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Critiques de Marlon James (57)
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Léopard noir, loup rouge

Une frustration à la hauteur de mon enthousiasme...



Voilà un livre encensé par la critique américaine ET française. On parle de "nouveau Tolkien", de chef d'oeuvre absolu, d'un mélange de Gabriel Garcia Marquez, de Jérôme Bosch et de... comics Marvel ! On évoque un renouvellement total de l'heroic fantasy. Je n'invente rien, je l'ai lu.

Tout pour me plaire, sincèrement. Je n'ai peur ni des pavés ni des livres fleuves. J'ai dévoré les 2400 pages d'À la recherche du temps perdu,  j'ai lu et relu TOUT Tolkien depuis le Silmarillion jusqu'au Seigneur des anneaux et autres contes, j'ai lu assez de SF et de fantasy pour remplir une bibliothèque... et pourtant...



Passé le premier choc, enthousiasmant, des premières pages où le style flamboyant de Marlon James m'a explosé au visage.. et où je me suis dit : Wouah, c'est pas banal, c'est dingue...j'adore ! Mais... mais j'ai très vite été perdu par l'auteur. La flamboyance, l'exubérance, c'est bien mais sans interruption de page en page, c'est épuisant. J'ai "choppé" les références culturelles mais l'emploi répété de l'implicite (genre tout le monde sait de quoi je parle donc je passe outre), c'est au bout d'un moment horripilant. 



Les contes dans le conte,  je connais et ça peut enrichir le texte, mais là ça rompt la cohérence. L'art du conte africain (l'auteur est Jamaïcain), ça n'est pas ma tasse de thé mais ça dépayse. Alors j'en ai lu, histoire de compléter ce que je connaissais. Dans cet immense conte où le héros Pisteur  (c'est son nom ) raconte sa vie à un Inquisiteur, où se mêlent grivoiserie  (euphémisme pour FB) et fantastique,  gay et sorcières,  monstres et faune de la jungle, on est toujours entre rêve et réalité,  fantasme et mensonge assumé. Épuisant.  Je ne suis pas arrivé à entrer dans ce texte,  à m'y fondre comme d'habitude. Les phrases à rallonge (et pourtant j'ai fréquenté la prose de Proust) relues 3 fois bien que poétiques et qui me laissent perplexe... je n'ai pas pu.



Ce livre trouvera sûrement des amateurs, d'ailleurs je vais le passer à un fan de ce genre littéraire. Il y aura sûrement des lecteurs qui crieront au génie ou à l'oeuvre inclassable. Mais je n'en suis pas. J'ai abandonné à la fin de la première partie. Si je vous ai intrigué et donné l'envie de me contredire, c'est formidable.  Vous allez pouvoir m'expliquer pourquoi je me trompe, ce que j'ai raté. Ça m'intéresse vraiment. Je suis incapable de dire si c'est génial ou insupportable. Ce que je sais, c'est que ça n'est pas pour moi. J'ai fait un rejet, une allergie, malgré plusieurs essais sur plusieurs jours. Dommage....
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Léopard noir, loup rouge

Si la première scène risque d'en rebuter plus d'un, il serait dommage de s'arrêter là tant le résultat final est sans aucun doute ce qui s'est écrit de plus puissant en fantasy depuis des années, et de loin. Si je n'ai pas trouvé que l'auteur révolutionnait quoi que ce soit en revanche, la richesse de sa langue, la puissance des thèmes et la profondeur de son intrigue renversent toutes les attentes. Du moins, les miennes.
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Léopard noir, loup rouge

En l’état, Black Leopard, Red Wolf (évidemment, j’avais pour ma part un biais favorable, avec un titre pareil) incarne un très beau roman de fantasy, porté de bout en bout par une imagination puissante et sûre de sa force.
Lien : http://www.elbakin.net/fanta..
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Brève histoire de sept meurtres

Difficile de vous raconter ce livre qui n’a de bref que son titre… Mais cela n’a pas la moindre importance quand on plonge dans un chef d’œuvre ! Avec une plume enivrante et un style absolument époustouflant, Marlon James nous propose une fresque historique et sociale particulièrement riche, dense et captivante, un portrait de la Jamaïque comme on l’a rarement vue, comme on l’a rarement lue ! En plus d’être fascinant, ce livre est fort bien construit et servi par une narration audacieuse, ce qui le rend tout à la fois intéressant et fascinant… Mon seul regret, c’est d’avoir autant tardé à le découvrir !



Lu en novembre 2021
Lien : https://deslivresetmoi7.fr/2..
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Léopard noir, loup rouge

Comment révolutionner la fantasy ?

Peut-on désormais faire autre chose que du Game of Thrones-like après le succès monumentale de la saga de George R.R. Martin ?

Genre balisé où les plus gros succès ne sont souvent que des décalques des schémas habituels, la fantasy semble sur le déclin depuis quelques années.

C'est dans ce contexte qu'un auteur jamaïquain ambitieux décide d'écrire un Games of Thrones africain… une plaisanterie qui va pourtant l'amener à écrire une trilogie fantasy dont le premier volume, Black Leopard, Red Wolf, subjugue la critique américaine.



Marlon James : écrivain et griot des temps passés

Cet écrivain, c'est Marlon James, auteur de trois autres romans jusque là dont le très remarqué Brève histoire de sept meurtres, un pavé de 856 pages articulé autour de la tentative d'assassinat de Bob Marley et ses conséquences. Récompensé par le Man Booker Prize en 2015 et listé par le Time comme l'une des 100 personnes les plus influentes de l'année en 2019, Marlon James décide d'écrire une trilogie de fantasy qu'il décrit d'abord en plaisantant comme un « Games of Thrones africain » (chose qui sera souvent prise au premier degré par les critiques et journalistes par la suite) avant de le présenter comme un projet à la Tolkien, créant un monde imaginaire entier mais à partir du continent africain cette fois et, plus spécifiquement, de l'Afrique sub-saharienne. Mixant des influences venues d'Afrique de L'Ouest (Mali, Ghana…) et d'Afrique Centrale, Marlon James brasse mythes et légendes pour raconter une histoire protéiforme et brutale dans laquelle les hommes vivent et meurent pour l'honneur et les traditions.

Ainsi né Black Leopard, Red Wolf, premier volume de la Dark Star Trilogy, première pierre d'une saga monumentale et unique d'une fantasy qui fera date.



Bi oju ri enu a pamo*

« L'enfant est mort. C'est tout ce qu'il reste à savoir »

Voilà les premiers mots prononcés par Traqueur, narrateur de ce Black Leopard, Red Wolf et prisonnier soumis à la question par un grand inquisiteur. Captif, l'homme rechigne d'abord à livrer son histoire et préfère nous en livrer trois autres à la place : l'une dans laquelle il traque une femme qui a fuit son mari violent pour la rapporter vivante audit mari non sans lui donner les armes pour se défendre, une autre où il raconte son face-à-face avec son père qu'il laisse pour mort ou à peine vivant avant d'abandonner sa mère pour partir à la recherche du village de ses ancêtres, et une dernière où il s'aventure dans l'autre monde pour mettre la main sur un Roi réclamé par sa Reine éplorée et pour laquelle Traqueur va affronter les « Roof walkers » , les terribles Omoluzu. Trois histoires, trois fables orales transmises à l'écrit par Traqueur et retranscrites par la plume virtuose de Marlon James.

Un seul chapitre et toute l'essence du roman capturé d'un seul trait.

Un roman violent, brutal, impitoyable, tissé de récits oraux et de fables, hanté par les monstres d'un Afrique ancienne et fascinante, porté par la voix d'un personnage unique, splendide et charismatique en diable.

Car Traqueur n'est pas un homme comme les autres et chaque personne qui croise sa route lui en fera la remarque : Traqueur a du nez. Et quel nez !

Grâce à lui, il peut sentir l'odeur d'une personne ou d'une bête et la trouver à des kilomètres de distance, peu importe le nombre de jours qu'il faut. Traqueur a du nez…mais aussi une bouche ! Élevé par un père violent qu'il rejette brutalement, Traqueur est un gamin trahi, blessé et en quête d'une figure paternelle qu'il croit d'abord trouver dans son village natale en pays Ku, au bord de la rivière. Là-bas, il vit un temps avec son oncle avant de rencontrer le plus étrange des hommes, et pour cause, puisqu'il n'en est pas un lui-même.

Léopard entre dans la vie de Traqueur et le marque immédiatement au fer rouge. Ce change-forme capable de se transformer en léopard lorsqu'il le souhaite, va l'attirer dans une mission de la première importance : sauver des enfants mingis et les mettre à l'abri auprès d'une Sangoma, une anti-sorcière.

Car l'Afrique dans laquelle vit Traqueur n'est pas une Afrique agréable et facile mais un territoire barbare où la superstition et les traditions ont le cuir épais.



La malédiction de l'existence

Dans Black Leopard, Red Wolf, pas une trace de peau blanche ou presque. Ceux qui ont la peau blanche, les enfants albinos, les mingis, sont impitoyablement recherchés. Les plus chanceux seront tués ou abandonnés dans la savane, les autres finiront entre les mains des terribles sorcières qui les dépèceront pour en faire des talismans et des poudres magiques.

L'Afrique de Marlon James ne ressemble en rien aux continents imaginaires de notre fantasy européenne habituelle. le lecteur attentif devinera les indices du monde réel caché de-ci de-là, avec des hommes au Nord qui mangent leur Dieu, une grande inondation qui a lavé le monde de ses péchés, un prophète à l'Est et ses suivants qui vénèrent un seul Dieu et craignent un seul Diable. Cette Afrique vit avant l'Islam et la Chrétienté, bat au rythme des dieux païens et des croyances ancestrales, dirigée par des rois et des reines tous plus fous les uns que les autres. Fous de gloire ou d'honneur, assoiffés de conquêtes ou de vengeances.

Ainsi, voici Traqueur et Léopard qui sauvent des mingis, des enfants maudits, certains déformés, d'autres à la peau sans couleur et d'autres encore sans peau du tout. Est maudit celui dont les dents du hauts percent avant celle du bas comme celui dont les jambes trop longues le font ressembler à une Girafe. Mais est-ce de l'un de ces enfants que Traqueur nous parle dans ses premiers mots ?

Non.

Traqueur affrontera ses premiers démons aux côtés de Léopard dont il tombe éperdument amoureux, prenant acte de son homosexualité et des risques que celle-ci lui font courir dans certains royaumes où l'on coupe le sexe de l'homme qui aime l'homme. Des années plus tard, Léopard reviendra pour lui proposer une nouvelle aventure dans le bush : trouver un enfant pour le compte d'un marchand d'esclaves.

Car cette Afrique est celle, aussi, de l'esclavage et du servage, de l'homme utilisé par l'homme et de la cruauté de la naissance. Même si l'on échappe à la malédiction mingi, on peut encore finir enchaîné dans la caravane d'un riche esclavagiste qui n'hésitera pas à nous castrer si bon lui semble.

Mais ceci, encore, est une autre histoire car celle qui nous intéresse, c'est celle de l'enfant. Et cet enfant cache bien des secrets.



De l'histoire orale au parchemin brûlé

Recruté par l'esclavagiste, Traqueur devient membre d'une Communauté pour mettre la main sur l'enfant. Mais de ce clin d'oeil à Tolkien, Marlon James en fait une compétition acharnée. Les « alliés » de Traqueur sont aussi sûrement des traîtres et des individus qui cachent mille cachotteries et cadavres. Traqueur part avec Léopard et Bunshi, un esprit de la rivière trompeur et rusé, mais aussi avec Sogolon, la sorcière de la Lune vieille de plus de trois cent ans, sans parler de Sadogo, un Ogo, c'est-à-dire un gigantesque guerrier qu'on pourrait facilement confondre avec un géant (mais ne l'appelez jamais ainsi en sa présence). Chacun recèle des secrets et des histoires pleines de morts et de tristesse, de victoires et de rêves de revanches. Très rapidement, la communauté se scinde et chacun cherche le garçon à sa façon. Pour le reste, nous n'en diront pas plus car Traqueur a beaucoup, beaucoup de choses à vous dire.

Black Leopard, Red Wolf est la prodigieuse mise à l'écrit d'un tissage ahurissant de densité de légendes orales, perpétuant et ressuscitant la manière de transmettre l'histoire en Afrique. Marlon James nous offrent des histoires, celle de Traqueur, de Sogolon, de Mossi, de Léopard…et de tant d'autres. Des histoires comme des perles sur un collier, des histoires dont on doute souvent et qui font de Traqueur un narrateur non fiable, car soumis à la question d'un Inquisiteur qui a, lui-même, entendu d'autres versions.

Avec un incroyable sens de l'enchevêtrement, Marlon James imbrique les histoires les unes dans les autres, transformant sa plume en quelque chose d'insaisissable, comme une forme de parole au coin du feu où le chasseur vous raconte les monstres qu'il a croisé dans l'obscurité et la forêt.

Et des monstres, Black Leopard, Red Wolf en regorge.



Vampires et oiseau-tonnerre

Si le roman de Marlon James épate son lecteur, c'est par son background fantasy unique et absolument fabuleux. Dans ce premier volume, vous croiserez les Omoluzu, les « Roof Walkers » qui apparaissent au plafond par la magie du sang et qui traquent sans relâche leurs victimes…pour leur échapper, dormez à la belle étoile !

Mais on croise aussi un mangeur de chair et son frère suceur de sang, un scientifique devenu une monstrueuse araignée, des sorcières des marais et des bultungins (ou hyènes change-formes), un boucher des Dieux capable de contrôler les masses par la pensée ou d'ouvrir la terre sous vos pieds, un impundulu qui boit le sang de ses victimes et les zombifient en le remplaçant par des éclairs, un singe fou et un buffle intelligent, des trolls des marais et un être fait d'insectes et de vers.

On croise tout cela et bien davantage dans Black Leopard, Red Wolf et chaque page, chaque chapitre réserve son lot de choses extraordinaires tirées des rêves et cauchemars d'une Afrique trop longtemps ignorée.

Marlon James n'oublie pourtant jamais le monstre suprême, la bête qui effraie toutes les autres bêtes : l'homme. Car son roman n'est pas fait pour les tendres ou les lecteurs fragiles, il est fait pour ceux qui sont prêts à affronter le réel en face, armé de courage et de beaucoup de ténacité. L'homme est un monstre mais lui seul peut cacher sa figure de monstre derrière un masque de chair en apparence humain. le roman figure une épopée barbare, au sens le plus strict du terme, dans une époque où la loi du plus fort prévaut, à la force de la hache et de l'épée. L'histoire nous emmène dans des lieux extraordinaires comme la cité des tunnels Malangika, ou la cité d'arbres, Dolingo où l'on croit d'abord apercevoir la reine Galadriel avant de découvrir l'horreur derrière la magnificence. Marlon James n'hésite jamais à montrer la brutalité et l'indicible. Meurtre, viol, torture et autres mutilations sont de la partie. Car le monde est une chose dure et l'aventure de Traqueur l'est encore davantage.



Pour trouver qui je suis

Pourtant, au milieu de la barbarie et de la violence des hommes, Marlon James repêche une lueur d'espoir avec ce qui unit bientôt Traqueur et Mossi, un amour qui pourrait être rédempteur, la possibilité d'un homme de devenir un père quand lui-même n'a jamais pu connaître et venger le sien.

Tout du long, Black Leopard, Red Wolf s'interroge sur l'identité, le pouvoir et la tradition. Tout du long, Marlon James façonne un narrateur qui devient émouvant dans les fêlures qu'il refuse de montrer, sous la rage ou sous la peine. Derrière le Traqueur, derrière le combattant et le chasseur, se cache un individu plein de larmes et de remords, qui refuse de faire face à lui-même et tente la rédemption sans même en avoir conscience.

La beauté cruelle de l'entreprise permet de voir en cet homme faillible un être humain à la hauteur du réel. Un homme trahi par ceux qui l'aiment et qui hait parfois les mauvaises personnes. Un homme qui déteste les femmes et qui a peur d'elles dès qu'elles ont du pouvoir. Un homme avec d'immenses défauts dans sa cuirasse et pourtant l'infime espoir nourri d'un baobab et d'enfants qui ne sont pas les siens. La beauté fulgurante de la prose de Marlon James fait le reste, s'interrogeant sur l'identité faite en nuances de gris et non de noir et de blanc, de coupables et de victimes. Black Leopard, Red Wolf n'est pas qu'une aventure fantasy originale et aux mille monstres exotiques, c'est aussi une histoire poignante et émouvante, celle d'un homme forgé par la cruauté alors qu'il ne cherchait qu'à savoir qui il est.



Black Leopard, Red Wolf révolutionne la fantasy.

Livre de tous les superlatifs, sublime résurrection de la mythologie africaine qui pense l'humain et le monstre dans un même élan fait de fables et de chants, le roman de Marlon James est un chef d'oeuvre total, un miracle d'intelligence et de violence dont on ressort abasourdi et haletant. Une merveille qui fera date.



NB :

Le roman sera publié en Octobre 2022 en France dans la collection Terres d'Amérique chez Albin Michel et traduit par Héloïse Esquié… coïncidant ainsi avec la venue en France de Marlon James lui-même !
Lien : https://justaword.fr/black-l..
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Brève histoire de sept meurtres

Brève, c’est pas le mot, ce roman fait plus de 800 pages ! Le livre est surprenant par sa construction du récit, par le sujet, et par le nombre conséquent de personnages, c’est une véritable fresque de la Jamaïque que nous offre l’auteur. J’ai bien aimé même si j’ai eu du mal avec tout ce monde, je ne suis pas très attentif en ce moment et ça se ressent dans mes lectures, alors avec un pavé pareil, c’est normal de me voir passer à côté de ce roman.

Mettre Bob Marley au cœur du récit était une bonne idée, tout le monde voit qui il est et le message qu’il transmet dans ses chansons, c’est une personnalité jamaïcaine reconnu qui œuvre pour plus de paix, mais alors qui et pourquoi lui tirer dessus ? Ce sera tout le propos du récit, entre les gangs, la CIA, les manipulations politiques et un pays au bord du gouffre, tout ça se sera à vous de vous dépatouiller avec.

Personnellement j’ai eu un peu de mal, c’est vaste, très vaste et ça peut plaire j’en conviens mais de mon côté c’est le meilleur moyen pour me perdre. Cela dit je l’ai quand même terminé, ne serait-ce que pour avoir le fin mot de l’histoire même si je ne suis pas fan de l’écriture un peu brouillonne.
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Brève histoire de sept meurtres

Dès les premières pages, on peut craindre le pire. Ce pavé de plus de huit cents pages se montre très vite indigeste au plus haut point. Un style basé sur la grossièreté, l’argot des petites frappes négro-jamaicaines, les langages orduriers de séries télévisées de bas étage ne saurait tenir lieu d’écriture. Au bout de cent pages de logorrhée de ce sabir “tendance, les petits bourgeois qui ont donné un prix à ce kilo de daube ont sans doute l’impression de s’encanailler à peu de frais, le cul enchâssé dans leur morale servile. Bref, c’est “à chierˮ, pour rester dans le vocabulaire de l’auteur, insupportable au bout d’une petite centaine de pages.
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The Book of Night Women

Lilith est une jeune esclave de 14 ans née dans le domaine de Montpelier, en Jamaïque. Bien que sa peau soit noire, ses yeux d'un vert éclatant vont lui permettre de vivre jusque-là de manière privilégiée sans qu'elle le réalise vraiment. Jusqu'à ce qu'elle soit intégrée à la maison principale, où non seulement elle va apprendre la vérité sur ses origines mais surtout commencer à vivre le même quotidien raciste et déshumanisant que ses pairs...



C'est un livre d'une violence extrême, dans les mots utilisés aussi bien que les actes décrits. Marlon James a réussi le très lourd pari de rendre vivante l'époque monstrueuse de la traite des Noirs et de leur utilisation en tant que nègres-esclaves dans un domaine jamaïcain où les Blancs règnent en maîtres absolus, avec une hiérarchie de couleurs de peaux et un quotidien de labeurs et massacres humains.

L'histoire est racontée dans un créole d'époque hyper cru et brutal, qui honnêtement a eu raison de moi tant la façon constante de se parler entre personnages est impitoyable et sans pincettes. Déjà l'histoire est hard-core (avec le personnage de Lilith assez dédaigneux qui ne comprend pas la chance qu'elle a et s'adresse à ses aînés comme si c'étaient des chiens, et la succession d'évènements absolument cruels où les meurtres, viols et tutti quanti gratuits de Noirs s'enchaînent au gré de rigolades blanches indifférentes et où la maltraitance atteint des niveaux absolus), alors quand on rajoute un vocabulaire intense et agressif avec des "bitch" à toutes les sauces, au bout d'un moment ça devient clairement insupportable.

Et c'est dommage, parce que cet ouvrage est clairement une référence, même si c'est une fiction, en matière de faits historiques.

Ce qui est terrible aussi, c'est que l'horreur est continue, puisque les personnages, qui cherchent à se révolter, perdent tous la bataille dans une mort affreuse et bien sûr injuste. Le livre se termine sur une note aussi démoralisante qu'au début... Franchement, c'était juste trop.

Pour ceux qui ont le coeur bien accroché et savent dans quoi ils se lancent, ils ne seront pas déçus car tout y est pour rendre le quotidien des Noirs esclavagés au début du 18ème siècle aussi juste que possible.
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Brève histoire de sept meurtres

Au bout d'une centaine de pages, j'ai du renoncer à aller plus loin avant de recommencer. Stoppez tout, retour en arrière, ce roman se mérite pour en voir le bout. le manque de fluidité du style d'écriture de l'auteur demande beaucoup de concentration, d'autant plus pour suivre les multiples protagonistes de l'histoire qui gravitent autour d'un personnage central en arrière plan, Bob Marley en personne.

Autant vous dire que ce n'est pas un guide touristique de la Jamaïque. Ca défouraille dans tous les coins, ça corrompt dans les arcanes du pouvoir, les politiques et les chefs de gangs fricotent ensemble pour arracher des voix ou des territoires à contrôler et tout cela sous le regard toujours "bienveillant" de la CIA...

O toi lecteur, laisse donc tomber la lecture d'une carte postale paradisiaque, tu vas prendre un aller simple pour 800 pages en enfer.

La Jamaïque idyllique de l'occidental lambda est sérieusement écornée par la réalité de la corruption, les inégalités sociales criantes de désespoir, les règlements de compte dignes des mafieux de Martin Scorsese...

Marlon James raconte la violence et le désespoir au rythme des paroles de Bob Marley qui parsèment tout le long du livre un peu d'espoir et de paix.

Un très bon roman foisonnant et riche sur la face cachée de la Jamaïque mais exigeant sur la lecture.
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Brève histoire de sept meurtres

Partant des événements et des personnages entourant la tentative d’assassinat de Bob Marley, chanteur reggae pacifiste, en décembre 1976, cette fresque épique dépeint les sombres pouvoirs qui régissent la société, en Jamaïque comme aux Etats-Unis.

Et bien que dire de plus que toutes les merveilleuse critiques que l’on peut lire sur ce titre. Pas grand chose. Sauf peut-être qu’ado j’ai beaucoup écouté et joué Bob Marley. Il a été une idole pour moi, alors que je ne suis pas très idole en fait ! Alors ce livre a été une merveilleuse plongée dans mes jeunes années qui a éclairé mes croyances adolescentes et réveillé mes révoltes de l’époque.

Et puis encore que Bob Marley n’est pas le sujet du livre. C’est juste un fil rouge.

Et il y a aussi cette extraordinaire galerie de personnages que l’on va suivre tout au long de ce roman choral. Personnages que Marlon James fait vivre avec fureur qu’ils en sont parfaitement incarnés.

Ce premier roman, traduit en France, de Marlon James est une sacré découverte. Et il est certain que je n’en resterais pas là avec cet auteur
Lien : https://collectifpolar.com/
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Brève histoire de sept meurtres

Pas facile à suivre ce récit à plusieurs voix autour du chanteur reggae Bob Marley et de la Jamaïque, pas celle des vacances à la plage mais plutôt celle des gangs de rues de Kingston, la capitale. On est en 1976 : plaque tournante du trafic de drogue provenant de la Colombie, la Jamaïque inquiète aussi le gouvernement américain qui craint l'émergence d'un autre Cuba près de ses côtes. En effet, la prochaine élection pourrait voir un président issu du Parti national du peuple (PNP), aux tendances socialisantes, accéder au pouvoir. « La première fois que j'ai entendu Papa-Lo dire que des élections se préparaient, il l'a dit froidement et à voix basse, comme si le tonnerre et la pluie allaient s'abattre sur nous et qu'on y pouvait rien. » Depuis 1959, des agents de la CIA sont présents à Kingston et en cette année électorale, arpentent le territoire, tentant d'influencer le vote en faveur du Pari travailliste de Jamaïque (JLP), plus conforme aux visées capitalistes.

D'une extrême violence, cette histoire plonge au coeur d'un pays mystique où se côtoient mafieux, rastafaris, espions, journalistes, politiciens et trafiquants de drogues. Une lecture exigeante tant par les différents niveaux d'écriture attachée à chacun des narrateurs que par la densité du propos. Récipiendaire du prix Booker 2015, Brève histoire de sept meurtres mérite qu'on s'y attelle mais il faut bien s'accrocher car la route est longue et cahoteuse.
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Brève histoire de sept meurtres

Que ce fût long, long, longtemps. Histoire quasi incompréhensible, pourtant J'aime bien les histoires alambiquées mais cette fois c'est trop pour moi. Y a-t-il un docteur dans la salle qui pourrait me donner de l'oxygène?.Il reste que ce très long pavé nous informe sur la vie en Jamaïque à cette époque. J'ai le sentiment que ce livre a un potentiel qui a été mal exploité.
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Brève histoire de sept meurtres

Magnifique roman. Une écriture sèche, brutale pour décrire les quartiers pauvres, les bidonvilles de Kingston sous le contrôle des gangs, les luttes sans fin et l'extrême violence entre gangs pour le contrôle des trafics manipulés par les politiques eux-même marionnettes entre les mains de la CIA, ou bien sous le contrôle des cartels de la drogue. Marlon James, nous raconte l'histoire de sept tueurs qui ont tenté d'assassiner Bob Marley en 1976. Au travers de leur parcours vu par chacun des personnages c'est l'occasion d'essayer de raconter cette violence inhérente à l'enfer dans lequel sont maintenus des populations entières pour des raisons politiques et géo-stratégiques, d'expliquer les conséquences d'un tourismes blanc occidental dans ces îles des Caraïbes qui relève du pur colonialisme et emprunt d'un racisme latent. L'auteur nous raconte comment les politiques et les pouvoirs externes les soutenants ont cherché à détruire le mouvement initié par Bob Marley, pour réconcilier les factions et ramener la paix, l'espoir aura duré un an ! Le roman est truffé de référence à la culture jamaïcaine, au différent genres et styles musicaux qui accompagne cette époque. Un roman coup de poing, qui invite à réécouter et lire les textes des chansons de Bob Marley, comprendre ou du moins s'interroger sur la situation sociale et politique dans les îles des caraïbes et les conséquences encore aujourd'hui du colonialisme et du racisme.
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Brève histoire de sept meurtres

Bon j'avoue je ne l'ai pas encore finis mais qu'est-ce qu'il est génial ce roman!! L'esprit du pays, des implications, la culture, les racines tout y est représenté. Les personnages nous laissent un petit brin de pensée au fil des pages et apporte petit à petit quelques détails à la trame du roman. J'ai adoré découvrir ces personnages crus, perspicaces, envolés, réalistes. Sur fond de Bob Marley je le conseille à tous les amateurs du genre.
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Brève histoire de sept meurtres

Brève histoire de sept meurtres de l'auteur jamaïcain Marlon James, est un pavé de presque 1000 pages, récompensé par le Man Booker Price 2015.



Un pavé, certes, mais qui vaut indéniablement le détour. Non seulement car l'immersion dans la Jamaïque des années 70, des gangs, des relations entre bandes rivales et politiciens, du pouvoir de l'argent et de la drogue y est total - mais aussi et surtout car le style de l'auteur est surprenant de véracité. Une dizaine de personnages se racontent à tout de rôle, évoquant avec leur vocabulaire et expressions propres, leur vécu, leurs craintes et espoirs d'une Jamaïque insaisissable rythmée par les chansons de Bob Marley.



Fil rouge de ce roman monumental: la tentative d'assassinat du Chanteur (Bob Marley) en décembre 1976 par sept hommes armés. Sept hommes que nous suivront jusqu'à leur mort.



Ce roman m'a fait penser à certains romans de James Ellroy, ou à La Compagnie : Le Grand Roman de la CIA de Robert Littell. J'y ai retrouvé cette précision dans les détails, la complexité des personnages et des relations.



Une belle découverte grâce à une masse critique Babelio.

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Brève histoire de sept meurtres

Merci à Babelio et à l'opération Masse critique qui m'ont permis de mettre la main sur ce livre assez imposant. J'aime les pavés, ils garantissent l'évasion et de longues heures de lecture. Encore faut-il qu'ils soient bien écrits. Ici, c'est en grande partie le cas.

Ce roman, Brève histoire de sept meurtres, est le produit d'un auteur jamaïcain, Marlon James. Le point de départ est l'assassinat raté de Bob Marley en 1976, mais très vite on dépasse cet événement, pour un panorama plus large. Je n'en dis pas plus pour ne pas gâcher l'expérience de ceux qui voudraient se lancer dedans.

J'ai envie de qualifier le style d'écriture de dense, parce qu'il est assez déstabilisant de prime abord, et qu'il faut un petit temps d'adaptation. Et surtout, de très nombreux personnages s'y mêlent. Ils sont motivés par le pouvoir, l'argent ou la violence, et sont tous assez caractéristiques malgré leur multitude. La narration se fait à la première personne. J'ai un peu de mal avec, mais cela permet une immersion plus profonde dans les pensées des personnages. Ce qui est plutôt intéressant, parce qu'ils ne sont pas du tout lisses, et bien souvent torturés. D'ailleurs, certains passages sont assez durs, mais ce n'est pas forcément un point négatif, car cela concourt au réalisme de ce qui est décrit.

C'est un livre que je ne conseillerais pas à tout le monde, en raison du lyrisme parfois un peu trop présent à mon goût. J'ai parfois même eu un peu de mal à suivre le fil de la narration, ce qui explique ma note pas totalement positive. Mais c'est une expérience à tenter pour les lecteurs courageux, qui ont des soirées d'automne à occuper.
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Brève histoire de sept meurtres

Histoire compliquée, texte long, long, long et par moments c'est vraiment dur de suivre, tellement les protagonistes sont nombreux; donc, quelques retours en arrière m'ont été nécessaires pour garder le fil. Une histoire de gangs et de meurtres (il me semble qu'il y en a plus de sept, mais j'ai peut-être mal compté) avec en filigrane la tentative d'assassinat de Bob Marley. C'est quand même un livre à lire pour le contexte à la Jamaïque, mais ce n'est pas du tout une brève histoire.
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Brève histoire de sept meurtres

Que ce livre est compliqué....j'ai renoncé au tiers, dommage le thème était très intéressant, mais n'est-pas James Ellroy qui veut...
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Brève histoire de sept meurtres

couronné par le prix Pulitzer 2015, voilà un roman foisonnant qui peut difficilement laisser indifférant.



Un roman chorale où une multitude de personnages racontent la vie de leur quartier, la guerre froide, l’apparition du crack, les gangs affiliés aux partis politiques, les exilés cubains. L’écriture est fantastique, et si l’on se perd parfois dans les multiples narrateurs (il y a même un fantôme…), on se laisse complètement emporté par le récit.



Il ne faut pas, en revanche, s’attendre à un livre sur Bob Marley. La star internationale n’est jamais désigné autrement que comme « le Chanteur ». Ce qui importe ici se passe autour, dans ces rues où le couvre feu est de rigueur, où les agents de la CIA cherchent à déstabiliser un pays déjà fragile, où chacun cherche à se faire une place. Bob Marley n’est « que » le fil rouge



Le roman se déroule des années 70 à nos jours, en Jamaïque et aux Etats-Unis, et s’il est parfois difficile à suivre, cela vaut vraiment le coup de s’accrocher.



Je ne saurais trop vous conseiller de dégager un peu de temps pour entrer vraiment dans le livre. Voilà typiquement le genre de récit qui ne se prête pas à la lecture en pointillé, un peu par ci, un peu par là.
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Brève histoire de sept meurtres

En 846 pages, Marlon James nous brosse une série de portraits qui, mis bout à bout, délimitent une certaine Jamaïque. C'est tellement riche et complexe que l'on peut prendre ce roman par plusieurs bouts.



On suit l'ascension, l'apogée et la chute de Josey Wales, un tueur affilié à un gang de Kingston. D'homme de main, il devient Don, en doublant son propre boss et en s'acoquinant avec Medellin d'une part pour la C et le crack, et avec la CIA d'autre part (ce qui n'est de toute manière pas contradictoire). Il s'implante à New York. Puis il est lâché par les mêmes qui l'ont placé à la tête des traffics. Au suivant ! L'Histoire est un éternel recommencement.



On suit la fuite de plusieurs témoins de la tentative d'assassinat du Chanteur, jamais nommé, mais que l'on ne peut manquer d'identifier. On décrypte certaines de ses chansons, dont la moindre n'est pas Buffalo Soldiers, posthume.



Ces témoins sont une femme qui vivra dans la crainte d'être rattrapée, exécutée pour ce qu'elle a vu. C'est aussi un journaliste qui a compris les rouages de la tentative d'assassinat sur le chanteur. C'est le dynamiteur en chef mandaté par la CIA. Ce sont plusieurs petites frappes jamaïcaines, dont le quotidien est fait de lignes de coke, de viols, de meurtres.



C'est sombre et violent. On pense à Ellroy. Déjà en soupesant le volume... mais pas seulement. On pense à Toni Morrison, pour les aspects ethniques. Mais à B.E. Ellis aussi pour les scènes de sexe décrites crûment. Ou celles d'intimidation. Et à plein d'autres.



Marlon James structure son roman choral de manière tout à fait convaincante, brillante. On retrouve plusieurs époques-clés, chaque chapitre portant le nom du protagoniste principal, celui qui porte le récit du chapitre en "je". Et l'auteur arrive à bien rendre les spécificités de chacun, le langage, le style, les tics... Puis, la dernière partie fait la synthèse. On suit Josey Wales en attente d'extradition vers les USA, une infirmière en exil à New York et le journaliste qui a commencé à relater la tentative d'assassinat du Chanteur.



Le résultat est un hymne à la Jamaïque. Marlon James aime son pays. Mais cet amour passe par la lucidité. Rien ne sert de se voiler la face.



Et, bien sûr, le point final n'en est pas un. Le Don est mort, longue vie au nouveau Don...
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