Citations de Mathieu Lindon (219)
Il parait, de même, qu'un parachutiste dont l'outil ne s'ouvre pas goûte durant ses quelques secondes d'agonue l'inaccessible puissance de la chute libre.
Monsieur, un homme est au fond d'un ravin. Impossible de remonter à mains nues et il ne dispose d'aucun autre moyen. Soudain, avec la tempête, des rochets basculent du sommet qui risquent de le réduire en poussière mais peuvent, s'il y a échappe, lui donner l'occasion de se tirer de là, grimpant d'une pierre à l'autre. Il lui faut se protéger de ces rocs pour s'en faire des alliés. Il est blessé à la jambe mais le genou est intact. Il lui pleut des pierres. C'est comme un puzzle, il en arrive toujours une à l'endroit où il lui faut, l'échafaudage se complète.
J'ai rêvé à une armée de déserteurs assez puissante pour s'imposer à tous les combattants, à des humains assez adroits pour esquiver la vie, n'engrangeant que ses avantages. J'ai rêvé de faire boule de neige avec mes craintes et mes souhaits, que le monde s'organise dorénavant à ma manière.
- Monsieur, certains ont pleuré à l'armistice qui auraient du se réjouir, d'autres se sont réjouis qu'on aurait mieux vus pleurer.
Dieu a été crée pour terrifier la Terre, tout le monde le sait, monsieur.
Je suis vivant, un point c'est tout. Mais pas assez. Mais tellement peu, vous avez raison. Tellement discrètement, timidement. Mes pas effleurent discrètement la planète. Mon souffle ne pollue aucune atmosphère.
Monsieur, Nicolas dit toujours que les amis morts sont les pires ennemis.
Mais la peur est le quotidien, répondis-je sèchement. Vous croyez qu'il faut être Kierkegaard pour se poser des questions ou longer une crevasse à plus de huit mille mètres pour craindre un faux pas ? C'est la vie même, c'est chaque instant. De quoi vous mêlez-vous si vous n'êtes pas connaisseur ? Que faites-vous là si la peur est un supplément pour vous, si elle n'est pas le coeur de votre existence, si vous n'avez rien compris, si vous ne savez rien sentir ?
Vous voyez, monsieur, comme l'énergie du désespoir n'est pas un vain mot.
C'était Internet avant la lettre, monsieur Datin répondait à toutes nos questions et tout nous passionnait, nous développions aussi nos propres idées, comment nous voyions nos vies dans l'idéal.
Comptait-il me tenir en haleine avec ses souvenirs d'enfance ou était-ce ma lassitude qu'il avait programmée ?
Enfant j'avais voulu être croque-mort pour que rien ne me sépare jamais des êtres que j'aimais.
" Vous avez peur des morts ? " lui demandai-je pour savoir à quoi m'en tenir moi même. " Nul n'est plus redoutable " dit-il.
Une rue déserte signifiait t-elle personne pour m'attaquer ou personne pour me sauver ? Idem quand il y avait quelqu'un.
J'ai prié je ne sais qui de je ne sais quoi, Dieu, que le silence se fasse, qu'au moins une seconde mon cerveau soit sourd.
Nous évoquâmes le soleil, ce qui serait arrivé s'il était soudain devenu bleu (...) " Mais qu'il y-a-t-il d'utopique à ce que le soleil soit bleu, monsieur ? se reprit-il, la vie n'en serait pas forcément meilleure.
Nous buvions. Boire ou être bu. Des sensations extravagantes nous passées par la tête.
La peur était un coma sans cesse à l'assaut.
" J'en ai assez de la vie, dit-il un après-midi S'il vous plaît, mangez-moi "
Que tant de gens n'aient aucun humour le faisait énormément rire.