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Critiques de Maryse Condé (348)
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Le coeur à rire et à pleurer

C’est une belle lecture qui transmet des messages forts. Mais je n’ai pas ressenti cette vibration qu'a voulu transmettre l'auteure. J’espérais également qu’elle m’aiderait à réfléchir sur les problèmes sociaux dont il est question, mais là aussi c’est un échec.
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Ségou, tome 2 : La Terre en miettes

1863 - Ségou est islamisée mais les intrigues et rivalités s'y trament encore



tous les pays musulmans voisins, des médiateurs s’étaient proposés pour mettre fin à la querelle entre

Toucouleurs et Peuls. En vain. Et Ségou était l’un des enjeux de ce conflit.



les rois Bambaras sont défaits et contraints de quitter la ville .



Le bon peuple de Ségou s’assembla devant le palais d’Ali Diarra pour voir brûler les fétiches. Comme c’était la deuxième ou troisième fois qu’une opération de ce genre se produisait, il n’était guère ému, sachant que les fétiches se rient du feu, même de celui d’Allah.



Les Traoré, musulmans ou fétichistes, ont perdu la proximité avec le pouvoir politique des Diarra mais la concession reste prospère avec ses champs cultivés par des esclaves. Elle reste l'aimant qui va attirer les descendants dispersés des fils de Dousika à travers l'Afrique de l'Ouest : Omar, le fils de Mohamed, à la recherche de son père et Dieudonné, le fils d'Olubunmi, recueilli sur le fleuve par des français. Fils sans pères, déboussolés accueillis comme des fils prodigues dans la concession des Traoré. De sangs mélangés de Peul, Bozo ou même marocain, l'appartenance au clan Traoré les renvoie à l'identité bambara.



El-Hadj Omar resta seul. Pendant un moment, il lui sembla qu’il ne savait plus pourquoi il combattait. Les

premières années, tout était clair. Il fallait purifier et rénover l’islam, rendre la chaleur et la virulence à une foi qu’affaiblissaient les querelles de clans et les oppositions entre provinces. Il fallait convertir les païens, leur mettre sur les lèvres la phrase sublime : — Il n’y a de Dieu que Dieu ! Mais, à présent, que se passait-il ? Voilà qu’au nom des nationalismes, des résistances s’organisaient ! Les hommes défendaient leurs territoires, leurs dynasties, leurs parentés et n’acceptaient pas qu’à l’est du fleuve Sénégal s’étende un même empire dont le souverain serait Dieu. Beau rêve si difficile à réaliser ! Idéal que rendaient inaccessible la petitesse et la

mesquinerie des esprits ! Mohammed lui-même avait été dans l’incapacité de comprendre cela !



Dans ce livre les conflits nationaux divisent l'unité illusoire que la croyance commune en l'Islam aurait fédéré.



Sur la côte, à Saint Louis du Sénégal, la colonisation française s'organise



Alors que Saint-Louis, avec l’abolition de l’esclavage, périclitait, un gouverneur énergique débarquait, animé du grand dessein de doter la France d’un empire colonial en Afrique de l’Ouest, qui avait fait ses preuves en Algérie : Faidherbe.



Dieudonné, recueilli avec ses frères par des français va à l'école française. L'armée française recrute des africains dans ses rangs, certains attirés par l'aventure, d'autres par des honneurs illusoires, tous se laissent corrompre par l'alcool abondant dans les cantines militaires.



Si, les premiers temps, les Français étaient partout accueillis avec une curiosité tolérante, la révolte s’était vite déclenchée contre eux. C’est que, après des simulacres d’accord avec les anciens, ils s’appropriaient les terres, forçaient à cultiver des plantes dont on ne voyait pas l’utilité et à tracer des routes qui ne menaient nulle part.



Pour asseoir leur pouvoir, les Français utilisent les rivalités entre les ethnies, arment les uns contre les autres, vendent les fusils efficaces contres lances et arcs traditionnels. Dans leur rivalité contre le pouvoir musulman intégriste Toucouleur, les Bambaras rêvent d'acquérir des armes modernes.



Omar, musulman, rêve d'unité contre les incirconcis français. Il prend même la tête d'une armée qui le prend pour le madhi



Nous sommes un. Un. Qu’il n’y ait plus ni Peul, ni Toucouleur, ni Bambara, ni Sonraï, ni Bozo, ni Somono, ni Sarakolé, ni Malinké, ni Dogon, ni Arma, ni Touareg. Nous sommes un. Ces terres sont nôtres. Et le Blanc, ses

canons, ses canonnières et son cheval de fer est un intrus qui doit partir.



les canonnières auront raison des remparts de Ségou.



Loin de Ségou, les descendants des esclaves brésiliens revenus en Afrique, christianisés,  à Lagos les descendants de Naba (le fils razzié lors d'une chasse au lion). Eucaristus, le pasteur,  a épousée la descendante jamaïcaine des esclaves marrons et eut un fils Samuel. Samuel a rêvé de la révolte des marrons qui n'ont jamais accepté l'esclavage. Il parvient en Jamaïque. Désillusion!



Ma première lecture de Ségou, il y a une vingtaine d'année avait mis la lumière sur les coutumes africaines, les peuplements, le mode de vie. les guerres récentes au Mali qui s'étendent maintenant aux états voisins donnent un intérêt renouvelé à cette histoire.
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A la Courbe du Joliba

Après avoir lu Moi, Tituba, sorcière j’ai découvert cet autre livre de Maryse Condé, un livre pour la jeunesse, très joliment illustré par Letizia Galli, avec des dessins aux couleurs chaleureuses.



L’autrice emmène ses jeunes lecteurs en Afrique de l’Ouest, elle leur fait découvrir cette région et ses problèmes en leur narrant l’histoire d’une famille contrainte à se diviser et à s’exiler.



Suite à la guerre en effet, le père de famille part combattre, son épouse doit alors quitter la Côte d’Ivoire avec ses trois filles pour se réfugier au Mali.



Maryse Condé donne à ses lecteurs quantité d’informations sur l’Afrique, ils s’imagineront sur les marchés et sur le bateau navigant sur fleuve Joliba, ils élargiront considérablement leur vocabulaire spécifique à ce continent, des notes en fin de page donnant heureusement l’explication des mots nouveaux.



De nombreux thèmes sont abordés : la guerre qui sépare les familles, l’exil, le passage des frontières, la relation entre les parents et leurs enfants, la rencontre enrichissante avec d’autres personnes, d’autres classes sociales, d’autres cultures, le besoin de s’affranchir des adolescents.



Au début de l’ouvrage un plan colorié permet de visualiser le chemin parcouru.



C’est évidemment un voyage qui marquera les trois enfants, la dernière phrase du livre l’illustre :

“Ce qui se profilait au bout de la courbe du fleuve, c’était l’adolescence, ses périls et ses joies.”



J’ai apprécié ce parcours initiatique, j’ai apprécié ce portrait de l’Afrique, j’ai beaucoup apprécié le style imagé de Maryse Condé :

“Le soleil bondissait dans la pièce comme si pendant trop longtemps l’ombre l’avait tenu en laisse”



J’ai aimé ce livre et ai déjà décidé d’en faire profiter une petite fille cet après-midi ! Je m’en réjouis déjà !

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En attendant la montée des eaux

Mon premier roman de Maryse Condé : un coup de foudre. On plonge dans l'univers mystérieux d'un médecin africain fils d'une mère aux yeux bleus, bousculé par l'histoire qui l'amène du Mali à Haïti où il part à la recherche de la famille de sa fille avec des compagnons tiraillés entre leurs origines, leur besoin d'amour et leur instinct de survie dans le chaos d'Haïti. C'est foisonnant, émouvant, magique et dévoile une réalité des Antilles liée au trafic des esclaves africains où les humains survivent entre la violence des hommes et la beauté cruelle de la nature.
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Le coeur à rire et à pleurer

C'est le premier livre de Maryse Condé que je lis pour l'heure et que dire... j'ai adoré.



J'ai adoré la simplicité et l'authenticité du récit, le tempérament quelque peu fantaisiste de l'autrice que je crois avoir décelé entre les lignes, les références culturelles, les créolismes qui constituent l'une de nos particularités à nous autres Antillais, et que nous avons la plupart du temps tendance à censurer...



C'est la première fois que je lis un auteur antillais qui y a recours. Et quel bonheur !



J'ai aimé l'approche structurée du récit, construit sous forme de chapitre, avec des titres aussi énigmatiques qu'évocateurs. J'ai aimé la transparence dont semble faire preuve l'autrice, qui n'hésite pas à nous dévoiler des anecdotes saugrenues et parfois même franchement gênantes mais qui nous rapprochent un peu plus d'elle et font finalement toute la beauté, la singularité du récit, à la tonalité quelque peu désinvolte, cynique.



J'ai apprécié le portrait a priori très réaliste que Maryse Condé semble dépeindre d'elle-même en tant que dernière née, enfant gâtée, jeune femme érudite, blasée par son existence mais assoiffée de liberté.



Enfin, j'ai adoré et me suis retrouvée dans ce portrait qu'elle dresse de sa Guadeloupe natale qu'elle ne connaissait pas tant que ça mais qui pourtant lui collait à la peau, dans ce récit qu'elle fait d'elle même quand elle s'avoue volontiers paumée et terriblement seule, incomprise, en quête de sa propre identité à une époque où tout n'est que parade, mépris et injonction.



Vivement le prochain !
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Moi, Tituba sorcière

Après le décès de Maryse Condé mon Club de Lecture a choisi pour sa prochaine réunion, en hommage à l'autrice, "Moi, Tituba sorcière..."



Comme beaucoup j'avais entendu parler des Sorcières de Salem mais je ne m'y étais jamais vraiment intéressée. Le procès s'est déroulé de février 1692 à mai 1693.



Tituba, fille d'une esclave, est née à la Barbade Elle est initiée aux pouvoirs surnaturels par Man Yaya, guérisseuse et faiseuse de sorts. Tituba et John Indien, son mari, sont vendus au pasteur Samuel Parris qui les emmène en Amérique, à Boston puis à Salem village.



En 1692 des jeunes filles accusèrent des concitoyens de les avoir envoutées et d'être des sorciers. Près de cinquante personnes, dont l'esclave Tituba, seront accusées. Pour ne pas être condamnée et pendue Tituba avouera et dénoncera. ( un extrait de la déposition de Tituba est repris dans le roman). Elle restera en prison jusqu'à l’amnistie générale puis sera vendue pour payer les "frais" de prison.



L'autrice s’inspire dans la première partie de son roman de faits et événements historiques . Pour la dernière partie Maryse Condé écrit " je lui ai offert ,quant à moi, un fin de mon choix.".



Basé sur des personnages et évènements réels, ce roman reste une fiction. Récit vivant, écrit à la première personne. Tituba en est la narratrice. C'est une héroïne attachante, généreuse, courageuse et sensuelle.
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Moi, Tituba sorcière

C’est un roman historique car il se base sur un épisode réel : le procès des sorcières de Salem, le personnage de Tituba a existé, ses réponses aux interrogatoires figurent dans les pièces du procès.



C’est évidemment romancé car l’on sait peu de choses sur Tituba, son personnage n’ayant pas retenu l’attention des historiens, elle cumulait les défauts d’être noire et d’être femme.



C’est un roman aux accents de la Caraïbe, son autrice est née à la Guadeloupe ; à travers son héroïne, elle nous parle de la Barbade, de ses plantations, de la vie insupportable des Noirs tenus en esclavage, et de leur transfert aux Etats-Unis.



Tituba nous raconte elle-même son histoire et dès les premières lignes, le ton est donné :

„Abena, ma mère, un marin anglais la viola sur le pont du Christ the King, un jour de 16** alors que le navire faisait voile vers la Barbade. C’est de cette agression que je suis née. De cet acte de haine et de mépris.”



J’ai aimé ce personnage de Tituba, son attachement aux esprits et ses pouvoirs de guérison, une sorte de sorcière qui veut apporter le bien - „la sorcière corrige, redresse, console, guérit… „ - , une femme consciente de l’injustice de son monde, où règne l’esclavage et où les femmes sont assujetties aux hommes, un femme aimant les plaisirs de la chair :

„Je voulais qu’il me touche. Je voulais qu’il me caresse. Je n’attendais que le moment où il me prendrait et où les vannes de mon corps s’ouvriraient, libérant les eaux du plaisir”,



Une femme capable d’imaginer l’Amérique future :

„Je savais que, de plus en plus nombreux, les négriers venaient accoucher sur ses côtes et qu’elle se préparait à dominer le monde, grâce au produit de notre sueur. Je savais que les Indiens étaient effacés de sa carte, réduits à errer sur ces terres qui avaient été les leurs.”/



Ses dialogues avec les esprits qu’elle invoque sont réjouissants, elle s’y fait souvent tancer pour ses décisions malencontreuses, et particulièrement pour ses passions amoureuses pour des hommes qui ne la méritent pas.



C’est un roman politique, qui critique la société américaine, de son puritanisme et de son racisme, qui donne la parole aux Noirs, qui donne à la femme le beau rôle, Maryse Condé n’hésitant d’ailleurs pas à faire côtoyer Tituba en prison avec Hester Prynne, l’héroïne de La Lettre écarlate, emprisonnée pour adultère qui lui dira „Blancs ou Noirs, la vie sert trop bien les hommes !”



Les épisodes tragiques sont nombreux mais Tituba nous les relate sans pathos.



J’ai été captivé par cette lecture, non dénuée d’humour, qui m’a fait découvrir un monde nouveau.

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Moi, Tituba sorcière

Belle plume et belle histoire, j’ai adoré 😊



Découverte à l’occasion de sa disparition récente, cette auteure mérite vraiment d’être lue, et je pense enchaîner sur Ségou.



Peu fan d’ésotérisme habituellement, cette histoire de sorcière, dont la toile de fond est véridique, m’a emmené sans discussion aucune du début à la fin.



De nombreux rebondissements, de nombreux personnages nous accompagnent jusqu’au dénouement, et j’ai bien envie de relire la pièce de théâtre de Arthur Miller consacrée aux sorcières de Salem (mais où Tituba n’est même pas citée je crois).

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En attendant la montée des eaux

Un roman bienveillant à l'écriture magnifique de Maryse Condé. Le destin de 3 personnages charismatiques et semblables malgré leurs différences . Ce livre fait du bien , il nous

réconforte et nous redonne espoir dans l'Homme. Le passé même difficile nous construit et jette les fondements de notre futur si peu que nous trouvions les bonnes " âmes"



Et en toile de fond la triste réalité des Antilles tantôt secouées par les cyclones régulièrement soumises à la corruption de leurs gouvernants et toujours dans la pauvreté et l'errance.



En plus de l'écriture poétique de l'autrice, nous retrouvons ici toute la magie des contes et légendes africains et antillais.



Ce roman est foisonnant , on peut s'y perdre ...



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Moi, Tituba sorcière

« Tituba et moi avons vécu en étroite intimité pendant un an . C’est au cours de nos interminables conversations qu’elle m’a dit ces choses qu’elle n’avait confiées à personne ».

Maryse Condé introduit son récit par ces quelques mots, signifiant sa volonté d’écrivaine de donner vie par la fiction à Tituba. Elle fait sa rencontre dans les archives des procès pour sorcellerie qui ont marqué l’histoire de la communauté puritaine de Salem à la fin du 17ème siècle. Tituba, esclave noire venue de la Barbade y comparait, mais aucun historien ou écrivain, n’a jugé bon de s’intéresser à elle. Ainsi dans les choix culturels effectués par des générations d’hommes blancs, la négation d’une femme, noire, esclave, prend tout son sens en terme d’exclusion et d’oubli volontaire.

Maryse Condé s’empare de Tituba pour lui donner un corps, une pensée, une enfance, un devenir. Le portrait qu’elle réalise dans son récit est un pamphlet profondément féministe, elle reprend en outre l’héritage de Frantz Fanon en inscrivant son personnage dans une conscience progressive de son identité d’exclue, qui l’ouvre à la révolte.

La force du récit de Maryse Condé tient à la narration elle même, à la première personne, qui fait endosser par l’auteure la vie et l’histoire de son personnage. Tituba raconte ainsi l’accumulation des marques de l’asservissement, du viol dont elle est née à toutes les violences qui jalonnent sa vie: la pendaison de sa mère, les amitiés transfuges qui se retournent contre elles, la violence des hommes, la négation de son existence au sortir de la prison…Tituba progressivement ouvre les yeux sur la réalité de sa condition, elle tente de choisir contre vents e marées, une forme de liberté qui l’isole des autres: sa case en marge des plantations et des demeures d’esclaves, son initiation aux mondes occultes par Man Yaya, son désir pour John Indien qu’elle assume, son amour pour Iphygène dont elle devient l’égale dans la révolte.

La mort par pendaison de Tituba à la Barbade revêt ainsi une portée messianique, annonciatrice de toutes les révoltes à venir.

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Ségou, tome 2 : La Terre en miettes

Dans la seconde moitié du 19° siècle, les enfants et petits-enfants des personnages principaux du premier tome sont des témoins plus ou moins directs de la chute du royaume de Ségou et de l’expansion coloniale des Européens.



En 1861, Ségou passe sous le contrôle des Toucouleurs musulmans et de leur chef El-Hadj Omar. Dans la guerre qui les a opposés à ces conquérants, les Bambaras animistes se sont alliés aux Peuls musulmans. Mohammed, le fils de Tiékoro, a perdu une jambe à la bataille de Kassakéri (1856). Après lui son fils Omar lutte aussi pour l’indépendance de la ville de ses ancêtres. Père et fils sont tous deux des musulmans convaincus, tentés par l’ascétisme et qui vivent très mal les combats entre musulmans.



Samuel, le petit-fils de Naba, a fui le domicile familial de Lagos à 15 ans après la mort de son père. Il a attaché ses pas à ceux de Hollis Lynch, un mulâtre antillais, doux rêveur qui a le projet de créer « un Etat nègre, souverain, fertilisé de la sève de ses enfants d’Amérique et des Antilles ». Lynch est un ancien ami d’Edward Blyden, ancêtre du panafricanisme.



Ce second tome est celui de tous les malheurs pour les protagonistes, comme si une malédiction pesait sur les Traoré et que la chute de la famille accompagnait celle de Ségou. L’empire toucouleur est bientôt menacé par la colonisation française. Face aux exactions des Blancs commence à émerger, chez certains personnages, la conscience d’une nécessaire alliance entre tous les musulmans, voire même entre tous les Africains. Ce sont ces aspects qui m’ont le plus intéressée.
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Le coeur à rire et à pleurer

La petite Maryse grandit à Pointe-à-Pitre dans les années 1950, au sein d'une famille aisée. Dernière de la fratrie, elle est l'enfant que l'on n'attendait plus. Grâce à leur mérite, ses parents sont devenus des notables qui glorifient la culture française et rejettent totalement leurs racines africaines. Maryse est chérie, gâtée et bénéficie d'une éducation très "vieille France". C'est une élève brillante et passionnée de littérature. Mais la petite fille modèle étouffe dans ce milieu un peu trop bourgeois. Elle devient une adolescente rebelle puis une jeune adulte solitaire et taciturne qui aura bien du mal à trouver un sens à sa vie et une place dans la société...
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Le coeur à rire et à pleurer

Souvenirs d'enfance & surtout d'adolescence mais filtrés par la vie .............

Une lecture facile mais savoureuse qui complète très bien l'ouvrage sur sa Grand'mère Victoire : https://www.babelio.com/livres/Conde-Victoire-les-saveurs-et-les-mots/240700#!





A conseiller pour rentrer dans l'univers de Maryse Condé
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Ségou, tome 1 : Les murailles de terre

C'est une relecture. Lu avant le premier voyage au Bénin. J'ai repris ce livre avec les souvenirs de nombreux voyages où se déroulent l'histoire et les développements géopolitiques actuels.



Une saga familiale



Ségou est au Mali sur les bords du Niger appelé ici Joliba. 



La saga de la famille de Dousika Traoré commence à la fin du XVIIIème siècle avec l'arrivée d'un blanc qui ne sera pas admis dans les murs de la ville. Dousika est un noble bambara, fétichiste, bien en cour, père de quatre fils. 



Son aîné, Tiekoro, se convertit à l'Islam et part étudier à Tombouctou. Son père ordonne à son frère Siga, fils d'une esclave, de l'accompagner. A Tombouctou, les deux frères ne sont pas bien accueillis. Tiekoro, musulman et lettré, devra faire ses preuves. Siga, rejeté par son frère, devient  ânier, puis gagne la confiance d'un marchand, qui l'envoie à Marrakech et Fès où il apprend les techniques des tanneurs et des maroquiniers. Il y rencontre Fatima, une mauresque, qu'il enlève pour l'épouser et fonde une famille. Sans rancune, il héberge Tiekoro et sa femme Nadié quand il vivra un revers de fortune



Le troisième fils, Naba, est razzié au cours d'une chasse et vendu comme esclave. Nous le retrouvons à Gorée, jardinier d'une signare, baptisé Jean Baptiste. Il suit une jeune esclave Ayodélé/Romana, au Brésil.  Elle lui donne trois enfants mais il va mourir mêlé à une rébellion. Romana rachète sa liberté et retourne en Afrique au Dahomey. Les Brésiliens (anciens esclaves au Brésil, catholiques ayant pris des noms brésiliens) forment une classe sociale très respectées à Ouidah. C'est là qu'aboutit après une longue errance le plus jeune fils : Malobali. Confondue par sa ressemblance avec Naba, Romana l'épouse....Olubunmi leur fils arrivera à Ségou, et la boucle sera bouclée.



Si vous avez peur de vous égarer dans tous ces personnages et ces noms, un arbre généalogique est prévu! Il n'est pas nécessaire, chacune des histoires se présente presque indépendante, l'une de l'autre. C'est un plaisir de suivre toutes ces aventures.



Géographie et histoire : 



Ségou, la ville et ses palais, est le centre du roman. C'est une ville commerçante, animée. Son roi, le Mansa, est au nœud des alliances et des équilibres politiques entre différentes ethnies, Bambara, mais aussi Peules et plus loin Touaregs, Haoussas. La conquête musulmane est au centre de l'histoire. Au début du roman, les musulmans ont déjà quelques mosquées à Ségou mais ils sont minoritaires. La 5ème partie du livre s'intitule "Les Fétiches ont tremblé" , le roi fait appel à une faction musulmane pour en combattre une autre. On voit plusieurs courants, plusieurs confréries,  certaines rigoristes combattant les plus tièdes. Le Djihad est en marche.



Du côté de la Côte Atlantique, catholiques européens mais aussi Brésiliens et protestants britanniques ou africains se livrent une belle concurrence. Les intérêts marchands et coloniaux sont transparents sous le prétexte religieux.



L'esclavage est aussi un thème fort du roman. Les esclaves sont partout. Pas seulement la Traite Atlantique racontée dans les pérégrinations de Naba et de Romana de Gorée au Brésil puis à Ouidah où on croise un curieux personnage, riche commerçant négrier Chacha. Cependant, les esclaves sont partout, du Maroc à Ségou. Esclave, la mère de Siga et Sira, la Peule, prise de guerre, concubine. A Ségou, des esclaves travaillent dans le champs, dont on ne parle pas. 



Maryse Condé n'a pas oublié les femmes, les mères et la plus majestueuse Nya. Elle n'en fait pas des objets de convoitise et de désir des hommes bien qu'ils se comportent souvent en prédateurs et violeurs. Chacune a sa personnalité, sa fierté même si , deux fois, cela aboutit à la solution affreuse de se jeter dans un puits. 



Maryse Condé est une merveilleuse conteuse qui m'a embarqué sur près de 500 pages qui se tournent toutes seules. Attention, roman d'aventure addictif!



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Moi, Tituba sorcière

Dire de Maryse Condé qu’elle est une incroyable conteuse est galvaudé.

Personne, aujourd’hui, ne remet en cause ce talent qui était le sien.

Elle avait ce don de raconter des histoires – grandioses, immenses –,

de forger des personnages inoubliables,

et de donner force à leur bras et tendresse à leurs larmes.



Il n’est pas donné à toute le monde une telle habileté.

À peine a-t-elle jeté ses filets, que nous voilà pris·e au piège.

Ferré·e. Capturé·e et captivé·e par la grandeur de son récit.

La langue est pure, simple et limpide. Le sang chaud et la peau fébrile.



Sous-jacente, dissimulée dans les méandres d’une histoire palpitante : une force.

Un volcan.

Un boucan.

Assourdissant.



Et la rage en bouclier, l’amour en fer de lance.

Celui de la chair et du mot.

De l’histoire et de la passion.



Moi, Tituba sorcière… est un voyage. Dans un ailleurs, un passé, un oubli.

C’est une réhabilitation aussi libre que généreuse. L’histoire magnifiée d’une femme au destin tragique, l’amertume en étendard, parée d’injustices.



C’est une ode à la liberté, celle du corps et celle de l’âme.

Un hymne à la résilience, un chant de guérison.

C’est une complainte amoureuse bercée par le roulis des ruisseaux sillonnant la Barbade, une symphonie rayonnante, lumineuse, aussi luxuriante que la végétation de l’île aux mille visages.

C’est un embrasement. Une flamme.

Crépitante,

et décoiffante.
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La belle créole

la Belle Créole est un voilier oublié à quai, à vendre, après que ses propriétaires soient retournés en métropole. Dieudonné, le héros du roman y a passé les plus belles heures de son enfance, à naviguer et à plonger. 



L'histoire commence au tribunal où Dieudonné est acquitté après une plaidoirie très politique de son avocat, que le prévenu, mutique, n'a pas bien comprise



"Toujours à lui seriner qu’il appartenait à la classe des opprimés. Opprimé par qui ? Opprimé par quoi ? Il était né dans un mauvais berceau, manque de chance ! La chance, cela ne se discute pas. C’est affaire de hasard. Ça sourit à droite, ça prive à gauche, voilà tout !"



L'île qui ressemble à la Guadeloupe (pas pas nommée) vit une crise aigue, grève des services publics, de l'électricité, agitation des indépendantistes. Dieudonné, libéré de prison, traverse la ville à la recherche d'un abri. Mutique, orphelin, rejeté par sa famille, sans aucun projet.



Nous apprendrons au fil du roman pourquoi il est arrivé au tribunal. On imagine mal comment ce garçon si doux, si perdu, est devenu un criminel. En tout cas, pas par vengeance de l'opprimé qui "a tué la grande Békée" comme l'a plaidé l'avocat, comme les politiques, qui songent l'envoyer à Cuba, manipulent son histoire dans un contexte prérévolutionnaire.



Pas de chance! né sans père, il s'est dévoué pour sa mère quand, après un accident, elle était devenue infirme. Malade, il avait trouvé un apaisement dans le crack, s'était déscolarisé et avait été rejeté par ses parents les plus proches. Puis il avait retrouvé La Belle Créole encore amarrée sur le port. 



Puis il avait fait la connaissance de Boris, le poète SDF, admirateur de Shakespeare et de Pablo Neruda...



Il avait enfin trouvé un travail : jardinier chez une riche propriétaire blanche, 



"Fatigué d'être humilié, un amant finit avec sa maitresse. Ce qui l'auréolait de symbolisme, c'est que l'affaire se passait dans ce pays frais émoulu de l'esclavage(enfin pas si frais, cent cinquante ans déjà!) que la maitresse était blanche békée de surcroit, l'amant noir. La maîtresse est riche, le noir sans le sou, son jardinier. "



Telle était la thèse de l'avocat, convaincante puisque Dieudonné avait été acquitté. Et pourtant si éloignée de la réalité. Réalité infiniment plus complexe. 



Nous suivons l'errance de Dieudonné . Il retrouve Boris plus du tout poète, leader politique. Il rencontre une ado haïtienne. Apprend l'identité de son géniteur. Enfin,  découvre qu'il est père et prend la fuite, reproduisant le schéma initial...



C'est un roman  de tensions et de tendresse, tout en nuances. Roman désespéré aussi qui se lit d'une traite. 215 pages.  
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Le coeur à rire et à pleurer

Dans cet ouvrage, Maryse Condé nous raconte son enfance à Pointe-à-Pitre . De sa naissance, en temps de carnaval : 



"Quand les premiers coups de gwoka firent trembler les piliers du ciel;, comme si elle n'attendait que ce signal-là, ma mère perdit les eaux"



jusqu'à son départ pour la classe d'hypokhâgne à Paris et ses études à la Sorbonne.



Comment devient-on écrivaine? Ce récit d'apprentissage ne répond pas vraiment à cette question.



Dernière née d'une fratrie de 8, Maryse grandit dans une famille de fonctionnaires, sa mère est institutrice



"Dans notre milieu, toutes les mères travaillaient, et c’était leur grande fierté. Elles étaient pour la plupart

institutrices et ressentaient le plus vif mépris pour les tâches manuelles"



Son père, âgé est un ancien fonctionnaire. Ses parents font partie d'une certaine élite privilégiée. Ils font régulièrement le voyage en Métropole où ils se sentent parfaitement intégrés. Maryse est bonne élève à l'école bien fréquentée. On ne la laisse pas rencontrer les enfants de classe sociale inférieure. Elle parle le "Français de France", et non pas le créole. Deux incidents lui font prendre conscience de la "Lutte de classe" (comme est intitulé le troisième chapitre) quand elle se trouve persécutée par un petit garçon inconnu, qui veut venger sa bonne, injustement renvoyée. L'autre incident concerne une petite blondinette au nom aristocratique de Anne-Marie de Surville, rencontrée au jardin public, qui, sous prétexte de jeux va la battre :



"je ne veux plus que tu me donnes des coups. Elle ricana et m’allongea une vicieuse bourrade au creux de

l’estomac : — Je dois te donner des coups parce que tu es une négresse."



Santino, son grand frère, rebelle lui déclare que leurs parents sont "aliénés". 



Cette notion d'aliénation est au centre des réflexions de Maryse



"Une personne aliénée est une personne qui cherche à être ce qu’elle ne peut pas être parce qu’elle n’aime pas

être ce qu’elle est. À deux heures du matin, au moment de prendre sommeil, je me fis le serment confus de ne

jamais devenir une aliénée."



"Mes parents étaient-ils des aliénés ? Sûr et certain, ils n’éprouvaient aucun orgueil de leur héritage africain. Ils l’ignoraient."



"Comme ma mère, il (son père) était convaincu que seule, la culture occidentale vaut la peine d’exister et il se montrait reconnaissant envers la France qui leur avait permis de l’obtenir."



Ce n'est que beaucoup plus tard, étudiante à Paris, qu'elle cherche à connaître les écrivains antillais  sous l'instigation d'un professeur communiste, Joseph Zobel et Aimé Césaire



"Aux yeux de ce professeur communiste, aux yeux de la classe tout entière, les vraies Antilles, c’étaient celles

que j’étais coupable de ne pas connaître. Je commençai par me révolter en pensant que l’identité est comme un

vêtement qu’il faut enfiler bon gré, mal gré, qu’il vous siée ou non. Puis, je cédai à la pression et enfilai la

défroque qui m’était offerte."



En conclusion de cette expérience:



"J’étais « peau noire, masque blanc » et c’est pour moi que Frantz Fanon allait écrire." 









La bonne élève ne fera pas les brillantes études à Fénelon ni même à la Sorbonne, elle rencontrera des étudiants haïtiens et africains et se consacrera plutôt au militantisme politique. 



Elle est pourtant très jeune consciente de sa capacité à toucher avec ses écrits : un texte écrit pour sa mère, lu le jour de son anniversaire, la  touche tellement _ pourtant femmes forte - jusqu'aux larmes. Elle regrettera de l'avoir fait pleurer mais mesurera le pouvoir des mots. Premier exercice de l'écrivaine?



J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a fait connaître l'auteure, bien différente de ce que j'avais imaginé à la lecture de Traversée de la mangrove ou Moi, Tituba sorcière qui mettaient en scène des esclaves ou descendants d'esclaves dans un monde de contes et de sorcellerie. 
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Ségou, tome 1 : Les murailles de terre

A la fin du 18° siècle, Ségou (Mali actuel) est un royaume puissant le long du fleuve Joliba (Niger). C’est là que vit Dousika Traoré avec ses épouses, concubines et esclaves, ses fils. Conseiller du Mansa (le roi), Dousika est victime d’une cabale et disgracié au moment où son fils aîné se convertit à l’islam. Les Bambaras sont en effet des animistes et pratiquent traditionnellement une religion où l’on se méfie en permanence des esprits malfaisants. Ces derniers rodent principalement la nuit, moment de toutes les terreurs. On a affaire à des forgerons-féticheurs pour les empêcher de nuire, interpréter les signes de l’invisible et du visible et tenter de prévenir les événements défavorables.



Ce roman se déroule dans la période où l’islam s’impose peu à peu en Afrique de l’ouest et le lecteur suit les étapes de cette conquête, souvent très violente. L’autrice envoie les quatre fils de Dousika dans tout l’ouest de l’Afrique, du Maroc au golfe de Guinée et même au-delà, ce qui lui permet de présenter une grande fresque de l’histoire de ces régions entre 1797 et le milieu du 19° siècle.



Convertit à l’islam à l’adolescence, Tiékoro, devenu Oumar, part étudier à Tombouctou où il est maltraité car les Bambaras y ont la réputation d’être des musulmans mal dégrossis, encore imprégnés de superstitions animistes. Ce néo-musulman se sent donc obligé d’en rajouter dans ses démonstrations de foi. C’est un personnage rigide et facilement pontifiant qui agace vite son entourage -à part sa mère.



Capturé par des esclavagistes lors d’une chasse, Naba est déporté au Brésil. J’ai trouvé fort intéressant l’aperçu sur la culture que les esclaves ont développée dans ce pays. Convertie au christianisme, affranchie, Ayodélé, la femme de Naba, est revenue en Afrique où elle s’est installée au Nigéria dans une petite communauté d’anciens esclaves christianisés.



Devenu commerçant à Fès, Siga en a ramené à Ségou les techniques du travail du cuir inconnues dans sa ville natale. Il espérait y faire fortune grâce à ce nouveau savoir mais a dû déchanter.



Le cadet Malobali s’est fait soldat au service du royaume ashanti pour quitter une famille où il ne se sentait pas suffisamment considéré.



Car Ségou est aussi la critique d’une société patriarcale qui opprime les femmes, bien sûr, mais aussi les enfants et les cadets. La naissance du premier fils est une occasion de liesse. Les garçons sont gâtés, habitués à ce que les femmes fassent leurs quatre volontés. Cela donne des adultes impulsifs qui agissent avant de réfléchir et qui ne supportent pas la frustration. Les personnages masculins ne me sont pas sympathiques. Leurs rapports avec les femmes oscillent entre la prédation et l’idéalisation. Prédation quand il s’agit de femmes socialement inférieures (servantes, esclaves) ou d’étrangères ; idéalisation de l’amour pour celles qu’on peut épouser. Les déconvenues sont brutales et rapides.



J’ai apprécié la lecture de ce roman bien documenté sur un espace et une période que je connais peu.
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Moi, Tituba sorcière

Je ne connaissais pas Maryse Condé avant d'avoir appris sa mort récemment. Son parcours, ses origines et ses faits d'armes m'ont incité à vouloir découvrir ses oeuvres. Comme je n'ai pu mettre la main sur le livre intitulé Ségou, je me suis rabattu sur celui-ci suivant les recommandations d'un libraire.



J'ai débuté ma lecture avec beaucoup d'enthousiasme, car l'histoire et le contexte m'interpellaient (je suis d'origine Antillaise). Plus j'avançais dans le déroulement et plus je trouvais que le tout était brouillon. En partant d'un fait réel peu documenté (l'existence de Tituba), l'auteure lui a imaginé une vie fort remplie, mais les diverses étapes sont déclinées avec beaucoup de rapidité. L'histoire est racontée au "je", et cela n'a pas aidé. En effet, il dur de croire qu'une esclave noire soit capable d'utiliser des termes et expressions aussi savants que "contrites", ou "soigner les langueurs de ma maîtresse"...



Bref, au final ce fut un livre instructif. Il vise à réhabiliter la mémoire d'une esclave de la Barbade, ou à la faire découvrir, et en ce sens ce fut mission accomplie en ce qui me concerne. Par contre, le style, la forme et certains aspects du contenu m'ont laissé sur ma faim. C'est comme si j'avais l'impression de l'auteure avait un peu bâclé son travail, avec tout le respect que je lui dois.
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Moi, Tituba sorcière

J'ai adoré Moi, Tituba sorcière…., premier livre de Maryse Condé qu'il m'est amené de lire, et qui est le début d'une longue liste. Adoré. Bien entendu, à cause de ce récit d'une vie, celle de Tituba, fille de l'esclave Abena qui sera pendue, et de yaho son père, qui se donnera la mort en avalant sa langue. Tituba est recueillie par Man yaya, une veille femme aux pouvoirs surnaturels qui lui apprend le secret des plantes et la communication avec les anciens. Son mariage avec John Indien l'amène à intégrer la plantation de Susanna Endicott, avant d'être vendue avec son mari à un Pasteur puritain, Samuel Parris, qu'elle suit à Boston puis à Salem. Dans l'atmosphère hystérique de la ville, elle souffre des procès en sorcellerie, et devra faire preuve de son incroyable ingéniosité pour survivre. Adoré, car comme tous les récits portant sur cette terrible période que fut l'esclavage des noirs, ce roman est fondé sur l'abnégation, et une ode à vivre malgré l'horreur. Tituba demeure intérieurement une femme libre sous le joug de la société esclavagiste dans laquelle elle évolue, tendue par le désir d'aimer, et de pratiquer sa science. Aucun passage ou mot superflu n'émaille le roman. C'est un cinq étoiles.
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