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Citations de Maurice Leblanc (819)


Le malheur s’abat sur les êtres quand ils n’y songent
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- Eh bien, cette nuit, j’ai surpris votre sacré d’Enneris à genoux devant Mlle Arlette, en train d’expérimenter sur elle la petite méthode de guérison qui vous a si bien ressuscitée, il y a une dizaine de jours.
– C’est ce qu’ils m’ont raconté tous les deux.
– Hein ! Quoi ! Et vous n’êtes pas jalouse ?
– Jalouse ?


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– Qu’êtes-vous donc ?

– Une amoureuse, Raoul… une amoureuse qui a refait sa vie… et qui l’a refaite pour l’amour et rien que pour l’amour.

– Oh ! demoiselle aux yeux verts, dit-il, c’est bien grave de prendre un tel engagement !

– Grave pour moi, mais non pour vous. Soyez sûr que, si je vous offre ma vie, je ne veux de la vôtre que ce que vous pouvez m’en donner. Vous garderez autour de vous ce mystère qui vous plaît. Vous n’aurez jamais à le défendre contre moi. Je vous accepte tel que vous êtes, et vous êtes ce que j’ai rencontré de plus noble et de plus séduisant. Je ne vous demande qu’une chose, c’est de m’aimer aussi longtemps que vous pourrez.

– Toujours, Aurélie.

– Non, Raoul, vous n’êtes pas homme à aimer toujours, ni même, hélas ! bien longtemps. Si peu qu’il dure, j’aurai connu un tel bonheur que je n’aurai pas le droit de me plaindre. Et je ne me plaindrai pas. À ce soir. Venez au Théâtre-Royal. Vous y trouverez une baignoire.
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Chose imprévue, et naturelle cependant, le brigadier Béchoux ne tira pas de cette journée le bénéfice moral et professionnel qu’il semblait devoir recueillir. Tout l’intérêt se reporta sur d’Enneris, c’est-à-dire Arsène Lupin, puisque, somme toute, la presse, et à sa suite la police, ne voyait qu’un seul et même personnage sous les deux noms. Lupin fut aussitôt le grand héros de l’aventure, celui qui avait déchiffré l’énigme historique, éclairci le mystère des deux hôtels semblables, divulgué toute l’histoire de la Valnéry, sauvé les Mélamare et livré les coupables. Béchoux fut réduit à un rôle de comparse et de subalterne ridicule, bafoué par Lupin, auquel il fournissait naïvement, ainsi que le peu sympathique Van Houben, tous les éléments de cette fuite burlesque vers la frontière belge.
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– Voilà. « Le mystérieux incident de l’Opéra n’est pas encore sorti de la période des investigations. L’hypothèse la plus généralement admise, au Parquet comme à la Préfecture, serait qu’on se trouve en face d’un coup préparé dans l’intention de voler les diamants de Régine Aubry. On n’a pas le signalement, même approximatif, de l’homme qui a enlevé la belle artiste, puisqu’il dissimulait sa figure. On suppose que c’est lui qui pénétra dans l’Opéra, comme garçon livreur, avec d’énormes gerbes de fleurs qu’il déposa près d’un battant. La femme de chambre se souvient vaguement de l’avoir vu et prétend qu’il avait des chaussures à tige de drap clair. Les gerbes devaient être fausses et enduites d’une matière spécialement combustible qu’il lui fut facile d’enflammer. Il n’eut dès lors qu’à profiter de l’inévitable panique que ce commencement d’incendie déchaînait, comme il l’avait prévu, pour arracher le vêtement de fourrure aux bras de la femme de chambre et pour exécuter son plan. On n’en peut dire davantage, puisque Régine Aubry, interrogée plusieurs fois déjà, est dans l’impossibilité de préciser le chemin suivi par l’auto, de donner son impression sur le ravisseur et sur sa complice et, sauf certains détails secondaires, de décrire l’hôtel particulier où elle fut dépouillée du précieux corselet. »
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« J’ai retrouvé à Rouen les traces de notre ennemie, et j’ai fait insérer dans les journaux de la localité qu’un paysan des environs d’Étretat avait déterré dans sa prairie un vieux chandelier de cuivre à sept branches. Elle a aussitôt télégraphié au voiturier d’Étretat qu’on lui envoie le douze, à trois heures de l’après-midi, un coupé en gare de Fécamp. Le matin de ce jour, le voiturier recevra, par mes soins, une autre dépêche contremandant cet ordre. Ce sera donc votre coupé à vous qu’elle trouvera en gare de Fécamp et qui l’amènera sous bonne escorte, parmi nous, au moment où nous tiendrons notre assemblée.

« Nous pourrons alors nous ériger en tribunal et prononcer contre elle un verdict impitoyable. Aux époques où la grandeur du but justifiait les moyens, le châtiment eût été immédiat. Morte la bête, mort le venin. Choisissez la solution qui vous plaira, mais en vous rappelant les termes de notre dernier entretien, et en vous disant bien que la réussite de nos entreprises, et que notre existence elle-même, dépendent de cette créature infernale. Soyez prudent. Organisez une partie de chasse qui détourne les soupçons. J’arriverai par le Havre, à quatre heures exactement, avec deux de nos amis. Ne détruisez pas cette lettre. Vous me la rendrez. »
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PRÉFACE D’ARSÈNE LUPIN

Je voudrais marquer ici que, tout en appréciant comme il convient, et en certifiant comme conformes à l’exactitude les aventures qui me sont attribuées par mon historiographe attitré, j’apporte néanmoins certaines réserves sur la façon dont il les présente dans ses livres.

Il y a cent manières d’accommoder au goût du public une aventure réelle. Peut-être n’est-ce pas choisir la meilleure que de me montrer toujours sous l’aspect le plus avantageux et de me mettre obstinément en relief et au premier plan. Non content de négliger les nombreux épisodes de ma vie où je fus dominé par les circonstances, démoli par mes adversaires ou rabroué par les respectables agents de l’autorité, mon historiographe arrange, atténue, développe, exagère et, sans aller contre les faits, les dispose si bien que j’en arrive parfois à être gêné dans ma modestie.

C’est un mode de récit que je n’approuve pas. Je ne sais qui a dit : « Il faut connaître ses limites et les aimer. » Je connais mes limites, et j’éprouve même, à les sentir, quelque satisfaction, ayant horreur de tout ce qui est surhumain, anormal, excessif et disproportionné. Ce que je suis me suffit : au-delà, je serais invraisemblable et ridicule. Or, l’une de mes faiblesses est la crainte de tomber dans le ridicule.

Et j’y tombe sans aucun doute – et c’est là la raison essentielle de cette courte préface – lorsque je suis offert au public dans une invariable, perpétuelle et irritante situation d’amoureux. Certes, Je ne nie pas que j’aie le cœur fort sensible, et que le coup de foudre me guette à chaque tournant de rue. Et je ne nie pas non plus que les femmes me furent, en général, accueillantes et miséricordieuses. J’ai des souvenirs flatteurs, je fus l’objet heureux de défaillances dont tout autre que moi se prévaudrait avec quelque orgueil. Mais de là à me faire jouer un rôle de Don Juan, de Lovelace irrésistible, c’est un travestissement contre lequel je proteste. J’ai connu des rebuffades. Des rivaux méprisables me furent préférés. J’ai eu ma bonne part d’humiliation et de trahison. Défaites incompréhensibles, mais qu’il faut noter si l’on veut que mon image soit rigoureusement authentique.

Voilà le motif pour lequel j’ai voulu que la présente aventure fût racontée, et qu’elle le fût sans détours ni ménagements. Je ne m’y distinguerai pas toujours par une agaçante infaillibilité. Mon cœur n’y soupire pas au détriment de ma raison. Mon pouvoir de séducteur est singulièrement mis en échec. Tout cela me vaudra peut-être l’indulgence de ceux que l’excès de mes mérites et de mes conquêtes horripile non sans motif.

Un mot encore. Joséphine Balsamo qui fut la grande passion de ma vingtième année, et qui, se faisant passer pour la fille du comte de Cagliostro, le fameux imposteur du dix-huitième siècle, prétendait tenir de lui le secret de l’éternelle jeunesse, ne paraît pas en ce livre. Elle n’y paraît pas pour une raison dont le lecteur appréciera de lui-même toute la force. Mais, d’autre part, comment ne pas mêler son nom au titre d’une histoire sur laquelle son image projette une ombre si tragique et où l’amour se double de tant de haine, et la vengeance s’enveloppe de tant de ténèbres ?
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L’ombre vint. Dès que la nuit se fut épaissie – une nuit noire, chaude, lourde de mystère – Raoul sortit furtivement du Clair-Logis par l’issue du garage, fit le tour de la propriété et se posta dans l’obscurité près de la barrière. Des idées tumultueuses envahissaient son cerveau. Il se représentait Félicien à Caen chez Georges Dugrival, agenouillé devant le coffre et empochant les bijoux de l’écrin bleu. Il évoquait le duel du jeune homme avec Jérôme Helmas sous les yeux de Rolande qui balbutiait : « Il va le tuer. » Et il se rappelait aussi la conduite énigmatique de Faustine. Qu’était-elle devenue, Faustine ? Car enfin, il manquait au drame qui se jouait un de ses quatre personnages. Faustine était-elle femme à renoncer au rôle qu’elle tenait dans les ténèbres ?
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La police sentit le point faible de l’ennemi et redoubla d’efforts. Arsène Lupin désarmé, dépouillé par lui-même, pris dans l’engrenage de ses combinaisons, ne touchant pas un traître sou du million convoité… du coup les rieurs passaient dans l’autre camp.
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M. Kesselbach s'arrêta net au seuil du salon, prit le bras de son secrétaire, et murmura d'une voix inquiète :
– Chapman, on a encore pénétré ici.
– Voyons, voyons, monsieur, protesta le secrétaire, vous venez vous-même d'ouvrir la porte de l'antichambre, et, pendant que nous déjeunions au restaurant, la clef n'a pas quitté votre poche.
– Chapman, on a encore pénétré ici, répéta M. Kesselbach. Il montra un sac de voyage qui se trouvait sur la cheminée.
– Tenez, la preuve est faite. Ce sac était fermé. Il ne l'est plus.
Chapman objecta :
– Êtes-vous bien sûr de l'avoir fermé, monsieur ? D'ailleurs, ce sac ne contient que des bibelots sans valeur, des objets de toilette…
– Il ne contient que cela parce que j'en ai retiré mon portefeuille avant de sortir, par précaution, sans quoi… Non, je vous le dis, Chapman, on a pénétré ici pendant que nous déjeunions.
Au mur, il y avait un appareil téléphonique. Il décrocha le récepteur.
– Allô ! C'est pour M. Kesselbach, l'appartement 415. C'est cela Mademoiselle, veuillez demander la Préfecture de police, Service de la Sûreté… Vous n'avez pas besoin du numéro, n'est-ce pas ? Bien, merci… J'attends à l'appareil.
Une minute après, il reprenait :
– Allô ? allô ? Je voudrais dire quelques mots à M. Lenormand, le chef de la Sûreté. C'est de la part de M. Kesselbach…...
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M. Kesselbach s'arrêta net au seuil du salon, prit le bras de son secrétaire, et murmura d'une voix inquiète :
"Chapman, on a encore pénétré ici.
- Voyons, voyons, monsieur protesta le secrétaire, vous venez vous même d'ouvrir la porte de l'antichambre, et, pendant que nous déjeunions au restaurant, la clef n'a pas quitté votre poche.
- Chapman, on a encore pénétré ici" répéta M. Kesselbach.
Il montra un sac de voyage qui se trouvait sur la cheminée. "Tenez, la preuve est faite. Ce sac était fermé. Il ne l'est plus.
Chapman objecta : - "Êtes vous bien sûr de l'avoir fermé, monsieur ?".....
(extrait du premier chapitre intitulé "le massacre" du volume de poche paru en 1966)
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"J'ai triomphé de tout : et je suis vaincu. J'arrive au but et je tombe. Le destin est plus fort que moi... Et celle que j'aimais n'est plus. Je meurs aussi."
Et il signa : Arsène Lupin.
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Je ne réussis à me frayer un chemin qu’avec l’aide de deux agents, et parce que le corps de Massignac avait fini par tomber dans la possession d’une bande d’assaillants moins furieux que la vue de ce moribond embarrassait. Ils se formèrent en groupe pour protéger son agonie, et l’un d’eux, même, dominant le tumulte, m’appela
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Mon émoi, j’en suis sûr, n’était pas moins grand que celui de Noël Dorgeroux, et mon cœur ne battait pas avec moins de violence. Curiosité poussée jusqu’aux dernières limites, et, plus encore, intuition redoutable que j’allais pénétrer dans une région de mystère dont rien, pas même les paroles déconcertantes de mon oncle, ne pouvait me donner la plus lointaine idée
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Il esquissa un dernier entrechat, tourna autour de la chambre en faisant la roue, et finalement se planta debout, les deux poings sur les hanches, et un pied sur le corps inerte.
- Tableau allégorique! annonça-t-il. L'archange de la Vertu écrasant l'hydre du Vice!
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- Comment êtes-vous entré?
- Mon Dieu, comme tout le monde, par la porte. Puis, ne voyant personne, j'ai traversé le salon, j'ai suivi le balcon, et me voici.
- Soit, mais la clef de la porte?
- Il n'y a pas de porte pour moi, vous le savez. J'avais besoin de votre appartement, je suis entré.
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Avant-propos
Nous publions ici, sur l'extraordinaire énigme des trois yeux, le récit même de Victorien Beaugrand, tel qu'il l'écrivit d'après ses notes et ses souvenirs vers le milieu du XX° siècle, et tel que nous l'avons trouvé dans la liasse volumineuse des manuscrits laissés par le savant orientaliste.
Si le caractère de ses études ne semble pas lui donner qualité pour résoudre le problème purement scientifique qui passionna toute une époque, n'oublions pas que Victorien Beaugrand, esprit subtil, assoupli par de bonnes méthodes de travail, fut, en outre - et c'est là le point essentiel - mêlé de la façon la plus intime aux événements dont il entreprit la relation véridique.
Acteur dans le drame, il en vécut au jour le jour toutes les péripéties, en connut les moindres détails, en supporta les contrecoups, une à une entendit sonner les heures les plus solennelles de l'histoire du monde, et, chaque fois que s'ouvrit le gouffre béant du formidable mystère, communia de toute son âme éperdue avec les foules hurlantes d'enthousiasme et d'effroi....
(extrait de l'avant-propos inséré en début du volume de poche paru en 1983)
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Ce fut bien par hasard que Victor, de la brigade mondaine, entra, cet après-midi de dimanche, au ciné Balthazar. Une filature manquée l'avait fait échouer, vers quatre heures, sur le populeux boulevard de Clichy.
Pour échapper à l'encombrement d'une fête foraine, il s'était assis à la terrasse d'un café, et, parcourant des yeux un journal du soir, il avait lu cet entrefilet :
"On affirmait ces jours-ci que le fameux cambrioleur Arsène Lupin, qui, après quelques années de silence, fait beaucoup parler de lui actuellement, aurait été vu mercredi dernier dans une ville de l'est. Des inspecteurs ont été envoyés de Paris. Une fois de plus, il aurait échappé à l'étreinte de la police".
"Salaud !" avait murmuré Victor, en policier rigide qui considère les malfaiteurs comme autant d'ennemis personnels, et s'exprime à leur égard en termes dépourvus d'aménité...
(extrait du chapitre 1)
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Et c'est de même ainsi évidemment que le nom de Lupin se trouva un jour escamoté. Sur aucun registre d'état-civil, sur aucune pièce authentique, il ne fut plus question d'Arsène Lupin, ni de son père Théophraste Lupin.
Légalement il n'y eut plus que le vicomte Raoul d' Andrésy, lequel vicomte partit en voyage à travers l'Europe avec la vicomtesse, née Clarisse
d' Etigues.
Deux événements marquèrent cette époque. Clarisse mit au monde une fille qui ne vécut point. Et quelques semaines plus tard, elle apprenait la mort de son père...
(extrait de l'épilogue)

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Raoul d'Andrésy jeta sa bicyclette, après avoir éteint sa lanterne, derrière un talus rehaussé de broussailles. A ce moment, trois heures sonnaient au clocher de Bénouville.
Dans l'ombre épaisse de la nuit, il suivit le chemin de campagne qui desservait le domaine de la Haie d'Etigues, et parvint ainsi aux murs de l'enceinte. Il attendit un peu. Des chevaux qui piaffent, des roues qui résonnent sur le pavé d'une cour, un bruit de grelots, les deux battants de la porte ouverts d'un coup... et un break passa. A peine Raoul eut il le temps de percevoir des voix d'hommes, et de distinguer le canon d'un fusil. Déjà la voiture gagnait la grand-route et filait vers Etretat.
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