Citations de Martin Winckler (760)
La croissance incontrôlée tue la qualité.
Vivre est parfois d’une cruauté insupportable. Quand on le sait, donner la vie confine au sadisme. Mais celui qui a reçu la vie n’a pas beaucoup d’options. Il peut échapper à la souffrance en se supprimant ; il peut s’en faire complice en fermant les yeux, ou en l’aggravant ; il peut faire de son mieux pour l’atténuer.
Ce qui est effrayant, c'est qu'en douze années de carrière ni la presse, ni un avocat, ni le moindre prévenu n'a jamais exprimé l'ombre d'une critique à votre égard. (p.149)
J'espère que je ne vous assomme pas avec toutes ces histoires ...
Mais nous n'avons que ça finalement. Des histoires pour nous aider à vivre ....
J'imagine que Karma m'a imposé de passer une semaine entre ses murs pour me convaincre de rester, que je peux me rendre utile et qu'il a des choses à m'apprendre, mais tout le mal que je me suis donné depuis quatre ans pour devenir ce que je veux, tout ce que j'ai appris, tout ce que je sais faire, et faire mieux que bien, mieux que la plupart des autres chirs, c'est beaucoup trop bien pour le gâcher en écoutant des nanas qui se plaignent d'avoir mal aux seins ou qui flippent parce qu'elles ont peut-être un polichinelle dans le tiroir ! Tu comprends, quand je ne prends pas mon pied à les opérer, les bonnes femmes, moi, je m'en passe très bien.
"Je ne veux pas être là. Je n'ai rien à y faire. Ces histoires de femmes m'agacent"
"Quand on pose des questions, on n'obtient que des réponses."
p. 27 « Je suis triste de savoir que tu as envie de mourir, Maman, mais c’est ton droit. Cela étant, je suis ton fils, je ne te tuerai pas, mais si tu veux vraiment en finir, tu as tout ce qu’il faut dans ta table de nuit. »
p. 50 « Celle ou celui qui ne souffre ni physiquement ni moralement ne demande pas à mourir. »
p. 71 « Personne ne voulait entendre que des substances jusque-là illicites et diabolisées pouvaient lever l’angoisse de malades condamnés, leur permettre de vivre leurs derniers mois en paix avec eux-mêmes, en communion avec leurs proches. Quant à les aider à choisir le moment de partir, il n’était pas même permis d’en parler. Les principes comptaient plus que le soulagement des souffrances. »
p. 113 « La douleur précipite dans un cercle vicieux. La morphine amorce un cercle vertueux. Dès qu’un homme souffre moins, son angoisse diminue. Et parce qu’il a moins peur, il souffre moins. Je n’ai jamais eu peur de trop soulager. Quand la douleur est intolérable, personne ne doit la tolérer… Certains n’avaient pas mal mais ils souffraient beaucoup. Ce n’était plus la douleur physique ou morale. C’était cet état que ni les antalgiques ni les antidépresseurs ne parvenaient à lever. »
p. 152 « Quoi qu’on fasse dans sa vie, on ne peut éviter de souffrir. Mais on peut au moins s’efforcer, du mieux qu’on peut, de ne pas faire souffrir. »
Ce n’est ni la douleur, ni la dépression, ni la solitude.
C’est un sentiment plus pénible encore.
Celui d’en avoir assez.
Ëtre las d’être là
« Non.Je voudrais dormir.Vous ne m’entendez pas.
Je vous écoute mais…
Vous ne m’entendez pas
Elle m’a regardé droit dans les yeux.
Je voudrais rentrer.Chez moi. Et dormir.S’il.Vous.Plaît
Quoi qu'il arrive, vivre c'est souffrir. Le corps sait bien mieux souffrir qu'il ne sait jouir.
Combien de temps faut-il, pour jouir ? Une éternité. Combien e temps sa dure ?
Combien de temps faut-il, pour se mettre a souffrir ? Une fraction de seconde. Combien e temps sa dure ?
Où mieux ranger un livre que parmi d'autres livres ? (p.31)
Je mesure combien le ronronnement d'une radio ou les cliquetis du répondeur peuvent rythmer l'écoulement du temps. (p.26)
Le grand cahier posé sur le bureau est une sorte de livre de comptes. Du genre de ceux qu'utilisent équipes de nuit et équipes de jour dans les hôpitaux pour se faire leurs "transmissions" : l'infirmière partante note les évènements marquants de la période écoulée et met son nom dans la marge. (p.22)
Le docteur Gravelet [...] prescrit une flopée de médicaments inutiles à ses patients les plus âgés et multiplie les techniques “parallèles”, de l’acupuncture à la mésothérapie en passant par les manipulations vertébrales, sans aucune rigueur.
Son angoisse était plus intense que jamais […] deux jours plus tard j’ai appris que Richard s’était pendu dans son appartement.
[..] tous ceux que j’ai assistés disposaient d’autres moyens pour parvenir à leur fin […] Mais ils m’avaient appelé pour atténuer la violence de leur décision sur les autres. Et pour éviter que les autres ne s’opposent violemment à elle […] Richard voulait faire violence. A qui ? Je l’ignore. En l’assistant ce soir-là, je n’aurais fait que m’en rendre complice. Mais je regrettais de n’avoir pas su déceler plus tôt ce qui le minait.
Aimer c’est être impuissant contre le temps, et en avoir conscience.
Aimer c’est savoir que l’amour n’aura qu’un temps, tout le temps de la vie peut-être, mais seulement ce temps-là.
Aimer, c’est savoir que si l’on ne meurt pas le premier, on verra l’autre mourir.
Qu’on verra la vie et l’amour mourir chez l’autre, avant même que l’autre ne meure. Et qu’ en voyant l’autre mourir, on mourra tout vif.
A présent, tu te détestes d'avoir seulement imaginé que ce livre serait publié. Tous ces fantasmes sont indécents. Tu regardes les feuillets dépareillés avec un dégoût grandissant. Une idée insoutenable vient pour la première fois t'effleurer: ce que tu tentes d'écrire, as-tu le droit de le porter au jour?
La question n'est pas de savoir si je peux survivre sans mes bras et mes jambes, sous morphine en perfusion ou avec un tuyau sortant de l'estomac. La question est de savoir si je veux survivre comme ça ! C'était la seule question, et la même qu'aujourd'hui, bien que tant de choses aient changé. "Quelle est ma liberté ?"
Du début à la fin, l'idée centrale de " The Mask of Zoro " réside dans la continuité de la mission du héros. Littéralement : la trans-mission. Au début du film, Diego raconte sa dernière aventure à Elena, nourrisson dans son berceau. A la fin, c'est au tour d'Alejandro, avec une belle envolée comique, de relater les aventures de Zorro à son fils nouveau-né.
Pour traverser victorieusement toutes les épreuves, le héros doit être athlète, comédien, acrobate, prestidigitateur ; pour que ses aventures lui survivent, il doit aussi, inévitablement, être conteur.