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Critiques de Marie Mangez (110)
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Le Parfum des cendres

Dix jours pour lire ces 230 pages ! Autant dire qu'elles ne m'ont pas inspirée.



Avec la méthode Cémantix (jeu découvert avant-hier, follement addictif, hein Sachka ? 😉), ces mots seraient bien classés : deuil, souvenirs, traumatisme, mort, parfums, essences, vinaigre, pastilles à la menthe, thanatopraxie, cadavres, musique, solitude, enfermement, taiseux, romance (?). Et enfer, aussi, le mot d'hier.

.

Pour mon ressenti de lecture, on serait sur : dégoût, ennui, agacement, envie de secouer le mec apathique & antipathique (ça n'entrerait pas, le robot n'accepte qu'un mot à la fois).

Adolescente, j'avais été bluffée par 'Le Parfum' de Patrick Süskind. J'ai toujours les - grandes - narines bien ouvertes, j'aime sentir, nommer les (bonnes) odeurs, me les rappeler, et l'idée de les 'enflaconner' me ravit.

.

Ici, le personnage principal est thanatopracteur, il manipule les défunts avec une délicatesse presque suspecte et les définit à partir d'odeurs.

Je trouve ça glauque, je ne suis pas curieuse de savoir ce que devient le corps mort des gens que j'aime.

Exemple de métaphore, quand le 'héros' cuisine :

« Il remplit la casserole, puis s'attaqua à l'ail, l'éminça avec la même minutie que lorsqu'il s'agissait de dégager l'artère carotide d'un nourrisson. »

Au secours ! 😱🤢

Et le roman est très long. Je salue Alice pour sa patience, moi qui supporte mal les huîtres...

.

Jury Cézam roman 2022.
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Le Parfum des cendres

Marie Mangez - Le Parfum des Cendres



Sylvain est thanatopracteur. Il s'occupe de redonner un peu de vie à ces corps abîmés par la mort.

Il le fait avec douceur, délicatesse et finesse, en définissant et en attribuant à chacun d'entre eux, un parfum de fleurs, de fruits, d'arbres, d'épices...

Mais dès que Sylvain interrompt son travail et sort de son laboratoire, il se ferme. Il refuse le contact avec le monde extérieur, devenant hermétique à tout ce qui l'entoure et se passe autour de lui.

Pour quelle raison est-il aussi solitaire, taiseux ?

Alice, éternelle étudiante, veut en savoir plus sur ce métier et demande à suivre Sylvain au jour le jour.

Elle l'observe, scrute ses moindres faits et gestes, voulant connaitre les raisons qui l'ont conduit à exercer un tel métier à son âge. Elle veut percer le mystère qui l'entoure.



L'expérience de la perte d'un proche, d'un être aimé est un cap difficile à passer. Mais il peut arriver aussi que l'on doive faire le deuil d'un membre, d'un sens ou d'une compétence.

Il peut y avoir beaucoup de choses dont on doit faire le deuil et dont on ne parle jamais assez.

Accepter qu'on ne peut plus faire quelque chose (marcher par exemple) et adapter sa vie en fonction de cela (utiliser un fauteuil roulant, modifier son logement...) est un exercice aussi difficile que de faire le deuil d'une personne...



" Sylvain ne s'entendait pas avec les vivants. Il ne pouvait établir avec eux la même complicité, ressentir à leur égard la même affection qu'envers ces dépouilles vaguement nauséabondes étalées sur la table de préparation. Un fossé le séparait d'eux : le fossé entre la vie et la mort."

p 10



"L'ouverture de la housse, c'était toujours un moment spécial. On ne savait jamais exactement à quoi s'attendre. Instant Kinder surprise".

p 11



"Je me sens trop vivante pour ne pas être passionnée par la mort, Monsieur Bragonard. Comme beaucoup de personnes, non ? (...)

Et vous, Sylvain, qu'est-ce qui vous intéresse dans la mort ?

Silence profond. Il semblait sincèrement réfléchir à la question.

"La vie,

- la vie ?..."

Il opina, l'oeil intense et trouble, termina son Perrier cul-sec, et de nouveau la boucla."

p 29



"Oui c'est dans cet univers des plus triviaux, l'univers de la mort, que surgissait soudain tout un monde de parfums, sensuel et vibrant, crée par une voix dont les accents s'adoucissaient au contact de ces particules olfactives jaillies du néant.

A leur contact, la voix bourrue et sèche de l'embaumeur devenait enveloppante comme celle d'un conteur et Alice se laissait bercer, transporter par ce son grâce auquel, sous leurs yeux, les chairs figées reprenaient couleur et vie."

p 77



(...) embaumement et parfum. Deux mots liés dans leur essence : c'est aux rituels d'embaumement que le parfum devait sa maternité. Les hommes avaient commencé par parfumer leurs morts, avant d'embaumer les vivants."

p 125



"Tout ça, dans le fond, c'était une histoire de perte de sens, et c'est par cette perte de sens qu'elle, Alice, avait finalement trouvé le sien. Une affaire d'Ephémère... oui, c'était ça."

p 202



"(...) le choc, en rompant les fils qui l'attachaient au monde extérieur, avait également sectionné le lien qui maintenait Sylvain à son enveloppe corporelle, son propre corps lui était plus étranger que ceux des cadavres qu'il manipulait toute la journée."

p 225



Cette lecture stimule tous les sens. On lève le nez pour sentir les odeurs que Sylvain évoque ; on salive à l'évocation des mets qu'il aime à cuisiner.

Ce roman est à la fois glaçant par l'évocation des gestes de l'embaumeur mais aussi plein de joie de vivre et d'enthousiasme.

La vivacité d'Alice, avec sa musique et ses playlists éclectiques, nous ramène rapidement vers la vie et l'optimisme.



Un premier roman sur la résilience, qui percute et dont on ne sort pas indemne !

Encore une belle découverte des 68 premières fois !
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Le Parfum des cendres

❝ Le coup d’œil est souvent trompeur, pas le coup de nez. N’ayez pas peur de reconnaître franchement les conclusions de votre olfaction. Cela évitera bien des massacres, des controverses et des conversations inutiles, des vies ruinées par l’ennui, l’asphyxie, l’envie. Je ne connais pas d’autre grâce que celle d’être nez.❞

Philippe Sollers, Passion fixe



❝ Bernadette était allongée, paupières fermées, les bras sagement étendus le long du corps. Au cœur de ses joues sillonnées de rides, légèrement affaissées, on distinguait le creux des fossettes, centres névralgiques d’un visage encore animé par des années de sourire. Visage arborant désormais une expression sereine — Bernadette attendait que l’on s’occupe d’elle, remettant placidement son enveloppe charnelle aux soins d’autres mains que les siennes.

Sylvain la contempla avec tendresse. D’un mouvement délicat, le pinceau alla caresser les lèvres de la vieille femme, une caresse minutieuse et colorante. Rouge grenat. Teinte identique à celle du tailleur que la famille avait préparé pour elle.❞



Ainsi s'ouvre Le Parfum des cendres de Marie Mangez. Pour son premier roman, l'autrice a choisi de s’intéresser à un jeune homme et à sa profession aussi peu banale que méconnue. Thanatopracteur. Sylvain Bragonard (clin d’œil à la Maison Fragonard, parfumerie fondée par Eugène Fuchs ?) est thanatopracteur, mais pas un thanatopracteur comme les autres. Sylvain a un nez, voyez-vous. Il hume les morts et leur offre, pour dernier hommage, l’embaumement qui raconte le mieux la personne qu’ils étaient de leur vivant. On pense bien sûr au Parfum de Patrick Süskind — Marie Mangez glisse d’ailleurs des allusions au fabuleux odorat de Jean-Baptiste Grenouille qui, lui, n’avait cure de l'enveloppe charnelle et de son apparence. On pense aussi à l'excellente série Six Feet Under qui a fait les beaux jours d'HBO cinq ans durant, elle aussi citée par l’autrice.



Sans surprise, les meilleurs passages de ce roman atypique sont ceux où Sylvain brosse le portrait subtil, tout en sensibilité olfactive, des morts que ce nouvel Anubis magnifie. Voilà comment il nous présente Bernadette :



❝ Ça lui allait bien, cette couleur au parfum de groseille. Sylvain écarquilla les narines, son regard glissa le long de la petite bouche ronde et encore charnue, séductrice, encadrée de plis amers que venaient contrebalancer, un peu plus loin, les deux fossettes rieuses. Et puis, au bout de ses doigts déformés par l’arthrose, ultime coquetterie, une dentelle de vernis écaillé… Groseille, oui. C’était bien ça. Cette fragrance piquante et fruitée. Une bille écarlate qui éclate en jus acide, très acide sous ses dehors pimpants, pas du genre à enrober le palais de douceur sucrée, la groseille, plutôt du genre à le picoter délicieusement – avec, de temps à autre, l’éclair d’amertume des minuscules grains qui cèdent sous la dent.❞



ou Giselle :



❝ parfum chaleureux et végétal, la lourde et capiteuse puissance du patchouli sur ces bras massifs, plutôt flasques, bardés d'hématomes, des bras faits pour serrer — éventuellement pour étouffer — et pour s'agiter avec expressivité... Une drama queen à l'orientale, le patchouli, fragrance liquoreuse, séductrice et entière, qu'on aime ou qu'on déteste, une note de fond, facilement entêtante, avec une tendance notoire à s'incruster. Et puis aussi, en humant bien, quelque chose d'autre... quelque chose de plus tendre et léger, une note de tête, aérienne, fragile : le lilas. Et ce n'était pas un mélange parfaitement harmonieux, non, le lilas et le patchouli, l'accord était risqué et parfois dissonant, comme une guerre que l'un et l'autre se menaient au cœur de Giselle. Souvent à l'avantage du patchouli, qui écrasait tout, mais le lilas résistait, il surgissait brièvement puis se faisait de nouveau engloutir, et l'ensemble formait malgré tout un semblant de cohérence, une odeur poudrée, vibrante, très effective, nimbée de naïve coquetterie.❞



ou encore ce long vieillard maigre aux joues creuses qui sent :



❝ [...] du vieux journal et de la bergamote. [...] Du vieux journal [...›] Quand le papier jaunit et commence à s'émietter, vous savez... ça dégage un genre d'odeur suave et humide, très légèrement plus sucrée que les vieux bouquins mais c'est la même famille, la cellulose en décomposition, c'est très fin et dé"lichât, cette odeur, léger comme la poussière et dense à la fois... ❞



Chez ce taiseux, ce lyrisme soudain à de quoi étonner. En tout cas, il captive Alice, jeune thésarde venue observer Sylvain dans le cadre de ses recherches en anthropologie. Des thanatopracteurs elle en a rencontré d’autres avant lui, mais celui-ci... celui-ci l’intrigue, sa manière de travailler... son mutisme... Il cache quelque chose que cette curieuse impénitente, prompte à mettre les pieds dans le plat, se fait fort de découvrir. Et Alice intrigue tout autant Sylvain :



❝ Qu'est-ce que ça cachait, cette gaieté permanente, il se le demandait, une fille comme ça, on aurait dit qu'elle surajoutait de la vie partout comme on noie sous le sel et les épices un plat trop fade,❞



Sylvain et Alice. Alice et Sylvain. L’un est taiseux, l’autre volubile, très volubile. L’un est solitaire, l’autre envahissante, très envahissante. L’un est rugueux, replié sur lui-même, l’autre spontanée (comprenez limite sans-gêne), pétillante, et bien décidée à fendre l’armure de cet homme taciturne pour lequel on se prend d'affection tant on pressent qu'il a laissé derrière lui sa propre vie. Que lui est-il arrivé ? Quel événement en est la cause ?

Difficile de trouver deux êtres plus dissemblables. Les opposer est un procédé convenu qui, poussé ici méthodiquement jusque dans les moindres détails, manque de finesse, c'est certain. Pourtant aussi mal assorti soit-il le duo qu’ils forment fonctionne bien et on pardonne son côté caricatural. Il est intéressant de voir comment petit à petit la virevoltante Alice apprivoise Sylvain, l’amenant avec toute la douceur brusque dont elle est capable à lui livrer des bribes de son passé qu’il remonte jusqu’à ce jour de juillet au parfum de cendres, quinze ans auparavant.



❝ Sylvain ne s’entendait pas avec les vivants. Il ne pouvait établir avec eux la même complicité, ressentir à leur égard la même affection qu’envers ces dépouilles vaguement nauséabondes étalées sur la table de préparation. Un fossé le séparait d’eux : le fossé entre la mort et la vie. Ce que ressentaient les macchabées, il le comprenait, et eux semblaient le comprendre aussi, bien mieux qu’aucun vivant. Leur monde à eux, le monde des vivants, Sylvain Bragonard l’avait quitté, sur la route de Grasse, le 21 juillet, il y a quinze ans.❞



La clef de l’énigme est là qui explique pourquoi Sylvain, après avoir suivi de brillantes études de chimie qui le destinaient à devenir nez chez un grand parfumeur, a tout laissé tomber du jour au lendemain pour devenir thanatopracteur et quitter le côté des vivants pour celui des morts.



De nombreuses variations de style (familier voire gouailleur, paroles de chanson, registre plus soutenu entre autres) créent un rythme dans un roman où, il faut bien le dire, il ne se passe pas grand chose. L'écriture de Marie Mangez n’est jamais aussi juste que lorsqu’elle évoque l’univers sensoriel des odeurs et des sons. C'est particulièrement réussi



❝ Oui, c’est dans cet univers des plus triviaux, l’univers de la mort, que surgissait soudain tout un monde de parfums, sensuel et vibrant, créé par une voix dont les accents s’adoucissaient au contact de ces particules olfactives jaillies du néant. À leur contact la voix bourrue et sèche de l’embaumeur devenait enveloppante comme celle d’un conteur et Alice se laissait bercer, transporter par ce son grâce auquel, sous leurs yeux, les chairs figées reprenaient couleur et vie.❞



et, comme Alice, on se laisse volontiers bercer. Par contre, l'écriture peine à me convaincre dès qu'elle s'éloigne de cet univers-là. Les dialogues, par exemple, sont empreints d'une vulgarité répétitive loin d’être toujours indispensable, me semble-t-il.



Roman de la perte, Le Parfum des cendres est l’histoire d’une renaissance comme un miracle laborieux à la faveur d’une rencontre fortuite, de deuil à faire, de fantôme à laisser partir, d'un fossé de douleur à enjamber pour revenir du côté des vivants, d’un passé dont l’odeur âcre a recouvert et annihilé toutes les autres, de goûts à réapprendre — celui de vivre n’étant pas le moindre.



Un premier roman intrigant, plein d'humanité sur une profession méconnue et de fraîcheur sur la mort comme vous ne l’avez jamais sentie.



Lu pour la sélection 2022 des #68premieresfois


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Le Parfum des cendres

Le parfum des cendres est le premier roman de Marie Mangez.

Version audio.

Depuis la famille Fisher de la série américaine Six Feet under on sait qu'il est possible, et même souhaitable, de dédramatiser le métier de thanatopracteur. le taciturne Sylvain, qui voulait être parfumeur, donne ses lettres de noblesse à ce métier peu commun. En attribuant à chaque mort une odeur, il va magnifier sa personnalité. Marie Mangez nous donne de beaux portraits des décédés par l'entremise des impressions olfactives de Sylvain.

Alice, qui prépare une thèse sur ce métier, est tout son contraire. Elle essaie, autant qu'elle peut, d'apprivoiser un Sylvain qui cache ses secrets en se repliant sur lui-même. S'il faut attendre les dernières pages pour comprendre quel est cet étonnant secret, l'histoire entre les deux protagonistes est assez convenue.

L'écriture de Marie Mangez peut être poétique, surtout lorsqu'elle parle de nos 5 sens. Par contre, dans ses dialogues elle se complait dans des vulgarités gratuites qui m'ont d'autant plus dérangée que j'ai écouté son récit dans une version audio.

Encore une fois je dirais que la lecture de Sophie Frison manque un peu de sobriété.

Sélection 2022 des 68 Premières Fois

Sélection 2021/2022 du prix des clubs de lecture de Saint-Germain en Laye

#LeParfumdescendres #NetGalleyFrance
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Le Parfum des cendres

J'ai tout de suite été accroché par ce livre, qui débute par une séance de thanatopraxie. Mais algré ce thème original, très présent dans l'ouvrage, le récit s'imprègne peu à peu d'une certaine mièvrerie. Il y a peu de suspense sur la manière dont la relation entre Alice et Sylvain pourrait évoluer. L'ambiance m'a fait penser à celle de 'Ensemble, c'est tout' de Anna Gavalda, un roman que j'avais beaucoup apprécié.

Peut-être Marie Mangez a-t-elle trop cherché à atténuer la brutalité d'un propos dont la toile de fond est la mort dans son aspect le plus terre à terre : la décrépitude à venir du corps ? Dans quelques passages, l'auteure m'a paru en faire trop : descriptions de parfums exagérément longues...

L'histoire de Sylvain nous réserve quelques surprises.



Marie Mangez a incontestablement du talent, mais quelques surdosages dans sa 'composition' ont gâté mon plaisir à lire ce premier roman.

Cette auteure reste à suivre.
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Le Parfum des cendres

Voici un roman dont je n’avais jamais entendu parler avant de le recevoir, et je le regrette car, de par l’originalité de ses thématiques et du milieu professionnel dans lequel il nous plonge, il mérite qu’on s’y attarde…



Nous découvrons ici deux personnages aux antipodes l’un de l’autre, Alice, thésarde pétillante et pleine de vie et Sylvain, thanatopracteur taiseux et bourru. La première s’intéresse au métier du second, le second supporte la présence de cette femme bon gré mal gré, cette dernière ayant une légère tendance à l’assaillir de questions et à troubler ses tête-à-tête avec les morts.



Au fil des pages, on comprend néanmoins que Sylvain n’est pas cet être replié sur lui-même, morne et morbide dont il peut donner l’image. Dans la tête de ce conteur des odeurs, c’est une explosion des sens, c’est tout un monde en dégradé de fragrances qui se déploie en lui, et qui lui permet de rendre un ultime hommage aux défunts. Un hommage unique tout en subtilité, en douceur, en odeurs et en senteurs… J’ai été, dans un premier temps, surprise et déstabilisée par son habitude de humer les défunts pour en dresser le portrait, avant de trouver une certaine poésie à cette étrange démarche.



Dynamique, d’une spontanéité parfois déroutante, curieuse et quelque peu intrusive, Alice est, quant à elle, un petit ouragan qui va, petit à petit, dénouer le mystère Sylvain. J’ai beaucoup aimé ce personnage qui apporte un contraste saisissant avec Sylvain ! Le feu et la glace, le silence opposé à un flux ininterrompu de paroles… Malgré l’opposition de leur caractère et la mise à distance de Sylvain, le duo fonctionne bien et nous offre de sympathiques moments durant lesquels on sent se développer une certaine compréhension et forme de tendresse. Il y a aussi beaucoup de sourires dans ce roman puisqu’il est juste impossible de ne pas se laisser emporter par la bonne humeur d’Alice.



Une bonne humeur dont Sylvain n’arrivera jamais à bout même quand il s’enfermera dans sa carapace. Secret, alambiqué et complexe, ce personnage m’a néanmoins touchée, d’autant qu’au fil du roman, il se dévoile à nous. Nous découvrons ses failles, ses faiblesses, et les deuils de différentes natures qui ont fini par remodeler son caractère, au grand dam d’une sœur qui n’a jamais accepté que son frère différent, mais attachant et passionnant, soit devenu cet adulte taciturne et détaché des vivants. Au fil des années, s’est développé entre les deux un fossé de froideur et d’incompréhension qui va rendre la sœur de Sylvain cassante et quelque peu antipathique, même si progressivement, mon regard sur cette dernière s’est adouci. Proche de mon frère, je suis arrivée à comprendre sa difficulté à faire le deuil de ce frère avec lequel elle avait sa propre manière de communiquer. J’ai néanmoins eu beaucoup de mal avec le compagnon d’Aude, méchant par bêtise et moqueur par faiblesse.



Les personnages sont intéressants, forts et atypiques pour certains, mais j’ai ressenti un petit manque au niveau de l’intrigue. Quelques chapitres de plus auraient pu apporter cette profondeur faisant passer un roman d’agréable à remarquable, et m’auraient permis de me préparer à une fin qui m’a semblé trop abrupte. Je n’étais pas prête à quitter le cocon étrange et protecteur dans lequel Marie Mangez m’avait placée et la voix de la narratrice, confinée. Je n’étais pas prête à ce que la graine du changement éclose pour l’un et disparaisse dans le mouvement pour l’autre. J’aurais aimé une autre fin, j’aurais aimé ressentir le dénouement avec intensité, comme j’ai ressenti tout le reste de l’histoire au plus profond de moi-même. Pour autant, la fin porte en son sein un doux mais réaliste message d’espoir, et symbolise toute la beauté et la grâce de l’éphémère.



Délicate, poétique et d’une grande humanité, la plume de l’autrice est une douceur qui s’installe confortablement dans les cœurs pour y diffuser toute sa chaleur. Elle permet ainsi de ressentir et de vivre avec intensité une histoire dans laquelle les odeurs prennent vie dans toute leur complexité et pluralité, parfois sensualité. Les sens sont sollicités sans répit et la vie et la mort célébrées dans une belle uniformité. Après tout, l’une n’existe pas sans l’autre ! À cet égard, Sylvain représente un pont solide entre les deux, au même titre qu’Alice qui aime tellement la vie qu’elle ne peut ignorer la mort.



Quant à la voix de Sophie Frison, subtile et tout en nuances, elle arrive à capter l’essence du roman et à lui apporter des effets de texture intéressants. Plus qu’une lecture, un travail d’interprétation grâce auquel les descriptions prennent vie, et les personnages se détachent du texte pour venir nous parler à l’oreille avec exaltation pour Alice, un brin de provocation qui se pare parfois d’une vulgarité soignée et étudiée pour Ju, et avec réserve et pudeur, parfois colère pour Sylvain…



En bref, Le parfum des cendres, c’est l’histoire d’une rencontre, de deuils à surmonter, d’un ouragan qui apporte le changement mais qui l’aime tellement qu’il oublie que changer ne veut pas dire jamais s’attacher, de thématiques importantes et pour certaines inattendues, mais c’est aussi un bel appel à la vie et une ode aux sens. L’odorat, le goût, le toucher, l’ouïe et même la vue sont tous sollicités dans cette histoire où la poésie de la plume de Marie Mangez se dispute à son talent pour célébrer la vie, rendre hommage à la mort, et offrir aux lecteurs une tendre, douce, subtile et émouvante histoire de renaissance. Touchant, étrange et poétique, un roman aux allures de conte sur la puissance des rencontres et du changement.
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Le Parfum des cendres

Un roman qui évoque la mort, les rencontres, les relations et le rapport que chacun entretien avec le monde, chacun avec ses difficultés.



On suit Sylvain Bragonnard, thanatopracteur. Il accompli son travail avec soin, méticuleusement et semble associer à chaque cadavre une odeur. Une odeur qui leur est propre. Car Sylvain a en tête des nombreux parfums qu'il parvient à différencier. On pénètre dans son monde d'ordeurs... mais aussi de solitude. On comprend qu'il y un hic, il y a eu un avant, un après. Il vit seul, boit du vinaigre et gobe des pastilles à la menthe. Il semble retiré dans son monde. Alice arrive alors pour faire une thèse sur la thanatopraxie. Elle a du mal à faire parler Sylvain. Elle l'étudie autant que son travail, ce curieux bonhomme mutique mais si passionné par son travail et capable d'identifier les odeurs des morts.



Je ne préfère pas en dire plus. Ce court roman est intéressant, sans réel coup de coeur car un peu long. Il est question des bouleversements de la vie... parfois certaines choses arrivent et changent tout... et transforme une personne.... Sylvain est isolé, son côté asocial a une explication. Alice aussi a une histoire. Pourquoi enchaîne t'elle thèse sur thèse ? Pourquoi tant de curiosité et une passion si forte pour la musique ?



Ce texte est aussi une petite ode aux sens : le plaisir de sentir une odeur, les émotions provoquées par la musique.





Je garde de ce texte malgré tout une sensation de vide et de longueur. Même si ça colle à l'ambiance et à l'histoire... Bon  un petit bonus pour le thème de la thanatopraxie, on découvre un métier assez inhabituel !
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Le Parfum des cendres

Je n'en dirai pas plus que la quatrième de couverture, c'est tendre, super bien écrit, pas morbide pour un sou malgré la profession de Sylvain, les personnages très attachants . Je n'ai pas pu le poser tant la lecture est fluide et l'histoire prenante. Je ne connaissais rien sur cette profession et j'ai trouvé les passages où Sylvain s'occupe des morts très tendres et tellement respectueux . J'aimerais qu'on s'occupe de mon corps de cette façon...(bon, pas tout de suite bien sûr, j'ai encore beaucoup de livres dans ma pal!).
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Le Parfum des cendres

📖 A force de vivre avec les morts, Sylvain en oublie de vivre.

Il est thanatopracteur. Il prépare les défunts pour leur dernière présentation au monde. Tel un artiste, il leur donne un coup d’éclat, une mise en lumière avant le noir total.

Pour lui, chaque personne arrive sur sa table avec une odeur. Un mélange de leur vie.

Alice est thésarde sur le sujet. Sans trop savoir où elle va, elle passe plusieurs semaine auprès de ses travailleurs de l’ombre. Elle passe trois mois auprès de Sylvain à noircir des cahiers de notes sans vraiment comprendre cet homme. Elle a des difficultés à le sortir de son mutisme.

Sylvain l’interroge sur les odeurs, mais elle, à part les produits chimiques de conservation des défunts, elle ne sent pas grand chose.

Son truc à elle, c’est la musique.



On découvre petit à petit que Sylvain a vécu un traumatisme il y a 15 ans. Une zone d’ombre qu’Alice tentera d’élucider. Et puis elle, elle n’a pas non plus eu la vie facile.

C’est à travers cette aventure au pays des sens que ces deux éclopés vont s’apprivoiser, mutuellement s’aider.

Elle est l’ouïe, il est l’odorat et tout deux cherche du sens dans cette vie.



L’écriture est belle et envoutante. Les parfums et senteurs sont magnifiquement décrits. Nous aussi, on nous initie. Alors que le récit m’a ramené à l’histoire « Le Parfum », Marie Mangez ne s’en cache pas puisque elle même en parle dans ses lignes.

Sylvain est tel Grenouille mais sans le côté psychopathe. D’une sensibilité incroyable, à vouloir décrire au mieux n’importe quelle senteur. On est aussi perdu qu’Alice dans ses description mais l’on se prend au jeu. Parce qu’il y a tant derrière.

Elle de son côté, nous fait voyager en musique. Tantôt classique, tantôt rock’n’roll, c’est son moyen à elle, de s’évader, de prendre vie.



Le sujet était délicat pour un premier roman. La mort, ces corps abimés par la vieillesse ou par un accident de la route que l’on tente de « réparer », de sublimer.

Pourtant, Marie Mangez n’installe aucun malaise.

Elle se concentre sur la vie et c’est très réussi.
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Le Parfum des cendres

J’ai découvert ce livre grâce aux @68premieresfois

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Il s’agit du premier roman de l’autrice, et elle démarre avec un sujet plutôt hors du commun qui m’a fait découvrir un métier : thanatopracteur. J’ai été séduite par son écriture, une écriture pleine de douceur et fluide.

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Des personnages abîmés et attachants malgré le caractère un peu (voir même très) bourru de Sylvain. Sylvain qui redonne vie au corps des morts, on le voit reprendre vie lui-même petit à petit au fil du livre. Des descriptions de parfums qui nous transportent, et nous permettent de visualiser l’odeur décrite. J’ai passé un bon moment lors de cette lecture pleine d’émotions.



#68premieresfois
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Le Parfum des cendres

J'ai beaucoup apprécié de lire ce roman, même si d'aucuns estiment qu'il est cousu de fil blanc. J'ai aimé l'originalité du thème : la thanatopraxie. J'ai trouvé les personnages attachants. Bref, je me suis laissée prendre par cette histoire sentimentale qui s'intéressent aux humains... *Sélection CEZAM 2022*
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Le Parfum des cendres

Lu dans le cadre des 68 premières fois

Bragonard quelle bonne trouvaille pour nommer le héros de ce roman original, qui utilise son nez pour comprendre les âmes des corps qu'il doit preparer avant les funérailles. Sylvain Bragonard est thanatopracteur et il est doué pour redonner la vie.

Alice le suit depuis plusieurs mois dans sa pratique car elle a décidé de preparer une thèse sur cette profession.

Elle va détecter les fêlures de Sylvain.

Un roman au thème très original et à l'écriture fluide.

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Le Parfum des cendres

Une sorte de voyage initiatique aux alentours du pays des morts par par deux personnages un peu perdus mais très attachants. Une plongée dans ce que les 5 sens et en particulier l'odorat ont de plus spirituels pour un roman baroque mais optimisme un peu décalé mais qui se lit d'une traite et avec grand plaisir! La synesthésie a encore de beaux jours littéraires devant elle!
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Le Parfum des cendres

Alice, doctorante, a pour idée de faire sa thèse sur le métier de thanatopracteur. Après avoir accompagné plusieurs d'entre eux, elle rencontre Sylvain Bragonard, qui définit le mort qu'il embaume à travers tout un panel de parfum.



Comment quelqu'un si doux, si attentionné, si délicat avec les morts qu'il embaume peut-il être si taciturne, si renfermé dans son quotidien ?  C'est cette ambivalence qui perturbe Alice, la pétillante. Elle va donc essayer de comprendre cette différence de comportement.



J'ai aimé cette relation à fleur de peau, cette complicité particulière qui existe entre Sylvain et Alice. Alice, la pétillante, qui tente de faire entrer du soleil dans la vie d'un Sylvain rétif, de lui montrer que la vie est un cadeau alors que celui-ci se détruit doucement mais sûrement.



J'ai aimé la multitude d'odeurs et l'association que fait Sylvain entre les odeurs et la personnalité des personnes qu'il s'occupe de rendre présentable à leurs proches. J'ai souri au clin d'oeil de l'auteur à la marque de parfums Fragonard, pour ne pas la citer.



ce roman qui se lit vite augure une belle carrière littéraire à l'auteur même si l'écriture a besoin d'être étoffée pour vraiment nous emporter car par moment j'ai été un peu ailleurs. 



Ce livre lu dans le cadre des 68premièresfois a été une belle surprise même si j'en attendais plus.
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Le Parfum des cendres

Si le thème choisi est assez convenu, un homme abattu par le destin qu'une rencontre fera renaître à la vie, le contexte de ce #premierroman  est plutôt original et en fait une lecture surprenante et très réussie !



Alice, une jeune femme bavarde, virevoltante,  débordante de vie, éternelle étudiante, prépare une thèse sur les thanatopracteurs. Lorsqu'elle rencontre Sylvain, elle perçoit tout de suite une personnalité différente. Il est taiseux, limite asocial et semble ne renouer avec la vie qu'en s'occupant des morts. Et il a une façon bien à lui de s'en occuper. Différente de celle des autres praticiens qu'elle a déjà pu suivre pour ses recherches. Il s'en occupe avec une délicatesse infinie et une sorte de tendresse. Il leur attribue une personnalité olfactive après les avoir humés et tous ses soins tiendront compte de ce qu'il a perçu pour restituer aux familles un corps fidèle au vivant qu'il était.

Alice va découvrir avec Sylvain un univers dont elle ignore tout et  tenter de partager ses références musicales avec lui, car impossible pour elle de se passer de musique...



Elle comprend vite que le comportement de Sylvain cache un secret et avec patience et obstination, en dépit de ses rejets réguliers, elle va tenter de lever les barrages qui maintiennent Sylvain dans une forme d'absence de vie et tenter de le ramener du côté des vivants.



Alternant un vocabulaire riche, précis voire poétique dès qu'elle aborde l'univers des parfums et le métier de Sylvain, l'autrice change de registre pour traduire la gouaille d'Alice qui dit ce qu'elle pense sans s'embarasser des conventions. Elle va jusqu'à utiliser un langage plus grossier pour un autre personnage au un rôle important. Une fois passée la surprise lors des premiers changements de registre, il m'a semblé que cela donnait une couleur et un rythme aux passages concernés plutôt réalistes.

J'ai écouté la version audio de ce roman lu avec beaucoup de talent,  de fraîcheur et de vivacité par Sophie Frison. Mon mari, qui l'a écouté aussi, a apprécié ce roman autant que moi !

Et si vous le lisez, vous serez surpris par la fin, loin du fil blanc imaginé ...



Ce roman, avec la description des gestes et la douceur de Sylvain lorsqu'il s'occupe des morts m'a remis en mémoire un film japonais vu il y a quelques années, sur un jeune musicien reconverti un peu par hasard dans ce métier de thanatopracteur. Lui aussi s'occupait des morts avec un respect et une tendresse infinie, de ses gestes naissait une véritable ode à la vie.( Departures, titre original Okuribito,  2008) Ce film a d'ailleurs contribué à restaurer l'image de ce métier tabou au Japon. Le souvenir de certaines images se mêlaient dans mon esprit à l'écoute de ce roman qui convoque les sens en un festival d'odeurs et de sons...

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Le Parfum des cendres

Alice fait une thèse sur la thanatopraxie, à savoir les techniques d'embaumement des cadavres. Afin de se documenter, elle accompagne des embaumeurs au quotidien dans leur travail, dont Sylvain.

Dès le début, Alice est intriguée par Sylvain, la distance qu'il semble mettre avec tout ce qui l'entoure, sa manière tendre et attentive de faire son travail.

Tout d'abord intriguée par le mystère qu'il représente et qu'elle veut percer, Alice va vite se prendre à son propre jeu.



A priori, ce texte n'est pas vraiment fait pour moi, le feel-good ce n'est pas vraiment ce que j'ai l'habitude de lire. Mais étonnamment, Sophie Frison donne un petit côté canaille à ce texte qui m'a aidée à entrer un peu plus dans l'histoire. Le revers de la médaille étant que la gouaille de Ju (heureusement pas un personnage central) me l'a rendue absolument antipathique...



Le récit est émaillé d'odeurs, celles que Sylvain rend aux disparus, de sons, ceux dont Alice abreuve Sylvain. C'est un roman qui fait appel aux sens.

Malgré un léger manque de finesse dans les personnages et un dénouement attendu, j'ai passé un moment d'écoute très agréable avec Le Parfum des cendres.
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Le Parfum des cendres

Dans ce livre, on suit Sylvain, embaumeur, et Alice, thésarde qui souhaite en savoir davantage sur la profession de Sylvain. Alice est bavarde mais pas Sylvain… pour certaines raisons…



Je n’ai pas trop accroché avec l’histoire. On a l’impression de lire un livre léger dans un milieu très particulier. Au final, ce livre n’est pas du tout si léger que ça. C’était peut être une erreur de ma part de le considérer ainsi.
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Le Parfum des cendres

version audio, bien interprétée par Sophie Frison.

Ce roman m'a déconcertée: je ne connais le métier que par ses résultats qui rendent plus faciles le dernier regard sur un proche.

Les secrets, les parfums m'ont plus mais ce n'est pas vraiment un coup de coeur: j'ai écouté deux fois pour comprendre pourquoi je décrochais parfois.
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Le Parfum des cendres

Livre écouté via audiolib lu par Sophie Frison.

En quelques mots, descriptif, odeur, vie.

J'ai mis deux étoiles car ce n'est pas un livre qui va me marquer tant par l'écriture (trop familière, je n'apprécie pas le langage vulgaire dans un roman et encore moins lorsque c'est lu) que l'histoire.



On suit Alice qui écrit une thèse sur la thanatopraxie on la trouve en compagnie d'un praticien, Sylvian Bragonard qui a vécu un drame 15 ans plus tôt.



J'ai fini ce livre pour savoir quel était ce drame, comment la relation va évoluer mais je n'en suis pas sortie en me disant "Wahou, super lecture !", mais plus bon, allez on passe à la suivante.



Je remercie les éditions Audiolib et NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce roman.

#LeParfumdescendres #NetGalleyFrance
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Le Parfum des cendres

J’ai audiolu Le parfum des cendres de Marie Mangez dans le cadre du Prix Audiolib 2022. Dès les premiers chapitres, le lecteur peut deviner la suite des événements. Le parfum des cendres n’est pas un roman avec de grandes surprises. En général, ce n’est pas à mal car j’arrive à m’attaquer aux personnages, je me trouve des points communs ou au minimum un peu d’empathie qui fait que j’ai envie de découvrir par quel biais l’auteur déroule les événements. Je n’ai pas ressenti cela avec la plume de Marie Mangez.



Les personnages principaux sont antagonistes à l’extrême (comme dans bien des romans, pour donner raison à l’adage « les opposés s’attirent ») mais rien n’est fait pour que le lecteur s’attache à eux.



Le titre Le parfum des cendres prévient d’emblée : on va parler d’odeurs, de parfums. Au fil des chapitres, les descriptions des odeurs et leurs interprétations deviennent rituelles, inlassablement. Mais c’est trop long ! J’avais l’impression d’écouter une liste de parfums, les uns après les autres et l’histoire entre Sylvain et Alice n’était que secondaire.



Je ne peux pas dire que j’ai aimé Le parfum des cendres mais je ne l’ai pas détesté non plus. En réalité, je suis restée de marbre, je n’ai rien ressenti à la suite de cette audiolecture. Ce n’est pas une lecture qui restera dans ma mémoire, mais je n’ai pas de mauvais souvenirs. Je l’ai écoutée sur mes trajets quotidiens, comme je peux écouter la radio sans me souvenir quelle musique j’ai entendu.



En revanche, j’ai beaucoup aimé découvrir la voix de Sophie Frison que je ne connaissais pas. D’ailleurs si ce n’était pas en livre audio que j’ai lu Le parfum des cendres, je ne serais pas allée jusqu’au bout. La voix de la narratrice est parfaitement posée et agréable à écouter. Rien qu’à l’entendre, je savais identifier les différents personnages. Je découvrirai sans aucun doute et avec plaisir d’autres livres grâce à sa voix.
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