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Critiques de Mathilde Forget (97)
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De mon plein gré

Une jeune femme rentre dans un commissariat, elle s’est présentée d’elle-même. Que s’est-il passé est-elle victime ou coupable? Un récit court où l’auteure brouille sciemment les pistes, ne donne pas les réponses. L’ambiguïté est là durant tout le récit, rendant la lecture presque inconfortable. Ce livre présente une autre vision du traumatisme vécu par la victime.
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De mon plein gré

« 𝙲𝚎 𝚗 '𝚎𝚜𝚝 𝚙𝚊𝚜 𝚖𝚊 𝚙𝚎𝚞𝚛 𝚚𝚞𝚒 𝚎𝚜𝚝 𝚌𝚘𝚗𝚝𝚒𝚗𝚞𝚎𝚕𝚕𝚎𝚖𝚎𝚗𝚝 𝚙𝚛𝚎́𝚜𝚎𝚗𝚝𝚎, 𝚌'𝚎𝚜𝚝 𝚖𝚊 𝚝𝚛𝚒𝚜𝚝𝚎𝚜𝚜𝚎. 𝙴𝚕𝚕𝚎 𝚜𝚎 𝚕𝚎̀𝚟𝚎 𝚊𝚟𝚊𝚗𝚝 𝚖𝚘𝚒 𝚎𝚝 𝚜𝚎 𝚌𝚘𝚞𝚌𝚑𝚎 𝚋𝚒𝚎𝚗 𝚊𝚙𝚛𝚎̀𝚜. 𝙸𝚕 𝚊 𝚊𝚛𝚛𝚎̂𝚝𝚎́ 𝚍𝚎 𝚖𝚎 𝚟𝚒𝚘𝚕𝚎𝚛 𝚚𝚞𝚊𝚗𝚍 𝚓𝚎 𝚜𝚞𝚒𝚜 𝚝𝚘𝚖𝚋𝚎́𝚎 𝚍𝚊𝚗𝚜 𝚕𝚎𝚜 𝚙𝚘𝚖𝚖𝚎𝚜. 𝙸𝚕 𝚊 𝚊𝚛𝚛𝚎̂𝚝𝚎́ 𝚙𝚊𝚛𝚌𝚎 𝚚𝚞𝚎 𝚓'𝚊𝚟𝚊𝚒𝚜 𝚕'𝚊𝚒𝚛 𝚖𝚘𝚛𝚝𝚎. 𝙿𝚊𝚛𝚏𝚘𝚒𝚜, 𝚓'𝚎𝚗 𝚊𝚒 𝚎𝚗𝚌𝚘𝚛𝚎 𝚕'𝚊𝚒𝚛. »

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Elle a passé la nuit avec un homme et est venue se présenter à la police. L'enquête est en cours. Interrogée par le Major, indélicat mais bienveillant, elle expose les faits. Les questions s'enchainent, se répètent, l'assomment.

Elle est expertisée psychologiquement, ses empreintes sont relevées, ses amis la laissent en chemin, alors elle ne sait plus si elle a bien fait de venir raconter le choque de sa vie. S’est-elle livrée à la police elle-même après avoir commis l’irréparable, cette nuit-là ?

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Inspiré de l'histoire personnelle de l'auteure, "De mon plein gré" est un cri du cœur posé sur le papier. Le témoignage sombre et vibrant du chemin de croix qu'est celui de porte plainte pour agression sexuelle. Méfiance, sexisme et suspicion règnent en maîtres, dans ces interrogatoires qui accablement peut-être plus qu'ils ne sauvent. Les répétitions s'enchainent, procédureuses autant que décousues, poussant le témoin dans ses plus profonds retranchements. Car il faut être certain. Certain que la victime n'est pas le suspect, que le suspect n'est pas victime. Que les rôles ont bien été distribués. Qu'il n'y a pas eu de tort, pas de signaux, pas de fausses notes. Le procès-verbal doit-être clair. Plus clair que cette histoire ne le sera jamais.

Le corps en laisse et l'âme en peine, nous voilà partie prenante d'une réalité lourde et nécessaire, qui pose une véritable réflexion sur le courage essentiel pour dénoncer l'horreur.

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Pour tous ceux qui aiment l'importance des mots.
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De mon plein gré

Voilà un livre qui ne laissera personne insensible. Un tout petit livre qui se lit d’une traite, que l’on vit intensément ou que l’on pose très vite, déconcerté.

Moi j’y pense encore… Pas facile d’être dans la tête d’une femme qui se présente d’elle-même au poste de police. On ne comprend pas très bien… est-elle victime ou coupable ? Les deux ? Elle-même ne semble pas le savoir. Elle est confuse, perdue… Mathilde Forget semble avoir connu ce moment. Elle raconte les doutes, la confusion, l’ambiguïté de la situation, les regards et les mots des autres : les policiers, psy, avocat, amis… Que s’est il passé exactement avec cet homme ?

Répétitions, digressions, rapport au corps, au passé, l’auteur utilise des procédés habiles pour entretenir le trouble, mettre le lecteur en situation et je dois dire que j’ai été happé dans ce tourbillon. L’homme que je suis en ressort chamboulé.

Une lecture hautement conseillée !

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De mon plein gré

Lu d'une traite, ce court roman nous plonge dans la tête d'une jeune femme, dont le traumatisme et le déroulé des évènements interroge sur la réalité de ce qu'elle a vécu : coupable ou victime. Mais au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire, on comprend que la jeune femme, malgré la culpabilité qui la ronge, est en fait la victime.

Ici, la plume de Mathilde Forget, immersive, nous offre un témoignage glaçant, où la victime semble accusé par la société de ce qui lui est arrivé. Un livre qui mérite qu'on s'y attarde.
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De mon plein gré

Une femme arrive dans un commissariat, coupable, victime, ce n'est pas.clair et c'est normal que cela ne soit pas clair.

Ambivalence est le mot qui revient dans les pages de ce court roman que j'ai lu d'une traite.

Le dégoût monte, la tristesse aussi, qui est qui, problème de place, problème de mots...

Au fil des pages, on comprend mais le dégoût monte tout de même.

Je ne veux pas trop en dire car cela perdre l'essence du roman.

Un roman révoltant



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De mon plein gré

Hasars des lectures : ce livre parle du viol et ses conséquences et j' en ai entrepri la lecture pile poil entre "femmes en colère" de M Ménégaux et Je suis une sur deux de G Fois qui aborde le même sujet

Hélas, ce 2 nd roman de Mathilde Forget dont on avait beaucoup aimé le premier tient mal la comparaison avec les deux lectures pré citées.

Le sujet est éminemment fort et respectacle mais le parti pris de tout déconstruire de la narration et de donner que très peu d'indications sur les personnages et les situations histoire de ne recoller que les pieces du puzzle à la toute fin se retourne contre le livre... très peu de consistance, d'épaisseur et même d'empathie pour le personnage principal, pourtant victime terrible d'un prédateur qui arbore ici la figure d'un méchant de conte... le projet était ambitieux le résultat déçoit quelque peu..
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De mon plein gré

Je suis passée à coté de ce roman.

Déjà les explications que donne la narratrice aux forces de l'ordre sont assez confuses. J'étais déjà mal partie. Puis s'intercalent des souvenirs qui font décrocher du sujet principal.

Très court, ce roman a aussi beaucoup de répétitions.

Si je comprends la gravité du sujet abordé, le récit est aussi embrumé que le cerveau de la narratrice l'est par le rhum-coca.

Le sujet était bon mais ça tourne en rond au détriment de l'enquête qui ne rentre pas assez dans les détails.

Pour moi ce roman est une déception.
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De mon plein gré

De mon plein gré de Mathilde Forget

Mis en vitrine à la bibliothèque de mon village, ce petit livre de 137 pages aux éditions Grasset ma attiré par la seule phrase de sa quatrième de couverture : «  Elle pensait venir porter plainte, mais très vite elle se demande si ce n'est pas elle qui a commis le crime cette nuit-là . L'enquête est en cours. Feuilletant rapidement ce livre je me rends compte que les chapitres sont précédés de questions dactylographiés : Question : Que vous a -t-elle déclaré en premier ? Réponse : Elle m'a appelé avec son téléphone portable à 08h16 . Elle était en pleurs, complètement paniquée, elle m'a déclaré quelle avait fait une bêtise. Bon on va reprendre tout depuis le début. «  Nous sommes dimanche matin...

Le décor est ainsi posé : Une victime se rend dans un commissariat de police pour déposer une plainte, ou se déclarer auteur d'un crime ? Lequel ? tout d'abord je n'y ai rien compris . Puis l'auteure laisse entendre que la personne venue au commissariat de police a été ou aurait été victime d'un viol. Je veux bien tout entendre et comprendre, mais lorsqu'une femme vient déposer une plainte pour viol le questionnement lourdingue du Major est pourquoi pas  m'a paru insupportable ? S'il avait sa main dans votre bouche il ne vous tenez pas !

puis plus loin, celle de la psychologue «  pourquoi avoir invité un homme chez vous si vous êtes lesbienne ? Par le fait des répétitions, qui semble être la marque d'écriture de Mathilde Forget. La phase enquête judiciaire est aussi du grand n'importe quoi et je ne prendrai comme exemple la prise d'empreinte sur une scène du crime ! Celle-ci relève du grand guignol.

Ce n'est qu'au chapitre 11 que l'auteure nous précise les faits : «  il a arrêté de me violer quand je suis tombée dans les pommes. Il a arrêté car j'avais l'air d'être morte. Parfois, j'en ai encore l'air. »

Mais là au lieu de développer son propos l'on part de digressions en retour en arrière sur le comportement sexuel de cette femme, sa jeunesse, son entraînement au tir son besoin de son RespiRelax+ . Deux années plus tard le tribunal : «  Je suis la victime encore vivante d'un crime, Ah tu kiffes les meufs, je vais te faire kiffer moi, T'as compris maintenant ? Tu feras moins la conne ? Maintenant je peux te répondre et je te réponds de mon plein gré. Jamais et le livre est clos.

Bien que je l'ai lu d'une traite, je peux dire que je suis passé à côté de ce texte décousu, répétitif peut être pour donner l'idée du trouble de la victime, mais cela aurait pu être tout autre. Nous ne seront jamais si l'auteur des faits ait été reconnu coupable ! Des interrogations n'ont soulevées, des propos répétitifs, il a fallu que je m'accroche en ayant l'idée d'aller jusqu'au bout pour comprendre et d'analyser le propos de cette auteure et éviter que ce livre ne me tombe de mes mains. Mais ce n'est juste que mon avis. Bien à vous.
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De mon plein gré

Je vais devoir parler de ce livre à ma psy, maintenant…



C'était terriblement bien écrit. Dur de sourire aux apartés mignons ou drôles quand ce qu'a vécu la protagoniste est si horrible.



Une prose géniale, un esprit si lucide, une réfléxivité épatante à toute épreuve (littéralement). Je me sentais presque coupable d'apprécier la poésie de ces vers si sanglants. Je comprenais tant les émotions décrites, les sensations évoquées, les odeurs, les douleurs…



Finalement assez peu de mots capables de quantifier la force de ce récit (peut-être en partie autobiographique ?) mais imparablement un must-read.
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De mon plein gré

UN récit coup de poing. "Je me suis livrée à la police moi-même." Ainsi débute le récit confus, désordonné et morcelé de cette déposition à travers laquelle on comprend avoir affaire à une jeune femme qui a été violée et qui a peut-être ensuite commis un crime. Puis, on découvre la reconstruction de cette nuit terrible où a eu lieu l'irréparable. ON est choqué lorsqu'on découvre la réaction des policiers, incrédules, mal formés. En fait, une felle violée se confronte à un mur, à une machine qui s'enraye. Puis cette remarque horrible : "Vous êtes lesbienne et vous rentrez avec un homme !" Terrible constat et livre choc.
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De mon plein gré

Un récit cinglant comme une gifle. Court comme les faits - même s’ils paraissent forcément toujours trop longs pour qui les vit -.

Une instantanéité qui se lit dans un seul souffle. Une claque pudique pour dire la difficulté à porter plainte, la honte à surmonter, la force à déployer pour prouver son innocence avant même d’expliquer, faire comprendre et réaliser soi-même qu’on est victime. Surtout quand - comme Mathilde -, on a fait entrer l’inconnu chez soi. L’abandon des amis, leur jugement, la solitude comme un précipice et l’envie tenaillante de tomber. La lutte contre ce que les autres prennent comme une nouvelle indifférence à tout, à “la tête dans la lune”. Ce néant qui prend peu à peu toute la place en soi et les autres.

Puis l’énergie épuisante pour se relever sans jamais oublier. Juste laisser un peu de côté pour avancer. Apprendre à vivre avec un sixième sens.

Des mots taillés dans le vif, glaçants, cisaillants. Un face à face avec le Major de la police pour dénoncer puis avec un avocat pour préparer sa défense. Mathilde Forget a choisi de faire pénétrer le lecteur au cœur des heures qui suivent l’agression pour mieux lui faire appréhender le choc post-traumatique. Celui qui nous rend robot, cerveau anéanti, focalisé sur des détails sans importance pour l’enquête. Une manière de se détacher de l’horreur traversée. Ici la victime est obsédée par ses ongles sales et son jean réquisitionné comme pièce à conviction. Ce qui semble dérisoire pour la police devient obsessionnel pour elle. Une défense naturelle fréquente.

Un livre très pudique et nécessaire pour mieux comprendre et communiquer avec les personnes victimes de viol. Leur sensibilité, leur mode de fonctionnement, de perception des autres étant biaisés à jamais ; il est indispensable d’appréhender leur langage et leur vision du monde pour réussir à entrer en contact avec elles.




Lien : https://laparenthesedeceline..
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De mon plein gré

Ce dimanche matin n'est pas comme les autres. Pas comme devrait l'être un dimanche matin, après avoir passé la soirée avec un homme. Notre narratrice est dans une gendarmerie, venue déposer plainte. L'homme qui l'interroge tente de comprendre le déroulé des événements, ainsi que la psychologie de la victime. Mais qui est véritablement la victime, ici ? Elle, à qui on pose des questions ambiguës, ou lui, dont on ne saura jamais rien ?



De mon plein gré évoque avec beaucoup de délicatesse, tout ce qu'on ne dit pas, toutes ces réflexions incongrues aux moments les moins opportuns. Elle décrit avec justesse tout ce qu'on tait et révèle le plus important dans la somme de petits détails.



Un texte fort, court et percutant où tout est dit entre les lignes. Jamais les mots ''viol'' ou ''agression sexuelle'' ne seront prononcés mais ils planent sur tout le texte comme une aura sombre. Le tour de force de l'autrice est de parler de cet à côté pour nous décrire tout l'enjeu.



De mon plein gré est un roman contemporain dans le plus pur style, un dissection de notre société, un microscope de nos comportements et de nos visions étriquées...


Lien : https://topobiblioteca.fr/
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De mon plein gré

« Je me suis livrée à la police moi-même »



C’est ainsi que la narratrice débute son récit. Et si elle s’est livrée, elle, victime d’un viol, c’est qu’elle craint d’être l’auteur d’un meurtre.



A l’unisson de l’état de confusion que l’on imagine bien dans un tel contexte, les phrases émergent et se mélangent, parfois répétées telles des mantras, parfois dénuées de sens. Et peu à peu la soirée apparaît dans toute son horreur.



C’est un court roman, original dans sa forme et son écriture, et dérangeant par son propos.



Sexisme, homophobie , crédit accordé aux victimes tous ces thèmes apparaissent en filigrane. Et il est hautement louable de donner ainsi la parole à ceux que la crainte des retours de bâton rend muets. Cependant la forme s’essouffle, même sur 140 pages, il est difficile de tenir la distance.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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De mon plein gré

Un petit livre lu d'une traite sur le courage et la difficulté que représente une plainte pour viol lorsque la victime est encore sous le choc et ici en plus où elle se retrouve accusée. De quoi, on ne sait trop. J'ai trouvé l'histoire un peu confuse mais c'est peut-être une volonté de l'autrice pour montrer le marasme post traumatique. Intéressant.
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De mon plein gré

Épousant le rythme essoufflé et agité des victimes qui ne savent plus très bien ce qu'elles disent, encore sous le choc de l'agression, "De mon plein gré" de Mathilde Forget transforme en objet littéraire la description des circonstances d'un viol, auscultant le point de bascule où la victime devient coupable. Un livre utilr qui dresse un constat accablant !
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De mon plein gré

C’est un livre court, original et pudique que je viens de lire. La plupart de l’intrigue se situe après le viol. L’autrice joue avec les attentes du lecteur. Toutes ces digressions, ces tournages autour du pot nous renvoient notre voyeurisme en pleine gueule. C’est original parce que broder et se laisser happer par tout et n’importe quoi reproduit merveilleusement bien le cours enragé de la pensée. On comprend comment l’attention ne peut que se porter sur tout et n’importe quoi pour éviter le réel dans ce type de moment ; et c’est aussi terriblement prosaïque. On voit les réactions plus ou moins appropriées des policiers, les questionnements et remises en question même quand toutes les preuves sont là, même quand elle porte encore les stigmates de ce qu’elle a subi. On met en doute sa parole parce qu’elle est lesbienne et a invité un homme chez elle. On met en doute sa parole parce qu’elle est humaine et que tout n’est pas forcément explicable. On met en doute sa parole alors qu’elle pisse littéralement le sang, on met en doute sa parole alors qu’elle a des marques de strangulation, on met en doute sa parole alors qu’elle a fait tout ce qu’on dit de faire dans ces cas-là. On met en doute sa parole et on se demande ensuite pourquoi seulement quinze pour cent des femmes portent plainte. Un roman à lire.
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De mon plein gré

Il faut du courage pour porter plainte. Il en faut même lorsque l’on doit se soumettre au regard d’un enquêteur, d’un avocat ou d’un psychiatre. Après une nuit terrifiante, Elle raconte au Major tout ce qu’il s’est passé, et ce que l’individu a fait. Mais comment peut-on se sentir totalement victime quand les interrogations nous poussent à croire le contraire ? Il faut désormais expliquer l’inexplicable, ce qui ne se justifie jamais, se défendre alors que corps et l’esprit ne savent plus le faire.



Inspiré de la propre histoire de l’auteure, j’ai été ébranlée par la profondeur et la dureté de ce qui y est narré. Pourtant, les deux se mêlent parfaitement pour dépeindre un tableau généreux de notre société actuelle où tout reste encore à construire. En 2021, il faut encore justifier par « a + b » une agression sexuelle et sa propre intimité, chercher un potentiel caractère déviant à la victime et parfois accepter que certains faits ne seront pas gardés comme preuve irréfutable du mal. Tout cela conduit bien souvent aux doutes, sommes-nous réellement une victime ? L’avons-nous cherché ?



Ainsi, Mathilde Forget plonge le lecteur au cœur de l’enquête qui lie sa narratrice (ou elle ?) à son agresseur. Tout y passe, traumatismes de l’enfance, difficulté à assumer ses propres attirances dans une société hétéronormée, et l’indocilité du corps face à l’oubli. S’il est difficile de dire « j’ai aimé ce roman » comme on dirait que l’on apprécie un récit d’aventure ou une histoire d’amour, j’en envie de dire que je l’ai compris.



J’ai compris ce choix de raconter les faits, la poétique des maux au travers le drame, et l’ultime appel à nous dire qu’il reste failles personnelles pour toujours après un viol.



En vérité, De mon plein gré narre l’histoire vraie de trop de femmes et l’écriture de Mathilde Forget dénonce plus qu’elle ne sublime la brisure. Comme un plaidoyer en faveur du corps et de l’esprit, je sors extrêmement touchée et profondément révoltée (comme si je ne l’étais pas assez !) de cette lecture. Cela nous rappelle bien une chose : la littérature ne permet pas seulement de nous laisser rêver d’un ailleurs, elle nous ramène également à l’indéniable réalité.
Lien : https://troublebibliomane.fr..
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