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Critiques de Michael D. O’Brien (59)
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L'odyssée du père

Solitaire depuis le décès de sa femme et le départ de ses deux fils, Alexander Graham mène une existence tranquille dans sa ville d'Halcyon où il tient une librairie reconnue pour la richesse de son fonds russe et soviétique. La vie s'écoule sans heurts jusqu'au jour où Andrew, le plus jeune de ses fils, étudiant à Oxford, ne donne plus signe de vie. Inquiet, il s'envole pour l'Angleterre malgré ses appréhensions. Il n'a jamais quitté le canada, n'a jamais eu le désir de dépasser les frontières de sa ville natale et seuls son amour paternel et sa foi en Dieu lui permettent de surmonter ses craintes de l'inconnu. Il ne se doute pas qu'Oxford ne sera que la première étape d'un périple long et douloureux qui l'entraînera jusqu'au fin fond de la Sibérie. Etranger dans une Russie qu'il a longtemps fantasmée sans la connaître vraiment, dupé, volé, molesté, il sera aussi secouru, guidé, aimé et découvrira un pays, un peuple, avec ses souffrances, ses martyrs, son courage, ses lâchetés, ses croyances, ses contradictions pour aussi se découvrir lui-même et sonder son inconscient et sa foi comme jamais auparavant.





1132 pages ! On ne peut pas dire que Michaël O'BRIEN soit avare de ses mots ! Plus qu'un pavé, son livre est une brique qui nécessite un appareillage spécial ou de gros bras musclés pour être lu avec un minimum de confort. Et pourtant son récit s'écoule, sobre et efficace, et l'on se passionne pour son héros discret jusqu'à en paraître terne mais qui recèle en lui tant de bonté et d'humanité. Son rêve romantique et littéraire de la Russie vire au cauchemar, confronté à la réalité d'un peuple qui a subi et souffert depuis la nuit des temps. Pourtant, malgré une Histoire mouvementée, les persécutions, les privations, certains ont su gardé au fond du coeur suffisamment d'amour pour surmonter défiance,méfiance et peurs. A la recherche de son insaisissable fils, Alexander en appel à Dieu pour surmonter le découragement et le pessimisme. Mais Dieu n'a-t-il pas déserté la Sainte Russie, chassé par le bruit et la fureur des Bolchéviks ? Au fil de ses rencontres, Alexander verra que non; la foi a perduré sur cette terre de douleur. Des chrétiens, comme lui, lui viendront en aide, mais aussi des non-croyants. Sur les bords du lac Baïkal, de l'hiver le plus rude jusqu'à la renaissance printanière, il sera accueilli en ami et, dans une famille de substitution, il trouvera les réponses à certaines de ses questions. A-t-il été un mauvais père pour ses fils ? N'a-il pas su donner assez de son temps, de son amour ? N'a-il pas transmis sa confiance en Dieu ? Est-ce pour cela qu'Andrew a éprouvé le besoin de chercher auprès d'un autre homme protection et sécurité ? Le voyage de ce père désemparé, véritable chemin de croix, sera fait aussi de moments de joie, de partage, de recueillement.

Intense, cette aventure sibérienne mêle avec maestria quête spirituelle, roman noir et roman d'espionnage. Le seul souci est que l'on risque de se lasser des prières, visions divines et autres références à la religion de cet Alexander dont la principal caractéristique est d'être catholique. Si l'on réussit à passer outre (bien qu'elles soit TRES présentes), toutes ces bondieuseries, on peut se laisser porter par un récit profond dont la toile de fond est l'histoire russe et la vie en Sibérie, avec en particulier les très attachants Irina, Ilya et Kiril, marqués par le destin mais unis dans l'adversité. Ce sont eux finalement les vrais héros de cette histoire, blessés mais courageux, bons et véhiculant toutes les valeurs dites "chrétiennes" sans pour autant être croyants.



Un grand merci aux éditions Salvator et à Babelio.

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Père Elijah : Une apocalypse

Pour commencer cette critique une petite précision : Père Elijah m’a été gracieusement attribué dans le cadre de Masse Critique, merci donc à Babélio.



Que dire d’un livre que l’on n’aurait peut-être pas acheté soi-même ? Que dire d’un « énième » roman d’intrigue « au cœur du Vatican » ? Si ce n’est que celui-ci ne ressemble en rien aux autres…



Père Elijah, pour replacer le personnage, est issu d’une culture juive, est rescapé de la Shoah, a souffert du terrorisme religieux en Israël, et s’est converti au christianisme, avant de se replier dans un monastère, seul dans la prière, très en retrait du monde extérieur. Personnage par définition ambigu…

Il est alors appelé au Vatican, pour une mission contre les « forces du mal », et cet homme simple et pur, habité de controverses, de doutes, se retrouve fer de lance d’une « vraie » chrétienté.



Vous l’aurez compris : le livre est un récit de l’Apocalypse, très religieux, très documenté, la casuistique y est excellente.



Faut-il préciser, quand on critique un livre, que l’on est athée ? Je me suis retrouvé plusieurs fois très en décalage vis-à-vis de mes convictions profondes, très perturbé par l’image donnée du Vatican et de son dogme conservateur, ainsi que par ce personnage très habilement décrit, dans sa psychologie, ses forces et faiblesses. Plusieurs fois j’ai eu le net sentiment de lire une version moderne du Nouveau Testament, d’ailleurs Père Elijah n’est-il pas le Second Fils de l’Homme, d’où son origine juive? Si l’auteur écrit cette version pro-biblique, le lecteur doit-il être de ce camp ? Est-ce un roman pour grenouilles de bénitier ? Comment suivre un roman quand les notions de Bien et du Mal ne sont pas partagées ?

C’est là où l’auteur est d’une force stupéfiante : il ôte un par un les vêtements de mon refus, et me pare de ses certitudes, le dialogue se fait entre le livre et la pensée intime, et il en ressort… plus de compréhension vis-à-vis des positions vaticanes, vis-à-vis du dogme et de la pensée catholique. Pour ma part, c’est un sacré tour de force, une belle ouverture que celle entrainée par les mots. On est loin des facilités d’un Dan Brown et de la légèreté médiocre de ses derniers ouvrages (par pitié, ne comparons pas à chaque fois un livre ésotérique au Da Vinci Code !).



Au final, Père Elijah est-il un roman ? L’épopée est certes romanesque, avec des complots et des intrigues comme on les aime, mais il me semble qu’un second niveau de lecture peut nous questionner sur la pensée profonde de l’auteur. Pensée profonde ou immersion réelle dans la peau de son héros ? Quelques recherches sur le net me confirment sur le profond lien entre cet auteur et le catholicisme.

Qu’importe. La notion de morale sur le déclin des cultures, le culte autour des hommes de pouvoir, les dérives de l’Eglise, le pouvoir de l’argent et celui de l’esprit, tous ces thèmes sont traités habilement, finement, tant est que l’on soit un minimum tolérant et ouvert aux mots, aux idées.



Un livre qui peut plaire à beaucoup de monde, à condition d’en accepter le parti-pris ; un livre qui peut se refermer très vite, si ce n’est pas le cas. Un roman qui peut se lire comme tel, et s’apprécier comme tel. Un roman d'initiation, où chaque histoire à son rôle dans la construction du personnage pour sa bataille finale, même si on ne sent pas à chaque fois comment placer les événements sur le récit global; de nombreuses facettes en somme, qui peuvent énerver (voir d'autres critiques plus excitées que la mienne), interroger (les "ça donne à réfléchir à pas mal de choses"), ou encenser .



Un grand moins tout de même sur l’ouvrage: le non-respect de la ponctuation, notamment dans les dialogues, qui perturbe sérieusement la lecture.

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Une île au coeur du monde

Je remercie Babelio et les éditions Salvator pour m'avoir offert ce livre pour lequel je ne vais pas et ne peux pas être indulgente.
 


Il se trouve que j'ai lu il y a peu «Le Cheval rouge» d'Eugenio Corti duquel je pense Michael D. O'Brien est proche puisqu'ils partagent la même foi mais le premier a vécu ce qui fait l'objet de son roman et a surtout su nous faire partager ce qu'il a vécu par la force de son écriture, en l'enrichissant de ses réflexions tandis que le second me parait très distant de son sujet. Ce qui manque surtout à ce livre c'est la puissance d'évocation et le pouvoir de rendre palpable l'émotion. Il reste sur le mode descriptif. le corps participe de la lecture et on doit vivre et ressentir une grande émotion en lisant surtout quand un sujet comme celui-là fait l'objet d'un roman de 800 pages mais ce n'est pas la longueur ni la bonne volonté de l'écrivain qui permettent de donner âme et chair aux personnages et à leurs souffrances. Il ne suffit pas de décrire avec force de détails, encore faut-il les faire vivre. Là, de mon point de vue, ce n'est malheureusement pas le cas.


Pourtant le destin tragique de Jossip qui traverse toutes les souffrances possibles dans cette Yougoslavie déchirée et finit par se reconstruire avait tout pour me retenir et la quatrième de couverture me laissait espérer beaucoup.

Je ne peux résister au désir de joindre deux poèmes de Sidran, écrivain et scénariste, qui a vécu les horreurs de la guerre à Sarajevo qui font partie de son recueil dont le titre est lui-aussi «Je suis une île au coeur du monde» et qui traduisent en quelques mots une souffrance tout à fait comparable à celle que Jossip le «héros» de Michaël O'Brien traverse de son enfance à l'âge adulte. Ces poèmes donnent les larmes aux yeux... Lui-aussi a réussi en conservant sa force intérieure à survivre et résister au Mal.

Cauchemar

la traduction du poème se trouve dans le livre "Je suis une île au coeur du monde", traduction par Mireille Robin.



"Que fais-tu donc mon enfant ?


Mère je rêve. /
Je rêve ô mère que je chante
/ et que tu me demandes en songe «Que fais-tu donc mon fils»



Et que dit la chanson de ton rêve, mon enfant ?



Mère, elle dit que j'avais une maison.
/ Maintenant je n'en ai plus.
/

Voici ce que dit la chanson, ô mère.



Mère, elle dit que j'avais une voix
/ Elle dit que j'avais une langue.
Désormais je n'ai plus ni voix ni langue.



Avec cette voix que je n'ai plus
/ Dans cette langue que je n'ai plus


Je chante, mère, une chanson
Sur la maison que je n'ai plus".



et

SARAJEVO DIT : JE SUIS UNE ILE AU COEUR DU MONDE

Immense est le monde, les continents dérivent 
et le malheur sévit partout, mais ici les choses sont 
différentes : au nord comme au sud, 
la forêt embaume pareillement et cette fragrance
 ne ressemble à rien qu'on ait entendu, vu ni touché.
En vain se dilatent les narines (pour l'embryon, 
le ventre de sa mère n'aurait-il pas justement cette odeur ?)
 Odeur de Rien, qui de la même voix pleure et chante
 car l'amour et le malheur ont ici le même visage,
 tout est semblable. Aux portes de la ville,
des sentinelles saisies d'effroi, des sentinelles
 jqui dorment debout (portées sur une aile invisible),
 mais une voix, toujours la même, les fait sursauter :
 iSarajevo, la foudre t'anéantisse ! A nouveau
quelqu'un m'appelle à l'aide.
 Le désespéré ou le sage, l'enfant, l'aventurier ou le voyou
 devant moi réconciliés ! Tout est un, tout revient au même.
Je suis une île au coeur du monde.
Rien ne m'atteint hormis son sang alangui, hormis
 la peur qui plane au-dessus de nous tous.
 Le silence, et rien alentour.

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Au bord des fleuves de Babylone

Ezékiel. Pour beaucoup, ce nom ne représente peu ou pas grand-chose. Pour les chrétiens, il s’agît de l’un des grands prophètes de l’Ancien Testament. Il est notamment celui qui annoncera la consolation et la restauration du peuple d’Israël suite à la déportation en Babylonie.



Michael D. O’Brien surprend ici son lecteur, non avec un récit exégétique mais davantage en s’appropriant l’histoire du jeune Ezékiel. Cette histoire romancée raconte l’avènement du prophète depuis son apprentissage au Temple jusqu’au début de son exil dans l’empire de Nabuchodonosor.



Comme toujours, c’est très bien écrit et c’est un véritable plaisir de suivre l’auteur. S’il s’écarte de notre monde actuel et de ses turpitudes, Michael D. O’Brien reste fidèle à ses thèmes de prédilection : la responsabilité de l’Homme face à son malheur, la rédemption et bien-sûr la transcendance.



Le lecteur n’aura guère de mal à transposer le récit de la vie d’Ezékiel à notre temps. Le combat du bien et du mal, de la vie et de la mort, de la dignité et de la chosification de l’Homme sont hélas bien trop actuels pour qu’on ne soit pas touché par cet homme qui cherche à préserver la foi reçue comme un trésor et pour qui la fidélité est la seule ligne de conduite qui valle.



Cette lecture m’a vivifiée et bousculée. Voici qu’elle m’a donné l’envie de côtoyer davantage cet Ezékiel qui a tant de chose à nous dire au travers du temps et de l’espace.

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Père Elijah : Une apocalypse

Un livre qui dit bien ce qu'est une apocalypse, pas forcément une série de désastres épouvantables, mais un dévoilement. Ici, la mal se donne des apparences de bien, mais toute l'intrigue du livre va bien d'être de mettre en lumière ce qui est voilé, ce qui est faussé.



Je pense que pour être bien compris, il faut avoir une bonne connaissance biblique et de ce qu'est la religion chrétienne. Pour ma part, je l'ai trouvé captivant... mais je ne donnerais pas 5 étoiles à un ouvrage truffé de faute de français. La traduction est tout bonnement abominable!
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Étrangers et de passage

Un roman assez atypique. Pourtant, le sujet est simple: une vie. Celle d'Anna. Anna est une jeune femme intelligente (trop?) et cultivée qui va immigrer au Canada comme institutrice. Elle s'y mariera avec un homme totalement différent d'elle.

C'est lent. Long. Mais pourtant, cette longueur est nécessaire pour entrer dans les pensées d'Anna. Anna réfléchit tout le temps, se pose mille et une questions, se cherche beaucoup. Elle cherche à se comprendre, à comprendre Stephen, elle cherche le bonheur et se demande pourquoi elle n'est pas heureuse. Elle cherche des motivations et se questionne beaucoup sur Dieu mais sans parvenir à croire.



Je ne sais pas trop si j'ai aimé. Mais je referme le livre en me disant que j'ai eu l'impression de rencontrer une vraie personne et j'ai trouvé ce roman assez didactique mais cherchant réellement à nous expliquer le mécanisme intérieur d'une femme.
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Theophilos

La Rome antique au cours du premier siècle de l'ère chrétienne. Le personnage principal, Théophilos, est un médecin grec, féru de philosophie gréco-latine auquel l'auteur attribue le rôle de père adoptif du futur évangéliste Loukas. C'est donc un roman historique très sérieusement documenté, d'un style agréable et soigné, presque entièrement conçu sous la forme d'un journal. Les différentes régions sont habilement évoquées et les échanges respectent la didactique de l'époque avec des rencontres et des portraits bien évoqués. Je classe les romans historiques en plusieurs catégories : il y a les romans « purs » où un personnage, un événement, issus directement de l'étude historienne, sont mis à l'honneur, « enrobés » pour permettre de mieux les appréhender ; les romans d'aventure, où l'histoire est là pour fournir un cadre picaresque à l'intérieur duquel se développe l'intrigue (dixit ce cher Alexandre Dumas : « Il est permis de violer l'histoire, à condition de lui faire un enfant ») ; les récits dont la valeur historique n'est qu'un prétexte pour permettre à l'auteur d'exposer ses idées, ses convictions ou ses états d'âme, parfois ses critiques reportées du monde contemporain ; enfin, de ces romans incroyables dont la symbiose avec l'époque est telle qu'en faisant oublier l'idée de fiction, elle permet de s'immerger totalement dans l'époque concernée, mieux que ne pourrait le faire une savante analyse (et les ouvrages qui m'ont le plus transportée dans ce genre sont ceux de Zoé Oldenbourg). Bien sûr, certains romans peuvent relever de plusieurs de ces catégories et je dirais que Théophilos a presque atteint la dernière catégorie tant son auteur se révèle fasciné par ce début du christianisme, alors qu'en fait, il serait plutôt adepte de l'avant-dernière car tout, dès le début, amène à la conversion finale du personnage principal. Ce long cheminement vers la foi, avec ces oppositions de la logique latine, n'est là que pour mieux expliquer le bonheur qu'il peut y avoir à y renoncer et on sent que c'est la conviction profonde de l'auteur. Sur ce sujet, j'ai préféré les ouvrages de Mika Waltari, mais Théophilos est un bel ouvrage, à conseiller à ceux qui s'intéressent aux balbutiements du christianisme et à la destiné des premiers convertis.

Merci à Babelio, dans le cadre de Masse critique, et aux éditions Salvator pour m'avoir procuré ce roman : il y a quelque chose de magique de recevoir un livre, comme ça... dans son courrier.
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La Librairie Sophia

Ce livre est épais certes...plus de 500 pages (!) mais c'est un très grand roman! Pour ceux qui connaissent Eugenio Corti et sa fresque historique "Le cheval rouge", je n'hésiterai pas à comparer ces deux auteurs! L'histoire débute dans les années folles, le héros un jeune polonais tourmenté, artiste presque raté tente sa chance à Paris. Il connait les tourments, la misère et des tentations multiples. Durant la seconde guerre mondiale, libraire à Varsovie, il recueille au péril de sa vie jeune juif échappé du ghetto. Cette rencontre va bouleverser sa vie. L'écriture est d'une très grande qualité et l'histoire très grande densité psychologique. L'auteur plonge son lecteur dans les tréfonds de l'âme humaine: où l'on trouve tant de misères et tant de grandeurs!
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Père Elijah : Une apocalypse

un thriller catholique, apostolique et romain.



l'anti "da vinci code"



un roman qui permet de comprendre , d'une manière ludique, la théologie chrétienne et les positions actuelles de l’église



a lire par tous ceux qui se posent maintes et maintes questions sur la foi chrétienne



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Une île au coeur du monde

C'est un livre particulièrement intéressant car il traite d'une histoire récente douloureuse que l'on connait peu malgré les informations sur la guerre en ex-Yougoslavie mais vue la complexité du conflit je pense que beaucoup de français n'y comprennent rien s'ils ne s'y intéressent pas précisément. C'est un sujet qui m'a particulièrement touché ayant voyagé il y a quelques années en Croatie et récemment cet été plus largement en Albanie Macédoine, Monténégro et Kosovo. Nous nous sentons si proches et si loin de ces peuples. Pour moi ils sont européens, nous avons une culture commune. Mais au-delà de ça, ce qui est particulièrement mis en évidence dans ce livre c'est la souffrance d'un homme et de peuples. Le style du livre certes emphatique, spectaculaire mais toujours intéressant, fait parfois penser à ce que l'on ressent lorsque l'on assiste à un opéra. C'est une sensibilité exacerbée mais il n'y a pas que cela. Contrairement à une précédente critique, je trouve que le problème de la souffrance et du pardon est posé avec justesse et précision, bref de façon très convaincante et éminemment chrétienne. Je ne comprends pas la remarque sur l'aspect simpliste de la vision chrétienne présentée car au contraire nous voyons un homme très humain qui lutte intérieurement malgré sa souffrance et sa haine pour ne pas se venger. C'est donc "plus que chrétien" puisque c'est de la charité en actes. Et après tout, le Christ n'était pas un théologien, c'est sur la croix qu'il s'est donné. Cela n'empêche en rien les magnifiques pages de grands théologiens, de grands saints, de grands mystiques sur la question de l'amour. En conclusion c'est un superbe roman, passionnant au récit plein de rebondissements, extrêmement captivant, avec en plus un éclairage historique vivant et incarné et une vraie portée spirituelle chrétienne. Bref, je suis totalement enthousiaste et convaincu par O'Brien et ce nouveau roman!
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Étrangers et de passage

Ce fût une lecture de longue haleine, très intéressante mais il fait l'avouer parfois ennuyeuse.

Nous suivons le personnage d'Anna sur soixante-quinze ans, nous sommes au plus près de ses pensées et la voyons douter de ses choix. Je ne me suis pas vraiment attachée à elle, j'ai trouvé les descriptions des sentiments assez froide, parfois aseptisées à mon goût.

Mais c'est tout de même un livre très intéressant puisque nous suivons sur une longue période un personnage et sa famille. Nous découvrons le Bush, un espace sauvage au Canada, où la nature donne mais prend aussi, c'est une nature qui peut être cruelle. Nous y voyons les changements qui petit à petit vont modifier cet environnements avec le temps. Et surtout, nous y découvrons les relations humaines qui peuvent être assez compliquées.

Les réflexions d'Anna sont également intéressantes et très poussées, que ce soit sur la religion ou sur la nature humaine. J'ai été intriguée par ses doutes sur son mariage, sur la différence flagrante entre son mari et elle et sur les questionnements qu'elle avait concernant leur compatibilité, leur différence intellectuelle etc.

Mais voilà, je me suis un peu ennuyée... et le livre m'a paru long.
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L’année sabbatique

Je découvre Michael O'Brien avec L'année sabatique.

Ce roman profondément original nous raconte comment un universitaire catholique d'Oxford est contacté pour rejoindre un petit cercle de penseurs, que certains qualifieraient de réactionnaires, qui s'interrogent sur notre époque.

Le livre démarre sur un ton presque humoristique, prend une tournure plus métaphysique et s'achève en thriller, sans perdre ses deux premières caractéristiques.

Il ne faut pas lire O'Brien si l'on souhaite juste lire un bon thriller, car sa lecture est exigeante. Il ne faut pas le lire non plus si l'on est allergique à toute forme de pensée humaniste traditionnelle et chrétienne.

Mais si l'état du monde nous attriste, si l'on s'intéresse à des question du type déterminisme ou providence, ou au combat du bien contre le mal, dans sa dimension eschatologique, alors ce livre étonnant apportera une réjouissante lumière.
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Étrangers et de passage

Je voudrais d'abord remercier Babelio et les éditions Salvator pour ce roman reçu dans le cadre de la masse critique que je n'aurai sûrement pas lu sinon.



1895 une petite fille prénommée Anna voit le jour en Angleterre dans une famille assez aisée.

Alors qu'en Irlande un petit garçon prénommé Stiofain essaie de survivre avec sa famille.



1915 : Anna alors infirmière sur le front fait la connaissance de Peter un jeune soldat canadien de 19 ans très grièvement blessé qui pendant une nuit de délire va lui parler de son pays



1922 : Anna a émigré au Canada dans cet ouest sauvage dont Peter lui avait parlé, elle a été nommée institutrice dans un village qui ne figure même pas sur la carte du pays.



Elle y fera la rencontre du premier trappeur a avoir vécu dans cette vallée reculée des Rocheuses, Stiofain devenu Stephen qui a quitté son Irlande a 17 ans



L'auteur nous racontera la vie de cette femme hors du commun, qui de jeune fille anglaise aisée deviendra la femme d'un trappeur sans le sou et devra apprendre la dure vie du bush et la solitude.



Anna passera sa vie à se poser des questions, tant sur elle, sur ses choix, sur ses rapports aux autres, et se questionnera jusqu’au dernier instant de sa vie sur la spiritualité.

Pourquoi ? Comment ? sont les deux questions qui sont le fil conducteur de ce très joli roman qui nous transporte pendant 80 ans dans la vie d'Anna.
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Père Elijah : Une apocalypse

Thriller religieux, certes, l'intrigue se nouant autour du Pape et de l'Eglise Catholique, mais roman d'âmes également. L'auteur explore les méandres de la recherche de la vérité et du bien, de la place du mal et de la volonté de domination et de pouvoir. Ce Père Elijah est un homme très attachant, religieux au parcours atypique, si humain et si profond spirituellement.

Peu de péripéties trépidantes dans ce pavé, et pourtant l'auteur nous tient en haleine !

Je lirai volontiers d'autres ouvrages de cet auteur que j'ai découvert avec grand plaisir.
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Père Elijah à Jérusalem

Si vous cherchez un livre d'action, ce thriller spirituel n'est pas pour vous. Mais si vous aimez les livres qui parlent de spiritualité, de lutte entre le bien et le mal avec forces réflexions théologiques et une excellente connaissance de l'Apocalypse de la part de l'auteur, ce livre, troisième volet volet des aventures du Père Elijah (et sans doute le meilleur) vous intéressera grandement. Je n'ai pas toujours été convaincue par ses prises de positions et les interventions divines tous azimuts sont trop faciles et quelquefois un peu lassantes, mais il y a une réflexion profonde surr la condition de l'homme, les pièges intellectuels dans lesquels il peut être entraîné dans sa lutte contre le mal qui dépasse le simple stade du manichéisme ; lutte inégale soumise à la foi et qui semble toujours devoir perdre sans l'intervention d'une puissance supérieure à tout. L'homme est montré ici en effet comme victime de forces qui le dépassent mais toujours libre de choisir.

Un grand merci aux éditions Salvator et à Babelio pour ce livre lu dans le cadre de Masse Critique.
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Voyage vers Alpha du Centaure

Un grand voyage comme seul un grand roman peut nous l'apporter...
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Le journal de la peste

Je ne sors jamais indemne de la lecture d’un ouvrage de Michaël D. O’Brien. Et à l’heure de fermer celui-ci, cette habitude se confirme.



A vrai dire, il ne s’agit pas vraiment d’une lecture mais presque d’une conversation, d’un voyage introspectif voire même d’un appel à la conversion (au sens de mise en mouvement). Dans ce roman spirituel et philosophique et pourtant très concret, l’auteur nous offre une plongée vertigineuse dans les tourments de l’âme humaine avec de très belles pages sur la paternité et sur la miséricorde.



L’histoire écrite en 2018 et dont certains diront qu’elle est malheureusement prophétique, n’est finalement qu’un prétexte pour mettre une fois encore le lecteur en garde contre le confort qui l’affaiblit et l’affadit. La vie, nous rappelle-t-il est un combat contre l’égoïsme, contre égocentrisme, contre l’esclavage de la possession, contre la suffisance de la connaissance et le dogme du progrès scientiste…



Un texte à charge ? Oui mais à la façon d’un phare qui prévient des écueils et conduit à la mer libre. Car pour O’Brien, il s’agit de nous rappeler que nous avons des choix à poser et que l’enjeu c’est notre humanité dans toute sa richesse et toute sa diversité. Avec l’auteur apprenons à nous réjouir des choses simples, de toutes les rencontres que nous vivons et à devenir les propres capitaines de nos vies.

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Père Elijah : Une apocalypse

Le Pape fait l'objet de vives contestations, l'Eglise est attaquée de tous bords par les critiques, ses prêtes agressés sur la voie publique....C'est dans ces circonstances que le Saint-Père fait appel à un moine carme, juif converti, rescapé de la shoah et ancien homme politique israélien. Il lui confit la mission de rencontrer le puissant président du parlement européen suspecté d'être l'antéchrist à l'aube d'une apocalypse.

Ce livre qui manque cruellement d'action (avec un moine comme personnage principal on pouvait s'en douter!) parvient cependant à captiver le lecteur grâce à des envolés théologiques palpitantes. Les différents personnages qui croisent la route du père Elijah, notre moine, sont très sympathiques mais ont tendance à disparaitre très (trop) rapidement. C'est notamment le cas de Billy, un évêque à l'humour "so british" que j'aurais personnellement aimé découvrir d'avantage.

Il s'agit finalement d'une histoire qui est l'accomplissement d'une prophétie (Jean)

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Theophilos

Une lecture faite dans le cadre de l'Opération Masse critique (merci à Babelio et aux éditions Salvator), dans un genre dont je ne suis pas coutumière et sans doute un peu éloignée.



Ecrit par un auteur chrétien et publié par un éditeur dont la «mission est donc de faire connaître en quoi la Révélation de Dieu dans notre histoire change radicalement le goût et la finalité de la vie entière », ce roman historique raconte l'histoire de Théophilos, dédicataire de l'Evangile de Saint-Luc. L' auteur imagine que Théophilos est le père adoptif de Luc, médecin en Crète, nourri à la philosophie gréco-romaine, féru de raison, et confronté à la conversion de son fils à une religion qui ne s'appelle pas encore le christianisme.



Le livre se divise en trois parties, assez radicalement différentes. La première, qui m'a beaucoup plu, est le portrait assez réussi d'un médecin humaniste de l'Antiquité, généreux, ouvert, adorant sa famille, qui s'interroge dans un journal intime sur la personnalité de son fils adoptif et cherche à comprendre le pourquoi de son adhésion à un culte étrange. Le personnage aimant, cultivé, attentif est extrêmement attachant et crédible, j'ai particulièrement apprécié son rapport au vieillissement. Le lecteur francophone ne peut manquer, à mon avis, de faire le rapprochement avec les Mémoires d'Hadrien. Même si l'auteur n'a pas la profonde érudition et l'élégance d'écriture de Marguerite Yourcenar, les deux personnages sont assez proches, dans le temps et dans les références.



Dans la seconde partie, Théophilos rejoint son fils en Palestine, et part sur les traces de Jésus, pour apprécier par lui-même la véracité des témoignages sur la vie du Christ, en s'appuyant sur la raison. Le ton devient alors très différent, on quitte l'intimité d'un homme pour une réécriture de certains passages des évangiles, du point de vue de quelques témoins. Quelques portraits sont très réussis, l'auteur parvient sans mal à recréer l'ambiance de l'époque, mais dans l'ensemble, il m'a semblé que le texte n'ajoutait rien à des épisodes déjà très connus... Par contre, la sincérité et la conviction de l'auteur sont tout à fait perceptibles, et fort sympathiques, mais elles discréditent quelque peu le discours de Théophilos, qui, lui, refuse d'adhérer à quelque chose qui est du domaine de la foi...



La dernière partie, dans laquelle Théophilos se convertit suite à des rêves plus ou moins miraculeux m'est restée étrangère, je ne suis pas sûre d'avoir saisi la portée de toutes les idées évoquées... Sans doute faut-il être croyant pour réellement comprendre.



Bref, un roman à recommander aux croyants qui veulent comprendre l'époque des premiers chrétiens, et aux non-croyants qui cherchent une approche facile du « mystère de la foi ». Quoique ce livre soit assez dense !
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Une île au coeur du monde

4ème de couverture :



Josip Lasta naît en 1933 dans les Balkans. En pleine Seconde Guerre mondiale, les montagnes yougoslaves sont le théâtre d’affrontements terribles impliquant les armées allemandes et italiennes d’occupation et les forces rebelles (oustachis, tchetniks, partisans communistes). Les habitants des Balkans sont à la frontière de trois mondes : le monde islamique, le monde slave orthodoxe et l’Europe catholique. Ici, les conflits ne sont pas seulement géopolitiques mais aussi spirituels et religieux. Comment garder son identité et son humanité dans des conditions déshumanisantes ? Josip qui mourra dans la première décennie du XXIe siècle verra son monde s’effondrer, traversera des épreuves cruelles et trouvera le chemin d’une véritable résurrection. Le souffle épique de Michael O’Brien donne à ce roman une portée universelle, inondé qu’il est par une éclatante lumière.



Mon avis :



C’est un gros pavé de 828 pages que voilà et j’avoue que j’en appréhendais fortement la lecture surtout après avoir lu certaines critiques plutôt acerbes.

Mais mes craintes se sont peu à peu volatilisées.

La première concernait le style. Mais j’ai été rapidement rassurée. Michaël O’Brien fait de belles phrases bien construites. La qualité de la traduction doit y être pour beaucoup mais voilà j’ai trouvé que c’était écrit dans une belle langue à la syntaxe rigoureuse. Ici, pas d’effets de style pour en mettre plein la vue. Non. Simplement un beau texte.



Sur le fond, l’histoire est passionnante et émouvante. On suit Josip de son enfance à sa mort. On l’accompagne tout au long de sa pénible vie, victime des guerres entre les différentes factions il perd sa famille puis victime du régime de Tito, il connaît la torture, la prison et enfin l’exil. Mais autant vous prévenir, ceux qui s’attendent à un récit témoignage ou à une sorte de documentaire romancé seront déçus. Bien qu’on ait à travers ce roman un aperçu des crimes et horreurs qu’ a connu la Yougoslavie et bien que j’ai appris pas mal de choses, je ne crois pas que ce soit le contexte qui fasse l’essentiel de ce roman.



Selon moi, Une île au cœur du monde est un roman philosophique et un roman d’apprentissage. La notion d’identité est au cœur de ce récit. L’importance des origines est rappelée à travers de nombreuses évocations de L’Odyssée d’Homère. Ainsi, tel Ulysse, Josip cherche tout au long de sa vie à rentrer chez lui mais lorsque je dis « chez lui » ce n’est pas uniquement au sens matériel mais plutôt au sens spirituel. Bien d’autres thèmes comme l’art, la culture , les souvenirs, la perception que l’on a du monde, sont portés à la réflexion du lecteur à travers de nombreux dialogues d’ordre philosophique. J’avoue même avoir été un peu perdue par endroits. L’omniprésence du cadre religieux m’a un peu gênée aussi même s’il est indispensable car participant pleinement du processus de découverte du Moi de Josip et de sa lutte contre sa volonté de vengeance.

Certains passages sont vraiment poignants, j'ai adoré celui où Josip est interrogé par la police et où il leur répond avec philosophie les faisant ainsi passer pour des idiots. J'ai été marquée par tout le passage sur son incarcération sur l'ile de Goli Otok, ses échanges avec ses compagnons de cellule, la cruauté des gardiens (desquels il voudra se venger plus tard), le récit de son évasion. J'ai pleuré à d'autres moments de sa vie riches en émotions.

Néanmoins quelques passages semblent tirés par les cheveux, je pense notamment aux étonnantes coïncidences qui parsèment la vie de Josip. C’est un peu gros mais j’ai fini par passer outre et me laisser emporter par la beauté de l’histoire. Je pense également à certaines rencontres que fait Josip, des rencontres de personnes mystérieuses jouant le rôle de guides spirituels.



La suite :

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