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Citations de Mazo de La Roche (154)


Le lien qui rattachait les Whiteoak à la vieille Angleterre était solide, mais depuis la guerre, et tel était le cas pour d'innombrables autres familles canadiennes, ce lien s'était tellement renforcé et resserré que maintenant ils ne faisaient plus qu'un avec la mère patrie. La traversée de l'Atlantique, jusque-là de tout repos, était devenue dangereuse, mais un pont de courage et de loyalisme avait été jeté d'un rivage à l'autre.
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- Pensez-vous - elle parlait en hésitant mais avec détermination - que ce soit bon pour elle de la gâter tellement ? Elle dominait absolument tout le monde.
Il la considéra en souriant d'un ait moqueur :
- Ma chérie, elle aura cent ans à son prochain anniversaire. Elle était gâtée avant que nous l'ayons jamais vue. Mon grand-père s'en était chargé. Il est très possible qu'elle l'ait été avant même qu'l la connût. Elle est sans doute venue au monde gâtée par des générations de Court tyranniques et violents. Il n'y a qu'à la prendre comme elle est.
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Piers trouvait assez désagréable d'être né entre Eden et Finch. Pris entre un poète et un imbécile. Quel sandwich ! De toute évidence il en était la partie consistante.
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Pheasant ne se sentait jamais plus indifférente ou solitaire. Elle avait de nouvelles idées en tête et elle les retournait sans cesse dans son esprit comme un petit oiseau retourne ses oeufs dans son nid afin qu'ils atteignent tous un degré d'incubation parfait.
P 346
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Il vola au-devant de Mary qui de son côté, courut à sa rencontre.
« Mon trésor, s’écria-t-il, viens plongeons les premiers dans l’onde amère.
- Cette eau n’est pas salée, jeune imbécile, dit Isaac Busby.
- Alors, je l’arroserai de mes larmes qui la salerons. »
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Qu'était-ce que Jalna ? La maison, il le savait très bien, avait une âme. Il l'avait entendue soupirer et remuer la nuit. Il croyait que parfois les fantômes de son père, des femmes de son père, de son grand-père et même des enfants Whiteoak morts sortaient du cimetière et se réunissaient sous ce toit pour se rafraîchir, pour boire l'esprit de Jalna, cet esprit qui ne faisait qu'un avec la jolie pluie fine qui commençait alors à tomber. Ils venaient tout près de lui, se moquaient de lui, le grand-père en uniforme de hussard, les enfants dans de longs langes pâles.
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Dix ans auparavant elle était arrivée à Jalna en tant que femme d'Eden, jeune femme combien posée,soigneusement préservée, conventionnelle, dépourvue d'expérience, et cependant d'esprit libre, originale à côté de ces Whiteoak empêtrés dans leur propre univers, prisonniers de leurs traditions de famille, de leur religion superficielle, de leur vieille croyance à la superiorité du mâle, bien qu'ils fussent dominés par la vieille grand mère!
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Mary installa bien le bébé sur les genoux d'Eden et les balança doucement en continuant à tenir le petit Piers. Mais ce n'était pas ce que voulait l'enfant. De sa main potelée il s'empara de la corde et, de l'autre main, il essaya de chasser Eden de la balançoire.
Philippe lança à Mary un coup d'œil amusé.
"Il ne sera pas commode, remarqua-t-il. Asseyez-vous sur la balançoire, Molly. Il admettra peut-être de rester dans vos bras."
On opéra le changement. Mary étala sa jupe à volants, assit l'enfant, et Philippe, la pipe entre les dents, les fit voler vers les feuilles vertes. Piers criait de joie, la jupe de Mary se soulevait et laissait voir son jupon blanc brodé et ses chevilles fines gainées de soie noire.
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Elle les regarda s'éloigner. L'imposante procession qu'ils formaient amena sur ses lèvres un sourire ironique. Qu'avaient-ils donc de particulier ? Une liberté d'allure, un naturel combiné avec une dignité toute victorienne comme si leur existence importait à l'univers. Voilà Nicolas, le visage hilare, ravi et surexcité par cette promenade inattendue. Finch, une mèche bouclée blond cendré lui tombant sur les yeux tandis qu'il se penche pour pousser le fauteuil roulant. Piers avec ses pénibles années de captivité derrière lui, droit, solide, bien que boitant légèrement. Pheasant balançant sa main dans la sienne. Meg et Patience de chaque côté de Nicolas. Le jeune Maurice avec sa grâce spontanée ; les cinq enfants. Ernest marchant à pas prudents au bras de Renny. Renny au milieu d'eux tous, quatorze en tout, le centre du cercle. Oh ! Former un maillon de cette invincible procession, puisque sa vie suivait le même cours que la leur ! Oh ! Devenir l'un d'eux ! Mais elle ne pouvait pas, pas même au bout de vingt ans !
P 162
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- [...] Et laisse-moi te dire, Mary, qu'il n'existe rien d'aussi fort au monde qu'un groupe familial étroitement uni. Il vous donne de l'assurance ; il vous donne du courage. Il peut, à l'occasion, vous valoir une heure pénible, mais il est toujours là pour qu'on ait recours à lui en cas d'ennuis, et il est là pour partager vos joies.
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Un premier amour, quelle chose merveilleuse, magnifique et ridicule à la fois !
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- Allons, maman, qu'espérez-vous de moi ?
Elle prit la vigoureuse main brune de son fils et la serra dans sa longue main fine.
- Que tu ne te conduises pas comme un imbécile. N'est-ce pas beaucoup espérer d'un homme que d'en espérer seulement cela ?
- C'est même en espérer trop.
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Adeline portait un long manteau vert aux larges manches bordées de fourrure. Elle faisait face à la mer, aspirant à pleins poumons la joyeuse brise qui frappait les voiles blanches comme un danseur frappe son tambourin. La mer éblouissante s'étendait sous ses yeux et, au-delà, se trouvait ce jeune continent où Philippe et elle allaient construire leur foyer. Elle aurait voulu que le bateau n'emportât qu'eux deux ; s'écartant des gens qui pleuraient autour d'elle, elle glissa sa main dans celle de Philippe dont elle pressa les doigts. Il la regarda dans les yeux.
- Sûre de n'avoir rien laissé derrière toi ? demanda-t-il.
- Rien. Pas même mon cœur.
- Voilà qui est sage ! Car autrement, j'aurais été obligé d'aller le chercher.
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Comme elles sont différentes et combien elles sont bonnes, dit-il. Je suis content que notre verger n'ait pas encore été tripatouillé, mais dans vingt ans, Meg, quand ces maudits experts du Collège d'Agriculture l'auront emporté, aucun citadin ne pourra acheter de pommes ayant l'arôme de celles-ci. Toutes les variétés auront un bel aspect, mais elles auront toutes le même parfum et le même goût.
P 118-119
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Du seuil, elle voyait tomber les feuilles, les unes brunes, les autres vertes encore, mais la plupart de divers tons d'écarlate et d'or. Elles étaient, songea-t-elle, comme les minutes dans l'heure, les heures dans la journée, les jours dans l'année, les années dans une existence.
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Renny rit de son rire clair et aigu.
- Je suis content dit-il. Cela me plaît de ressembler à Gran.
- Pourquoi ? demanda Mary un peu sèchement.
- Parce que tout le monde a peur d'elle.
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Anéanti, il tomba sur la tombe de sa mère et étendit ses bras. Des petites pâquerettes blanches se détachaient de l'herbe sombre comme des yeux tendres, rayonnants. Il se serra plus près, encore plus près, remonta ses genoux, se blottit comme un enfant, appuya sa poitrine contre la tombe et cria : "Mère, oh ! mère, parlez-moi ! Je suis Finch, votre enfant."
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Un visage aussi remarquable que celui d'Adeline était rare, si même il en existait un autre sur la surface de la terre. Sa fraîcheur éclatante suffisait à faire retourner les têtes sur son passage ; sa chevelure épaisse et ondulée, d'un blond roux qui devenait couleur de flammes aux rayons du soleil, accompagnait un teint de lis et roses, et des yeux bruns changeants ombragés de cils noirs.
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Philippe et Adeline éprouvèrent aussitôt un attrait irrésistible l'un pour l'autre et après quelques rencontres, tombèrent passionnément amoureux ; mais la flamme ardente de leur passion brûlait autour d'un amour profond et intangible. Malgré les désaccords fréquents qui ne manquèrent pas d'éclater au cours de leur vie d'époux, ils surent toujours qu'ils étaient faits l'un pour l'autre...
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- Vous parlez de "maître", grommela-t-il. Il n’y a pas de maître dans ce pays ; c’est un pays libre.
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