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Critiques de Marilynne Robinson (82)
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Gilead

C'est un livre qui nous invite au questionnement sur ce que l'on a été, ce que l'on est quand la prescience de sa fin de vie approche. Ceci est exacerbé par le fait qu'il s'agit d'un pasteur et père de famille qui ayant eu un mariage tardif laissera un jeune fils derrière lui. En utilisant les préceptes bibliques , il analyse et interroge sa vie . Ce qui lui servira de base d 'écriture pour une lettre mémoire à son fils.

Cela s'avère poignant cependant je crains qu'il soit nécessaire d'apprécier la bible pour faire de ce livre une agéable lecture.
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Gilead

un prêtre vieillissant raconte sa vie à son fils de sept ans.

Après quelques chapitres, l'ennui point

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Gilead

Gilead, Iowa, 1956



John Ames est un Pasteur écouté et aimé.

Devinant que le temps lui est compté, il tient à rédiger une conversation - ou plutôt est-ce un monologue ?- une réflexion à l'intention de son fils alors âgé de sept ans. Sa pathologie cardiaque, récemment diagnostiquée fait de lui un homme très fragile, habitant l'éphémère, qui avance d'un pas ou d'un jour comme si la vie allait s'achever l'instant d'après.



C'est un homme avant d'être un pasteur, un homme qui doute et se questionne. C'est cet aspect de sa personnalité qui le rend attachant, la religion est présente dans les mots, les phrases mais à seules fins d'expliquer sa vie, ses souvenirs, les événements, pas pour contraindre, convaincre, sermonner... Et, même si sermon il y avait, il serait d'abord dirigé à sa propre intention tant l'humilité l'habite.

C'est un être pétri d'humanité qui sait regarder les petites choses dont la vie lui fait don comme s'il s'agissait de trésors de la nature, des petits gestes, il en tire une certitude de la part lumineuse de chacun, de chaque parcelle du monde.

Il ne cesse de se questionner mais reste persuadé que la rédemption est, que ce n'est pas une vague considération, et c'est ce qui importe dans le monde des hommes.



Son récit épistolaire prend la forme de petits épisodes de son existence destinés à raconter à son petit garçon la solitude qu'il a côtoyée avant de rencontrer sa seconde épouse, la mère de celui-ci ou quelques faits marquants qu'il interprète comme des signes, comme des révélations. C'est le regard sur le temps qui s'écoule, la vieillesse qui éreinté les corps et laisse les esprits vifs.

C'est l'histoire raciale de cette Amérique rurale, l'histoire de l'Abolition de l'esclavage, celle de la Grande Dépression, et en ombre qui finit par se matérialiser celle des Droits Civiques et du racisme qui continue de brûler comme les flammes de l'enfer.

"Qu'as-tu fait de ton talent ?"



Il s'inquiète de laisser une jeune femme et un fils encore dans l'enfance seuls quand il ne sera plus. D'autant qu'il observe, d'un oeil moins clément qu'il ne le voudrait, le retour - dont il ne comprend pas les raisons - du fils de son plus vieil ami, un fils qui est l'incarnation du "fils prodigue", et qui rode souvent chez lui pour tenir compagnie à son propre fils, tenir conversation avec sa jeune épouse, quand ce n'est pas pour le questionner, lui le pasteur, le guide des âmes, sur sa doctrine et en particulier sur le poids et l'irréversibilité de l'engagement mauvais d'une vie. Mais les apparences peuvent être trompeuses et l'écoute et la patience de John Ames ne seront pas vaines...

"Tu ne jugeras point" l'autre de crainte de n'avoir à juger chez lui les défauts que tu sais être tiens, également.





C'est un récit lumineux que ce texte, un questionnement incessant, une prise de conscience de l'essence d'une existence et, pour John Ames,d'un engagement. C'est contempler ce qui fait le legs d'une vie, entre générations, entre regards parfois différents sur les prises de position entre un grand-père, un père et son fils. Certains choisissent l'action pour dire leurs certitudes quand d'autres préfèrent l'éloignement et le recueillement face à l'agitation du monde qui ne peut pas ne pas être.

Habilement, dans un style brillant et cependant facile à lire, l'écrivaine ouvre la porte vers les deux livres suivants rendant le lecteur avide de retrouver ces êtres tourmentés, toujours en quête de pardon ou de compréhension, ces êtres qui ne cessent de remettre en cause choix et paroles, attitude et silences.

Le thème de la religion ne sert ni à persuader, ni à moraliser, il est traité en utilisant toujours la balance entre ce qui est et ce qui semble être, n'obligeant jamais le lecteur à se rallier à un courant de pensées.

Ce qui en fait une lecture pour tous.

Je n'ai que très peu raconté, vous laissant le bonheur de cheminer auprès de John Ames et de sa bienveillance.

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Gilead

Très beau rythme, profond dans son questionnement, complexe dans ses réponses, un chemin spirituel d'une grande intensité, texte écrit sous forme d'une lettre à son fils dans ce qui est le plus âpre à partager son inébranlable foi, son amour, son hymne à la vie. A peine terminé, j'ai repris ma lecture, j'y ai trouvé une structure très forte, une approche philosophique et métaphysique, il faut se donner le temps, se noter des passages, se livre est une belle référence, l'idée qu'il suggère est bien belle quelque soit son point de vue sur le Livre. A conserver dans sa bibliothèque.

Lire la critique de MIOP, intéressante.
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Gilead

En 1956, sentant sa fin prochaine, le révérend John Ames rédige à l'attention de son très jeune fils une longue lettre en forme de méditation.

seul héritage que sa pauvreté matérielle l'autorise à transmettre. Ames a lui-même pour père un prêcheur de l'Iowa et pour grand-père un pasteur engagé, durant la guerre civile. clans la lutte pour l'abolition de l'esclavage. En rapportant les tensions dont il fut le témoin entre l'ardent pacifisme de l'un et l'activisme parfois pour le moins belliqueux de l'autre, le révérend Ames tisse, au fil des pages, le motif du lien sacré qui, entre tendresse et inévitables conflits, unit les pères aux fils.

De l'exercice du souvenir aux illuminations qu'une pratique intègre de la foi peut dérober à la contingence, des défaites de l'esprit à ses incertaines victoires, des enivrements de la chair ou des errements du c?ur aux vertiges du mysticisme. c'est dans une langue aussi émouvante qu'elle est admirablement soutenue et inspirée, que Marilynne Robinson, à travers l'ultime sermon du révérend Aines, élève à l'étrange et merveilleuse grâce de vivre un hymne superbe, ample comme le pays dont il narre, à sa façon, l'histoire, exigeant comme toute quête spirituelle véritable, bouleversant comme une prière.
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Gilead

Gilead est une lecture loin d'être évidente. C'est certes un très, très beau roman, ancien prix Pulitzer, écrit par une auteure américaine aussi respectée aux Etats-Unis qu'elle est, semble-t-il, méconnue ici. Mais c'est aussi une lecture plutôt exigeante, truffée de références, sans intrigue réelle, contemplative. Qu'est-ce qui démarque ce livre ? Le sentiment d'apaisement que j'en ai eu au bout de quelques dizaines de pages. Envolées les inquiétudes du quotidien pendant un moment, il restait ces beaux passages sur la lumière, la relation père-fils, la prière, la félicité qu'on peut ressentir de la simple existence de ceux qu'on aime. Et j'avais envie de voir la vie comme le narrateur, c'est-à-dire avec douceur et émerveillement. Combien de livres apportent ainsi une telle quiétude tout en parlant de choses aussi importantes mais parfois négligées, parce que peut-être trop “émotionnelles” ?

J'ai donc été touchée par la grâce mais aussi l’intelligence de ce roman, qui se lit lentement, avec un esprit et un coeur ouverts, et qui, plus que d'autres livres va résonner bien différemment en fonction de qui on est et de ce qu'on a vécu.
Lien : http://www.exploratology.com/
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Gilead

Jolie berceuse douce et mélancolique.

Belle sérénité qui est celle d'un vieil homme qui se prépare à mourir en écrivant une longue lettre à son très jeune fils.

Tableau de personnages attachants et ode à la vie simple.

Quelques considérations sur la grâce et la rédemption (le vieil homme est un pasteur).

Je me suis procuré les 2 autres livres de cette trilogie : "Chez nous" et "Lila"

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Gilead

J'ai eu du mal à terminer ce roman, pourtant assez court. On est à la fin des années 1950 à Gilead, petite ville de l'Iowa. Un prédicateur se confie par lettre à son jeune fils. Il est en fin de vie et veut laisser une trace de ce qui importait pour lui. Le problème c'est que le ton, assez retenu, truffé de références bibliques, est très lent. Et le contenu a plus à voir avec de la théologie qu'avec une optique de roman. Malgré cela, j'ai voulu aller jusqu'au bout. Il y a quand même là un ton unique.
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Gilead

Un titre que je devais lire depuis longtemps que je me suis décidée à lire actuellement.

J'ai été déçue je m attendais à autre chose , c'est peut-être parcequ'en ce moment je n'ai besoin que de lectures légères..

C'est un fait beaucoup de sujet que je qualifierai de sérieux sont l'essentiel de ce livre (religion racisme, histoire)

J'ai trouvé que cette confession était trop longue

Pas beaucoup de rythme dans cette narration

Bref une lecture qui malgré les nombreuses critiques ne resterait pas au fond de ma mémoire

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Gilead



Boring...

Un livre terriblement ennuyeux.
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Gilead

Gilead fait partie de ces romans dont on perçoit l'exceptionnelle qualité, la subtilité, la délicatesse, l'élégance, sans pour autant déborder d'enthousiasme. Je l'ai abandonné plusieurs mois, sachant que je le reprendrais: ce temps d'attente n'a rien changé, l'érudition est parfaite, les exégèses certainement très pertinentes, mais cette longue, interminable lettre testamentaire d'un vieux père à son jeune fils a fini par me laisser de marbre. Pourtant elle évoque un passé trouble, mêle Histoire et destinées familiales, amour et rancune, pardon et amour, doutes , rédemption. A relire, peut-être.
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Gilead

Gilead est une longue lettre que John Ames, 76 ans, sentant sa fin approcher, adresse à son fils.

De recommandations en souvenirs de sa propre histoire, ce révérend ayant vécu toute sa vie à Gilead, Iowa, transmet tout ce qui lui semble nécessaire.

Si le texte peut parfois sembler décousu, il conserve néanmoins une structure solide, et je ne me suis jamais sentie perdue dans les réflexions du pasteur.



Le roman parcourt plusieurs périodes marquantes de l'Amérique du XXème siècle, comme les Guerres Mondiales, l'épidémie de grippe, la Grande Dépression, et est très intéressant de ce point de vue.

Cependant, c'est une lecture introspective et exigeante, et l'aspect théologique de certains passages m'a laissée de marbre.



Je compte toutefois poursuivre ma lecture de la série Gilead avec Chez nous, Lila et Jack (ce dernier me fait particulièrement envie car il est centré sur Jack Boughton, personnage qui m'a beaucoup plus dans Gilead).



A noter que Gilead a reçu le Prix Pulitzer de la Fiction en 2005
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Gilead

GILEAD de MARILYNNE ROBINSON

Une de mes très belles surprises de ce début d’année. On est dans l’Iowa, un pasteur proche de sa mort va écrire pour son fils son testament spirituel. C’est une longue méditation à laquelle nous convie Marilynne Robinson, pleine d’humanité. Mais également l’incroyable histoire du père et du grand père du mourant sur fond de guerre de sécession. Bien sûr il y a de nombreuses références bibliques qui peuvent sembler pénibles, mais ce serait dommage de passer à côté de ce petit bijou.

Prix Pulitzer 2005
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Gilead

Entreprendre cette lecture requiert un état d'esprit propice car le thème de l'ouvrage n'est pas d'un accès facile, ni spécialement distrayant. Voici une lecture introspective, immersive, bref une expérience bien plus qu'une lecture récréative. Une agréable découverte qui est donc pleinement inscrite dans la perspective du Challenge ABC Critiques 2014-2015.



Marilynne Robinson se cache derrière un pasteur, John Ames, qui, sur la fin de sa vie rédige une très longue lettre à son très jeune fils. Le thème peut paraître pour le moins morbide, il est pourtant investi d'une vitalité rare tant le propos est diversifié. Il ne s'agit pas d'une autobiographie mais d'une collection de souvenirs et de réflexions. Leur désordre apparent et une fâcheuse tendance à la digression écornent toutefois l’effet attendu.



Les anecdotes permettent d'évoquer de nombreux épisodes historiques vécus au sein d'une petite communauté : celle de Gilead. Le témoignage est sensé avoir été rédigé au milieu des années 1950 et l'intéressé évoque son passé. La figure du père y est relativement peu importante contrairement à ce qui annoncé sur la quatrième de couverture. Une quête entreprise dans l'enfance permet de mettre en avant une figure qui va hanter tout l'ouvrage : celui du grand-père paternel, un pasteur ayant atteint un rare degré d'illumination après avoir été une sorte de prêtre-soldat pendant la Guerre de Sécession. D’autres épisodes sont également évoqués mais ils tiennent moins de place : la Grande Guerre, la grippe espagnole, la Grande dépression.



En elle-même la destinée de John Ames ne peut que susciter l’attention. Il est impossible de quitter ce personnage. Le caractère religieux de l'ensemble n'est à aucun moment une gêne, malgré son omniprésence. Encore faut-il reconnaître la grande diversité qui est utilisée ici (citations bibliques, arguments d’autorité, événements quotidiens, réflexions personnelles, citations d'ouvrages divers et variés et notamment antireligieux…). Il s'agit là d'un propos de tolérance, d'une volonté d'écrire sans chercher à convaincre.



Les efforts ne peuvent qu'atteindre à un heureux résultat : une remise en question fructueuse. Le destin de John Ames Boughton, l'un des personnages, est également une motivation supplémentaire pour aller au terme de cette lecture.



Le style de l'auteure nous tient également en haleine. Il rend plus facile la méditation qui suit nécessairement la lecture de ce livre. Il est d'ailleurs bien difficile de le rattacher à un genre quelconque tant celui-ci est particulier. Assurément il s'agit d'une belle découverte.
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Gilead

A déguster lentement...
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Gilead

Il ne s'agit pas d'un roman, mais plutôt d'un long prêche. Le révérend Ames, dont la santé défaille, écrit une sorte de journal de ses mémoires mais également en temps réel, pour son jeune fils, qu'il a eu avec sa seconde épouse, bien plus jeune que lui. Préoccupations quotidiennes, imminence de la fin, mais aussi souvenirs d'enfance, de jeunesse en tant que pasteur, puis inquiétude quant au fils d'un ami, le jeune Boughton... Tout se mélange, mais de façon agréable, dans un texte qui relève plus du texte d'ambiance que du roman "romanesque".

Néanmoins, le style est léché, il est donc difficile de lâcher le livre, dont on ressort comme nettoyé, poli, ravi par la belle langue et la profondeur des réflexions du révérend.
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Gilead

J’ai découvert ce titre grâce à Exploratology, le thème de cet abonnement était « Joie et quiétude ». Je l’ai acheté ultérieurement à sa sortie parce que je ne suis pas une abonnée mensuelle et finalement, je l’ai fini plus d’un an après l’avoir commencé.



Ce n’est pas parce que le livre ne me plaisait pas, au contraire, mais il était réellement dans le thème de la quiétude ce qui demandait une certaine « paix intérieure » pour le lire. Dans la lignée de Proust, c’est surtout de la contemplation et je n’ai pas souvent l’état d’esprit d’en lire alors que c’est très reposant.



Le livre est une lettre d’un père adressé à son fils. Le couple parental à près de quarante ans d’écart et le père approche les 80 ans, il sent qu’il ne tiendra pas plusieurs années encore et décide d’écrire à son fils (7 ans), tout ce qu’il n’aura pas pu lui dire ou lui enseigner.



Il lui raconte sa généalogie, il parle de Dieu (il est révérend), raconte sa vie précédant la rencontre avec sa mère (How I met your mother en moins de 400 pages), son amitié avec le pasteur du village et quelques notions d’histoire où l’on parle un peu plus de guerres abolitionnistes que des deux guerres mondiales ce qui donne l’impression étrange qu’elle n’ont pas encore eu lieu. Pourtant cette lettre est écrite en 1956 et nous sommes dans la petite campagne américaine, ce qui peut expliquer ce décalage…



Cette lettre est comme une longue méditation, des pensées du révérend qui divaguent pendant qu’il écrit à son fils, qu’il veut tout lui dire, tout lui écrire et qui se rend compte qu’avec toute la volonté du monde il ne pourra pas réussir.



Le rapport à la religion ne m’a pas dérangé, je ne suis pas très portée sur la question, mais de voir quelqu’un d’aussi impliqué qu’un révérend en parler de manière aussi douce, cela aide à se détendre un peu. Il cherche toujours à être une meilleure personne, à donner aux autres et surtout à pardonner. Il est très compréhensif et se sert de la Bible pour montrer l’exemple et non pas donner des leçons (m’voyez?). Sa façon de travailler les sermons m’a impressionné et j’ai trouvé ça très intéressant. Ces moments rajoutent juste de la douceur au livre.



J’ai beaucoup aimé ce roman, même s’il était contemplatif. J’ai pu le lire parce que j’étais en vacances je pense. Je n’étais pas pressée par d’autres lectures, j’ai pris le temps. Je pense donc que c’est un bon roman de vacances quand on veut apprécier le moment présent !



Il y a deux autres tomes dans cette saga, le deuxième se concentre sur la famille ami du pasteur et le troisième sur la mère, son passé, car ce n’est pas évoqué dans le livre.
Lien : https://wordpress.com/post/l..
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Gilead

Une bulle passe devant la fenêtre. John Ames se penche et voit son épouse et son fils. Lila porte sa robe

bleue, l’autre sa chemise rouge. Ils ont tous deux les yeux trop rivés sur le chat pour contempler les

conséquences célestes de leurs actions ici-bas.

Petit fils et fils de pasteur, pasteur lui-même, John entreprend l’écriture d’une longue lettre en forme de

testament à l’attention de son jeune fils. Plongeant dans ses souvenirs, il évoque l’épopée de son enfance,

lorsque son père voulut lui faire découvrir la tombe de son grand-père, loin dans dans le Kensas. Ouvrant ses

vielles malles, il relit ses anciens sermons. Et, toujours, il revient sur son amitié avec Boughton et sur l’amour

quasi miraculeux qui est venu le rejoindre dans son âge avancé.

Ce que j’en pense

A Gilead, petit bourg de l’Iowa, les souvenirs volent dans le désordre, comme les bulles soufflées par l’enfant,

l’un faisant revenir l’autre dans un fil interrompu. Le pasteur regarde sa vie passée avec un peu de nostalgie et

pas mal d’autodérision. Parcourant toute la première moitié du XX° siècle, le tout fourmille d’anecdotes

soupoudrées de quelques leçons de vie et de considérations théologiques délivrées sans prétention.

Un livre plein de saveur, avec des personnages attachants et finement analysés. Ceux qui auront aimé

aimeront aussi « Lila ».
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Gilead

Marylinne Robinson n'écrit pas de page turner, pas de crimes, pas de violence, et tout se déroule à Gilead, petite ville de l'Iowa, dans les années 50 pour le présent. Le révérend John Ames sent que sa santé et son énergie déclinent, et il écrit une longue lettre à son fils âgé de sept ans, qu'il lira après sa mort, lorsqu'il le désirera. Il lui parle de son histoire d'amour avec son épouse, mère du petit, de ses propres parents et grands parents. Un père et un grand père révérends eux-aussi, ainsi que Broughton son ami d'enfance, toujours à Gilead, dont le fils Jack lui a causé bien des soucis.



On l'aura compris, vu le nombre de révérends là-dedans (j'ignore d'ailleurs de quelle dénomination, on baptise les nouveaux-nés, ça j'en suis sûre), le spirituel occupe une grande place. Mais John Ames médite plus qu'il ne prêche le lecteur, remise en cause et introspection sont toujours présents. Le personnage le plus intéressant est Jack, et sa relation avec John, celle d'un fils et d'un père finalement. Les maîtres mots sont grâce et pardon, ce qui ne peut faire de mal dans une lecture.



Hé oui, ça peut rebuter les lecteurs, un léger trop plein de religieux, mais c'est écrit avec tellement de finesse et de délicatesse, tellement intelligent et bien exprimé, que je place cet auteur très-haut.



"Si tu fais face à l'insulte ou à l'hostilité, ta première envie sera de répliquer sur le même terrain. Mais si tu te dis quelque chose comme: Me voici en présence d'un émissaire envoyé par le Seigneur, et il y a pour moi un profit à retirer, en premier lieu l'occasion de faire preuve de ma foi, la chance de montrer que je participe, ne serait-ce qu'à un faible degré, à la grâce qui m'a sauvé, alors tu es libre d'agir différemment de ce que les circonstances semblent dicter. "



"Il est rare, assurément, de subir une offense qui ne soit pas l'écho d'offenses que l'on a soi-même commises. Cela dit, je ne sais dans quelle mesure en avoir conscience peut nous aider quand il s'agit de faire face à la difficulté concrète de contrôler sa colère. Je n'ai pas non plus trouvé le moyen d'appliquer le raisonnement en question aux circonstances actuelles, bien que je n'aie pas abandonné tout effort pour y parvenir."



"Il y a comme un miroitement dans les cheveux d'un enfant, au soleil. On y distingue certaines de couleurs de l'arc-en-ciel, de petits rayons de lumière douce qui ont les mêmes teintes que celles qu'on voit parfois dans la rosée. On les trouve dans les pétales de fleurs, et sur la peau des enfants."
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Jack



Jack est un personnage assez énigmatique, ancien alcoolique. Il lutte encore avec ses démons. Il habite tantôt à l'hôtel, tantôt dans la rue, selon l’argent qu’il a en poche.

Il courtise Della durant des rendez-vous ou au cours de rencontres qu’il provoque notamment en lui rendant des livres qu’elle lui a prêtés. Seulement Della est une femme de couleur alors que Jack est blanc. On est dans le sud des Etats-Unis après la deuxième guerre mondiale. Même leurs balades sont très mal vues. La famille de Della est également très hostile à leur relation.

Le roman regroupe leurs conversations sur les livres, leur vision de la vie, de la religion. Le thème de la religion est très prononcé. Ils sont tous les deux enfants de pasteur. Il y a une sorte de jeu de séduction également, de l’humour, beaucoup de tendresse, de retenu et de l’amour.

En dehors de leur rencontre, c’est Jack qu’on suit. Jack qui tente de trouver et garder du travail, de se mettre en sécurité. Jack est un personnage touchant, intriguant qui s’ancre durant la lecture tant on l’accompagne dans ses pensées, ses remises en question.

C’est une lecture très dense, qui demande de l’attention mais cela pour capter toute la beauté des tournures et des dialogues. Il y a quelque chose d'envoûtant grâce aux réflexions spirituelles et littéraires.

C’est une lecture qui se mérite, une lecture prenante et non celle de celles qui sont haletantes, qu’on dévore. Mais une lecture qui vous captive par la finesse du style, la beauté des personnages, l'atmosphère qui s'apparente à un recueillement.

Une très belle rencontre avec la plume de l’autrice.

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