Dans ses "Récits de la Kolyma", un recueil de nouvelles écrites après sa libération, l'écrivain russe Varlam Chalamov témoigne de l'enfer des goulags staliniens, auquel il a survécu après une vingtaine d'années de pénitence. L'histoire de Varlam Chalamov a été source d'inspiration pour Gisèle Bienne et Michaël Prazan, invités de Nicolas Herbeaux pour transmettre ce témoignage marquant et essentiel.
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La propagande de nazification de l'Ukraine, qui avait débuté à bas bruit une vingtaine d'années plus tôt en Russie, n'avait cessé de monter en puissance jusqu'à atteindre son acmé peu avant le déclenchement de l'invasion.
Le 1er août 1938, Edouard Petrovitch Berzine est exécuté avec ses principaux collaborateurs dans la prison de la Loubianka. Il sera réhabilité en 1956, l'année de la fermeture des camps.
L'hôtel surchauffé grouille de jolies jeunes femmes aux yeux bridés, à la silhouette svelte et élancée, vêtues de robes noires étonnamment courtes vu la saison.
Les vallées encaissées aux cours d'eau givrés succèdent aux forêts de mélèzes. La réverbération rejette une multitude de teintes et de nuances rouges et bleues, qui viennent se nicher sur une plaine immaculée, sur la cime des arbres, sur la face ombragée d'une colline de glace.
A la fin des années 1920, Staline a fait table rase de toute opposition, réelle ou supposée.
Maria Mikkhaïlovna n'a connu qu'une personne passée par les camps :
-- Elle s'appelait Iraïda Nikolaevna Emilianovna. Elle s'est retrouvée ici parce qu'elle avait ramassé dix patates sur un champ. Ca lui a valu une peine de six ans.
-- Quel âge avait-elle?
-- Dix ans.
Les mélèzes aux branches folles sont comme vitrifiés, prisonniers d'un cocon de glace.
En réalite, ils ne vivent que dans les sourires attendris de mon père quand il évoque leur souvenir, dans cette poignée d'anecdotes arrachées à son enfance. Ils vivent encore dans la couleur de ses yeux qui les cherchent et qui s'embuent soudain, là, devant moi, dans le cadre du moniteur. Dans mes yeux aussi, peut-être, comme en contrebande, sans que je le sache moi-même
Magadan est une sacrée surprise! Devant nous, alors que nous roulons sur l'avenue Lénine qui descend vers le centre et la traverse d'est en ouest, s'étend une ville, avec des immeubles en pierre. Leurs façades, qu'on croirait du XIXe siècle, sont richement ornées et peintes dans des couleurs pastel et chatoyantes, tantôt ocre, tantôt verte, bleue, ou rose.
"Je suis né vingt-cinq ans après le retour des camps.La Shoah était partout.
Dans les sautes d'humeur, les non-dits, les ridules formées entre les yeux, jusque dans l'air que nous respirions.............J'ai grandi avec les mots"Déportés", "camps de concentration", Holocauste", ---Ceux de "Génocide"- "-Shoah"---"Camps d'extermination --"sont venus ..........plus tard".