmes étant généreuses, promptes à croire en "leurs hommes", à pardonner, à aider, à protéger . Les hommes manquant du sens de la communication, prenant les mauvaises décisions.



On peut aussi parler du langage de la rue, pour la version 2010 avec ces "Fils de putes" qui jaillissent comme des coups de feu, des "négros" en veux-tu en voilà , distribués à son meilleur pote.



On peut surtout parler de racisme, d'enlisement dans des relations toxiques, de femmes faibles avec les hommes, mais si fortes pour leurs hommes.



C'est bien observé, la plume est photographique, on se croirait dans un reportage télé, un reportage pas à charge, un reportage qui ferait aimer ses personnages.



On voit tellement le malheur arriver, qu'on a l'impression qu'il arrive au ralenti, que du coup , il pourrait être évité.



Oui mais c'est si facile de voir la poutre dans l'oeil de ses personnages, et moins facile quand le malheur débarque chez nous. Là , il est aux USA, là où "Black lives matter"... Oui, mais pas tant que ça , en fait !



Efficace, finement observé, un livre militant...















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Un soupçon de liberté

En commençant la lecture de ce roman, j'ai cru que, si rare cela soit-il, j'allais lire l'histoire d'une jeune fille noire, intelligente, appartenant à la classe moyenne et soucieuse de poursuivre des études d'infirmière. Et que le poids de la ségrégation raciale, l'immense défaitisme d'une destinée vouée à l'échec, lui serait épargné.

Mais le contexte socio-économique, la discrimination et le racisme ne peuvent qu'engluer les vies des Noirs américains. Et l'intrusion de la délinquance, de l'alcool, de la drogue, de la prison les condamnent bien souvent à des existences malheureuses.

Quoique !

Sur les trois générations qui composent ce roman, il est un point qu'il me semble important de souligner. Ce sont les hommes de la famille, Terry et TC, qui sont responsables du déclassement de la famille et qui la mettent en péril. Ce sont eux qui sont faibles, incapables d'assumer leur rôle de père et de mari. Les femmes, quant à elles, ne se droguent pas et luttent pour sauver leurs familles.

Dommage que l'autrice n'ait pas développé cet aspect des choses et montré la force des personnages féminins

Dommage aussi de retrouver toujours les mêmes clichés misérabilistes autour des Noirs américains et de ne pas avoir miser sur des personnalités plus fortes.

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Un soupçon de liberté

« Je cours encore pieds nus et je n’ai que mon âme. La liberté, c’est le but ultime. Finalement et à tous points de vue, la vie et la mort sont peu de chose. Ces jours-ci, je me sens terriblement amère, parce que les seuls parents que Dieu m’a donnés, c’étaient des esclaves, et ça m’a brisée. » (Talb Kweli, Four Women)

Voici un des deux épigraphes qui éclaire particulièrement bien ce premier roman captivant.

Margaret Wilkerson Sexton y explore l’impact de la discrimination raciale et du racisme systémique dans le Sud des Etats-Unis en suivant l’évolution d’une famille afro-américaine de la Nouvelle-Orléans sur plusieurs générations à 3 époques différentes, de la fin de la seconde guerre mondiale aux conséquences de l’ouragan Katrina, à travers l’histoire de 3 membres de cette famille.



Nous sommes en 1944. Evelyn et sa soeur Ruby sont les filles du premier médecin afro-américain de la Nouvelle-Orléans et mènent une vie privilégiée. Evelyn poursuit des études d’infirmière. Elle est celle qui ressemble le plus à son père; elle est studieuse, indépendante d’esprit et déterminée. Mais c’est la Nouvelle-Orléans et nous sommes en 1944… Evelyn et sa famille cèdent la place aux Blancs sur les trottoirs, regardent les films au cinéma depuis le balcon qui leur est réservé, etc.

Son père redoute qu’elle n’ait pas suffisamment conscience de ses privilèges acquis à la sueur de son front et de la facilité avec laquelle son avenir pourrait lui échapper lorsqu’elle rencontre Renard, fils d’un concierge, et en tombe amoureuse. Renard souhaite lui aussi devenir médecin mais le financement de ses études s’avère précaire. Le roman suit comment les attentes réduites de Renard et Evelyn les affectent et vont affecter leur descendance.

38 ans plus tard, Jackie, la fille de Evelyn et Renard, a du mal à subvenir aux besoins de son fils en bas âge, T.C., l’élevant seul, son mari absent luttant contre une addiction à la drogue.

Puis nous passons à T.C., après l’ouragan Katrina, âgé de 28 ans et incarcéré pour détention de stupéfiants, le jour de sa sortie de prison.

L’auteure zigzague habilement dans le temps, nous racontant l’histoire de l’un puis de l’autre, et ainsi de suite.

Trois histoires en parallèle mais qui ensemble, dressent le portrait de cette famille sur plusieurs générations et les choix que chacun d’entre eux doivent faire, attendant tous une vie meilleure pour leurs enfants. Bien que les lois Jim Crow aient été abolies, l’injustice, les inégalités et le racisme persistent, ajoutant aux difficultés qu’ils rencontrent nous racontant l’histoire de l’un puis de l’autre, et ainsi de suite.

Trois histoires en parallèle mais qui ensemble, dressent le portrait de cette famille sur plusieurs générations et les choix que chacun d’entre eux doivent faire, attendant tous une vie meilleure pour leurs enfants. Bien que les lois Jim Crow aient été abolies, l’injustice, les inégalités et le racisme persistent, ajoutant aux difficultés qu’ils rencontrent.

Un premier roman émouvant, très agréable à lire et très bien construit.
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Un soupçon de liberté

Evelyn a vingt-deux ans en 1944. Elle vit avec ses parents et sa soeur, Ruby à La Nouvelle-Orléans. Elle est en seconde année d’école d’infirmières et fait la fierté de son père médecin. Beaucoup plus sage que sa soeur Ruby, elle se sent par contre mal aimée de sa mère.



Malgré la ségrégation qui leur interdit certains lieux, les deux soeurs s’amusent et rêvent du prince charmant. Si Ruby jette son dévolu sur Andrew, un fils de bonne famille à la peau claire, Evelyn tombe amoureuse de Renard, un étudiant en médecine orphelin et pauvre , ce qui ne ravit pas son père.



Margaret Wilkerson Sexton compose son récit en trois grandes parties et dans chacune d’elle, elle enchaîne l’histoire d’Evelyn en 1944 puis celle de sa fille, Jackie en 1986 et enfin, celle de T.C., le fils de Jackie en 2010.



Si le milieu du XXe siècle est encore marqué par la ségrégation et par la seconde guerre mondiale, le chômage et les restrictions budgétaires colorent les années 80 et l’ouragan Katrina finit de réduire les pauvres à la misère en 2010.



Chacun avec son environnement social, avec son éducation familiale tente de diriger une vie qui est souvent malmenée par les circonstances. Le destin d’Evelyn est perturbé par la conscription. Jackie peine à trouver un emploi et galère à élever seule son fils depuis le départ de son conjoint tombé dans l’addiction aux drogues. Son fils T.C. a souffert de cet abandon et en cette période de crise, il tombe dans le trafic de drogue. Nous le découvrons à sa sortie de prison, prêt à se ranger pour retrouver Alicia qui porte son enfant.



« Puis la criminalité avait grimpé, des magasins avaient fermé et quelques années plus tard Katrina achevait ce que la fuit des Blancs avaient commencé. »



En abordant la ségrégation et les difficultés pour les jeunes afro-américains de s’assurer une vie confortable et sereine, Margaret Wilkerson Sexton ne se démarque pas. Mais en plaçant sa famille à La Nouvelle-Orléans, elle se distingue avec cette ville durement touchée par la crise économique et par les ouragans. Elle montre comment en soixante-dix ans, une famille respectable voit ses enfants et petits-enfants tomber dans la misère et la délinquance. Et c’est d’autant plus touchant qu’elle brosse le portrait de jeunes femmes ou jeune homme particulièrement soucieux de tout faire pour mener une vie familiale simple et heureuse.



Un très bon premier roman.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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