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Critiques de Michaël Prazan (49)
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Souvenirs du rivage des morts

Livre qui introduit de manières spectaculaires le non-dit et le non-sens du terrorisme enfouit dans l'Histoire. Au Japon, mais cela peut se passer en France, il met en évidence la légèreté d'une opinion de masse qui cherche un coupable face à des crimes de guerre non jugés et au désarroi de ces victimes.

A lire, à recommander!!!
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Souvenirs du rivage des morts

Au club de lecture, il y a deux listes, celle des nouveautés et celle du thème. Le thème du mois de février, c’est le Japon. Ce roman va nous dévoiler un aspect terrible de ce pays dans les années 70 : l’auteur décrit avec une précision et une absence de pathos les horreurs commises par « l’armée rouge » japonaise, la lecture est parfois à peu près insoutenable, et quand je levais les yeux de ce roman pour vérifier les faits, je découvrais avec horreur que l’auteur n’avait rien inventé. Il s’agit d’un roman car pour construire ce récit Michaël Prazan, a créé le personnage principal, un Japonais qui aurait participé à toute les exactions des terroristes et aurait réussi à survivre sous un nom d’emprunt. Il crée aussi un personnage allemand pour permettre aux deux de se faires des confidences et ainsi nous faire découvrir de l’intérieur l’engagement et la vie des terroristes. Ce qui s’applique aux fanatiques japonais peut être vrai pour tous les terroristes capables de tuer des innocents pour leur cause.



Ce roman permet de comprendre le cheminement particulier de la jeunesse japonaise . Le personnage principal découvre que son père a participé aux massacres de Nankin que le Japon a toujours préféré oublier. Lui, il participera aux révoltes étudiantes des années 70 pour lutter contre la présence américaine et l’aide que le Japon apporte dans la guerre du Vietnam. À travers les romans, on voit (encore une fois) que ce pays n’a jamais fait le travail de mémoire sur son passé impérialiste et fasciste. Les Japonais se sont considérés comme victimes de la force nucléaire américaine. La jeunesse dans les années 68, trouvait insupportable que le gouvernement Nippon apparaisse comme le vassal des américains. Il y a eu un aspect ultra violent dans les rangs de la jeunesse comme dans la répression policière.

Un des épisodes les plus insoutenables se passe dans les montagnes japonaises où la folie meurtrière s’empare des dirigeants de l’armée rouge qui épurent en les torturant jusqu’à la mort ses propres membres. Ces meurtres marqueront la mémoire du Japon. Les rares survivants chercheront une autre cause pour s’enrôler, et ils rejoindront les rangs des terroristes palestiniens.



Le roman se termine par les « exploits » de Carlos en France.



Malgré le poids de l’horreur et du cafard que pourront vous donner la lecture de ce livre, je salue par mes cinq coquillages, le sérieux du travail de cet auteur. Il écrit comme un journaliste de façon simple et directe. J’ai eu des difficultés au début avec les noms japonais, mais on s’habitue parce qu’ils sont régulièrement répétés au cours de cette histoire. Ces noms tournent en boucle dans la mémoire du personnage principal et je suppose dans celle de l’écrivain. Lorsqu’on a passé cette difficulté des noms, on est pris par ce récit sans pouvoir le lâcher. Ce fut le cas pour moi.
Lien : https://luocine.fr/?p=14317
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Souvenirs du rivage des morts

Très bon livre sur l'histoire du terrorisme international des années 60-80. Il faut un peu s'accrocher quand on ne connait pas cette période mais cela permet en même temps de s'instruire à ce sujet.

L'auteur nous raconte avec un personnage de fiction M. Mizuno, retraité paisible qui passe des vacances en Thaïlande, les périodes sombres du terrorisme japonais, du FPLP, des brigades rouges, de Carlos...... tout est vrai , les événement relatés sont exacts seul le héro de ce livre est imaginé, il est un terroriste parmi les autres qui eux sont morts ou en prison ou encore en cavale aujourd'hui.

M Mizuno est donc un ancien terroriste que le hasard de vacances fait rencontrer un de ses anciens équipier, un allemand, terroriste sous la bande à Baader. Les souvenirs reviennent au fil des pages, les remords, la culpabilité, le silence et peut être la rédemption par l'aveu.
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Souvenirs du rivage des morts

Dans un roman haletant, Michaël Prazan nous plonge dans la grande époque du terrorisme international des années 70.
Lien : https://www.liberation.fr/cu..
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Souvenirs du rivage des morts

C’est un grand-père paisible, veuf depuis peu. Il passe quelques jours de vacances dans un hôtel luxueux avec ses petits-enfants et sa belle-fille, Hiromi. Il n’a pas une grosse retraite mais son fils, qui a bien réussi, paie le séjour. D’ailleurs, ce dernier rejoindra les siens bientôt. Ce papy, Monsieur Mizuno, profite de sa famille, des agréables moments passés avec les petits, apprenant à nager à l’un, racontant des histoires, « tricotant » des souvenirs, se reposant aussi ….

Et puis un regard et tout bascule…. Un regard ce n’est rien pourtant, mais celui-ci va faire office de grain de sable dans la belle mécanique bien huilée de sa vie. Pourquoi ? La personne dont il croise les yeux est un allemand, connu il y a longtemps dans un passé qu’il a voulu oublier, soigneusement enfoui au plus profond de lui.

Un regard et tout change. Les cauchemars reviennent, les nuits agitées se réinstallent, la peur lui noue les tripes, il perd la maîtrise. Il tremble. Et si ce qu’il a construit année après année s’écroulait ? Quel avenir aurait-il ? Il essaie de se faire discret, de ne plus y penser. C’est peine perdue. Les réminiscences remontent, violentes, encombrantes, effrayantes, douloureuses. Elles l’envahissent, le submergent et le laissent vidé, défait… Mais pourquoi ? En plus, Hiromi semble se poser des questions….

Cet homme, dont le véritable nom est Yasukazu Sanso, a été combattant de l’Armée rouge japonaise. Qu’est-ce qui l’a conduit à faire ce choix, lui qui était parti étudier à Tokyo ? Qu’est-ce qui pousse un être humain à commettre l’irréparable, à devenir une machine de guerre ? Comment Yasukazu s’est-il construit ? Quelles ont été ses décisions ? En quoi ont-elles influencé le cours de son existence ? Aurait-il pu faire autrement ?

C’est avec une plume d’une qualité indéniable que Michaël Prazan nous présente le passé et le présent de cet aïeul. Trois jours pour ici et maintenant, plusieurs années (de 1968 à 1974) pour « l’avant Monsieur Mizuno ». On découvre le cheminement de l’étudiant, les raisons qui l’ont poussé à faire sien les combats des activistes de l’Armée Rouge. Monsieur Mizuno est attachant, il semble fragile, fatigué, on s’interroge sur ce qu’il va devenir. En retournant en arrière, le lecteur découvre ce qui a été vécu dans différents lieux du monde (je ne veux pas en dire trop). C’est parfois très dur, et lorsqu’on sait que ça a existé, c’est encore pire.

Remarquablement documenté, (en fin d’ouvrage l’auteur a écrit une note complémentaire), ce récit globalement véridique fait froid dans le dos. C’est âpre, terrible, dur. C’est la folie des hommes dont il est quasiment impossible de sortir indemne. Monsieur Mizuno vit avec ce fardeau sur les épaules. Pendant quarante ans, il a réussi à vivre avec, non sans peine, et puis un regard a tout déséquilibré.

L’écriture de l’auteur est puissante. Les phrases courtes, parfois sans verbe, résonnent en nous. Comme les bruits qui accompagnent certains actes et qui hantent le vieillard. Ils rythment le récit, comme autant de coups de poings reçus pour ne pas oublier, pour ne pas faire « comme si » …. Ce recueil est passionnant, intéressant, il tient le lecteur en haleine sur les deux aspects qu’il présente.

Cette lecture m’a secouée car elle m’a fait connaître des faits que j’ignorais et qui interrogent sur l’homme et ses dérives. Je ne connaissais pas cet auteur et je suis admirative du travail de recherches qu’il a dû effectuer. De plus, tout sonne juste, nous interpelle, et nous captive. C’est un ouvrage à lire absolument !


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Souvenirs du rivage des morts

Premier roman de la #rentreelitteraire2021 pour moi et quel début! Avec un réalisme à couper le souffle et une précision psychologique troublante, Mickaël Prazan s'attaque dans cette fiction historique à un pan méconnu de l'histoire du Japon.

Le personnage principal, M .Mizuno est en apparence un grand-père attentionné que l'on découvre en famille au bord de la piscine d'un hôtel de luxe de Bangkok. Mais rapidement, la rencontre fortuite d'un ancien camarade de lutte fait remonter les relents nauséabonds d'un passé qui le hante jusque dans ses cauchemars. Ce retraité n'est pas ce qu'il prétend : dans une autre vie, il s'appelait Yasukazu Sanso, fut activiste pendant les mouvements universitaires des années 60, avant de rejoindre les rangs de l'Armée Rouge Japonaise dans les années 70. Par conviction idéologique, il a intégré la violence et la terreur comme des moyens au service d'une cause qui lui semblait correspondre à ses idéaux.

Des campus de Tokyo aux camps d'entraînement de l'Armée rouge japonaise, de l'Ambassade de France à La Haye à l'aéroport de Tel-Aviv, Mickaël Prazan relate à travers son personnage les pires atrocités commises par ces terroristes japonais, dans leur pays mais aussi de par le monde.

J'ai été happée par la descente aux enfers du personnage de Yasukazu, mais aussi médusée par les méthodes ultra-violentes de purge au sein de l'Armée rouge japonaise autant que par l'internationalisation des luttes armées. Grâce à un travail de documentation et de recherche incroyable, Mickaël Prazan restitue dans un style incisif et implacable ces années sombres et la douleur infinie des familles, des innocents sacrifiés sur l'autel des idées. Il parle aussi brillamment des anciens bourreaux, de ceux qui se repentent en vain et de ceux qui meurent avec la conviction d'avoir fait le bien.

« On peut considérer cela comme des erreurs de jeunesse ; il y a prescription... - Pour nos victimes, il n'y a pas prescription. Je suis persuadé que leurs familles pensent encore chaque jour au mal qu'on leur a fait ».



Un roman qui marque et un auteur à suivre !



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Einsatzgruppen : Les commandos de la mort n..

Un livre qui retrace à la fois l'histoire des einsatzgruppen et de leurs multiples complices locaux (les einsatzgruppen, seuls, n'auraient jamais suffi pour fusiller, lyncher ou brûler vif un million et demi de Juifs, de handicapés, de Tziganes, de prisonniers soviétiques…) et le tournage d'un film (qui porte le même nom que le présent ouvrage).

Je n'ai pas souvent rencontré un bouquin consacré à la Seconde Guerre mondiale (ou, tout au moins, à l'un de ses aspects) dont la lecture soit aussi éprouvante et, en même temps, aussi… addictive. Sa double nature de livre d'histoire bien documenté et de récit de rencontres (témoins, rescapés, assassins) donne non seulement à cet ouvrage un caractère rigoureux mais également une dimension humaine qui fait souvent défaut à des études plus « académiques ».

Un coup de poing.
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La passeuse

L’écriture se concentre autour des différents membres de la famille de l’auteur, victimes des camps de concentration et de la déportation nazie.

Le récit autobiographique est assez factuel au début, l’auteur n’a jamais connu ses grands-parents, ce qu’il découvre c’est grâce aux recherches qu’il a effectué et qu’il livre dans son ouvrage près de 75 ans après la Shoah.

On entre très rapidement dans cette enquête, à la recherche de pistes pour enfin découvrir la vérité.

Enquête est à la fois historique et intime où l’auteur met en avant sa propre famille meurtrie par ce drame.

La deuxième partie du livre est principalement portée par le témoignage de Thérèse, celle qui a eu le rôle de passeur pour le père de l’auteur.



Le mot qui m’a marqué et que je ne connaissais est « Pitchipoï », qui signifient "là-bas" en yiddish. Je suis toujours autant touchée par l’espoir que les gens portent en eux, quitter ses repères, sa famille, pour parfois trouver injustice, haine et mort. Ces mots raisonnent avec l'actualité qui nous rend spectateur passif de migrants en quête d'un nouveau monde et dont la désillusion est glaciale. Deux histoires et une même souffrance.



Lecture nécessaire et douloureuse qui nous confronte une nouvelle fois à l’Histoire par le biais de cette famille unique et multiple à la fois.

Le récit est une sorte de documentaire qui met des mots sur des silences. La mémoire ravivée est primordiale afin de combattre les disparitions passées et cela est finement exécuté par Michaël Prazan qui inscrit son discours dans une émotion pudique.
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La passeuse

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours pratiqué la lecture alternée, ce qui --- je trouve--- délasse tout en stimulant l'interêt . Plongé en plein" lambeau" de Philippe-Lancon, j'ai pensé me détendre en lisant "La passeuse" de Michaël Prazan . Ce livre m'a ( beaucoup ) intéressé mais pour la détente je repasserai .

Ce n'est pas un roman, c'est un récit, complexe et douloureux dont je ne suis pas certain qu'i intéressera la "masse lectorale"car le thème, loin de tout romantisme échevelé, est celui de la recherche par un fils du destin de son père et de sa famille (juive ) pendant et après la seconde guerre mondiale ( "l'après" ne concernant bien sûr que les survivants ) .

Je me suis toujours intéressé à l' Histoire et à la Shoah, j'ai vécu, gamin, cette époque aux relents nauséabonds et je trouve que Michaël Prazan a remarquablement rendu l'ambiance, l'atmosphère de la période tout en effectuant un gigantesque travail de recherche,il recueillera les suffrages des mordus de l'Histoire comme il a recueilli les miens et je me suis rendu compte en le lisant que si "le diable se niche dans les détails", la vérité peut s'y glisser aussi . Un bouquin vraiment intéressant donc,mais qui ne sera pas forcément goùté par tout le monde
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La passeuse

Enorme coup de cœur pour ce livre dont les personnages me hantent encore plusieurs jours après la fin de ma lecture. Tirée de l’histoire vraie de Bernard, gamin juif de 6 ans en 1942 dont Michael Prazan, son fils, mène l’enquête pour savoir ce qui s’est réellement passé sur le quai de cette gare des Aubrais durant cette année 42. La première partie est consacrée à son père dès lors qu’il l’amène à l’INA pour qu’il y raconte sa vie d’enfant juif pendant la guerre. La deuxième partie raconte le destin de Thérèse, la passeuse, durant cette période. Tandis que la troisième partie parle des retrouvailles qui auraient eu lieu entre Bernard et Thérèse dans les années 60. Ce livre est bouleversant car il raconte la vie des enfants juifs durant la guerre comme aucun autre livre ne l’avait raconté. J’ai appris énormément sur cette période et sur ce que les enfants juifs avaient dû affronter. Et aussi décrit de façon crue ce qu’était la vie dans les camps de concentration et d’extermination et ce que les rescapés avaient subit. Y est également narré le comportement de certains Français collabos comme ce salopard de Pierre Lussac qui utilisait le titre de passeur pour remettre des juifs à la Gestapo. J’ai tellement eu l’impression de vivre cette histoire que dès le livre terminé, je suis allée voir sur Arte le document-témoignage que Michael Prazan avait tourné. Cela m’a fait bizarre de voir "en vrai" Bernard, Thérèse, la tante Gisèle, la cousine Rosalie directement gazée à son arrivée à Auschwitz. Un livre magnifique, une histoire bouleversante et des gens dont je me souviendrais longtemps.
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La passeuse

Un récit poignant et bouleversant, servi par une belle écriture. A la fois roman autobiographique (sur la vie du père de l'auteur) et enquête documentaire, Michaël Prazan retrace l'histoire de Thérèse qui a fait passer son père et sa sœur en zone libre pendant la guerre et essaie de démêler le vrai du faux.

Une belle lecture, que je vous recommande !
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La passeuse

Bonjour les lecteurs ...



Ce livre n'est pas une roman mais un document sur la vie du père de l'auteur.

Celui-ci, enfant juif a été un enfant caché pendant la durée de la guerre et s'est retrouvé en zone libre avec sa sœur grâce aux services d'une " passeuse "



Le livre comporte 2 parties .. la première retranscrit les souvenirs du père de l'auteur ( persuadé que la passeuse était de mèche avec la gestapo ), la seconde est la version de la passeuse , retrouvée par l'auteur.

Qui était Thérèse qui a sauvé le père de l'auteur ?



Les deux point de vue sont passionnant, l'écriture maintient le lecteur en haleine.

Un documentaire à lire ou la petite histoire rejoint l'Histoire
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La passeuse

Merci à net galley et aux éditions Grasset de m'avoir permis de lire La passeuse de Michaël Prazan.

Cet ouvrage n'est pas un roman, c'est un documentaire en deux parties, la première avec le témoignage du père de l'auteur : Bernard Prazan, et la seconde partie est sur la passeuse, qui a aidé Bernard a passé en zone libre pendant la seconde guerre mondiale.

C'est très intéressant car nous avons deux points de vue, celui de l'enfant devenu adulte. Mais aussi celui d'une vieille dame qui n'a pas oublié les risques pris pour faire passer Bernard et sa sœur, tous deux juifs.

Le narrateur est Michaël, fils de Bernard, qui a fait toute une enquête pour découvrir qui était vraiment Thérèse. Car son père était persuadé que celle-ci jouait un double jeu et qu'elle allait les livrer aux allemands !

J'ai beaucoup aimé La passeuse, très bon documentaire dont l'enquête est passionnante.

C'est bien écrit, bien ficelé et le fait que ce soit en deux parties distinctes est une très bonne idée.

Je m'attendait à un roman, ce n'en n'est point un mais c'est malgré tout un bon ouvrage, captivant, à qui je mets quatre étoiles.
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La passeuse



À la gare des Aubrais, non loin de la ligne de démarcation, Thérèse lance un regard ambigu aux 2 jeunes enfants qui l’accompagnent. Il s’agit de Bernard et Jeannette. Ils sont juifs, nous sommes en 1942 et ils ont été confiés à cette femme pour être mis à l’abri en zone libre.

Bernard n’oubliera jamais ce regard et dans les récits parcimonieux qu’il fera plus tard de cet épisode, il évoquera toujours sa conviction : Thérèse était de mèche avec la Gestapo et pourtant, ce jour-là, elle a décidé de faire passer les enfants.

Ce récit n’est pas un roman. Le narrateur est le fils de Bernard et par l’intermédiaire d’une enquête sur les enfants juifs rescapés, il va obtenir de celui-ci des détails encore non transmis sur ce passage.

Dans une seconde partie, c’est la retranscription de l’entretien avec Thérèse, finalement retrouvée et qui va mettre en lumière les circonstances de ce périple mais aussi ses conséquences.

Ce récit fait suite à un documentaire, La passeuse des Aubrais, diffusé sur Arte en juin 2017, multi-primé.

Je m’attendais à un roman. J’ai trouvé un récit bouleversant sur l’histoire de ce jeune garçon devenu homme, les multiples circonstances qui l’ont épargné, ses relations avec son fils, avec la vie. Et encore plus inattendu dans ma lecture, l’entretien avec Thérèse, femme âgée de plus de 90 ans qui apporte des détails poignants sur le prix qu’elle a payé pour son acte de bravoure, sur l’affection qu’elle a toujours gardée en son cœur pour ce jeune garçon.

C’est doux, c’est touchant, c’est bouleversant, c’est une somme de coïncidences, de rencontres. C’est la vie.

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La passeuse

J’ai commencé ma lecture pensant lire un roman, et en faisant une recherche sur l’auteur je me suis aperçue qu’il s’agissait de l’histoire de son père: Bernard Prazan et qu’en parallèle de ce livre, il y avait eu un documentaire pour l’INA: La passeuse des Aubrais. Bernard, né en 1935 de parents juifs évoque le début de la guerre, les rafles de Paris, le départ de son père, la rafle de sa mère et la mort qui les attendait à Auschwitz. Il nous parle de sa tante et des gens qui lui ont permis à lui et sa sœur d’être emmenés en zone libre. Il évoque entre autres une femme, qui les accompagne dans un train et dont il sentira dans son regard qu’elle devait les trahir et les livrer à la Gestapo. Elle ne l’a finalement pas fait. Michaël Prazan part alors à la recherche de cette femme, qui par chance est encore en vie et peut à son tour nous retracer ses années de guerre et livrer une toute version. Mais qui croire?



Ce texte m’a vraiment touché pour toute les émotions qui en ressort. Un texte plein d’humanité, qui amènent à se poser pleins de questions. J’ai trouvé déjà surprenant que Bernard, qui a toujours refusé de se confier sur son histoire accepte finalement, comme un besoin de vérité tellement d’années après les faits sans doute. On ressent dans son témoignage toute la culpabilité que porte les « survivants », comme on peut le lire dans d’autres témoignages similaires. On ne peut être insensible à ses révélations. J’imagine comme cela a du être difficile et émouvant à entendre pour Michaël Prazan. J’ai aimé la façon dont l’auteur retrace son enquête pour essayer de retrouver cette femme. Cette femme qu’on a envie de croire par moments, mais en même temps j’avais en tête le récit de Bernard Prazan qui n’était pas le même. Alors qui croire? Où se situe la vérité?
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La passeuse

ds quelle étagère
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Pierre Goldman : Le frère de l'ombre



Le 20 septembre 1979, Pierre Goldman est assassiné à Paris, à 35 ans, fauché par les balles de trois tueurs inconnus. Ainsi meurt un juif polonais militant, délinquant, intellectuel et écrivain, né en France. Cette énumération d’identités a une histoire, dont l’épisode le mieux connu – le plus public en tout cas, à défaut d’être l’essentiel – est d’ordre judiciaire. En effet le 14 décembre 1974, la Cour d’Assises de Paris condamne Pierre Goldman à la réclusion criminelle à perpétuité pour trois attaques à main armée, qu’il reconnaît, et pour le meurtre de deux pharmaciennes du Boulevard Richard Lenoir. Deux ans plus tard, le verdict est cassé pour vice de forme. Le 4 mai 1976, Pierre Goldman comparait devant la cour d’assises de la Somme ; les jurés l’acquittent du double meurtre et le condamnent à douze ans de réclusion pour les hold-up assumés. Une licence de philosophie et une maîtrise d’espagnol obtenu en prison sa bonne conduite et une grâce administrative lui valent une réduction de peine. Le 5 octobre 1976, Pierre Goldman sort de la prison de Fresnes. Quelque guetté par l’intelligentsia parisienne, anxieux de se débattre contre toute récupération, toute facilité de mode ou de vogue, ne craindra pas de dérouter ses amis par une âpreté une rigueur intellectuelle et une vigilance politique de tous les instants. Personnage attachant et controversé, il reste l’archétype du Juif Diasporique, de ce Juif du ghetto dont les murs d’enceintes subsistent dans les têtes, quand bien ils auraient été balayés par la civilisation. «Comme chacun, j’ai voulu comprendre pourquoi ce procès me fascine. C’est en raison de la personnalité de Goldman. Certains en ont fait un héros des Possédés de Dostoïevski. Je ne partage pas cette impression. Avec son mélange d’ambiguïté, il est banalement un homme du XXe siècle. Or nous lui faisons un procès du XVe siècle. » Georges Kiejman, plaidoirie du 4 mai 1976.
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La passeuse

Dans une enquête fouillée et minutieuse, à la fois personnelle et historique , l'auteur remonte le fil intime , singulier de la mémoire familiale persécutée, infiniment meurtrie par la guerre et la déportation....



Mêlant l'histoire de son père, Bernard Prazan, devenu un galériste connu, qui, en 1942, à l'âge de 7ans , échappait à la Shoah, en devenant un enfant caché....et le destin de-La-passeuse , cette inconnue, qui les a fait passer , lui et sa soeur , en zone libre.

Dénoncée à son tour et déportée, elle reviendra ( elle a côtoyé dans les camps : Charlotte-Delbo" et Maryse-Vaillant-Couturier....entre autres....)

L'auteur l'a retrouvée et interrogée.

Bernard Prazan, de son vivant a toujours affirmé qu'elle travaillait pour la Gestapo?

Qui était - elle vraiment ?

Collabo repentie ?

Une juste ignorée ?

Ce livre- Document, lu d'une traite, est animé par la volonté farouche, vibrante, de comprendre enfin, ce père, celui, qui, une grande partie de sa vie, resta fermé, taiseux,silencieux, pudique, muré, paralysé dans le silence.....

Un témoignage viscéral, bouleversant , puissant, un sauvetage énigmatique.

Une enquête qui bouscule et montre que L'Histoire n'est pas Peuplée que de Héros ou de Salauds.

Ce serait trop simple !

Je n'en dirai pas plus .

" L'histoire, c'est la passion des fils qui voudraient comprendre les pères "

Au final, un récit passionnant et dérangeant , pétri d'émotions où l'héroïsme se mêle aux actions les moins avouables.

Toutes les familles ont leur secret.La Passeuse, un livre à lire absolument .Merci à Marie , ma libraire de la taverne du livre à Nancy.!

Ce n'est que mon avis, bien sûr !
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Einsatzgruppen : Les commandos de la mort n..

Si je mets trois etoiles a cet ouvrage,c'est que je reconnais tout le travail de recherche,d'interview,car il y a de nombreuses passees dans les documents,les photos,les enregistrements.

Par contre,l'auteur m'a mise mal a l'aise a plusieurs reprises par ses commentaires désobligeants quand il rencontrait un SS responsable de massacre de masse.

Je comprends sa frustration,sa colere en tant qui juif,son desir plus qu'intense que ces hommes soient emplis de remords,d'excuses,son besoin de laisser des traces pour qu'on n'oublie pas,qu'on reconnaisse les massacres.

Je trouve que maltraiter verbalement des personnes agees qui le recevaient avec beaucoup de courage manque de professionnalisme;il n'a pas su mettre la distance necessaire avec son sujet de recherche,je trouve ca dommage car ce livre me laisse triste,et je n'aime pas etre triste quand je lis un ouvrage documentaire

Dommage.
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Le massacre de Nankin : 1937, le crime cont..

Un ouvrage qui englobe la question du "Massacre de Nankin" et qui pointe du doigt les problèmes japonais et chinois par rapport à ce fait historique.



Toutefois, l'ouvrage peut être déroutant pour quelqu'un qui ne connait ni l'histoire de la Chine, ni celle du Japon, tant les noms et références sont nombreux.
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