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EAN : 9782070355259
320 pages
Gallimard (15/05/2008)
3.9/5   45 notes
Résumé :

Cuisinière au savoir-faire inoubliable, Victoire Élodie Quidal travaille au service d'Anne-Marie et Boniface Walberg, à La Pointe. Sa virtuosité et son excellence sont recherchées par la bonne société guadeloupéenne qui la réclame dans ses cuisines... Victoire, qui n'a pas été épargnée par le destin, connaîtra-t-elle enfin son heure de gloire ? C'est avec une affection toute particuli&#... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Victoire, cette grand-mère maternelle à la peau blanche et aux yeux clairs, que l'auteure n'a pas connue, qui était-elle vraiment ? Sa mère lui en a peu parlé, mais les légendes sur son compte courent vite dans cette Guadeloupe métissée où les différences de couleur de peau ont longtemps servi de référence aux haines sociales. Comme dans une enquête policière, Maryse Condé va recouper les témoignages, consulter les archives locales, et combler les vides avec son imagination pour nos livrer ce magnifique portrait de femme, loin, très loin des légendes qui ont circulé sur son compte. Certains la prenaient pour un démon maléfique à cause de sa beauté si étrange, d'autres lui tressaient des lauriers en raison de ses talents extraordinaires de cuisinière. Mais qui était-elle réellement lorsqu'on se débarrasse des on-dit et des a priori ? Et au-delà de cette quête de la vérité sur une femme qui a vécu en silence le passage du dix-neuvième au vingtième siècle, l'auteure dresse un réquisitoire sans faille d'un racisme ordinaire qui est loin d'être l'apanage des seuls blancs de peau…
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De sa belle langue, Maryse Condé nous raconte l'histoire de sa grand-mère, Victoire. Née très pauvre en Guadeloupe d'une très mère morte en couches très jeune, elle-même fille-mère, elle deviendra cuisinière pour un couple de notables à La Pointe, Anne-Marie et Boniface Walberg. Les Walberg l'aimeront et la protègeront toute leur vie, ainsi que sa fille qui deviendra institutrice. Un destin hors du commun qui nous décrit également les dessous de la société guadeloupéenne du 20ème siècle.
Très poétique et savoureux, à l'image du titre.
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Bien que ce soit l'histoire de Victoire, je l'ai toujours trouvé en second plan dans le récit, ne vivant qu'à travers les personnages secondaires. Victoire a toujours gardé ses sentiments, même envers Boniface, son amant pendant plus de 20 ans au su et au vu de tous, éperdument amoureux d'elle, il mourra d'ailleurs de chagrin. Cette relation amoureuse aurait mérité un peu plus de profondeur.
C'est un récit que j'ai trouvé assez fouillis, avec des longueurs qui n'étaient pas nécessaires, beaucoup de personnages, qu'on confond car ils ont les prénoms qui se ressemblent (Auguste, Auguste jr, Anne-Marie, Valérie-Anne…) J'aurai aimé en revanche que le personnage excentrique Jeanne Repentir qui tient une boutique de couture et qui a des affinités avec Victoire soit plus détaillé, et qu'il reste plus longtemps dans le livre. Les recettes bien que nombreuses ne sont pas du tout détaillées, et c'est dommage… Je m'attendais à saliver en lisant ce livre, ça n'a pas été le cas. Lecture moyenne, je n'ai pas spécialement été emballée par l'écriture.

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Maryse Condé conte l'histoire de sa grand-mère maternelle presque oubliée, dont l'histoire a été tue par sa propre mère. Ce roman rend justice et hommage à Victoire, cette femme illettrée et peu loquace qui trouvait dans la cuisine une façon de s'exprimer. Sa cuisine était pour elle un lieu de création où elle mêlait, comme une artiste, les goûts, les formes et les couleurs, pour le plus grand plaisir de ses hôtes.
Cette lecture est un véritable régal, une farandole de saveurs au coeur de la société de classes guadeloupéenne où Victoire, issue des catégories populaires et paupérisées, se fait une place de servante chez les bourgeois blancs grâce à son art culinaire.
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L'écriture de Maryse Condé rappelle des souvenirs d'enfance, des vérités et témoigne de la réalité de la vie aux Antilles. Ce livre exprime avec brio les Antilles d'an tan lontan, les traditions qui perdurent parfois.

De manière générale, j'ai apprécié Victoire. L'idée d'un personnage pour lequel on se fascine, qu'on critique pour son repli. Un personnage en retrait qui laisse exprimer le caractère des autres.
J'admire sa tolérance, son côté femme forte dont elle n'a même pas connaissance, c'est un personnage que j'ai eu envie de soutenir du premier au dernier chapitre.

J'apprécie également les références de l'auteure aux différentes villes de Guadeloupe, et des Antilles en général. On arrive aisément à se projeter dans les rues, dans les maisons de l'époque lorsque l'on connaît un peu les îles. de même pour ce qui est de l'introduction de la politique et des conflits.
J'aime le vocabulaire typiquement antillais dans ce livre et les références culinaires qui m'ont permis d'esquisser quelques sourires.

Un livre à lire, relire et partager.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ce pourrait être le sujet d'un tableau dont le personnage central serait Victoire, entourée des êtres qui lui avaient été chers tout au long de sa vie. Pourtant ce jour-là, elle ne réunit pas simplement ceux auxquels elle tenait avant que la mort ne l'emporte. A sa manière, elle rédigeait son testament. Un jour, la Guadeloupe ne serait plus torturée par les questions de classe. Les blancs pays apprendraient l'humilité et la tolérance. Plus besoin de se dresser Grands Nègres face à eux. Les uns et les autres pourraient s'entendre, se fréquenter librement, qui sait ? s'aimer.
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Son image est malaisée, difficile à cerner. Pour les uns, elle fut belle. Pour les autres, blafarde et laide. Pour certains, ce fut une créature soumise, illettrée, sans intérêt. Pour d’autres, un véritable Machiavel en jupons. (.. .) Tel qu’il est, je livre le portrait que je suis parvenue à tracer, dont je ne garantis certainement pas l’impartialité, ni même l’exactitude.
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Qu'il ait abandonné sa mère, qu'il ne se soit à aucun moment soucié du fruit de son ventre et l'ait laissée grandir dans la charité de blancs pays lui semblait l'illustration de cette tendance masculine à camper des poses héroïques sans assumer les vrais devoirs humains, souvent obscurs et sans grandeur.
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Dans nos sociétés, de nos jours encore, être mère est la seule vraie vocation de la femme. La stérilité revient à traîner un corps inutile, privé de sa vertu essentielle - papaye sans papayes - manguier qui ne donnent pas de mangues - concombre sans graines.
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N'ayant pas d'amies, elle ne savait pas que l'amitié se nourrit largement de cela : des futilités partagées.
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Videos de Maryse Condé (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maryse Condé
Prix Goncourt retentissant à l'automne dernier pour « La Plus Secrète Mémoire des hommes », Mohamed Mbougar Sarr, un de ses plus jeunes lauréats, est devenu en quatre romans et à 31 ans seulement un écrivain reconnu pour la qualité de ses écrits et pour les idées qu'il défend, marquées par le refus de l'assignation à une appartenance.
D'une perpétuelle inventivité, tant dans la langue, flamboyante et érudite, qu'à travers une narration labyrinthique, le roman qui lui valu le Goncourt est une oeuvre étourdissante, dominée par l'exigence du choix entre l'écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question devenue cruciale du face-à-face entre Afrique et Occident. Mohamed Mbougar Sarr y croise l'histoire de deux écrivains sénégalais, l'un contemporain qui vit à Paris, à la recherche de lui-même, et l'autre – le mystérieux T.C. Elimane, surnommé le «Rimbaud nègre» – qui défraya la chronique en 1938 à la faveur de la publication d'un seul roman, avant de disparaître.
Cette quête haletante nous fait voyager entre les époques et nous mène du Sénégal à Buenos Aires en passant par Amsterdam ou Paris, n'omettant rien des tragédies de notre siècle que sont la Shoah et le colonialisme, révélant peu à peu le propos de ce roman qui est aussi une juste revendication à ne pas mettre l'Afrique à part dans l'histoire des lettres.
La Plus Secrète Mémoire des hommes est aussi un chant d'amour à la littérature et à son pouvoir intemporel, littérature qui «transfigure la vie», assène Mohamed Mbougar Sarr, lecteur assidu dès son enfance passée au Sénégal. Marqué par la culture africaine, l'écrivain refuse néanmoins de se laisser prendre au piège de l'enfermement identitaire et milite pour les frictions et les hybridations fécondes avec d'autres imaginaires, par exemple la littérature sud-américaine où il puise «des échos, des images, des façons de concevoir le roman qui me révèlent à moi-même.» ___ Une rencontre avec Mohamed Mbougar Sarr, un jeune écrivain déjà très grand, à la parole dense et profondément ouverte sur le monde, animée par Élodie Karaki et enregistrée en public à Marseille, à la bibliothèque de l'Alcazar, lors de la 6e édition du festival Oh les beaux jours !.
__ À lire : Mohamed Mbougar Sarr, La Plus Secrète Mémoire des hommes, Philippe Rey /Jimsaan, 2021 (prix Goncourt 2021, prix Transfuge du meilleur roman de langue française 2021, prix Hennessy du livre 2021 et prix Fetkann/Maryse Condé 2021).
__ Montage : Clément Lemariey Voix : Nicolas Lafitte Musique : The Unreal Story of Lou Reed by Fred Nevché & French 79 Photo : Nicolas Serve Un podcast produit par Des livres comme des idées.
__ La 7e édition du festival Oh les beaux jours ! aura lieu à Marseille du 24 au 29 mai 2023. https://ohlesbeauxjours.fr/
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