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Citations de Martin Suter (197)


Quelqu'un, dans cette affaire, avait pratiqué une intervention sur la nature dans une intention qui n'était pas liée à un projet scientifique destiné à guérir des maladies ni à sauver des vies. Il l'avait fait pour produire un objet sensationnel et, si possible, en tirer une fortune.
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Plus il lisait d'études sur la technologie génétique, plus celle-ci lui paraissait douteuse.
(...)
Reber avait suffisamment d'expérience professionnelle pour savoir qu'un instant suffit pour commettre une erreur, et l'idée que chacune d'entre elles se transmettrait à la génération suivante, l'épouvantait !
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Pendant le traitement, qui dura près d'une heure, le propriétaire de l'étrange créature s'était tenu à côté d'elle, inquiet et pataud. Elle n'avait pas arrêté d'ausculter l'animal avec son stéthoscope et de prendre sa température. Chaque fois, il avait anxieusement demandé "Tout va bien ?"
Et elle avait toujours répondu : "Je ne sais pas". C'était la vérité. Elle n'avait aucune idée du rythme auquel devait battre le pouls d'un éléphant rose de trente centimètres de haut. Elle doutait que qui que ce soit au monde possède cette information.
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Barbara s'étonnait elle-même de sa générosité. Elle n'était pas du genre à faire des cadeaux. [...]
Conrad touchait un point précis en elle. Il y avait quelque chose d'élégant, elle ne savait pas le formuler autrement. Elle était sensible à la manière dont il s'habillait, dont il se comportait, à la manière même dont il était fin saoul, sa façon de parler et d'agir envers elle. "Milord", avait-elle pensé, se souvenant d'Edith Piaf (qu'elle n'avait jamais pu supporter), lorsque Conrad Lang, lors de sa troisième visite au "Rosenhof", avait eu soudain les yeux humides.
"Mais vous pleurez, Milord", avait-elle pensé et par la suite, lorsque ça s'était calmé, elle s'était assise près de lui.
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Le travail que deux personnes accomplissaient autrefois à l’expédition, il n’y en a plus qu’une pour le faire aujourd’hui.
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Jusque-là, Carlos lui apportait à sept heures un early morning tea au lit, avant de vaquer à ses occupations. Allmen, qui n’était pas un lève-tôt, allait prendre entre dix et onze heures un petit déjeuner tardif au Viennois. Il continuait certes à le faire autant que possible, mais la fondation d’Allmen International Inquiries (« The Art of Tracing Art ») le contraignait parfois à se conformer à un emploi du temps un peu plus régulé. Il lui arrivait même de devoir accepter des rendez-vous le matin, et l’aide de María Moreno lui était alors indispensable pour le petit déjeuner. Ce n’était pas qu’il ne s’en serait pas sorti tout seul, mais ce qu’il avait préparé lui-même ne plaisait jamais à Allmen.
Ce jour-là était l’un de ceux où il n’avait pas de temps pour le Viennois. Il avait déjà un rendez-vous prévu à dix heures quinze.
La veille, une certaine Mme Talfeld avait appelé et demandé un rendez-vous avec « M. von Allmen en personne ». « D’urgence », avait-elle ajouté, si possible dès le lendemain matin.
La présence de María Moreno offrait un autre avantage : outre l’espagnol, elle parlait fort bien l’allemand et l’anglais, c’était une standardiste douée et une hôtesse d’accueil en progression constante. Elle pria Mme Talfeld de patienter un instant, fit comme si elle allait consulter l’agenda d’Allmen et, à sa grande surprise, s’aperçut qu’il avait un moment de libre dans son emploi du temps le lendemain matin. On convint d’un rendez-vous pour dix heures quinze au Schlosshotel. Allmen devrait demander Mme Talfeld à la réception.
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Le feu de l’amour arrive à dégeler un peu même les plus réfrigérées.
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Les hommes vieux avec de jeunes femmes sont toujours dangereux.
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Les enfants ont besoin qu’on leur fixe des limites. Même les grands.
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Il commanda une bouteille, commander une simple coupe aurait été mesquin.
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Mais dès sa jeunesse, pris d'un élan républicain, von Allmen avait renoncé au "von", lui conférant ainsi une signification qu'il n'avait jamais eue.
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Il avait rapidement constaté que lire était la manière la plus simple, la plus efficace et la plus belle d'échapper à son environnement.
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Allmen, qui se qualifiait volontiers de fumeur non pratiquant, détestait que l'on fume dans ses locaux.
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La carte des vins méritait elle aussi le détour. Il trouva même l'un de ses préférés du Priorat : le Clos Martinet 1993. Un nectar sublime au prix -très correct pour une telle rareté - de deux cent soixante euros.
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Le spectacle consistait en un mauvais numéro d'aérobic totalement dénué d'érotisme et qui le laissa froid. Il regarda toutefois avec un intérêt courtois. C'est ce qu'il faisait chaque fois que quelqu'un se donnait la peine de lui présenter quelque chose. Même lorsque le personnel de bord délivrait avant le décollage les instructions de sécurité qu'il connaissait par cœur, il ne lisait pas son journal et ne regardait pas par le hublot. C'était pour lui une question de respect. Quand on faisait l'effort de donner quelque chose à voir à Allmen, on avait droit à son attention.
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Allmen s'assit au bar et commanda une vodka Perrier avec glace et citron. La barmaid, une blonde maternelle très maquillée avec beaucoup de paillettes, demanda :
- Une autre marque d'eau, ça ira aussi ?
Il aurait préféré la sienne. Mais Allmen tenait à se mettre bien avec cette femme et répondit :
- Ça ira aussi. Et vous ?
Elle souriait à présent, dévoilant des dents très régulières et très blanches.
- La même chose. Mais sans eau, sans glace et sans citron.
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Andrea avait à la main un morceau de chappati avec de la mousse à la coriandre ,et buûlait d'impatience à l'idée de le glisser dans sa bouche.Elle ignorait jusqu'alors à quel point il était plus sensuel de manger avec les doigts.
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Jamais encore, pendant aucun de ses nombreux voyages, il n’avait eu face à la mer le sentiment qu’il éprouvait ici. Cette équanimité puissante, cette promesse contenue, cette mystérieuse symbiose entre le nord et le sud.
Bien que le ciel fût couvert, le climat était clément, tendre, flatteur, humide, presque tropical. Seule la lumière était différente. Plus grave, plus solennelle.
Un long débarcadère avançait profondément dans la mer, comme un pont jeté vers une rive disparue.
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Quand on a de l'argent, il est plus facile d'être riche.
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Dormir lorsque le reste du pays s’adonnait à une activité utile lui procurait, même après toutes ces années, un plaisir qu’il n’avait pour le reste ressenti qu’en séchant les cours. Il appelait ça « sécher la vie ».
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