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Critiques de Melanie Wallace (24)
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Traverser l'hiver

Un motel, quelque part, sur la côte atlantique des Etats - Unis où la saison touristique touche à sa fin.



Mabel, la propriétaire, peine à se remettre du mortel infarctus de son compagnon Paul, très aimé......Elle survit à son chagrin grâce à son travail et son empathie naturelle envers les autres.

Justement ,elle accueille une jeune fille, June, adolescente mutique, étrange, fière, presque transparente, au regard fuyant et apeuré que son compagnon, Ward, distant, agressif, brusque , père de son bébé Luke, vient de quitter.......

Qui est vraiment June ?

Le lecteur ne le saura jamais vraiment .

Mabel demande de l'aide à son amie Iris..

Celle- ci , vieillissante --- atteinte de la maladie de Parkinson---a rasé, puis reconstruit le domaine où son mari lui a fait subir trop de sévices dont elle n'a voulu conserver aucune trace.

Elle a choisi de préserver sa fille Claire-- quitte à la perdre---et d'en faire une jeune fille , à jamais seule.



C'est un très beau roman mélancolique, fragile, tendre et poétique, contant l'oubli, la résilience et le deuil, la douleur , les réticences, le retrait inviolable du monde, oú les non- dits, les silences, les absences tiennent lieu de fil conducteur, on retient son souffle ..on traque les secrets et les vides ..........

Ces femmes blessées, des êtres au coeur pur, Claire, Mabel, Iris, June sont liées par une noire solitude, un destin mystérieux.

Meurtries par l'abandon, la maltraitance ou le deuil, elles ont choisi délibérément d'être seules . Elles se tiennent , obstinées, vaillantes, droites, courageuses,énigmatiques , ne s'apitoient pas et taisent leurs souffrances.

De chapitre en chapitre, nous nous enfermons dans l'opacité, un mystère fort, intrigant..Un nouveau personnage chasse l'autre,les dialogues ou leur absence font corps avec la nature,les décors et les sons environnants, les paysages sauvages, tour à tour protecteurs ou complices ......., Oldman et d'autres rares hommes accompagnent le mutisme de ces femmes .

Une écriture lumineuse accompagne tout au long ces êtres cabossées , malmenés par la vie, mais ô combien attachants, émouvants et authentiques, généreux et dignes dont l'attitude force le respect .

Un beau livre délicat qui exprime avec talent et justesse les destins entrecroisés de belles personnes !

Pas facile d'écrire cette critique de peur d'en dire trop .........
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Sauvages

Avec ce roman, le mythe du rêve américain en prend un sacré coup, et nous aussi par la même occasion. Le major Cutter est à la tête d'une garnison qui n'a presque plus que le nom, tant ces soldats semblent plongés dans une détresse abyssale. Le fort se trouve dans un endroit ou toute vie semble avoir décidé de plier bagage. Sous un soleil harassant, ces hommes abandonnés, affamés attendent un illusoire signe du destin. Et pourtant, la garnison s'anime lorsque que deux jeunes femmes sont reprises à une tribu indienne. L'une d'elle est prostrée, plongée dans une folie intérieure qui va être l'annonciateur d'une terrible descente vers les abimes. Qu'est 'il arrivé à Abigail Buwell ?

Un roman qui vous prend aux tripes avec une force narrative absolument incroyable. Un récit hallucinant au milieu du mal et de la folie des hommes, à l'image de ces soldats bloqués dans ce fort et pourtant si arrogants et bestials dans leurs comportements envers les tribus indiennes. Mélanie Wallace intègre d'une façon magistrale son décor, dans ce désert ou la chaleur, l'espace, l'immobilisme et le désespoir sonnent comme autant d'obstacles pour retrouver la moindre dignité humaine.Wallace nous donne un roman puissant sur la perte, la peur de l'autre, éprouvant, angoissant mais d'une grande beauté formelle. Un long cri sans espoir de réponse.
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Traverser l'hiver

June a tout juste seize ans, déjà un bébé et pas d’avenir. Arrivée devant un motel au bord de l’océan Atlantique, le père, qui n’a pas reconnu l’enfant, la laisse seule avec quelques dollars en poche. Une enfant avec une enfant ne peut laisser indifférente Mabel la gérante des mobil-home et son amie Iris. Une jeune fille au bord de l’océan, deux femmes mures, des liens qui se tissent pudiquement, patiemment. Mabel et Iris ont une histoire qui va résonner avec l’histoire de June.



Voilà un beau roman triste et pourtant plein d’espoir. sorti assez confidentiellement au printemps 2017 et qu'il est important de faire découvrir .avec en creux des beaux portraits d’hommes..



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Veuve, maltraitée ou abandonnée, des femmes se viennent en aide. Iris, Mabel, Claire et June quatre solitudes, quatre destins liés entre eux par le fil délicat et précieux de la littérature.



A la fois très doux et plein de bonnes personnes blessées qui se viennent en aide. un roman..qui inhale ..un peu du parfum des Dubliners de Joyce et également un peu de ce formidable film, sans doute à mes yeux le meilleur de 2017:j'ai nommé ”Certain women” de ma cinéaste préférée Keily Reichardt......



« Traverser l’hiver » est un ouvrage de dentelière, porté par .une écriture réaliste et poétique à la fois un roman fragile et tendre sur la résilience et l’oubli qui permettent d’espérer toujours.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Traverser l'hiver

Il nous est dit en 4è de couverture:

"Des destins de personnages cabossés, en deuil ou en colère, s’entrecroisent sous la plume délicate de Melanie Wallace."



Tout est dit ou peu s'en faut.

June, 16 ans, est "déposée" dans un motel , elle a demandé à voir l'océan atlantique, elle y est un bébé dans les bras.

Mabel la propriétaire l'y reçoit, elle non plus n'a pas été épargnée par la vie, Que dire d'Iris son amie de jeunesse qui vit recluse dans sa maison? Et de Claire, la fille d'Iris , partie sans se retourner il y a des années ? Evoluant sans bruit ou presque autour de ces femmes , Duncan, Oldsman, Robert, et Sam ...Et eux ont ils été épargnés par la vie?



Si la plume de Mélanie Wallace est délicate elle n'en est pas moins efficace, touchante, bouleversante et criante de vérité. Un roman coup de poing, intemporel et universel .



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Sauvages

On dit, parfois, d’un animal qu’il a été rendu à la vie sauvage lorsqu’il est abandonné ou parce que, se trouvant perdu, il retrouve ses instincts. Délaissant ses repères domestiques, il adopte un comportement primaire. C’est ce qui arrive aux personnages de ce western « Sauvages » de Mélanie Wallace.



Nous sommes dans le fort 2881. Il se trouve sur la frontière, ultime bastion entre le monde civilisé et celui des indiens. A l’origine, chargé de protéger une piste empruntée par les colons, il a perdu cette mission avec l’arrêt du passage des chariots. Sollicitée par deux colons, la troupe va récupérer chez les indiens deux femmes blanches enlevées, il y a quatre ans de cela. L’une d’elle est la femme d’un des colons et l’autre, la belle-sœur du deuxième fermier. Cette dernière, Abigail Buwell est habillée à l’indienne et semble avoir perdu l’usage de l’anglais. Arrivée sur un cheval indien, l'équidé refuse qu’on l’approche, la protégeant ainsi que le bébé qu’elle porte.



Commandé par Robert Cutter (clin d’œil au général Custer ? adversaire des indiens et qui perdra la vie à Little Big Horn), le fort baigne depuis des mois dans le désespoir. Sans nouvelle de l’état-major et sans ravitaillement, le fortin tombe dans le délabrement. Robert Cutter, lui-même, est démuni, ne faisant plus régner la discipline dans ce bateau-fort à la dérive.



Robert et Abigail sont des êtres marqués par le destin. On découvre leur histoire par des projections temporelles, en avant ou en arrière. Mélanie Wallace réussit admirablement à nous intéresser à ses personnages. Cette femme et cet homme partagent la perte de tout repère sociétal. Ils ne se reconnaissent plus dans le mode de vie américain, ils se sentent abandonnés. Ces cabossés de la vie sont devenus sauvages, incompris des autres. Et, à la fin de ce très beau roman, nous pouvons nous demander qui abrite la sauvagerie, Robert et Abigail, ou ceux qui les jugent.



Mon premier roman Far west et je le conseille. Je suis surpris du peu de lecteurs de ce livre qui vaut pourtant le détour.
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Traverser l'hiver

Dans son ouvrage, Melanie Wallace parle de deuil, de solitude et de générosité. Le livre est divisé en deux parties : 1974 et 1977. L'auteure brosse le portrait de chaque personnage avec délicatesse et pudeur et décrit des femmes fortes et volontaires qui, malgré les aléas de la vie, ont su se relever et faire face à leurs destins.

L'histoire se déroule au bord de l'océan atlantique, sans indication plus précise quant au lieu. Cependant, la description des étendues des longues routes américaines et l'Amérique des motels dans les années soixante-dix est parfaitement bien développée. On imagine parfaitement le décor, les contrées et les paysages.

L'histoire commence avec le portrait de June, mais contrairement à ce que l'on attend, elle n'est pas l'héroïne du livre, chaque chapitre étant dédié à un personnage différent. En 1974, on nous parle de June, Mabel, Duncan, Iris et Oldman et en 1977, s'ajoute Sam et Claire.

June a grandi dans un milieu défavorisé avec une mère absente la plupart du temps. L'homme qui l'a mise enceinte la rejette et la conduit sur la côte atlantique. June et Luke, son bébé, arrivent ainsi dans l'établissement tenu par Mabel.

Mabel est veuve depuis de nombreuses années. Elle tient son motel à temps plein et se dévoue corps et âme à son travail. On ressent sa solitude quotidienne à la lecture du livre. Elle se prend vite d'affection pour June et lui demande de rester au moins jusqu'à l'hiver car les chambres ne sont pas chauffées durant cette saison. L'hiver approchant, Mabel demande à Iris de les installer dans sa propriété.

Iris, une femme âgée, vit recluse depuis la mort violente de son époux. Après avoir totalement rénové sa demeure pour effacer toute trace du souvenir de cet homme qui la traitait mal, elle a décidé de ne plus sortir et de s'isoler du monde, s'éloignant même de sa fille, Claire.

Claire s'est retrouvée très jeune livrée à elle-même. Elle a d'abord vécu dans le cottage qui se trouve au fond de la propriété de ses parents avant de prendre son indépendance totale et de quitter la ville. Passionnée de photographies, elle a pris son envol et est partie parcourir le pays.

Au milieu de toutes ces femmes, nous retrouvons quelques portraits d'hommes dont Sam, Oldman et Duncan, qui n'ont également pas été épargnés par la vie. Entre le traumatisme de la guerre du Vietnam, le handicap et la solitude, nous rencontrons des hommes aux destins fragiles.

L'écriture de l'auteure est douce. Ses personnages sont attachants et émouvants. Les mots sont justes, posés simplement avec bon sens, sans fioritures. Les horreurs de la guerre et les vécus difficiles sont racontés sans agressivité, avec sincérité et finesse.

Melanie Wallace est une belle découverte.
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Traverser l'hiver

Le roman de Melanie Wallace prend la forme d'un roman choral pour raconter des destins qui s'entrecroisent et s'entrechoquent. de ces chocs naissent des amitiés et de l'amour, nous dit Melanie Wallace. Mais rien ne se fait simplement et sans heurts.



1974. L'action démarre à l'entame de l'hiver, un couple s'arrête dans un motel. Ils sont mal assortis. On comprend vite que ce couple est le fruit d'un moment d'égarement. Et ce fruit, c'est Luke, un bébé de quelques semaines. June est mère à 16 ans et Ward, le père de l'enfant, ne tarde pas à partir. le motel est supposé fermer en hiver. Mabel fera une exception pour June et Luke. Elle parle de cette fille-mère à Iris, une veuve recluse dont on apprend peu à peu la nature perverse de son mari, et dont la fille Claire est partie pour la ville une quinzaine d'années plus tôt sans donner de nouvelles.



Iris charge Duncan, l'avocat local, de s'occuper de June. Duncan aurait pu retenir Claire, en lui avouant son amour, mais il ne l'a pas fait. Il conduit June et Luke chez Oldman, un vieil homme qui a lancé la carrière de photographe de Claire. Il revoit en June une jeune fille croisée dans les décombres de l'Allemagne nazie, quand il était reporter de guerre. La générosité des personnages trouble June et le met mal à l'aise.



Non-dits et solitude. Les deux maîtres-mots du très beau roman de Melanie Wallace. le Maine (je suppose) en hiver. Les petites routes traversant les forêts. La nature. La solitude imposée par les distances et par la rugosité des âmes. Mais Melanie Wallace continue...



1977. L'hiver est là. Claire décide de revenir. Iris est au plus mal. La fin s'approche. Sam accompagne Claire. C'est une gueule cassée du Vietnam. Oldman, lui, a été défiguré par un singe. Claire s'offusque un peu de la présence de June qui recommence à penser qu'elle est de trop. Pourtant, à partir des solitudes individuelles, une sorte de famille s'est recréée. Famille dont est finalement exclue Claire, pourtant liée par le sang. de son côté, Sam, éternel solitaire par envie de se protéger, trouve en June et en Oldman des miroirs à sa propre solitude. le seul qui ne soit pas solitaire, c'est Luke. Melanie Wallace nous enseigne qu'on peut briser une solitude. Mieux, on peut capitaliser sur cette solitude et en faire une force pour vivre ensemble.



Les personnages de Melanie Wallace m'ont fait penser à ceux de Ron Rash, de Carver. Ce sont des brisés de la vie, des destins éclatés, des écorchés à qui la vie n'a pas fait de cadeau, et qui ont trouvé dans ce destin une force, une détermination. Bien sûr, Wallace n'est pas dupe, elle ne nous la fait pas à l'envers, elle ne repasse pas deux couches de rose sur un cabanon branlant... La reconstruction est dure, lente, longue. Elle vise la génération suivante, celle de Luke. Mais au-delà des coups durs, c'est en nous que réside notre destin, nous dit Melanie Wallace. Nous avons le choix: nous enfermer derrière des murs comme Iris, derrière des protocoles comme Duncan, ou nous ouvrir aux autres. Il y a de l'espoir chez Melanie Wallace, mais pour cela, il faut traverser l'hiver.



Un mot sur l'écriture très détaillée, minutieuse, précise de Melanie Wallace. Elle est faite de très longues phrases, entrecoupées, agrémentées de répétitions de verbes ou d'adverbes, mélangées de subordonnées ou de relatives... avec de la poésie qui déboule de nulle part pour repartir aussitôt. J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce style. Mais une fois qu'on est dedans, on regrette d'en sortir.
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Sauvages

un fort perdu au delà de nul part, un commandant perdu dans son passé, il écrit à sa femme....

une réfugiée enceinte seule errante avec son cheval suite à la destruction du camp indien dans lequel elle vivait, elle est blanche, repoussée de tous.

Entre cet être perdu et le commandant du fort s'engage alors une relation qui les conduira tous les deux vers leur destin..... un superbe roman signé Mélanie Wallace! on plonge dans un univers "sauvage". Page après page Mélanie Wallace nous trace la vie d'hommes et de femmes reclus dans un fort "en survie"!
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Sauvages

Romancière américaine, Melanie Wallace est arrivée tard en littérature.

Son premier roman "Sauvages" (Grasset, 2007), a reçu un très bel accueil de la critique et du public.

La parution de son second ouvrage "La vigilante" confirme qu'elle est une voix forte et singulière de la littérature contemporaine.



Dans l'Ouest américain, au lendemain de la guerre de Sécession, l'avant-poste 2881 dirigé par le major Robert Cutter, sombre dans le chaos. Une maigre garnison de soldats démobilisés, démoralisés, accablés par un soleil de plomb, attend une relève qui ne vient pas. Les vivres manquent, les hommes dépérissent et l'autorité du major s'effrite.

Cette torpeur est troublée par l'arrivée de deux femmes, arrachées aux indiens par une expédition sanglante.

Le décor est planté pour instiller au lecteur le parcours de 2 vies fracassées au destin encore plus sombre que ce qu'elles ont déjà traversé.

Robert Cutter et Abigail Buwell n'ont rien en commun mais tellement à partager.

Au travers des lettres de Cutter à son épouse et de "flash-back" sur la vie d'Abigail Buwell, le lecteur est plongé dans la noirceur la plus dense de l'âme humaine.



Une oeuvre sombre, dure, sans concession. Les horreurs sont décrites sans fioritures.

Cutter et Buwell ont traversé les épreuves les plus terribles de l'existence et - à défaut de vivre - s'accrochent à la mort (...)

Un incroyable roman, puissant, qui nous interroge sur l'âme humaine, la douleur, la solitude parmi les hommes.

Un coup d'essai pour un coup de maître.

Précipitez vous sur ce chef d'oeuvre de la littérature américaine.
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Traverser l'hiver

Traverser l’hiver débute à l’automne 1974 — jusqu’à l’hiver 1977 — sur la côte atlantique des États-Unis et déjà la saison annonce des changements pour une poignée d’habitants avec la venue de June, fille-mère de seize ans. L’ambiance est à la mélancolie, une empreinte qui perdure un long temps dans l’histoire, toute en nuances subtiles. C’est un peu comme prendre le temps de regarder un tableau, d’y lire une foule de détails qui happent et nous touchent. Traverser l’hiver c’est traverser l’histoire de June, Iris, Mabel, Claire, Ducan, Oldman et Sam, avec pudeur. C’est caresser les mots des êtres fragiles, entendre le parcours de leur vie, les faire siens.

L’écriture ciselée de Mélanie Wallace est d’une délicatesse troublante, sensible et d’une beauté à couper le souffle. On y croise des personnages fragiles et forts à la fois, touchants même dans leurs retranchements, pour qui il est plus facile de nier la générosité que de l’assumer, parce au-delà du deuil, de la solitude, de la tristesse, il y est bien question de générosité. Oui c’est un roman généreux, où les êtres cabossés prennent le temps de la métamorphose pour enfin vivre ou mourir. Mélanie Wallace brosse des portraits surprenants d’authenticité, elle effleure l’âme des êtres avec subtilité et pudeur. C’est doux et profondément humain.

C’est un roman que l’on se surprend à lire à haute voix, juste pour le plaisir d’écouter les mots et les phrases vibrer. Un grand coup de cœur.



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Sauvages

Passionnée par la culture amérindienne, toujours avide d'en apprendre plus sur leur Histoire, j'essaie de découvrir un maximum d’œuvres de tout type mettant en avant les Amérindiens, que ce soit d'une manière négative ou positive.



La plupart des romans que j'ai lu sont plus "positifs", d'autres négatifs à l'encontre des peuplades amérindiennes, cela dépend du point de vue, et puis, certaines tribus étaient plus violentes que d'autres. Ici, ils sont dépeints assez négativement.



Deux femmes, Constance et Abigail, ont été sauvées des indiens et emmenées dans un fort dirigé par le Colonel Cutter. L'une d'entre elle est heureuse, ayant vécu sa captivité comme un enfer mais la seconde a été arrachée à la vie qu'elle appréciait, à ses proches, sa nouvelle famille. Ce lien avec sa tribu demeure grâce à la présence de son cheval qui ne la quitte jamais et grâce à l'enfant qu'elle porte. La vie au camp pour cette femme, ce colonel et ses hommes va être immensément dure. Ils sont les oubliés, qui vont vivre dans des conditions de vie épouvantables. Ils vont devenir les fantômes de ce camp et y voir les pires choses. Le pire étant que tout cela sera reproché à Cutter, qui souffrira d'un procès.



On en apprend plus sur la vie d'Abigail, au compte goutte. Vers la fin d'ailleurs, lorsqu'elle arrive à se confier à Cutter et seulement à lui car un lien se sera tissé.



Le récit est très dur, sombre. Il y a des passages décrits qui sont très glauques (ça m'a donné des frissons de par la violence des mises à mort). Imaginer la chose était insoutenable. C'est un drame, il n'y a pas d'autres mots pour décrire un tel récit. Ce que vivent les personnages et même les animaux ne me laisse pas indifférente.



J'ai eu énormément de mal avec le style d'écriture. C'est très particulier. Il n'y pas de démarcation entre dialogues et narration (pas de tirets...). C'est un imbroglio et donc dur de s'y retrouver, de savoir quand quelqu'un parle ou qui parle. En fait, le découpage n'est vraiment pas terrible.



Le rythme est très lent. Il ne se passe pas grand chose et j'ai peiné à entrer dans l’histoire. Il aura fallu le témoignage d'une des deux femmes enlevées puis sauvées pour que mon intérêt soit piqué au vif et malheureusement, il faut bien attendre une centaine de pages pour que ce soit plus intéressant.



En bref, mon avis est assez mitigé. C'est surtout l'écriture avec laquelle j'ai eu le plus de mal, c'était très spécial. Et il faut le dire, le contenu était très très très dur.
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Traverser l'hiver

Ce ne sont jamais les cicatrices visibles qui comptent



L’hiver, le retrait, des femmes et choix radicaux de séparation ou d’éloignement, des hivers personnels. Des hommes aussi et le poids des guerres ou de la perte, « une ville allemande semblable à des centaines d’autres, réduite à des monceaux de gravats par la répétition impitoyable de bombardements alliés, leurs survivants hébétés, affamés, en état de choc » ou « rendu à la vie civile sans ces morceaux d’os et de chair anéantis qu’il avait perdu »



Des portraits saisissant la distance, le silence, les brisures et les décisions, la précision des gestes, les rares mots…



Mabel, Claire, Iris…



Duncan, Oldman, Sam…



Dire exactement ce que l’on veut dire, ne pas poser de question, ne « pas être soumis au déballage de l’histoire et des sentiments d’autrui », la séparatio ou la reconfiguration de lieu, les espaces de solitude, le refus du passé ou de la brisure du temps, le geste photographique, « D’où je viens – venais »…



Et pourtant, l’hiver n’est qu’un moment, un long moment. Dans l’improbable enchainement de vies, un enfant Luke et une jeune femme June, « cet inconfort irrésistible qui vient d’un profond sentiment d’inadéquation » ou « quelqu’un d’aussi passif, d’aussi émotionnellement inerte et comme écrasé par la constance du désespoir ».



Des portraits de personnes en deuil ou en colère, des êtres fragmenté·es. Le grand talent de l’autrice est bien dans la pesée des mots, la construction des phrases, la capacité à donner un poids à ces personnages et à leurs actions par l’écriture même.



Et quand l’espoir de la fin de l’hiver peut être entrevu, la construction se fait moins prégnante, plus ouverte. Jusque dans les mots et leur agencement, la chaleur s’insinue, comme une espérance jamais totalement éteinte derrière les sombres du passé.
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Traverser l'hiver

Quand June arrive dans son camping avec son bébé, Mabel sait que quelque chose cloche. Elle pressent que l’homme qui l’accompagne va la laisser. Alors quand June se retrouve seule, Mabel propose à son amie Iris de l’héberger. Depuis qu’elle a perdu son mari dans des circonstances troublantes, cette dernière vit isolée dans son pavillon. June s’installera en face, dans le cottage, à condition qu’elle ne perturbe en rien l’isolement d’Iris. June s’installe peu à peu dans cette nouvelle vie jusqu’à ce que la réapparition de Claire, la fille d’Iris, ne vienne bouleverser le fragile équilibre qui s’instaurait…



« Traverser l’hiver » est un roman poignant de l’américaine Mélanie Wallace.

Avec beaucoup de pudeur et une grande délicatesse et finesse psychologique, l’auteur décrit le drame de destinées brisées, d’êtres que la vie a broyés, confrontés à des pertes irréversibles, et qui, pour autant, tentent de reconstruire une part d’eux-mêmes, chacun à sa façon.



En longues phrases qui épousent les méandres capricieux de pensées qui papillonnent, l’auteur explore les fêlures intérieures qui viennent brouiller les relations aux autres. Malgré une tristesse et une solitude qui suintent dans les interstices entre les mots, le propos ne bascule pour autant jamais dans le pathos. Car les protagonistes sont traduits dans toute leur authenticité et leur droiture naturelle : quand ils viennent en aide à d’autres, aucun calcul malveillant ne les anime. Et c’est cette humanité poignante si bien restituée qui donne à ce roman toute sa force.



Chacun, à sa façon, s’efforce de traverser le rude hiver de leur vie. Quand la neige surgit, épaisse et blanche dans la beauté de son silence, un apaisement peut se faire jour et la nuit s’estomper.
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La vigilante

Jamie n'a que 17 ans. Elle est plutôt lucide sur son présent, vu ce qu'elle à vécu auparavant. Tous les personnages sont tristes, peu chaleureux et poursuivis par un passé fougueux, tragique et sans fin. À Dyers Corner on dirait que le passé nappe d'une brume éternelle la moindre parcelle de terrain aussi désolée que la violence et la méchanceté de certains personnages.



Jamie sans le savoir, dévoile un part du diable et de l'enfer sur terre.

Un petit geste, de bonté,de coeur.

Et c'est l'effet papillon.



Au départ, je me suis dit, oh là, ça va finir mal, je ne le finirai pas. Et puis le temps passant, l'écriture est belle, élégante, poétique, mais grise, terne. Là chaleur nous vient des profondeurs de l'âme humaine. Il faut la trouver, la chercher, l'aimer. Se dire qu'on vit dans un monde réel et non dans celui de Wallace qui reste irrémédiablement glauque. Un cauchemar.



Quant à là fin, je n'en dirai pas plus étant donné qu'elle ne m'a pas vraiment ébranlée. Elle est plutôt symbolique comme le titre de l'oeuvre.



Tout ce que j'ai aimé dans ce bel ouvrage c'est là manière de s'exprimer, c'est là manière de signifier quelque chose, de créer du suspens et de l'horreur mais pas de pathos ni de mélodrame poussif non, nous avons là un joli livre, une oeuvre extrêmement bien ciselée.



J'aime.
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Traverser l'hiver

June arrive avec son enfant dans la motel de Mabel, quand elle se retrouve abandonner par son compagnon Mabel va la prendre sous son aile.



J'ai eu un peu de mal entrer dans ce roman de part sa construction. A chaque nouveau chapitre intervient un nouveau personnage et ainsi de fil en aiguille l'histoire se construit.



Un peu comme June qui arrive dans un nouveau lieu où elle ne connait personne, nous entrons dans ce livre où l'on fait connaissance peu à peu avec les personnages qui vit l'aider et l'accompagner à s'intégrer.



Tout en finesse et subtilité on découvre la vie des uns et des autres, leur vies et leur peine leur faille et leur moyen de défense.



C'est un très beau livre d'une grande justesse, à la fois doux et mélancolique, qui donne espoir sur les valeurs d'entraide et de tolérance.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Sauvages

Dans ce roman l’autrice nous présente deux êtres laissés pour compte, abandonnés à la sauvagerie sous toutes ces formes.



Une jeune femme à qui personne n’a jamais laissé le choix, la possibilité de refuser, la possibilité de faire ce qu’elle souhaite d’elle-même. Celle-ci est arrachée au monde dans lequel elle avait réussi à s’intégrer, elle doit désormais reprendre sa place, redevenir civilisée, se plier à nouveau à la fatalité de son existence.

Qu’est-ce que la civilisation ? Ce fort perdu au milieu de nulle part ? Cette garnison abandonnée, affamée et sur le point de perdre toute humanité ? Ces hommes aux bords du précipice qui ont peur d’elle, de ce qu’elle représente ?



Un homme, mis à la tête de ces soldats et qui a perdu toute foi en l’humanité. Un homme désabusé qui se laisse envahir par la mélancolie et abandonne peu à peu son rôle. Mais comment pourrait-il faire autrement ? Les derniers ordres qu’il a reçus sont incompréhensibles. Il manque de tout pour donner une vie descente à ses hommes et il est sans nouvelles du reste du monde. Sont-ils abandonnés sur cette frontière sauvage ?



Un texte dur qui par son authenticité met en exergue la violence de la vie, de cette époque de cette région inhospitalière pour ceux qui ne la connaissent pas, de cette société prompte à définir les autres comme des sauvages sans voir toute la sauvagerie qu’elle comporte en son sein.
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Traverser l'hiver



Le récit commence par l'arrivée d'une très jeune femme, June, qui tient un tout jeune bébé dans ses bras, dans le motel tenu par Mabel, une veuve qui ne parvient pas à se remettre de la mort soudaine de son mari. June est accompagnée d'un homme, qui ne lui manifeste aucun intéret. Bien sur l'homme la quitte, June reste seule sans ressource avec son enfant. Mais autour d'elle les autres personnages, tous malmenés par la vie de façon différente, tel que Oldman ancien reporter défiguré par un singe, ou Iris, veuve aussi, humiliée toute sa vie par un mari pervers, se regrouperont et finiront par trouver une sorte de bonheur. C'est un livre optimiste tout de même, dans lequel les personnages, de différentes façons, traverseront l'hiver.
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Traverser l'hiver

Une belle lecture, tout y est décrit avec une grande délicatesse.
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La vigilante

Il m'a fallu 2 chapitres pour comprendre ou, quoi, qu'est-ce ; Deux personnages se détachent : une jeune femme, Jamie qui vient d'arriver (enfin, je crois) dans ce petit village qui a du se déplacer à cause d'un barrage quelque années plus tôt ; et un garçon, simple d'esprit issu d'un famille pauvre et asocial, qui erre depuis de Jamie l'a détaché d'un arbre. J'ai attendu, un lien, une histoire, une rencontre ; afin quelque chose à lire, mais rien. J'abandonne.
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La vigilante

Fuyez Dyers Corner, surtout en plein hiver ! Ce patelin perdu du Nord Est des Etats-Unis n’engage guère à y jouer les touristes, si l’on en croit la description de Mélanie Wallace dans son deuxième roman, La Vigilante, paru en 2006.

Lire la Vigilante, c’est entrer dans un monde glacial, désolé, un espèce de No man’s land des grands espaces américains en plein hiver, quand la neige recouvre tout. Un désert blanc où la violence et la fureur trouvent libre cours pour se déchaîner et faire éclater au grand jour l’animalité la plus primaire des hommes. Ici, tout est blanc ou noir. Pas de gris ni de demi-mesure. Il y a le Mal, incarné par un garçon ligoté à un arbre. Il y a le Bien, ou du moins, la pureté : Jamie, toute jeune vagabonde et son chien, fidèle compagnon, sur les traces des fantômes de son passé.



Dans ce village, la solitude est une composante ; la violence aussi. Les habitants semblent abandonnés, livrés à eux-mêmes : on trouve un chasseur qui vit seul au fond des bois, et rumine la mort de son frère en tenant un journal météorologique ; Galen, un trappeur qui a fait de la prison, accusé à tort du meurtre de l’ancienne petite amie d’Harlan, un copain d’enfance ; une famille sordide de ferrailleurs qui vit dans la crasse et les coups…



Quand Jamie libère ce garçon de la famille des ferrailleurs, ligoté à un arbre en guise de punition, elle n’imagine pas un seul instant qu’elle ouvre une brèche, permettant au monde du Mal et de la folie de s’inviter sur son chemin. La beauté des grands espaces, de la montagne, de ce lac immense et gelé, de la forêt immaculée va se muer en folle chasse à l’homme, où destruction et désolation vont prendre place.



Le roman se fait oppressant, à cause du silence des paysages neigeux, à cause de cette traque sans fin, à cause de cette violence latente et exubérante. A la beauté des grands espaces se substitue une sauvagerie humaine sans fond.



Calez-vous près du feu ou du chauffage, prenez votre respiration et laissez-vous malmener par cette écriture ciselée et funeste où les tensions sont palpables. Et n’espérez rien. Cela finit mal, évidemment.
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