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Critiques de Mario Alonso (35)
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Watergang

Mario Alonso est un écrivain de langue française et Watergang est son premier roman.

Hé bien voilà un premier roman très surprenant ! C’est un roman choral bien sûr puisque tous les intervenants s’expriment à tour de rôle, même si la plus belle part est réservée à Paul, un jeune garçon de douze ans. Mais je dirais qu’il est bien plus que ça encore car même les éléments naturels ou les objets prennent la parole pour dessiner mieux encore les personnages et les évènements. C’est troublant et un peu magique. On se sent dans une autre dimension. On se sent ailleurs. Et cette sensation est très clairement décrite et ressentie par les magnifiques descriptions de ce fameux watergang.

Watergang kesako ? C’est un canal, un fossé en bordure d'un polder ou d'un chemin.





Paul est un garçon particulier. Il ne mange presque rien, ne pèse presque rien, ne pleure jamais, parle peu mais écrit. Des mots, des bouts de phrases, des listes dans des petits carnets noirs qu’il achète sous blister par série de cinq. Et il écrit de toutes les couleurs dans ses petits cahiers noirs. Paul voudrait devenir écrivain. Plus tard. A treize ans. Et il aimerait aussi partir en Argentine.

En attendant, il court partout et arpente sans cesse les polders. La solitude ne l’effraie pas. Il se parle et écrit. Il pense aussi à son père, parti de l’autre côté de la mer poursuivre sa vie avec une autre en Angleterre. Quelquefois il reçoit une lettre de l’absent. Il pense aussi à sa soeur, un peu plus âgée et déjà enceinte...

Par ses réflexions, Paul nous permet de découvrir tout ce qui constitue Middelbourg, le village qu’il habite, mais aussi tous les habitants et leurs difficultés au quotidien.

C’est doux et triste. Emouvant aussi. Mais c’est surtout d’une poésie légère et nimbée d’une aura magique. Un voyage au coeur d’un paysage.

Paul, un feu follet traversant le watergang. Un roman à découvrir !



Et moi je remercie le libraire (une petite librairie itinérante « Le serpent d’étoiles », croisée sur un marché en Charente maritime) qui a su si bien me parler de ce premier roman tendre et dur paru aux éditions Tripode.

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Watergang

Je suis la lectrice. La lectrice de ce roman paysage. Où chacun vient à son tour raconter son histoire. Créer du lien avec les autres personnages. Ajouter sa pièce à l’immense puzzle. Au roman qui prend naissance sous nos yeux. C’est la première fois que j’assiste à la naissance d’un roman. Là en direct. Sous mes yeux. Sensation étrange. Sensation troublante. Avec cette impression d’y être moi aussi pour quelque chose dans cette naissance.



Je suis la lectrice de ce roman-paysage. Paysage de mon pays. Pays entre terre et eau. Entre terre et mer. Pays de basses terres. Avec pour seul forêt un magnolia perdu dans la lande. Où la terre se noie dans la mer. Où on ne quitte jamais vraiment la mer. Elle est à nos pieds. Elle contraint nos mouvements. Elle restreint nos ambitions. Elle est dans l’air. Elle imprègne nos poumons. Elle nous envahit jusque dans nos rêves.



Je suis la lectrice. Je me confonds dans cet univers d’eau. Une eau douce et calme. Elle m’a ballotée au rythme des marées. Allées et venues. Comme une respiration. Elle m’a bercée aussi, cette eau verte. Et pourtant sournoise. Et pourtant intranquille. Une menace lancinante. Un trop-plein que je pressentais. Prêt à nous submerger. À apporter la mort.



Je suis la lectrice avec un COUP AU CŒUR INDENIABLE. Et un de plus avec pour décor l’eau. Après ultramarins. Après la comtesse des digues. Après un corps tropical. Après s’en aller. Après Mahmoud ou la montée des eaux. Une année humide, pour moi.

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Watergang

« Mon roman déplaira. Parce qu’il renverra chacun à sa propre impuissance, mais tout le monde se l’arrachera, parce que le monde est ainsi fait, on voudra le lire ».



J’ai voulu moi aussi lire Watergang de Mario Alonso et il n’a pas mis longtemps à me renvoyer à ma propre impuissance de lecteur limité. Lecteur curieux, certes. Mais limité, dès lors qu’il s’agit de s’attaquer aux univers qui s’évadent dans les limbes de la poésie et de l’imaginaire.



Roman choral où les narrateurs se dédoublent, où la nature comme les objets prennent leur tour pour s’exprimer et où la construction s’affranchit des codes, j’ai traversé Watergang sans déplaisir tellement la langue y est belle. Mais aussi avec cette impression bizarre de rester au bord de ces polders qui servent de décor au livre, spectateur de ma lecture.



J’ai lu et vu Paul et parfois Jan, 12 ans, taiseux libre qui court, pense et écrit, concentrant dans l’acte créatif l’intensité des sentiments qui bouillonnent en lui. J’ai lu et vu Kim et parfois Birgit, sa sœur enceinte qui forme avec lui une fratrie aux liens si enviables.



J’ai lu et vu Julia et Julia, à moins que ce ne soit Super, mère et belle-mère toutes deux absentes même si l’une vit sous le même toit. Et aussi Jens, le père. Et aussi Lucien et John, bébé à naître qui annonce le tournant des jours nouveaux.



J’ai lu et vu la fureur qui agite constamment le cerveau du jeune Paul, juste apaisée par ses courses en pleine nature dans le watergang qui canalisent sa volonté créatrice. J’ai lu et vu une histoire familiale simple et cruellement banale, où les enfants tentent par des voies différentes de trouver leur voie dans un monde qui ne les attend pas.



Avec de temps en temps, quelques fulgurances d’amour qui émergent sans prévenir : « Viens près de moi. Dis-leur que je suis encore ta mère et que l’on va s’aider, toi et moi, qu’on n’a besoin de personne. Que ce sont les bêtes qu’on soigne, pas les humains, les humains, on les aime ».



Un livre refermé en pleine conscience d’être passé à côté, mais rassuré par la certitude qu’il plaira à beaucoup…
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Watergang

Watergang est un premier roman original et déroutant.

Par la forme de son roman Mario Alonso nous déconcerte. Le titre du chapitre nous indique qui sera le narrateur des quelques pages qui vont suivre. Toujours des chapitres courts.

Donc nous connaissons le narrateur pour chaque chapitre. Quand le chapitre a pour titre Kim, Paul, Julia , Jens, John on est dans un univers connu.

Par contre quand le narrateur devient Middelbourg, roman, action, Nous, lande ou canal, on rentre dans un autre monde.

Et c'est là, toute la réussite de se premier roman.

Marion Alonso nous invite à prendre un tout. Autour des personnages le lieu du Watergang est primordial; dédale de fossés et d'ouvrages de drainage du polder



Entre polders et canaux la petite ville de Middelbourg rêve d'ailleurs. Un ailleurs que l'on peut deviner : les côtes anglaises.

Dans cette petite ville, un garçon de 12 ans : Paul. Il vit avec sa mère divorcée et qui travaille dans un supermarché. Il a une grande sœur qui est enceinte.

Milieu social simple. Des vies un peu esquintées.

Et dans cette grisaille, les rêves de Paul : il veut devenir écrivain. Il noircit des cahiers en courant le Watergang.

En faisant parler les personnages et les lieux , Mario Alonso crée une atmosphère naturaliste proche du cinéma des années 50.

Chacun est en recherche d'identité, de reconnaissance.

Est il possible de s'évader du polder, du Watergang. Ce polder, sous le niveau de la mer, entouré de digues. Les côtes anglaises sont elles un mirage. Ou peut on espérer, envisager une autre vie.

L'auteur esquisse des réponses.

La plus originale : les changements d'identité . Paul devient Jan quand il se voit écrivain. Kim devient Birgit pour Paul. Julia la maman devient Super.

Ces personnages pour lesquels l'auteur a une tendresse particulière. Tendresse qu'il nous transmet pour faire de ce premier roman une réussite



"Dans sa tête il y a du vent qui se forme et qui a besoin d'un nouveau couloir pour circuler. Je ne fais qu'exprimer avec des mots ce que son corps exprime pendant son sommeil. Et ce que son corps dit Jens le pense " ( page 221 )
Lien : http://auxventsdesmots.fr
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Watergang

GROS,GROS COUP DE COEUR,



Étrange, déconcertant, inclassable,mais d' une réelle beauté, enveloppé de poésie.

Très embarrassée pour vous parler de ce 1er roman. Je n'arrive pas à mettre des mots sur mon ressenti, la dernière page tournée et je suis " groggy "!

Roman choral ,où de courts chapitres nous présentent un à un les personnages,et où par métaphore, les objets la nature ,le pays nous parlent aussi,très beaux passages poétiques.

Le personnage principal se nomme Paul,drôle de petit bonhomme de treize ans qui écrit tout le temps dans des carnets noirs où qu'il soit,en courant le long du watergang( canal)ou dans son village à Middelbourg ,dans le pays Néerlandais.

1er chapitre:"PAUL

"J'écrirai mon premier roman à treize ans.Treize ça porte bonheur...."

2 ,KIM

" Je m'appelle Kim j'habite Middelbourg je suis enceinte et je partage ma chambre avec Paul.Paul m'appelle Birgit, mais bon ,Paul est un peu spécial,on ne va pas commencer avec ça.....

Et tout le roman est construit de cette façon ,c'est un style direct et en même temps il y a tant de poésie dans les descriptions de la nature ,que tout est estompé.

Nous suivons en spectateur,chaque personnage à pas feutrés en faisant attention de ne pas faire de bruit.

Une lecture apaisante mais pas de la même manière qu'Haruki Murakami. On ressent une impression de plénitude ,de calme,de douceur et de rêverie.Une histoire que je ne vous dévoilerai pas car pour moi ,elle passe au second plan ,tant j'ai été happée par l'atmosphère de ce roman.Étrangement par le choix des mots la nature est liée à l'âme des personnages.Un roman intimiste ,hors -norme,où chacun retrouve une part de lui-même et où les liens tissés entre les personnages et les paysages se fondent et ne font qu'un ,le tout porté par une écriture magnifique.A recommander chaleureusement.

Rédigé sur le nocturne n° 2 de Chopin.⭐⭐⭐⭐⭐

Lecture de ce roman,toujours dans le cadre de : terre de paroles ,1er roman.
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Watergang

Le cadre est original, un polder, une parcelle de terre trop proche de la mer pour s’y rêver naufragé volontaire. Un entre-deux, une hésitation, une indécision que partagent les protagonistes de ce roman, embourbés dans leurs quotidiens limitrophes.

L’originalité de ce roman tient à sa forme chorale, une histoire un peu confuse, vue non seulement des personnages mais aussi des paysages. La lande, la ville, le quartier et le canal donnent leur avis, jugent l’errance des habitants qui les ont colonisés.

Pour évoquer ces terres en pointillés, l’auteur emploie des phrases courtes et nerveuses. Il y a du génie dans les tournures (« Dieu est comme mon père, il m’aime mais de loin ») et de la poésie dans le récit (pages 29, 165).

Il y a aussi chez l’auteur la volonté de mettre en abyme (p151), de faire de la mer du Nord le miroir de ces existences bancales, au point d’epmbrouiller le lecteur, de l’égarer sur une péninsule qu’annonce un glorieux promontoire et qu’achèvent des sables mouvants.

La force des personnages est inégale. Paul, le héros, surnage au milieu de ces rôles secondaires dont l’intérêt n’est pas flagrant.

Un premier roman prometteur dans le style et l’intention : surprendre avec l’essentiel. Mais le sentiment d’être passée à côté du nouveau « Trainspotting » ne m’as jamais quitté.

Bilan : 🌹🔪

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Watergang

Un premier roman aux éditions Tripode, doté d'une belle couverture (reproduction d'une huile sur toile de Velkovska), parlant de la vie dans les polders : l'ensemble était très alléchant.

Le roman dont le narrateur principal est Paul, âgé de 12 ans, laisse aussi la parole à d'autres personnages: la mère, la sœur, le père de Paul, les doubles qu'il invente ou encore la nature, les carnets d'écriture. Bien que ces différentes narrations soient originales, je n'ai pas été emportée par l' histoire de cette famille. Paul est un adolescent singulier, solitaire, rêveur. Il s'imagine écrivain. Sa mère dépressive travaille dans une supérette, sa sœur est une jeune fille mère. Le père est parti vivre il y a longtemps en Angleterre. Une histoire banale. Les visions sont parfois poétiques mais ne m'ont pas transportée.
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Watergang

J'étais en stage en librairie quand ce titre est sorti et j'ai immédiatement été séduit par la peinture reproduite en couverture (Mer Baltique, Natalie Levkovska) et par ce titre énigmatique. C'est quasiment sur une confiance aveugle faite aux choix éditoriaux du Tripode que j'ai décidé de me laisser emporter par cette vague.



Et on va se le dire tout de suite, c'était merveilleux.



Mario Alonso nous emmène à Middelbourg, on imagine que c'est en Scandinavie, dans ces polders sillonnés de watergang, ces canaux qu'on appelle par chez moi des étiers. On rencontre Paul, un garçon différent, pas encore treize ans mais des idées bien arrêtées, un garçon résolument à part, hors des normes, mais particulièrement attachant.



Paul vit avec sa sœur Kim qui attend un bébé, et sa mère Julia qui travaille à la supérette du coin. Son père vit désormais de l'autre côté de cette mer, en Angleterre, avec une autre Julia. À l'occasion de l'arrivée du bébé, les équilibres déjà précaires vont être bouleversés et Mario Alonso fera se confier tour à tour les membres de cette famille, réels, imaginaires ou futurs, les objets comme les lieux, comme autant de témoins qui nous offrent leur vision des remous que traverse la famille.



Alors oui, bien sûr, c'est un premier roman atypique à bien des égards, on pourrait être déstabilisé ou simplement s'interroger sur la forme narrative, mais en réalité on est transporté par la beauté d'une plume pleine d'humanité, par ces pages qui chantent comme de la poésie : c'est beau, c'est magnifique même, et c'est pourtant si simple. Ne le manquez pas !
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Watergang

Waterbang c'est une histoire que raconte Paul, douze ans. Un jour il sera écrivain il en est certain. En attendant il raconte sa famille, et sœur adolescente enceinte. Mère dépressive, père absent qui vit une nouvelle histoire d'amour loin d'eux. Dans ce roman ils sont beaucoup à prendre la parole, même la lande ou le canal, ces lieux qui entourent cette famille d'une tristesse poissarde. On s'y perd un peu dans les personnages, surtout que Paul change leur nom. La mère c'est Super, elle si effacée - et dépassée.

Tout le long du roman je me suis demandée si Kim était vraiment enceinte.



"Et toi Jeroen, qui es-tu donc Jeroen? Que viens-tu faire dans cette histoire? "



C'est un peu la question que l'on se pose, devant les divers protagonistes qui prennent la parole dans ces différents brefs chapitres. J'avais commencé la lecture avec enthousiasme, me disant que j'allais me régaler. Et puis peu à peu cela se délite. Il y a des fulgurances d'écriture, des phrases qui font mouches et puis un léger ennui. Où est l'histoire? L'auteur nous balade un peu. Dommage car il y a un vrai potentiel dans l'écriture de cet auteur dont c'est le premier roman.

Un avis en demi-teinte mais Paul fait mouche du haut de ses douze ans il nous bouscule un peu et cela donne une cohérence à ce Watergang si mystérieux.

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Watergang

L'entame de ce roman hors-norme n'est pas aisée, elle demande une attention particulière.

Il faut se poser, appréhender les mots et le style, faire place aux différents personnages.

Une fois installé dans la lecture, on lit et on découvre un petit bijou.

Emporté dans un paysage magnifique qui est l'essence même du livre, notre

compagnon de lecture qu'on a aucune envie de lâcher.



C'est un premier roman qui a obtenu le "prix Première" de la RTBF en Belgique.

C'est l'histoire de Paul, gamin d'une douzaine d'années qui vit à Middelbourg, village perdu dans les "Polders", terres conquises sur la mer en Belgique et aux Pays-Bas.

Il vit une situation familiale tendue et banale.

Il habite ce territoire précaire et remodelé par les hommes, il observe et rempli des carnets de ses réflexions en fonction de son imaginaire fertile.

Il veut devenir écrivain, son oeuvre en gestation construit ce récit.

Roman paysage comme le nomme l'auteur.

Photographe au départ, il parcourt ce lieu unique de terre et de bras de mer

sans arriver à capter dans ses photos les émotions ressenties sur le terrain.

Il décide d'en tirer une histoire, une écriture.

On sent qu'il aime ses personnages crées en fonction de ses visions naturels des "Polders".

Le résultat est empli de douceur, de fluidité et le milieu naturel joue un véritable rôle dans ses lumières et couleurs changeantes des terres nimbées d'eau.

c'est une oeuvre d'art, il suffit de regarder la couverture.

Langage travaillé à partir de très peu de choses, une écriture de mots forts.

Auteur libre et hors du temps.

Entrons dans la beauté du monde et contemplons.





















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Watergang

Un livre atypique, un roman choral, une narration totalement différente de ce qu’on lit habituellement.



Les chapitres sont courts, les titres présentent un protagoniste : d’abord Paul, presque 13 ans, le personnage principal mais on aura aussi le point de vue de sa sœur Kim, de son enfant à naître, leur mère mais aussi du rose, de la correspondance, de Midlebourg… bref, des points de vue de choses ou d’endroits.



Le style est simple mais pas simpliste et rempli de poésie, de douceur par moment mais aussi de tristesse.



Un livre complètement atypique, impossible à résumer car il n’y a pas d’histoire proprement dite mais plutôt des petits bouts de vie qui forment une sorte de trame.



C’est un premier roman à découvrir .
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Watergang

Une jolie couverture pour un premier roman plein de charme.Il nous fait découvrir un aspect peu connu de paysage: polders et watergang, univers néerlandais. Petit village perdu dans les polders.

Roman choral dont le personnage principal est Paul, 12 ans, 1 mètre 36, 27 kilos, ce qui lui permet de courir très vite; il rêve beaucoup et surtout de devenir écrivain, il récolte des notes pour son premier roman qu'il écrira à 13 ans. Il parle peu car il réserve les mots pour son roman.Son père est parti refaire sa vie en Grande-Bretagne..Sa mère, divorcée donc, travaille dans un petit supermarché.

Kim que son frère appelle Birgit partage sa chambre avec Paul qui dort les yeux ouverts; elle est très jeune mais déjà enceinte d'un petit ami Jeroen qui n'assure pas. Elle a beaucoup de copines que Paul juge idiotes.

Autre personnage inattendu: le polder qui souligne la détermination de Paul et ses courses quotidiennes.

Paul voudrait qu'on prénomme le bébé John, ça évoque les Beatles.

Kim exprime son besoin des autres: sa mère, ses copines. Elle parle de son frère qui n'a pas peur de se retrouver seul au monde et qui passe beaucoup de temps à errer dans les marais. Birgit s'exprime même si elle ne sort que de l'imagination de Paul.

Jimmy tient le Holy Hour où les jeunes se retrouvent pour boire et fumer des joints),Paul y va aussi mais ne dit rien.



Comme au polder, Paul donne la parole au village de Middelbourg , construit par les hommes contre le vent et la mer, les maisons ne s'élèvent pas plus qu'un "homme monté sur un cheval".

Vient Julia, celle avec qui vit le père, Jens.

Ensuite c'est la mère que Paul appelle Super (elle s'appelle Julia comme l'autre) elle se dit être femme sans histoire qui fait tout ce que Paul lui demande. Elle n'aime pas les polders: tout est plat, venteux, sans couleur.Jan apparaît, encore fictif. Action a aussi la parole pour dire que Paul ne l'aime pas.

Le bébé s'exprime, il s'appelle Lucien mais Paul préfère John. Paul est comme un frère, il écrira des livres qui ne raconteront pas le vie à Middelbourg. " il nous fera simplement parler à tour de rôle et ce sera suffisant.

la couleur rose parle aussi: elle est partout alors que le jaune est proscrit.

Les enfants s'expriment: ils sont le Nous.jeunesse éternelle qui n'a jamais assez d'espace..

Jan, le double de Paul, raconte sa vie dans un livre, le premier." Je tiens en trois lettres. Je suis grand car je n'existe pas.Je peux tout car je ne suis rien. Je me promène et j'attends le bon vouloir de mon metteur en scène"

Le canal parle aussi: des moulins inactifs, des digues, des transborders; le canal va tout droit vers la mer.

Un personnage de plus Zac copain de Paul tant qu'ils étaient dans la même classe.; il leur arrivait de faire des bêtises ou de refaire le monde.

Enfin Lucien est né; le père de Kim a téléphoné.

Parole au carnet noir, un de ceux que Paul couvre de mots.

Encore un nouveau personnage (je ne les ai pas comptés); c'est Tobias, le patron du supermarché, il était copain avec Jens autrefois, là il est amoureux de Super.

Jens écrit parfois à son ex et aux enfants: chacun sa lettre...là il demande aux enfants de venir en Angleterre avec Lucien mais Super exige qu'un homme les accompagne: ce sera Jimmy, le patron du Holy Hour, Jeroen se joint à eux. .ce sont les retrouvailles avec le père et la rencontre avec Julia. Paul est captivé par les chiens.

Pendant ce temps Tobias fait la cour à Super.

Il y a encore le flirt de Paul et de Lieve: on n'apprendra pas grand-chose sauf qu'il fait l'amour avant d'avoir 13 ans et il y a le bref enlèvement de Lucien par Super qui est allée voir Julia, sur un coup de folie.

Décousu mon propos? C'est qu'il est proche de la construction du roman ou de l'absence de construction voulue par l'auteur: ce sont des notes au fil du temps avec peu de retours en arrière; c'est un livre en chantier que Paul achèvera ou pas...Les chapitres sont très courts. Paul est au centre, les autres ont moins de densité; le style est sobre, souvent poétique quand il s'agit du paysage, il y a un peu d'humour mais surtout de la douceur; c'est un roman original qui fait du bien car il nous tient à distance du monde tel que nous le vivons en ce moment.



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Lignes de flottaison

Ce livre est composé, principalement, de jeux de mots, dont certains sont pertinents, amusants, poétiques ou critiques.



2 exemples :

"Dieu ne nous a pas créés,il a juste cru en nous. Dommage."

"Une intelligence dépourvue de sensibilité est comme une fenêtre que l'on a condamnée."



Je recommande, c'est court à lire, on en regarde quelques uns deci delà, quand on a cinq minutes ou entre deux romans, ça détend et c'est sympa.
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Bandes réfléchissantes

Je voudrais pouvoir écrire comme Voltaire" à ma honte, j'aime ces petits chapitres qui ne fatiguent pas l'esprit" mais non, ce genre de truc ne me séduit pas tellement: c'est tellement inégal.

"l'antilope est le plus beau des poissons" ??

mais parfois poétique: "les bras sont les plus belles parenthèses que je connaisse"

parfois peu compréhensibles: "La mère est une dislocation, c'est à dire un défaut linéaire correspondant à une discontinuité dans l'organisation de la structure cristalline."

Certains m'ont fait rire, d'autres m'ont laissée de marbre.

Avis mitigé donc (je vais relire son roman pour me consoler)

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Watergang

Paul est ce genre de personnage qu’on ne veut pas et surtout qu’on ne peut pas quitter totalement. On s’attache à lui dès les premières lignes, on se surprend très vite à courir avec lui dans les polders.

Il a douze ans, pèse vingt sept kilos, il est rapide, rêveur et mutique, et pourtant il nous parle. Il est ce garçon pas comme les autres qui vous lance avec un aplomb indiscutable qu’à treize ans il écrira son premier roman. Alors pour le moment les mots il les garde, il parle peu, écrit beaucoup dans ses carnets remplis de bribes de vie, de personnages à façonner, de ses souffrances et ses bonheurs.



Et alors qu’on pense que le chemin se fera avec lui, le roman devient choral et déploie toutes les figures qui entourent Paul et agissent sur lui, sur son cœur, sur son imagination et ses apprentissages.

De sa sœur Kim qui l’admire tout simplement pour ce qu’il est, de sa mère Julia qui ne peut lui résister tant il a les yeux de son père, de ce père incarnant la déchirure familiale, des polders qui à eux seuls constituent un personnage essentiel du roman… et de toutes les autres voix résonnant en Paul, celles qu’il crée, celles qui l’animent, celles qui lui sont vitales et qui l’aident à grandir…



Car Paul est un peu comme les éphémères, il est parfois perdu la nuit dans les phares de la vie, d’ailleurs il dort les yeux ouverts, ne cessant jamais d’écrire et surtout de courir au milieu des polders- paysage aux inspirations infinies, comme une muse habillée d’un camaïeu de vert et de brun- la muse-paysage qui l’élève et le porte vers les degrés inatteignable des mots de l’écrivain.



Alors tout devient actant dans son roman, chacun devient tour à tour le narrateur, chacun se décrit, se définit, y compris Middelbourg, les carnets, les lettres, la lande, le roman lui-même, le rose porté par les filles, l’enfant à naître… Surprenant ? Déstabilisant ? pas vraiment car par-dessus tout cette choralité est belle, souvent émouvante et dit tellement de ce qu’est écrire, créer, bâtir des personnages, les faire vivre et les accorder à leur environnement.



C’est un roman comme une mise en abîme de l’écriture et de l’écrivain, imbriqué dans une véritable histoire de famille bancale mais qui tient bon.

C’est un roman où fourmillent les mille idées de Paul qu’il porte en lui, cherchant à prendre forme.

C’est un roman où on se sent bien parce qu’il est terriblement bien écrit, parce que les mots de Paul et de tous ses personnages deviennent nos bonheurs et nos souffrances et que c’est après tout, tout ce qu’on recherche dans la lecture : l’identification, la beauté remarquable des mots, l’émotion et la communion avec une nature du bout du monde.



Coup de cœur, vous l’aurez compris, pour ce nouveau titre du Tripode qui jamais ne me déçoivent.

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Watergang

"Watergang" est le premier roman de Mario Alonso. Je l'ai lu d'une traite, happée par le rythme, l'écriture, la construction, les personnages, l'originalité. J'ai vécu un moment hors du temps, perdue dans les polders autour de Middlebourg. Quelle aventure !



Le rythme de ce roman est calqué sur les pas de Paul, petit garçon de 12 ans, 1m36, 27 kilos et qui a décidé d'écrire son premier roman à 13 ans, c'est bientôt. Et Paul court, le long des canaux, au bord de l'eau. Et Paul raconte. Il raconte sa famille : sa mère "Super" – il l'appelle ainsi parce qu'elle est géniale et travaille dans une supérette – sa soeur Kim, qu'il appelle Birgit, mais aussi les amis, son père parti en Angleterre ou Julia sa compagne et les lieux qu'il aime. Et le "JE" de Paul devient multiple, pluriel, celui de ceux qui l'entourent et s'expriment les uns après les autres, se racontent et le racontent. Et puis des entités se dévoilent. Parlent alors "Action", "Canal", "Lande" ou encore "Carnet".



L'écriture est simple, enlevée, envoutante. L'auteur réussit parfaitement à se mettre à hauteur d'enfant. le style est sobre qui confine au minimalisme. La construction, elle, est aussi tarabiscotée que peut l'être l'esprit d'un enfant qui saute facilement du coq à l'âne. C'est ce qui fait son charme. Les personnages sont attachants, émouvants, à la fois forts et dotés de faiblesse, simples et en même temps complexes.



L'originalité de l'histoire, et l'écriture réunies m'ont complètement conquise.

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Watergang

Voici un roman choral où Paul, 13 ans, tient le rôle principal. Il décrit un pays de polders et de watergangs où il passe beaucoup de temps. Peu à peu, au fil des chapitres très courts, chaque personnage apporte des précisions à l'histoire, montre sa sensibilité et tisse le roman. Le roman lui-même prend la parole ainsi que le village, les polders, le carnet de Paul etc...

Cela donne un écrit poétique où la forme est très importante, un puzzle de petites touches faisant un tout.

Une lecture très agréable.
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Watergang

Paul, 12 ans, est un enfant différent. Il ne pleure pas, ne rit pas, parle et mange très peu.

Il a pourtant une certitude : il écrira son premier roman à 13 ans. Il n'a donc pas de temps à perdre. Pour trouver l'inspiration, cette âme du Watergang court dans les polders, non loin de Middelbourg, la ville qui l'a vu naître. Il note ses impressions dans un carnet pour nourrir son livre qui fera de lui un écrivain célèbre sous le nom de Jan De Vaart, né « de père inconnu et de mère incertaine ».

Dans ce premier roman à plusieurs voix s'expriment les proches de Paul, mais aussi des personnages inventées, et même des objets : Kim, sa sœur qui attend son premier enfant ; Julia, la nouvelle compagne du père ; Super, surnom donné par Paul à sa mère, « une femme très ordinaire », comme elle se décrit ; Pol, le narrateur du livre de Paul ; Zac, son ex-meilleur ami ; Lucien, son neveu nouveau-né...

Dans ce chœur, la part belle est faite aux éléments naturels, et surtout à l'eau, témoins des errances du garçon.

J'ai un avis mitigé sur cette lecture. La singularité du début, l'idée d'un enfant qui veut écrire, m'avait vraiment donné envie de lire la suite mais j'ai été déçue, car je m'attendais à autre chose.

Le style n'est pas en cause. Au contraire, elle est une promesse pour la suite. Et il y de belles fulgurances poétiques, dans la lignée de l'auteur islandais Jon Kalman Stefansson.



EXTRAITS

Mon roman déplaira. Parce qu'il renverra chacun à sa propre impuissance, mais tout le monde se l'arrachera, parce que tout le monde est ainsi fait, on voudra le lire.

Que ce sont le bêtes qu'on soigne, pas les humains, les humains, on les aime.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Watergang

Paul est un garçon solitaire, peu bavard qui aime courir le long du watergang ( canal qui borde un polder). Quand il aura 13 ans, il sera écrivain. En attendant, il prépare son roman dans sa tête et prend des notes dans son carnet. Jan de Vaart, son nom de plume, sera la voix de chacun. La sienne d'abord mais aussi celle de sa mère Julia, ou Super, sa soeur aînée adolescente enceinte dont il se sent très proche et le bébé à naître, celle de leurs amis et de leur père qui les a abandonnés pour une autre Julia de l'autre côté de la mer. Son absence pèse lourd dans le coeur du petit garçon.

A ces voix humaines s'ajoutent celles de la nature qui l'environne ( Middelbourg ; canal ...) et celles de techniques narratives ( "action" "roman') ce qui fait toute l'originalité du livre.

Un premier roman empreint de tristesse mais ouvert sur des possibles plus heureux. De belles trouvailles poétiques et des personnages attachants : un écrivain prometteur !
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Watergang

Watergang

Mario Alonso

premier roman

Le Tripode, 2022, 221 p





Ce livre, offert par une amie de la belle-soeur de M. Alonso, a une couverture magnifique, qui est une caractéristique de la maison d'édition le Tripode.

C'est un roman original, voire étrange, à part, par ce qu'il raconte, le lieu de l'action (ou le manque d'action), le personnage principal, le style qui souffle poésie et magie. C'est un roman polyphonique, humains, objets, éléments, roman animiste alors?-abstractions, s'expriment tour à tour. Ces différents narrateurs éclairent par fragments le personnage de Paul. Les chapitres sont très courts. La lecture est très agréable. L'endroit, mouvant, est beau, et les personnages sont doux, dénués de violence.

Cela se passe à Middleburg,une petite ville où il n'y a pas grand-chose à faire, au milieu des polders, que Paul, le personnage principal, parcourt sans cesse, lui qui est un poids plume et a choisi de ne pas parler. C'est un garçon spécial, à part lui aussi, et c'est sans doute cette étrangeté qui le rend attirant, qui attire les filles particulièrement. Ses mots, il les réserve pour son livre qu'il écrira à 13 ans, c'est sûr, mais peut-on jamais être sûr de rien?- soit dans quelques mois, sous un pseudo. Il y donnera la parole à tout le monde. le livre qu'on est en train de lire, est donc le livre que Paul écrira. En attendant, il noircit des carnets remplis de listes et du mot Paul. Il vit avec sa mère divorcée, sa soeur, ado et enceinte, aux nombreuses copines qui ne jurent que par le rose, et dont le petit ami, père biologique, hésite à assumer ce rôle. Son père, à Paul, est parti en Angleterre vivre avec une autre qui a le même prénom que sa première femme, et tous deux attendent un heureux événement. le père leur adresse régulièrement des lettres respectives. Paul, à qui son père, traître d'un côté, manque, lit ses lettres dans le polder et les y enterre.

le polder remplit le corps, le coeur, et l'esprit de Paul. le watergang est un abri, un havre d'amour, un lieu d'attente aussi. C'est un beau paysage, terre imbibée d'eau qui marque une limite, avec ses reflets, ses lumières, ses ombres, ses couleurs, sa fausse horizontalité. Ce lieu, on peut le quitter, comme le père de Paul, ou bien y rester ou même y revenir. le polder serait en attendant un lieu de plénitude, mais il sera habité par une autre grâce qui l'élargira encore.

le polder n'est pas seul à avoir des reflets. le roman aussi a ses jeux de doubles, ses flous, ses dessous.

Bref, ce roman est un livre de poésie.

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