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EAN : 9782812622342
352 pages
Editions du Rouergue (06/10/2021)
3.96/5   42 notes
Résumé :
Pierre Marlot observe une colonie d’avocettes en baie de Somme lorsqu’il reçoit un appel du consul de France en Ouganda. On n’a plus de nouvelles de sa fille Anne, journaliste prometteuse et farouchement indépendante, depuis qu’elle est partie dans l’Est de la République démocratique du Congo pour les besoins d’un reportage. En arrivant à Kampala, Pierre comprend qu’il ne faut rien attendre des services consulaires. Il se lance dans une quête solitaire sur les trace... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Un grand merci à Max Izambard de m'avoir si gentiment envoyé son roman...

Le long d'une plage en baie de Somme, alors qu'il observe une colonie d'avocettes, Pierre Marlot reçoit un appel du consul de France en Ouganda. Ce dernier lui annonce que l'on n'a plus de nouvelles de sa fille, Anne, journaliste, depuis deux semaines, c'est à dire depuis qu'elle est s'est rendue au Congo pour un reportage. Terriblement inquiet, Pierre réserve aussitôt un vol vers l'Ouganda pour le lendemain matin. Dès son arrivée à Kampala, il est reçu par le consul qui lui conseille de ne pas s'inquiéter outre mesure, que sa fille a dû flairer une piste et décider de rester au Congo. Pierre est alors étonné d'apprendre qu'aucune recherche n'a été effectuée et que Anne est entrée illégalement dans ce pays, sans visa. Ancien journaliste lui-même, il décide de se lancer lui-même à sa recherche, préférant pour cela s'installer chez sa fille qu'à l'hôtel mis à sa disposition. Des recherches qui vont le mener sur des terrains jusque-là inconnus et dangereux, à savoir le commerce et le trafic de l'or...

La jeune Anne se serait-elle mise en danger en enquêtant sur le commerce de l'or entre le République Démocratique du Congo et l'Ouganda ? Allait-elle révéler des secrets, des manigances, que les tireurs de ficelle ont réussi jusque là à cacher ? C'est ce que va tenter de découvrir son père, Pierre, aidé pour cela par une autre journaliste, Juliet Ochola, une femme courageuse qui n'hésite pas à publier des articles qui pourraient la mettre en danger. Quelle enquête passionnante et quelle immersion dans ce pays d'Afrique Centrale que l'auteur connaît bien pour y avoir vécu plusieurs années. L'on est saisi, choqué, abasourdi, secoué par toutes les révélations dévoilées au fil des pages. Entre les politiques corrompus, les chantages, les révoltes étudiantes, les droits des hommes bafoués, le trafic illégal d'or depuis la République Démocratique du Congo, le régime politique autoritaire, l'armée puissante, la violence, l'auteur tisse, de fil en aiguille, le canevas d'un pays soumis au chaos. Un portrait tout à la fois édifiant et captivant au coeur duquel les personnages, aussi bien terriblement que magnifiquement marquants, s'agitent et luttent. En vain ?... Max Izambard signe un premier roman parfaitement maîtrisé aussi bien sur le fond que sur la forme.
Saisissant...
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La jeune journaliste française Anne Marlot, installée en Ouganda, a disparu. Aux dernières nouvelles, elle serait partie en reportage dans l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Averti par le consulat, son père, Pierre, prend le premier avion pour Kampala. Sur place, face à la passivité des autorités consulaires, il décide de mener discrètement ses propres recherches. Il comprend rapidement qu'Anne avait découvert un trafic illicite d'or entre l'Est de la RDC et l'Ouganda. Il rencontre Juliet Ochola, journaliste locale qui s'intéresse à l'affaire et reprend l'enquête. Ce qui, dans cette région du monde, est tout sauf une promenade de santé. Intimidations, menaces de mort, enlèvement, torture ou assassinat, rien n'arrête ceux qui tiennent par-dessus tout à l'argent et rêvent d'en accumuler toujours plus. L'argent, et/ou le pouvoir, d'ailleurs, puisque la corruption gangrène tous les échelons du régime. Dans ce contexte, complots, trahisons et doubles jeux sont monnaie courante entre politiciens, riches hommes d'affaires, militaires et diplomates. Rien de très reluisant, mais plus personne ne s'en offusque, sauf quelques journalistes têtes brûlées, ou des étudiants qui se révoltent sporadiquement contre les injustices, avant que leur mouvement de protestation soit brutalement réprimé.

Je n'avais pas encore lu de roman situé en Ouganda, et "Marchands de mort subite" m'a permis d'en découvrir un bout sur le contexte économique, politique et social de ce pays.

Même si je savais que la région des Grands Lacs et de l'Est du Congo est l'une des zones les plus instables et insécurisées du monde avec ses milices rebelles de tous bords, ses conflits inter-ethniques sans fin, ses trafics d'armes et de pierres précieuses, j'ignorais tout de cette histoire d'exportation illégale d'or vers l'Ouganda. Max Izambard, qui y a vécu plusieurs années, maîtrise manifestement son sujet, et il nous embarque dans les méandres d'une enquête dangereuse où, vu les intérêts en jeu, tous les coups sont permis. En plus d'être habilement construit, ce premier roman est bien écrit, le ton est juste, le style agréable et soigné, les personnages bien campés et incarnés.

Drame à la fois personnel et collectif, sur le thème de l'opposition entre désir (vain) de vérité et de justice, et soif inextinguible de pouvoir et d'argent, "Marchands de mort subite" est un roman qui, malgré une fin un peu trop rapide à mon goût, m'a beaucoup intéressée.

Merci à Max Izambard et aux Editions du Rouergue pour cette découverte.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Tout d'abord, je tiens à remercier Max Izambard pour l'envoi de ce roman que je chronique, comme beaucoup de romans, très en retard.
J'aurai envie de commencer cet article en vous disant que tout va bien en Ouganda. Oui, vraiment tout. Officiellement, bien entendu. Une journaliste française a pourtant disparu - Anne Marlot, partie en reportage dans l'Est de la République démocratique du Congo. Les services consulaires ne montrent pas un zèle particulier pour retrouver cette ressortissante française; . Ils ne montrent pas de zèle du tout serait sans doute la formule la plus juste. Alors son père, Pierre Marlot, a quitté la paisible baie de Somme pour se rendre à Kampala, capitale de l'Ouganda, et mener l'enquête de son côté.
Tout va bien, pourtant. Les diplomates français sont beaucoup plus occupés par l'avancement de leur carrière que par leur rôle - à moins qu'ils ne jouent un rôle dans.... eh bien, dans tout ce qui ne va pas en Ouganda. Il semble qu'Anne avait découvert des "choses" dérangeantes sur le trafic d'or et son exportation illégale. Dérangeant pour qui ? Et avec quelles conséquences pour elle ?
En Ouganda, faire son métier de journaliste, c'est prendre de gros risques. Juliet Ochola est prête à en assumer encore plus pour aider Pierre Marlot et pour couvrir l'actualité. Termes génériques, quasiment pudiques que j'emploie pour désigner tout ce qui ne va pas en Ouganda, de la corruption qui règne à tous les étages à la violence utilisée avec la bénédiction des autorités pour étouffer les révoltes étudiantes - ou tout autre opposition.
Marchands de mort subite est un livre fort, dur, qui dresse l'itinéraire de personnes qui tentent de mettre un peu de justice, un peu d'ordre dans le chaos ambiant. Peuvent-ils seulement y parvenir ? Rien n'est moins sûr.
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L'histoire commence sur les chapeaux de roues lorsque Pierre Marlot apprend par le consulat de France en Ouganda que sa fille unique, Anne, journaliste indépendante, a disparu des radars depuis près de deux semaines.

Lui-même ancien journaliste, Pierre sent immédiatement que la profession de sa fille n'est pas indifférente à sa disparition. Probablement une enquête sensible qui lui a fait poser les bonnes questions aux mauvaises personnes.

Rongé par l'inquiétude, Pierre se rend à Kampala, capitale de l'Ouganda, pour tenter de faire ce que les autorités diplomatiques françaises n'ont pas l'air prêtes de vouloir faire, savoir retrouver sa fille. Mais par où commencer ? Comment s'y retrouver, sans la moindre piste, dans cet imbroglio politique ?

L'Ouganda est loin d'être de tout repos. D'autant plus que le pays est en pleine transition électorale. L'âge aidant, le Mzee (le président plus si démocratique) va, en effet, bientôt laisser la place et, naturellement, son fils, général des forces armées, est tout désigné pour le remplacer. Sauf que la colère de la population commence à gronder, notamment celle des jeunes générations qui ne veulent plus d'un gouvernement corrompu et complaisant dans l'immobilisme.

C'est dans ce contexte explosif que Pierre, aidé par quelques proches de sa fille et par une journaliste ougandaise – Juliette Ochola, elle-même en quête de transparence sur les magouilles politiciennes – va remonter la piste et reconstituer l'enquête d'Anne.

Ce sont dans les pas des marchands d'or que Pierre et Juliet vont alors se retrouver à marcher. Les intérêts de nombreuses puissances dépendent toutefois de ce trafic illégal juteux et peu sont prêtes à les laisser mener jusqu'au bout leurs investigations. le piège se referme alors doucement mais sûrement sur eux…

J'appréhendais initialement d'avoir un peu de mal à suivre l'intrigue, étant peu familière avec le contexte géopolitique de l'est et de la Centrafrique. Toutefois, l'histoire prend rapidement le dessus et cet élément n'est pas un frein à la lecture.

Le rythme est soutenu, les chapitres relativement courts alternent le point de vue des personnages et nous laissent, à chaque fois, sur notre faim, si bien qu'on tourne les pages à toute vitesse pour comprendre ce qui est arrivé à Anne.

Celle-ci est le point de départ de toute cette histoire mais elle n'est pas pour autant la seule à tenir le haut de l'affiche. C'est notamment ce que j'ai apprécié dans cette histoire : le fait que des personnages ougandais soient également placés au centre et qu'il ne s'agisse pas uniquement d'un point de vue « occidentalo-métropolitain » ou, du moins, « expatrié » sur un pays africain.

« Marchands de mort subite » m'a, à plusieurs reprises, évoqué le très beau film « The constant gardener ». Il laisse entrevoir aux lecteurs la complexité de la situation, l'écheveau des intérêts, ainsi que le déséquilibre des forces en présence où ceux qui ont l'argent et la force de frappe sont bien souvent du mauvais côté de l'échiquier et où les contrepouvoirs internationaux ne jouent pas leur rôle, de crainte de perdre leur part du gâteau dans le commerce du pétrole et des minerais.

Malheureusement, le tableau dépeint laisse peu d'espoir mais nos protagonistes livrent une bataille glorieuse.

En plus de l'intrigue et du rythme, j'ai également accroché avec la plume du primo-romancier Max Izambard qui alterne action et description vibrantes (on sent que l'auteur connait son sujet, ayant vécu en Ouganda plusieurs années).

En bref : Un roman géopolitique à suspense dans lequel vous ne risquez pas de vous ennuyer. « Marchands de mort subite » met la lumière sur un pays complexe loin de certains aprioris et sur des personnages résilients (et pour certains clairement dignes d'admiration). Une histoire qui rendrait très bien à l'écran.
Lien : https://thecosmicsam.com
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C'edt un livre captivant que j'ai dévoré en quelques jours, principalement dans des gares en attente de trains retardés voire supprimés !!
Paru en 2021 chez Rouergue Noir, c'est un premier roman dont j'avais découvert l'auteur lors d'une table ronde aux Quais du Polar 2022 dédiée aux ouvrages se situant en Afrique et il attendait dans ma PAL... Une jeune journaliste idéaliste et déterminée enquête en Ouganda sur les trafics illicites d'or. S'étant rendue au Congo (RDC) pour terminer son article elle y disparaît. On va suivre les recherches de son père, ex journaliste, qui se rend immédiatement sur place . Il découvre à Kampala l'amie de sa fille, Grace, et sera aidé par Juliet, journaliste dans un quotidien local et son ami Ibra, urgentiste à l'hôpital central. Aucune aide ne lui sera apportée par l'ambassade de France, voire pire, les services secrets semblent avoir eu une attitude plus que louche dans cette disparition. Au fil du roman, on fait face à des manifestations d'étudiants réprimées dans une extrême violence, on croise des hommes d'affaires sans scrupules autour de gouvernants corrompus. L'auteur connaît bien le pays, il y a vécu plusieurs années, il nous fait sentir la moiteur des lieux, la pauvreté ou l'extrême richesse, la violence, la complicité des pays occidentaux qui officiellement ou non continuent de soutenir des régimes indignes, mais aussi ceux qui au quotidien se battent pour essayer de changer les choses. C'est un roman puissant et engagé, qui ne finit pas en happy end. Il mérite plus de lecteurs et de retours. Je regrette de ne l'avoir pas lu plus tôt et j'espère pousser des Babeliotes à le lire à leur tour ! Foncez !
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Les images de ces instants de bonheur affluèrent dans son esprit : la découverte d'une crique cachée, le parfum enivrant des citronniers dans les venelles, les figues gonflées de sucre qu'il suffisait de cueillir du bout des doigts sur le chemin de la plage, le rire d'Anne dans son cou lorsqu'il la portait sur ses épaules en trottant comme un cheval, la beauté radieuse de Susan lorsqu'elle émergeait de l'eau, les yeux fermés, le visage ruisselant. Tout cela n'était plus et pourtant cela avait été. L'inéluctable et cruelle marche en avant du temps. L'impossible retour en arrière. Ce temps qui écrase les êtres, qui les supprime, mais qui ne les efface jamais complètement des mémoires. Il faut vivre avec ses souvenirs, cette accumulation forcée, ce fatras d'images, d'odeurs et de bruits, comme un bagage trop lourd, jusqu'à l'épuisement, jusqu'à la fin.
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Mais il aurait fallu être aveugle ou stupide pour ne pas voir que l'injustice s'était progressivement immiscée dans les moindres recoins de l'existence [...] La police kidnappait et extorquait. Les notables locaux accaparaient des terres et rasait des forêts protégées pour les transformer en plantations. Les députés votaient, dans une même journée, l'augmentation de leurs salaires et des coupes claires dans les budgets de la santé et de l'éducation. L'odieux et l'intolérable étaient devenus les nouvelles normes de la moralité.
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– Monsieur le consul, entendez-vous ce que je suis en train de vous dire ?

– Parfaitement, madame l’ambassadrice, je… je dois dire que je suis surpris, effaré même, oui c’est le mot juste, de constater que cette disparition a déjà fuité dans la presse. J’attendais votre retour pour vous en informer. C’est que, vous étiez en déplacement… cette conférence à Nairobi… vraiment compliqué de vous joindre…

– Arrêtez vos inepties. Vous avez entendu parler du téléphone ? Graham Bell, 1876. Très pratique. Vous devriez essayer.
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– Alors, papa, en difficulté à ce que je vois ? dit-elle sur un ton mi-grave mi-enjoué.
Elle se baissa et lui chuchota un mouvement à l’oreille. Il fit battre en retraite sa tour pour protéger sa reine.
– Tu arrives toujours à ma rescousse au moment opportun. Allez, viens t’asseoir près de moi. J’ai besoin d’un cerveau supplémentaire pour battre Antoine.
Antoine protesta pour la forme, mais il était visiblement flatté de la remarque de son oncle. Il entrelaça ses doigts fins devant son visage, fronça les sourcils et fixa le plateau de jeu comme si sa vie en dépendait.
– Tu vas voir, Anne, dans quelques minutes, des jets de fumée vont lui sortir par les oreilles, lança Pierre, un bref sourire ironique au coin des lèvres.
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Il parvint à réserver un siège sur un vol vers l’Ouganda qui partait le lendemain matin de Roissy. Il passa quelques appels téléphoniques pour prévenir des amis. Des conversations chaotiques, gorgées d’angoisses et de non-dits qu’il abrégea en prétextant des préparatifs de départ. Le trajet en voiture fut un long calvaire. Le soleil, qui perçait par intermittence au travers des cumulus, l’éblouissait d’une lumière violente. Une odeur écœurante de sel, d’iode et d’algues pourries flottait dans la voiture. Son esprit, trop rationnel pour se bercer d’illusions, se perdait en de multiples scénarios. Un labyrinthe de questions sans réponses.
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