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Critiques de Margarete Buber-Neumann (24)
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Milena

« C’est le feu vivant tel que je n’en ai jamais encore vu …. En outre, extraordinairement fine, courageuse, intelligente et tout cela, elle le jette dans son sacrifice ou, si ont veut, c’est grâce au sacrifice qu’elle l’a acquis… » Franz Kafka sur Milena.



Margarete Beuber-Neumann est née en 1901 à Postdam. Auteure et journaliste allemande, militante communiste, elle épouse en seconde noces Heinz Neumann, l’un des leaders du parti communiste allemand. A l’arrivée des nazis, ils s’expatrient en Union Soviétique. Victime des purges staliniennes, accusé de déviationniste, Heinz est fusillé sans autre forme de procès. Margarete est arrêtée un an après, en 1938, et déportée dans un camp de travail. Selon les accords du pacte germano-soviétique, les ressortissants allemands communistes, réfugiés en Union Soviétique, doivent être livrés à l’Allemagne nazie : « rendons à César ce qui est à César ». Après avoir connu le Goulag, Margarete est transférée à Ravensbrück.



C’est en octobre 1940, à l’arrivée de Milena, au camp de Ravensbrück, qu’elles firent connaissance. Pendant la promenade des « nouvelles arrivantes », Milena se dirigea vers Margarete. Journaliste avertie et lucide, Milena avait entendu parler du « marché » entre Hitler et Staline, concernant les militants antifascistes qui avaient émigré en Union Soviétique. Mue par son désir de vérité, informée du passé de Margarete, Milena souhaitait connaître la vérité sur ces restitutions. Du jour de cette rencontre, naquit une amitié sincère et puissante entre ces deux femmes, une amitié poussée à son paroxysme par la perte de la liberté, la promiscuité, la violence, le choc de la détention et le sectarisme des prisonnières communistes, leur reprochant la lucidité de leurs propos sur l’Union soviétique.



Dans leurs conditions de vie inhumaines, à l’initiative de Milena, elles s’étaient promises d’écrire un livre ensemble dès la liberté retrouvée. Milena avait conscience de l’importance du témoignage. Elle envisageait un ouvrage « sur les camps des deux dictatures avec leurs appels, matin et soir, leurs colonnes de détenus en uniforme, marchant au pas, la réduction à l’état d’esclaves de millions d’être humains – d’un côté au nom du socialisme et de l’autre pour le plus grand profit de la race des seigneurs ».



Ce livre ne verra pas le jour mais Margarete, outre les récits, les confidences qu’elles ont pu échanger, au risque de leur vie, pendant les quatre ans de leur détention, aidée en cela par des amies et amis de Milena, parvient à nous restituer le plus fidèlement possible la vie de Milena Jesenska. Cet hommage est d’une grande valeur. L’écriture de Margarete m’a rappelé celle d’Anna Seghers. Un style riche, précis, fluide.



Dans ce récit essentiel, elle nous relate l’enfance de Milena, dresse le portrait d’une journaliste de talent, sa vision intelligente et clairvoyante, ses engagements qu’elle sait remettre en question, sa personnalité passionnée, intègre. Elle nous conte ses amours notamment son amour pour Kafka et leur rupture ; ce qui nous donne à découvrir et à savourer leurs échanges épistolaires. Sur le plan historique, on découvre la construction de la démocratie tchèque pendant l’entre deux guerres et son bouillonnement culturel, puis l’invasion de la Tchécoslovaquie par les Allemands, les problèmes de la région frontalière, et l’occupation allemande avec toutes ses conséquences. Bien que ce soit une biographie, il y a aussi des chapitres évoquant la vie à Ravensbrück. Soumis à la captivité, côtoyant la mort, l’être humain modifie ses comportements. Margarete, avec le sens aigu de celle qui a vécu l’expérience des camps, sait nous mettre face à notre fragilité, notre impermanence, notre vulnérabilité mais aussi face à notre noirceur. Pour ma part, cette lecture fut pour moi, une mine d’informations et de réflexions.



Milena, personnalité passionnée, insolente, brillante, féministe, très cultivée, adepte très jeunes des milieux littéraires, douée d’une grande intelligence, commence sa vie professionnelle à Vienne où elle a suivi son premier mari. Dotée d’une capacité de travail impressionnante, journaliste au regard pénétrant, après son divorce, elle revient à Prague pour occuper un poste de journaliste politique. Elle s’engage au parti communiste en 1931 dont elle sera exclue en 1936 trop consciente du caractère inhumain de la politique communiste.



Hitler prend le pouvoir en Allemagne. Miléna passe les évènements au laser de son discernement ce qui lui permet d’identifier les menaces qui pèsent sur les libertés et elle n’hésite pas à dévoiler ses pronostics politiques tant sur la réalité soviétique que sur la réalité de la politique d’Hitler. Elle s’expose ainsi, allant à contre-courant de l’intelligentsia tchèque qui préfère fermer les yeux sur les exactions de Staline. L’Allemagne envahit la Tchécoslovaquie, elle est arrêtée et envoyée dans le camp de Ravensbrück.



J’ai beaucoup apprécié lire certains de ses articles dans le Pritomnost, découvrir les extraits des lettres qu’elle avait adressés à Max Brod lors de sa rupture avec Kafka. Elle a rédigé un article particulièrement touchant, vibrant, lors du décès de l’écrivain Karel Capek. Elle avait un réel talent !



Sa plume est poétique, élégante mais elle peut être à double sens lorsqu’elle tient à faire passer un message.



C’est un très bel ouvrage que celui de Margarete Beuber-Neumann, un témoignage très émouvant en l’honneur d’une femme libre, très investie dans ses engagements qu’ils soient professionnels, politiques, comme son engagement de résistante. Jusqu’au bout, elle se sera battue contre l’injustice.



Milena est décédée à Ravensbrück le 17 mai 1944 veillée par Margarete Beuber-Neumann.



« Je retrouvai le liberté et exécutai le testament de Milena, j’écrivis notre livre sur le camp de concentration. Peu avant sa mort elle m’avait dit un jour : « Je sais que toi, au moins, tu ne m’oublieras pas. Grâce à toi, je peux continuer à vivre. Tu diras aux hommes qui j’étais et auras pour moi la clémence du juge…. » Seules ces paroles m’ont donné le courage d’écrire cette vie de Milena. »



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Déportée à Ravensbruck : Prisonnière de Staline et ..

Témoignage boulversant d'une femme qui a été captive dans les deux systèmes concentrationnaires de l'Europe du xxe siècle.

Expérience ô combien traumatisante mais ô combien enrichissante.

Le seul bémol pour moi est qu'elle ne parle pas ou presque jamais de son fiançé Neumann,incarcéré comme elle au goulag.C'est comme si elle avait eu honte d'être sa compagne.

Sinon,cela reste un ouvrage de référence important pour les générations à venir et pour tous les négationnistes.

A lire.

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Déportée en sibérie - déportée à ravensbrück

Cet ouvrage met en évidence les différences qui existent entre les goulags et les camps de concentration nazis.

Dans un camp allemand'avant surpeuplement,l'ordre régnait.Les camps russes étaient gardés par des soldats,appelés pour une période militaire normale et affectés à ce service.Ce n'était pas comme en Allemagne,des professionnels de la surveillance concentrationnaire,spécialement dressés à cet odieux métier.

Le camp russe connaît l'appel quotidien,mais sans cette torture de l'interminable station debout qui reste l'un des pires souvenirs des rescapés d'Allemagne.Il ne connaît pas ces heures de folie meurtrière,de chasse à l'homme,ce déchaînement des fournisseurs de la mort lâchés sur la masse désarmée et famélique des détenus,les jours de sélection.

La mort n'eut pas le même visage à Ravensbrück;là c'est la chambre à gaz,les expériences médicales et la condamnation systématique des faibles.En Russie,on ne soigne guère les malades,on les laisse plus ou moins crever,par négligence,par fatalisme,par mépris de la vie humaine;on ne les tue pas.

Les deux systèmes s'inspirent d'intentions diverses.Le déporté russe est frappé d'une condamnation à terme;tandis que l'énnemi tombé aux mains des SS est envoyé au bagne pour une durée indéterminée.Dans les camps allemands,les déportés étaient astreints à un travail inutile,destiné à les humilier et à leur ôter toute raison de vivre.

Ce témoignage est important car cette femme a vécu les deux systèmes concentrationnaires dans toutes ses horreurs.

Il faut lire pour savoir et ne pas oublier.













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Déportée en Sibérie. Prisonnière de Staline et d'Hi..

Comment décrire cette femme hors du commun, je crois qu'il n'y a pas de mots assez fort pour qualifier son courage, son abnégation, sa volonté et sa compassion envers les autres ?

Cette militante communiste, persécutée par les nazis, se réfugie en Union soviétique avec son mari. Mais le soi-disant paradis rouge referme ses griffes sur eux. Son mari est fusillé, elle, est déportée dans le goulag en Sibérie. Là, elle devient une mère courage pour résister à la mort, la peur, les violences qui rôdent partout.

Ce livre est comme une aventure humaine romanesque noire ou l'effroi côtoie le reste d'humanité qui permet à l'autrice de survivre à cet enfer.

Mais là où on croit que le pire est passé, on découvre un passeport pour l'horreur, les communistes soviétiques livrant cette malheureuse, aux mains de la Gestapo nazie dans le cadre d'un accord secret d'échanges de prisonniers politiques.

Ce premier volume de cette biographie de cette femme admirable se terminant sur cette inconnue : survivra-t-elle à la terreur concentrationnaire nazie ?

Pour cela, il vous faudra lire le second volume de ce biopic incroyable : déportée à Ravensbrück.

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Milena

C'est un livre bouleversant, poignant.Celui de l'amitié guidant notre découverte d'une femme au caractère fort et particulier, une femme fascinante, qui fut l'égérie de Kafka: Milena, racontée par l'auteure.



Découverte aussi de l'univers tchèque, au moment de la montée du nazisme.De la volonté de destruction des auteurs engagés et de ceux qui militent contre le danger du totalitarisme.



Milena et Margarete trouveront dans leur amitié une force les aidant à survivre aux camps de concentration, elles puiseront en elles des capacités de résistance et d'entraide qui forcent l'admiration.



Ce livre est un beau témoignage d'une amitié sans failles.



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Déportée à Ravensbruck : Prisonnière de Staline et ..

Après avoir chroniqué le volume 1 de la biographie de Margarete Buber-Neumann, où elle racontait ses années de goulag en Sibérie, suite à son arrestation arbitraire en Union soviétique, d'où elle s'était réfugiée avec son mari pour fuir la dictature nazie. On aborde maintenant le volume 2 qui narre son tragique destin aux mains des nazis, car en vertu d'accords secrets passés dans le cadre du pacte germano-Soviétique de 1939, entre les deux régimes totalitaires, en 1940 le NKVD soviétique livre la malheureuse à la Gestapo allemande. Après l'enfer du goulag, elle découvre le cauchemar de Ravensbrück et des camps de concentration nazis. Curieusement, au milieu de cette destinée ineffable, l'autrice a la force de citer une anecdote ironique : pour elle, la Gestapo met plus les formes de politesse quand elle interroge les prisonniers, que le NKVD, dérisoire boutade d'une femme blasée par les truchements odieux de l'histoire, pauvre victime politique de ses ennemis bien sûr, mais hélas surtout de ses amis communistes, en lesquels elle avait mis toute sa confiance et qui la trahiront avec un summum d'hypocrisie. A Ravensbrück, elle mettra toute son énergie et son courage au-delà du commun pour survivre et aider les autre détenues, montrant à ses bourreaux sa volonté implacable d'exister et de résister à l'innommable. A la fin de la guerre, libérée, elle témoignera de l'horreur nazie, mais également de la barbarie stalinienne, chose inédite dans un monde d'après-guerre ou être communiste était respectable et presque intouchable, par ses mots, elle ouvrit les yeux au monde sur l'illusion du paradis rouge.
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Milena

Margarete Buber-Neumann, communiste et épouse d'un dirigeant communiste allemand, a été emportée par les courants monstrueux de l'histoire du XXème siècle. Réfugiée à Moscou après le triomphe de Hitler dans son pays, elle fut condamnée et envoyée dans un camp de travail soviétique, avant d'être livrée aux Nazis par Staline, en 1940. Incroyable ! Elle se retrouva internée au camp de Ravensbrück, où elle réussit à survivre. Plus tard, lors de la défaite allemande, elle réussit à échapper à l'Armée Rouge.

Mais c'est à Ravensbrück qu'elle rencontra une autre déportée, Milena Jesenská, de nationalité tchécoslovaque. Cette femme en tout point remarquable, qui exerça le métier de journaliste et fut l'amie de Franz Kafka, eut une relation intense avec Margarete Buber-Neumann, dans les conditions terribles du camp de concentration; Milena y est morte d'épuisement en 1944. L'auteur consacre à cette femme ce long livre, particulièrement riche et émouvant. Comme l'indique le titre, il s'agit de la biographie de Milena; son enfermement à Ravensbrück occupe une place importante. Tout lecteur est plongé dans l'univers concentrationnaire qui, même après diverses lectures sur le sujet, reste sidérant. C'est un livre très instructif et sans complaisance sur un monde cruel.

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Milena

Le 21/10/1940, Margarete Buber-Neumann et Milena Jesenska font connaissance à Ravensbrück. Margarete arrive du goulag sibérien où elle a passé près de 2 années. Arrêtée à Moscou en 1938, une année après son mari, Heinz, fusillé sans procès, elle sera livrée aux sbires de Hitler en 1940 par le NKVD de Staline, après le pacte odieux des deux personnages. Son parcours est connu des prisonnières communistes du camp, et c'est à ce titre que Milena souhaite la rencontrer. Malgré les conditions de vie pénibles et la surveillance quasi permanente autour d'elles, elles deviennent confidentes et amies. Ce livre est donc le gage d'un serment fait à Milena lors de leurs conversations-promesses : un livre écrit à deux, après l'horreur, pour témoigner. La mauvaise santé de Milena ne lui permettra pas de sortir du camp en vie. Son amie, Margarete, tiendra parole. Elle remontera à la source pour nous décrire les jeunes années de Milena dans sa Bohême natale, l'éducation reçue par un père autoritaire, peu aimant, orpheline de mère à 13 ans ; sa jeunesse libre, ses relations amicales et amoureuses, sans tabou de religion, de nationalité, de langue. Elle épousera un juif allemand et devront fuir à Vienne car son père est antisémite. Là bas, elle s'ouvrira à la vie littéraire. Elle rencontrera Kafka pour traduire une de ses nouvelles. Leur liaison sera brève, mais féconde en échanges épistolaires. Après son divorce elle reviendra à Prague, sera journaliste, épousera un architecte et aura une fille. En 1931 elle adhère au PC et s'en fera exclure en 1936 pour incompatibilité d'opinion. Quand l'Allemagne nazie occupe la Tchécoslovaquie, elle entre en résistance et aide les juifs à quitter le pays. Arrêtée par la Gestapo en 1939, elle est envoyée à Ravensbrück en 1940 où elle travaille à l'infirmerie. de santé fragile, elle y meurt de néphrite en 1944.

Margarete a quitté le camp en avril 1945, fuyant le pays à pied avant l'arrivée de l'armée rouge pour rejoindre sa famille en Bavière. Elle a aussi écrit « Déportée en Sibérie » en 1949 et « Déportée à Ravensbrück ». Une femme forte et intègre.


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Milena

Un livre de femmes exceptionnelles. L'auteure, l'épouse du dirigeant du parti communiste allemand. Ils ont fui à Moscou mais Staline les a rendu à Hitler au moment du pacte. Son mari sera promptement assassiné, elle ira dans les camps. Miléna, ce fut la muse de Kafka. Une femme cultivée qui lui fit écrire les sublimes lettres à Miléna. On a beaucoup parler de la sexualité de Kafka. Max Brod a supprimé dans ses écrits tout ce qui pouvait paraitre érotique. Quant à sa relation avec Milena, tout porte à croire que ce ne fut pas que des mots. Résistante, arrêtée, elle fut internée dans le même camp que Margaret. Elle y mourut du typhus. La rencontre de ces deux femmes fut à l'origine d'une amitié profonde. Dans ces temps formaté, ou l'indignation tient lieu de tribunal, je trouve rafraîchissant qu'à une époque ou une opinion pouvait vous mettre en danger, des femmes fortes ont eu la liberté de vivre ce qu'elles souhaitaient.



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Déportée en Sibérie. Prisonnière de Staline et d'Hi..

Récit autobiographique boulversant qui rétablit la vérité sur un système politique, le communisme. En 1938, Margarete Buber-Neumann est déportée au camp de Karaganda en Sibérie pour raisons politiques. Elle connaît l’épuisement physique, la déshumanisation et apprend les stratagèmes pour survivre aux terribles conditions de détention. Son témoignage, publié en 1949, atteste de l’existence des camps de travail forcé en URSS. Je recommande ce récit d'une grande dame que l'Histoire semble avoir oubliée.
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Déportée à Ravensbruck : Prisonnière de Staline et ..

Margarete est née en 1901 à Potsdam dans une famille bourgeoise. Jeune, elle admire les révolutionnaires Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, puis rejoint le parti communiste allemand à la fin de la 1ere guerre mondiale.

Rencontré en 1929, elle devient la compagne du "camarade Neumann", dirigeant du parti communiste allemand réfugié en URSS. Opposé à la politique de Staline de temporisation envers Hitler, il sera arrêté en 1937 par les agents du NKVD, et exécuté sans jugement dans les caves de la Loubianka.

Margarete est internée au goulag en Sibérie en 1938, à Karaganda, puis remise à la gestapo en accord avec les clauses du pacte germano-soviétique. Après 3 années au Goulag, elle rejoint Ravensbruck, pour 5 longues années où le martyre continue. Elle s’y est liée d'amitié avec Germaine Tillion. En avril 1945, face à l’avancée de l'Armée rouge, la direction du camp décide de libérer un grand nombre de détenues. Margarete se lance à pied dans un périple dangereux à travers l'Allemagne pour échapper aux Soviétiques et rejoindre sa famille à Thierstein en Bavière. Elle analyse dans ce livre, ses inhumaines et avilissantes conditions de détentions en tant que prisonnière et esclave dans les différents camps de concentration, aussi bien Staliniens que Nazis.




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Milena

plongée dans l'univers vibrant de Kafka, Milena Jesenska, l'Europe Centrale dans toute la richesse du début du XX ème siècle et dans la grande tempête meurtrière
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Déportée à Ravensbruck : Prisonnière de Staline et ..

La lecture de ce second tome est plus violente que celle du tome consacré à la Sibérie. Dans un premier temps, la détention à Ravensbruck apparaît comme moins pire (pas meilleure, juste moins pire) que celle en Sibérie : assez de nourriture pour subsister, pas trop de poux et autres vermines, modus vivendi avec les autres détenues pour limiter les brimades des gardiens, ...

À partit de 1942 la dégradation est là. Ravensbruck se rapproche des conditions du Goulag avant de largement les dépasser au fur et à mesures des défaites nazies.

La dernière partie de l'ouvrage est consacrée à sa fuite pour échapper à l'avancée Russe et retrouver sa famille : un périple dans une Allemagne fraîchement défaite entre ceux qui commencent à oser redresser la tête maintenant que la menace nazie est effondrée et ceux qui refusent encore de croire que leur pays ait pu commettre de telles atrocités.
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Déportée en Sibérie. Prisonnière de Staline et d'Hi..

Dans ce premier volume de son témoignage des camps (Sibérie et Allemagne), elle relate les faits depuis l'arrestation de son compagnon Heinz Neumann le 27/04/1337 à Moscou, jusqu'à sa propre arrestation le 19/06/1938, puis sa remise aux mains des nazis en 1940 et son emprisonnement à Berlin avant d'être envoyée à Ravensbrück.

Livre hautement documenté, structuré en 3 parties : Moscou, Sibérie, de Moscou à Berlin, où elle décrit très précisément, avec des détails minutieux, les conditions de détention dans chacun de ces lieux.

Je suis vraiment surprise de la quantité de détails dont elle se souvient et qu'elle fournit, comme si sa mémoire avait enregistré chaque scène de chaque lieu dans une bibliothèque d'images, classées par ordre chronologique et qu'il lui suffisait, lors de l'écriture, d'aller y puiser à la source.

Je pense aussi que Margarete bénéficiait d'une constitution physique extrêmement solide, peut-être supérieure à la moyenne, et d'un mental tout aussi résistant pour supporter durant 7 années des conditions de vie plus que précaires, entre le manque d'hygiène, de nourriture, le travail forcé et les humiliations.

J'ai lu « Déportée à Rvensbrück » il y a plusieurs années, et devrai certainement m'y replonger pour réorganiser l'architecture logique de son parcours.

Assurément, une femme d'exception.


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Déportée à Ravensbruck : Prisonnière de Staline et ..

Ce livre qui retrace le terrible et indispensable témoignage de Margarete Buber-Neumann, est fondé sur l’incroyable et effroyable histoire qu’elle a vécu et subi, suite à son arrestation arbitraire lors de la Grande Terreur en U.R.S.S. de 1937-1938 (750 mille personnes exécutées en moins de 2 ans), ainsi que de la comparaison entre les deux grands régimes totalitaires du 20ème siècle : Communisme et Nazisme.



En effet, Mme. Buber-Neumann a été dans un premier temps arrêtée par la police politique soviétique (N.K.V.D.) en 1938, pour être déportée en Sibérie au camp de concentration Soviétique (Goulag) de Karaganda, puis ensuite être livrée dans le cadre du PACTE GERMANO-SOVIETIQUE à la Gestapo, et enfin, déportée à nouveau dans le camp nazi de Ravensbrück.



Margarete Buber-Neumann compare, dans ce livre, ses inhumaines et avilissantes conditions de détentions en tant que prisonnière et esclave dans les différents camps de concentration, aussi bien Staliniens que Nazis.



Ce témoignage fondamental de Mme. Buber-Neumann, devrait, comme celui de Mme. Evguénia S. Guinzbourg, et tant d’autres, servir d’ouvrage de référence et de réflexion à tous ceux qui se revendiquent d’une idéologie en tant que « vérité absolue » quelle qu’elle soit, conduisant à l’extermination d’environ 100 millions de civils innocents dans le cas du Communisme et d’environ 25 millions de civils innocents dans celui du Nazisme !



P.S. : Ce commentaire concerne les tomes 1 et 2.



Confer également les précieux témoignages sur le thème du Totalitarisme, de :

– Alexandre Soljénitsyne (L’archipel du Goulag) ;

– Alexandre Soljénitsyne (Une journée d’Ivan Denissovitch) ;

– Jacques Rossi (Qu’elle était belle cette utopie !) ;

– Jacques Rossi (Le manuel du Goulag) ;

– Evguénia S. Guinzbourg (Le vertige Tome 1 et Le ciel de la Kolyma Tome 2) ;

– Iouri Tchirkov (C’était ainsi… Un adolescent au Goulag) ;

– Boris Chiriaev (La veilleuse des Solovki) ;

– Malay Phcar (Une enfance en enfer : Cambodge, 17 avril 1975 – 8 mars 1980) ;

– Sergueï Melgounov (La Terreur rouge en Russie : 1918 – 1924) ;

– Zinaïda Hippius (Journal sous la Terreur) ;

– Jean Pasqualini (Prisonnier de Mao) ;

– Kang Chol-Hwan (Les aquariums de Pyongyang : dix ans au Goulag Nord-Coréen) ;

– Aron Gabor (Le cri de la Taïga) ;

– Varlam Chalamov (Récits de la Kolyma) ;

– Lev Razgon (La vie sans lendemains) ;

– Pin Yathay (Tu vivras, mon fils) ;

– Ante Ciliga (Dix ans au pays du mensonge déconcertant) ;

– Gustaw Herling (Un monde à part) ;

– David Rousset (L’Univers concentrationnaire) ;

– Joseph Czapski (Souvenirs de Starobielsk) ;

– Barbara Skarga (Une absurde cruauté) ;

– Claire Ly (Revenue de l’enfer) ;

– Primo Levi (Si c’est un homme) ;

– Primo Levi (Les naufragés et les rescapés : quarante ans après Auschwitz) ;

– Harry Wu (LAOGAI, le goulag chinois) ;

– Shlomo Venezia (Sonderkommando : Dans l’enfer des chambres à gaz) ;

– Anastassia Lyssyvets (Raconte la vie heureuse… : Souvenirs d’une survivante de la Grande Famine en Ukraine) ;

– François Ponchaud (Cambodge année zéro) ;

– Sozerko Malsagov et Nikolaï Kisselev-Gromov (Aux origines du Goulag, récits des îles solovki : L’île de l’enfer, suivi de : Les camps de la mort en URSS) ;

– François Bizot (Le Portail) ;

– Marine Buissonnière et Sophie Delaunay (Je regrette d’être né là-bas : Corée du Nord : l’enfer et l’exil) ;

– Juliette Morillot et Dorian Malovic (Evadés de Corée du Nord : Témoignages) ;

– Barbara Demick (Vies ordinaires en Corée du Nord) ;

– Vladimir Zazoubrine (Le Tchékiste. Récit sur Elle et toujours sur Elle).
Lien : https://totalitarismes.wordp..
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Milena

Milena fut bien plus que la destinataire des célèbres lettres de Kafka. Leur histoire n'occupe d'ailleurs qu'un chapitre de ce livre très dense où l'on découvre, alternativement la difficile vie des camps de concentration et la vie de cette célèbre journaliste. Il nous permet aussi de s'immerger dans la vie artistique et culturelle de Vienne et de Prague au début du XXe siècle.
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Déportée en Sibérie. Prisonnière de Staline et d'Hi..

Margarethe Buber-Neuman raconte dans ce premier tome son sort en URSS, où elle s’était réfugiée avec son mari pour fuir le naziame, où elle fut une des nombreuses victimes des purges organisées par Staline. Alors même qu’on ne peut pas l’accuser d’anticommunisme primaire, elle brosse du système pénitentiaire soviétique un tableau accablant, ce qui la fera prendre à partie de façon injuste par les compagnons de route du communisme au lendemain de la guerre, notamment quand elle sera prête à témoigner au procès de Kravchenko.
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Déportée en Sibérie. Prisonnière de Staline et d'Hi..

De Charybde :

Pour obtenir un titre de séjour provisoire en URSS, les réfugiés devaient remettre leur passeport d'origine au Komintern, pour prolonger leur titre de séjour ou quitter le pays, il leur faut leurs papiers d'origine.

Procès de Moscou : l'accusation ne doit pas reposer sur des bases solides, c'est quelqu'un d'autre qui sera en charge de l'enquête ; l'enquête ne doit pas forcément rassembler des preuves, c'est quelqu'un d'autre qui jugera ; la condamnation doit forcément tomber, il y a eu accusation puis enquête.



En Scylla :

Dans le cadre du pacte germano-soviétique, Staline a livré aux nazis nombre de réfugiés qui avaient d'abord cru que l'URSS leur offrirait un sanctuaire.



Dans ce premier tome, Margarete Buber-Neumann relate d'abord l'arrestation de son conjoint puis sa propre arrestation, son internement à Loubianka et sa déportation au Kazahkstan. Et il s'agit de souvenirs. Car ni les geôles de Staline ni celles d'Hitler n'auraient permis de tenir un journal.

Il est remarquable que ce témoignage nous soit parvenu. Survivre au Goulag n'était pas chose facile. Survivre aux camps nazis ne l'était pas davantage. Le faire en conservant sa raison et être en mesure d'en faire le récit relève presque du miracle.
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Milena

On ne s’intéresse pas à ce livre pour la littérature, même s’il est bien écrit, bien traduit, ce n’est pas Stendhal. On s’intéresse à ce livre parce qu’il est un témoignage. Un témoignage crucial du XXème siècle, celui des idéologies. Il a probablement existé des centaines d’autres personnes qui ont eu cette double expérience des régimes qui voulaient changer l’homme. Mais peu ont survécu, et encore moins ont écrit à notre destination.
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Milena

Pas facile facile la vie en camps de concentration. Surtout quand on est insolente.
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