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Citations de Matthieu Simard (152)


Communiquer sans dire un mot m’avait forcée à puiser dans ce que je suis vraiment, sans la peur de ne pas dire le bon mot, sans celle de ne pas comprendre ceux des autres. Lire leurs visages, écrire avec le mien, parfois dessiner pour s’expliquer, tout ça m’avait attendrie. Je me suis mise à les aimer. Et ils m’aimaient aussi, toute une communauté qui devenait une famille, des frères, trente frères.
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Quand on est vieux, on a le droit de rire des déchets des autres.
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J’ai longtemps cru, enfant, que l’odeur de nos hivers était un privilège, je sortais en décembre, en janvier, dans le froid de dehors, chez moi, j’emplissais mes narines et je me disais que les Brésiliens, les Espagnols, les Algériens ne connaissaient pas cette odeur, et que j’étais chanceuse. C’était avant la Russie. Depuis, cette odeur me rend malade.
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Les gens différents sont ceux qu’on aime le plus mais qu’on comprend le moins.
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Le secret de leur amitié était très simple : ils ne se voyaient presque jamais. Parfois quelques années passaient entre leurs rencontres et ça ne semblait pas les déranger.
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Diluer nos problèmes dans ceux des autres : on teste une nouvelle recette.
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Nous survivons en échangeant nos mensonges comme les enfants échangent des jouets. Dans ce village qui ne nous ressemble pas nous apprendrons à inventer les vérités qui nous feront le plus de bien. Je sais maintenant que nous ne pourrons jamais oublier le passé, mais c’est ce que nous essaierons de faire malgré tout. Oublier le passé et nous aimer aujourd’hui. Isolés loin d’ailleurs, nous masquerons nos cicatrices à coups d’espérance.  
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J'aime mieux un perdu qui vient me voir qu'un parvenu qui se pense trop bon pour venir me voir.
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J'ai la douleur ouatée, le sentiment engourdi, trois ans de combat ont fait de nous des débris des éclats de plâtre des trous de balles.
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Parfois le silence offre les meilleures réponses, celles des guerres qui se terminent avant le premier mort.
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Le village est tellement petit que j'ai peur de ne pas me perdre.
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Ce n'est pas que ses histoires ne m'intéressent pas mais quand il essaie de remplir les silences comme s'il cherchait à colmater les fissures dans ma vie avec des extraits de la sienne, il m'épuise.
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Cette nuit là, j’ai rêvé que ça durerait toujours. Que cette chaleur serait toujours dans mon corps, que sa main dans mes cheveux s’y était réfugiée à jamais. Rare rêve, le lendemain matin j’étais amoureux. Elle aussi, mais vous savez, les rêves, ce ne sont que des rêves. Les toujours, les jamais, l’éternité, c’est du brouillard de rêve, c’est du flou de sommeil.

Nous avons donc vécu l’amour décroissant. En six jours. Le haut, le milieu, et le bas, en six jours. Deux jours de chaque.

Le haut, vendredi et samedi. Le bonheur intense d’aimer et d’être aimé, de découvrir, d’être émerveillé. Vendredi après l’école, elle est venue chez moi. Ballerine sexuelle, sensuelle surtout. Et on a jasé. Devant la télé, sans arrêt, à tout dire ce qu’on n’avait pas à dire, à parler de rien et de nous. Baiser et parler, la vie peut être belle, je vous jure. On était complices, j’étais heureux, elle a un rire magnifique, des mains douces comme le feu.

Le milieu, dimanche et lundi. Le milieu, c’est le bonheur, mais plus tranquille. Les sourires qui volent la place des rires, l’extase qui glisse un peu, c’est la place du plaisir. Le programme est resté le même. Conversations et baise, mon salon comme abri, l’arrogance de la télé en background. Lundi, quand elle est revenue de l’école, j’étais content de la voir. Et elle m’a embrassé, m’a dit que j’étais beau, il restait bien un peu d’amour, elle était encore un peu aveugle.

Le bas, mardi et hier. Mardi soir quand elle a sonné à la porte, ça a sonné bizarre. Un peu faux, un peu terne, je ne sais pas. Quand j’ai ouvert, elle m’a embrassé mais n’a rien dit. On s’est assis devant les nouvelles de 18 h, et on n’a pas parlé beaucoup. Une petite Molson Ex, promenade d’Edwin, on s’est commandé du St-Hubert, c’était bon. Elle m’a traîné dans ma chambre, on s’est déshabillés, on a fait l’amour. C’était bien, mais il manquait cette respiration incontrôlable. Et après, pour la première fois, elle est retournée dormir chez elle, avec l’excuse que ses parents commençaient à se douter de quelque chose.

Hier, elle m’a appelé pendant Piment Fort. Elle était supposée venir directement chez moi, elle m’a appelé à la place.

— Écoute, Matthieu, je pense pas que ça va marcher, nous deux. T’es ben fin, tu baises bien, j’adore ça parler avec toi. Mais t’es trop vedge. Tu veux rien faire, tu veux pas sortir sauf pour ton chien. Ta vie idéale, c’est devant la télé tous les soirs. Moi, faut que je bouge, faut que je fasse des affaires, je veux pas m’écraser dans le sofa tous les soirs. Tu comprends ?

Qu’est-ce que vous voulez répondre à ça ? Elle avait raison. Ma vie idéale, c’est devant la télé. Tous les soirs. Et elle, sa vie idéale, c’est dehors, avec des activités, du plein air, de l’air tout court.

Et je n’avais vraiment pas envie de me battre.

— OK ma belle, je comprends. Tu m’appelleras…

• • •

Je vous raconte ça, vous savez, ça n’a pas vraiment d’importance. C’est ma petite histoire à moi, ma petite histoire sans conséquence. Je vous raconte ça, vous savez, ça ne veut pas dire grand chose.

Moi, je suis le gars. Elle, c’est la fille. C’est tout.
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Dès mon arrivée, j'avais entrepris de me livrer à mon jeu habituel: observer les filles et choisir avec lesquelles je baiserais, puis avec lesquelles je sortirais, puis les classer en ordre de préférence.
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Avant ce jour-là, je détestais les salles d'attente, l'inquiétude ambiante, le temps trop visqueux pour s'écouler. Mais quand tu m'as regardé de nouveau, avec ce piment dans les yeux, mes jambes ont ramolli et je me suis mis à adorer les salles d'attente.
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Je regarde un vendeur se démener auprès d'un homme qui sait beaucoup trop ce qu'il veut pour pouvoir le trouver.
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Cinq ans à s'engueuler, à se réconcilier, à se reprocher chaque travers, à s'aimer chaque défaut.
De petits accrocs en guerres mondiales, on est devenus deux tortues sous une même carapace. Survivre ensemble à ces guerres qu'on menait l'un contre l'autre avait fait de nous les soldats les plus invincibles. Tout ça nous a rendu heureux, d'un bonheur en béton armé.
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Mais la mémoire est un animal qu'on ne contrôle pas.
Il y a pourtant tellement de choses qu'on peut décider. Nos gestes et nos paroles, les chemins qu'on emprunte et ceux qu'on abandonne, la marque de confiture qu'on met sur nos rôties, le propriétaire de la peau sur laquelle on dépose nos lèvres, ce qu'on écrit dans un carnet le soir pour survivre jusqu'au matin. Puis il y a la mémoire, cruelle. Des odeurs, des images parfois s'impriment pour toujours, d'autres fois s'évanouissent. Les petites douleurs qu'on voudrait garder au chaud près de soi s'envolent, celles qu'on voudrait abandonner nous écrasent. Les bonheurs s'éparpillent parmi les banalités ou prennent toute la place. Nous ne choisissons pas les souvenirs qui nous empêcheront de dormir ni ceux qui pousseront à nous lever. Et même lorsque nous réussissons à frotter si fort et si longtemps qu'ils semblent oblitérés, des années plus tard ils nous sautent au visage comme un clown de film d'horreur.
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Comme le dit Tristan, les gars, c’est tous des caves, il faut juste que tu trouves ton cave préféré.
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C'est un cirque ici.

Avec tout ce qu'il faut de clowns, d'éléphants, de pitoune pas si belles aux habits trop moulants, de lions aux crocs tranchants, de cerceaux en feu, de grosses têtes difformes et de livres de recettes.

Bienvenue au Salon du Livre de Montréal.
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