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Critiques de Michel Rostain (127)
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Le fils

Si vous me demandez comment je vais, comment pourrais-je vous répondre ? Si je vous disais que je ne vais pas bien, ce serait lancer un appel au secours […] Je ne vais pas mal et ne vais pas bien. Une autre fois, j’essaierai de vous parler de ce deuil plus complètement. »



Le 25 octobre 2003 arrive l’impensable. Le fils de Michel Rostain, Lion, décède à 21 ans d’une méningite foudroyante. On pourrait croire qu’avec un prénom pareil, il était destiné à être fort, et à surmonter n’importe quel obstacle. Il a pourtant fallu un microbe pour anéantir toute une famille.



Impossible douleur. Comment faire face à cela ? Son ami, Daniel Michel dira à Michel Rostain le soir même de la mort de son fils : « on peut vivre avec ça ». Et ce roman existe pour nous le montrer.



Huit ans après ce drame et à travers la voix de son fils, l’auteur nous raconte la douleur, la détresse, la culpabilité d’un papa, et aussi, en filigrane, d’une maman. Et avec le recul pris pour l’écriture de ce livre, on découvre également les moments de bonheur avant le drame, et les moments de grâce et de paix bien longtemps après la mort de Lion. Un beau message d’amour lancé à un fils trop vite disparu.



Certains passages sont ponctués d’humour (l’organisation des obsèques) comme pour nous rappeler que la légèreté de la vie peut survivre à un tel deuil. « On peut donc vivre avec ça. »



Un roman magnifique qui nous chamboule au même titre que les romans de Fournier (Où on va papa ? et Veuf). Il mérite grandement son prix Goncourt du premier roman 2011.

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Le fils

Un livre sobre et émouvant sur deuil et qui force l'admiration quand on sait qu'il s'agit de la vie de l'auteur.
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Le fils

Michel Rostain a choisi de faire parler son fils pour raconter la mort de celui-ci. C'est son choix et c'est ce qui fait sans doute qu'il ne tombe jamais dans le pathos et nous fait même partager des moments d'humour noir.

Il nous livre toutes ses pensées ainsi que ses émotions avec une sincérité désarmante. Son livre est avant tout un magnifique hymne à la vie. Il fait comprendre comment, après la perte d'un enfant, on peut malgré tout "vivre avec ça".

Ce livre m'a confortée dans le fait qu'il faut toujours dire à ceux qu'on aime qu'on les aime et qu'il faut vivre chaque minute, chaque seconde comme si c'était la dernière.

Merci Monsieur Rostain pour ce magnifique livre, votre fils doit être fier de vous...

J'ai par contre un petit bémol quant au titre que je trouve un peu impersonnel mais c'est sans doute un choix de l'auteur afin que chacun puisse s'identifier à son récit.
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Le fils

Le narrateur ici c’est le fils, ses parents le surnomment Lion. Il a vingt et un an quand il décède d’une méningite fulgurante. Lion raconte sur un ton ironique, le deuil de son père en revenant sur les souvenirs des jours et des mois qui ont suivi le drame. Pris entre amour et culpabilité tout est prétexte à son père de fouiller dans la vie de son fils pour trouver un sens à l’inconcevable. Voilà qui fait bien sourire Lion qui n’en fini pas de se moquer doucement de son père. Les obsèques et la dispersion des cendres sur un volcan islandais (celui qui a perturbé le trafic aérien il y n’y a pas si longtemps !) sont décrits par Lion comme des instants de grâce, il dit qu’il faut se « délecter du magique ». Rien de larmoyant dans ce récit autobiographique, bien au contraire, tout est dit avec pudeur, avec délicatesse, avec drôlerie et surtout un amour filial infini. Bien sûr les regrets sont omniprésents, comment ne pas culpabiliser face à tout ce que l’on a pas eu le temps de profiter ! L’auteur délivre un message auquel il faut se résoudre ; la mort fait partie de la vie « on peut vivre avec ça », « quelle chance vivre avec la vie », « Vive la vie », un récit pour se délivrer de la mort et affronter à nouveau la vie, courageux et authentique !
Lien : http://ma-bouquinerie.blogsp..
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Le fils

Dans ce roman à la fois mi-réalité et mi-fiction, Michel Rostain nous livre un récit poignant à l'écriture saisissante dans lequel il fait parler son fils Lion décédé à l'âge de vingt ans d'une méningite foudroyante.

Ce qui fait le charme de ce livre, c'est que l'auteur donne la parole à Lion pour décrire les tourments d'un père en deuil, ainsi cela nous permet de mieux analyser cette douleur terrible.

Même si ce témoignage est émouvant dû aux larmes et à la colère que peut causer la perte d'un enfant, il n'est pas déprimant pour autant car notre narrateur nous décrit tout ceci avec un brin d'humour et d'impudence et aussi il nous fait part de quelques questions imaginées nous donnant parfois le sourire.

En conclusion, j'ai été touchée par cette lecture, étant aussi un hymne à la vie dont la fin est pleine d'espoir.

Un prix bien mérité pour ce premier roman de l'auteur !
Lien : http://univers-des-livres.ov..
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Le fils

Un peu pesant ce roman à mon avis mais le sujet est difficile !
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Le fils

Ce livre est un concentré de vie, un hymne à la vie, lancé par un père qui a eu la douleur de perdre son fils d'une vingtaine d'années, victime d'une méningite foudroyante.

L'auteur fait parler le fils défunt dans ce livre. Il relate l'affolement qui suit sa mort, le désespoir, les interrogations: pourquoi Lion (c'est ainsi qu'il s'appelle) avait-il pris rendez-vous chez le psy juste avant le décès?

A aucun moment et malgré la gravité du sujet on ne tombe dans le morbide ni le mélo. Tout est empreint de dignité, d'émotion contenue.

Les parents doivent faire face à ce drame le plus terrible que des parents puissent connaître; Ils vont continuer à assurer leurs activités et monter le spectacle sur lequel ils travaillaient.

Plusieurs mois après le drame, ils vont partir en Islande, à la mémoire de leur fils défunt, qui avait prévu d'y faire des études.

Un récit court mais beau, poétique, intense, émouvant.

L'auteur est Michel Rostain qui a dirigé le Théâtre de la Cornouaille à Quimper.

Le livre a reçu le prix Goncourt du premier roman et le prix Jean Bernard de l'Académie de médecine.
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Le fils

Très beau livre, humain et attachant
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Le fils

J'ai beaucoup aimé ce roman où l'auteur nous parle avec beaucoup de pudeur.de son fils disparu brutalement et beaucoup trop jeune

Tous ceux qui ont vécu un deuil se retrouveront dans les thématiques abordées.

Je regrette simplement qu'à mesure qu'on avance dans sa lecture, le fils narrateur (pour son père) s'efface de plus en plus et que le père reprenne la main. Quand ce dernier nous parle de ses amis ou d’évènements très personnels et plus universels, cela a du coup beaucoup moins d'intérêt pour le lecteur qui ne s'y retrouve plus
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Le fils

Cela faisait longtemps que je n'avais pas été bouleversée par un livre à ce point là, certainement depuis le livre "Où on va papa ?" de Jean-Louis Fournier. Bien évidemment le thème du livre (le deuil) est touchant, mais au-delà de ça, l'écriture de Michel Rostain est vraiment poignante. Il aborde cet épisode tragique avec tant de pudeur et de réalisme...C'est un choix judicieux d'avoir choisi pour narrateur Lion (le fils), ça permet de dédramatiser et de rendre la lecture moins traumatisante car ce dernier fait preuve de beaucoup d'ironie.

Ce livre n'est absolument pas un livre triste, bien au contraire : c'est un hymne à l'amour et à la vie qui est écrit ici. C'est pour trouver ce genre de pépites que je continue de lire, encore et encore. Donc, un grand merci à Monsieur Michel Rostain qui mérite largement son prix Goncourt premier roman 2011 !
Lien : http://selenion.over-blog.co..
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Le fils

J'ai abordé le thème avec intérêt. Je savais bien que je n'entrais pas dans une histoire facile. Ici le narrateur est souvent le fils emporté très brutalement par une méningite fulgurante. Ce récit est plein de douceur, d'amour, de douleur, de regret.

Je n'en n'ai pas trop apprécié l'écriture mais ça c'est affaire de goût.
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Le fils

Remarquablement écrit et construit.

Excellente idée de faire parler le fils mort qui continue à vivre dans ces pages. Je l'ai lu d'une traite. C'est d'autant plus poignant quand on a connu Michel Rostain au théâtre de Cornouaille à Quimper.
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Le fils

Michel Rostain donne la parole à son fils mort pour évoquer le deuil douloureux qu'il a vécu et nous transmettre le message :l'amour dépassera la mort,"On peut vivre avec ça", on peut s'en sortir car il faut continuer à vivre malgré tout.

Il évoque le quotidien à assumer comme la couette, à nettoyer,encore toute imprégnée de l'odeur de Lion pour démontrer que la souffrance latente est prête à remonter,fulgurante,à chaque instant;

Pourquoi cette mort injuste et absurde?

A-t-il baissé la garde pour se laisser envahir par ce microbe?

Pourquoi mon fils consultait-il un psy?

A quoi renonce-t-on?

Comment peut-on faire des rêves érotiques en temps de deuil?

Alors,le père se culpabilise puis, à travers les mots de son fils, revit le drame.

Fièvre du fils.SAMU.Souvenirs de connivence antérieure.Vomissements du fils.Travail du père.Méningite diagnostiquée."Aide moi à t'aider!".Mort.

Que de douleur dans ce va et vient incessant,de panique et de colère.

Et se rajoutent des détails pratiques durs à assumer,le cercueil,l'incinération,le monument de marbre,les fleurs,la morgue,le crématorium, la cérémonie,et un flash back, et on mélange et on recommence.Les souvenirs sont-ils dans un bon ordre?Papa devient fou! Les démarches à la sécu.Les condoléances.Les pleurs,les pleurs,les pleurs...

Dernières volontés."Cendres blanches déversées sur un volcan noir" islandais.Photos. N'est-ce pas une tête de Lion,là qui émerge de l'eau du lac?

On se raccroche à ce qu'on peut, on se raccroche à des mirages, aux mots de détresse qu'il faut expulser sous peine de suivre l'autre dans la mort.

Il faut avoir du courage pour dire l'indicible.Michel Rostain, dont c'est le premier livre salué par le prix Goncourt des lycéens 2011, en a eu.Bravo!
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Le fils

Samedi 25 Octobre 2003. C’est ce jour-là que Lion, jeune homme de 21 ans, est mort brutalement, emporté par une méningite fulgurante.

Pourtant, Lion est encore là et de son coin de ciel, le jeune garçon se fait le témoin de cet « après lui » dans lequel son père et sa mère se débattent jour après jour pour continuer à vivre malgré la douleur insoutenable que leur cause la perte de leur unique enfant.

Lion voit tout…les larmes impossibles à réprimer, les funérailles à organiser, les scandaleuses pompes funèbres qui font l’article de leurs plus belles prestations, le dilemme entre enterrement et crémation et le jour de la cérémonie, si beau avec toutes ces fleurs blanches, ces discours et ces musiques improvisés.

Lion raconte encore le voyage en Islande effectué par ses parents pour disperser un peu de ses cendres sur les bords du volcan l’Eyjafjalla-jökull. Puis chaque année, le pèlerinage sur les lieux, pour perpétuer l’amour et le souvenir.

Mais Lion rit aussi et se moque gentiment devant la croyance folle de ses parents à voir un signe de lui dans le réveil subit du volcan. C’était en 2010 à la une de tous les journaux !

Lion témoigne enfin de la douleur inscrite à jamais dans la chair de ses parents, et puis du temps qui passe, qui apaise, qui atténue le manque, malgré tout.

Et comment en se racontant des histoires, on arrive à tenir, à parler de son deuil à travers un récit, Ce récit, Ce livre, « Le fils ».



Comment parler du deuil, de la douleur incommensurable d’avoir perdu un fils, sans tomber dans le mélo et le pathos, sans le trop plein de sentimentalité qu’implique souvent ce genre de confessions faisant état de la mort d’un être cher ?

Le metteur en scène d’opéras Michel Rostain ne voulait pas tomber dans ces travers qui donnent aux épanchements d’un être qui souffre, ce côté larmoyant et pathétique, et dénaturent le caractère sacré de la mort par un voyeurisme impudique.

Il souhaitait cependant ardemment parler de la mort de Lion ; un besoin impérieux, irrépressible, né de la quantité d’histoires sur leur fils, qu’au fil du temps sa femme et lui ont racontées autour d’eux, aux amis et aux proches, afin de perpétuer le souvenir, mais aussi et surtout, afin d’apaiser le chagrin lié au deuil.

Un récit « grandi en eux comme une oasis de verdure » et forgé par « la succession de coïncidences et d’histoires que leur vie a tissées pour supporter sa mort ».



Pour éviter la complainte trop déprimante du père endeuillé, Michel Rostain a donc décidé d’écrire un récit à demi-fictif dans lequel le disparu lui-même prendrait la parole et deviendrait le narrateur d’outre-tombe des jours qui ont précédé et suivi sa mort foudroyante.

Lui, le fils disparu, se fait à la fois complice, ami, gentil moralisateur, espiègle taquin ou accompagnateur de ces moments sans nom où l’on croit ne plus jamais pouvoir se relever, où les questionnement surgissent, où à défaut de vivre l’on tente de survivre en se raccrochant à des souvenirs, des petits riens, des mains serrées, des larmes partagées..

Cependant, le caractère bien vivant de Lion, son ton détaché, son expression dénuée de tristesse, ne risquent-ils pas de provoquer chez certains lecteurs (dont je suis, à mon grand regret) un manque d’empathie engendré par une sorte de mimétisme d’avec le jeune narrateur ?

Si le récit, récompensé par le prix Goncourt du Premier Roman 2011, est agréable et souvent émouvant, cette distanciation volontaire de l’auteur pour échapper à tout pathos, ne provoque peut-être pas assez l’identification du lecteur face à la douloureuse mort d’un l’enfant.

Avant tout leçon de vie, le récit de Michel Rostain, ponctué d’humour, de tendresse et de profond amour filial, nous montre que, malgré l’horreur et malgré le désespoir absolu, « l’on peut vivre avec ça ».

Le récit du deuil se transforme ainsi en un bel hymne à la vie auquel il manque toutefois ce petit quelque chose qui le rendrait pleinement bouleversant et poignant.

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Le fils

Comment raconter ce très beau livre ? Tout est dans le texte de présentation ci-dessus. C'est le fils, décédé, qui raconte l'histoire de sa fin mais surtout qui regarde son père...

Le récit est touchant, émouvant mais, paradoxalement, l'écriture est légère et même parfois humoristique. C'est tendre, triste et drôle à la fois et, à mon avis, ce livre mérite amplement le prix Goncourt du premier roman qu'il a obtenu.

Nous assistons donc à la mort de Lion, raconté par lui-même, au désespoir de ses parents, puis au deuil et finalement au message de l'auteur : « On peut vivre avec ça. »

Un superbe livre mi roman-mi réalité.


Lien : http://lefantasio.fr
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Le fils

ce qui est certain, c'est que Rostain possède bien un talent indéniable pour raconter l'irracontable sans jamais verser dans le larmoyant ou le pathos. J'avoue d'ailleurs que c'est sans doute cela qui m'ait quelque peu géné dans les premiers temps de la lecture, cette façon d'aborder cette tragédie avec un réel détachement , de traiter les faits et les évenements jamais vraiment frontalement. Déjà, le livre est écrit du point de vue du fils décédé, ce qui donne un sentiment un peu aérien, puisque le fils semble planer au dessus de ce père, qui, lui aussi, donne le sentiment d'être dans les sphères, mais pour d'autres raisons.



Du coup, on n'est jamais réellement noyé sous les larmes, comme dans Nos étoiles ont filé , qui là, abordait la question de façon plus mélodramatique (mais dans ma bouche, cet adverbe est plutôt un compliment).



Rostain reste toujours à la surface de son sujet, sans doute pour ne pas être totalement submergé par son chagrin, un peu comme le faisait Jean-Louis Fournier, sur un thème similaire, dans Où on va papa?. Sauf que Fournier distillait ici et là des pointes d'humour qui faisaient totalement mouche. Ici, Rostain n'a pas vraiment le coeur à rire (je suis donc assez surpris du bandeau figurant sur la couverture qui cite Nancy Huston qui aurait "ri lors de ses 6 lectures"),ce dont on ne peut évidemment pas le blamer, vu les circonstances.



Mais Michel Rostain tient également à ne pas nous faire pleurer. De fait, on se retrouve un peu assis entre deux chaises, et on aurait aimé être plus retourné par ce bouquin, pourtant écrit d'une belle plume.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le fils

Ainsi commence ce récit relatant le lendemain, la semaine, l’année, enfin les cinq années qui ont suivi ce jour fatidique du dimanche 25 octobre 2003, à 16 h 17 quand Lion, le fils de l’auteur, est mort en salle de réanimation, à l’hôpital de Quimper, d’une méningite foudroyante.

Il se termine à la mi-avril 2010, lors de l’éruption du volcan islandais au nom imprononçable: Eyjafjallajökull qui projette des fumées à dix kilomètres d’altitude, les cendres du fils mêlées à ses cendres qui envahissent le monde.

«Ce qu’on voit en fait dans le ciel de ce printemps? Ce ne sont que mes cendres qui disparaissent un peu plus. Le reste, c’est de l’ordre du roman. Ce n’est pas rien.»

Entre ces deux moments, le fils décédé retrace la douleur du père et ses efforts pour vivre le deuil, l’enterrement et les mille histoires que ce dernier se raconte pour survivre et transformer l’absurdité de l’événement en apothéose mythique et familiale. Du sordide de la réalité corporelle de la mort il atteint ainsi l’apaisement des fictions fantastiques et merveilleuses, seules dignes d’apaiser sa souffrance et c’est ainsi que se termine ce livre, le 31 mai 2010.



Un beau livre, émouvant bien sûr mais sans trop puisque c'est le mort qui parle et un mort, c'est bien connu, n'éprouve plus rien et se contente d'énumérer les faits bruts qui, eux, peuvent s'avérer tour à tour dignes et drôles, juste ce qu'il faut.

Je plains le père et admire l'écrivain.

C'est lui qui a obtenu le Goncourt du premier Roman 2011 bien que ne faisant pas partie de la sélection préalablement annoncée par l’académie à voir ICI
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Le fils

« L’hôpital a adressé à papa et maman un certificat de décès. Je suis mort de mort naturelle. Cette bombe qui m’a criblé de balles violettes, c’était une mort naturelle. » (p. 141) Lion, un fils, est mort. Les parents sont dévastés. Le père surtout. C’est la voix du fils qui se fait entendre. Ni d’outre-tombe, ni du paradis, cette voix s’élève en lieu et place de celle du père. Le fils observe le père qui part à la recherche d’indices, de traces, de messages. « Limite indiscret papa, que trouveras-tu dans la vie de ton mort ? » (p. 23) Parce qu’il est insupportable qu’un jeune homme ait pu disparaître si vite, le père se raccroche à des preuves de vie. Non, Lion ne voulait pas mourir. Lion s’était abonné au Monde et au théâtre de Rennes. Non, ce rendez-vous chez un psy n’est pas l’aveu d’un malaise que le père n’a pas décelé.

Entre l’organisation des funérailles et les premiers temps du deuil, la douleur ne régresse pas, même si elle se transforme. Le fils, ni impuissant, ni triste, ni en colère, observe le cheminement de son père. Il ne l’accompagne pas, ne le soutient pas. Il le regarde et tout n’est que fait. « Syllogisme : papa pleure chaque fois qu’il pense à moi. Papa n’est heureux que lorsqu’il pense à moi. Papa est heureux chaque fois qu’il pleure. » (p. 119)

Il faut apprendre à vivre avec l’absence et le souvenir qui s’efface. Tout est bon pour maintenir le disparu dans un état de survivance : revoir mille fois les mêmes photos, écouter les amis répéter les mêmes souvenirs et, s’il le faut, aller en Islande. « Tous les parents aiment que leur enfant soit exceptionnel. Papa est un papa comme les autres. Chaque étape de ma mort prend un tour exceptionnel, alors papa exulte. » (p. 147)

Les chapitres s’ouvrent des citations d’auteurs. La littérature parle depuis toujours de la vie et de la mort, de l’absence et de la douleur. Michel Rostain apporte sa pierre à l’édifice. Dans des paragraphes courts, il donne sa vision de la mort et de la douleur de parents. Ce roman est très émouvant, mais je lui reproche un certain pathos. La voix du fils aurait pu en préserver le texte, mais une émotion lourde et chagrine plombe certaines pages, alors que d’autres sont des miracles de finesse et d’humour, même noir. La fin est une pirouette salvatrice, qui renvoie le lecteur à la nature de la littérature et aux sources du sentiment. « Ce qu’on voit en fait dans le ciel de ce printemps ? Ce ne sont que mes cendres qui disparaissent un peu plus. Le reste, c’est de l’ordre du roman. Ce n’est pas rien. » (p. 171)

Parler de la mort d’un enfant n’est pas chose aisée. Avec ce premier roman, Michel Rostain ne me convainc pas entièrement. Le récit est parfois trop décousu pour être intelligible et pour susciter une émotion durable. Les brisures dans la narration et les ruptures temporelles sont trop nombreuses. Comme le père supplicié, on erre dans un monde trouble et douloureux, mais nous, lecteurs, nous ne sommes pas en deuil, et il est bien dommage que ce livre veuille nous y conduire.


Lien : http://www.desgalipettesentr..
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Le fils

Lecture entamée mais j'ai arrêté au chapitre 3. Effectivement, c'est un livre sur la perte d'un enfant mais pas un livre à pleurer. Le fait de faire parler son fils décédé donne un ton plus "léger" car il observe son père et tente de dédramatiser la situation. On se prend d'affection pour le père et le fils.

J'ai apprécié ce roman jusqu'à ce que je découvre de quoi est mort ce fameux fils. Méningite foudroyante. J'ai malheureusement perdu mon cousin de la même chose et il avait 6 ans de moins. A partir de là, impossible de m'imaginer le protagoniste autrement qu'avec les traits de mon cousin et du fait, le ton léger est devenu lourd et limite dérangeant.

Je m'en veux d'avoir arrêter car je trouve que c'est un très bon (premier) roman et je le conseille vivement car l'on sort de tous ces docu-romans à pleurer qui envahissent les tables des libraires en ce moment.
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Le fils

Cher Lion,



La logique voudrait que j’écrive directement à Michel Rostain, ton père. Mais tout comme ce dernier t’a choisi comme narrateur de son récit, c’est par ton intermédiaire que je souhaite m’adresser à lui.



La première fois que j’ai fait la connaissance de ton père, il y a de ça plusieurs semaines, ce n’est pas par le biais d’un opéra lyrique (je dois bien t'avouer que je n’y connais rien) mais sur le plateau télé d’une émission de santé présentée par deux médecins, chroniqueurs littéraires à leurs heures perdues.

Il m’avait à l’époque beaucoup émue et je m’étais promis de lire son livre très rapidement. Comment, m’étais-je étonnée, ce père peut-il parler de la disparition si brutale de son fils unique et adoré avec tant de sérénité ? La réponse, je le sais maintenant, on la doit en partie à son ami Daniel, « on peut vivre avec ça ».



Ça va peut être te paraître bizarre et déplacé et surtout ne le prends pas mal, mais j’envie beaucoup ton père (même si l'envie n'est pas un sentiment très honorable). Je vais essayer de t ‘expliquer pourquoi.



J’envie évidemment ses talents artistiques, d’écrivain, de metteur en scène qui lui ont permis, par une trouvaille narrative astucieuse, de nous offrir, de t’offrir, ce livre magnifique, plein de pudeur et pourtant totalement impudique, émouvant, bouleversant mais sans une once de pathos. Un vrai tourbillon de vie, une éruption d’amour.



J’envie le couple qu’il forme avec ta mère, tellement à l’unisson et soudé pour traverser une tragédie dont bien des couples ne se relèvent pas.



J’envie son cercle d’amis précieux, toujours présents même dans les moments les plus durs mais sachant conserver la distance nécessaire pour laisser tes parents exprimer leur chagrin, leur révolte.

Des amis, comme Daniel, qui n'hésitent pas à dire ces mots qui paraissent tellement difficiles à entendre juste après une telle tragédie, mais qui avec le recul vous aident à vous reconstruire, à avancer.

Même ses amis morts sont merveilleux à l'image de Simon qui,« grâce » à ses funérailles burlesques, aura donné à ton père la force de t’organiser une cérémonie d’adieu hors du commun.



Enfin, j’envie ces petits hasards de la vie et ces énormes coïncidences que chacun interprétera à sa manière, qui lui auront permis de te rende encore plus exceptionnel, plus éternel à ses yeux. Des signes dont on aurait trouvé les ficelles un peu trop grosses s’il s’était agi d’un livre de fiction.



Évidemment, je me doute que tout n’a pas été aussi évident et qu'avec quelques années de recul il a été plus facile de s'arranger avec la réalité en distillant ça et là une part romanesque dont vous seuls garderez le secret. Mais, en tant que maman (d’un enfant unique qui plus est), je ne peux pas faire autrement que de me projeter : Comment réagirais-je à une telle tragédie ? Aurais-je la force d’avancer ? Mon couple y survivrait-il ? Saurais-je trouver le moyen d'offrir à mon enfant un dernier cadeau aussi beau que celui que t'a donné ton père?



Ma fille, qui a trois ans et demi, se pose en ce moment beaucoup de questions sur la mort sans que je sache toujours très bien trouver les mots pour répondre à cette angoisse qui la taraude, « c’est quoi mourir ? ». Mon athéisme n’apporte sûrement pas les réponses adéquates qu’attendent les enfants de cet âge.

Alors, si tu le permets, peut-être la prochaine fois, lui parlerai-je de ce vieux volcan qui décida un jour d’avril de sortir de son très long sommeil pour aider un garçon disparu à rendre une dernière (?) visite à ses parents chéris.



Bien à toi.

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