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Critiques de Mechtild Borrmann (230)
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Rompre le silence

Fin 1997, alors qu'il range le bureau de son père après le décès de celui-ci, Robert Lubisch trouve une carte d'immatriculation SS au nom d'un inconnu et une vieille photo représentant une jeune femme. Intrigué à l'idée que son père, cet homme si lisse, aurait pu cacher une maîtresse Robert se met en quête de la femme sur la photo. A Kranenburg, non loin de la frontière néerlandaise, Robert croise la journaliste Rita Albers qui imagine tout de suite une histoire monnayable. Quand Rita décide de mener ses propres investigations, Robert veut faire machine arrière mais il est trop tard d'autant plus que Rita est retrouvée peu après assassinée à son domicile.



L'enquête se déroule plutôt tranquillement. L'intérêt du roman réside dans la divulgation d'un secret longtemps tu qui prend ses racines à Kranenburg pendant la seconde guerre mondiale. Il est question d'un groupe d'ami·e·s né·e·s au début des années 1920 et qui ont juré de toujours se soutenir. Les choses ne vont pas se passer ainsi. Engagé dans la SS, Wilhelm est amoureux de Therese mais le père de celle-ci est un anti-nazi et elle n'a pas adhéré à la ligue des jeunes filles allemandes. Les inséparables Leonard et Jacob ont réussi à se faire pistonner pour faire leur service du travail dans le même camp. Le père de Hanna traite humainement les travailleurs forcés soviétiques affectés à sa ferme ce qui est mal vu par les autorités nazies.



J'ai bien apprécié ce roman mais sans plus. Il y a des informations sur la vie dans l'Allemagne nazie qui m'intéressent par contre l'aspect policier n'est pas très palpitant.
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Sous les décombres

Merci à NetGalley et aux éditions le Masque de m'avoir permis la lecture de ce bon roman.

Anna Meerbaum décide de visiter le domaine d'Anquist où sa mère a vécu jeune ,expropriée au moment de la débâcle en 1945. En interrogeant les personnes qui ont connu cette époque,elle va déterrer de vieux secrets qui vont la faire douter de la probité de sa mère.Tandis que Joost Dietz,l'architecte qui doit réhabiliter le domaine est à la recherche de ses origines.Leurs chemins vont se croiser pour rétablir une troublante vérité.
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Le violoniste

Roman alliant deux époques, l'une aprés guerre en URSS et l'autre aujourd'hui, et trois voix, Illya, le violoniste du titre, Galina son épouse et Sacha leur petit fils qui va suivre leurs parcours pour découvrir la raison des drames successifs qui l'ont conduit à être orphelin très jeune. Ilya est emprisonné et envoyé au goulag tandis que Galina est déportée avec ses deux enfants. Des parcours émouvants que l'on suit pas à pas. Sacha, informaticien débrouillard reprend contact avec sa soeur, qu'il a perdu de vue depuis 20 ans et qui se fait assassinée lors de leurs retrouvailles.Aidé par un employeur plutôt conciliant (ca c'est le coté un peu invraissemblable de l'histoire), il part à la recherche du stradivarius qui a disparu lors de l'arrestation d'Illya.

Chouette roman, émouvant. plein de secrets de familles. Un très agréable moment.

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Sous les décombres

Un thriller à la fois policier et historique, qui se déroule à la fin de la guerre, au milieu des rescapés, la survie. A plusieurs moments de leur vie, on suit les personnages pour comprendre et en savoir un peu plus sur eux, sur leurs origines, quitte à déterrer de lourds secrets.... Un bon moment de lecture.
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Sous les décombres

J’ai découvert une partie de l’histoire Allemande pendant et après la Seconde Guerre Mondiale. L’occupation géré par les Anglais sur une partie du territoire mais aussi par les Soviétiques. Une période où le marché noir règne en maitre. Et dans ce décor, deux familles l’une qui va survivre puis trouver sa place dans la reconstruction. L’autre qui va être expropriée et décimée. Les deux peut-être liés par des crimes atroces marqués par le sceau du secret.



L’histoire est parfaitement ficelée, les liens se créent au fil des pages, le roman se déroule lors de trois périodes différentes pour au final ne faire plus qu’une seule histoire. De rebondissements en découvertes, on ne peut être que happé jusqu’au dénouement final qui est vraiment surprenant et nous laisse sans voix. Clara Anquist que nous découvrons au fil des années ne correspond pas à l’image de cette même femme en 1992 sans que nous comprenions au départ comment cette jeune femme a pu devenir cette femme là. Quel secret cache-t-elle? La révélation n’en est que plus brutale. Un « thriller » bien mené mais même ceux qui ne sont pas adeptes de ce genre de littérature peuvent le lire sans problème, car pas de glauque ni de réelle enquête policière surtout des secrets liés au contexte de cette guerre atroce. À mon sens l’enquête passe au second plan.



J’ai dévoré ce livre qui me donne envie de découvrir les autres romans de l’autrice dont Le Violoniste. L’autrice m’a permis de découvrir une partie de l’histoire Allemande qui m’était un peu inconnue car j’ai beaucoup lu sur la période de la Seconde Guerre Mondiale mais peu sur la reconstruction et donc encore moins en Allemagne.

J’ai pu découvrir ce roman grâce à Netgalley et aux Éditions Le Masque que je remercie.
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Rompre le silence

Un polar historique palpitant et émouvant de bout en bout.



Quel est le rapport entre la disparition inexpliquée d'un officier nazi au début des années 50 et le meurtre violent d'une journaliste dans un village allemand presque cinquante années plus tard ? Vous le saurez en lisant ce livre poignant, mélange subtil de whodunit et de roman noir historique. Un polar habile, palpitant, émouvant, très bien écrit, et remarquablement construit, qui entremêle passé et présent. Un polar allemand assez court (moins de 300 pages dans sa version poche) qui se lit d'une traite. Pas de temps mort, pas de gras, pas de longueurs, tout est subtilement et efficacement contrôlé de la part d'une auteur très très talentueuse. Qui est capable de nous procurer des émotions, de nous toucher. Moi c'est tout ce que je demande à un livre.



J'ai été embarqué dans cette histoire crédible dès les premières pages, écrite dans un style limpide, élégant et lumineux. Le ton est toujours juste, l'auteure ne tombe jamais dans la façilité ni dans une vision manichéenne des évènements bouleversants qui sont narrés dans ce livre. Mechtild Borrmann n'oublie pas non plus de captiver ses lecteurs et lectrices avides d'intrigues criminelles à rebondissements en orchestrant une enquête haletante sur le meurtre de la journaliste. Une enquête liée aux destins des deux protagonistes principaux de cette histoire, une femme et un homme marqués au fer rouge par le régime nazi et par les atrocités de la guerre: la femme, Thérèse, qui nous livre le récit impitoyable de ses années d'existence durant l'époque nazie. Le nazisme et la guerre vécus de l'intérieur, du côté allemand, plus précisément du côté d'un village allemand qui borde la frontière hollandaise.

Et il s'agit moins pour l'auteure de rapporter des faits historiques que d'illustrer l'influence terrible du national-socialisme sur les rapports humains et sur la construction psychologique de jeunes adultes, pris dans la tourmente de la seconde guerre mondiale. Des dégâts psychologiques et des drames familiaux dont les conséquences se répercuteront sur plusieurs générations d'individus. Et dans cette histoire sur Robert, l'homme, qui se lance dans une quête éperdue de vérité sur le passé trouble de son père décédé. Une quête également identitaire qui révélera des secrets inavouables.



Au final, en démontrant la possibilité de mêler enquête policière, histoire et chronique familiale et villageoise, dans une oeuvre à la fois romanesque et réelle, où les destins s'enchevêtrent, Mechtild Borrmann offre un polar totalement crédible et abouti. Ce roman m'a procuré tout un tas d'émotions, et m'a touché. Car c'est avant tout une histoire d'hommes et de femmes, d'amour et de haine, d'amitiés et de trahisons, de joies et de peines. Bref, la vie tout simplement... Ou pas !
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Le violoniste

Moscou, 1948. Ilia Grenko est un brillant violoniste qui se produit sur les scènes les plus prestigieuses d'Europe. Un soir, à la sortie d'un concert, il est arrêté par deux hommes. Emmené au siège du KGB, on l'accuse d'avoir voulu s'enfuir à Vienne, où il projetait de se rendre pour une série de concerts, accompagnés exceptionnellement de sa femme et de ses deux jeunes garçons, Pavel et Ossip. Enfermé dans une cellule où il ne peut tenir debout, il est contraint à singer des aveux, en échange de quoi on lui promet que sa famille sera épargnée. Il est condamné à vingt ans de travaux forcés.

A l'inverse de la promesse faite à Ilia, Galina, sa femme et ses deux enfants sont déportés, en exil. Le KGB explique à Galina que son mari a fui le pays et donc considéré comme un traître.

Soixante ans plus tard, Sacha, le petit-fils d'Ilia et Galina, reçoit une lettre de sa sœur Viktoria dont il avait été séparé très jeune après la mort de leurs parents, où il est question de l'histoire de la famille. Après avoir pris connaissance de certains documents, Sacha constate que tout semble se concentrer autour du Stradivarius de son grand-père, violon disparu lors de l'arrestation d'Ilia.

Enfin je l'ai lu le polar qui allait me captiver de bout en bout. Je la tiens ma pépite polar.

Polar, roman noir et roman historique, le mélange des genres est particulièrement réussi. L'intrigue se situe principalement à l'ère stalinienne après la Seconde Guerre mondiale, où le régime renforce son contrôle de la société et en particulier les milieux artistiques. Ce contrôle sur les esprits, les arrestations, les déportations, les condamnations pour faire disparaître quelqu'un d'un peu trop gênant. La peur des populations de la répression est aussi très bien retranscrite. Ainsi que les conditions de ces prisonniers, conditions abominables qui ne sont pas sans rappeler les camps des nazis.

C'est aussi l'époque où le culte de la personnalité de Staline prend son essor. Les administrations et services de police sont tous affublés de portraits plus que grandeur nature du petit père du peuple.

On suit le destin d'Illia d'une part, de sa femme Galina et ses enfants d'autre part, à la fin des années 40. Puis le moment présent, en 2008, avec Sacha, le petit-fils d'Illia et Galina qui se retrouve sur les traces de l'histoire de sa famille.

J'ai tout aimé, du début à la fin. J'ai aimé le contexte historique (qui n'est pas sans rappeler Enfant 44 de Tom Rob Smith qui m'avait aussi beaucoup plu). Il y a du suspens, peut-être pas au sens où on l'entend pour un polar, mais on a envie de savoir ce qu'il va se passer, je n'arrivais pas à lâcher ce livre. J'ai aimé les personnages, même les moins sympathiques.

L'écriture est tout à fait agréable, ce qui est de plus en plus rare dans les polars.
Lien : http://monpetitchapitre.over..
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Le violoniste

A force d'y être habitué, on ne mesure plus la chance d'être né et de vivre en démocratie, dans un pays de libre expression. En URSS, pendant des décennies, mieux valait ne pas se faire remarquer (et encore, parfois, ça ne suffisait pas) et éviter de déplaire au régime. C'est ce contexte de dictature implacable que choisit Mechtild Borrmann pour mettre en scène son roman policier dont le héros est un célèbre violoniste Ilja Grenko ou même plutôt son violon, un Stradivarius fabriqué au XVIIIème siècle et offert à son arrière- arrière grand-père par le tsar Nicolas II. Une origine, bien sûr, qu'il a fallu taire après la révolution de 1917 tandis que le violon a continué à se transmettre de pères en fils.



De toutes les générations qui se sont succédées aux commandes de ce superbe instrument, Ilja est sans conteste le plus doué. Applaudi dans le monde entier, il est, en 1948 au sommet de sa gloire qu'il partage avec sa jolie femme, Galina, et leurs deux très jeunes enfants, Pietr et Ossip. Aussi reste-t-il totalement incrédule lorsqu'au sortir d'une représentation il est arrêté par deux hommes et conduit à la Loubianka, le siège du KGB. Humilié, enfermé, frappé, dépouillé de ses affaires, il veut encore croire au malentendu mais finit, exténué moralement et physiquement par signer des aveux, contre la promesse que sa famille ne sera pas inquiétée. Il est condamné à vingt ans de goulag tandis que sa femme et ses enfants sont envoyés en exil au Kazakstan, sans qu'il le sache. La version officielle que l'on peut lire dans la Pravda est que Ilja Grenko, traitre à la patrie a fui et trouvé refuge à Vienne. Galina, d'abord sceptique est peu à peu convaincue par les arguments de l'ancien professeur de Grenko et part donc en exil en pensant que son mari les a réellement abandonnés. Quant au violon... Il a tout simplement disparu.



Quelques décennies plus tard, le petit fils de Ilja, Sacha, est brutalement mis au courant de l'histoire de ce violon qui semble avoir joué un terrible rôle dans le destin de sa famille, jalonné de nombreux cadavres. Il entame alors une quête douloureuse et surtout dangereuse pour tenter de faire la lumière sur les drames qui se sont succédés.

L'auteur alterne les chapitres historiques avec l'action contemporaine et donne ainsi au lecteur quelques clés de compréhension de la situation dans laquelle se trouve Sacha. Le volet romanesque, l'histoire dramatique de cette famille, leurs vies dans des conditions extrêmes nourris de fausses vérités, ce volet est vraiment passionnant et vibrant. Tout comme la peinture du régime totalitaire et des comportements qu'il induit. Par contre, le côté policier est moins convainquant, avec une impression de déjà vu et finalement assez peu de surprise à la fin. Mais attention, cela ne gâche en rien le plaisir de lecture. Simplement, c'est plus un roman qu'un policier à proprement parler. L'important étant beaucoup plus de comprendre l'enchaînement des faits, de mettre en exergue l'incroyable concours de circonstances plutôt que de savoir qui a tué.



Un roman qui ravira tous ceux qui aiment les contextes historiques et qui accordent de l'importance autant à la crédibilité du décor qu'à la psychologie des personnages. Moi, j'ai passé un bon moment.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le violoniste

Ce roman noir s'ouvre sur un concert triomphal d'Ilia Grenko, célèbre violoniste virtuose, en 1947 à Moscou. Il quitte la salle sous les ovations, réjoui à l'avance par une prochaine tournée à Vienne où il projette d'emmener sa femme, Galina et ses deux enfants, Pavel et Ossip.



Mais en U.R.S.S. faire une demande de ce type, surtout lorsque l'on a l'habitude de tournées à l'étranger, rend hautement suspect de tentative de fuite. Ilia est arrêté avant même de sortir du théâtre et emmené à la Loubianka, avec son précieux violon, un Stradivarius, offert à son arrière-arrière-grand-père par le tsar Nicolas II.



A partir de là, un tissu de mensonges va s'enchevêtrer, menant Ilia au goulag et condamnant Galina et les deux enfants à la déportation dans une zone désertique. Le Stradivarius disparaît sans laisser de traces. Le KGB a fait croire à Galina qu'Ilia s'était enfui à l'étranger en l'abandonnant.


Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Le violoniste

Un roman terrible et saisissant, mais accessible… si l’on n’a pas le courage de se lancer dans « L’Archipel du Goulag » ou les « Récits de la Kolyma ».
Lien : http://www.lesechos.fr/week-..
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L'envers de l'espoir

Un coup de cœur !



Plusieurs éléments m'ont plus :



- La triple histoire. En effet, on suit Valentina, une maman qui attend le retour de sa fille, partie en Allemagne. Dans cette attente, elle nous raconte son histoire et notamment l'accident de Tchernobyl et ses conséquences en Ukraine. On suit également Leonid, un milicien qui tente de percer le mystère de disparitions de jeunes filles. Et enfin l'histoire de 2 jeunes filles, Tania et Marina, qui ont été dupées et se retrouvent au prise d'un groupe de trafiquants d'êtres humains.



- Le contexte : l'accident de Tchernobyl et ses conséquences (santé, économie, politique), la chute de l'URSS, l'avenir de l'Ukraine...



- l'écriture, ni trop directe, ni trop vague. Il y a des éléments principaux qui font avancer l'histoire et d'autres éléments, qui petit à petit, font converger les histoires.



Un très bon moment en sa compagnie 🥰 Ni trop dur, ni trop romancé. Parfait.



Un récit prenant, dévoré en 3 jours.


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L'envers de l'espoir

Ce petit polar historique ne paie pas de mine et m’a pourtant bien plu.

La trame est construite autour de trois fils conducteurs, chacun porté par un personnage fort. Un fermier recueillant une jeune fille blessée ; une femme mûre qui revient sur sa vie à Tchernobyl ; un inspecteur intègre dans une police qui ne l’est pas.

Tous les personnages m’ont interessé. Tous les décors sont bien plantés. Toutes ces histoires, racontées en alternance, se suivent aisément - et plus encore lorsque l’on pressent qu’elles vont se recouper.

Plus qu’un roman policier, c’est un polar historique. Ses vrais ressorts sont dans l’Histoire : c’est l’Ukraine contemporaine qui, en ses points les plus saillants, défile sous nos yeux. Le soviétisme, l’explosion de la centrale, la traite des filles de l’Est dans un pays à la corruption généralisée.

Mais ce n’est pas un livre majeur : il manque une atmosphère, une sensibilité particulière, une vraie plume. Il n’a pas à rougir devant les grands du genre mais conviendrait bien à mon sens, et parce qu’il est somme toute très sobre, à des ados curieux du monde ; je sais que plus jeune je l’aurai adoré.
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Le violoniste

En ce moment, comme souvent en période estivale, j'apprécie de sortir de mes habitudes de lecture et de ma zone de confort. Comme je connais très mal la littérature allemande et que le sujet des déportations arbitraires perpétrées par le régime stalinien m'intéresse beaucoup, ce livre m'a fait de l'oeil lors de mes déambulations en bibliothèque.

Et que j'ai bien fait ! J'ai maintenant (déjà !) hâte de lire un nouveau livre de Mechtild Borrmann.



Le livre nous plonge d'emblée dans l'action. Mai 1948 : le violoniste prodige Ilia Vassielievitch Grenko termine son concert sous les tonnerres d'applaudissements du public du conservatoire Tchaïkovski. Après sa tournée en Europe, c'est pour lui LA consécration attendue dans le lieu où il a été formé. Il regagne sa loge, le sourire aux lèvres, son étui contenant son précieux violon, un Stradivarius offert par le tsar Nicolas II à son arrière arrière grand-père, à la main. Il est alors arrêté par la terrible Loubianka qui le traîne en cellule, l'affame et l'humilie. Épuisé et désespéré, sans un instant comprendre ce qui lui est reproché, il signe des aveux, espérant ainsi protéger sa famille avant d'être déporté en camp de travail. Il y perdra définitivement son âme d'artiste et son âme tout court et ne saura jamais ce qu'est devenu son violon.

Pour étouffer l'affaire et effacer toute trace d'Ilia, officiellement un traître passé à l'Ouest pour s'enrichir, sa femme et ses enfants sont rapidement contraints à l'exil, au Kazakstan, loin de tout et privés de tout.

Le roman nous fait découvrir les terribles destins séparés d'Ilia et de Galina, en alternant avec la vie actuelle à Berlin du petit fils d'Ilia, Sacha, ancien escroc et prodige de la sécurité informatique, qui ignore presque tout du prestigieux passé de son grand-père. Il va se mettre en quête du violon, se confrontant à un passé sombre que personne en Russie n'a intérêt à voir resurgir



Ce livre mêle avec un total talent le côté immersif d'un polar et la rigueur quasi documentaire d'un témoignage historique. L'alchimie fonctionne parfaitement : le violoniste est à la fois passionnant et érudit. L'une des très grandes qualités du livre est, en effet, de faire la part belle à la vie quotidienne d'Ilia, dans son camp de travail, et de Galina, dans son terrible exil. J'ai autant aimé cette facette du roman que le mystère de la disparition du violon. La littérature est un excellent moyen de servir la vulgarisation historique, au sens le plus noble du terme. Partager le quotidien des personnages nous les rend aussi très proches, loin des archétypes de la plupart des polars actuels. Ils sont totalement crédibles, jusqu'à leurs fragilités, leurs faiblesses, leurs lâchetés parfois. Ils ne sont pas des héros mais bien des humains confrontés à l'indicible et l'incompréhensible. Un livre brillant !

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Sous les décombres

Quatrième roman de Mechtild Borrmann traduit et encore un coup de coeur pour moi.

Cette auteure allemande est une formidable raconteuse d'histoire. Déjà dans son précédent livre elle nous faisait vivre de l'intérieur la catastrophe de Tchernobyl d'une façon particulièrement prenante.



Elle nous emmène cette fois en Allemagne dans l'immédiate après guerre. Les alliés commencent à occuper et se partager le terrain. A Hambourg sous domination anglaise, les habitants essayent de survivre parmi les ruines d'une ville sévèrement touchée par les bombardements, alors que du côté de Berlin les Russes commencent à imposer leur vision du collectivisme.



On suit tout particulièrement la famille Dietz à Hambourg. Agnes dont le mari est porté disparu, ses enfants Hanno et Wiebke, chacun contribue comme il peut à améliorer l'ordinaire.

Malgré sa misérable situation, la famille recueille un orphelin de trois ans, trouvé errant dans les décombres et muré dans le silence.



Du côté de la future RDA, Les Anquist, une famille de propriétaires terriens, considérée comme nazie par les russes, dépossédée de ses biens, en butte aux représailles et exactions des occupants, ne voit son salut que dans l'exil.



En parallèle à ces deux histoires familiales, une autre partie se passe en 1992. Anna, dont la mère Clara a pour nom de jeune fille Anquist, souhaite en savoir plus sur ses origines et un passé dont sa mère mère refuse obstinément de lui parler.



Ce roman est une émouvante évocation de cette période dramatique pour le monde, qui le fut aussi pour une population allemande payant durement la fin des rêves nazis.



Un récit admirablement écrit comme toujours avec Mechtild Borrmann, avec des personnages superbes, dans leur magnificence ou leur noirceur, dont les destins s'entrecroisent dans une trame romanesque belle et tragique à la fois.
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Sous les décombres



1947. Alors que l’Allemagne a perdu la guerre et que les survivants cherchent de quoi manger sous les décombres, un jeune garçon et sa sœur emmènent avec eux un petit garçon qui semblent abandonné, non loin du cadavre d’une femme.

45 ans plus tard, Anna s’intéresse à la propriété où a grandi sa mère et que celle-ci a fui au lendemain de la guerre. Depuis la chute du mur de Berlin, il est plus aisé de se déplacer dans le pays et Anna éprouve une certaine curiosité à cette partie de la vie familiale, d’autant plus que sa mère refuse catégoriquement d’aborder le sujet.

Ce roman choral met en scène plusieurs familles. Le déroulement de l’intrigue mettra à jour un secret qui les réunit.

Il n’est pas fréquent qu’un roman prennent pour personnages des Allemands au lendemain de l’Armistice de 1945. J’étais donc curieuse de découvrir l’angle d’approche de l’auteure allemande.

Malheureusement, il ne ressort rien d’original de ce récit à la construction classique.

J’ai été ennuyée par toutes les digressions très romancées de ce roman qui se lit sans passion.

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Sous les décombres

Un roman-polar un peu plus abouti que "le violoniste". l' intrigue et la construction nous tiennent en haleine tout au long de ce roman qui a pour cadre l'Allemagne à la fin de guerre. La forme "triptyque" donne du rythme ; il est difficile de laisser tomber lorsque l'on a mis un doigt dedans. Le contexte "historique" est rarement abordé dans la littérature romanesque et c'est un des intérêts de ce roman . Le tout dans un style assez sobre alternant narration et dialogues.
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Sous les décombres

Ce livre se veut être un policier. Les dix premiers chapitres, je ne les pas lus de cette façon. J’ai abordé ce livre comme une histoire romancée à plusieurs voix, celle du passé avec Hanno Dietz, sa soeur, sa mère (son père n’étant jamais revenu de la guerre) et celle d’une enseignante, Anna, fille de Clara, une vieille femme au profil peu avenant, alcoolique, mutique sur son passé, secrète et colérique.



L’histoire se passe en Allemagne, grande perdante de la guerre. Responsable des atrocités des Nazis, elle subit l’invasion des Alliés et des Russes. Les Russes sont impitoyables : crimes, viols, pillages sont leur mode d’occupation.



Je lis les pages, spectatrice du désastre sans savoir où elles me mènent. Quel lien l’auteure, Melchtid BORRMANN, fait-elle entre tous ces acteurs et le contexte d’après guerre ? Il y a la famille d’Hambourg, victime des bombardements, qui trouve sous les décombres un jeune enfant. Il y a deux ans plus tôt, une autre famille allemande, expropriée, obligée de quitter la propriété familiale pour la livrer à la communauté. Il y a Anna, jeune femme contemporaine, qui soupçonne un lourd secret passé. Elle nous embarque, avec elle, en quête de vérité.



Le ton des narrations est froid, les grandes lignes nous sont offertes, sans sentiment avec une certaine neutralité. On côtoie le rapport administrative. Nos propres émotions parent le manque d’empathie de cette autorité qui suit l’affaire, qui remonte le temps.



C’est un récit, comme j’en avais jamais lu, sans détails, sans descriptions superflues, juste les faits. Neutre. Une trame bien construite, représentative de la condition humaine d’après guerre. Notre esprit, pointilleux et imaginatif, cherche tous les liens possibles entre le présent, le passé, cet espace de quelques mois entre deux zones d’occupation, le fil qui lie ces acteurs. Je soupçonnais ce lien, pas de surprise donc mais un grand plaisir à découvrir un monde que je n’ai pas souvent lu, si ce n’est La voleuse de livres de Markus ZUSAKqui relate la vie des Allemands sous le régime nazi et L’ami allemand, de Joseph KANON, sous l’occupation russe.



Alors, ce livre est-il pour moi un livre policier ? Certainement, puisqu’il s’agit pour cette autorité administrative de résoudre le meurtre de personnes retrouvées nues sous les décombres au sortir de la guerre. L’enquête sera résolue. Cependant, le livre se lit comme des témoignages du passé. Le narrateur extérieur relate la vie des personnages impliquées dans cette affaire. Ce ne sont donc pas essentiellement des coupables, des victimes, des complices… ou que-sais-je… Ce sont des individus lambdas, qui vivaient (qui auraient pu vivre), qui combattaient pour leur survie, qui assumaient ( ou pas… ou peu) leurs choix… Tristes récits d’une période déchirante et tragique.



Mon évaluation : Un livre surprenant par sa forme : une narration externe
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Sous les décombres

C'est le premier roman de cet auteur que je lis, et si j'ai sollicité ce roman , c'est à cause de son éditeur, les éditons du Masque, dont j'apprécie généralement beaucoup les publications. L'histoire avait aussi de quoi m'intéresser : l'histoire de plusieurs familles allemandes dans l'immédiat d'après-guerre, quelque part dans le Land du Brandebourg, près de Berlin, envahi et occupé par les troupes soviétiques. Cette période a déjà été racontée de façon magistrale par Une femme à Berlin, journal 20 avril – 22 juin 1945, (récit glaçant de ce qu'ont pu subir les populations civiles allemandes , plus particulièrement féminines, après la chute du régime nazi ) et aussi par le film de Christian Petzold, Phénix, qui évoquait déjà la question de l'usurpation de l'identité. Le roman de Metchild Borrmann se passe à la fois dans l'Allemagne post-nazie donc, et dans l'Allemagne nouvellement réunifiée de 1992 , où des quadragénaires sont à la recherche de leurs origines. Le chapitrage organise un va-et-vient entre les différentes périodes , et orchestre la montée des soupçons puis la résolution de l'enquête. L'histoire est intéressante, certains personnages sont très attachants, comme les membres de la famille Dietz, qui, en 1945, recueille le petit Joost, retrouvé près d'un cadavre dénudé dans les décombres de Hambourg. Mais le style manque de relief, et le lecteur a très vite une longueur d'avance sur la narration , devinant très vite le ressort de l'intrigue. Une lecture agréable donc ( je l'ai lu assez rapidement) mais pas inoubliable sans doute. SP.
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Le violoniste

Roman à trois voix qui démarre sur les chapeaux de roue, Le violoniste est davantage prenant pour son aspect historique que pour l'intrigue policière.



En effet, on suit les malheurs d'Ilia, incarcéré sans qu'il sache pourquoi, vivant un quotidien terriblement horrible, de sa prison au goulag ; mais aussi les malheurs de sa femme et leurs enfants, envoyés loin de leur monde, dans un univers tout aussi impitoyable. On ressent la douleur, l'horreur, toute la cruauté de ce régime. Il n'y a pas de mots finalement pour résumer tout cela. Juste l'incompréhension que des humains aient pu faire cela à d'autres humains. Et pour cela, je trouve le roman très juste, car il arrive à toucher sans tomber dans le larmoyant, il est vraiment très fort, et très beau.



Suite sur :
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Rompre le silence

Ce livre présenté comme un policier n'en est pas un .

Certes , un meurtre est commis

mais il n'y pas d'enquête ni de recherche d'indices .

Le coupable est identifié grâce au récit du personnage principal , Thérèse , qui raconte sa vie , ses amours contrariées pendant la 2e guerre mondiale ainsi que la vie de ses amis ....l'explication du meurtre de 1998 se situant dans la période de l'immédiate après-guerre .

Beaucoup de personnages secondaires m'ont fait parfois perdre le fil ;

j'ai eu du mal à identifier tous les policiers cités mais ils n'ont finalement que peu d'importance .

J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire ; l'auteure n'a pas réussi à me faire ressentir de l'empathie pour les personnages principaux et je suis resté à l'extérieur du récit .

Vite lu , vite oublié .
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