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Critiques de Mariam Petrosyan (164)
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La Maison dans laquelle

Me voilà sortie de la maison, dans laquelle j’ai plongé à chaque occasion, chaque soir malgré la fatigue et le besoin de se coucher tôt car lever a six heures, tenant le lourd volume de 950 pages par en dessous pour ménager le bras, mais peu consciente du poids car si loin…



C’est une critique passionnée qui m’a intriguée, c’est une phrase sur l’auteure qui m’a décidée: après sa publication, elle s’est sentie vide et n’a plus jamais écrit.



Ça se conçoit car elle a enfanté d’un univers si riche, si complexe qu’on sent bien qu’elle y vivait, comme elle le dit d’ailleurs. A quoi ressemble donc un tel roman? Et bien, a une plongée en apnée dans un monde qui laisse le lecteur en marge. Tel Fumeur, trop externe, qui s’agace de n’obtenir aucune réponse à ses questions, le lecteur n’a accès qu’à des versions multiples fantasques d’évènements qu’il ne peut que deviner, croire ou non. On plonge mais on appartient pas, voyeur ignare qui se balade comme les fantômes que sont les adultes, mêmes ceux qui pensent comprendre.



Le livre en tant qu’objet est lui-même un ovni. Sa couverture contient tous les spectres de toutes les couleurs même si ça ne se voit pas nous dit-on, papier spécial, titre graffiti et avertissement en 4ème, l’ouvrir c’est s’enfermer dans des chambres encombrées et poisseuses avec des gamins abimés et handicapés complexés au-delà de leur âge, et découvrir au fil des discussions, disputes, questions les mystères étranges de la maison telle qu’elle est vécue par ces ados carroliens terrorisés à l’idée de devenir adultes.



Je comprends Ceux qui ont abandonné à cause du manque d’action, car c’est plus une exploration anthropologique qu’un roman d’aventure, si par littérature Young adult on entend des romans plein de jeunes héros confrontés à des défis insurmontables. Et pourtant c’est bien le cas et le roman ne manque ni de mystère ni d’action, mais rien d’explicite, on reste toujours en marge de la compréhension, libre d’interpréter.



L’épilogue m’a semblé superflu, comme si l’auteure avait de la peine à quitter son univers et prolongeait avec nostalgie. On la comprends, elle qui a vécu dix années au sein de la maison avec ses personnages à la fois attendrissants et effrayants.



Pour moi, ce fut une expérience inoubliable, difficile à décrire et donc à vendre et je sais qu’une relecture s’impose pour mieux déchiffrer et comprendre les personnages. C’est difficile de sortit de ce roman après y avoir séjourné 2 semaines. Je sais que je vais avoir de la difficulté à choisir la prochaine lecture qui souffrira des réminiscences de la maison dans laquelle.
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La Maison dans laquelle

Ce roman est impressionnant par son volume, on ne s'en saisit pas banalement, l'engagement est palpable au moment de tourner la première page. Durant le bon milliers des suivantes, nous allons pénétrer dans un univers unique, celui d'une Maison dans laquelle des enfants et adolescents handicapés ont été confiés ou abandonnés à une équipe éducative dépassée ou démissionnaire à tel point qu'elle n'est qu'une ombre fugace du récit.



Nous serons alors un enfant parmi les autres, un peu déboussolé par cet institut aux murs tapissés de mots et de fresques, ainsi que par les êtres singuliers qui le peuplent. Ils sont les créatures légendaires des mythes qu'ils se racontent. On s'imprègne peu à peu de leurs coutumes, de leurs loi, de leur hiérarchie et de leurs superstitions. La Maison devient nôtre, de plus en plus à chaque page. Qui aurait été notre parrain ? Quel aurait été notre surnom? On se surprend à comprendre et à éprouver des sentiments qui paraissaient démesurés au premier abord. On se met à croire à une magie qui semblait imaginaire. L'est-elle? On devient cet être hybride que se disputent l'enfance et l'adolescence et qui n'aspire qu'à empêcher le temps de poursuivre sa course éperdue.



J'ai été profondément marquée, chamboulée et éprise de cette lecture qui a su toucher des recoins enfouis de mon âme. Une révélation qui fait désormais partie de mes indispensables!



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La Maison dans laquelle

J'attendais avec une certaine impatience le livre de Mariam Petrosyan "La maison dans laquelle". J'en profite pour remercier Babelio et les éditions Toussaint Louverture pour cet envoi consécutif à Masse Critique.

L'action de ce roman de presque mille pages se déroule dans cette fameuse maison, dans laquelle les héros sont des enfants handicapés. Car cette maison est une sorte d'institution spécialisée pour enfants handicapés plus ou moins rejetés par leur famille. Ce roman se veut être un roman initiatique, où comme le dirait Shakespeare la vie ne sera que fureur, bruit, sang et larmes. Ne vous attendez pas à une jolie histoire, mais bien à de sombres événements.

L'auteure nous emmène dans une intrigue un peu longue, au travers de ce huis-clos étouffant. Je ne suis pas arrivé à me sentir bien dans cette maison comme certains personnages de ce roman. J'ai eu du mal à finir ce livre, peut-être un plus jeune public y trouvera t-il son compte. L'écriture reste agréable et fluide.

Malgré tout, je pense être passé à côté. De plus, je croyais avoir affaire à un roman fantastique comme Aelinel, mais il n'en est rien ou si peu.

Pour ma part, je placerai ce livre dans l'univers de Sa majesté des mouches mais pas dans celui de l'auteur de l'étrange Noël de Mr Jack.
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La Maison dans laquelle

La Maison dans laquelle... Que dire sur ce livre ?

Pour commencer, je remercie Babelio pour l'édition Masse Critique qui m'a permis d'obtenir ce livre. Sans cela, je ne crois pas que je l'aurais lu.

954 pages, c'est une véritable épopée livresque. Pas que ça me fasse peur. Mais imaginez, lire un livre avec autant de page et vous rendre compte en cours de route que vous le détestez ? J'avais un peu peur de ça. Mais cette peur était infondée, car j'ai été immédiatement happée par cette histoire.

On y suit l'évolution de divers personnages, on y découvre un univers étrange et légèrement effrayant.

La Maison, c'est un monde à part entière, où tout une société composée d'adolescents évolue. Les adultes sensés les encadrés sont plus que dépassés par ce monde. Seul R Premier, un éducateur, semble en deviner les règles, bien qu'imparfaitement.

Nombre des personnages évoluent dans ce monde depuis leur enfance, tout ce qui s'y produit leur semble normal. Et puis il y a Fumeur. Fumeur, le bleu, qui vient de l'Extérieur. Fumeur qui ne connaît rien des lois qui régissent la Maison. Fumeur qui est le seul à posséder un prénom, et pas uniquement un surnom.

Pour tous les adolescents de la Maison, c'est leur dernière année. A la fin, ils doivent se rendre à l'Extérieur.

Rien que cette démarcation entre la Maison et l'Extérieur montre qu'il s'agit de deux mondes totalement différents, et chacun appartient un peu plus à l'un ou à l'autre. Ceux de la Maison possèdent des capacités des plus étranges. Parfois, la limite entre la réalité et la folie semble trouble. On doute de ce qui s'est réellement produit, pourtant, on sent au plus profond de nous que ce qui nous est raconté, aussi étrange cela soit-il, est vrai.

La Maison est vraiment un univers des plus étranges, et les personnes lui appartenant, car il est dur de qualifier ce phénomène autrement, sont plus étrange encore. La Maison n'est pas seulement une maison, un simple bâtiment, mais une véritable entité incapable à saisir dans son entièreté.

La menace de l'Extérieur plane au-dessus de ses habitants, et nombre préfèrent disparaître définitivement dans la Maison plutôt que d'affronter ce monde effrayant auxquels ils ne sont pas préparés.

J'ai adoré ce livre, il m'a complètement emportée. Il est bien écrit et les 954 pages se lisent facilement.

Beaucoup de questions restent sans réponses au final, mais pourtant, j'ai la sensation qu'une fin où toutes nos questions obtiendraient des réponses serait des plus décevantes. Le mystère qui entoure cette histoire est des plus satisfaisants et fait tout l'intérêt du roman : l'étrangeté, l'improbable, le mystère. Voilà ce qui compose ce roman et le rend aussi appréciable.
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La Maison dans laquelle

La première chose à savoir c'est que c'est la première fois que je lis un livre et que j'ai envie qu'il dure toute la vie.



La deuxième chose à savoir c'est que c'est un roman écrit en russe (mais l'autrice est arménienne) et que donc ça va te faire bosser ta mémoire tellement il y a des personnages et des époques et des saisons et des couloirs et.



La Maison m'a rendu cinglé. La Maison laisse place à l'imagination et au mensonge, tous deux gouvernés par des gosses qui font leurs propres lois. Des lois aussi fortes qu'une partie de bras de fer et aussi fragiles qu'un château de cartes.



La Maison est vivante au point de faire de ton meilleur ami un ennemi la seconde d'après et inversement, parce que la Maison a des règles que seuls des gosses débordant d'imagination, ingénieux, menteurs, manipulateurs, séducteurs, peuvent comprendre.



Alors puisque je perds tous mes moyens pour tenter d'expliquer ce qui s'est vraiment passé quand j'ai lu ce monstrueux pavé, et quand je dis monstrueux je me sers de monstre comme « il était beau comme un monstre ». Si t'es cap de comprendre alors t'es cap de lire La Maison dans laquelle.



J'ai beaucoup pensé à Sa Majesté des Mouches. Et puis les hommages à Lewis Caroll sont nombreux, un peu comme ceux de Rilke et de Bob Dylan. On y croise aussi un peu Iggy Pop, David Bowie et Ozzie Osbourne. Et puis je vais radoter encore un peu énormément mais j'ai trouvé que ça faisait un peu penser à La Maison des Feuilles de Danielewski mais que j'ai pas eu le courage d'aller jusqu'au bout parce que je commençais à me cogner la tête contre les murs.



Et puis on se pose souvent aussi la question de l'identité. Mais une identité forcée, imposée par un groupe pour trouver sa place.



Ce roman m'a rendu cinglé, voulant à la fois me bastoner contre tous les personnages et de partager mon goûter.



Même la légende autour de ce roman est digne de recevoir vos doigts et vos yeux. Je laisse un peu de suspense, en plus de la magie pour que vous ayez vous aussi l'impression d'avoir perdu une partie de vous en refermant ce bouquin.



(c'est putain pas possible de se sentir aussi coquille vide que débordant de vie).



Goodbye, moi je vais essayer de trouver un truc léger après ça tellement je suis dévasté.


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La Maison dans laquelle

Chère Mariam,



Parfois, il y a des lettres qui sont difficiles à écrire. Non pas parce qu’elles sont négatives mais parce qu’il y a tant à dire qu’on ne sait par où commencer !



Je commencerai alors par l’essentiel : j’ai aimé votre roman. Oui je l’ai aimé, même si 1070 pages c’est quand même un peu beaucoup trop 😂. Je peux vous l’avouer, j’ai eu un petit coup de mou vers les 600 pages mais impossible malgré tout, de quitter votre maison et surtout vos/nos chers Crevards Pestiférés. Eux, les laissés-pour-compte, ces enfants/adolescents handicapés physiques ou mentaux qui n’ont comme repères que les murs de « la grise », cet édifice du passé. Ils y restent jusqu’à leur 18 ans, ou peut-être pas finalement ... L’extérieur leur fait peur. Auraient-ils trouvé un moyen de ne jamais la quitter ? Et c’est là toute la force de votre roman ou toute sa faiblesse cela dépendra du point de vue 😆. Vous nous avez plongés dans un récit à la frontière des genres. Un « Harry Potter Punk ». On ne sait jamais ce qui est l’ordre du réel et de l’imaginaire. Pourtant, vous nous en distillez des indices! Je vous confirme que nous n’avons pas tout compris à la nuit des contes ou à la nuit la plus longue! Mais finalement, est-il nécessaire de tout comprendre ?



L’Aveugle, Tabaqui, Sphinx, Fumeur, Noiraud, Lord, Bossu, Larry, Le Macédonien, Gros Lard. Eux, les membres du groupe 4. Il y a la bande des débuts, celle du milieu et de la fin. Ou peut-être est-ce l’inverse ? La vie n’est-elle pas un éternellement recommencement ? Est-ce cela que vous vouliez nous dire ?



Alors oui, nous tournons la dernière page et ce n’est pas pour autant que tout s’éclaircit, quoique, mais quelle profonde tristesse de refermer la porte de la Maison .



Est-ce que je recommande votre ouvrage ? Oui! Et à vos futurs lecteurs je leur dirai simplement cette phrase de Tristan Garcia : « Vous qui entrez ici, n’abandonnez pas tout espoir, mais laissez la réalité à la porte »



Bien à vous,



R. du groupe 5



PS: Cette chronique sous forme de lettre est un hommage à notre cheffe, Queen, le roc de notre groupe 5 des Obstinés Égarés
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La Maison dans laquelle

Je suis restée près d’un mois enfermée dans cette maison, prisonnière, fascinée par ce roman monstre sur l’adolescence, un pavé de 953 pages que je n’étais pas sûre de terminer. J’avais pourtant mis du temps à pénétrer dans cette maison lugubre, avec ses pensionnaires cabossés (physiquement et psychologiquement). Une maison labyrinthe, un piège temporel, un internat mystérieux dans lequel se réfugient adolescents et jeunes enfants, tous affublés d’un surnom, regroupés en bandes selon des affinités mystérieuses, plus ou moins livrés à eux-mêmes, se livrant à d’étranges rituels, errant dans des mondes parallèles régis par des lois cruelles. Envoûtant, captivant, suscitant parfois le malaise... je n’ai certes pas tout compris, mais je reste marquée par cette expérience singulière. La critique de Télérama convoque avec justesse les influences mêlées de Lewis Carroll, de Tim Burton et de William Golding. Il faut oser se plonger dans ce cauchemar éveillé !
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La Maison dans laquelle

Je viens tout juste de terminer le livre, donc j'écris cette chronique à chaud. Je suis encore toute chamboulée, mais je vais tenter de mettre des mots sur mes émotions.

La Maison Dans Laquelle est un livre envoûtant, fascinant, à l'image de la Maison. Ce livre est plus qu'un livre, c'est une expérience à part entière. Et tout comme il est douloureux de quitter la Maison, tourner la dernière page laisse un vide étrange.



C'est un roman énorme, riche et complexe, et pourtant, d'une manière étrange, je l'ai trouvé trop court. Je me suis sentis frustrée, car j'aurais aimé avoir les réponses à certaines questions laissées en suspens, ou les détails de certains passages esquissés, ou tout simplement plus encore. Accompagner encore quelques instants ces personnages. Mais tout en acceptant que cette part de mystère appartient à la Maison, à l'histoire, et contribue à l'ambiance si particulière du livre. Je ne voudrais pas me transformer en Fumeur, qui m'a profondément agacée toute une partie du roman, avec ses questions et remarques. Et pourtant, il est facile de le comprendre !



Plus on avance dans le livre, plus celui-ci devient étrange et laisse place au fantastique. Par petites touches d'abord, qui laissent place au doute : est-ce l'imagination fertile d'enfants à l'oeuvre ? Peu à peu, ce qu'on pouvait prendre au départ comme des métaphores, des mots d'esprit ou des plaisanteries prennent un tour très littéral. Et on s'enfonce de plus en plus profondément dans un mélange fascinant entre folie et magie, quelque chose d'un monde à part – les mondes de la Maison, ceux d'une enfance difficile à quitter, tel un Peter Pan moderne.



Dès le début, il y a dans l'ambiance et les personnages quelque chose de Sa Majesté des Mouches, que j'avais adoré. Un monde d'enfants où les adultes ont peu de prise. Un monde cruel aussi. Mais il y a beaucoup plus que la cruauté dans ce livre, beaucoup plus que des enfants perdus, handicapés et sans pitié. Il y a quelque chose de véritablement beau dans ce conte, cette histoire qui rappelle une fable. Tabaqui le dit d'ailleurs, à un moment donné : « Oui, j'étais attaché aux choses matérielles, et un brin paranoïaque, et assoiffé de sang aussi, et de façon générale, loin d'être parfait. Pourtant, j'avais également mes périodes lumineuses, moi aussi, durant lesquelles je devenais gentil… Mais on ne retrouvait rien de tout cela dans le silence inquisiteur de Fumeur ».

C'est d'ailleurs ce qui m'a le plus énervée chez Fumeur : qu'il ne semblait pas pouvoir comprendre les autres personnages et leur monde, qu'il ne voyait que leur extérieur malmené, alors que leur personnalité était bien plus riche et complexe, et incroyablement belle à sa manière. Ce sont des personnages vraiment extraordinaires, pour lesquels j'ai ressenti une profonde affection. Les quitter, sans en savoir plus sur ce qui leur arrive, m'a été difficile.



Le handicap n'est pas le sujet central du livre, au contraire. Il est toujours présent, mais transcendé. A aucun moment, les personnages ne m'ont parus diminués. Au contraire, ils avaient tous quelque chose – une force, un trait hors du commun – qui les rendaient particulièrement intéressants. Et pas malgré leur handicap, ni même grâce à celui-ci. Ce n'était qu'une des caractéristiques dans une globalité, qui elle, se trouvait magistrale, magnifique à sa façon. Je n'arrive pas vraiment à expliciter mon ressenti sur ce point, il faut connaître les personnages pour comprendre. Ils ne sont pas parfaits, loin de là, mais sont incroyables tout de même. Ou même, justement grâce à leurs défauts, leurs faiblesses. Tous sont intéressants et différents, mais j'ai eu un vrai coup de coeur pour Sphinx, l'Aveugle et Tabaqui.



Revenant à Fumeur, l'histoire démarre avec lui, ce qui nous permet de découvrir la Maison et ses règles en même temps que lui. Puis peu à peu, on est entraîné avec d'autres personnages dans des strates, des profondeurs de celle-ci et lui est laissé sur le rivage. Il ne fait pas tout à fait partie du même monde, et c'est qui le rend aigri. La construction est très bien faite. le style de l'auteure est poétique et entraînant, tout à fait en adéquation avec le roman. Il n'y a pas d'intrigue en soi, on suit plutôt une évolution.



C'est un roman qui ne va pas me quitter de sitôt, dans lequel j'ai eu plus l'impression de vivre que de le lire. Je le recommande franchement, pour ses personnages et son monde à part, particulier. La fin est restée un peu trop évasive pour moi, je n'ai pas tout saisi. Mais l'impression laissée en tournant la dernière page est forte.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Monsieur Toussaint Louverture pour cette lecture hors du commun.
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La Maison dans laquelle

Que dire d'original?



Sans doute pas grand-chose. Selon le bout par lequel je prends cette critique, je peux aboutir à glorifier une auteure et un style, un univers, une prose poétique, un voyage initiatique... ou terminer en démolissant un roman long, verbeux, déséquilibré, gloseur, et hermétique...



J'ai aimé l'univers, c'est clair. Cette Maison... lieu de vie des rebuts, des rejetés de la société, dont les parents cherchent à se débarrasser. Entre le Petit Poucet et Sa Majesté des Mouches... Attention, à 18 ans, c'est le Grand Carrousel.



J'ai adoré les personnages, attachants, sensibles, drôles, luttant pour leur survie. Sphynx, Fumeur, Chacal, Le Macédonien, Rousse, Sirène... ils vivront longtemps en moi. C'est étrange, aussi, l'idée que nous avons en nous de petites parcelles de ces êtres. Des êtres qui se révèlent exceptionnels alors que nous ne leur jetterions même pas un coup d'oeil s'ils faisaient la manche en rue. En guenilles, et chaise roulante.



J'ai apprécié certaines parties. D'ailleurs, pas les plus animées, les plus chaotiques. Les 500 premières pages m'ont scotché. Puis, je me suis un peu lassé, et là, Mariam Petrosyan a la bonne idée de tonifier, de dynamiser le récit. Arrivent les meufs... Et une intrigue. Une tension. Là, je me suis dit, cela va être génial... Et c'est à peu près à ce moment-là que j'ai perdu le fil du récit. Ou en tout cas l'intérêt pour ce qui se passe.



Sans doute trop d'hermétisme. Je ne sais pas. J'ai continué à lire à mon rythme, mais sans la même excitation qui m'animait pour la première moitié.



Puis, à 100 pages de la fin, là où Vautour devient un personnage intéressant, sensible et vulnérable, j'ai reconnecté pour le final qui est bien à l'image de ce que j'attendais. L'auteure ne se fait pas vraiment de cadeau.



Dommage de quelques longueurs, donc, peut-être attribuables à la langue ou à la culture (j'ai souvent expérimenté cela chez des auteurs russes), je ne sais pas. Mais je lance un grand merci à Babelio et aux Editions Monsieur Toussaint Louverture pour ce très beau cadeau. Moi qui ne suis pas très "brique" en littérature, j'ai bien apprécié ces 954 pages.
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La Maison dans laquelle

Je sors de la Maison dans laquelle et je me sens sans abri, orpheline d'un univers magique que j'aurais voulu croire sans fin. Il va me hanter longtemps.

Ce livre est un tour de force, une oeuvre magistrale qui ne peut laisser indifférent. Cela faisait des années que je n'avais lu un livre qui me prenne autant aux tripes.

Tout me semble réussi.

La construction est aboutie comme rarement. Les questions que le livre soulève trouvent toutes une réponse adéquate. le mystère qu'il engendre est éclairci tout en gardant de larges parts d'ombres qui en font tout le charme.

Rien à redire.

Les personnages sont attachants ou repoussants, drôles et exaspérants. Chacun dégage quelque chose, renvoie une lumière ou un point de vue qui permet de comprendre mieux ce qui a précédé. Plus on avance dans le roman et plus La Maison se révèle.

C'est absolument génial, on n'a plus envie d'en sortir.

Et quand on a fini... eh bien... on laisse une petite critique pour pouvoir y rester encore un peu.

J'ai rarement lu un livre aussi incroyable.

Mille pages d'une densité imposante sans être pesante. Aucune longueur, aucun moment de lassitude durant la lecture.

Merci à Babelio et à l'opération Masse Critique qui m'ont permis de découvrir un livre vers lequel je ne me serais jamais tournée.
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La Maison dans laquelle

Je me demande si j'avais ressenti ça depuis mes lectures adolescentes de Stephen King, cette impression de vivre dans le livre plus que le lire, l'envie parfois de parler aux personnages, l'espoir que la nuit puisse durer toujours pour pouvoir continuer à lire... Même si certains passages du livre deuxième m'ont moins intéressée, j'ai plongé et n'ai ressorti la tête de l'eau que rarement. Un livre à vivre, un livre sur l'enfance, où à la fois vous vous laisserez porter par les mythes de la Maison et vous demanderez ce qui est de l'imaginaire enfantin ou de la réalité.
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La Maison dans laquelle

Je termine ma lecture ce jour de « La maison dans laquelle » et honnêtement je ne sais par où commencer ni où finir …

Je n'ai jamais rien lu de similaire et j'avoue avoir eu du mal à m'attacher à cette histoire pour le moins étrange durant les 150 premières pages. Puis, je me suis laissé enfin aller, et la maison m'a portée, ouvert ses portes, bien qu'elle m'ait laissé dans un doute total, pleine d'interrogations.

On se sait pas ce qu'est cette maison, elle pourrait être un institut pour handicapés, une école, un hôpital pour enfants inadaptés, peu importe, elle est peuplée d'êtres différents, hors du commun, d'enfants, d'adolescents qui évoluent au sein de groupes dirigés chacun par un chef, désigné ou non. Tout ce petit monde évolue dans un univers qui lui est propre, où certaines règles sont bafouées et d'autres intransigibles…

La maison exerce un pouvoir dont elle seule a le secret, elle exige parfois des sacrifices, une absolue fidélité, elle cristallise les fantasmes, subjugue les rêves et bannit ceux qui ne sont pas dignes d'elle… Elle exerce une fascination sur ses habitants, donc forcément sur le lecteur. Elle dévoile petit à petits ses secrets pour mieux vous embobiner, vous troubler et au moment où vous pensez avoir compris et avoir trouvé le chemin de son coeur, elle se referme, efface ses indices, pour vous laisser confus et incertain...

J'ai terriblement aimé cette lecture et même temps qu'elle m'était insupportable, je ne saurai définir le pourquoi de ces émotions contradictoires, je me suis attaché à ses personnages magnifiques, drôles, rêveurs, tendres et idéalistes pour détester à la page suivante leur froideur, leur cruauté et leur barbarie.

La Maison dans laquelle restera pour moi dans son aspect le plus « concret » un hymne à l'adolescence dans tout ce qu'elle a de fascinant, de violent, de bouleversant, dans son désir d'amour et d'appartenance, dans sa peur viscérale du monde adulte, dans la perte de ses illusions, dans son refus de grandir et d'abandonner ses rêves et son imaginaire.

J'ose dire que ce livre est inracontable, qu'il faut impérativement le lire pour mesurer toutes les richesses de son histoire, de ses mots, pour découvrir son univers qui selon la personnalité de son lecteur trouvera sa propre résonance, voir être considéré comme un chef d'oeuvre !

Je remercie Babelio et les éditions Toussaint Louverture pour cette découverte étrange et magique !

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La Maison dans laquelle

“Each day I live in a glass room

Unless I break it with the thrusting

Of my senses and pass through

The splintered walls to the great landscape.”

Mervyn Peake



Déroute.

A lire les résumés je m'attendais à autre chose. Métaphore de l’adolescence que l’on ne veut quitter, redouter le passage à la vie adulte. A lire les critiques enchantées je me sens un peu plus en dehors de ce livre.

Je me voyais donc à lire un livre de romance magnifique, de fantasque magique et édulcoré. Sans vouloir dévoiler les personnages qui peuplent cette maison, ils sont tout autre, tout comme l’histoire est toute autre. Le résumé est en fait déjà une interprétation du livre. Le monde dépeint là dedans est déjà fort gris, sale, éprouvé. Mais en même temps fort, aliénant, touchant.

Passée cette surprise, j’ai très vite plongé dans ce roman dont j’ai dévoré rapidement les deux tiers. Dans un va-et-vient passé-présent très bien mené, un fantastique a peine effleuré, on découvre peu à peu tout ces clans, ce monde sans règle mais pas sans Loi dans lequel ils se réfugient, ce bric-à-brac qu’est leur existence.

Et puis je ne sais pas pourquoi mais les dernières 300 pages ont été pour moi très laborieuses. Est-ce parce que la structure du roman a changé ? Que mes moments préférés, au passé, n’existaient plus ? Est-ce parce qu’il fallait clore cette histoire bien avant ? Est-ce parce que je n’ai pas ressenti à la lecture cette nostalgie de l’adolescence ni ne me suis reconnue dans les tourments de ces personnages comme j’ai pu le lire dans d’autres critiques?

La Nuit la plus longue fut le début de ma lecture la plus longue. Désolée La Maison dans Laquelle mais je ne suis pas un Sauteur, je ne percerai jamais tes murs pour en découvrir de magnifiques paysages. Peut être n’ai-je jamais été adolescent. Peut être suis-je depuis toujours cet être adulte et froid constamment en dehors de tout et qui n’y comprend rien.



Critique rédigée par : Luria

Avis : mitigé

Police : de toutes les couleurs mais on ne la voit que noire

Opérateurs : Babelio et Monsieur Toussaint l’Ouverture. Merci à eux !

Livre : Très bel objet, magnifique couverture, papier fin et agréable. Police discutable par moment mais finalement s’oublie très vite.

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La Maison dans laquelle

Insaisissable, labyrinthique, ce livre nous engloutis et nous recrache 1000 pages plus loin, lessivées. Lessivées par ce que l'on a compris, et par tout ce qu’on ignore encore. Un mélange entre l'envie immédiate de tout relire depuis le début à peine le livre fermé et en même temps, celle de laisser à cette histoire la part de mystère qui nous a fascinée.



Pour connaître mon avis en détail, une chronique est disponible sur mon blog ↓
Lien : https://albertebly.wordpress..
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La Maison dans laquelle

Quel livre extraordinaire ! Plongez au cœur du monde imaginaire d'enfants/d'ados évoluant au sein d'une maison dans laquelle tout peut se passer et où tout se passe…

Cet austère internat renferme une myriade de personnages savamment organisés en groupes.

On suit leurs rivalités quotidiennes, leurs rites initiatiques, leurs joies, leurs désillusions, chacun d'entre eux confrontant leurs envies, leurs visions des choses, expérimentant la vie ensemble.

Ne cherchez pas à tout comprendre, oubliez la rationalité des adultes, laissez-vous guider par l'écriture d'une fluidité extrême, riche, traduisant à merveille leurs cerveaux bouillonnants. Ayant moi-même connu le monde de l'internat, on reste bluffé par ce pavé de 1077 pages.

Ce roman initiatique du passage au monde des adultes est une véritable pépite à découvrir.
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La Maison dans laquelle

Comment résume-t-on un univers ? Comment réussir à faire entrer dans un cadre quelque chose qui le dépassera forcément ?



La maison dans laquelle est presque impossible à résumer.



Ce livre vous emporte et vous emprisonne dans un monde aussi grand que les murs d'une maison.



Tout au plus, une tentative pourrait être faite en expliquant qu'il s'agit d'une pièce de monnaie.



Côté face : une sorte de pensionnat pour enfants handicapés. On y retrouve le groupe des bons élèves coincés, le groupe des rebelles et les électrons libres. Les professeurs dépassés par ces enfants inadaptés. Chacun fait l'apprentissage de l'amitié, de l'amour de la loyauté et des trahisons.



Côté pile : une Maison, croisement avec un autre monde. Dans laquelle seuls certains auront un rôle à jouer. Une Maison dotée d'une volonté propre dans laquelle peuvent s'exprimer toute la liberté mais aussi la cruauté de ceux qui lui appartiennent.



Sur la tranche de ces deux mondes, une galerie de personnages d'une grande complexité. L'Aveugle, le Sphinx, Chacal..tous semblent sortis non pas de l'imagination de Mariam Petrosyan mais de notre monde à nous. Comme si cette histoire était la nôtre, une histoire que l'on aurait oubliée mais qui reviendrait se rappeler à notre bon souvenir. Car le temps, c'est bien connu, n'est pas linéaire mais tel un cercle...



Roman éblouissant, atypique, dérangeant, passionnant, exigeant de presque 1000 pages qui sont une évasion ou plutôt une immersion sans commune mesure.



N'hésitez pas à passer les portes de cette Maison...
Lien : https://allylit.wordpress.co..
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La Maison dans laquelle

J’avais prévu de consacrer un petit paragraphe à ce fait bien avant de commencer la rédaction de cette chronique, et un échange sur Facebook en cours de lecture m’a confortée dans cette idée. La maison dans laquelle est un roman que je qualifie de roman à rythme lent ; sans intrigue conventionnelle avec un début, un milieu et une fin. Un roman dans lequel il ne se passe, a priori pas grand-chose ; sans suspense, tension, actions ou instants un peu plus nerveux (quoique). L’histoire, s’il y en a une, n’est pas construite selon un squelette par défaut ; ce livre-ci est décousu. Il est en réalité plus une succession d’anecdotes organisée autour d’un fil conducteur, parfois invisible, qu’une histoire à proprement parler. Ça ne l’empêche pas de raconter des choses pour peu que l’on soit réceptif aux sujets, à la façon de raconter, et à condition d’entrer dans le roman dès le départ. J’imagine assez mal un lecteur peu emballé par le début de ce texte, s’enfiler les 954 pages sans broncher. La maison dans laquelle est un roman que j’aurais moi-même très vite abandonné s’il ne m’avait pas autant passionnée dès son prologue.



Au départ, il n’y a pas grand-chose et l’ensemble est assez flou. Une maison, des enfants estropiés, des groupes et un petit garçon aux baskets rouges qui dépareillent. Déjà, l’intrigue est sombre, l’ambiance pesante : le ton est donné et on avance dans un brouillard épais que l’autrice prend un malin plaisir, je pense, à ne pas dissiper trop vite. On est jetés d’entrée de jeu dans cette histoire qui a beaucoup de secrets à nous révéler, de mystères et de choses à raconter et qui va le faire avec langueur. Il faut adhérer.

On apprend le fonctionnement de la maison, on devine ce qu’elle est, quels enfants y sont enfermés, jusqu’à quand, pourquoi, par qui, et comment l’ensemble fonctionne ; la hiérarchie, l’intégration, le rejet, la rivalité, l’intolérance, l’amitié, l’amour, la loyauté. Qui va dans quel clan, qui les dirige, quelles sont les lois. Le tout, à travers les yeux d’enfants, pleins d’innocence et de naïveté. C’est à la fois touchant et cruel de revivre l’enfance avec son apprentissage, son injustice et effectivement, sa cruauté.



L’autrice nous narre donc l’histoire de ces enfants, l’apprentissage de la vie, – et il faut accepter les explications sur la longueur et au compte-gouttes -, mais également comment tout ça est géré et organisé par (et sans) les adultes. La maison, ses murs, ses couleurs, sont également personnages à part entière dans ce roman, lieu unique où se déroule les 954 pages de l’intrigue. Plus les pages défilent, plus l’intrigue s’étoffe, moins elle paraît enfantine. Oh certes vous ne trouverez nulle scène d’action, pas de richesse dans l’histoire même (mais beaucoup dans l’univers du bouquin) peu de suspense, et aucune fin de chapitre trépidante façon « mais que va-t-il se passer au prochain épisode ? » : est-ce que ça fait de ce roman un livre moins prenant ou que l’on prend moins plaisir à découvrir et à poursuivre ? Oh que non !



En réalité La maison dans laquelle raconte énormément lorsqu’on lit entre les lignes. Si l’enfance est abordée, elle est aussi, à mon avis, décortiquée, surtout la façon dont les enfants fonctionnent entre eux, comment ils voient le monde, la vie, et comment ils régissent leur univers. C’est dans une vraie communauté avec ses lois que le lecteur est plongé ; dans un monde où voler une bille peut donner lieu à une bagarre sans nom. Pour des broutilles en fait, qui, aux yeux des enfants, sont des cataclysmes. Et ce n’est qu’une fois la tempête passée que le lecteur transpose ce qu’il vient de lire à sa vie adulte et qu’ainsi, il peut comprendre l’apprentissage des petits et leur logique, ainsi que la dimension de la scène qui vient de s’achever. C’est ainsi que le tout prend un sens.

De sens, La maison dans laquelle en a fondamentalement un, voire plusieurs. Il reste cependant difficile d’exprimer ce genre de choses, puisque dans le texte, rien n’est vraiment explicite. Si on veut du prémâché, ce n’est pas vers ce roman qu’il faut se tourner. Certes, j’apprécie lorsqu’un écrivain se laisse aucun doute et qu’il exprime, avec talent, certaines idées, émotions, événements, etc, via des mots scrupuleusement choisis (et une plume noire de préférence 👼), mais finalement j’apprécie tout autant lorsque les idées sautent aux yeux, mais qu’elles ne sont clairement pas exprimées. Cela donne une autre dimension au roman et fait de La maison dans laquelle, un roman brillant et intelligent qui traite son sujet avec brio.

Ce que j’apprécie encore plus, ce sont les romans à ambiance avec des personnages si affinés que, même s’ils sont nombreux, ils ont leur individualité, un petit quelque chose qui fait qu’on les reconnait et les différencie. Si le roman en lui-même est brillant, c’est sûrement parce que l’autrice qui l’a écrit est tout autant brillante. Mariam Petrosyan a sculpté ses personnages au détail près, leur a inventé un passé, une vraie histoire, les a doté de personnalités et de détails physiques aussi diversifiés que surprenants – sans les ménager. Elle a construit sa pyramide de personnages avec encore plus de brio que l’histoire et, peut-être même que l’ambiance pourtant si présente, si palpable. Une ambiance sombre qui mêle noirceur et peur, dans un joyeux bordel façon colonie de vacances qui tantôt émeut, tantôt renverse le bide. Le tout est parfaitement construit, même si certains passages paraissent un peu long et le sont clairement, surtout dans le dernier tiers (le fameux bémol se situe ici). Cependant, rien n’est vraiment inutile et tout se déguste dans La maison dans laquelle.



Je n’aime pas rester trop longtemps dans un roman, c’est ainsi. Même lorsqu’il me plaît, j’aime ne pas m’éterniser ; j’aime avoir le temps de le déguster et d’enfiler les pages sans me préoccuper du temps que je peux consacrer à un roman. À l’inverse, lorsque les jours défilent et que je n’arrive qu’à grappiller trente ou cinquante pages par-ci par-là, je ressens beaucoup de frustration et parfois même, je perds le fil de l’histoire. De façon générale, je n’aime tout simplement pas rester trop longtemps dans un roman.

Concernant La maison dans laquelle, je l’aurais lu en quelques jours en temps normal, ce qui a été en fait le cas mais dispatchés sur trois semaines à cause de mes horaires de travail décalées et atypiques. Trois semaines, c’est très long pour la lecture d’un roman en ce qui me concerne. Trois semaines passées avec le même livre, il y a de quoi se lasser quand on connaît mon aptitude à me lasser des choses.

Ça n’a pas été le cas ici. Bien sûr, il y a eu des moments de relâche où j’étais moins dedans, moins prise par l’histoire, un peu plus passive qu’à d’autres moments où j’ai gobé cinquante pages sans m’en rendre compte. Mais dans l’ensemble, je suis très surprise de ne pas avoir remis à plus tard cette lecture qui a été longue par manque de temps et parce que le livre est une brique. Surprise et en même temps, la qualité est tellement là qu’il pouvait en être autrement. Je pense qu’il fallait être costaud pour passer l’épreuve des trois semaines haut la main en pesant 1,3 kg, et en ayant 954 pages.

En somme, j’ai adoré ce bouquin si particulier à l’univers riche et très atypique.
Lien : https://aufildelhistoire.com..
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La Maison dans laquelle

Hélas, hélas, c'est bien malgré moi que je vais rejoindre les rangs des lecteurs qui auront abandonné ce roman.

C'est un livre fascinant, certes, mais également exigeant, de par sa taille, le foisonnement un peu étourdissant des idées, sa structure narrative explosée, et... son absence d'intrigue.

Il demandera au lecteur d'être dans un moment propice. Ce n'était pas mon cas. Ce genre de rendez-vous manqué arrive parfois dans la vie d'un lecteur.

Cela ne signifie en rien qu'on ne soit pas en mesure d'apprécier les qualités de l'œuvre. Mais c'est un voyage qui requiert un équipement d'usage. Une bonne préparation physique et mentale. Je ne possédais pas ces atouts au moment de le lire. Tant pis.

Quoi qu'il en soit, les 200 pages parcourues m'ont laissé le loisir de goûter le talent de Mariam Pietrosyan, son humour, son imagination dévorante, sa facilité à créer des scènes cocasses et poétiques dynamitées par des personnages exubérants.

Et si j'ai bien senti la force magique de ce livre, son absolue originalité,... franchement, 1000 pages sans intrigue, c'est trop pour moi.

Ce n'est d'ailleurs pas un roman mais une œuvre conceptuelle, un livre abysse, un projet littéraire dans lequel une narration classique n'a pas sa place. Je salue la démarche, et me réjouis que ce type de projet trouve un lectorat. (Et Bravo à Mr Toussaint Louverture pour oser proposer de tels OVNI littéraires, chez eux j'avais adoré "Personne ne gagne" de Jack Black.)



J'en retire une certaine frustration, j'aurais aimé faire partie du club de ceux qui se sont laissé embarquer jusqu'au bout, mais depuis, je me suis lancé dans un autre livre qui m'a happé autrement plus aisément.

Il y a tant de livres à lire, à découvrir...



Cette situation un peu frustrante me fait penser à un autre livre, également auréolé d'une réputation divine : "cent ans de solitudes". Je me souviens m'être noyé dans ce récit tourbillonnant. Je l'avais abandonné, à bout de force. Après avoir suffoqué de bonheur et crié au génie durant les 300 premières pages, le livre m'avait soudain mis dans un état d'épuisement. Rassasié et insensible, je l'avais laissé.



Ces deux livres, je ne les aurai donc pas terminé, et cependant je ne peux m'empêcher d'avoir aimé ce que j'ai lu, mais si ce n'est pas la totalité.

Étrange.

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La Maison dans laquelle

Une « maison » (un pensionnat), des surnoms, des clans affublés d'étiquettes, un « Aveugle » aux pouvoirs immenses, des handicaps physiques multiples, de vraies morts et des disparitions... une atmosphère étrange et des rites (nuit des contes, amulettes)...Rien de fantastique malgré le bandeau annonçant un prix du livre fantastique 2016, à moins d’avoir raté quelques pages ? Car il est vrai que malgré la qualité d’écriture et l’intensité de certains passages, ce roman est trop long, beaucoup trop long et répétitif à sa façon. Je me suis perdue parmi la forêt des personnages et dans les périodes historiques, j’ai eu l’impression d’avoir un devoir de vacances à accomplir et le plaisir n’y était pas totalement. Bref je suis passée à côté.
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La Maison dans laquelle

« La maison dans laquelle » nous plonge dans un univers insolite : celui d’un pensionnat pour jeunes handicapés. Enfants et adolescents s’y côtoient, vivant en autarcie, et souffrant tous d’un handicap mental ou physique. Chaque élève se voit d’ailleurs affligé dès son arrivée d’un surnom en lien avec son infirmité : Aveugle, Sauterelle, Lord, Chacal, etc…. Ils sont répartis en différents groupes qui deviennent bien vite des clans : les Oiseaux, les Rats, les Faisans, etc… et chaque clan a un mode de vie ou un code singulier. Les professeurs et les éducateurs font partie prenante du décor, malgré le rôle secondaire qu’ils jouent dans l’histoire. Les parents sont inexistants, et toute l’éducation repose sur la vie dans ce pensionnat hors norme.

Le récit démarre par l’arrivée d’un nouveau : Fumeur, qui va rapidement être exclu de son groupe des « Faisans » et atterrir dans le groupe 4, mené par l’énigmatique et charismatique Aveugle.

Ces enfants ne quittent pratiquement jamais cette « maison », sauf l’été lorsque les éducateurs les emmènent en vacances pour un mois. Mais l’extérieur, même s’ils l’ont bien connu lorsqu’ils vivaient dans leurs familles respectives, reste un inconnu, perçu comme une menace. En parler est difficile tant c’est un sujet tabou. Les « grands « doivent pourtant finir par s’y rendre, à leur majorité, c’est pourquoi ils redoutent l’arrivée de leurs 18 ans. Car à ce moment-là ils sont obligés de quitter la « maison ».

Le récit retrace la dernière année de l’ultime promotion des pensionnaires de cet endroit, mais des intermèdes dans le récit nous permettent de découvrir un bout du passé de la maison. Cela va nous permettre de comprendre le drame qui s’y est passé quelques années auparavant, et que je tairai pour ménager le suspense.

Premier et seul roman d’une écrivaine arménienne s’exprimant en russe, voici un livre absolument fabuleux, d’autant qu’il n’était à la base pas destiné à être publié et qu’il a d’abord été écrit comme une sorte d’exutoire dans un cahier pendant 10 ans. On sent très vite que ce récit choral est une métaphore de l’adolescence et de ses tourments, avec la peur de devenir adulte. Mais aussi une réflexion sur le handicap, à travers les descriptions très visuelles et terrifiantes de tous ces jeunes porteurs d’infirmités qui leur compliquent grandement la vie : comment lire sans bras, marcher sans jambe, voir en étant aveugle…, et par là même une métaphore du rapport compliqué que les adolescents entretiennent avec leur corps. On plonge dans un univers hors norme, d’une incroyable originalité, proche du conte et du monde merveilleux tout en restant profondément réaliste par certains côtés.

J’ai été complètement subjuguée par ce roman de plus de 950 pages, un roman dense et inclassable, de ces romans qu’on n’oublie pas.

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