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Citations de Megan E. Abbott (175)


Il y a beaucoup de romans longs que j’adore, mais je pense que la forme courte a une intensité accrue que l’on ne peut retrouver dans les œuvres plus développées. Une histoire courte, un court-métrage, ce sont des expériences ; c’est ce qui fait que les meilleures d’entre elles sont tellement à part. Leur brièveté, leur urgence, la façon dont elles peuvent nous consumer puis nous rejeter brutalement – cela peut être vraiment puissant.
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Quand on écrit un roman, on a tellement d’espace pour évoluer. On est le roi d’un univers qui semble infini, où l’on peut construire tout un monde. Dans une novella, chaque mot compte. L’histoire doit être parfaite, telle un petit bijou, car il n’y a pas la place pour dissimuler une erreur, pour camoufler, faire diversion. Dans une novella, on trouve donc à la fois les challenges et les risques des autres genres littéraires. Et la longueur me permet de maintenir l’intensité et le dynamisme qui lui sont propres.
Elle me laisse également réellement explorer les personnages, les voix et les mondes qui m’attirent, et que je ne serai peut-être pas prête à développer sous la forme d’un roman.
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Je n’écris pas pour vous harceler. Mais donner c’est donner, et reprendre c’est voler.
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S’occuper fut le seul remède. Au travail, c’était facile au milieu de la foule et du brouhaha de l’équipe de tournage.
C’était la nuit que venaient les idées noires – et elle savait qu’elle devait les chasser.
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Son travail consistait à piéger et à duper les gros bonnets. Il leur montrait la marchandise et leur vendait des livres au kilomètre : des ouvrages d’art qu’ils affichaient dans leurs bureaux, des livres coquins qu’ils cachaient dans leurs coffres-forts en or.
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Le Hollywood qu’elle avait toujours imaginé, celui des rêves de son enfance, tiré d’un montage d’actualités : Kay Francis en lamé argenté, Clark Gable descendant Sunset Boulevard dans sa Duesenberg – une ville où chacun était beau, où tout était possible.
Ce paradis, si tant est qu’il ait existé, avait disparu depuis longtemps quand elle était arrivée dans un car Greyhound, six ans auparavant. Il avait été englouti par le fracas et la couleur du Hollywod de 1953, avec ses motels aux toits raides, ses drive-in aux néons aveuglants et le smog tombant sur la ville qui, la nuit, lui brûlait la gorge. Quelquefois, elle pouvait à peine respirer.
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- Vous n’êtes pas sur la liste des rendez-vous. C’est la règle à présent, Mademoiselle.
- Maintenant, il a une liste de rendez-vous pour ce divan où il fait couiner les starlettes ? fit Penny, le bras tendu vers la porte capitonnée.
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Oh, la frustration quotidiennes sur le visage aux lèvres écarlates de RiRi, et pire encore : l'air renfrogné de Beth qu'elle porte toute la journée comme un voile noir.
Entre la Coach et le sergent, elle a grandement de quoi être malheureuse.
Mais au lieu de réagir par la colère et des complots, elle reste calme, elle ressasse.
Il y a un côté sorcière là-dedans, et ça m'inquiète.
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Ce fut d’abord un travail constant, éreintant, plus de séances d’entraînement de cinq heures, plus de déplacements, d’innombrables doigts tordus, des paumes entaillées, et deux vieilles voitures fatiguées, avec des hernies sur les pneus et des portières enfoncées, les relevés de carte bancaire qui s’allongeaient, un abonnement au gymnase qui coûtait presque aussi cher qu’un de leurs deux crédits hypothécaires.
Mais ça arriva. Au printemps, Devon atteignit le Niveau 10. Parmi quatre-vingt-seize autres seulement dans tout l’État.
« Impossible de prédire jusqu’où nous pouvons aller maintenant », dit Coach T. en regardant Devon exécuter sauts et pirouettes.
Quelques mois plus tard, sous le soleil torride d’Orlando, après avoir terminé sixième à la poutre et aux barres lors des championnats nationaux du Niveau 10 Junior, elle fut classée première de tous les Niveau 10 de leur État.
« Le plus beau jour de notre vie », dit Devon, et tout le monde rit de ce « nous », sauf que c’était la vérité, non ?
« Une étoile est née », annonça Coach T. en se balançant sur ses talons, rayonnant et brandissant cette photo éblouissante de Devon parue dans le journal local : stoïque et majestueuse dans son justaucorps blanc comme neige, avec ses yeux sombres, les yeux d’Eric. À côté, il y avait cette super interview de Coach T., et le lendemain BelStars fut envahi de nouvelles recrues, les caisses débordaient.
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Elle n'avait pas appris, personne ne lui avait enseigné - Katie et Eric ne lui avaient pas enseigné - que les choses que l'on désire, on ne les obtient jamais. Et si cela arrive, elles ne ressemblent pas à ce que vous pensiez. Néanmoins, vous ne cesseriez de tout faire pour les garder. Car vous les aviez désirées pendant si longtemps.
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Les vaccins, comme toutes les grandes découvertes scientifiques, vont contre l’intuition. Il faut s’inoculer la chose même dont on veut se préserver. De façon à ce que le corps s’en souvienne et sache comment lutter.
On doit faire tout ce qu’on peut pour protéger leurs corps. Et parfois, cela voulait dire les exposer à la chose même dont on veut les préserver. Ce qui est la chose la plus injuste au monde.
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...] ... Plus tard, Louise fit un lit à Marion sur le canapé, solidement bordé de mousseline.

- "Tu es seule," lui dit-elle. "On ne te laissera pas rester seule."

Marion sourit.

- "C'est curieux," chuchota Louise, la tête penchée comme pour faire une confidence. "Dans l'esprit de Ginny, les hommes ne servent qu'à s'amuser.

- Pas pour toi ?" répondit Marion, en murmurant elle aussi.

Louise secoua la tête.

- "Non, pas pour moi. Parfois, il y en a un qui me rentre dans la peau, comme une aiguille.

- Oui, c'est exactement ça," admit Marion malgré elle. "C'est exactement ça."

Dr Seeley, il faut comprendre ma situation désespérée. Je suis en danger. Je suis quasiment perdue.

Le vendredi s'étira de manière interminable à la clinique. Six nouveaux malades furent admis, il fallait mettre les papiers en règle pour l'inspection administrative de lundi et deux infirmières avaient été renvoyées la veille (Louise entendit dire et répéta à Marion qu'elles avaient été surprises dans la buanderie avec un patient et un bocal d'eau-de-vie de maïs, en tenue d'Eve, et l'homme occupé à tripoter les deux.)

La journée n'en finissait pas, les bas de Marion la grattaient, elle s'était coincé au moins trois vertèbres dans le dos, M. Lanigan l'avait oubliée définitivement, semblait-il, et elle n'avait jamais terminé la lettre au Dr Seeley, elle avait déchiré le brouillon et caché les morceaux au fond d'une de ses chaussures de mariage car elle craignait que Mme Gower ne les trouve si elle les jetait dans la corbeille à papier.

Dans le tramway qui la ramenait chez elle, elle posa sur ses genoux son sac-à-main alourdi par les dossiers médicaux incomplets, pour pouvoir glisser sa main dessous, entre les boutons de sa jupe, et se gratter les jambes, qui la démangeaient affreusement sous ses bas, ses bas usés et pas un sou en provenance du Mexique depuis trois semaines. Sous son sac, ses doigts rencontrèrent ses cuisses et elle se risqua à quelques éraflures avant de retirer sa main. Un homme se tenait en face d'elle, debout, imposant, chapeau sur la tête, yeux rapprochés, un cure-dents dansant entre les dents ; on aurait dit qu'il pouvait la voir, il y avait une vilaine étincelle dans ses yeux et quelque chose de brutal dans ses lèvres. La honte enflamma le visage de Marion. ... [...]
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[...] ... Prologue

"Il s'est passé quelque chose, Addy. Je crois que tu devrais venir."

L'air est lourd, embrumé, agréable. Il est bientôt deux heures du matin et je suis au sommet de la crête, le pouce appuyé sur le bouton argenté : 27-G.

"Dépêche-toi, s'il te plaît."

L'interphone bzzzzzz, la porte émet un bruit sourd, j'entre.

Tandis que je traverse le hall, elle continue à bourdonner, les murs de verre vibrent.

Comme l'exercice sur les tornades à l'école primaire, Beth et moi collées l'une à l'autre, nos jambes qui se touchent à travers nos jeans. Le bruit de notre respiration. Avant que l'on cesse tous de croire qu'une tornade, ou n'importe quoi d'autre, puisse nous atteindre, jamais.

"Je ne peux pas regarder. Quand tu arriveras, ne m'oblige pas à regarder, s'il te plaît."

Dans l'ascenseur, jusqu'en haut, mes jambes flageolent, 1-2-3-4, les chiffres brillent, incandescents.

Il fait noir dans l'appartement, une lampe projette un cône halogène dans le coin le plus reculé. ... [...]
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[...] ... Par la suite, je repenserais à certaines choses. Du style : mon frère ne portait jamais de chapeau. Quand nous étions enfants, il n'en portait même pas pour aller à l'église, alors que ma mère et ma grand-mère l'obligeaient à se couvrir la tête. Dès qu'il le pouvait, il l'enlevait avec ses doigts agiles et doux de petits garçons. Ca lui donnait chaud à la tête, disait-il. Alors, il ôtait le chapeau, il passait ses doigts dans ses cheveux blonds duveteux, et on n'en parlait plus.

Quand il a commencé comme agent de police, il devait porter une casquette pendant le service, mais il trouvait qu'il faisait beaucoup moins chaud en Californie que dans le Sud, alors il supportait ce couvre-chef. Dès qu'il a été nommé inspecteur-adjoint auprès du procureur, il n'en a plus jamais porté. Souvent, les gens faisaient des remarques à ce sujet, mais moi je m'en réjouissais. Voir les cheveux dorés et raides de mon frère, les mêmes qu'à dix ans, me rappelait qu'il faisait toujours partie de notre famille, quels que soient les endroits où nous habitions et les nouvelles personnes qui entraient dans notre vie.

Je lui coupais les cheveux chaque semaine dans notre cuisine. Nous buvions du Coca au goulot, nous écoutions de la musique et étalions des journaux par terre. Je tournais autour de lui, en tablier, et j'appuyais ma main dans son cou, sur son front, je donnais des coups de ciseaux pendant qu'il me parlait de son travail, de ses enquêtes, des autres inspecteurs adjoints et de leurs histoires. Du procureur avide de pouvoir et des lèche-culs aux visages luisants. Des flics courageux et des pourris. De ses journées passées à suivre des témoins qui semblaient se dissoudre comme de la fumée qui monte vers le plafond. De ses journées remplies d'appartements vides, de cigarettes tout juste éteintes, de radios encore chaudes, de rideaux qui dansent devant des fenêtres ouvertes, d'escaliers de secours qui vibrent encore ...

Une fois la coupe terminée, je levais devant lui le miroir à main doré provenant du vieux nécessaire de toilette de ma mère pour qu'il juge le travail. Il disait toujours : "Parfait, soeurette" ou "Tu est la meilleure." Parfois, je repérais un cheveu qui m'avait échappé ou un trou au-dessus de l'oreille, mais lui, jamais. "Bravo, soeurette, tu as le coup de main."

Quelques heures plus tard, je retrouvais des cheveux dorés et fins, vaincus, sur mes doigts et mes bras, même si je faisais très attention. Je les chassais en soufflant dessus, l'un après l'autre. ... [...]

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...des nymphes se reposant sur un lit de trèfles.La cuisse arrondie de Ginny, blanche comme du marbre, pendait, le bras de Louise était glissé entre la jambe pliée de Ginny et son genou potelé; Louise portait seulement ses bas et ses jarretières bleu saphir, ses doigts couvraient la minuscule poitrine de poupée de Ginny, soulevée par une respiration inquiète.
Par la suite, Marion jurerait avoir rêvé.
C'était l'amour le plus pur qu'elle avait jamais connu.
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