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Critiques de Maryse Condé (352)
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Le coeur à rire et à pleurer

Encore une fois, Maryse Condé ne m’a pas déçue ! Et je me suis demandée comment je pouvais être autant fascinée par son autobiographie que par ses fictions.





- J’ai retrouvé le style et les thèmes que Maryse Condé affectionne tant : la quête d’identité, les questionnements, la solitude et elle a même réussi à parler de sexe.



- Elle arrive à poser un regard critique sur ses parents qui souhaitaient toujours prouver quelque chose, toujours bien se faire voir. Mais ce n’est pas pour autant qu’on sent de la haine et de l'énervement dans ses propos.



- La grande question du jour : que veut dire être aliéné ? Que veut dire être libre ?







- C’est trop court !

- J’aurais aimé la voir plus interagir avec ses frères et sœurs.

- La fin ! Mon Dieu, comment on peut terminer sur ce point et espérer qu’on ne souhaite pas une suite.
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La vie scélérate

Nettement plus bref que Ségou, ce livre n'en contient pas moins plein d'éléments importants pour mieux comprendre ce qu'ont pu vivre, et vivent toujours les Noirs, de Guadeloupe, mais pas seulement. Puisque tout et tous se tisse.nt dans des liens qui ne sont et ne seront (plus) jamais purs. Jamaïque, Etats-Unis, France, Panama, Congo, Sénégal... Des parcours entrecroisés.

Pour un jour foutre à la poubelle ces idées de races. Lire et se rendre compte, et rendre des compte (d'abord)... Des êtres exploités, révoltés, annihilés, des résurrections, du remous, de la violence, de l'amour, beaucoup et sous plein de formes... Comme l'être humain plein de couleur.s.



Bon, cette critique sonne un peu trop "sunshine", "le soleil donne la même couleur aux gens gentiment"... Ce qui est une vision bien trop simplifiée du contenu. Ce contenu est complexe, riche, tout en tissus.

Et l'écriture tient bien sa place, et donne ses touches supplémentaires accentuant le dessin des personnages, des personnes, des cultures dont il est question.



Si vous avez peur de la trilogie Ségou, mais que vous voulez vous atteler à une lecture d'une part méprisée de l'Histoire, vous pouvez lire cette Vie scélérate. (Pour ma part, ce titre m'a puissamment attiré.)
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Les sorcières dans la littérature

14 extraits ayant pour sujet commun la Sorcière.

C'était intéressant de découvrir comment celle ci est décrite selon les récits, toutefois, j'aurais apprécié une note de l'auteur, qu'il ne s'agisse pas uniquement de rassembler ces textes, mais les expliquer, donner un avis..
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Les sorcières dans la littérature

Et voilà, en ce dernier jour du mois de mai, je viens vous présenter le dernier livre de ma PAL de mai terminé. Un livre très court que j’ai lu pendant mes heures de trou au collège et qui se prêtait parfaitement à ce rythme de lecture.



« Les sorcières dans la littérature » n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais. D’ailleurs je ne sais pas trop à quoi je m’attendais mais pas à ça ! Il s’agit d’une succession d’extraits de romans nous faisant le portrait d’une ou des sorcières en général. Ils sont classés par « thèmes » et s’enchaînent de manière très rapide. J’en connaissais quelques uns (le portrait des sorcières dans le délicieux « Sacrées Sorcières » de Roald Dahl par exemple) mais c’était une autre découverte de les relire en parallèle d’autres extraits, d’autres descriptions.



Et il y en avait beaucoup, la majorité, que je ne connaissais pas. Je connaissais parfois le titre de nom et parfois pas du tout. J’ai d’ailleurs noté sur ma liste d’envies un certain nombre de titres que j’ai envie de découvrir …



Ce que j’ai aimé c’est que les extraits ne viennent pas seulement de romans, nous avons également de la poésie ou encore du théâtre. Le tout à différentes époques, plus ou moins anciennes révélant ainsi la perception des sorcières avec le temps (et des femmes, impossible de ne pas faire de lien …).



Des descriptions physiques mais pas seulement, dans différentes régions, à différentes époques. Des extraits, parfaitement choisis et enchaînés, entraînant un certain nombre de réflexions et de réactions. Un petit livre qui vaut le détour à mon avis !



Et si je vous demandais de me décrire une sorcière, que me raconteriez-vous ?
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Victoire, les saveurs et les mots

Un des meilleurs livres de Maryse Condé, très différent de tous ses autres romans que j ai pu lire



C'est le récit autour de la personne sa grand'mère: Victoire; mais aussi le portrait de sa propre mère.



Récit de cette société multiple & très complexe des Caraïbes surtout ici la Guadeloupe en cette fin du XIX° & XX°



C est aussi la recherche des origines & des secrets de famille ( pas trop cachés)



Un vrai travail d'auto-analyse familiale



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Moi, Tituba sorcière

Tu connais Tituba et qui est une sorcière ?



(oui je sais je lis beaucoup de trucs comme ça en ce moment mais je m'en fous c'est la vie t'as qu'à t'en foutre aussi c'est juste des livres après tout)



Bah si tu connais peut-être que tu peux dire avec moi combien c'est une histoire de fous.



Oui, minou une histoire de fous bicause vois-tu Tituba elle a vraiment existé c'était même dans les années 1692 et elle vivait en Afrique et tout tu vois et c'était déjà une esclave là bas et sa mère elle est morte d'une façon méga tragique mais malheureusement commune à l'époque mais ça je te spoile pas parce que Maryse Condé tu sais elle raconte vraiment bien.



Toujours est-il (t'as vu la tournure de mes tournures comment ça fait maintenant ?) que Tituba après elle est recueillie par une dame qu s'appelle Man Yaya et elle lui apprend des sorts un peu magiques et surnaturels mais seulement pour faire le bien. Après la dame elle meurt d'une mort naturelle ce qui est rare à l'époque et comme la mère de Tituba qui s'appelle Abena dans le livre elle devient une invisible et elle veille sur Tituba. Un peu comme des gris gris vivants qui lui disent «meuf tu vas en baver dans la vie mais tkt on est là pas trop loin mais vraiment tu vas vraiment morfler dac ? ». Et Tituba elle a un peu peur mais elle est super vaillante mine de rien.



Parce que tu vois elle a des pouvoirs quand même et à chaque fois qu'on lui fait du mal elle pourrait se venger en leur faisant mille fois pire sur leur vie et les autres générations, mais nan elle le fait pas. Bicause que c'est une bienfaisante et qu'elle préfère soigner et faire le bien et tout.



Pis après elle va à Salem comme le nom du chat dans Sabrina qui s'appelle comme ça bicause y'a eu le procès des sorcières de Salem pour de vrai dans le monde réel et même que Tituba elle était là-bas à l'époque mais comme c'était une esclave noire et ben personne en a rien eu à foutre et du coup Maryse Condé elle imagine la vie de Tituba avec juste son imagination et quelques informations mais vraiment vraiment maigres.



Bah tu vois j'ai trouvé ça hyper intelligent comme texte.

Bicause non seulement moi j'y connais rien à l'esclavage du 17e siècle déjà en Amérique mais alors en Afrique encore moins. Et même les trucs vaudous et tout qui sont différents entre les deux continents et bah toutes les soeurs sorcières se connaissent j'ai l'impression et j'ai trouvé ça réconfortant et beau j'avais juste une envie c'est de mettre les traits de Tituba sur toutes les sorcières d'aujourd'hui que je connais (j'en connais un peu et elles sont vraiment très bien tu sais ?). Et du coup j'étais triste et révolté quand dans l'histoire Tituba et les autres sorcières elles s'en prennent plein leur gueule.



Tu vois c'est un chouette récit. En plus si c'était un film d'aujourd'hui y aurait écrit « CETTE HISTOIRE EST INSPIREE DE ..



MON CUL PUTAIN ET TA GUEULE AUSSI PAR LA MÊME OCCASION



On s'en fout de cette étiquette sur les films arrêtez de nous prendre pour des yaourts de supermarchés.



Après on est persuadé que ce qui se passe dans le film tout est vrai alors que même la peau des visages elle est bidon comme celle des magazines de merde et donc c'est pas la putain de vraie vie. C'est comme si au Mc Do on te mettait que y'avait du vrai poulet dans les chicken. Non c'est juste une vision du poulet que le réalisateur de chicken il a dans la vie mais qu'est pas du tout du poulet en vrai, enfin t'as compris quoi ?



Dans Tituba on s'en branle de la différence entre la vérité et la fiction. C'est juste un super message d'abnégation, de bienveillance et de volonté de croire tout le temps et de toujours voir le verre à moitié plein et ça c'est un super message qui fait toujours du bien dans les moments où qu'il fait sombre et tout minou tu trouves pas ?



Moi je trouve.



Je vais au dodo ou commencer une autre histoire ch'sais pas encore quoi tu verras bien t'as qu'à être patient en lisant des livres et en m'en parlant aussi j'aime bien.
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Moi, Tituba sorcière

Fille d'une esclave, Tituba découvre très tôt le sort réservé à son peuple et les malheurs qui en sont les conséquences. Devenue orpheline, elle est initiée par Man Yaya à la guérison par les plantes, les potions et les esprits. À la mort de cette dernière, elle tombera sous le charme de John l'Indien, un esclave qu'elle va épouser et qui la conduira hors de sa Barbade natale vers les Etats-Unis où elle deviendra l'une des célèbres sorcières du procès de Salem.



À travers l'histoire de Tituba, c'est le sinistre destin des minorités du XVIIe siècle que l'on découvre : esclavage, torture, pendaison, oppression des indigènes, des Juifs et bien sûr des femmes qui reste à chaque fois, les premières victimes de tous ces maux.



Rouvrant l'affaire classée qu'est le procès des sorcières de Salem, Maryse Condé a choisi de s'attaquer à un épisode célèbre de l'histoire qui, après la lecture de ce roman, semble ne pas nous avoir livré tous ses secrets. Offrant une nouvelle fin au sombre destin de Tituba, la réécriture de cette histoire mêle espoir et spiritualité aux funestes et tragiques événements de la vie de Tituba.



Paru en 1986, ce roman trouve aujourd'hui un nouveau public plus informé sur les chasses aux sorcières, leur déroulé, leur signification, mais surtout le parallèle évident qu'il est possible de faire avec le féminisme.

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L'Évangile du Nouveau Monde

Un livre qui m avait attiré sur la table de mon libraire.

Sa couverture aux couleurs vives , le nom de l auteur et les premières lignes du resume ( un enfant abandonné) ont fait que j ai lu ce livre.

J'ai mis beaucoup de temps à m interesser à l histoire

Est ce à cause de mes rapports à la religion dont il est beaucoup question dans le livre ou n etais ce pas le moment en bref ce livre m a moyennement plu

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Moi, Tituba sorcière

Je m'attendais à ce que ce roman/biographie soit plus centré sur l'affaire de Salem. Au final c'est surtout un beau destin, une belle histoire de vie et de courage que celle de Tituba.

Née esclave, malmenée par les hommes, les blancs comme ses semblables, elle a traversé les épreuves par sa seule force. Elle livre un beau message d'espoir. Sa volonté de ne pas devenir haineuse et méchante malgré tout ce qu'elle a subi est un exemple de résilience et d'amour.

Vraiment, j'ai aimé la connaître, j'ai aimé l'interprétation libre de l'auteur quand à sa vie. Une très belle surprise.
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Les sorcières dans la littérature

14 récits ayant comme propos commun... La sorcière. Intéressant de voir la vision qu'on chaque auteur de cette figure mythique. Effrayante ou terriblement attirante, la sorcière fascine nos auteurs et c'est extraits le montre plutôt bien.
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Les sorcières dans la littérature

Tantôt effrayante tantôt fascinante, parfois les deux en même temps, la figure de la sorcière apparaît régulièrement en littérature quelques soient les époques.



Ce petit recueil réunit 14 extraits très divers, d'oeuvres rédigées par des hommes comme par des femmes, qui permettent de mesurer l'évolution du traitement réservé à ce personnage.

En effet, depuis quelques années la sorcière revient en force dans la culture populaire, déconstruite dans son côté sombre pour être valorisée voire célébrée. On ne parle plus de sortilèges et de pouvoirs mystiques, mais de féminité libérée et libératrice!



J'ai aimé découvrir certains de ces textes et en retrouver d'autres, et ma mention spéciale va à "Moi, Tituba sorcière" de Maryse Condé, que je relis toujours avec plaisir et émotion ❤
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Moi, Tituba sorcière

Tituba, née à la Barbade est la fille de l’esclave Abena violée par un marin anglais à bord d’un vaisseau négrier. Sa mère sera pendue sous ses yeux pour avoir frappé un blanc qui tentait d’abuser d’elle. Elle sera élevée et prise en charge par la vieille Man Yaya qui lui apprendra bien des choses avant de mourir. Vendue à un prédicateur Tituba se retrouvera d’abord à Boston et ensuite à Salem. Elle sera accusée de sorcellerie avec d’autres dans le célèbre procès des sorcières de Salem dans ce qu’on peut qualifier de folie collective de cette année 1692. Maryse Condé décrit un personnage fabuleux victime de son époque. Une époque où règnent l’esclavage et la bigoterie. Une époque où Dieu et l’Homme Blanc règnent en maître. Un excellent livre sur l’intolérance humaine.
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Moi, Tituba sorcière

Mélangeant faits historiques et fiction, Maryse Condé donne vit à une femme incroyablement marquante.



Une femme qui va traverser des épreuves abominables mais va garder sa force, son amour de la vie, ses croyances et qui va faire des choix extrêmement difficiles.



Tituba est une oubliée de l'Histoire, la « Sorcière noire de Salem » a pourtant eu un rôle déterminant dans les procès pour sorcellerie ayant eu lieu en 1692.



C'est Tituba qui nous raconte son histoire avec beaucoup de pudeur voire une certaine retenue.

Esclave passant de maître en maître, sa vie est jalonnée de moments poignants, bouleversants, révoltants, écœurants mais aussi de moments d'amour et d'amitié.



Sa relation avec le monde invisible apporte un côté onirique qui donne une dimension mystique qui peut dérouter au premier abord mais j'ai énormément aimé cet aspect.

Esclavagisme, fanatisme religieux, peur des femmes sont traités, par l'autrice, tout en subtilité.



De la Barbade à Boston puis dans le tristement célèbre village de Salem, nous suivons son parcours en quasi apnée avec une tension, presque un effroi qui ne nous lâche pas et redoutant les dénonciations, trahisons et manipulations.



Un texte fort, puissant, choquant, et si marquant sous une plume riche et poétique.

Une histoire à découvrir. 🔥
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Moi, Tituba sorcière

Quelle belle idée de donner la parole à Tituba, ce personnage à peine entrevu dans Les sorcières de Salem !

L'histoire de Tituba commence et se finit à la Barbade. Je dois m'attarder sur la forme ici. Je suis littéralement tombée amoureuse de l'écriture de Maryse Condé. D'abord, sa description de la Barbade. Etrangement, malgré les horreurs qui s'y déroulent, c'est l'image d'une Barbade généreuse et magique qui se colle à la rétine. On lit le beau, on lit le mal, mais c'est le beau qui reste. C'est un exercice difficile de raconter le tragique sans tomber dans le pathos ou, à l'inverse de traiter les événements avec trop de froideur.

Le portrait magnifique de Tituta ensuite. C'est une femme libre, mais les hommes auront sa perte. Les malheurs qui la frappent ne l'abattent jamais, ne la transforment pas. Elle ne passe jamais dans le camp du mal, de la vengeance ou de la rancœur, elle s'évade dans son monde magique. C'est une martyre, une sainte. C'est là tout le paradoxe de l'histoire : les seules bonnes personnes du roman sont perçues par les autres comme des incarnations du mal. Cette lecture m'a éblouie; j'ai tellement aimé Tituba que je ne voulais pas la quitter. J'ai adoré le style de Maryse Condé et je cours me procurer ses autres romans. Et je vais recommander celui-ci à tout mon entourage.







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Le coeur à rire et à pleurer

La Guadeloupe des années cinquante. Contre des parents qui semblent surtout soudés par le mensonge, contre une mère aussi dure avec les autres qu'avec elle-même, contre un père timoré, la petite Maryse prend le chemin de la rébellion.

La soif de connaissance, les rêves d'autonomie et de liberté la guident vers son destin d'écrivain.

Mais peu à peu les épreuves de la vie appellent l'indulgence, la nostalgie de l'âme caraïbe restitue certains bonheurs de l'enfance.

Et Maryse se souvient alors de cet instant qui lui redonna l'amour des siens, de cette ultime nuit où "roulée en boule contre son flanc, dans son odeur d'âge et d'arnica, dans sa chaleur", elle retrouva sa mère en la perdant. Conseil JJM. Ce livre m'a intéressée. Captée de bout en bout. Sincérité de l'autrice. Découverte d'une vie guadeloupéenne, d'une famille contrastée. Parfois je suis restée sur ma faim. Le récit est très-très autocentré. Contente d'avoir lu. Contente de rendre. Bib Ched
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L'Évangile du Nouveau Monde

Maryse Condé, née en Guadeloupe, à Pointe-à-Pitre, part à seize ans étudier en métropole au lycée Fénelon puis à la Sorbonne. Mariée deux fois, son premier mari est un acteur guinéen, et le deuxième un américain, Richard Philcox qui sera le traducteur de la plupart de ses romans vers l'anglais. Elle doit son premier prix littéraire à "Moi, Tituba sorcière...Noire de Salem". "L'évangile du nouveau monde" est le roman le plus récent et la troisième lecture de cette autrice. Voici le début de ce roman : Maya met au monde son enfant et l'abandonne. Elle ne croyait pas qu'elle aurait eu aussi mal. Corazon, son amant lui avait promis de garder son enfant et de l'aimer. Cependant, Corazon et Maya ne venaient pas de la même classe sociale. Corazon enseignait l'histoire des religions à l'université d'Asuncion, d'où son origine. Toutes les nuits Maya faisait un rêve dans lequel "un ange lui annonçait qu'elle accoucherait d'un fils qui aurait pour mission de changer la face du monde". Elle vivait avec la famille Ballandra. Maya avait laissé son bébé dans l'étable à côté d'un âne. Madame Ballandra Eulalie trouva le bébé sur de la paille. Cette circonstance ajoutée à la date du calendrier, le soir d'un dimanche de Paques, il n'en fallait pas plus pour se dire que c'était un miracle : "un cadeau du ciel", un petit garçon qu'elle nommerait Pascal. Jean-Pierre et Eulalie étaient des plus croyants et ils s'aimaient malgré une couleur de peau différente : Jean-Pierre était descendant d'Africain alors que Eulalie descendait des Vikings. Pascal était un beau bébé venant d'on ne sait quelle origine : blanc, noir, jaune, il semblait d'origine "mélangée".

Quelle destinée connaitrait Pascal ? Celui-ci devint obséder par ses origines et finit par les trouver.



Ce roman comporte une belle fin qui replace les différents personnages principaux. Il y a aussi un épilogue qui ouvre cette fin sur un couple d'abord inconnu puis qui le relance en le remplaçant.



La richesse et la densité du style de Maryse Condé la placent tout en haut de mes autrices françaises préférées. En effet, le vocabulaire employé par l'autrice est à la fois brillant et particulier : brillant parce que littéraire et particulier parce que adapté à son origine caribéenne, à la fois lointaine, exotique et dépaysante, et pourtant c'est un style qui semble concis, serré et dense. C'est une écriture qui nous apprend beaucoup, notamment sur le mélange des origines, un vocabulaire spécifique.

Cependant, il y a une multitude de personnages, ce qui reste la difficulté de cette lecture. Et, c'est là le seul bémol à ce roman sinon parfait. En effet, il m'a fallu plusieurs lectures de certains passages pour que je retienne les tenants et les aboutissants de leur apport dans l'histoire contée. Pourtant, cela reste un nouvel apport au texte qui amplifie encore le résultat final de l'écriture à la fois simple et complexe.

J'ai donc beaucoup aimé ce roman qui me reste bien en tête et que je n'oublierai pas de sitôt ! Ce n'est là que quelques aperçus de ce texte, car beaucoup d'autres points pourraient donner lieu à d'autres questionnements à la fois sur le fond et sur la forme.
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Moi, Tituba sorcière

Livre à mi-chemin entre histoire et fiction qui relate l’histoire oubliée d’une sorcière noire de Salem.

Très intéressant ! Il permet d’en savoir plus sur la tragédie de Salem et la ridiculité des puritains américains ainsi que la dureté de l’esclavage.



Livre plein de couleurs. On se prend d’affection pour cette héroïne.



Il montre aussi le caractère raciste des choix d’écriture de l’Histoire (l’histoire de cette femme noire de confession juive n’avait jamais été étudiée alors que celles de femmes blanches si !)



Je ne peux que recommander la lecture de ce très beau livre !
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Traversée de la Mangrove

C'est mon petit Théo qui m'a menée vers cette lecture. Je viens de lire, de la même auteure, avec lui « Rêves amers » qui nous a beaucoup plu et fait réfléchir sur la condition humaine, et subitement je me suis souvenue que dans les tréfonds de ma Pal un livre de Maryse Condé m'attendait depuis des années. J'ai des trésors incroyables dans ma Pal !





En cette veillée mortuaire, chacun tour à tour va prendre la parole en son for intérieur pour nous parler de Francis Sancher, retrouvé mort la face enfouie dans la boue grasse, pour évoquer leur rencontre et leur ressenti vis à vis du défunt. Certains l'ont aimé et beaucoup detesté.

On est étonné de la version de chacun et l'on se dit que définir une personne est un processus bien personnel et soumis aux interactions que chacun à avec l'autre. de plus, Francis Sancher incarne l'étranger par excellence, il est différent des îliens et dérange par sa pratique.

« Sans doute parce qu'il venait d'Ailleurs. D'Ailleurs. de l'autre côté de l'eau. Il n'était pas né dans notre île à ragots, livrée aux cyclones et aux ravages de la méchanceté du coeur des Nègres. »

Mais chercher l'autre c'est aussi se chercher soi-même et découvrir ainsi de quel bois on se croit fait.



C'est aussi à travers les révélations de chacun, toute une peinture de la société guadeloupéenne qui est brossée. On y découvre les anciennes rancoeurs contre l'esclavagisme, le racisme, la couleur de peau, la multiplicité des sangs mêlés et les différentes identités qui peuplent cette île.



Un roman choral d'une écriture très poétique, hautement colorée d'expressions créoles (et expliquées), et révélatrice des tensions internes de cette île papillon, richement décrite pour en évoquer la luxuriante nature.

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Le coeur à rire et à pleurer



Maryse Condé (qui semble avoir pris le nom de sa rue d'enfance comme nom de plume) nous raconte ses souvenirs d'enfance en Guadeloupe dans les années 50.

Chaque chapitre est consacré à une histoire; raison pour laquelle elle a sous-titré son livre "Contes vrais de mon enfance".



Huitième enfant d'un couple de bourgeois antillais, elle garde un souvenir teinté d'amertume. Vis-à-vis de ses parents d'abord, qu'elle présente souvent comme des orgueilleux, fiers de leur statut, trop fiers au point de pratiquer eux-mêmes un certain racisme anti-mulâtres. Parce que dans les années 50, être "noir" peut revêtir des tas de significations que Maryse, petite fille, éprouve des difficultés à comprendre. Pour elle, un enfant avec qui jouer est un enfant, point! Pourquoi ses parents lui reprochent-ils donc de s'amuser avec certains d'entre eux? Pourquoi doit-elle systématiquement prendre le rôle de souffre-douleur quand l'autre enfant est blanc ("je dois te donner des coups parce que tu es une négresse")?



Vis-à-vis de la société en général également. Incomprise à l'école, incomprise à la maison, cataloguée très vite de perturbatrice, elle semblait ne trouver sa vraie place nulle part.



C'est à hauteur d'enfant, voire de jeune adolescente, que les récits nous sont proposés. Donc, c'est au lecteur de détecter les lignes plus historico-politiques comme la lutte des classes, la place de la femme dans la société antillaise de l'époque, l'approche de l'enseignement, les relations avec la France... Parce qu'à cette époque, en Guadeloupe, on déteste l'Amérique par principe et on aime la France, par principe aussi. Ce que Maryse, enfant, ne comprend pas, ne trouvant d'ailleurs pas grande satisfaction dans ses voyages à Paris où l'image qu'elle a de ses parents se fane encore un peu plus.



Mêlant français et créole, la plume de l'autrice est très fluide et donne juste l'envie d'explorer un peu plus le sujet à travers d'autres ouvrages.
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L'Évangile du Nouveau Monde

e ne connaissais pas cette écrivaine et ce roman me le fait regretter car elle a un talent certain pour raconter des histoires et rendre vivante et proche de nous la civilisation guadeloupéenne de son enfance. Dans ce roman elle raconte le voyage initiatique pour un jeune Pascal qui est le fils de … Corazon Tejera, autrement dit, Dieu lui-même, pour ses adeptes. Alors Pascal serait le fils de Dieu ? c’est dur à porter ! déjà que sa naissance a été un miracle pour ses parents adoptifs qui l’ont recueilli dans un appentis qui ressemble fort à une crèche sous d’autres cieux. Voilà le roman est lancé, en s’inspirant des évangiles, Maryse Condé va nous raconter son pays et aussi le monde contemporain dans ce qui ne va pas trop mal et surtout ce qui va très mal.



Le message du Christ est toujours aussi dérangeant « aimons-nous les uns les autres » et toute vie sur terre a la même valeur. Pascal, un peu à l’image de Candide ira de société en société sans jamais trouver le bonheur. On le croit quand il est chez les Mondongues qui ont supprimé la propriété privée, l’alcool … Hélas ! cette société ira vers la tyrannie et Pascal devra prendre la fuite. Finalement, la solution ne sera pas « cultivons notre jardin » mais « trouvons l’amour ».



J’ai parfois beaucoup aimé ce roman surtout quand je sens vivre la société guadeloupéenne, surtout à travers le talent de conteuse de cette auteure. Cela m’a amusée de reconnaître mes souvenirs du catéchisme de mon enfance. Mais je m’y suis aussi souvent ennuyée . J’ai vraiment décidé de lire d’autres livres de cette auteure car son talent aux multiples facettes ne se résume certainement pas à ce roman très original.
Lien : https://luocine.fr/?p=14268
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