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Citations de Michael Farris Smith (149)


Le garçon commença à se réveiller plus tôt et à se débrouiller seul. Laissant le Caddie derrière lui. Se redressant sur son lit de terre et tendant le cou avant de se lever. Étirant ses bras au-dessus de sa tête et cherchant autour de lui quelque chose à boire puis balayant la poussière et les feuilles mortes sur ses jambes et son torse.
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Il roula encore quelques kilomètres, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien autour de lui que des clôtures, une boîte aux lettres ici ou là, et dans cette partie de la région la nuit semblait ouvrir grand la bouche pour avaler la terre et tout ce qui la traversait.

p.201
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La brutalité de l’indifférence et les années d’enfance qu’il avait gâchées à tenter de plaire à un homme à qui il n’était pas possible de plaire et les années de jeunesse qu’il avait gâchées à tenter de comprendre ce qu’il avait fait pour qu’il se passe la corde au cou. La main de sa mère tendue vers lui quand elle lui avait parlé de son frère. Comme si un geste aussi simple pouvait effacer une vie de questions et de culpabilité, et comment il avait laissé cette main posée là sur la table. Ouverte et vide.
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Quand il voulait que les yeux du monde cessent de le regarder comme ils le faisaient. Il traversa le jardin et attrapa le verre sur la boîte aux lettres et le posa dans le Caddie, et il recommença à pousser ce dernier sur la route. Ils lui demandèrent de s’arrêter. Lui dirent t’es pas forcé de partir. Mais il continua et les ignora et ils restèrent plantés dans le jardin et attendirent que le fracas métallique s’estompe.
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Elle avait envie de crier mais il n’y avait que le noir.
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Il n'avait pas choisi d'être le fils de parents qui s'en fichaient. Il n'avait pas choisi d'être un enfant abandonné devant un bric-à-brac. Il n'avait pas choisi le vide. Ces secrets faisaient simplement partie du monde, cachés à sa vue par une main plus grande que la sienne.
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Tristesse, désespoir, stupeur horrifiée.
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Cohen alla s’asseoir au volant de la Jeep, la carabine posée sur le siège passager. Les trous percés dans le plancher évitaient que l’eau ne stagne dans l’habitacle, et un pluviomètre débordant était attaché au stabilisateur. La première passée, la voiture prit la direction du chemin de gravier boueux en laissant des traces de pneus dans la terre.
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« C’est de pire en pire », commenta-t-il, inaudible dans la tempête.
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Lorsqu’elle se fut calmée, il mit pied à terre pour chercher la lampe à tâtons puis remonta en selle. Alluma. Éteignit. Fit demi-tour et repartit.
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Le tonnerre rugit de l’autre côté du golfe puis, loin à l’ouest, un chapelet de foudre éclaircit brièvement le ciel noir. La pluie redoubla. Deux fois plus violente que lorsqu’il avait quitté la maison. Havane s’ébroua pour chasser l’eau de ses naseaux. L’océan s’attaqua à ce qui restait de plage et le tonnerre gronda, une fois de plus. Cohen leva la carabine pour tirer dans le golfe, comme si une petite explosion orange pouvait tenir en respect le monde qui l’entourait. La jument se cabra au coup de feu, il lâcha la torche et se cramponna à la crinière mouillée, mais Havane s’immobilisa aussitôt après un unique petit bond. Alors il lui tapota le cou. Lui parla. Lui dit que tout allait bien.
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L’oreille tendue, il cherchait son influence dans le mouvement des vagues.
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Il se redressa et se recoiffa de sa capuche, le regard perdu sur l’océan de nuit, à l’écoute. Il lui semblait entendre sa voix. Il lui semblait toujours entendre sa voix, aussi fort que souffle le vent ou tombe la pluie.
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Il éteignit la lampe. Le bruit de la tempête se fondait dans celui du ressac, dont l’écume moutonnait sur le rivage. Un vent froid soufflait de la mer. Quand Cohen se défit de sa capuche, l’air et l’eau lui cinglèrent le visage. Il pencha la tête en arrière pour leur offrir son cou et ses oreilles. Dans des moments pareils, il sentait qu’elle était là, près de lui. Elle était là, quand seuls subsistaient la nuit et ce qu’elle avait aimé. Les yeux clos, il s’abandonna à la pluie pénétrante. Elle se tenait au bord de l’eau, les chevilles baignées d’écume salée, les cheveux dans la figure, les épaules rougies par le soleil. Il se laissa tomber en arrière, allongé sur la jument, les bras ballants, le double canon dirigé vers le sable mouillé, la torche oscillant au bout des doigts. Le rythme de la houle, le fracas de la pluie, la solitude, le vaste monde obscur autour de lui – dans des moments pareils, il sentait qu’elle était là.

« Elisa. »
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La pluie se fit plus acharnée quand Cohen prit au sud à travers les broussailles, les éclaboussures et la boue. La moitié des poteaux électriques anciennement plantés tous les cent mètres avait disparu, de même que les lignes qui les avaient reliés, bobinées avant d’être emportées sur des tambours géants. Havane trébucha à plusieurs reprises dans des zones spongieuses, mais s’obstina vaillamment. Quelques kilomètres plus loin, ils débouchèrent à découvert. La mer s’étendait devant eux, la plage autour d’eux. Cohen promena le rayon de la torche sur les jambes avant de la jument, enrobées de boue, puis la félicita en caressant son cou mouillé. La pluie purificatrice ruisselait sur leurs silhouettes immobiles.
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La carabine sous le bras, il l’entraîna dans l’allée boueuse jusqu’à la piste boueuse, sur laquelle ils parcoururent huit cents mètres vers l’ouest. Il progressait prudemment, le maigre rayon de la torche dirigé vers l’avant, mais il connaissait le chemin. Havane contournait les arbres couchés sur le sentier depuis des années, des mois, des semaines, le long des maisons abandonnées qui montaient en retrait une garde silencieuse, derrière leurs clôtures ravagées par le lierre ou les arbres tombés. Il leur fallut plus d’une heure pour atteindre la barrière qui s’étirait autrefois jusqu’au sable. Elle aurait dû servir à installer des conduites ou des câbles – quelque chose censé aider les gens à relever la tête – mais le projet avait été abandonné, comme tout le reste.
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Le hennissement de Havane s’éleva dans la pièce du fond. En ouvrant la porte de l’ancienne salle de séjour, Cohen esquiva de justesse la jument qui se précipitait dans le pré, où elle se mit à décrire de petits cercles au galop sans qu’il détourne d’elle la lumière de la lampe. Elle levait haut les jambes sur le terrain détrempé, secouait la tête et le col pour se débarrasser de la pluie, libérait sous le déluge sa propre anxiété. Autant la laisser faire. Il rentra, ramassa la selle posée sur le carrelage puis attendit que Havane se calme. Quand il la siffla, elle le rejoignit, et il la sella.
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Il enfila les bottes en caoutchouc abandonnées près de sa couchette, ramassa par terre son gros ciré et son bonnet puis les mit en allant ouvrir la porte d’entrée. La pluie le salua de son rugissement, l’air frais se rua sur lui, et l’anxiété qui suintait des murs à l’intérieur s’évanouit dans l’obscurité humide. Il sortit sous la véranda puis contourna la maison. Des tapotements résonnaient par centaines sur sa capuche, l’eau lui montait jusqu’aux chevilles, des rayures d’argent fugaces se dessinaient dans le faisceau jaune de la torche.
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« Ne t’en fais pas, je ne te le demande même pas. »
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Cohen se retourna vers le chien, roulé en boule sur une serviette sale, dans un coin de la cuisine.
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