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Critiques de Michel Rio (60)
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Le perchoir du perroquet

Très beau livre sur la douleur, la foi, la cruauté que peut contenir les mots. Beau et sombre.
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Une enquête de Francis Malone : Leçon d'abîme

Le style fluide et imagé de Michel Rio est la première chose qui m’a séduite chez cet auteur dès les premiers livres que j’ai lus de lui : Archipel, le perchoir du perroquet, Merlin ou Faux pas. Aussi est-ce toujours avec une attente particulière que j’ouvre un nouveau roman de lui. J’avais déjà lu quelques ouvrages mettant en scène son enquêteur Francis Malone. Que me réservait cette nouvelle enquête ? Cette traque de la vérité, d’après le 4e de couverture, « dont lui-même ne sortira pas indemne » ?



De quoi s’agit-il ?

Malone se rend en Suisse chez un certain Monsieur David Klein, vieil homme fortuné qui vit dans une sorte de domaine-bunker. Ancien rescapé du camp de concentration Dachau, sa famille entière y ayant été exterminée, il est en quelque sorte la mémoire vivante, le seul témoin de cette sinistre période. Car si Malone vient le voir, c’est parce qu’un des dignitaires du camp, le colonel Waffen SS Hans Uzler que l’on croyait mort… ne le serait peut-être pas ! La vérification de l’ADN, pratiquée plus d’un demi-siècle après les événements, sur le cadavre retrouvé dans un baraquement incendié du camp, montre que ce n’était pas le corps d’Uzler.

Il s’ensuit un face à face entre Malone et Klein pour découvrir la vérité. On apprend ainsi que David Klein, prisonnier d’Uzler avec sa sœur, n’a pas été exécuté comme le reste de sa famille parce que Judith s’était donnée à Uzler. En effet, Judith Klein était une jeune femme d’une immense beauté ainsi qu’une pianiste virtuose. On apprend également que le frère et la sœur avait une relation incestueuse, thème qui revient fréquemment dans l’œuvre de Michel Rio. Mais surtout, peu à peu, au fur et à mesure des révélations, on en vient à se demander : « Et si David Klein n’était pas David Klein, mais Hans Uzler lui-même qui aurait machiné sa disparition à la fin de la guerre, voyant la défaite de l’Allemagne inéluctable ? »

Michel Rio aborde ainsi dans ce court roman plusieurs thématiques, celui de la vérité et des faux-semblants, de l’amour fou et de la barbarie nazie, de la sexualité déviante (sado-masochisme, inceste, humiliation, partouze, voyeurisme), ou encore celui de la mémoire.

Grâce à son style aussi beau qu’efficace, Michel Rio parvient à nous faire vivre ce face à face comme si on y était. Nous pénétrons l’intimité des acteurs du drame et découvrons, en même temps que l’enquêteur, toute la vérité sur cette terrible affaire. Même si j’ai quasi immédiatement compris de quoi il retournait dès l’instant où Klein refuse que l’on teste son propre ADN. Ses raisons invoquées sont assez faibles et Francis Malone n’en est pas dupe. Mais l’intérêt réside dans le piège que va alors tendre Malone pour faire avouer toute la vérité.
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Archipel

un livre au style classique , Des comparaison entre la beauté et la laideur. L'histoire passe quelque peu au second plan et met en relief les personnages.
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Le Vazaha sans terre

Toujours accroché au mythe de Merlin, Michel Rio nous emmène cette fois-ci sur les flots. Voyage dan le passé, le narrateur retourne sur l'île de son enfance, Madagascar, en voilier.

En route, il croisera le chemin d'une navigatrice, et arrivé à destination, celui d'un ami d'enfance.

Entre philosophie, conte, roman et dialogues, nous naviguons sur les pensées du narrateur, écrivain en panne d'inspiration. Il trouvera que l'amour est la chose la plus importante.

Accroché au mythe de Merlin, car son ami n'est-il pas Mordred aimant sa mère? La navigatrice Morgane sa demi-sœur? et oui donc Arthur le narrateur dans la terre gaste.

Bon j'ai trouvé quelques passages compliqués, qui ne voulaient en fait, pour moi, pas dire grand chose. Mais ce roman reste bien écrit, et Michel Rio plein de poésie. Le savoir y est présent, bien que la "morale" finale me semble un peu faible par rapport au roman. Cela n'a pas l'impact escompté.



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Ronde de nuit

Essai ingénieusement déguisé en roman , relatant un constat des problématiques du monde actuel sous forme prioritaire du dialogue. En effet la narration est très peu présente et lorsque l'on connait le goût prononcé de l'auteur pour le Théâtre on peut fort bien admettre que ce roman puisse être adapté en pièce. La structure des dialogues cadencés, comportant la majorité d'informations, axant son harmonie sur les relations entre les personnages, dont aucune n'est principal rappelle le théâtre et son exercice.



Les sujets comme la crise économique de 2008, la crise sociale, l'Europe, la religion sont abordés sous le prisme de personnages fictifs qui élaborent au cours de débats des thèses critiques des systèmes actuels. On pourrait prendre peur face à cela, car l'argumentation prend parfois le pas sur le récit, mais Michel Rio équilibre cela par des personnages riches en personnalités (presque caricaturaux mais cela permet l'équilibre avec le propos critique), truculents, avec une grande culture, et un causticité jubilatoire.

C'est un propos de gauche si l'on peut dire. un lecteur de droite ou d'extrême droite n'y trouvera aucun plaisir. un lecteur sans orientation politique et concerné par l'état du monde se saisira de cet objet littéraire avec je pense avidité. J'ai beaucoup aimé.
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Merlin

Lu en 2016. J'étais ressortie totalement envoûtée par cette lecture ! Une plume extrêmement maîtrisée et poétique.( NB : à noter deux ouvrages faisant suite à Merlin : "Morgane" et "Arthur").

Un récit sur les contradictions de l'homme, de ses choix entre le bien et le mal, de sa peur face à la mort et le néant, face à Dieu, face à l'autre et à lui-même. Une écriture prégnante, tout en férocité et sagesse confondues...
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Les chéris de la princesse ou le raid Auteuil..

C'est l'histoire d'une princesse italienne exilée avec toute sa cour dans une grande maison d'Auteuil. La jeune fille, qui possède une véritable ménagerie, est accablé depuis que sa tortue a disparu... Celle-ci manque à l'appel, envoyée par ses condisciples aux commissions elle n'en est jamais revenue.



Cette fable, qui se présente comme un "conte véridique" commence par une présentation savoureuse de cette petite troupe d'animaux attachants : le perroquet, avec sa coquetterie et son argot des bas-fonds, la chienne et la chatte, bras armé et cerveau du groupe, un rat très distingué et une poule pas très futée. Tous vont partir à la recherche de la disparue, leur périple en taxi, en train et même en matelas pneumatique, les conduira jusqu'en Bretagne.



Un très beau texte, qui nous entraine dans une quête improbable et pleine de dangers, dans lequel l'auteur laisse libre cours à sa fantaisie et son style inimitable.
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Merlin

Comment dire ? Autant, j’aime beaucoup les légendes arthuriennes et tout ce qui s’en rapporte, autant, je n’ai pas aimé du tout ce livre.

L’écriture vraiment très très lourde a beaucoup joué. L’histoire de Merlin est intéressante car j’ai découvert beaucoup de choses qui différent de ce qu’on connaît par Kameloot ou Merlin l’enchanteur.



Mais l’écriture a tout gâché. L’auteur utilise trois pages pour décrire la robe de Morgane. J’exagère à peine. J’ai vraiment eu du mal à finir le livre alors qu’il ne fait que 150 pages.



Pour le fond de l’histoire, je tiens quand même à dire qu’on apprend plein de choses sur Merlin et son univers et que des sujets graves sont traités comme l’inceste, la guerre…
Lien : https://romyread.wordpress.c..
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Le chat, l'ankou et le maori

Superbe histoire. Jules Joseph Chamsou est un chat domestique mais aussi un félin noble, courageux, un peu susceptible parfois. Une langue très belle, élevée. Un chat qui part à travers la Bretagne voir si tous les lieux se ressemblent et qui fera de nombreuses rencontres étranges et enrichissantes. Vraiment un joli conte.

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Le chat, l'ankou et le maori

Je flânais dans la librairie qui me devient habituellement, j’apprenais à l’apprivoiser. Pas facile de se laisser prendre par une librairie quand on avait ses habitudes ailleurs. J’apprenais à l’apprivoiser, je me laissais doucement apprivoiser. Alors quand j’ai vu ce titre improbable et ce dessin complètement (complètement quoi d’ailleurs ?), je me suis laissée tenter. C’est le genre d’achat qui fait partie de l’apprivoisement : savoir se laisser surprendre, tenter…

Je n’attendais pas grand-chose de particulier de ce roman, juste être surprise, et ça a été le cas. Pas de la grande littérature, pas de grande révolution de l’art de l’écriture. Des histoires déjà vues, avec des personnages déjà croisés, mais tout cela raconté d’une plume vive et ironique qui n’est pas déplaisante, et avec une façon originale d’aborder les choses. L’Ankou n’est finalement pas si tout puissant que cela, son chien non plus, mais notre chat héros ne s’en laisser pas compter. Et cet être est on ne peut plus roublard et de mauvaise foi.

Je vous laisse découvrir comment un Maori se retrouve aussi dans cette histoire. Il ne faut pas chercher la cohérence, ni midi à quaorze heures. C’est un livre pour sourire à des blagues d’initiés, c’est un livre pour regarder les jolis dessins en noir et blanc qui alternent avec le texte, c’est un livre pour passer un moment agréable et sans conséquence, sinon que de découvrir l’océan au côté d’un chat à l’improbable nom de Jules Joseph Chamsou Tabby.
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Transatlantique

Les principales qualités que j'ai trouvées à cette pièce sont d'une part qu'elle se lit vraiment très facilement et, d'autre part que les personnages sont sympathiques voire attachants. Le principal défaut que je lui attribue est d'être absolument sans surprise.

Une jeune femme découvre l'identité de son père qui ignore qu'elle existe. Elle va aimer cet homme sans savoir si son amour pour lui est celui d'une fille pour un père ou celui d'une femme pour un amant.

Je ne sais pas si on peut qualifier cette pièce de pièce de boulevard car il n'y a pas trop de portes qui claquent et pas du tout d'amant dans les placards mais elle en a la simplicité et la facilité, c'est mon reproche.

Les personnages tout de même sont convaincants et sincères, ironique et bienveillants, ce qui donne envie de les côtoyer, d'autant qu'ils ont tous leur petit mot à dire. Dommage que l'intrigue ne soit pas un peu plus complexe.

A noter également, le texte de la fin de la conférence du papa écrivain qui parle de la littérature, des écrivants et des écrivains et qui est déjà proposé en citation.
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La Terre Gaste

Ouvrage philosophique qui réfléchit l'homme sur la machine et vice versa. La pensée peut-elle être dénuée d'affectif? L'émotion est-elle engendrée par la raison?

Autant de questions que ce dialogue tente d'approcher.

Bonne lecture.
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Une comédie américaine

Il est question d’une jeune femme Alexandra dont la mère fantasque surnommée Deedee vient de décéder, très peu de rapport entre les deux femmes Alexandra étant persuadé de n’avoir été qu’un détail dans la vie de sa mère.



Dorothy Dickinson Irving Bryant Thoreau Crane Dreiser de Crèvecoeur laisse donc derrière elle une fille et pas moins de 6 ex-maris, mécène et libertine elle n’a pourtant cessée sa vie durant de n’aimer qu’un seul homme, le père d’Alexandra, un auteur à succès, Jérôme Avallon.

Tous ses amis se retrouvent au crématorium de Manhattan dont l’ami proche et écrivain Jack Recouac, personnage farfelu, et un sénateur.



Alexandra hérite de l’appartement de sa mère avec vue sur Central Park et de toutes ses affaires notamment un journal intime dans lequel Alexandra découvre un grand secret. C’est à partir de ce moment que ce petit roman débute réellement, même si on s’attend plus ou moins au développement de cette mini intrigue le roman reste agréable. Des scènes amusantes, quelques pointes de romantisme, la mondanité new-yorkaise cède la place à des passions simples.



Un roman qui ne restera pas dans les annales mais qui a été un bon divertissement.
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Merlin

Comme vous le savez, j'ai fait un master de littérature médiévale, je suis donc fan de tout ce qui concerne les contes de la Table Ronde. J'avais entendu parler l'année dernière de Michel Rio et de sa trilogie Merlin, Arthur, Morgane et j'avais donc bien l'intention de la lire. Mais ces livres n'étaient pas facile à trouver ou bien plutôt cher. Et je suis ravie d'avoir trouver le premier tome à un prix dérisoire ! Non seulement il est extrêmement court, mais j'ai en plus été assez déçue, même si je ne regrette pas de l'avoir lu, malgré tout.



Au début, je me suis dit, chouette, c'est plutôt bien écrit, poétique, ça va être sympa. Mais en réalité, j'ai trouvé le style trop travaillé, trop poétique, mais sans contenu. Il y a des faits, des phrases vides de sens, mais pas la moindre émotion, à aucun moment du roman !



L'histoire racontée par Michel Rio est très classique et suit la légende populaire à peu de chose près. On commence avec la naissance de Merlin, les premiers rois guerriers qui précèdent la venue d'Arthur, la conception de celui-ci, son éducation, la conception de Mordred, la table ronde, la rencontre de Merlin et Viviane, le mariage d'Arthur et Guenièvre, l'apparition de Lancelot, l'adultère de la reine, la bataille finale. C'est à peu près tout ce que contient le livre, sans trop de fioriture. Sans magie non plus, Merlin est un simple conseiller. Alors, je me demande, et cela pique ma curiosité, que va-t-il se passer dans les autres tomes ? La même histoire (encore), aussi linéaire, mais d'un autre point de vue ?

Après, il est vrai que la médiéviste (amateur) que je suis à bien remarqué que Rio connaît ses classiques sur le bout des doigts, les références aux textes médiévaux sont nombreuses et respectés. Mais je ne pense pas que ce texte pourrait plaire à quelqu'un qui n'aime pas trop les contes de la table ronde et pour quelqu'un qui ne connaît pas, se serait même l'effet inverse ! Honnêtement, il y a de bons passages (et même une bataille bien décrite, vers la fin, le seul moment où il se passe vraiment quelque chose qui est décrit sans que cela soit expédié en deux lignes), mais ce texte ne vend pas du rêve.
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Merlin

Ce livre est une vraie merveille. Les chevaliers de la table ronde, Merlin... ne sont pas ma tasse de thé mais avec cette écriture, cet élan, c'est enchanteur !

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Merlin

C’est l’histoire de la Table Ronde ainsi que tous les personnages qui y gravitèrent du point de vue de Merlin. J’ai trouvé ce livre un peu court car j’ai beaucoup aimé le style de l’auteur, et j’aurai voulu en lire davantage. On ne s’ennuie pas car le récit est ponctué de batailles, de trahison, le tout dans un format condensé, presque poétique et philosophique. Ce n’est pas une lecture inutile mais très divertissante !
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Alizés

Un livre découvert au hasard d'un vagabondage littéraire chez un bouquiniste. Il est étonnant - et fort dommage - que ce roman, écrit d'une si belle plume, ne soit pas plus connu. Le narrateur prend la mer pour un motif plutôt surprenant: «Au premier abord il peut paraître surprenant que je me sois livré quelques temps à la contrebande d'encyclopédies bilingues dans l'océan Indien.» Un naufrage, une vie de Robinson avec non pas un Vendredi mais une Vendredi....
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Le Vazaha sans terre

Un écrivain aux mœurs légères décide, pour des raisons ésotériques, de faire une grande croisière en solitaire vers Madagascar, sur un voilier. Sa dérive est ponctuée de rencontres singulières.



La quatrième de couverture souligne que « Le Vazaha sans terre est le sixième volet d’un cycle qui comprend, dans l’ordre chronologique de la fiction, Archipel, Mélancolie nord (prix du roman de la Société des Gens de Lettres), Alizés (prix des Créateurs), Tlacuilo (prix Médicis) et Manhattan terminus ». Je ne connaissais pas Michel Rio ni son œuvre antérieure. Peut-être aurais-je dû me plonger dans les 5 tomes précédents avant d’entamer « Le Vazaha sans terre » afin de mieux y entrer ? Je dois avouer que pour un lecteur béotien, l’écriture et le propos de l’auteur déconcertent dès le début par son ésotérisme singulier. La suite ne dément pas cette première impression.



Le propos m’a semblé particulièrement touffu, tissé de références multiples, notamment à la mythologie grecque ou arthurienne (en témoigne le nom de la demeure du richissime et mystérieux Alan, avec lequel le narrateur – un écrivain dionysiaque – est lié : Camlann House : faut-il y voir un clin d’œil à la bataille de Camlann, la dernière bataille à laquelle le roi Arthur aurait pris part ?).

A ces références mythologiques pléthoriques, vient s’ajouter la densité du champ lexical de la navigation.

« Cependant, il n’avait qu’un grand mât, très élevé, sur lequel se greffait, dans l’axe du navire, une longue vergue basse, bôme dont l’extrémité dépassait largement l’étambot et sur laquelle on établissait la bordure d’une immense grand-voile triangulaire du genre marconi, préférée comme plus maniable à la voilure aurique à corne classique sur les cutters, yawls, ketchs et sloops » (p. 46-47).



Tous ces tours et détours linguistiques rendent le lecteur impatient : au final, quel est le nœud de l’intrigue ? Le dialogue suivant, p. 38, délivre-t-il la clef de ce roman ?

« Et alors, me dit Alan, quelle est cette chose que je peux faire pour toi ?

- Me prêter un voilier à la fois de grande croisière et maniable en solitaire, pour quelques mois. Le Lady Laura serait parfait, d’un double point de vue maritime et affectif ».

Voilà donc notre écrivain dionysiaque parti pour un long voyage (44 jours très précisément). Son errance dans un « non-lieu » tel qu’il nomme la mer lui apportera une rencontre avec « Virginia Fox, une navigatrice solitaire anglaise célèbre à la fois pour ses exploits maritimes et quelques publications à succès faisant la chronique de ses aventures relevées par des considérations métaphysiques, sinon mystiques, rappelant assez le « Oh ! Grand Etre ! » de Rousseau cité par Alan ». (p. 70).

La rencontre fortuite avec cette naufragée ne m’a semblé nullement crédible. Bien évidemment, la déesse est libertine et emplie de pulsions sexuelles qu’elle souhaite assouvir… Notre créature dionysiaque angoissée s’empressera de répondre à sa demande.



Le ton très intellectualisé contraste singulièrement avec les mœurs libertines des personnages. Le choix de mots alambiqués rend la lecture ardue, en témoigne cet extrait d’un dialogue entre Alan et le narrateur :

« tu viens de résoudre à l’instant mes petits tracas existentiels par un rapide badigeon de ton polyuréthane philosophique ». (p. 35).



Les personnages m’ont semblé peu attachants : leurs mœurs libertines sont mises en avant, leur richesse démesurée également, à l’image du vocabulaire particulièrement nourri qu’a choisi l’auteur. Une demande suggestive de Laura le montre. Adoptant un ton métaphorique, elle invite le narrateur et son cousin Alan à une partie de réjouissance :

« Multiplions les petites morts pour diviser un peu la grande ». (p. 36)

L’écrivain narrateur semble ainsi pleinement endosser la figure de Dionysos, une créature qui aime s’étourdir d’alcool, de sexe, de drogue… et d’angoisse.



Je ne suis pas parvenue à pénétrer l’ésotérisme de l’écriture de Michel Rio. La fin en forme d’Ouroboros m’a laissée perplexe. Pourtant la citation de Shakespeare (issue de « Sonnets ») qu’il traduit en incipit pouvait paraître prometteuse :

Lors puis-je être peiné de peines antérieures,

Et sombrement refaire de douleur en douleur

Le décompte attristé de pleurs déjà pleurés

Que je verse à nouveau comme jamais versés.

Mais si me vient de toi la pensée, mon amie,

Toute perte se répare, et tout chagrin finit.
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Le chat, l'ankou et le maori

Les aventures burlesques de Jules Joseph Chamsou, félin de son état, donnent lieu à un conte savoureux, gorgé de fantaisie, nourri de sagesse.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Une comédie américaine

Une revanche de la vie, des pulsions et des passions, causée par la lecture d’un journal intime. En l’espèce, rien moins qu’un vain divertissement. Michel Rio, drôle et piquant, s’en donne ici à cœur joie.
Lien : http://www.humanite.fr/cultu..
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