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Critiques de Marianne Chaillan (110)
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Où donc est le bonheur ?

Ayant déjà lu deux livres de Marianne Chaillan, je me précipite sur le troisième.



La philosophie est bien la tentative de déceler, au cœur de ce qui nous apparait évident sans que nous l’ayons repensé par nous-mêmes, ce qui pose problème et nous apparait souvent comme une blessure.

Repenser le bonheur, justement, en en éliminant les idées reçues, voilà le propos du livre.

Marianne Chaillan a écarté, en bonne professeur de philosophie qu’elle est, la satisfaction, le plaisir, et même la chance, car l’homme heureux n’a aucun mérite à l’être, et les hommes malheureux aucune culpabilité non plus.

Tout le monde veut être heureux.

Portant, personne ne l’est vraiment et durablement.

Lorsque l’on se dit « je voudrais que cet instant durât toujours », comme Rousseau, trop tard, le bonheur, instable par nature, nous a échappé.

Vouloir être heureux, c’est, nous dit Kant, vouloir que tout aille bien et que cela dure : comme cette gageure parait impossible, s’entêter serait précipiter le malheur.



L’exemple évident que cite l’auteur, c’est Madame Bovary, la tête farcie par des illusions juvéniles de ce que doit être le mariage, les bals, l’amour conjugal, puis, comme son illusion perdure sans son objet le mari décevant, l’amour des amants.

Son entêtement à la recherche du bonheur la conduit au suicide.

« Voilà en quoi consiste le bovarysme : l’incapacité à se satisfaire d’un réel qui parait toujours déficient au regard de l’imaginaire merveilleux que l’on s’est construit. Être atteint de bovarysme, c’est être condamné au malheur ».

Puis Marianne enfonce le clou en citant le pessimiste Schopenhauer, pour qui il n’y a qu’une erreur, celle qui consiste à croire que nous existons pour être heureux. Il ajoute : «  pour ne pas devenir très malheureux, le moyen le plus certain est de ne pas demander à être heureux ».

De plus, continuons à développer la pensée : Faites croire à un être humain que la plénitude existe et qu’on peut l’atteindre, il sera malheureux, il jugera son état anormal, puisque, comme nous tous, il connaitra la maladie, les blessures, les manques et les regrets, la mort des proches, inévitable.

Inévitable, et même souhaitable. Ce qu’Heidegger appelle la dictature du ON, serait que ce qui pense à travers moi n’est que la tyrannie des normes des autres.

« Chacun de nous à la fois souhaite être unique et se conformer aux lois générales de la société ».

Pour enfin être soi, devenir authentique il s’agit non de nier mais de traverser l’angoisse. Il s’agit aussi de reconnaitre que nous sommes des « êtres-pour-la-mort », vivre sous la lumière de la mort prochaine.

Et donc, paradoxe, nous pousser « à vivre sans tarder, intensément, passionnément, authentiquement. » Avec nos propres choix, si cela est possible.

Enfin, et faisant allusion à la nouvelle de Camus, L’exil et le Royaume, Marianne ajoute : « vous voulez être heureux ? Franchissez les murs qui vous séparent de vos déserts. N’ayez pas peur de vous perdre. C’est en renonçant à exister que vous vous perdrez le plus sûrement. »

 Exister, c’est se projeter constamment, non pas rester fixe comme certains livres de développement personnel promettent «  deviens qui tu es ». Car nous ne sommes pas, ni les uns ni les autres, autre chose qu’un changement et un choix permanent.

Le seul lien est celui d’accepter, comme dans un mariage, de vivre pour le meilleur et pour le pire, entre les instants de bonheur et la certitude de notre finitude.

Ceci est ma lecture extrêmement réductrice d’un livre de philosophie qui cite des romanciers (Proust, Camus, Flaubert), qui met la philosophie à la portée de tous, et qui… fait réfléchir.















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Game of Thrones, une métaphysique des meurtres

Les dernières semaines qui nous séparent du 24 avril prochain, (date de diffusion du premier épisode de la sixième saison de Game of Thrones) sont longues, voire interminables. Fini le temps où je pouvais narguer mes amis en ayant une longueur d'avance sur eux grâce à la lecture des romans éponymes de George MARTIN. Force est de constater que les lecteurs comme les spectateurs de la série sont au même niveau, désormais... Alors, pour tromper mon impatience, je me suis jetée sur l'ouvrage de Marianne CHAILLAN : Game of Thrones, une métaphysique des meurtres dont je remercie chaleureusement Babelio et les éditions du Passeur de me l'avoir fait découvrir.



Avant de commencer ma critique, il convient d'abord de faire deux avertissements : premièrement, l'ouvrage de Marianne CHAILLAN ne se base aucunement sur les livres mais bien exclusivement sur la série télévisée (je préfère prévenir car j'ai moi-même été surprise). Deuxièmement, il vaut mieux avoir vu la série jusqu'à la cinquième saison (ou du moins, d'avoir lu les cinq premiers tomes), avant de lire l'ouvrage. Auquel cas, vous serez spoilé dès les premières pages (notamment sur l'épilogue tant controversé du dixième épisode de la cinquième saison).



Présenter la série télévisée Game of Thrones comme un apprentissage de divers courants philosophiques est un pari plutôt réussi pour Marianne CHAILLAN. Son analyse est composée de trois parties (philosophies morale, métaphysique et politique). Dans chaque chapitre, l'auteur a utilisé la même méthode :

- Elle débute par des citations d'ouvrages de philosophes, représentatifs d'un courant de pensée.

- Puis, elle illustre cette philosophie par des exemples tirés de la série Game of thrones (à ce titre, j'ai beaucoup apprécié d'avoir le texte en version originale ainsi que sa traduction).

- Enfin, elle propose à son lecteur de participer activement à l'ouvrage au moyen d'un jeu de rôle qui non seulement lui permet de s'approprier le courant philosophique mais également de mieux le comprendre.



Je pense qu'un exemple sera ainsi plus parlant. L'auteur propose à son lecteur de savoir à quel mode de pensée, il appartient entre la philosophie déontologique représentative des Stark et de la philosophie conséquentialiste, pour les Lannister. Cela peut sembler barbare et fastidieux mais c'est là qu'intervient toute la maîtrise de l'auteur au travers d'un jeu de rôle.

Vous êtes conducteur d'un tramway qui n'a plus de frein : si vous ne faites rien, vous tuez cinq personnes sur la voie. En revanche, vous avez la possibilité de dérouter votre tramway vers une voie où se retrouve une personne. Que faites-vous?

Pour ma part, j'ai choisi d'agir et de sacrifier une personne au lieu de cinq ce qui me rapproche de la famille des Lannister. En effet, ces derniers préfèrent sacrifier un pion pour le bien commun comme Jaime qui a choisi de tuer Aerys le roi fou, afin de sauver le peuple de King's Landing. Si en revanche, vous n'intervenez pas et laissez le tramway foncer sur les cinq personnes, vous êtes plutôt du côté de Ned Stark qui refuse en aucune manière de se compromettre par un acte meurtrier.



En conclusion, j'ignore si George MARTIN s'est réellement inspiré de tous ces philosophes pour construire la psychologie de ses personnages et son intrigue. Mais, l'ouvrage de Marianne CHAILLAN est bâti sur une analyse passionnante, rigoureuse et très pédagogique. Elle pourrait ainsi se présenter comme une première introduction (et initiation) à la philosophie (si un professeur de Terminal passe par là...). Bref, si votre adolescent vous affirme qu'il révise son bac de philosophie alors que vous le surprenez en train de regarder des épisodes de Games of Thrones, ne le grondez pas, il ne vous aura pas forcément menti...




Lien : https://labibliothequedaelin..
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Pensez-vous vraiment ce que vous croyez pen..

Rappelez vous ces livres que lisaient vos (mes) enfants, ces livres dont ils étaient les héros : « Si vous choisissez la voie de droite, allez page 16. Et si vous choisissez la voie de gauche, allez page 102. »

Reprenant ce processus ludique, dans « Pensez vous vraiment ce que vous croyez penser », Marianne Chaillan professeur de philosophie , qui avait écrit un merveilleux livre : La playlist des philosophes, nous convie à cette expérience : clarifier nos pensées, nous débarrasser de nos préjugés, être en accord avec nous mêmes. Super, Non ? Pour cela, elle a recours à des exemples concrets.



Prostituer sa soeur ou se prostituer soi même par choix, sont-ce des actions moralement équivalentes ? Si l’on dit non, on est minimaliste: il est immoral de prostituer sa sœur surtout sans son consentement, mais l’on peut faire ce qui nous plait de notre corps et ce n’est pas immoral. Si l’on dit oui, les deux actions sont immorales, on est du coté de Kant : il existe un impératif catégorique qui empêche de nous dévaluer, même par plaisir.

Que dit Kant ?

Dans la Critique de la raison pratique, Kant admire deux choses : le ciel étoilé au dessus de nous, et la loi morale en nous. Nous sommes petits à l’intérieur de l’univers, émerveillés par la beauté absolue d’un ciel étoilé, et grands quand nous suivons la moralité que tous les hommes possèdent en s’indépendant de l’animalité. Tous les hommes savent qu’il ne faut pas tuer, même si parmi eux il y a des tueurs. Tuer ne peut être considéré comme un but, ni comme un souhait ou comme une revendication morale.

Qu’est ce qu’être moral ?

D’abord, écartons la fausse morale, ou impératif hypothétique : Faire un acte qui paraît bon, dans un but intéressé, ou pour se faire valoir, se faire remercier, etc, etc.(exemple que je me permets d’évoquer : les cafés « suspendus », anonymes et généreux seraient considérés comme moraux par Kant)

Le vrai acte moral, pour Kant, c’est ce qui peut s’universaliser, devenir une loi universelle, qui peut s’appliquer universellement, et qui n’instrumentalise pas autrui.



Se basant sur le livre de Thomas de Quincey, « les derniers jours de la vie d’Emmanuel Kant » élogieux récit de la vie réglée du philosophe, elle conclut : « un drôle de personnage indubitablement » . Or ce qui est indubitable, c’est son parti pris contre la morale kantienne.



Pour cela, malheureusement, Marianne Chaillan prend de mauvais exemples : manger une saine salade ou un panini bien gras ? Faire passer son plaisir avant sa santé ?

Vous avez compris, selon elle, Kant bannirait le panini. Devant le choix réviser son bac ou prendre un bon gouter, ou, pour Mozart par exemple, devenir un génie… ou regarder Gulli, Kant choisirait moralement le bac et la musique.

Sauf que personne ne passe sa vie à regarder Gulli, ni à prendre un gouter, aussi ces « ou bien… ou bien » de MC ne sont pas très éclairantes pour se choisir une famille philosophique.

Ses questions sont elles mêmes partisanes, ( pardon, Marianne), car emportée par son amour pour Ruwen Ogien( par ailleurs lui aussi un grand penseur) et donc son rejet de Kant, elle pose dès le début un faux problème. : déduire en prenant des exemples déjà utilisés dans la « playlist des philosophes », et tout droit sortis de Ruwen Ogien, que la morale est plus complexe qu’il n’y paraît.



De là, elle en conclut que nous devrions, si nous sommes kantiens, pour être congruents avec nous même, nous prononcer contre la masturbation, parce que ce serait choisir le plaisir contre le devoir ( sauf que personne, pas même Kant ne passe sa vie à se masturber et en arrête de travailler) le suicide, la PMA, la GPA, l’euthanasie, l’avortement….. mais rien ne dit que Kant, s’il avait été mis devant ces nouveaux cas moraux, toutes conditions égales par ailleurs, aurait été aussi rétrograde.

D’ailleurs, par un retournement inespéré, elle cite dans sa dernière page les « Leçons d’éthique » , où Kant précise que « chacun peut faire ce qu’il veut avec son corps, cela n’étant l’affaire de personne ». Kant porterait seulement un jugement moral contre la prostitution par exemple, la PMA, l’euthanasie, le suicide, etc, mais ne serait pas d’accord avec leur interdiction juridique.

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Où donc est le bonheur ?

Cet ouvrage est en premier lieu une promenade philosophique et littéraire jubilatoire au cours de laquelle Marianne Chaillan transmets son énergie dans un style simple et accessible.



Au-delà du thème même du bonheur, ce sont les auteurs, qu’ils soient philosophes, écrivains ou poètes qu’elle nous fait rencontrer qui constituent la première richesse de son livre : Camus, Montaigne, Virginia Woolf, Proust, Whitmann, Flaubert, Nietzsche, Sartre et bien d’autres. Auteurs dont on comprend plus subtilement sous sa plume la pensée et l’importance.



Elle les convoque de manière progressive au fil du déroulement de sa thèse : « vivre et agir selon un plan tracé d’avance sont deux actions antinomiques. » Il faut « regarder la vie en face, l’aimer pour ce qu’elle est, comprendre qu’il n’y a pas d’envers sans endroit et accepter de les embrasser l’un comme l’autre » car « l’idée même du bonheur est le meilleur moyen d’être profondément malheureux. »



Bref un livre qui nous sort de ces multiples ouvrages sur le développement personnel tendant à nous proposer des recettes pour atteindre un bonheur chimérique alors qu’il s’agit avant tout, non pas de vivre mais d’exister. Il s’agit d’être présent à « l’instant » et non regretter un passé qui n’est plus ou se projeter dans un futur qu’on aimerait contrôler.



Une réflexion qui pousse à vouloir davantage appréhender la manière dont la philosophie peut nous accompagner dans notre quête quotidienne de sens pour une vie que nous savons inéluctablement bornée par la mort.



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Harry Potter à l'école de la philosophie

Il est intéressant de lire ce type d'ouvrage après avoir lu - et vu - la saga Harry Potter.

Ici, Marianne Chaillan, professeure de philosophie, décortique pour nous les liens qui existent entre l'oeuvre de JK Rowling et les grands courants de la philosophie.

On apprend ainsi, à travers une analyse riche et fouillée, que l'auteur de Harry Potter puise son inspiration dans les réflexions de Platon, des stoïciens, de Nietzsche.

A travers cette analyse, on comprend encore mieux le succès de la saga auprès de publics très divers tant les valeurs contenues dans ce texte sont bien plus riches et bien plus profondes que l'apparence nous le laisse croire.

On apprend aussi qu'il n'y a pas seulement de la philosophe dans Harry Potter, mais qu'il existe aussi une philosophie de Harry Potter.

On apprend beaucoup dans cet ouvrage et on apprécie d'autant plus une série dont le succès n'est plus à prouver.
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Harry Potter à l'école de la philosophie

Ce livre m'a permis de renouer avec des notions de philosophie bien enfouies dans ma mémoire. Il est facile d'accès, très bien expliqué et surtout parsemé d'exemples concrets grâce aux films ou aux livres de la saga. Cela donne un côté ludique et moderne à des philosophes qui me paraissait un brin poussiéreux je l'avoue après cette lecture à tort ! J'ai d'ailleurs très envie de me replonger dans des livres de philosophie afin d'en connaître davantage. Mais j'ai surtout envie de replonger dans la saga.
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La playlist des philosophes

Alors que la variété française est considérée comme une sous culture, l'auteur nous propose de nous initier à la philosophie en utilisant les paroles de chansons à succès.



Goldman, Stromae ou encore Saez seront convoqués afin de déterminer des failles et des lignes qui dessineront progressivement de véritables philosophies.



Afin de nous initier à la richesse des musiques populaires, l'auteur propose plusieurs entrées.



Tout d'abord, il nous propose de comprendre les grands philosophes à partir d'une playlist : Nietzsche, Freud ou encore Levinas seront analysés à partir de chansons françaises. Et cela fonctionne ! Paroles à l'appui, la logique de chaque penseur prend vie.



A l'inverse, l'auteur choisit parfois de partir à la rencontre de bibliothèque imaginée et donc de la pensée d'un chanteur comme c'est le cas pour Goldman ou Stromae.



Marianne Chaillan, afin de varier l'exercice, intercale des chapitres où elle propose de faire le tour d'une thématique comme le bonheur ou la morale à partir d'une liste de chansons.



Enfin, elle propose avec la playlist mystère de découvrir le philosophe qui se cache derrière une playlist.



Il y a beaucoup de plaisir pour le lecteur de retrouver des chansons connues et de se voir expliquer leur doctrine souterraine. L'exercice était périlleux et l'ouvrage se révèle une mine pour les lecteurs de tout âge. Un manuel instructif et à la portée de tous pour mieux vivre !

A lire !




Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Où donc est le bonheur ?



Marianne CHAILLAN. Où donc est le bonheur ?



Je suis dans ma période philosophique. Et je viens de découvrir un essai consacré au bonheur. Ce documentaire, écrit par Marianne CHAILLAN est un véritable cours de philo. Cependant il est d’une grande clarté et il témoigne de la principale qualité du professeur : la pédagogie. En effet, l’autrice, avec de nombreux exemples à l’appui, nous fait pénétrer dans sa classe. Et en élève studieux, nous prenons place sur les bancs et écoutons religieusement notre oratrice. Le concept qu’elle développe est émaillé de nombreuses citations, de la présentation de nombreux auteurs qui ont, avant elle développé cette idée. Elle nous fait partager son quotidien et nous donne ici une belle leçon de vie. Les quatre grands chapitres témoignent de sa volonté de nous présenter les diverses étapes pour accéder au bonheur. Mais ce dernier s’éloigne chaque fois que nous progressons vers lui…. Il nous est donc impossible d’y accéder.



Je recommande vivement ce témoignage à tous les futurs bacheliers, un bon support pour leurs cours de philosophie et pour l’épreuve qu’ils doivent affronter. Ils y trouveront toutes les bonnes citations et les auteurs qu’ils pourront, à leur tour, intégrer dans leurs copies destinées, soit le jour de l’épreuve finale, soit dans un devoir sur table. Merci à cette professeure de nous présenter, de façon ludique et sincère ce thème traité des centaines de fois par, NIETZSCHE, SCHOPENHAUER, SENEQUE, CAMUS, SARTRE, MONTAIGNE et bien d’autres, écrivains, philosophes, dramaturges, essayistes, pamphlétaires, etc.… Marianne nous transmet son savoir et tout ce que la vie lui a révélé de cette théorie du bonheur. Je vous souhaite d’y trouver…. beaucoup de bonheur…. Ne passez pas à côté de cette belle leçon de vie et bonne lecture. Peut-être pourrez-vous ensuite répondre à la question posée par le titre même de l’ouvrage ? Un défi, non la réalité.

( 23/02/2023).


Lien : https://lucette.dutour@orang..
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La playlist des philosophes

Voilà un projet assez risqué sur le papier, celui de mélanger philosophie et musique, en 'associant la philosophie des chansons de Goldman, Zaz ou Souchon, avec celle de platon,Heidegger et cie. Dans cet essai philosophique, mais accessible à tout le monde, Platon et Balavoine font cause commune et Stromae au philosophe Schopenhauer?

Le livre parvient ainsi à démontrer que l'on peut philosopher en chantant ou, plutôt, qu'écouter sa radio, c'est déjà philosopher!



Pour transformer ce pari, le livre propose une drôle d'expérience de pensée et imagine que les philosophes ont connu l'ère des MP3 et des iPod. On entre alors dans leur playlist et l'on voyage dans leur philosophie. Alors que la variété française est souvent considérée comme une sous culture (même Gainsbourg disait que c'était un art mineur), Marianne Chaillan revient sur cet a priori, pour mon plus grand plaisir et nous propose de nous initier à la philosophie en utilisant les paroles de chansons à succès. Ainsi Freud et Levinas sont analysés à partir d'une grille de chansons françaises. Et cela fonctionne ! Paroles à l'appui, la logique de chaque penseur prend vie.



A l'inverse, l'auteur choisit parfois de partir à la rencontre de bibliothèque imaginée et donc de la pensée d'un chanteur comme c'est le cas pour Goldman ou Stromae.

Un pari audacieux et incongru, mais largement convaincant au vu du résultat.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Où donc est le bonheur ?

Avez-vous lu ''Le monde de Sophie'' ?

Marianne Chaillan est professeure de philosophie en exercice,... que dis-je !! Elle possède la vocation, celle de la transmission et du partage... de ''l'endroit et de l'envers'' des ''choses''... Son dernier opus se lit comme un roman car elle a su y glisser des moments précieux de son sacerdoce, de son prosélytisme pour la connaissance et l'apprentissage de la pensée philosophique... Le judicieux découpage en chapitres, dûment sourcés (sans être de lourdeur universitaire !), permet d'avancer pas à pas en cueillant, en ramassant les travaux des ''Géants'' sur les épaules desquels on se retrouve posé... La philosophie comme manière de vivre y est parfaitement expliquée... Merci de m'avoir permis de reprendre mon propre chemin de vie, de ré évoquer mes propres cours de philo, mes propres expériences existentielles... Bref, je recommande sans hésitation...
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La playlist des philosophes

Alors que la variété française est considérée comme une sous culture, l'auteur nous propose de nous initier à la philosophie en utilisant les paroles de chansons à succès.



Goldman, Stromae ou encore Saez seront convoqués afin de déterminer des failles et des lignes qui dessineront progressivement de véritables philosophies.



Afin de nous initier à la richesse des musiques populaires, l'auteur propose plusieurs entrées.



Tout d'abord, il nous propose de comprendre les grands philosophes à partir d'une playlist : Nietzsche, Freud ou encore Levinas seront analysés à partir de chansons françaises. Et cela fonctionne ! Paroles à l'appui, la logique de chaque penseur prend vie.



A l'inverse, l'auteur choisit parfois de partir à la rencontre de bibliothèque imaginée et donc de la pensée d'un chanteur comme c'est le cas pour Goldman ou Stromae.



Marianne Chaillan, afin de varier l'exercice, intercale des chapitres où elle propose de faire le tour d'une thématique comme le bonheur ou la morale à partir d'une liste de chansons.



Enfin, elle propose avec la playlist mystère de découvrir le philosophe qui se cache derrière une playlist.



Il y a beaucoup de plaisir pour le lecteur de retrouver des chansons connues et de se voir expliquer leur doctrine souterraine. L'exercice était périlleux et l'ouvrage se révèle une mine pour les lecteurs de tout âge. Un manuel instructif et à la portée de tous pour mieux vivre !

A lire !


Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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In Pop We Trust

Bravo Marianne Chaillan pour cet essai excellent qui met la philosophie à la portée de tous et la réintègre dans la vie quotidienne des jeunes !

Si seulement les vieux (classe d'âge à laquelle j'appartiens !) avaient pu avoir le privilège de découvrir la philo de manière aussi ludique , leur vision du monde en aurait probablement été changée; En effet il fallait diablement s'accrocher avec Spinoza et Hegel au programme des Terminales littéraires dans les années 70 et ceux qui persévéraient sur les bancs de la Sorbonne étaient considérés comme des fous furieux ...

L'amour de la philosophie ne m'a jamais quitté et je remercie du fond du coeur la jeune génération des enseignants qui par le biais de ce concept de "pop philosophie " s'attachent à éclairer l'esprit de leurs élèves avec ces lumières éclatantes dont l'avenir a tant besoin.

L'essai est drôle, érudit, passionnant . Le principe d'utiliser les grands succès de la culture populaire pour en extraire la portée philosophique et morale est brillant tant il donne à réfléchir . Les série TV à succès qu'il s'agissent de La Casa de Papel, de Game of Thrones, ou de Friends pour n'en citer que quelques unes, posent en effet des questions fondamentales sur la condition humaine, les valeurs qui nous font vivre, les buts que nous cherchons à atteindre. Leur diffusion planétaire et leur succès dans toutes les catégories sociales prouve bien qu'elles véhiculent un message universel qui peut être décrypté par tous parce qu'il nous touche personnellement.

J'ai particulièrement apprécié le coup de griffe introductif dirigé contre le Ministre de l'Education Nationale (encore un de ceux qui dirigent une administration en n'ayant qu'une lointaine idée de la réalité sur le terrain et qui n'a probablement pas vu un "vrai" élève depuis des décennies ). Vous avez tout à fait raison Marianne, moi aussi je suis une fan de Racine ET de la Casa de Papel, moi aussi je relis régulièrement les Pensées de Pascal ET je regarde "Jane the Virgin" en souriant, et plus récemment je me délecte à la lecture de l'Utopie de Thomas More en paressant devant "la chronique des Bridgerton " . La vie culturelle est multiple par ses aspects et ne serait-ce que pour pouvoir échanger avec les générations qui nous suivent, il faut se tenir au courant .....
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Où donc est le bonheur ?

Dans cet essai, Marianne Chaillan laisse de côté les références à la culture populaire qu'elle avait utilisé dans ses précédents ouvrages pour expliciter les grands concepts de la philosophie.

Ici elle s'attaque au thème du bonheur, sujet récurrent dans toute l'histoire de la philosophie et préoccupation première des pauvres mortels que nous sommes..

En effet apporter une réponse aux trois traditionnelles questions qui fondent le raisonnement philosophique, à savoir : D'où viens-je ? Qui suis-je ? Où vais-je ?, c'est bien beau en théorie, mais ce qui compte avant tout c'est notre vie quotidienne et tout ce qu'elle peut nous apporter de positif.

Convoquant les grands penseurs (Schopenhauer, Nietzsche, Camus) qui ont écrit sur la question, elle présente leurs propos avec une clarté remarquable, invitant le lecteur à explorer d'abord tout ce qui n'est pas le bonheur (plaisir, joie etc...) avant de proposer des pistes pour l'atteindre et d'inciter chaque individu à développer ses potentialités pour se lancer sans crainte dans le grand bain de la vie.

On est très loin des insipides ouvrages de développement personnel que l'auteur griffe au passage d'une plume alerte.

Le raisonnement de Marianne Chaillan m'a interpellée. Il est vrai que toute existence alterne les moments plutôt heureux avec l'ennui, voire le tragique pour les plus malchanceux avec le but ultime identique pour tous, la mort.

La souffrance morale ou physique s'invite trop souvent dans nos vies c'est bien vrai. Faut-il pour autant accepter de façon inconditionnelle la vie dans toutes ses vicissitudes et en finir par aimer ce qu'elle nous impose (Sysiphe heureux !!!) ? Et se dire, en reprenant ce vieil adage de la sagesse populaire (?) "si tu n'as pas ce que tu aimes, aimes ce que tu as " ?

Et en même temps, de façon paradoxale me semble t'il, il faut trouver la force d'aller de l'avant, voire de se mettre en danger pour explorer sa voie propre et les potentialités qui nous sont offertes par le vaste monde ?

Le raisonnement qui repose, me semble t'il , sur ces deux points, me parait faire peu de cas de l'esprit de révolte , celui qui de tout temps s'est dressé contre l'injustice et l'inacceptable , qui a rejeté l'antique fatum grec et son lot de résignation ?

Rechercher le bonheur n'est pas renoncer à changer le monde et l'histoire nous apprend que les progrès sociaux et politiques sont dus à ceux qui ont su dire non . Il nous appartient d'entretenir notre esprit critique et de ne pas se satisfaire de ce qui nous est imposé. La bataille pour une juste cause ne serait elle pas source d'une profonde satisfaction personnelle ?

Peut-être ai-je mal compris le message ? C'est possible car mes études de philosophie remontent aux calendes !

Voilà l'intérêt de cet essai qui est d'une lecture aisée et attrayante, il ouvre des pistes de réflexion et il incite le lecteur à s'interroger sur son propre concept de bonheur. Bien sûr les opinions vont obligatoirement diverger, le débat sera vif, mais finalement les échanges seront fructueux ...et finalement ce ne sera rien que ...du bonheur !!!

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Pensez-vous vraiment ce que vous croyez pen..

Aldous Huxley a écrit quelque part que la philosophie était l'art de trouver de mauvaises raisons à ce que l'on croit en vertu d'autres mauvaises raisons.

On pourrait ajouter :et de s'en servir pour influencer autrui.

Ce livre est un plaidoyer en faveur de l'idéologie libertarienne dont la forme ludique ne doit pas dissimuler la malhonnêteté foncière.

L'auteur enferme le lecteur dans un labyrinthe de pseudo-"expériences de pensée" en réalité totalement irréalistes et correspondant à des situations qui ne se rencontreront jamais pour le conduire là où il le veut en feignant de lui offrir un choix entre les théories inacceptables de Kant, Bentham ou Stuart Mill pour le contraindre à accepter celles tout à fait aussi odieuses de Rutgers Owens.

Pourquoi devoir accepter des interprétations univoques ? La tolérance n'exclut pas l'acceptation d'un état prescripteur d'un ordre social nécessaire. D'ailleurs Hobbes, Volume, Montesquieu,et d'autres,sont systématiquement oublies.

En bons libertariens Anglo-saxons, Bentham et Mill ne font pas de place à l'état, dont le rôle est de protéger le citoyen, y compris de lui- même, établissant ainsi un devoir qui n'a pas besoin des contorsions intellectuelles de Kant. Au vrai, sans cette garantie, les libertés ne sont jamais que des libertés formelles.

J'ai parfaitement le droit d'être partisan de l'IVG, d'accepter le fait accompli en ce qui concerne le mariage pour tous, et de considérer que la GPA, le sado-masochiste et la prostitution sont des atteintes inadmissibles à la dignité humaine, même librement consentis (pour autant que ce libre consentement puisse ne pas être contraint de quelque manière ( pressions économiques, psychologiques, physiques), ce dont

je doute.

Au sujet de la prostitution dite volontaire : au cours des années 70, il y eut un mouvement revendicatif de prostituées pour réclamer le "droit"à la prostitution. Quelques années plus tard, l'une de leurs leaders de l'époque, ayant pu échapper à sa condition et ravie de l'être, fut interviewée. Elle déclara en substance :"quand je pense que vous nous avez crues !". Il y a des philosophes qui y croient encore...

NB. Sur une question de fait : l'auteur écrit que l'avortement était puni de mort pour l'avorteuse et l'avortee jusqu'à la loi Veil. C'est faux. L'avorteuse encourait une peine maximum de cinq ans de prison, rarement prononcée et l'avortee une peine maximum d'un an, Dieu merci presque jamais prononcée. La peine de mort a été prévue par une loi du régime de Vichy pour l'avorteuse uniquement, dans des conditions exceptionnelles. Cette loi n'a été appliquée qu'une fois (cf le film de Chabrol"une affaire de femmes") et abrogée à la Libération. Comme quoi l'auteur n'est pas à l'aise sur les questions pratiques, d'ordre historique, juridique ou sociologique.
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Ainsi philosophait Amélie Nothomb

J'ai bien aimé ce livre qui met en lumière l'aspect philosophique des oeuvres d'Amélie Nothomb. En effet, elle qui est morte et pensait se retrouver au paradis des écrivains littéraires se retrouve au paradis des... philosophes !

Chaque philosophe interviewé ( Socrate, Alain, Kierkegaard...) lors du jugement devra plaider en cette faveur ou non, avec des arguments sur l'aspect philosophique de chacune de ses oeuvres passée au peigne fin.

Ou vous découvrirai les oeuvres d'Amélie Nothomb sous un autre angle...

Je le relirai, car il est assez dense. Une chose est certaine, cela donne envie de lire ou relire des oeuvres de ces philosophes !
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A la folie, passionnément : A-t-on raison de ..





En cette période de baccalauréat je rajeunis et me penche avec Marianne Chaillan professeur de philosophie sur une question à laquelle j'aurais sans doute du mal à répondre en quatre heures mais qui ne manque pas d'intérêt:



"... aimer à la folie, est-ce perdre la raison ou bien, d'une certaine manière, rien n'est-il plus raisonnable que ce désaveu de la raison? "



Dès l'introduction Marianne Chaillan choisit son camp:



" L'affirmation du désir amoureux, pour le meilleur et pour le pire!"



Voilà qui est inspirant.



Et pour nous convaincre elle construit son propos en trois parties:



Que vienne le temps où les coeurs s'éprennent

L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir

vivre était sublime



Son propos est facile à lire et très illustré. Il y a des philosophes, bien sûr (Kant, Barthes, Sartre, Rousseau, Platon...) mais aussi de la littérature ( Belle du Seigneur, Le rouge et le noir, l'amant, la princesse de Clèves...) des films (le patient anglais, love actuelly, le grand bleu...) et des chansons ( Ferrat, les Beatles, Goldman, Carmen de Bizet, Nina Simone et Barbara)



C'est vivant, joyeux, cultivé.



Dans une conclusion pleine d'exemples et de citations elle nous encourage à vivre comme Barbara " le coeur battant "

et souhaite, "qu'à notre souffle dernier quand sonnera l'heure blême, nous ayons le coeur plein de ces printemps éternels que l'amour nous a donné à vivre."



Alors vivons, aimons, n'ayons pas peur, nous n'aurons rien à regretter!
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Où donc est le bonheur ?

Le bonheur… vaste sujet ! Qui de nous oserait dire qu’il ne s’est jamais posé la question de cet idéal ? Dans les vides qu’il laisse, comme les pleins, ces moments fugaces qui déjà s’estompent au fil des secondes, le concept de bonheur s’entache de nos espérances les plus folles et de notre énergie perpétuelle.

Marianne Chaillan professeur de philosophie à Marseille tisse son raisonnement, entre exemples et auteurs, dans une écriture didactique toujours intéressante et compréhensible. Les chapitres courts permettent une meilleure appréhension des arguments et un meilleur suivi de son cheminement ; les exemples, parfois personnels et intimes, illustrent les idées des grand auteurs.

Comme tous livre invitant à la réflexion, l’auteur nous bouscule dans nos croyances et représentations… Elle dépoussière et déconstruit afin d’offrir aux lecteurs d’autres réalités : des façons inédites d’appréhender notre monde.



Un livre accessible d’une grande richesse.
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In Pop We Trust

Pourquoi opposer Phèdre et Netflix comme l'avait fait le ministre de l'Education Nationale en 2020 ? Dans cet ouvrage passionnant, Marianne Chaillan rapproche la culture populaire et la philosophie. Les séries et films reprennent des questions philosophiques, humaines intemporelles. Une belle introduction à la philosophie ( ou à la culture populaire).

Game of Thrones, la casa de papel, Star wars, Titanic, Harry Potter, Terminator, la servante écarlate, Indiana Jones, Inception, Lucy permettent une introduction à la pensée d'Aristote, Kant, Pascal, Bentham, Marx, Machiavel, répondent à des problématiques philosophiques remontant à l'Antiquité.

A rapprocher du travail de Redeck et Pierrot sur la littérature. (classiques ! 18 conversations et néanmoins érudites sur la littérature)







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Ainsi philosophait Amélie Nothomb

Marianne Chaillan est philosophe, mais quoi de mieux qu’une fable pour initier à la philosophie ? C’est ce qu’elle veut nous montrer avec cette fiction dont Amélie Nothomb est l’héroïne. Amélie est morte ; elle sera assignée à un paradis qui correspond à sa vie, après une cérémonie de répartition ; elle espère être affectée au paradis des écrivains, mais contre toute attente, on lui affirme qu’elle est philosophe et que sa destination est la zone « philosophie ». Amélie fait appel.



S’ensuit un jugement où défilent les philosophes les plus prestigieux, qui vont tous défendre le caractère éminemment philosophique de l’œuvre de l’écrivaine. Hannah Arendt, la première, se présente à la barre pour y défendre le caractère philosophique du roman Acide sulfurique, où est développée, selon elle, une théorie de « la banalité du mal », puis Levinas, Cicéron, Sartre, Spinoza, Hegel, Heidegger, Jankélévitch, Nietzsche évoquent à leur tour l’écrivaine.



Elle serait plutôt stoïcienne dans Le crime du comte Neville pour Cicéron, alors que Sartre y voit une philosophe de la liberté humaine, et Spinoza une philosophe du déterminisme sans fatalisme. Levinas parle de « la fatigue d’être, ou d’avoir à être » d’Amélie dans Journal d’hirondelle. Dans Stupeur et tremblements, Hegel repère la reconnaissance d’autrui à travers le conflit avec Fubuki ; Spinoza, à nouveau, voit son fameux conatus dans le désir devant rester inassouvi dans Biographie de la faim. Jankélévitch affirme que dans La nostalgie heureuse le retournement de cette nostalgie devient un vide zen. Dans Métaphysique des tubes, Heidegger fait une lecture de la vie avec la mort : une existence « sous la lumière de la finitude ». Enfin Nietzsche voit dans Ni d’Eve ni d’Adam une grande réflexion sur la question du langage.



Où ira Amélie Nothomb ? Quel paradis lui sera accordé ? Ne dévoilons pas la fin ! Mais si vous êtes lecteur ou lectrice de A. Nothomb, et si vous êtes tenté.e de réviser les grandes pensées des philosophes sous une forme fictionnelle agréable, n’hésitez pas, c’est pour vous !


Lien : https://blogs.mediapart.fr/a..
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La playlist des philosophes



Génial, cette idée : Qu’écouteraient Nietzsche, Heidegger, Freud ou Platon, aonsi que d’autres philosophes s ‘ils devaient écouter de la musique contemporaine ?

Défendant la musique de variété, Marianne Chaillan pioche les paroles de certains et les rapproche de la philosophie. Bien sûr, dit elle, Stromae n’est pas Heidegger, et Goldman n’est pas Hegel, mais ils ne prétendent pas l’être, leurs chansons ne sont pas des traités de philosophie. Et pourtant, ils réussissent sans doute mieux que les deux H. Ce livre étant très dense, je vais citer seulement quelques extraits, malheureusement.





Prenons Nietzche . Il écoutait Wagner, il écouterait aujourd’hui Jennifer : « ce qui ne me tue pas me rend forte », célèbre maxime du Crépuscule des idoles. Car pour le philosophe les faibles inondent les forts de leur ressentiment, sachant que ces notions faibles/forts ne recouvrent absolument pas un jugement moral ou religieux, mais la force de vie, le désir vital de célébrer la joie, alors qu’il a payé cher en restant seul et en défendant sa pensée iconoclaste.



Nietzche écouterait donc Stromae, « faire la fête et que l’on vous fasse la fête, » par un renversement des valeurs tout à fait nietzschéen.

Seul l’homme construit accepte son destin » l’amor fati » qui rend possible l’éternel retour. Comme dit Maurane : « peines, peines, je vous prends cent fois, si l’on me comble ce vide-là de joie, des mille et des millions de fois. » On peut avoir connu des deuils et des ruptures, des pertes tragiques, accepterions nous de revivre pareil ? Oui, si nous avons aussi accumulé les joies. C’est ça être fort.



Nietzche écouterait aussi Eddy Mitchell, « Pas de boogie -woogie avant vos prières du soir » : rien n’interdit de danser après les prières. Le curé interdit sur un air de danse, c’est drôle, exactement comme Nietzche prônait le renversement positif des valeurs.



Prenons Freud : la chanson « Lemon incest » de Serge Gainsbourg, faisant chanter à sa fille, » je t’aime , je t’aime plus que tout, Papa, papa » a pas mal choqué. Il ne dit pourtant pas autre chose que Freud, avec son complexe d’Œdipe, dans ce cas complexe d’Electre, ayant tué sa mère meurtrière de son père Agamemnon, père qu’elle aimait comme Charlotte aime son père, et comme toutes les petites filles aiment le leur. Ce désir infantile, dit Freud, n’est pas du tout choquant, car plus tard se dresse pour le repousser la barrière de l’inceste. Gainsbourg le dit : « l’amour que nous ne ferons jamais ensemble ». Et Freud le disait : Contre l’inceste ou la pédophilie, la barrière de l’interdit aide le petit à refouler ses désirs partiels, et l’éducateur a de sérieux devoirs en ce sens. C’est l’adulte qui doit s’interdire et permet ainsi à l’enfant de devenir adulte.



Prenons Kant: Jacques Dutronc dans : « fais pas ci, fais pas ça », énonce que la morale est une contrainte venant de l’extérieur. Bergson dit de même : le « tu dois » vient de l’extérieur. S’il n’y avait pas d’interdit, nous ne serions peut être pas si moraux que ça.

Pour Kant, au contraire, la morale est intérieure à chaque être humain ; il n’écouterait sans doute pas les chansons de Dutronc, ni ne suivrait les conseils que Goldman donne à une femme adultère : « Ne lui dis pas ». Le mensonge, même par omission ne peut devenir un mot d’ordre, ou une valeur, pour tous, de façon universelle. Car si tout le monde ment à son conjoint, la suspicion remplacerait l’amour.



Alors, après avoir cité quelques exemples de ce livre écrit en 2015, j’ajoute : celui ou celle qui considèrent que, s’ils sortent en temps de confinement, le monde ne va pas s’écrouler, méconnaissent totalement ce que dirait Kant sur le sujet : l’impératif moral est universel, et si chacun se donnait le droit individuel de l’enfreindre, tout le monde pourrait le faire. Et à la fois, pourquoi pas ?



Restons confinés. Et lisons, tiens, la philosophie et Marianne Chaillan qui nous la rend musicale et compréhensible.

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