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EAN : 9782081307988
386 pages
Flammarion (02/04/2014)
4.04/5   57 notes
Résumé :
La légende de la fée maléfique de La Belle au Bois Dormant.

La belle Cara est maudite : elle est bossue. Par dépit amoureux, elle tombe du côté obscur de la magie et devient la Fée du Vent Mauvais. Elle n'aura de cesse de se venger de sa sœur, en maudissant son héritière, la belle Aurore, la princesse du Bois Dormant.

Après 99 ans, Lilas, dernière fée survivante à avoir échappé à l'horrible régence de Carabosse, part chercher le princ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Les contes de fées n'ont pas une ride. Depuis quelques années, réalisateurs (Blanche-Neige, La Belle et la Bête, la série Once upon a time…) et écrivains (Cinder, Sortilège, Poison…) ont un regain d'intérêt et puisent dans cette matière première pour nous offrir réécritures, modernisations ou suites en tout genre. Les contes de notre enfance inspirent, pour le meilleur et parfois pour le pire.
La Belle au bois dormant n'est pas celui que je préfère mais, il y a quelques années (quasiment à l'ouverture du blog donc en 2006 ou 2007), j'avais découvert avec grand plaisir la réécriture proposée par Orson Scott Card sous le titre Enchantement et j'étais curieuse de redécouvrir ce conte sous un autre jour, pour un autre public. J'avoue qu'en voyant la couverture proposée par Flammarion et signée François Roca, j'ai été séduite. J'y retrouve comme une touche de préraphaélisme, mouvement pictural anglais (que j'adore) mettant généralement en scène des femmes au physique particulier, un peu « inhumain »… sorte d'enchanteresses que nous autres, simples mortels, avons du mal à comprendre. Et je trouve que ce choix sied bien au personnage de Carabosse, notamment dans la première partie.
Avant d'aller plus loin et pour être claire et concise : j'ai aimé. Beaucoup même !

Argument bien futile mais qui a son importance chez la plupart des lecteurs : l'objet-livre est sublime. Outre l'illustration de couverture qui me plait particulièrement, mais je n'y reviendrai pas ; Flammarion offre un ouvrage à la texture hyper agréable et aux détails visuels très travaillés : carte en première page, en-têtes de chaque chapitre stylisés… c'est beau, tout simplement.
Et si je m'attarde aussi longuement sur le contenant ce n'est pas pour masquer un contenu pauvre et inintéressant. Non, bien au contraire ; le fond est à la hauteur de la forme !

Tout le monde connait l'histoire de la Belle au bois dormant mais avant l'apparition de la fée maléfique qui lance la malédiction, savez-vous ce qui a bien pu se passer au Royaume de Bois Dormant ? C'est ce que nous propose de nous raconter Michel Honaker dans la première partie.
Deux soeurs aussi différentes l'une que l'autre, vivent avec leur père dans un vieux manoir au sommet d'une montagne. L'aînée - Cara -, brune et bossue, fricote avec la magie ; la benjamine - Léonore -, blonde comme les blés, semble tomber du ciel. Lorsque le nouveau roi de Vaudémont, le territoire annexe, se hisse au sommet du manoir à la poursuite d'ennemis sauvages, il tombe fou amoureux de Léonore, ignorant bien indélicatement les sentiments naissants de Cara. Jalouse, envahie par la passion et la haine, la jeune femme a la rancune tenace : elle fera tout pour détruire le bonheur du couple et profite de la naissance de leur fille - Aurore - pour resserrer son étau. Cette première partie s'achève sur la déclaration de la malédiction au dessus du berceau.
La seconde moitié du texte commence après une ellipse de 18 ans. Aurore, fêtera bientôt son entrée dans le monde des adultes et la fin de l'épée de Damoclès au dessus de sa tête, par la même occasion. Protégée par son entourage, elle n'en trouve pas moins le moyen de s'enfuir… et de se faire piquer par le fuseau ! La suite, on la connait… ou presque ! Lilas, la bonne fée qui avait réussi à contrer le mauvais sort au dessus du berceau, doit maintenant partir à la recherche du prince qui lèvera la malédiction, mais rien n'est simple car, quasiment une centaine d'années plus tard, Cara (devenue depuis longtemps Carabosse) et son armée veillent et les princes de sang ne sont plus aussi nombreux…

Voilà un long paragraphe de résumé, ce que je fais assez peu habituellement mais je trouve intéressant de pouvoir vous expliquer ce qui diffère, ou non, du conte qu'on a l'habitude d'entendre (ou de voir, notamment grâce à Walt Disney). Quelques éléments m'ont semblé se rapprocher d'autres légendes (je pense notamment au triangle arthurien Guenièvre-Léonore/Arthur-roi Florestan/Morgane-Cara et à la naissance d'un enfant hors mariage qui voudrait ensuite éliminer son père…), d'autres points varient plus ou moins de ce qu'on connait, par exemple l'identité de la « méchante ». Maléfice chez Disney, Carabosse ici. Je ne me souviens plus du conte d'origine donc ne pourrai dire « qui a raison » mais peu importe, l'insertion de Carabosse dans cette histoire et surtout son développement, est le point le plus intéressant, à mon avis.
Et je trouve que Michel Honaker a fait un très beau travail sur ce personnage qu'on devrait haïr car après tout, elle est à l'origine de tous les malheurs du Royaume de Bois Dormant et pourtant, je n'ai pas pu m'empêcher de trouver la jeune fille touchante. Complexée par sa bosse, elle n'a qu'une envie, s'en débarrasser. Pas foncièrement mauvaise à la base, je l'ai plus vue comme une jeune femme solitaire, peu sûre d'elle (malgré sa grande beauté) et cherchant simplement à avoir le corps de n'importe quelle autre jeune femme. Les circonstances et son intérêt pour la magie font qu'elle passe du mauvais côté et ne s'en sortira plus… Mais malgré tout, malgré tout le mal qu'elle fait autour d'elle, le lecteur ne peut la haïr foncièrement et elle nous touche à nouveau, dans les dernières pages.
Les autres personnages, nombreux entre la première et la deuxième partie, sont plus classiques, plus souvent rencontrés dans les contes de fées : le roi et la reine purs et amoureux fous, la jeune princesse parfaite quoiqu'un peu trop curieuse, le bellâtre à la sauce Flynn Rider (dans Raiponce)… malgré leur côté un peu lisse et attendu, je les ai appréciés parce qu'ils sont exactement comme ils doivent être dans une telle histoire. Les codes du conte de fées sont donc respectés et c'est un plaisir de s'y plonger.

J'ai cru voir que certains lecteurs avaient trouvé ce texte un peu trop « littéraire » pour le public visé. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette idée. J'en ai un peu marre que la plupart des gens soient persuadés que, qui dit public jeunesse, dit forcément textes simples (voire simplistes), bourrés de dialogues et évitant les schémas narratifs un peu trop complexes. Stop ! Les enfants et les adolescents sont capables de lire et d'apprécier des textes riches et bien construits ! Quand j'étais gamine, je lisais les contes de Grimm, Perrault et Andersen, il y avait des mots compliqués, c'était au passé simple, les passages étaient plutôt descriptifs… et j'adorais ça ! Je ne comprenais pas tout mais ça m'embarquait dans un univers bien particulier et surtout, ça me faisait un peu réfléchir ! Inutile de tout servir sur un plateau d'argent, les jeunes lecteurs sont parfaitement capables de mettre leurs neurones en marche pour se concentrer sur un texte un peu « littéraire ». A force de dire à des gamins, « non, ça c'est trop classique, tu n'aimeras pas, c'est trop compliqué », le jeune lecteur n'ose même plus essayer parce qu'il est persuadé qu'il n'y arrivera pas… Stop !

Michel Honaker offre certes de nombreuses descriptions (il y en a plus que les dialogues, c'est évident) mais il le fait bien. J'ai été embarquée dans le conte de fées dès la première page et n'en suis sortie qu'en lisant la toute dernière ligne. Pour raconter une telle histoire, il faut mettre en place une atmosphère bien particulière, un monde imaginaire avec des codes bien précis et ça ne peut pas se faire avec uniquement des dialogues. Les descriptions sont nécessaires et elles sont magnifiques alors pourquoi se priver ?

Je suis complètement tombée sous le charme de ce petit roman, tout m'a plu dans ce texte : la réécriture d'un conte de fées connu, le traitement des personnages (surtout la grande méchante), la plume… Bref, une vraie réussite ! Je lirai autre chose de Michel Honaker, c'est sûr !
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Dansant fièrement sous la lune,
louant le grand vent mauvais des frontières sombres qui l'eût faîte ombre autant que sa soeur fut laissée à la lumière,
la belle Cara célèbre son nouveau destin et danse comme une tentatrice biblique.
La belle bossue réclamera une tête.
Un jour, un soir, elle a aimé.
Usant pourtant de philtres d'amours, de nombreux atours de beauté exacerbant la nature Rose passionnée qui est sienne, Cara eut le coeur brisée.
C'est un serment à présent.
Qui touchera ses épines de rose en mourra.
Cette nuit-là, aussi fraîchement dans son esprit que cela fut hier, le seigneur Florestan se risquant à demander alliance, lui préféra sa soeur Léonore, une fleur fraîche et innocente.
Mais personne n'est innocent. Elle lui a volé l'amour.
De cette amour, naîtra la mort.
Si cette bosse lui fut donnée, qu'elle soit symbole de peur, de pouvoir, elle la portera plus fièrement encore.
Cara deviendra Fée foi d'ensorceleuse, personne n'oubliera sa légende, cela dût-il prendre cent ans.
Ici commence la légende de Cara Bosse, la Légende des Cinq Royaumes.

: Un vrai plaisir ! D'emblée, on ne peut retenir son enthousiasme devant l'interprétation de Michel Honaker du fameux conte de la Belle au Bois Dormant.
La célèbre sorcière est au coeur du récit et nous creusons la légende, fouillons dans le coeur brisé de la fée sans qui la légende ne serait pas.
Honaker revisite le conte et tire les origines d'une histoire familiale, un amour déçu. Une jeune femme qui fut choisie par les magies sombres se perd par amour et développe son pouvoir afin d'assumer finalement son héritage. Si la lumière ne l'a pas choisi, que l'ombre s'étende par sa volonté. Qu'il en soit ainsi !
Bien sûr, nous retrouvons Aurore la belle endormie mais ceci est un des éléments de cette aventure plus complexe. Nous avons une vraie quête façon Fantasy. Les loups-garous à la solde de la nouvelle Fée traquent les Fées du bien, qu'il n'en reste qu'une. La Fée Lilas, armée d'un arc et donnant l'impression de sortir du « Seigneur des Anneaux », veille et contre les actions de la malfaisante Cara tout en lui échappant à chaque fois, c'est le duel.
Du grand sommeil survit le parrain de la princesse, Trublion, nain de la cour pleins d'esprit et de courage qui part aussi à la recherche des derniers princes traqués eux-aussi. Mais finalement, un prince ne se résume t-il qu'à un titre royal ? Un héros se caractérise t-il toujours par le port d'armures et d'épées ? le nain se montre à la taille de la charge qui lui échoit.
Voici qui devrait compliquer la tâche de la Carabosse.
La version romanesque est tragique, captivante, pleines d'actions et de maléfices, le personnage de Cara ensorcelante.
On ne s'ennuie pas une seule page tournée et c'est avec talent que l'auteur ne fait pas oublier le conte mais y apporte véritablement une dimension supplémentaire qui se marrie parfaitement. Cara n'est pas s'en rappeler Morgane le Fey de la légende d'Arthur de la Table ronde, son fils Clèves celui de Mordred fils bâtard d'Arthur. A la différence de Mordred, Clêves n'a pas eu l'occasion d'être rejeté et reste fort de sa légitimité, si tant est que la vérité s'y trouve logée.
A ne pas hésiter ! Un vrai coup de coeur !
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Honaker avec une très belle plume actualise et réinvente le conte de la Belle-au-Bois-Dormant de Charles Perrault.

Carabosse et sa soeur Léonore vivent dans un domaine reculé et prompte à la rebéllion vis à vis du royaume. L'égarement du jeune roi dans la forêt va déclencher sortilèges et maléfiques avec l'affront pour l'aîné des soeurs qui se voit préférer sa cadette !
Ivre de colère, Cara pactise avec des forces obscures et ourdit sa vengeance...

L'auteur mêle au conte de Perrault auquel il reste globalement fidèle, d'autres emprunts. le personnage principal est proche de la fée Morgane, à la fois empreint de noirceur et de volonté. La magie noire y est très présente. Mais on trouve aussi dans le texte une ambiance qui rappelle la fantasy, avec la quête du prince charmant notamment même s'il va se révèler bien pâle au final.

Un beau texte et une jolie réécriture !


Lien : http://cdilumiere.over-blog...
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Un joli moment agréable pour cette réécriture de conte, mais qui m'aura suscité trop peu d'émotions pour me séduire totalement.



Oui, je ne m'en cache pas, j'ai passé un doux moment à arpenter les 5 royaumes et à suivre les différents personnages qui composent ce roman. Déjà quand on me propose une réécriture de conte, personnellement, je dis toujours oui. 80% de chances que ça me plaise (je suis restée une grande enfant).

Alors un mélange de l'histoire de la fée Carabosse, avec le conte de la Belle au Bois Dormant, j'ai dit oui tout de suite (pas folle la guêpe.)

Globalement, je ne peux pas dire que j'aie eu tort. C'est une jolie histoire, pas toujours rose, comme j'aime, servie par une plume intéressante.

Malheureusement, que cela vienne de l'histoire en elle-même ou du style de Michel Honaker, je ne saurais le dire, quelque chose dans ce roman ne m'a pas totalement convaincue. Je n'ai pas été embarquée à 100% dans ma lecture.

Pour autant, je n'ai rien de spécial à lui reprocher (étrange, non ?). Vous savez ce que c'est avec les livres, ça ne peut pas marcher à fond à tous les coups. Me voici donc à le refermer avec un avis un peu en demi teinte. Positif tout de même, car il serait complètement injuste de laisser entendre que ce livre est mauvais, en toute objectivité, ce n'est absolument pas le cas. Mais je suis un peu embêtée, car pour que je dise d'un livre qu'il est vraiment bon, il faut qu'il m'embarque complètement, et ce ne fut pas le cas. Disons juste que j'ai suivi l'aventure de façon assez extérieure. Je n'ai rien ressenti de spécial à la lecture, ni urgence à découvrir la suite, ni attachement particulier aux personnages.

Mais le moment fut loin d'être désagréable, quand même. Voilà le pourquoi du comment de ma note.

Ce livre est composé de deux parties, d'abord l'histoire de Carabosse, qui nous apprendra le pourquoi de sa personnalité, de son état d'esprit malfaisant, et de sa soeur Léonore. La seconde, comporte deux grandes lignes : l'histoire d'Aurore, la Belle au bois dormant, de sa famille et de leur royaume, et va également coupler tout cela avec la première partie. Il y a plusieurs personnages à rencontrer et à découvrir, tels Trublion, le nain très sympathique, fou du roi, puis écrivain, ou Hugo, un saltimbanque, montreur d'ombres, qui séduit son entourage par la pureté de son coeur. On rencontrera également d'autres fées, le fils de Carabosse, et bien d'autres figures intéressantes.

Si l'histoire et la plume m'ont toutes deux paru fluides et agréables, je dirais que le tout a manqué d'émotion, j'aurais voulu ressentir les choses plus à fond pour m'imprégner davantage. Mais de gros points positifs : les descriptions sont délectables, on imagine parfaitement les décors, l'univers, la beauté des lieux, et on y trouve également beaucoup de poésie et de beauté.



Dans le détail :

- La couverture : Très jolie ! Un très beau bleu, croyez-moi l'image informatique de couverture ne rend pas du tout justice à la beauté de l'objet. La couleur est beaucoup plus intense en réalité. Et la matière est très agréable aussi, comme un tissé style "tapisserie", avec les ronces en relief lisse. le personnage représenté est également très bien illustré, bref, niveau couverture c'est 5/5 !

- Les personnages : Non dénués d'intérêt, mais ils manquent peut-être un peu de profondeur. On les suit pendant 372 pages sans vraiment apprendre à les connaître. Bien sûr, on sait dessiner les grands traits de leur personnalité, et donc apprécier davantage les uns ou les autres, mais ça ne va pas assez loin. Tout est là encore une question d'émotion (non ressentie, donc), ils ne m'ont pas fait éprouver grand chose, c'est dommage. J'ai cependant beaucoup apprécier Trublion et Hugo, qui sont des personnages très naturels et pleins d'humour.

- le style : Michel Honaker a une jolie plume, je mentirais en disant le contraire. Les phrases sont bien tournées, le vocabulaire plutôt riche et varié, et vu le contexte de l'histoire, plutôt soutenu. Et pourtant, je n'ai pas su me laisser vraiment séduire. Question d'affinité certainement, car là encore, je n'ai absolument rien à lui reprocher. Je l'ai trouvée agréable, mais ne me suis pas sentie emportée par elle.

- L'histoire : Beaucoup de bonnes idées à retenir dans cette réécriture de conte, des mélanges intéressants, et un tout bien amené, et bien pensé. On cède cependant à quelques facilités en cours de route, un petit manque de profondeur, et bien sûr, on connaît la fin, et les (bonnes) surprises sont du coup plutôt rares en cours de lecture. Ce qui contribue à réfréner mon enthousiasme général quant à cette lecture. Néanmoins, l'histoire est suffisamment intéressante pour conserver un intérêt correct tout au long.

- L'édition : Comme je le disais, très belle couverture, très agréable. Un livre au bon format, à la bonne épaisseur, pour que la lecture en soit confortable. Des chapitres bien équilibrés, une police plutôt grande, et donc des pages qui se tournent vite. Question correction, petit bémol cependant, j'ai quand même repéré quelques fautes, ce qui m'a semblé plutôt étonnant de la part des éditions Flammarion, qui m'ont plutôt habituée à des livres carrément niquels de ce côté-là.



Pour résumer, je vous conseille de vous faire votre propre opinion si vous en avez l'occasion. Probablement qu'un public en dessous de mon (grand) âge sera plus à même d'apprécier ce roman à sa juste valeur.


Cali
Lien : http://calidoscope.canalblog..
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J'avais vu cet ouvrage dans les rayons de la médiathèque, cependant je n'avais pas osé tenter l'expérience avant de lire l‘avis de Light and Smell. Grâce à ses arguments, j'ai sauté le cap et me suis lancée dans cette réécriture de conte. le style de l'auteur a son charme : il a une plume onirique digne des contes d'autrefois, avec de belles descriptions féeriques et du vocabulaire d'antan. Il faut un peu de temps pour s'y habituer, toutefois je trouve l'idée sympathique. Les pages se tournent facilement et on prend plaisir à découvrir ce conte revisité. J'avais d'ailleurs oublié que Carabosse était la sorcière Maléfique de la Belle au Bois Dormant. Dans mes souvenirs, il s'agissait de deux personnages différents. Cela m'a donné envie de replonger dans mes classiques tels que les frères Grimm ou Charles Perrault ! le personnage de Carabosse m'a bien plu, car on découvre comment la jeune femme est passée de belle mais bossue à ignoble fée maléfique au physique ingrat et au coeur noir… Au départ, elle me faisait beaucoup de peine et j'avoue avoir ressenti de l'empathie pour elle… Jusqu'à ce qu'elle passe à l'acte ! Dès lors, mon appréciation a été radicalement différente. J'ai tout de même apprécié son évolution dans la noirceur. C'est un antagoniste crédible, cruel, avide de vengeance et malfaisant ! Bref, une très bonne méchante comme j'aime. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai préféré la première partie qui est liée à sa jeunesse, jusqu'à l'âge adulte où elle lance la malédiction sur Aurore avec le fuseau.

En plus d'avoir une belle plume, Michel Honaker propose un récit qui sort de l'ordinaire, puisque le prince charmant est loin de l'image dont on se fait de lui ! C'est une originalité qui m'a plu. Par contre, je ne me suis pas spécialement attachée aux protagonistes principaux et c'est sans doute ce qui a joué dans mon avis général… Il en va de même pour Clèves, le fils de Carabosse, que j'ai trouvé trop peu développé pour l'apprécier… Je rejoins donc l'avis de Light and Smell sur ce personnage… Clèves n'a en tête que la vengeance de sa mère et, à vrai dire, je m'attendais presque à ce que ce soit LUI qui rompe le sortilège… Mais non, il n'est là que pour exterminer les fées !… C'est un personnage très linéaire qui n'a que son objectif en tête : tuer pour sa mère. D'ailleurs, si vous vous attendiez à un joli conte de fées, sachez qu'il n'en est rien : certains passages sont sombres et le texte comporte des créatures impitoyables comme des loups-garous…

On a là une réécriture qui se lit bien, mais qui comporte ses forces et ses faiblesses. J'ai tout de même passé un bon moment. de plus, je trouve la couverture superbe ! N'hésitez pas à découvrir ce roman si vous aimez les contes revisités.

Lien : https://lespagesquitournent...
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critiques presse (1)
Ricochet
01 juillet 2014
Passé la première partie, la moins palpitante, on reste scotché à la seconde dont l'intensité redonne couleurs et saveurs à l'ensemble du récit
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Chère sœur, cette délicieuse enfant à qui tu as donné le jour a-t-elle un nom?
- Au...Aurore, hésita Léonore.
- Et pourquoi pas "Epine de Rose" ? Trop tard pour en changer, je suppose ? Alors donnons à Aurore le présent qu'elle mérite.
Elle étendit sa main au-dessus de l'enfant, ferma les yeux et murmura sur un ton prophétique :
- A toi Aurore, psalmodia Cara, au jour de tes dix-huit ans, j'offre...la mort. Tu perceras ta main à un fuseau, et tu périras.
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- Des sentiments purs? enchaîna Hugo en daignant à peine se retourner, tout à son spectacle. Un artiste a-t-il autre chose dans le cœur? Existe-t-il un art qui ne soit inspiré par ce qui appartient au plus profond de l'âme? Existe-t-il un créateur qui ne veuille s'adresser à son semblable pour partager avec lui un peu de rêve et le soulager du fardeau de ses peines? Je ne suis que sentiments purs, ma fée, car je ne désire rien pour moi et tout pour mon œuvre.
Je suis prince aussi bien acclamé par des inconnus que solitaire dans le vent et la pluie.
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« Carabosse fut parcourue d'une interminable convulsion. Sa bosse devient crête aux vives arêtes en pointe de fuseaux. Ses épaules s'élargirent et ses bras s'allongèrent. Des aiguilles poussèrent au travers de ses chairs, faisant d'elle un animal extraordinaire haut de vingt coudées. Son visage devient faciès de corne et de métal mêlés. Bien qu'elle fût préparée à tout, Lilas recula d'effroi devant cette hideuse métamorphose. »
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« Ainsi que je l’ai déclaré autrefois : un prince réellement épris de la dormeuse viendra l’éveiller par un baiser sincère, car le charme d’amour seul est capable de rompre les maléfices tissés par Carabosse. En attendant, tout ici doit s’apaiser. Tout ici doit s’assoupir. Le temps doit cesser de s’écouler sur Bois-Dormant. Horloges et pendules doivent interrompre leur course, jusqu’au jour où l’élu, l’éveilleur, viendra ici dissiper les ténèbres. »
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- Il faudrait pour cela que ton amour pour moi soit plus fort que ta haine pour Carabosse, sinon, elle en jouera pour te faire échouer.
- Je ne peux pas le promettre, fille des épines. Je devine à peine ce qui m'attend.
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Michel Honaker : L'enchanteur de sable .Michel Honaker est à l'aise dans tous les styles. Il y a quelques mois, nous l'avions rencontré pour parler de sa trilogie Terre Noire (Voir l'interview) et aujourd'hui c'est dans un parking souterrain, lieu énigmatique ou débute le troisième volet de Chasseur noir, L'enchanteur de sable, que l'on se retrouve. du piano au parking, les ambiances se suivent mais ne se ressemblent pas. RencontreInterview réalisée pour le site spécialisé en littérature jeunesse Les Histoires Sans Fin (http://www.leshistoiressansfin.com)
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