Moi-même: Un album charmant sur l'intimidation et l'acceptation de la différence. Dans cette histoire, Rose aime marcher nu pied, ce qui lui fait perdre ses bas. Il n'est donc pas étonnant qu'elle ait souvent une paire dépareillée. Lorsque Léo se met a asticoter Rose sur ses bas dépareillés, Blanche se sens concernée. C'est elle qui trouvera la solution au problème. Une histoire adorable qui pose le constat suivant: "Nous sommes tous ensemble contre l'intimidation, parc qu'ensemble nous sommes plus forts."
++Commenté dans la revue Les libraires par Chantal Fontaine, librairie Moderne
Une histoire charmante, qui aborde en toute subtilité les différences et la force de la communauté. Ainsi, bien qu’il s’agisse ici d’une banale histoire de bas dépareillés et d’un enfant qui s’en moque et entraîne les autres à faire de même, Marie-Francine Hébert parvient à démontrer les mécanismes de l’intimidation en peu de mots et avec tact, dans un texte délicieusement rythmé et plein de douceur. Et surtout, elle démontre avec justesse le geste simple qui, sans tambour ni trompette, désamorce le drame. Les illustrations de Geneviève Després sont magnifiques, et les couleurs franches teintent judicieusement le récit, soulignant les moments-clés de merveilleuse façon. Un chouette album à découvrir pour honorer l’amitié et le vivre-ensemble. Dès 5 ans.
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J'ai bien aimé cette suite du Coeur en bataille. C'est intense, tout y est dramatique comme c'est le cas pour les ados et c'est très bien écrit.
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Coup de coeur pour cet album plein de tendresse qui traite avec subtilité du mal être des adultes.
La narratrice de cet album est une femme qui rentre dans un restaurant avec son amoureux. Très rapidement, elle repère une fillette assise en face de sa maman qui semble être absorbée par son téléphone portable. La petite fille attend patiemment l'attention de sa mère.... dès qu'elle sortira de ses pensées...
On pourrait vite en conclure qu'il s'agit d'un album moralisateur sur l'usage abusif des téléphones portables. Mais c'est bien plus subtil que ça. Il s'agit du rapport compliqué que peuvent avoir les enfants avec des parents en proie à la mélancolie. Et l'illustratrice sublime avec douceur un texte poétique avec des collages de papiers de soie et des détails au crayon...
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Je suis un peu déçue de cet album pour enfant que je pensais plein de bienveillance.
Alors en effet, c’est un livre poétique sur une femme qui tombe sur une enfant au restaurant assis à une table avec sa maman. Sa maman est avec son portable en train d’envoyer des messages et ne fait pas attention à son enfant.
Poétique par les paroles, les mots, les expressions, j’ai trouvé cet album très moralisateur envers les parents. En effet, les enfants ont besoin de l’attention de leurs parents et les portables sont effectivement un frein si les parents ne font pas la part des choses, mais je ne vois pas comment cette histoire peut être racontée par des parents à leurs enfants.
Un livre à lire peut être dans les écoles mais compliqué à intégrer dans la sphère familiale.
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Il se cache quelqu’un dans le bedon de madame Loubidou, c’est sûr et certain. Mais qui? C’est la question que tout le monde se pose. Serait-ce un chat? Une souris? Un ballon? À moins que ça ne soit un bébé? Et si c’est un bébé, sera-ce une fille ou un garçon et à qui ressemblera-t-il?
Marie-Francine Hébert nous raconte là une jolie histoire. À sa manière. C’est-à-dire avec imagination et fantaisie, faisant intervenir qui se cache dans le bedon de madame Loubidou à chacune des suppositions fantaisistes émanant de l’entourage de celle-ci. Mais personne ne l’entend. Seul le lecteur sait ce qu’il dit et il sourit chaque fois qu’il lit dit une petite voix à l’intérieur du bedon de madame Loubidou. Car il se sent complice de cette voix.
Oui, Marie-Francine Hébert nous raconte là une bien jolie histoire. Dommage que je n’aie pas été en mesure de me laisser prendre au jeu des illustrations signées Guillaume Perreault, lesquelles risquent de bien mal vieillir, les barbus ayant de nombreuses chances de ne plus être à la mode dans deux ou trois ans. Dommage aussi que le chat de l’histoire ait l’air d’un énorme rat d’égout.
L’histoire était si jolie et si bien tournée.
Peut-être que les images plairont à ceux à qui elles sont destinées. Qui sait?
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Dans l'objectif de préparer notre fils de trois ans à l'arrivée prochaine de sa petite soeur nous avons fait la razzia de livres sur le sujet à la bibliothèque... et Le bedon de Madame Loubidou a clairement émergé comme l'un des favoris !
Pour le principal intéressé, c'est surtout grâce à son humour qu'il a fait mouche, puisque chacun (chat, ballon et oiseau compris) spécule à qui mieux mieux sur le contenu dudit bedon, et que personne n'entend les réactions du bébé face à toutes ces conjectures trop directives ou farfelues ; mais aussi de mon point de vue plus pédagogique pour son message sous-jacent, qui est que chacun dans la famille a des attentes différentes... mais que le bébé ne sera que lui-même, à son rythme !
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Madame Loubidou et sa famille attendent un heureux évènement.
Chaque membre ponctue l'attente d'un petit commentaire mais tous ne semblent pas bien avertis de ce qui se trouve dans son ventre rebondi et qui grandit.
Marie-France Hébert et Guillaume Perreault feront même parler un oiseau, le chat de la maison et le ballon du fils Lebidou dont on puisse comprendre qu'il ne sache pas comment on fait les bébés.
Les enfants Loubidou feront aussi des pronostics sur ce qui va sortir, auront-ils droit au bon numéro?
Cette attente s'étire comme un fil rigolo et le suspens est un élastique dont il faudra prendre garde au retour.
Car le bébé est déja bien éveillé, il les entend et il répond déja à chacune des interrogations, des demandes, faisant remarquer à tous qu'il est déja une personne.
Il a du caractère, ce petit là.
Cela promet.
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Roman jeunesse très touchant sur les hauts et les bas de l'adolescence, avec les problèmes habituels des adolescents: absence des parents, conflits avec les amis, premières amours, non-confiance en soi, etc.
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Quand un petit garçon lance accidentellement sa balle dans la vitre de l'appartement de madame Grisemine, aînée à l'existence morne et solitaire, c'est le début d'une nouvelle relation entre un jeune qui n'a plus de grand-mère et une aîné qui n'a pas d'enfants. Une petite histoire intergénérationnelle, en somme.
C'était troublant de voir "madame Grisemine" lorsque le jeune garçon arrive à sa porte, bouquet de fleurs à la mains, dans l'espoir de se faire pardonner son geste regretté, parce que ce qu'on comprend, c'est qu'elle ignore comment réagir. Un peu comme si sa solitude prolongée l'avais déshabituée aux rapports humains. Ce phénomène est on ne peu plus réel, quoi que peut-être pas si extrême. Avec la société vieillissante et trop nombreuse proportionnellement aux plus jeunes, invariablement, on observe une hausse des aînés souffrants de solitude. Leur existence devient terne et même leur apparence ne leur importe plus, à l'instar de madame Minegrise.
Dans les livres jeunesse, les aînés occupent souvent l'espace des jeunes via leur filiation directe ( des grand-parents, donc). C'est donc bien de voir qu'ils peuvent aussi l'occuper comme une figure de voisinage avec qui partager des jeux extérieurs. Ça fait différent.
J'ai aimé ce jeune garçon poli et serviable, qui ironiquement se fait traité de "petit chenapan" par Madame Minegrise. D'abord, il offre des fleurs qu'il a cueilli. Puis il offre de dédommager la vielle dame pour sa vitre brisée, pour finalement passer le balais là où le verre jonche le sol. Eh ben! Débrouillard et bien élevé ce garçon!
Oui cette histoire et simple et idéaliste, mais ça m'a fait chaud au cœur parce que je suis de ceux qui croit à la beauté des échanges intergénérationnels. Et les dessins sont agréables à l’œil!
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Ne passez surtout pas à côté de ce magnifique album! C'est un bijou littéraire comme j'en ai rarement lu; la plume de l'auteure est exceptionnelle de précision, de poésie et d'émotion tandis que les illustrations sont faites par sa propre fille, dans un mélange de collages (la queue du chat Raoul, le personnage principal, est représenté avec de fines plumes) et de traits au fusain. L'histoire est racontée de façon sublime... mais triste aussi, car elle décrit la réalité d'un chaton qui vieillit, inévitablement.
J'ai eu la chance de croiser Marie-Francine Hébert et Lou Beauchêne, l'illustratrice, dans un salon du livre lors de la sortie de l'album en 2012. J'ai ainsi obtenu quelques informations inédites intéressantes:
1) C'est une histoire vraie; bien qu'en réalité le chat n'a pas été trouvé dans la rue, le reste du récit est fidèle aux faits.
2) Les illustrations du chat sont inspirées d'un mélange de deux félins ayant vécu chez Marie-Francine et Lou.
3) Ce projet commun entre l'auteure et sa fille est parti de la retrouvaille d'un texte personnel écrit dix ans plus tôt par l'auteure s'adressant à sa fille Lou pour la consoler de la mort de leur chat Raoul. le texte a ensuite été retravaillé trois fois
4) L'illustratrice, Lou, a étudié en arts et en graphisme. Lou est son vrai prénom, non pas un nom d'artiste.
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Troublant, cet album traite d’un thème grave par l’entremise d’un vocabulaire poétique. Des mots doux, choisis avec soin, racontent une histoire dramatique. L’univers narratif imprécis, «les images sombres et évocatrices » plongent les lecteurs dans ce que l’on pourrait probablement qualifier de malaise. D’une façon fort habile, tous ces éléments arrivent à faire ressentir les émotions du personnage principal, Zolfe, aux lecteurs. Sur ce plan, c’est donc fort efficace. L’interprétation est de mise et ce, à plusieurs reprises. Ceci peut nuire à la compréhension ou, au contraire, plaire aux gens qui cohabitent bien avec le flou. La fin décevante laisse les lecteurs sur leur faim, mais les obligent du moins à réfléchir. Les procédés d’écriture habilement utilisés sont mis au service de texte qui nous entraîne dans un univers de tension grandissante : phrases courtes, phrases nominales, points de suspension, absence évidente d’organisation, etc. Enfin, il s’agit d’un texte posant un défi raisonnable en raison de sa complexité. Loin d’être inaccessible, il nécessite toutefois un investissement affectif et une tolérance à l’ambigüité menant à une compréhension hétérogène.
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Nul poisson où aller
L'album "Nul poisson où aller" intrigue le lecteur dès le premier regard. Les illustrations aux couleurs douces, à la fois sombres et colorées, ajoutent grandement à la lecture du texte. Les images parlent et tout au long de notre parcours, les liens s'affinent et se définissent entre le récit et les illustrations. Le texte, aussi abondant en images, oblige le lecteur à des moments de réflexion, des relectures, des retours en arrière pour cerner l'ensemble de l'oeuvre. Plusieurs voies s'ouvrent à nous.
Nous pensons que cet album vaudrait la peine d'être travaillé en classe pour enseigner aux élèves ce que c'est que d'interpréter un texte. En effet, un tel texte s'inscrit tout à fait dans la lignée de ce que C. Tauveron appelle un "texte résistant". L'universalité du propos est soutenue par l'absence de visage dans les illustrations, par l'absence de référence à des lieux, des époques, des peuples.
Au début, on comprend qu'il s'agira pour la petite Zolfe, personnage principal, d'un voyage. Rapidement, cependant, les événements vont se précipiter et l'histoire prendra une tournure dramatique. Le voyage ne sera pas celui auquel on s'attend.
L'auteure brosse un portrait impressionniste des événements et des personnages, par petites touches faisant naître en nous les plus riches émotions sans jamais - ou si peu - nommer les drames de façon crue, explicite. L'analogie entre le livre d'histoire que l'enfant connaît par coeur et qu'elle cite, dans le récit principal, ajoute à la fois à la difficulté de compréhension tout en offrant des clés nous aidant à mieux comprendre. Cela paraît paradoxal, mais ce récit est construit à la manière d'une poupée gigogne où différents niveaux s'imbriquent et se complètent les uns les autres. Aucun élément n'y est plaqué inutilement, tout y a un sens, sa place.
C'est un texte qui nous fait entrer dans les univers de Zolfe. Elle les voit tour à tour s'effondrer ou elle s'y réfugie pour mieux échapper à la réalité.
L'album est également illustré de façon admirable. Les images autant que le choix des couleurs participent à l'atmosphère du récit et nous amènent dans un univers où nous partageons avec les personnages la perte de sens qu'ils subissent. Le choc des réalités - celles de Zolfe et des autres - se manifeste par une coupure importante dans le récit. Le "Soudain" est amplifié par le recours au noir et blanc, en contraste avec les couleurs des pages précédentes.
C'est un album "coup de poing", malgré tout, tout en douceur, qui fera vivre aux élèves le drame de la guerre, des questionnements sans réponses et qui, nous croyons, les laissera transformés.
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Nul poisson où aller est un album bouleversant. L'universalité fait en sorte que le lecteur peut facilement s'identifier aux personnages : l'oeuvre n'est nullement située dans un temps, dans un lieu ou dans une guerre précise. Également, les thèmes abordés, comme la guerre, l'amitié, l'insécurité, le rêve, l'enfance confèrent son caractère universel et intemporel.
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L’album de Marie-France Hébert invite le lecteur à suivre le regard, les émotions et les questionnements de Zolfe, une jeune fille qui vit les bouleversements et les conséquences qu’entraîne la guerre civile.
Expulsée de chez elle en compagnie de ses parents et de son grand frère, et de son poisson, Émil, Zolfe se préoccupe surtout de ce qu’il adviendra de ce poisson dont elle a la responsabilité.
L’œuvre se remarque par la poésie de l’auteure, la richesse des symboles, mais surtout par le point de vue adopté. À travers la narration hétérodiégétique, le point de vue de Zolfe est à la fois ce qui charme et ce qui confond.
Ce point de vue interne charme le lecteur en raison de la candeur de Zolfe, en raison de cette vision du monde qui ne lui permet pas de comprendre et d’expliquer ce qui lui arrive. Sa naïveté lui permet de ne pas chercher à tout savoir, car sa jeunesse et son imagination lui fournissent des réponses heureusement rapides.
Ce qui est intéressant avec ce regard juvénile incomplet est justement ce qui laisse le lecteur sans réponses satisfaisantes. Comme Zolfe, la question « Pourquoi cette guerre? » demeure. Les lecteurs qui tolèrent mal ces œuvres qui interpellent, qui interrogent plus qu’elles ne répondent garderont l’impression que l’histoire se termine mal ou n’est tout simplement pas terminée. Les moins expérimentés se laisseront peut-être museler par leur sentiment d’incompétence.
Les lecteurs plus habiles et expérimentés éprouveront, quant à eux, un grand plaisir à relire ce texte. Les plus attentifs découvriront peut-être la petite transgression des niveaux diégétiques qu’offre l’image du Pot aux rêves de la page 44 : une métalepse.
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Nul poisson où aller de Marie-Francine Hébert est une oeuvre complexe et dont il est difficile de s'approprier le sens.
Le lexique imagé et riche laisse place à maintes interprétations de la part du lecteur. Combiné aux illustrations, il présente des défis de compréhension importants.
La guerre et la déportation, les deux thèmes phares, nécessitent une contextualisation que l'oeuvre elle-même ne suffit pas à donner.
L'enseignant souhaitant exploiter cet album doit anticiper les réactions – rébarbatives possiblement - des élèves et se préparer à les orienter; les niveaux de compréhension et d'interprétation seront sans aucun doute très varies.
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