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Critiques de Marlen Haushofer (336)
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Le Mur invisible

Déjà c’est ultra satisfaisant de lire une relique mais lorsqu’il s’agit d’une excellente lecture en bonne compagnie c’est le tiercé gagnant.



Nous suivons ici une femme qui part en weekend dans les Alpes bavaroises dans le chalet de sa cousine et son mari un brin survivaliste.

Notre héroïne se réveille le lendemain de son arrivée, seule dans le chalet et découvre qu’un mur invisible la protège d’un monde où toute vie a disparu.



Aux cotés de ses animaux elle va alors s’organiser un quotidien au gré des saisons.

Le post-apocalyptique n’est présent que pour instaurer la condition de notre héroïne.



Cette femme nous narre ainsi sa survie avec une sincérité et des sentiments incroyables. J’ai finis par ne plus porter attention aux questions qui pouvaient me tarauder au début du récit « Quel est son prénom ? Pourquoi ce mur ? Qui a t-il au delà ? » Parce qu’en réalité l’autrice nous dépeint ici le rapport que l’Homme a avec la nature, quelle importance est-ce que nous lui donnons ?



Les seuls ingrédients de son bonheurs sont ses animaux et la nature qui l’entoure. Elle parvient à se battre pour elle, pour ses animaux, pour nourrir l'équilibre de ce bonheur fragile.



Il ne se passe pas grand chose, si ce n’est en réalité quasi rien dans ce roman et pourtant il s’en dégage une morale et une poésie que l’on retrouve rarement dans un roman. Là où certains auteurs s’essoufflent à nous faire ressentir un seul sentiment, ici Marlen Haushofer parvient à faire fleurir un flot d’émotions magnifique avec ces deux cents et quelques pages de nature writing.
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Le Mur invisible

Vous en avez marre de vos congénères ? Vous rêvez de tout plaquer pour aller vous ressourcer en montagne et vivre au rythme des saisons, avec pour seul compagnie des chèvres et des marmottes ? Alors Le mur invisible de Marlen Haushofer est fait pour vous ! Car c’est bien un retour à la Nature que vit l’héroïne de ce roman. Cependant, celui-ci lui est imposé et son quotidien relève davantage d’une âpre lutte pour la survie que d’une villégiature dans un chalet tout confort. Les travaux agricoles, le soin des bêtes avec lesquels elle vit dans une relation de co-dépendance, la naissance, la vie (brève) et la mort de ses compagnons à quatre pattes, la solitude et les pensées noires… Voilà ce qui constitue le quotidien de la narratrice.



L’histoire nous raconte donc l’aventure d’une femme dont on ignore le nom et qui se retrouve isolée en montagne, bloquée par un mur invisible qui l’empêche de sortir d’une certaine zone. Celle-ci est heureusement suffisamment vaste pour lui permettre de cultiver la terre, chasser, trouver du bois, de l’eau, etc. Elle dispose en outre d’un chalet qui lui assure une protection contre les intempéries. Au-delà du mur, tous les êtres vivants sont pétrifiés, morts. De son côté du mur, elle semble être la seule survivante de cette catastrophe dont l’origine n’est pas connue précisément mais qui semble avoir été causée par l’Homme.



Le récit est à la première personne puisque nous lisons directement le récit que cette femme a écrit, quelques années après le début de cette nouvelle vie. Elle raconte comment tout a commencé, comment elle a organisé sa vie dans la forêt et nous fait part de ses pensées et réflexions. Cet isolement forcé constitue à la fois une terrible épreuve et une forme de libération pour cette femme qui n’était pas heureuse dans son ancienne vie.



La narration alterne entre le présent de l’héroïne et le passé qu’elle raconte chronologiquement depuis l’apparition du mur. Ces sauts dans le temps génèrent des moments de tensions car elle révèle parfois des événements tragiques avant qu’ils ne soient arrivés. On se demande alors à quel instant cela va se produire (et dans quelles circonstances), ce qui fait monter la tension petit à petit. Mais ce n’est pas pour autant un livre à suspense. La plupart du récit est très calme, apaisant même, malgré la dureté du quotidien de l’héroïne.



Le roman est agréable à lire, la lecture est fluide et l’immersion est très bonne. Il est écrit d’un bloc, sans chapitre ni partie, à l’image du temps qui s’écoule sans interruption dans cette forêt, les jours, les semaines et les saisons se succédant sans rupture. Le style est assez sobre, il y a quelques passages plus poétiques que d’autres mais il s’agit dans l’ensemble d’une description assez factuelle des événements, y compris les plus tragiques.



Ce roman, très introspectif, ne plaira pas à tout le monde. Il ne s'y passe pas grand chose et en même temps il est incroyablement vivant, riche en instants uniques et en émotions. Il ne faut pas être allergique à la lenteur, la contemplation de la Nature et les réflexions la condition humaine. Mais pour celles et ceux qui, comme moi, peuvent apprécier ces choses-là, c'est un très beau roman qui fait vivre une expérience singulière. Dans la mesure du possible, je conseille de le lire d’une seule traite, sur un week-end ou une semaine de vacances où l’on peut se plonger entièrement dans cette ambiance et profiter de la solitude de ce monologue...
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Le Mur invisible

Amateurs de chapitres courts, de cliffhangers et de twists, passez votre chemin.

Dans ce roman, il ne se passe rien ou si peu. Il n’y a pas de chapitres, pas de logique chronologique, le texte démarre comme un roman d’anticipation post apocalyptique mais prend rapidement la forme d’un conte philosophique perspicace et authentique.

Ce roman écrit en 63, à une époque où le risque nucléaire est sans doute à son paroxysme, l’auteure s’imagine invitée dans une petite maison de chasse au pied des alpages autrichiens. Ses amis partis festoyer au village, elle reste seule dans la maison avec Lynx le chien. Au petit matin, un mur invisible les sépare des villages alentours, des gorges, et du reste du monde. De l’autre côté, la vie a subitement pris fin. La narratrice aura rapidement la preuve que ses amis, les voisins, ses deux filles, les animaux, les insectes, sont tous morts. L’espoir de croiser des survivants, ou même des ennemis qui auraient pu fonder le mur s’évanouit également, laissant place à tout le reste.

Il aurait été probablement plus simple de se tirer une balle mais la femme, par la force des choses, prend son destin en main et avec lui, celui des quelques animaux familiers qui l’accompagnent les deux années de cette narration.

C’est dans le dernier quart de ces deux ans que la femme entreprendra ce récit. Pas d’ordre chronologique, on passe d’une saison à l’autre, d’une expérience à l’autre, avec des retours, des bonds en avant, des parallèles, seule la présence ou non des animaux et leur mort annoncée nous permet de nous repérer. Technique un peu déroutante pour le lecteur puisque des noms inconnus apparaissent dont en comprendra les liens plus tard dans le récit, mais qui apporte spontanéité et authenticité à la narration.

Un récit magnifique d’une grande intelligence où tous les aspects, tous les détails, tous les obstacles, toutes les petites victoires sont d’un réalisme saisissant. La survie s’organise autour de l’essentiel. L’apparence, le consumérisme, les douceurs, les coutumes de l’époque, tout ce qui est superficiel n’a plus sa place. Un monde où la journée s’organise avec celle des corneilles, au rythme des saisons, un monde où l’on puise le juste nécessaire de la terre et où la nature s’impose, donne et reprend. Un monde dans lequel la tentation de procrastiner est un danger quotidien, où il serait pourtant facile de sombrer du côté sauvage du règne animal.

Pas de chapitres, des journées aux allures redondantes mais où chaque pensée, chaque introspection nous poussent un peu plus dans les nôtres.

Merci Céc de cette découverte, je serais passée à côté de ce récit. Mais tu as raison, ce n’est pas seulement un roman SF d’anticipation, il n’en est que le point de départ, le parti pris philosophique est touchant. Un récit contemplatif dont l’écriture m’a parfois émue. J’y ai aussi vu un texte résolument féministe, et si la fin dont la porte entrouverte laisse quelques points d’interrogation quant à l’avenir de cette femme et de ses compagnons à 4 pattes, j’ai aimé y lire entre les lignes et y décrypter le symbole d’un avenir matriarcal.
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Le Mur invisible

"Je peux me permettre d'écrire la vérité, tous ceux à qui j'ai menti pendant ma vie sont morts."



Une femme d'une quarantaine d'années, la narratrice, se retrouve seule au monde dans un chalet des Alpes autrichiennes. Le roman est paru en 1963, à une époque où on craignait une guerre atomique. Marlen Haushofer a imaginé qu'une arme nouvelle avait pétrifié tous les êtres vivants, hommes et bêtes, sauf à l'intérieur d'un assez vaste périmètre délimité par un mur invisible. C'est là que se trouvait la narratrice quand la catastrophe est survenue. L'événement s'est déroulé dans la nuit. Au matin elle constate la situation. L'objet du roman n'est pas comment on en est arrivé là mais comment elle va y faire face.



Deux ans et demi après le début de son enfermement, la narratrice décide de mettre par écrit son histoire. On ne saura jamais son nom. Elle raconte comment elle a organisé sa vie avec un chien, une vache et un chat. Le bois à couper pour la cuisine et le chauffage -à cette altitude, il peut neiger jusqu'en mai-, la recherche de nourriture : chasse, pêche, agriculture, cueillette. C'est un labeur quasi permanent et qu'elle apprécie car il l'empêche d'être trop tourmentée par ses pensées. Les soins aux animaux sont aussi un bon dérivatif. Des être vivants dépendent d'elle et cela l'oblige à aller de l'avant.



Si le roman est un récit de vie en Robinson c'est surtout une réflexion sur le sens de la vie, la condition humaine, la condition féminine, la relation des êtres humains à la nature et aux animaux.



Je comprends que cette femme s'est souvent sentie contrainte dans ses relations aux autres, aux hommes notamment et que la situation est, d'une certaine façon, une libération pour elle. Enfin elle peut cesser de se conformer à ce que la société attendait d'elle et devenir elle-même. La transformation est douloureuse mais au moment où elle se met à écrire, elle constate le changement et s'en satisfait.



J'ai beaucoup apprécié ce roman que j'ai trouvé excellent. Je suis très admirative du travail de Marlen Haushofer, une autrice que je ne connaissais pas. C'est une lecture pas toujours gaie mais qui donne vraiment à réfléchir.
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Dans la mansarde

Une ville d’Autriche-1967.

Une femme reçoit chaque jour durant une semaine son journal intime rédigé durant une période où elle était sourde, vivait recluse et éloignée de sa famille.

Après avoir « le mur » qui fut une véritable révélation pour moi en 2020, je me suis plongé avec envie dans ce livre.

On y retrouve ses thèmes de prédilection : la nature, la solitude, les incapacités des êtres à communiquer.

Chaque personnage vit dans son monde et il y quasi aucun échange entre eux.

La surdité de l’héroïne est le symbole (apparent) de cet isolement

Il ne passe quasiment rien dans ce livre, excepté des petits évènements de la vie quotidienne mais c’est tout Le talent est de Marlen Haushofer de nous captiver au-delà de cette banalité et de cette noirceur du quotidien.

On s’attache en effet à la narratrice qui s’interroge sur les autres et sur elle-même. Les différents portraits des personnages sont très cinglants (avec parfois une touche d’humour) mais elle désamorce toute méchanceté par une lucidité sur elle-même.

Ce roman est d’une criante actualité dans une société où les (vrais) échanges diminuent proportionnellement aux moyens de communications. La personne sourde est finalement celle qui communique le plus avec le monde extérieur car elle met en situation de comprendre les autres.

Ce livre de M. Haushofer m’a touché car elle arrive à mettre en situation des sujets tels que le rapport à l’autre ou la société de consommation dans le cadre d’un quotidien qui pourrait être le nôtre... J’aime cette littérature qui nous pousse à nous interroger sur soi-même.

Je recommande !

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Le Mur invisible

Après une mystérieuse catastrophe, une femme se retrouve seule au milieu de la forêt, séparée du reste du monde par un mur invisible et vraisemblablement seule survivante, excepté ses compagnons quotidiens : un chien, un chat et une vache. Le roman, en forme de journal écrit a posteriori, raconte le quotidien de cette femme, entre survie immédiate (besoin de se nourrir, de se vêtir, de se chauffer), complicité avec les animaux (soins quotidiens mais aussi lien très fort avec le chien notamment), et réflexions plus générales sur la vie, sa vie antérieure, ses espoirs, son face à face avec elle-même, la solitude...

Finalement, la catastrophe de départ n'est qu'un prétexte à un récit de nature writing aux accents très vrais, justes, poignants mais sans aucun pathos.

On se surprend à être captivé par le quotidien de la narratrice, l'écriture est belle, c'est une vraie réussite que ce roman pur et totalement inclassable, comme un joyau.
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Le Mur invisible

Un beau matin, une femme se réveille seule dans le chalet de ses cousins. Avec le chien du couple, elle explore la gorge et... quelque chose ne va pas. Un mur la sépare de la vallée, mais celui-ci est invisible. Elle sait qu'il est présent parce qu'elle peut le toucher, mais elle est incapable de le franchir. Chose encore plus étrange, elle se rend compte qu'au delà du mur, le monde s'est arrêté de tourner, mettant la vie sur pause.

Enfermée derrière un mur invisible, à priori seule humaine de l'enceinte et accompagnée de quelques animaux, elle doit donc se débrouiller seule pour assurer leur survie à tous. Se nourrir, se soigner, sans aide.



Qui aurait pu dire que le récit de la création d'un champ de pommes de terre pouvait être fascinant ? Et les soins apportés aux animaux ? Et des travaux en tous genre ? Qui aurait pu dire qu'on aimerait cette héroïne sans nom, sans âge ?

C'est pourtant le cas.



Un récit incroyable qui relate les longs mois d'une femme incroyablement débrouillarde dans une situation improbable. Très beau !
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Le Mur invisible

Si je me suis lancée dans cette lecture, c'est parce que j'en ai entendu beaucoup de bien, et on ne va pas se le cacher, mais la couverture est magnifique. Bref, j'ai succombé moi aussi.



Il s'agit d'une dystopie, j'avoue ne pas trop apprécier ce genre habituellement. D'ailleurs j'ai trouvé certains passages peu crédibles.



Mais la force de ce roman réside dans la réflexion intérieur, le fait de pouvoir repousser ses limites au-dela de ce que l'on pense imaginable. Un roman sur la puissance de la nature. Car si nous humains sommes dépendant de tout un tas de chose pour vivre et survivre, la nature, elle, elle se débrouille très bien sans nous.



L'atmosphère est lourde et pesante par moments, mais l'espoir est toujours présent. Un roman sur la vie.
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Le Mur invisible

Je ne pense pas encore avoir partagé ce petit billet. C'est un roman dystopique, disent certains. Pour d'autres, un appel à une vie au réveil, à une vie plus 'consciente', dans le style "nature writing". En ce qui me concerne, "Le Mur" (1963) est un roman magnifique et inoubliable de l'écrivaine autrichienne Marlen Haushofer.

Une femme part passer quelques jours à la campagne chez sa sœur et son beau-frère dans leur pavillon de chasse. Un jour, ces deux derniers s'absentent pour quelques heures, mais en se réveillant, elle remarque qu'ils ne sont toujours pas rentrés. En partant à leur recherche, elle se heurte à un mur invisible et surtout infranchissable. La femme ne sait pas ce qui s'est passé, ni si elle est la seule survivante. Elle se retrouve seule, avec un chien, un chat et une vache. Pour rester humaine, pour ne pas devenir folle, la narratrice sans nom rend compte de sa survie. Après deux ans et demi de solitude, elle a abandonné l'espoir qu'un autre être vivant le lise un jour.

Sa vie est simple et dure, soumise aux caprices et aux rythmes de la nature. Elle va à la chasse, elle plante des pommes de terre, elle va chercher du foin, elle coupe du bois, elle nettoie l'étable. Plus elle pense à sa vie trépidante d'avant, plus la femme qu'elle semble avoir été alors lui parait étrange. Cette femme était ignorante, sans attaches, piégée, par l'ennui. Dans les montagnes, la femme a le sentiment de faire partie d'un tout plus grand, où les illusions de grandeur n'ont pas leur place. Elle est née, elle mourra, comme n'importe quelle autre créature, "et cela ne veut rien dire d'autre". Cette pensée commence à la rassurer.

Ce qui lui reste et qui la fait vivre, c'est de s'occuper des animaux. Tant qu'ils sont là, elle est constamment inquiète, ne trouvant pas un moment de paix. Tant qu'ils sont là, elle n'est jamais complètement seule. Ces animaux sont à présent ses amis, sa famille. Elle les observe, et rend leur vie aussi agréable que possible, elle joue avec le chien et le chat et sans pour autant les humaniser, elle les aime. J'ai rarement vu (lu) un lien entre l'homme et l'animal aussi beau, aussi émouvant et décrit avec une empathie aussi extraordinaire. Lire "Le Mur fut une expérience inoubliable. Ce livre m'avait bouleversée et émue.

J'ai tellement aimé ce livre que j'ai enchainé avec deux autres livres de cette auteure qu'ils avaient à la bibliothèque et que j'avais beaucoup aimé aussi : "Nous avons tué Stella" (1958) et "La mansarde" (1969).

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Le Mur invisible

Le mur invisible est le roman le plus connu de l'auteure autrichienne Marlen Haushofer. Publié pour la première fois en 1985 en France, il raconte la vie d'une femme qui se trouve isolée sur une montagne autrichienne après une catastrophe. Un mur transparent l'empêche de descendre dans la vallée. La narratrice n’a pas de nom. C’est le journal de cette femme, prise entre les taches quotidiennes de la survie (les bêtes, les cultures, le bois) et les réflexions sur sa place de femme (de mère, d’épouse…) dans le monde d’avant, et dans ce nouveau monde où elle est seule, avec son chien et sa vache.

Si vous cherchez absolument à comprendre ce qui est arrivé (catastrophe nucléaire ? conséquences d’une guerre ?), passez votre chemin. Le propos de Marlen Haushofer ne se trouve pas dans les causes, mais dans l’adaptation au fil des jours de sa narratrice à cette nouvelle vie.

Le mur invisible a été un véritable coup de cœur. Même si j’ai eu un peu de mal au tout début : il faut se faire à ce rythme. C’est un livre lent, qui se savoure. Qu’on doit lire d’une traite (il n’y a pas de chapitres, pas de trous laissés dans la narration) ou par bribes.

Mais une fois pris dans l’histoire, je ne pouvais plus le lâcher. Je pensais à la narratrice quand je ne lisais plus, je me demandais ce qui allait arriver quand l’hiver allait venir.

C’est très beau. C’est un livre plein de poésie. Ce mélange de descriptions de la montagne et de réflexions sur le lien des êtres humains avec la nature m’a fait pensé au Garçon sauvage de Paolo Cognetti que j’avais aussi beaucoup aimé.

Mais Le mur invisible est un roman, et s’en trouve donc d’autant plus émouvant. Si vous voulez vous évader le temps d’une lecture subtile, mélancolique et poétique, courrez acheter ce livre.
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Le Mur invisible

Un matin, dans les Alpes autrichiennes, une catastrophe mystérieuse a lieu : tous les êtres vivants sont figés comme des statues. Tous sauf une partie de la montagne et de la vallée qui est protégée par un mur invisible. Derrière ce mur, il y a la narratrice, une quadragénaire citadine, mais aussi quelques animaux : un chien, une chatte et une vache.



Commence alors la survie pour toute cette troupe. La femme a passé ses vacances d'enfant à la campagne, et ses réflexes reviennent. Il faut désherber, semer, cueillir, chasser.

Sous forme de journal, la narratrice raconte son quotidien, la survie dans la nature, la vie au fil des saisons.

Le livre peut sembler répétitif mais ne l'est pas : on remarque l'évolution, tant physique que mentale, du personnage. Ses réflexions sur sa "vie d'avant" ou sur la solitude sont justes et émouvantes. Je ne veux pas dévoiler l'histoire donc je n'en dirais pas trop mais l'autrice a réussi à instaurer un suspens incroyable.

Mélange de « nature writing » et de roman post apocalyptique, le mur invisible est un très joli roman, qui m'a énormément plu.

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Le Mur invisible

Quelle surprise ! Je n’en reviens pas d’avoir été autant happée par cette histoire ! Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai sursauté parce que je lisais et que l’on frappait à ma porte, que quelqu’un s’asseyait à côté de moi dans le train, ou qu’il y avait un bruit chez moi. Il y a une tension perpétuelle, nous avons sans cesse peur qu’il se passe quelque chose. C’est drôle ce « peur qu’il se passe quelque chose », car en effet j’ai été surprise par le fait d’être prise dans les mailles de cette histoire où une femme vit simplement dans la nature avec des animaux.



J’ai adoré la position du roman concernant notre rapport avec les animaux et ce qu’ils nous apportent. Il y a un vrai questionnement sur nos différences et similitudes avec eux, notre lien avec la nature. C’est une véritable réflexion sur la place de l’homme dans le monde. Nous remettons tout en question. Finalement, c’est la société qui nous crée des problèmes, sans cela, nous avons juste à vivre, à donner et à recevoir. Et c’est notre personnage dont nous ne connaissons pas le nom qui nous le démontre d’une manière incroyable.
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Le Mur invisible

Un roman, du style de "Dans la forêt" de Jean Hegland.

Dans ce livre-ci, une femme la quarantaine, se retrouve seule dans un chalet dans la montagne autrichienne. Elle s'est retrouvée séparée du monde qui n'est plus, par un mur invisible. Elle a comme compagnons, un chien, des chats et une vache.

Elle doit alors se débrouiller pour survivre avec presque rien. Pour passer le temps, elle se raconte, écrit. Ses écrits sont ce fameux livre. Une grande leçon de persévérance, de courage, de force, de volonté et d'espoir.
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Le Mur invisible

Quel bonheur que ce livre !



L’on pourrait craindre une certaine lassitude à lire le récit quotidien d’une femme, peut-être dernière survivante de l’humanité, pendant plus de 300 pages. Un quotidien fait de travaux agricoles ou ménagers, de soins aux animaux, de promenades dans la forêt, de chasse, de solitude,… Et pourtant c’est passionnant.



La femme prend la plume pour décrire son quotidien. Pas de chapitres, ni de dates, elle tient son journal d’un seul tenant. Mais ce n’est absolument pas pesant. Elle s’exprime bien entendu à la première personne mais jamais ne dit son nom. Pour quoi faire d’ailleurs ? Dernière survivante de l’humanité elle a perdu son nom en même temps que tout le reste puisqu’il n’y aura plus jamais personne pour le dire. Sans nom, sans visage cette femme pourrait être n’importe qui. Sans nom, sans visage, cette femme ne perd-elle pas un peu de son humanité finalement ? D’ailleurs, ses relations avec ses animaux ne sont pas des relations d’humain à animal. C’est une relation d’amitié, presque familiale, et finalement d’égal à égal. « J’oubliai complètement que Lynx était un chien et pas un homme. Je le savais, mais cette distinction n’avait pour moi plus aucun sens. »Elle semble souvent prêter une compréhension humaine à ses animaux. Ou finalement, vivant seule à leur contact a-t-elle appris à voir ce que nous ne voyons pas ?

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Le Mur invisible

Si vous aimez la nature, les animaux et avez l'envie de revenir aux besoins fondamentaux de l'être humain, ce livre est pour vous.

Très bien écrit, ce récit aborde à travers l'isolement de cette femme toutes les questions et interrogations liées à notre nature humaine. Qu'est-ce qui est vraiment important? Qu'est-ce qui nous définit ? Comment serions nous sans "les autres"? Serions nous capable de survivre? Les concepts d'amour, de bonheur, de dépendance, de féminité ou masculinité seraient ils les mêmes? Sans les autres hommes autour de nous, nous nous révélons à nous-même et découvrons ce qui est fondamental et fait notre nature.

Je mets "juste" 4 étoiles car j'ai été un peu étonnée par la fin un peu brusque que je ne suis pas trop sûre de savoir comment interpréter.
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Le Mur invisible

Le mur invisible, belle idée !

une personne se retrouve seule dans un chalet après une supposée apocalypse.

elle découvre la vie d Hermite avec une vache un chien et un chat mais aussi la nature et son fonctionnement.

si l écriture est belle, j ai trouvé le livre ennuyeux peut être c est du que moi même je vis en pleine nature et que de découvrir les saisons et son lot de surprises sont pour moi naturel ainsi que la vie avec des animaux domestiques.

Enfin livre où il ne se passe pas grand chose , juste la fin qui me fait me poser quelques questions sur l intervention de l homme qui vient encore une fois détruire une vie paisible?

si vous avez une explication a cette réflexion finale dites le moi je suis preneur.

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Une poignée de vies

Je retrouve avec grand plaisir la plume de Marlen Haushofer que j'avais découverre avec le fameux "Mur invisible".



L'auteure a un très grand talent pour décrire avec finesse la complexité des sentiments humains, notammt ceux de Betty ici, jeune femme née au début du XXème siècle en Autriche. Cette dernière a la sensation d'être insatisfaite et ne sait pas ce qui pourrait la combler. Les carcans familiaux et de la bonne société l'étouffent, et elle ne sait comment s'en dépêtrer.



Le retour dans son ancienne maison sera pretexte a repasser sa vie en détails. Nous y aurons une grande rétrospection sur sa jeunesse et son éducation au couvent, ainsi que ses débuts de femme mariée.



Ce personnages est extrêmement complexe et j'en ai aimé les descriptions daites par cette brillante auteure.
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Le Mur invisible

J'ai fait dernièrement de belles lectures, parfois marquantes, pas mal de coups de coeur aussi, mais celle-ci surpasse tout. J'ai fini Le Mur invisible il y a 5 jours et celui-ci me hante toujours. C'est l'histoire d'une femme qui se retrouve piégée dans la forêt suite à l'apparition d'un mur qui, au-delà de ses fondations invisibles, a à priori tout décimé (c'est assez flou). Cette femme, dont on ne connaîtra jamais le prénom, fait le compte-rendu de sa vie en solitaire dans cette forêt autrichienne. On découvre de son point de vue un récit d'une grande sensibilité et de puissantes réflexions sur la relation avec le monde animal, la société qui l'entoure et la solitude. Il y a des phrases d'une beauté inoubliable. La fin est bouleversante au point que j'ai sangloté très très très bruyamment.
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Le Mur invisible

Un matin, dans la forêt autrichienne, elle se réveille dans le chalet où elle a passé la nuit. Seule. Ses amis ne sont pas rentrés de leur soirée. Etonnée, elle explore les environs et se rend compte qu'elle est séparée du reste du monde par un mur invisible. Derrière ce mur, tout semble s'être arrêté en un instant, le temps est figé. Les animaux sont morts, comme pétrifiés. La vie semble continuer seulement à l'intérieur de cette forteresse invisible. Elle commence à écrire un long journal, pour se souvenir, ne pas se perdre dans le temps.



"Au cours de l'hiver dernier quelques jours m'ont échappé. Je ne pourrais pas dire non plus quel jour de la semaine c'est. Mais je pense que cela n'a pas beaucoup d'importance. Je n'ai à ma disposition que quelques rares indications, car il ne m'était jamais venu à l'esprit d'écrire ce récit et il est à craindre que dans mon souvenir bien des choses ne se présentent autrement que je les ai vécues."



Pour survivre, commence un long apprentissage. Elle se dépasse, découvre qu'elle est capable de bien plus que ce qu'elle pensait. La nature qui est un personnage de ce roman l'accompagne à chaque instant, parfois alliée de sa survie, parfois obstacle.



Toujours accompagnée de Lynx le chien, elle s'organise, prend des nouvelles habitudes. Elle, la citadine, elle apprend à vivre autrement, à subsister, à observer la nature. Elle accueille une vache, des chats, bricole, construit, déconstruit, plante, expérimente, fait des réserves, anticipe.



"Un jour, je ne serai plus là et plus personne ne fauchera le pré, alors le sous-bois gagnera du terrain puis la forêt s'avancera jusqu'au mur en reconquérant le sol que l'homme lui avait volé. Quand mes pensées s'embrouillent, c'est comme si la forêt avait commencé à allonger en moi ses racines pour penser avec mon cerveau ses vieilles et éternelles pensées."



J'ai tourné les pages de ce roman, captivée malgré la lenteur de la vie qui s'y écoule. On perd le fil du temps, de sa lecture mais également des repères du roman. On ne sait plus depuis combien de temps on lit, depuis combien de temps le mur est apparu. D'ailleurs le sait-elle elle-même notre héroïne ?



Ce rythme lent est propice au questionnement, sur la nature et l'incidence du comportement humain, mais aussi sur soi-même. Je n'ai pas pu m'empêcher de me projeter à la place de cette femme. Aurais-je eu la même capacité de réaction et d'organisation ? Aurais-je paniqué ? Aurais-je supporté cette solitude de chaque instant, ou justement, et finalement aurais-je apprécié être seule avec moi-même et quelques animaux dans ce décor de nature ?



"Je crois que le temps est immobile et que je me meus en lui parfois lentement, parfois à une vitesse foudroyante."



La plume de Marlen Haushofer est addictive. Quand bien même il ne se passe pas grand chose, on est emporté par l'histoire, on n'a pas envie de refermer le livre avant d'en savoir la fin et même on aimerait que cela dure plus longtemps, à ce rythme de la nature, reposant et entraînant à la fois.



En bref, le mur invisible c'est un roman d'anticipation fascinant. Marlen Haushofer a imaginé un monde d'après où la solitude est reine, où la seule façon de survivre est le dépassement de soi. C'est aussi un roman d'apprentissage, mais un apprentissage à l'âge adulte dans un environnement qui n'est pas familier et où on n'a pas de repères temporels. Un roman de l'attente et de l'espoir aussi.



Absolument captivant, un vrai coup de coeur ! J'aime tellement ce genre de « science-fiction » !
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Le Mur invisible

Ecrit en 1963, voici le roman le plus célèbre et le plus émouvant de Marlen Haushofer.

Journal de bord d'une femme ordinaire confrontée à une expérience limite.

Après une catastrophe planétaire, l'héroïne se retrouve seule dans un chalet en pleine forêt autrichienne, séparée du reste du monde par un mur invisible au-delà duquel toute vie semble s'être pétrifiée.

Elle organise alors sa survie.

Et ce qui aurait pu être un simple exercice de style prend dès lors la dimension d'une aventure bouleversante où le labeur, la solitude et la peur constituent les conditions de l'expérience humaine.

Grand classique a lire aujourd'hui.
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Charade littéraire (récréatif)

Mon premier est à la fois une note de musique et (en grammaire) une conjonction

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