Marie Colot

J'aimerais me vider de ma colère. Pourtant, je suis obligé de la traîner avec moi: je suis devenu mon pire ennemi.

Pour foncer dans la vie, je n'ai pas besoin d'équations à deux inconnues ni de dissertations. Mes jambes suffisent.

Darius tient le fric et les comptes - les maths, c'est la seule branche où il n'avait pas d'échec. Moi, je gère les relations publiques. Je serre les mains et je distribue les coups de poing.

C'est la troisième fois en un mois que je me tape le commissariat. Un record dont je ne suis pas fier. A chaque coup, c'est arrivé au moment où il ne fallait pas, histoire de plomber mon dossier déjà épais et de foutre le bordel dans ma vie qui se résume à pas grand-chose, en vérité. Des petites et des grosses emmerdes. Quelques bons plans avec mes potes. Des paris débiles et de l'adrénaline. Le reste, c'est sans importance et je l'ai oublié, ou presque. Mes fringues qui me collent au corps, elles, je m'en souviendrai. Ca me démange, exagéré. Je dois avoir la peau irritée des fesses de bébé. Et je n'ai pas de mains pour me gratter.

Quand on a plus rien pour être heureux, le bonheur se loge apparemment dans les battements du coeur. Ma vie est une peau de chagrin, pleine de raccommodages, de greffes et de trous.

Peanuts, c'est pas le premier amour qui compte le plus. C'est le dernier

Du palier, j'entends la sonnette retentir à l'intérieur de l'appartement: aux Hirondelles, les murs sont en papier et le moral des habitants en béton pour supporter le bruit environnant.

Mes poings crient la douleur qui hurle à l'intérieur de moi. Frapper, il n'y a plus que ça qui compte. Les ecchymoses de Darius sont un pansement sur ma peine.

Les bonnes résolutions existent bien sûr pour ne pas être tenues.

Certains silences en disent long.

Ce roman pose la question de la différence : comment réussir à vivre et à être amoureuse quand on est obèse et adolescente?....

Je suis une folle qui poireaute, un jour d'été, dans un lavoir où les carrelages bleus clairs sont aussi cabossés qu'elle.

C'est souvent comme ça dans la vie : on se plaint d'une marque de bronzage foireuse alors que certains ont le prénom de leur ex tatoué sur le bras.

Burger, c’est son nom. Enfin, c’est le surnom qu’on lui a donné, car il n’y a pas de parents assez méchants pour prénommer leur fille comme un menu de fast-food. Mais des enfants assez cruels pour y penser, si. On a d’ailleurs fait pareil avec notre institutrice.

Super nouvelle. "Et une de plus!", s'exclamerait Naïma. Je ne suis déjà pas très belle. Enfin, je sais par expérience qu'il vaut mieux être intelligente que mignonne : c'est plus utile dans les situations complexes. Et elle sont fréquentes.

Il m'a lancé un clin d'oeil qu'il avait dû répéter le matin dans sa salle de bain. C'était le seul point décevant de ma nouvelle réputation : ceux qui m'accostaient confirmaient ma théorie des trois B - Beau, Basé mais Bête.

Eric voudrait être drôle, mais il réussit cinq blagues sur mille. Son chien s'appelle saucisse, une preuve accablante e son humour de vainqueur.

lorsqu’un malheur survient, les âmes sensibles tiennent soudain à une simple copine d’école comme à une émeraude. Plusieurs élèves se retournent vers Archibald et sa bande, assis côte à côte au fond du local. Ils tirent des mines d’enterrement avant l’heure. Iris semble avoir épluché des kilos d’oignons tant ses yeux sont rouges et humides. Ce n’est quand même pas comme s’ils avaient perdu leur mère.