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Citations de Michael Farris Smith (149)


Le métal était froid dans sa main humide. Tout était froid et humide dans ses mains. Tout était froid et humide. Froid et mouillé, Froid et trempé. Froid et immergé. Froid et mouillé et renversé. Froid et mouillé et cassé fendu explosé perdu. Parfois juste perdu. Tout était perdu.
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L'orage grondait en lui depuis longtemps, et maintenant il était sur le point d'éclater. Les nuages s'étaient amoncelés en lui comme ils s'amoncellent parfois à l'ouest d'un ciel d'été, gris et menaçants, fondant sur l'horizon tels des vautours, chargés d'éclairs et de vent, laissant à peine le temps de fermer les fenêtres.
Ce putain d'orage allait éclater, et quelqu'un allait se faire saucer.
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Ce soir-là, il avait bu plus que d'habitude sans raison particulière, sinon que c'était l'un de ces vendredis soirs torrides du Mississippi où vous venez de toucher votre paye et il y a dans votre vie une fille qui vous aime et vous recevez cinq sur cinq cette radio de La Nouvelle-Orléans qui passe des vieux blues, ces voix brisées qui chantent la poisse et les femmes insatiables et les p'tits coqs rouges et les allées et venues furtives par la porte de derrière. L’un de ces soirs où la lumière s’attarde et repousse sans cesse la nuit et tant qu’il y a de l’essence dans les pompes des stations on se dit que ce serait trop bête de ne pas la faire flamber. Plus d’une fois par la suite il s’était dit qu’il aurait mieux valu qu’il y ait une raison. Quelque chose qui l’aurait provoqué, poussé, énervé, bousculé, quelque chose qui aurait pu expliquer qu’il ait tellement bu. Plus d’une fois il aurait voulu pouvoir pointer du doigt et désigner un autre coupable. Mais il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même.
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C’était trop. (…) Cet homme qui paraissait faire tout son possible pour les aider sans rien demander en retour. Elle n’était pas habituée à ça. Quelque chose pour rien. Pas dans son monde. Et au creux de cette vaste nuit silencieuse elle était en train de décider qu’il fallait décamper avant que le vent ne tourne. Peu importe ce qu’ils t’offrent à manger et les sourires aimables et peu importe qu’il se mette en quatre pour te venir en aide, ça va pas durer et tu le sais parfaitement. Reste pas là assise sur ton cul comme une conne en attendant que le sol se dérobe sous tes pieds.
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Je devrais avoir mieux à faire mais je ne sais pas quoi, songea-t-il. Comment est-on censé savoir ? À un moment vous dégagez un cerf de la route et à l'instant suivant toute la ville vous demande des réponses que vous n'avez pas. Il secoua la tête. Regarda son ombre sur le sol. Conscient que toute sa vie durant il avait marché vers ce moment de grande attente et regrettant de ne pas avoir été plus attentif. De ne pas avoir affûté les choses en lui qui avaient besoin d'être affûtées. Ces événements se produisent et tu n'es pas prêt. Tu es en train de devenir un vieil homme qui n'a rien à donner. Un vieux boiteux. (P.234)
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Le temps s'arrêta. Plus de grêle, plus de vent, plus de pluie. Silence, nuit figée, aussi calme qu'un théâtre désert.
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...elle revint lui servir son café. Il prit une gorgée et le breuvage avait un goût de claque dans la gueule.
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Fais ce que tu as envie de faire et ne regarde pas en arrière, se dit-il.
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Le soir parfois je m'asseyais sur la véranda et ce que j'entendais c'était comme si la fin du monde avait eu lieu et qu'il y avait plus personne sur terre.
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Il avait dit qu’il revenait tout de suite mais elle avait compris rien qu’au ton de sa voix qu’il mentait. Au moins il avait laissé cent dollars, posés en évidence sur la télé. Et le sac-poubelle, avec ses vêtements et ceux de la gosse, devant la porte de la chambre du motel. Elle avait connu pire. Se faire larguer sans brutalité avait presque été une petite victoire en soi. Mais il n’en restait pas moins que le van avait disparu et lui avec et qu’elle avait déjà oublié comment il s’appelait et qu’elles s’étaient retrouvées une fois de plus seules toutes les deux dans une chambre qui n’était pas la leur. Alors elles étaient parties. Trois jours qu’elles marchaient. Retour au Mississippi, puisqu’elles n’avaient nulle part ailleurs où aller. Ça n’avait pas marché à La Nouvelle-Orléans et ça n’avait pas marché à Shreveport et la seule chose qu’elle avait réussi à Beaumont c’était de concevoir la fillette, et elle ne savait pas très bien au fond pourquoi le Mississippi, à part le fait que c’était la case départ. Elle était partie avec rien et revenait avec rien sinon une bouche de plus à nourrir. Et maintenant qu’elle était de retour, la chaleur exhalée par l’asphalte ressemblait à la chaleur exhalée par l’asphalte partout ailleurs. Elle avait vaguement espéré que se produise un miracle ou un autre, une fois qu’elles auraient franchi la frontière de l’État, et c’était peut-être bien ce qui s’était passé avec ce vieil homme qui les avait ramassées sur la route et leur avait donné quarante dollars. Et, les yeux fixés sur les traces séchées de glace au chocolat aux coins de la bouche de la petite, Maben se dit que c’était à peu près tout ce qu’elle était en droit d’espérer.
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La tristesse magnifique qui en émanait était à ses yeux inexplicable. Il avait beau chercher à la repousser, elle l'envahissait puis persistait en lui, nostalgie grave, inspirée par les catastrophes et la vie d'autrefois.
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- T'as pas l'air d'avoir jamais gagné grand-chose, déclara l'homme au chapeau de paille en tendant le cou pour mieux voir le visage tordu et couvert de cicatrices de Jack.
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Il la regardait faire le tour de la chapelle conscient que mieux valait ne pas la déranger ni lui demander si quelque chose n’allait pas car ce n’était pas une chose qu’on pouvait expliquer. Juste ce sentiment d’être une âme singulière parmi les vivants infinis et les morts innombrables avec cette terre noire collée à la peau de nos pieds nus.
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« Elle s’était rendu compte avec le temps que les mauvais coups, une fois que c’était parti, s’amoncelaient et proliféraient comme une espèce de plante grimpante sauvage et vénéneuse, un lierre qui courait tout le long des kilomètres et des années parcourus, depuis les visages brumeux qu’elle avait connus jusqu’aux frontières qu’elle avait franchies et à tout ce qu’avaient pu instiller en elle les inconnus croisés en chemin. Un lierre qui s’étendait et se ramifiait sans cesse, s’entortillait autour de ses chevilles et autour de ses cuisses et autour de sa poitrine et autour de sa gorge et de ses poignets et qui se faufilait entre ses jambes et en regardant la fillette endormie avec son front brûlé par le soleil et ses petits bras chétifs elle comprit que cette enfant n’était autre que sa propre main crasseuse qui tentait désespérément de s’extirper de cette masse grouillante de chiendent pour se raccrocher à quelque chose de bien. Elle lui caressa les cheveux. Contempla avec ravissement ses petites mains repliées sous sa joue. Puis elle s’allongea à côté d’elle. Elle était parfois incapable de trouver le sommeil, assaillie par des pensées où semblaient se concentrer tout le mal en ce monde et terrifiée à l’idée de ne pas pouvoir protéger la fillette, et à d’autres moments, ces pensées hantées par tout le mal du monde l’épuisaient au point qu’elle n’avait plus la force de les combattre et alors elle y renonçait, comme à présent, et la tête posée sur le bras et le bras posé sur le carreau de faïence froide, elle s’endormit. »
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Depuis quinze ans qu'il était dans la police, il en était venu à reconnaître, bien forcé, que les gens se faisaient parfois des choses atroces et innommables les uns aux autres. S'en prenant à plus faible qu'eux. À plus petit qu'eux. À ceux qui étaient sans défense. Des choses innommables qui le poussaient à venir s'asseoir au bord du lit de ses deux fils, le soir, quand ils étaient petits. Il rentrait tard et ils étaient déjà endormis et il songeait à toutes ces horreurs et il restait dans le noir à les écouter respirer. Leur corps et leur esprit à la merci du monde extérieur, et savoir qu'il ne pourrait pas veiller sur eux toute leur vie le rongeait tandis qu'il les regardait dormir.
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Russell lui distribuait ses cigarettes comme s'il lui donnait des frites.
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Il demeura immobile à les observer un moment et puis il vit la Vierge Marie .Le soleil était bas dans le ciel rougeoyant derrière elle et son ombre s'étirait à leurs pieds . Il sembla qu'elle se penchait vers eux,les bras grands ouverts,comme pour les accueillir tous dans une même étreinte.Comme pour leur dire venez . Venez dans mes bras.
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Annalee passa la journée à nourrir les poissons puis à les pêcher. A lancer du pain aux canards. A grimper sur le tracteur pour faire semblant de le conduire. A jeter des cailloux dans l'étang ou à grimper aux arbres ou à jouer.
Maben se montra moins insouciante. Inquiète. Tendue. Prête à décamper. Rattrapée par ses instincts nomades.

P. 331
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Elle renversa la tête et contempla le ciel immense de la nuit . La lune blanche et le panorama des étoiles et elle repéra la Grande Ourse et peut être la Petite Ourse mais il y en avait tellement de ces fichues petites loupiotes qu'elles étaient toutes serréees les unes contre les autres et semblaient noyer les constellations . Ce tableau avait presque quelque chose de faux , Comme si les cieux faisaient cemblant , se donnaient des allures grandioses mais qu'il aurait suffi de tirer le rideau pour dévoiler la noirceur obscure et abyssale qui se cachait derrière .
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Heather avait plus de courbes qu'une Corvette...
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