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Citations de Max Izambard (36)


Anne était journaliste, comme lui autrefois. Cela les liait, même si elle mettait un point d’honneur à se démarquer de lui et à souligner, chaque fois que l’occasion se présentait, sa conception exigeante du métier. Dans ces moments-là, Pierre la trouvait agaçante avec ses airs de donneuse de leçons, ses litanies à propos de la quête de vérité et sa volonté farouche d’indépendance. Il lui faisait remarquer, narquois, qu’elle pouvait se permettre de rester pure, elle qui n’avait pas d’autre bouche à nourrir que la sienne et qui vivait de piges dans un pays où le prix des loyers était cinq fois plus faible qu’en France
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elle lui avait dressé un tableau complet des forces en présence dans l’est de la République démocratique du Congo, avant de conclure dans un sourire qu’elle devrait recommencer son explication dans un an étant donné que les alliances, les territoires sous contrôle et les lignes de front changeaient en permanence
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Il parvint à réserver un siège sur un vol vers l’Ouganda qui partait le lendemain matin de Roissy. Il passa quelques appels téléphoniques pour prévenir des amis. Des conversations chaotiques, gorgées d’angoisses et de non-dits qu’il abrégea en prétextant des préparatifs de départ. Le trajet en voiture fut un long calvaire. Le soleil, qui perçait par intermittence au travers des cumulus, l’éblouissait d’une lumière violente. Une odeur écœurante de sel, d’iode et d’algues pourries flottait dans la voiture. Son esprit, trop rationnel pour se bercer d’illusions, se perdait en de multiples scénarios. Un labyrinthe de questions sans réponses.
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Pierre fut pris d’un vertige. Il s’accroupit, ferma les yeux et posa une main sur le sable pour garder l’équilibre. Quand il sentit que sa tête s’arrêtait de tourner, il se releva lentement et marcha jusqu’à la mer. Juste avant d’atteindre la marée montante, il retira ses chaussures, retroussa son pantalon jusqu’aux genoux et s’avança de quelques mètres dans l’eau gelée. Puis, il se lava les mains dans les vagues grises et, pour la première fois depuis de nombreuses années, se mit à prier.
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– Alors, papa, en difficulté à ce que je vois ? dit-elle sur un ton mi-grave mi-enjoué.
Elle se baissa et lui chuchota un mouvement à l’oreille. Il fit battre en retraite sa tour pour protéger sa reine.
– Tu arrives toujours à ma rescousse au moment opportun. Allez, viens t’asseoir près de moi. J’ai besoin d’un cerveau supplémentaire pour battre Antoine.
Antoine protesta pour la forme, mais il était visiblement flatté de la remarque de son oncle. Il entrelaça ses doigts fins devant son visage, fronça les sourcils et fixa le plateau de jeu comme si sa vie en dépendait.
– Tu vas voir, Anne, dans quelques minutes, des jets de fumée vont lui sortir par les oreilles, lança Pierre, un bref sourire ironique au coin des lèvres.
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Un instant, une fraction de seconde, Pierre vit Susan assise en face de lui, telle qu’il l’avait connue au début de leur rencontre sur les bancs de la Sorbonne, les mêmes cheveux châtains qui tombaient en mèches désordonnées sur ses épaules, le même visage étiré, pâle, l’expression singulière de son sourire et la lumière dans ses yeux ; Susan, dans toute la perfection de sa jeunesse, tout juste arrivée de Leicester, émerveillée par Paris, son phrasé hésitant, avalant les « r », changeant les « ou » en « u », et sa façon si soudaine d’éclater de rire qui le faisait sursauter.
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Lorsque Pierre Marlot reçut l’appel du consul, il observait une colonie d’avocettes à tête noire qui déambulaient à grands pas rapides et gracieux le long d’une plage en baie de Somme. L’aube était étrangement lumineuse en ce début de mois de mars.
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Les mots doivent être des jets de pierre, la prose scandée comme un slogan. Alors, dans ce cas, peut-être, oui, la poésie peut élever les consciences et mettre en marche les corps.
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Il y a tellement de façons de faire mentir les mots.
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La nuit bruissait d’activité. Ils s’assirent sur le banc et écoutèrent la ville parler, maudire, rugir, baiser, saigner, parier, perdre, gagner, klaxonner d’impatience, émettre tous les bruits imaginables sauf ceux du repos. Ils écoutèrent cette clameur indistincte, envahissante, faite de toutes les rumeurs mêlées, montant des ruelles, des toits de tôle serrés les uns aux autres, des coiffeurs, des chambres à coucher, des matelas moites et fatigués, des terrains de foot sauvages, des gargotes servant du cochon grillé, des ports et des gares routières fourmillant de passagers en partance ou débarquant dans la ville, de marchés boueux, des mégaphones des prêcheurs de rue, des hauts-parleurs des églises et des mosquées, des bars et des motels, ces millions de souffles et de cris s’élevant et s’unissant dans la nuit au-dessus des collines. Ils écoutaient sans pouvoir parler, étouffées par ce trop-plein de vie imperturbable.
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Les formules latines de l’avocat étaient belles et fragiles comme les bulles de savon aux formes parfaites. Lâchées dans la violence du monde, elles éclateraient sur-le-champ. Ne demeureraient que le plaisir fugace de les avoir formées du bout des lèvres et de les avoir vu flotter quelques instant devant soi.
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Elle parlait pour tenir le silence à distance. Elle brandissait les mots comme des torches dans l’obscurité pour éloigner les fauves.
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Côtoyer Juliet, faire partie de sa bande, c’était risquer d’être soufflé par une explosion d’énergie permanente, ébranlé par un épicentre de joie, noyé sous un déluge d’optimisme.
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Pierre remarqua qu’elle alternait entre temps présent et temps passé pour évoquer Anne. Comme si son appartenance au monde des vivants était incertaine, son statut fluctuant ; ou comme si Grace menait un combat intérieur pour la tirer des limbes du passé, l’arracher aux ténèbres qui la retenaient prisonnière, et tenter de la ramener vers elle.
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Tout cela n’était plus et pourtant cela avait été. L’inéluctable et cruelle marche en avant du temps. L’impossible retour en arrière. Ce temps qui écrase les êtres, qui les supprime, mais qui ne les efface jamais complètement des mémoires. Il faut vivre avec ses souvenirs, cette accumulation forcée, ce fatras d’images, d’odeurs et de bruits, comme un bagage trop lourd, jusqu’à l’épuisement, jusqu’à la fin.
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Le cuir noir de sa peau semblait avoir essuyé tous les orages et les soleils de l’équateur.
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