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Citations de Mazo de La Roche (154)


Il y avait, dans le voisinage, une telle abondance de gibier et de poisson que la question de la nourriture ne se posait même pas. Lorsque la saison serait plus avancée, les fraises des bois, les framboises et les mûres sauvages fourniraient un dessert abondant. Le beurre et le pain faits à Vaughanland étaient plus savoureux que partout ailleurs et Mrs Vaughan mettait quiconque au défi de faire des fromages meilleurs que les siens.
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Mr. Fennel étudia le profil qui s'offrait à lui. Vu de face le visage de Renny lui avait paru immuable, coulé dans le moule que l'hérédité, l'expérience et la passion avaient créé, invariable dans son caractère profond. Mais vu de côté il semblait changeant, plein de possibilités, capable d'exprimer les sentiments de l'âme.
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En galopant sur la route du retour, Renny avait l'impression que ses sens avaient tous acquis une finesse nouvelle. Il lui semblait pouvoir distinguer les nervures des plus petites feuilles des arbres récemment mouillés, l'odeur de cuir de sa selle, l'odeur du poulain, celle de la terre au soleil lui arrivaient avec une intense perfection. Le contact du cheval, le martèlement rythmé des sabots, le souvenir du baiser de Lulu encore chaud sur ses lèvres, le remplissaient d'une ardeur joyeuse. La vie brûlait en lui comme une torche.
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Lorsque le froid prit fin et que Piers et Pheasant furent privés du plaisir de patiner ensemble, ils continuèrent cependant à se retrouver en secret. Il était devenu l'étoile directrice de sa vie et illuminait tout ce qu'elle pensait ou faisait. Pourtant, chose étrange, l'idée de l'épouser ne lui était pas venue à l'esprit. le mariage était encore pour elle une chose lointaine et romanesque dont il est question dans les livres mais qu'on n'envisage pas pour soi-même.
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Un visage aussi remarquable que celui d’Adeline était rare, si même il en existait un autre sur la surface de la terre. Sa fraîcheur éclatante suffisait à faire retourner les têtes sur son passage ; sa chevelure épaisse et ondulée, d’un blond roux qui devenait couleur de flammes aux rayons du soleil, accompagnait un teint de lis et de roses, et des yeux bruns changeants ombragés de cils noirs. Cet éclat aurait pu se teinter d’un peu de vulgarité, mais les traits fiers et hardis, les sourcils arqués, le nez aquilin et frémissant, la bouche rieuse, garantissaient la perfection de sa beauté.
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Ce moment auquel Renny avait rêvé si souvent, en proie au mal du pays, lui semblait irréel à présent. Cette image : les dos des deux adolescents assis à l'avant, le corps menu de l'enfant assis contre lui, la main de Meg tenant la sienne sur les genoux du petit, tout cela pouvait s'évanouir comme les vapeurs d'un rêve et il se retrouverait une fois de plus en France, au cœur de la guerre, cette seule réalité. Son profil hâlé par les intempéries semblait si distant que Meg se pencha vers lui :
" N'es-tu pas heureux d'être revenu? "
Il lui serra le bout des doigts et fit signe que oui. Elle devinait qu'il songeait à son père qui ne serait pas là pour le recevoir. Elle-même s'était habituée à cette perte, mais, pour Renny, elle était encore nouvelle. Alors Meg dit de ce ton réconfortant qui lui était particulier :
" Nous avons fait tant de préparatifs pour toi! Gran et les oncles et tante Augusta ont dû compter les heures depuis que tu es arrivé. On a été jusqu'à laver les chiens!
― C 'est magnifique de se retrouver chez soi! "
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- ....Malheur à vous Biddy ! Que le vent du nord vous emporte vers le sud et le vent d'est vers l'ouest jusqu'au jour où vous trouverez enfin le lieu de votre repos !
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- Écartez-vous de là, Votre Honneur. Ce gredin, ce d'Arcy, est l'homme que nous recherchons. Nous ne laisserons pas deux os entiers de tout son corps, et que le feu de l'enfer le brûle quand nous en aurons fini avec lui !
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On s'écrasait presque à Ramsgate. Les propriétaires de bateaux de tout genre arrivaient en foule pour recevoir des instructions. On leur donnait des fusils et des ceintures de sauvetage, des casques et une trousse de pharmacie pour les premiers soins. On leur dit de se rendre à La Panne, d'y arriver le lendemain à l'aube si possible.
La flotte disparate commença la traversée de la Manche. Pendant quelque temps tout fut paisible et ils éprouvèrent l'étrange impression d'être en vacances, à laquelle se mêlait un sentiment aigu d'aventure et de tragédie imminente.
P 1205
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Il avait l’impression que les portes du passé se rouvraient, ce passé où régnaient son père, son grand-père qui avaient vécu, aimé et engendré des enfants sous ce toit afin de pouvoir un jour exiger d’eux qu’ils transmettent leurs traditions à la postérité. Le souvenir de ce qu’il avait pu voir en Europe en fait de désespérance et de désagrégation, il s’en débarrasserait en ôtant son uniforme et il reviendrait avec tout son cœur à la stabilité qui caractérisait cette chère vieille demeure
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Renny lui prit les pommes et, l'une après l'autre, les flaira.
- Comme elles sont différentes et combien elles sont bonnes, dit-il. Je suis contente que notre verger n'ait pas encore été tripatouillé, mais dans vingt ans, Meg, quand ces maudits experts du Collège d'Agriculture l'auront emporté, aucun citadin ne pourra acheter de pommes ayant l'arôme de celles-ci. Toutes les variétés auront un bel aspect, mais elles auront toutes le même parfum et le même goût.
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Elle n'avait jamais souhaité remplir les fonctions de gouvernante et si elle avait pu envisager une autre façon de gagner sa vie, elle l'aurait, certes, choisie sans hésiter, mais les débouchés étaient rares pour les femmes au XIXème siècle. Tenant compte de son ignorance et de son manque d'expérience, le seul travail dont elle se sentît capable était de s'occuper de jeunes enfants. Et le fait qu'elle n'en eût guère approchés ne la troubla pas un instant ; ils n'étaient à ses yeux que d'innocents réceptacles qu'elle emplirait d'une science puisée dans des manuels ou sur des cartes multicolores. Elle leur ferait apprendre par cœur des poèmes, des listes de pays étrangers avec leurs capitales, leurs rivières, leurs caps, leurs montagnes et leurs richesses naturelles. L'important était de trouver une situation : une fois assurée de celle-ci, elle se sentait de taille à l'affronter. En vérité, elle n'avait pas le choix : elle devait trouver du travail ou mourir de faim.
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Mon enfance s'est passée à la maison entre des oncles qui avaient fait leurs études à Oxford et une grand mère irlandaise. C'est un pasteur qui s'est occupé de mon instruction, mais je dois aussi beaucoup à mon frère et tuteur qui est éleveur de chevaux.
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Il y avait tant de livres qu'il eût aimé connaître et si peu de temps de libre pour les lire !
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Le jeune pasteur n'était pas tout à fait assez Haute Eglise pour plaire à la vieille Mrs. Whiteoak et à ses deux fils aînés, pas tout à fait assez Basse Eglise pour Philippe et les Buckley. Les Lacey étaient Haute Eglise, les Vaughan Basse Eglise et, comme c'était un jeune homme aimable, il variait le rituel dans la mesure du possible de telle façon que, si personne n'était satisfait, personne n'était absolument fâché.
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- Il n'y a rien de plus reposant, maître, qu'un journal vieux d'une semaine. On sait que tout ce qu'on lit est passé depuis longtemps, et bien passé. Je crois que ce serait une excellente idée de ne distribuer les journaux qu'avec une bonne dizaine de jours de retard.
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David Vaughan avait acquis de l'État, à un prix très modique, plusieurs centaines d'acres d'un terrain fertile et magnifiquement boisées.
[...]
Son vœu le plus cher était d'attirer des gens sympathiques dans ce coin de province où il était installé et, avec leur aide, d'y faire revivre les mœurs et les traditions anglaises pour le plus grand bonheur de tous leurs descendants. A ces mœurs et traditions anglaises, il rêvait d'adjoindre la largeur de vue et le sens de la liberté que possédait le nouveau monde. Il voyait dans cette combinaison la solution idéale qui assurerait à chacun la sécurité, la tolérance et le bonheur. Le souvenir qu'il avait gardé de Philippe Whiteoak était celui d'un homme fait exactement pour ce genre de vie.
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Les trois fils de Piers, celui de Renny et celui de Finch qui s'étaient rassemblés en un autre groupe, vinrent se joindre à celui des filles. L'énorme pleine lune qui venait de se lever au-dessus des arbres éclairait maintenant les neuf cousins réunis devant la maison qui, blottie dans sa vigne vierge, semblait contempler cette nouvelle génération des Whiteoak. Comment ces jeunes gens supportaient-ils la comparaison avec Meg, Renny, Piers, Finch et Wakefield ? Et avec ceux dont la lune embellissait à cette heure les tombes alignées non loin de là ? Ils ne les déshonoreront pas, semblait dire la vieille maison...
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Maintenant, Ernest s'arrêta dans l'allée, presque anéanti par le spectacle qu'offraient les murs sans toit, les ouvertures béantes qui avaient été des fenêtres, la porte d'entrée carbonisée suspendue à ses gonds. Tout d'abord, il ne put parler, sidéré. Puis, un sanglot lui échappa, et des larmes coulèrent le long de ses joues.
- Je vous avais déconseillé de venir, dit Renny d'une voix anxieuse. Je n'aurais pas dû vous amener.
Se maîtrisant d'un grand effort, Ernest tira son mouchoir de sa poche, se moucha et s'essuya les yeux. [...]
Il se rapprocha de la ruine et, ses yeux bleus grands ouverts, il désigna un point du bout de sa canne en disant :
- Mes parents ont habité cette chambre, à gauche, pendant la construction de Jalna.
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Ils dansèrent jusqu'à l'extrémité la plus obscure du salon et Mary sentit les lèvres de Philip sur ses cheveux, l'étreinte plus vigoureuse de son bras autour de sa taille. Elle aurait voulu que le reste du monde restât lointain, lui abandonnât ce court instant, mais l'écho du piano s'était glissé dans toute la maison tant Lily avait fini par mettre de passion dans son jeu. La porte s'ouvrit et Adeline apparut en robe de chambre.
Musicienne et danseurs s'arrêtèrent.
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