Dans une petite collection élégante, un mini-livre court mais dense, parfois un peu trapu, mais qui offre un éclairage passionnant sur le conflit actuel en Ukraine. L'auteur est un grand spécialiste de géopolitique, de plus particulièrement connaisseur de la région et ayant fréquenté également (il se la raconte un peu à l'accusation, comme dans cette scène dans avion avec Hubert Védrine....), mais l'ouvrage présente un arrière-plan historique bien venu, des cartes intéressantes et élégantes, et il répond à cette question essentielle, comment en est-on arrivé là ?
Si on souhaite en savoir plus sur le sujet et faire un joli geste en soutenant une belle initiative éditoriale, un livre à se procurer !
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J'ai eu pour professeur, sur l'Europe de l'Est, Michel Foucher en 1994. Depuis, ce professeur, devenu diplomate par sa fine connaissance des enjeux européens et des balkans, a poursuivi son approche à la fois pragmatique et approfondie des enjeux géopolitiques qui permettent de mieux comprendre l'Europe d'hier et d'aujourd'hui.
Cet ouvrage a un peu vieilli, et je me souviens que le ton un peu pédant de ce professeur m'agaçait. Mais on ne peut lui enlever sa grande connaissance des fondamentaux qui structurent et clivent à la fois la veille Europe, ni sa finesse d'analyse géopolitique.
En outre, cet ouvrage est en fait un collectif, qui étudie à la fois les interactions France-Europe de l'Est et centrale, les aspects économiques des échanges est-ouest, les enjeux migratoires, la question agricole, la réunification allemande, les liens avec la Pologne et la Russie... les enjeux s'y entrecroisent et dressent donc un tableau assez juste.
Au final, ce groupe d'étude nous montrait déjà en 1993, -sans rechercher le sensationnel,mais bien les tendances de fond, et c'est là un bon point- une Europe qui se cherche, secouée par des mouvements complexes et souvent contradictoires. Depuis , les Balkans ne sont plus en feu ; et une partie de cet ouvrage appartient donc déjà à l'Histoire ; mais "Le continent" ne s'est pas encore "retrouvé", et l'éclairage proposé reste donc intéressant.
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Russie-Ukraine. 13 avril 2022. Pour comprendre
Je découvre ce format court à petit prix avec cet ouvrage d’une rare intelligence.
Michel Foucher, géographe qui fut conseiller d'Hubert Védrine, alors ministre des affaires étrangères, avant de devenir ambassadeur de France en Lettonie, replace l’agression russe contre l’Ukraine dans le temps long.
Il nous donne à comprendre la vision des différents protagonistes régionaux et des hommes qui les ont forgées, les enjeux des parties prenantes, les issues possibles et leurs conséquences, le tout agrémenté de cartes qui parlent d’elles-mêmes.
Le principe de cette collection Tracts est de « faire entrer les femmes et les hommes de lettres dans le débat, en accueillant des essais en prise avec leur temps mais riches de la distance propre à leur singularité ». Une vraie réussite.
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Un livre pas trop mal mais tout de même très engagé - il commence d'ailleurs par "l’agression fratricide de Vladimir Poutine" sans parler du contexte globale, d'Euromaidan, des avancées de l'Otan ou des massacres dans le Donbass ou à Odessa... petite promotion et je m'en excuse, mon propre ouvrage reprenant le discours du 24 février de V. Poutine et apportant les explications de sa position me semble plus adéquat pour comprendre avec loyauté et honnêteté ce terrible et horrible conflit: https://www.amazon.fr/Poutine-lUkraine-discours-f%C3%A9vrier-2022/dp/B09ZCVCT3C
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Michel Foucher est un obsédé des frontières. Il leur consacra son doctorat d’Etat en 1986 et en fit un ouvrage de référence qu’il remet à jour régulièrement . Le petit ouvrage qui sort en poche début 2012 dans la collection Tempus est l’actualisation – imparfaite – de « L’obsession des frontières » publié en 2007 chez Perrin.
Comme dans Fronts et frontières, mais dans un format beaucoup plus ramassé, ce court opus est l’occasion d’un tour du monde géopolitique des frontières. On y retrouve quatre idées phares de la pensée de Michel Foucher.
Premièrement, il n’existe pas de frontières naturelles. Certes une large partie des 250.000 km de frontières terrestres que compte la planète coïncident avec des fleuves ou des lacs (32 %), avec des lignes de crêtes (24 %), avec des lignes géométriques (23 %). Mais l’existence d’une rupture géographique ne constitue ni une condition nécessaire ni une condition suffisante à l’apparition d’une frontière : « Il y a des faits de Nature, mais leur désignation est fort humaine » (p. 148). Dans sa thèse consacrée aux frontières himalayennes –dirigée par Michel Foucher – Emmanuel Gonon a montré que la « frontière naturelle » des Himalayas n’était en rien évidente .
Deuxièmement, à rebours de la vulgate qui voudrait que l’ère de la mondialisation sonne la disparition des frontières, on voit au contraire les frontières se multiplier sous l’effet de l’apparition de nouveaux Etats : l’ONU comptait 51 Etats à sa création en 1945, elle en compte 159 en 1990, 193 aujourd’hui. Conséquence mathématique : plus de 28.000 km de nouvelles frontières internationales ont été instituées depuis 1991. Leur caractéristique commune est de suivre des tracés anciens : les frontières des Etats successeurs de l’URSS, de la Yougoslavie ou de la Tchécoslovaquie suivent, à quelques détails près, le tracé des frontières qui séparaient les Etats fédérés qui composaient ces fédérations. « De nouvelles frontières, oui, mais sans nouveaux tracés sur le terrain » (p. 15).
Troisièmement, à rebours là encore de l’espérance symbolisée par la chute du mur de Berlin, les murs, loin de disparaître, se dressent de plus en plus nombreux aux frontières . Ni les « peace lines » d’Irlande du Nord, ni la Ligne verte à Chypre, ni les murs bâtis par le Maroc au Sahara occidental n’ont été démantelés. D’autres ont été construits sur le même modèle : en Cisjordanie, sur le Rio Grande, autour des enclaves de Ceuta et Melila. Leur coût est prohibitif : c’est un marché extraordinairement lucratif pour les fournisseurs d’équipements de surveillance. Leur efficacité est douteuse : l’ingéniosité des passeurs de frontières inventera mille tours pour s’en jouer. Leur érection est en fait le plus souvent un message politique à usage interne : l’Etat se met en scène en doublant son message sécuritaire d’une action symbolique.
Quatrièmement, la distinction entre les frontières et les fronts, entre la border qui délimite linéairement deux espaces de souveraineté sans solution de continuité et la frontier qui forme une marche, une zone où les interactions rendent ambigües le jeu des souverainetés. Dans le chapitre consacré aux frontières de l’Europe, vieux serpent de mer du débat politique européen, M. Foucher défend une thèse stimulante : la « politique de voisinage » mise en œuvre par la Commission marque le passage d’une conception française classique de la frontière-border à une conception américaine du front-boundary. La démarche est habile ; mais elle ne permettra pas de faire l’économie du débat sur les limites de la construction européenne.
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Avec cet ouvrage, l’auteur du désormais classique « Fronts et frontières » (Fayard, 1991) inaugure une nouvelle collection de géographie et de géopolitique. « Frontières » a pour ambition de réhabiliter l’analyse géographique, l’étude des nouvelles configurations régionales et des enjeux territoriaux à rebours des études convenues sur la mondialisation et le dépassement des souverainetés.
Programme ambitieux, qui choisit l’Afrique australe pour premier terrain d’expérience. Une cartographie soignée mais trop réduite le démontre : l’accès aux ressources naturelles, la structuration de l’espace des corridors sont déterminants. Pour autant, l’influence qu’exerce la République Sud-Africaine (RSA) sur une bonne moitié du continent noir doit plus à la chute du Mur et aux jeux de la mondialisation qu’à de classiques équilibres de puissance.
Si la RSA est puissante, c’est d’abord à sa richesse qu’elle le doit. Son PNB représente à lui seul 40 % du PNB de l’Afrique subsaharienne, 80 % de celui des pays de la SADC (qui compte, depuis 1997, avec l’admission de la RDC et des Seychelles, 14 membres). C’est ensuite parce que la fin de l’apartheid lui a permis d’intégrer un système régional qui s’était construit sans elle, et même contre elle : les pays de la « ligne du front » regroupés en 1980 au sein de la SADCC accueillent leur encombrant voisin dès 1994 (simultanément, la RSA intègre l’OUA et lance l’Indian Ocean Rim Association avec l’Inde et l’Australie). C’est enfin en vertu d’un discours volontariste, la « Renaissance Africaine », inspiré par le successeur de Nelson Mandela, Thabo MBEKI, dont Ivan Crouzel démontre fort justement qu’il a « d’abord et surtout une fonctionnalité interne à l’Afrique du Sud » (p.73).
Loin de prouver « la modernité de la géographie dans la compréhension des phénomènes internationaux » (p.3), ce petit ouvrage de géopolitique montre paradoxalement le contraire : en Afrique australe, la géographie importe moins que l’économie, que l’interdépendance régionale, que le volontarisme politique.
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J'avais beaucoup apprécié « le dessous des cartes », collection de livres issus de l'émission sur la chaîne ARTE de Jean-Christophe Victor.
Ici, on retrouve l'antithèse de cette émission : des cartes non synthétiques, un peu fouillis car rempli de trop d'informations, avec des légendes trop petites ... le parti pris de représenter les cartes sous forme de globe plutôt qu'à plat ne facilite pas la lecture non plus.
Des cartes anciennes parsèment le livre, c'est sympa mais je ne vois strictement pas l'intérêt et le but recherché au vue des sujets traités. Elles sont là juste pour faire joli en fait.
En ce qui concerne le texte accompagnant, le discours est plutôt compréhensible et clair mais est, encore une fois, trop dense par rapport au but du livre qui se veut une analyse du monde que j'imaginai bien plus synthétique.
Bref, c’est une belle déception et je ne peux que vous conseillez de consulter la collection que je vous ai mentionné au début de ma critique ; une bien meilleure analyse du monde !
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D'innombrables cartes et schémas, des points de vue très renseignés sur les questions actuelles de l'Europe : la Catalogne et l'Ecosse peuvent-elles être membres de l'UE si elles font sécession ? La réalité du Brexit ? La possibilité d'une défense commmune ? L'Ukraine et la Turquie peuvent-elles envisager d'entrer dans l'UE ? Les populismes et les coalitions gauche-droite dans l'UE ? Une somme d'informations claires et limpides qui apportent des connaissances pour comprendre l'UE que les médias n'apportent pas par ailleurs.
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Comme l'indique le sous-titre plus que le titre, c'est à un "tour du monde géopolitique" que nous invite Michel Foucher.
Dans ce livre, cet éminent chercheur propose de retracer l'histoire, les origines des frontières pour mieux comprendre les problèmes géopolitiques liés aux tracés frontaliers, compris dans une acception très large. Pour cela, il montre tout d'abord comme les Européens ont exporté leur vision du territoire, de l'Etat-nation territorial et comment ils ont découpé le monde. Il questionne ensuite les horogenèses (créations de tracés frontaliers) dans les autres régions du globes : les frontières de l'Afrique sont-elles des frontières africaines? etc. Il s'interroge enfin sur ce qu'il nomme"les trois grands systèmes géopolitiques" que sont l'Amérique du Nord, la Russie et l'Europe. En effet, il ne faut pas oublier que ce livre a été publié pour la première fois en 1991.
Après avoir détaillé l'étude de nombreuses dyades frontalières pour proposer une typologie on ne peut plus complète des frontières, Michel Foucher revient à la typologie de départ : les fronts et les frontières. Dans sa conclusion, il dessine en effet une critique des fronts à laquelle répond un éloge des frontières.
Un ouvrage universitaire très intéressant, globalement facile à lire, mais long. Je pencherais quant à moi pour une lecture ciblée : les chapitres sont bien découpés en régions, donc chaque lecteur peut choisir de lire seulement celui consacré à la région qui l'intéresse le plus.
A compléter par une réflexion plus philosophique sur la frontière livrée, mais qui aboutit elle aussi à la nécessité de la frontière, par Régis Debray : "Eloge des frontières".
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Les tracts Gallimard sont de petits fascicules que j'aime beaucoup car ils permettent de faire le point sur un sujet d'actualité (par exemple). C'est le cas avec ce numéro 39. Il débroussaille les différents points de vue de la crise ukrainienne. C'est ce qui m'a plu, tout particulièrement le point de vue des Ukrainiens, l'histoire et la géographie de leur nation, leur identité, la position qu'ils cherchent à avoir dans l'Europe, et vis-à-vis de l'Europe de l'Ouest et la Russie. Le sujet est complexe et l'auteur maîtrise le sujet. Il aborde son sujet à l'aide d'exemple précis et de cartes. Le discours est clair. C'est un texte à lire si vous souhaitez en découvrir plus, accessible à tous.
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En feuilletant cet ouvrage, j'imaginai retrouver la qualité des livres « le dessous des cartes » qui sont très synthétiques, très pédagogiques et surtout… très clairs. Ici, c'est bien là où le bât blesse, des gros pavés, peu d'illustrations et des cartes qui manquent de clarté. C'est bien de mettre des couleurs et des chiffres sur une carte, mais pour moi une carte doit être compréhensible au premier coup d'oeil. Là, le livre a prit le partis de représenter le monde comme une vue au-dessus du globe ; certes plus réaliste mais bien moins clair qu'une carte classique, à plat.
Et puis, comme je le disais auparavant, il y a trop de blabla : j'aurai aimé avoir une analyse qui passe plus par des cartes détaillées et claires que par de longs textes.
Bref, je suis déçu car je m'attendais surtout à un style plus graphique que textuel… bref plus visuel.
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Les analyses d'un diplomate géographe sur l'état du monde, ses anciennes et ses nouvelles puissances (les pays dits émergents) et leur vision souvent différentes du monde, le tout illustré de cartes géopolitiques inédites. L'ensemble est intéressant et pertinent grâce à ces angles d'analyse originaux et ses points de vue différents, et on y apprend pas mal de choses ou en tout cas il permet d'avoir un autre regard sur notre monde. Malheureusement, le style de l'auteur n'est pas agréable ni évident à lire (un peu comme le mien en fait !), il n'est pas toujours limpide dans ses formulations qui comptent trop de mots savants ou de tournures laborieuses. Les cartes sont également trop touffues, parfois écrit très petit et au final peu lisibles, les règles de base de la cartographie ne sont pas appliquées ici. De plus, elles ne sont pas toujours en rapport avec les textes (ou en tout cas manquant de commentaires pour faire vraiment le lien). L'auteur et le cartographe ont-ils vraiment travaillé ensemble sur cet ouvrage ? J'en doute, et c'est dommage.
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Je retrouve avec plaisir les tracts Gallimard qui avaient accompagné ma solitude lors du confinement absurde d’une pandémie imaginaire, une belle initiative de les proposer gratuitement chaque semaine avec différents auteurs comme Patrice Franceschi, Pierre Assouline, Egar Morin, Patrice Franceschi en autres. Nous, les français, nous avons entendu pour la première fois le mot guerre en Ukraine lors de l’invasion de l’armée Russe dans le territoire de Kyïv, Kharkiv, Kherson, Marioupol et le Donbass. Celle-ci est la continuité depuis 2014 et les accords de Minsk sous la surveillance de la France et de l’Allemagne, à travers François Hollande et Angela Merkel qui chacun diront avoir gagné du temps pour permettre à l’Ukraine de s’armer, montrant la forfaiture de cet accord. Je voulais lire le livre de Michel Collon, Ukraine, la guerre des images, je n’ai pas eu le temps, et aussi celui dans ma bibliothèque numérique Histoire de l'Ukraine et de la Russie de Roman Abramović, pour avoir l’analyse subjective de ce conflit, même si je me suis renseigné en évitant d’écouter ces médias mainstream, déroulant un tapis rouge au va-t-en-guerre comme le pantin de service Bernard-Henri Lévy, ayant reçu des subventions de l’État pour un film bidon sur la guerre en Ukraine, faisant un flop au cinéma, et diffusé sur Canal plus avec une publicité digne de la mascarade. Je m’aventure donc sur une pente glissante avec Ukraine-Russie : La carte mentale du duel de Michel Foucher, ayant déjà écrit sur ce sujet de ce conflit avec Ukraine : Une guerre coloniale en Europe, publiée en 2022. Michel Foucher fût ambassadeur de la Lettonie, il est agrégé de géographie, il enseigne à l'École normale supérieure, à l'IEP de Paris et à l'ENA2, il a été conseillé chargé des affaires politico stratégiques au cabinet d'Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères, puis directeur du Centre d'analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères, il est chevalier de la Légion d'honneur (1ᵉʳ janvier 2023) (au titre du Protocole du Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères), ce long pédigrée présage de sa connaissance sur le conflit et aussi du biaisement public qu’il doit être soumis !
Dès les premières lignes, la Russie est la maladie de ce conflit par le virus de son passé, les Ukrainiens sont des résistants modernes, courageux. Václav Havel, par sa citation qu’utilise Michel Foucher, pose la situation géographique à cette crise, la limite de la frontière de la Russie et de l’Europe. L’enjeu est triple, politique, post-communiste, territorial et géopolitique, depuis son indépendante en 1991. La fin du bloc soviétique ouvre un élan démocratique libéral à ces nouveaux pays, amenant l’OTAN aux portes de Russie. Le livre de Zbigniew Brzezinski, Le Grand Échiquier, fait son écho dans les dirigeants Ukrainiens de cette pensée de conception américaine, parlant de structure « euro-atlantiques », devenant un point d’appui d’une nouvelle ambition géostratégique, s’infusant à la Pologne, entrant en 2004 à l’OTAN, devenant l’un des quatre ouvrages étrangers traduits et étudiés à l’Académie militaire russe des forces armées de l’état-major, sans oublier perçu par les autorités de Moscou par son côté offensif dirigé contre les intérêts russes de sécurité. Déjà à cette époque où notre auteur était dans la diplomatie chiraquienne au côté d’Hubert Védrine redouté sur la ligne rouge à ne pas franchir sur l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, Vladimir Poutine 2014 mettant en garde sur cette éventualité par la disparition de l’Ukraine.
La Pologne avec son développement démocratique devient le point d’ancrage et le modèle à suivre pour l’Ukraine, Michel Foucher présente sa politique orientale et sa complexité dans laquelle l’axe de l’entente franco-Allemand est primordiale dans ce processus de métamorphose démocratique rompant avec l’emprise de la Russie et d’un Poutine s’entourant de guerre plus ou moins visible !
Dans la suite, Michel Foucher pose la géohistoire de l’isthme Baltique-mer Noire comme querelle entre Moscou et Kiev, l’Ukraine était une terre convoitée, disputée et partagée pendant des siècles entre les puissances voisines : empire russe, grand-duché de Lituanie, royaume de Pologne, royaume de Suède et empire ottoman en Crimée et autour de la mer d’Azov, cette terre reste et restera une convoitise géopolitique. Michel Foucher considère la Russie comme empire colonial d’outre-terre, dans sa façon d’expansion territoriale depuis 2014, ce qui est absurde et cocasse, cette comparaison, imposant un héritage occidental à celui d’une Russie au passé tsarisme où Napoléon est venu s’y perdre. Alexandre Soljenitsyne est cité dans cet essai, cet homme amoureux de sa Russie, laissant sa liberté intime vagabondé sur la liberté des Ukrainiens à choisir son indépendance, comme la Russie à devenir un État-nation. Citant un philosophe ukrainien, Volodymyr Yermolenko, sur l’objectif de Vladimir Poutine, la réponse est sans équivoque « Il essaie de rétablir l’union soviétique… ». Vladislav Sourkov pense que l’expansion russe est une obligation de survie, et Henry Kissinger considère l’entendue du territoire russe sur onze fuseaux horaires ne devrait pas avoir peur d’encerclement comme elle peut le faire, lorsque Cuba osa se rapprocher de l’union Soviétique, les États-Unis, ont-ils eu une réaction de sérénité !
Ensuite Michel Foucher à travers différente théorie propose deux scénarios sur la victoire ou la défaite de l’Ukraine, avec son expérience et aussi son appartenance politique limite une véritable réponse impartiale, terminant par ces mots, « Le régime déliquescent du pouvoir personnel poutinien survivrait-il à la catastrophe qu’il aurait provoquée ? », Poutine serait le seul souci, l’OTAN, Volodymyr Zelensky, les États-Unis et les charognards libéraux seraient innocents, voir des moralisateurs de la bonne pensée, regardons notre Monde et toutes ses inégalités, souvenons du passé et de la Grande Guerre, n’oublions pas que la ploutocratie règne sur l’occident comme un brouillard qui asphyxie la liberté de respirer naturellement.
Michel Foucher avec une approche détaillée, et une documentation fournie expose sa vision du conflit avec un esprit plutôt manichéen où se diffuse la pensée actuelle occidentale avec beaucoup d’aisance, oubliant certain aspect mineure et maitrisant parfaitement la géopolitique de cette région, ce qui est plaisant à lire, avec beaucoup d’information intéressante et nouvelle, illustré par ces rencontres, ses lectures et son érudition, la partie historique, embarque le lecteur dans les profondeurs méconnues de cette région, lointaine par son histoire et proche par sa géographie. La peur de l’auteur à la fin du XXe siècle s’avère légitime, l’Ukraine aspire de plus en plus à devenir une structure « euro-atlantiques », comme son homologue la Pologne, Poutine comme les autres acteurs sont arcboutés dans leurs positions, une forme de sophisme coule dans les propos de Michel Foucher et c’est à chacun d’y percevoir une vérité sur ces incertitudes géopolitiques, c’est comme avancer dans un précipice sur un pont invisible, la croyance et la confiance seront de mises pour aller de l’autre côté du pont, ici de comprendre l’origine du conflit comme tente de le faire simplement Michel Foucher avec son essai d’un court format Ukraine-Russie : La carte mentale du duel.
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Formidable exposé de la situation actuelle en Arctique et des ses antécédents. À acheter cependant avec précaution, car les divers auteurs abordent des thématiques variés, plus ou moins intéressantes suivant les lecteurs, telles que le cadre juridique de cette région ou de son histoire mouvementée jusqu'à l'actuelle catastrophe climatique à venir.
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