Citations de Maud Mayeras (203)
Je n’aime pas les surprises, votre quotidien rôdé qu’on décide de sortir des rails. Ce que l’on n’attend pas n’arrive jamais au bon moment. Je n’aime pas les surprises, et dans le fond, vous non plus.
Je n’aime pas les retrouvailles. Ces moments de silence que vous avez toujours fantasmés, gâchés par la gêne et la promiscuité. Ces instants que vous avez tant attendus et qui, lorsqu’ils arrivent enfin, vous font l’effet d’une bière tiède que vous n’avez plus vraiment envie de boire, ni de partager
Perdre un enfant est une maladie que l’on a peur de contracter. C’est une contagion dont on évite soigneusement les infectés. On change de trottoir, on les fuit à toutes jambes. De ces gens-là, je suis la peste et le choléra. Je suis leur faucheuse, leur cancer, leur 22 long rifle.
(…) »Je n’aime pas les retrouvailles. Ces moments de silence que vous avez toujours fantasmés, gâchés par la gêne et la promiscuité. Ces instants que vous avez tant attendus et qui, lorsqu’ils arrivent enfin, vous font l’effet d’une bière tiède que vous n’avez plus vraiment envie de boire, ni de partager »(…)
Peut-être est-ce là l'antre des monstres.
En tout cas, c'est là que nous allons.
Nous sommes des monstres. C’est le nom que nous donnent les autres car nous sommes trop différents de ce qu’ils sont ou connaissent
Nous sommes dehors, monstres, face à l’immensité noire du monde.
Je ne m'arrête pas à l'accueil et emprunte directement l'escalier, me faufilant entre les timbrés, les suants, les malpropres, les râleurs, les gueulards ; les barges assis, debout, allongés ou perchés ; ceux qui me regardent et ceux qui ne me voient pas.
Un pétale se décroche, et soudain, sous les draps, la mécanique se met en marche, un corps entravé par des rêves malades et qui tente péniblement de s'en dépêtrer. Aujourd'hui encore, je crois qu'il me manque le courage d'affronter son regard, ses humeurs, le pincement significatif de ses lèvres ridées. Pourtant, je reste.
Je n'aime pas le bruit de mes pas sur les pavés secs. Cet autre coeur qui fait semblant de battre près de moi et qui n'existe pas.
Karter retire son bras si rapidement que son geste en devient presque brutal. Qu'est-ce que tu caches Kay ? Que faut-il que je ne voie pas ?
- Il est magnifique. Mais... pourquoi une Reine rouge si effrayante ?
- C'est mon démon, elle est cachée sous mon bras. Je ne la vois pas, mais je sais qu'elle est là. Comme les ailes dans ton dos. Et comme ce truc...
Il touche la cicatrice sur ses lèvres.
- Ce foutu bec-de-lièvre a gâché ma vie entière. Toi seule m'as regardé. Toi seule as vu qui j'étais vraiment.
Alors, à mon tour je caresse sa peau abîmée. Je retrace le sillon épais, de son nez à sa bouche.
- Gamin, je me suis réfugié dans les bandes dessinées, dans les contes de fées. Pour oublier le monde autour, les moqueries et le regard des autres enfants. Tu es la seule qui soit passée au travers de la carapace que je m'étais forgée pendant des années. La seule à avoir essayé. La seule, Emma.
Ses yeux sont rougis de larmes. Mes doigts courent sur son visage, doucement. Amoureusement. J'aimais cet homme.
Chaque jour que le grand Créateur a décidé d'embraser, il caresse cette terre, avec le môme en dessous. Il sait que ça prendra du temps. Il marchera encore, jusqu'à ce que ses jambes cèdent. Quand enfin elles ne le porteront plus, il se laissera mourir, repenti, soulagé de ne plus avoir à supporter ce soleil qui lui colle une satanèe journée supplémentaire. Ce sera le moment, il pourra le rejoindre six pieds sous terre, heureux de pouvoir à nouveau le prendre dans ses bras, pour le lancer haut jusqu'à effleurer le ciel. Ils riront ensemble d'être morts. Ils riront jusqu'à s'étouffer sans plus rien craindre du tout. Ils riront d'amour.
L'acier pénètre ma chair avec une force presque animale. Je ne peux hurler, l'obscurité recouvre chacun de mes souffles d'un voile noir et épais. Je suis aveugle et sourde. Aveugle et sourde...
Personnellement, j'ai trouvé ce roman envoutant! Sombre, très même, mais je ne peux pas m'empêcher de vous le recommander!
Vous seriez contrarié par le plaisir?Ceux qui le sont sont libres de quitter les mieux.Personne n'est retenu ici contre son gré.
Je sens les larmes couler sans que je puisse les retenir. Personne n'en a rien à foutre. On ne les
retrouvera jamais. Jamais. Je sens les mains fraîches de Jade sur mes épaules. Je plonge dans ses bras, contre son corps. Elle me serre contre elle, silencieusement. Elle caressé mes cheveux pour que le calme revienne. J'ai l'air tellement ridicule.
J'écoute avec attention chaque mot qui sort de la bouche de
karter. Chaque syllabe est une souffrance, pour lui comme pour moi. Et je ne peux pas l'aider. Mes neurones sont bloqués. J'écoute pour me rappeler, mais rien ne vient. Pas le moindre souvenir.
J'aime l'orage. Ces tempêtes qui électrisent vos bras lorsqu'elles se taisent encore. Les trottoirs qui se mettent à crépiter soudain, la nuit qui s'abat d'un coup sur votre jardin, la poussière qui gonfle vos narines.
Pourquoi ne m'a-t-on pas donné les raisons de ma présence ici ? Est-ce si grave ? Suis-je tombé d'un avion en plein vol ? Roulais-je trop vite sur l'autoroute ? En savais-je trop sur les hautes sphères ? M'a-t-on trouvée sous le bureau du président ? Va savoir… Sourire fait mal. Je m'en rends compte et efface cette esquisse ratée de mon visage.
La bouche de Karter est légèrement entrouverte. Sa respiration roule et ronronne dans la chambre. Il ne bave pas encore… Ne pas sourire, j'ai dit. Je ne sais même pas qui il est… mon mari ? Je doute. Mon frère ? Je ne pense pas non plus. Mon meilleur ami homo ? Possible. Mon mac ? Arrête, Emma.