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Critiques de Michel Rostain (128)
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L'étoile et la vieille

Inspiré par sa propre rencontre avec la reine de l'accordéon Yvette Horner, Michel Rostain nous raconte l'histoire d'un metteur en scène de théâtre, qu'il nomme "le metteur", qui accepte de mettre en scène un spectacle d'Odette, star entre toutes, de l'accordéon musette et de la variété populaire. Ils n'ont rien en commun, lui le théâtreux intello, et elle l'étoile vieillissante mais encore adulée. Cependant l'attraction opère et tout au long des répétitions leur attachement grandit, avec une alternance de coups de gueule, grincements de dents, rires (car Odette est aussi très drôle), réconciliations et instants de grâce.

J'ai été très émue par ce récit, qui est aussi un témoignage et une interrogation sur la vieillesse, la mort et le renoncement, impossible aux artistes. Pouvant paraitre parfois brouillon, le style m'a pourtant touché par sa poésie et sa sincérité.

J'ai beaucoup repensé à ce livre depuis trois jours, cherchant un écho d'une scène déjà vue. J'ai enfin trouvé: la litanie d'Odette, "si tu annules, tu me tues" m'a rappelé Edith Piaf telle que la montre notamment Olivier Dahan dans "La môme". C'est une scène de tragédie, quelque soit l'artiste.

Merci donc à Babelio et à Michel Rostain pour cette lecture. Je commande "Le fils" demain. Ce soir. Non, maintenant.
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L'étoile et la vieille

Un livre étonnant que je n'aurais jamais lu sans Babelio qui attend donc de moi une critique.

Je sais qu'en vous donnant le sujet beaucoup d'entre vous vont se dire :"très peu pour moi!"

Il me reste donc à vous donner envie.

Grâce à l'auteur peut-être , puisque son premier roman que je lirai certainement , a été encensé par la critique ("le Fils" prix Goncourt du premier roman)?





Le sujet:



Un homme de théâtre et musicien, décide de monter un spectacle autour de l'accordéoniste Yvette (Odette dans le roman ) Horner.

Yvette Horner !!!! Je la croyais morte depuis longtemps , elle représente exactement tout ce que je déteste : la télé de Guy Lux , les arrivées du tour de France , les reprises du petit vin blanc après les repas trop arrosés.

Bref ! Je la trouve "vulgaire" ... Le mot est lâché .





Le roman raconte cette curieuse rencontre entre un metteur en scène plus habitué à la musique contemporaine et cette artiste très âgée , au début son jugement sur Odette n'est pas très loin du mien.





Sauf que lui, il connaît la scène et d'emblée, il sait que, si elle a eu, et a encore, autant de succès c'est qu'elle possède "quelque chose" qu'il veut montrer encore une fois au public.

Et là, j'avoue que le roman m'a diablement intéressée.

Je me suis demandée pourquoi Yvette Horner et sa musique était aussi populaire . Je n'ai pas la réponse , il y a la un mystère d'une rencontre d'un style de musique et d'une femme avec un public, son public à qui elle donne tout .





Le deuxième intérêt de ce roman c'est de se rendre compte à quel point le désir de monter sur scène peut doper l'énergie d'une très vieille femme.

Et comme le metteur en scène, j'ai été finalement triste que l'âge l'emporte sur l'énergie.

Au début du livre , l'auteur m'a pas mal énervée en ne mettant pas de noms à ses personnages et en parlant de lui à la troisième personne.

Je ne suis pas totalement conquise par son style mais j'ai bien aimé son récit.

C'est triste, et je me demande encore pourquoi il a voulu faire ce spectacle.

Ma réponse , mais ce n'est que mon point de vue: pour comprendre ce qui rend une artiste populaire!

Il n'aurait pas eu sa réponse, même s'il avait réussi à la faire jouer une dernière fois, car, selon moi, la popularité d'Odette est celle d'une époque dépassée.





Cette France-la n'existe plus sauf dans les banquets du quatrième âge à la campagne ou dans les maisons de retraite .




Lien : http://luocine.over-blog.com..
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L'étoile et la vieille





"Ce soir, au théâtre, la toujours verte et rousse Odette"



Un metteur est scène de spectacles lyriques accepte de travailler avec une vedette de musique populaire sur le déclin.

J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre le choc artistique de deux personnalités du monde musical, contraints à préparer un concert, en dépit de leurs différences. Beaucoup de fantaisie, pour décrire le contraste entre un metteur en scène condescendant face à tant de ringardise, mais néanmoins sous le charme d'une Odette accordéoniste narcissique, à la chevelure flamboyante et qui parle d'elle à la troisième personne. ( changez le O en Y, ça parle tout de suite! )



La confrontation se décline en mode sarcasme et en humour à la sauce vitriolée. Au fil des répétitions, entre tendresse et agacement, stress et enthousiasme, ils vont s'attacher, s'affronter, se charmer, s'agacer, confrontés tous deux au déclin d'une star vieillissante et fatiguée, incapable d'assurer mais qui refuse de décrocher. Car sinon, que reste-t-il?



La chronique littéraire de cette expérience se décline en mode musical comme une partition, par chapitres lyriques, composant ainsi une oeuvre tragique, cruellement nostalgique, sur la décrépitude, la vieillesse et la mort.



Merci à Babelio et aux éditions Kero pour cette lecture, me permettant de découvrir Michel Rostain. Conquise par son écriture, j'ai mis son premier livre Le Fils , Goncourt du premier roman 2011 dans ma PAL.
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L'étoile et la vieille

Le langage est musique et, ici, les mots sont les notes disposées sur une portée de 219 pages.

L'auteur a construit son livre comme une suite symphonique émotionnelle, depuis l'ouverture en passant par l'allegro, le scherzo, le fugato et le final, telle la musique savante que le « metteur » – Michel Rostain est metteur en scène d'opéras – , fréquente en érudit et en avant-gardiste (sa description de « l'anarcho-laïcar de type irrespect agressif contre les pouvoirs rassis et les bonnes âmes » le positionne dans le monde artistique puriste, rigoureux, novateur presque mystique, bien loin de la culture de consommation).

Au centre des mouvements, un terme bien connu des émissions de variétés rétro-nostalgie, tant appréciées en notre décennie, surgit décalé : le medley.

Quand la Musique rencontre la musique voire la musiquette ou musique populaire, les deux se dévisagent, s'étreignent et s'écharpent, le soufre de l'une exalte la souffrance de l'autre. S'apprivoisent-elles ?

Un peu, beaucoup, pas du tout, jusqu'à la folie : un véritable mélodrame se joue (autre terme plus théâtral et combien évocateur) hors réalité dans cette rencontre entre Odette l'accordéoniste, ancienne gloire des années 50 n'acceptant pas de n'y être plus, reine déifiée de la musique popu et le « metteur » sollicité pour la mettre en scène.

Dès le début du livre, nous reconnaissons cette femme aux cheveux flamboyants dont on (je) regardait (s) distraitement l'apparition kitsch à la télévision il y a quelques décennies et dont la musique, synonyme peut-être à tort de musette, nous (me) faisait (s) dresser les cheveux sur la tête, un peu comme elle ...

Nous nous reconnaissons dans ce que l'auteur en dit et nous imaginons plus qu'il ne faut ce bazar dans lequel elle vit et cet ego agaçant qu'elle porte en bouclier.

Puis, Michel Rostain introduit dans le scherzo une mise en garde qui nous déroute. Ce qui écarquillait nos yeux s'avère-s'avérerait déformé par la longue vue des années et le grossissement imaginatif de l'auteur.

Notre lecture reprend, différente, et nous tâchons de décoder fiction et réalité ; le doute subsiste...

Qu'importe ! Là n'est pas l'essentiel. La lecture devient de plus en plus ardente, à fleur de sensibilité.

Aime-t-on Odette ? Notre empathie se calque-t-elle sur celle du « metteur » ?

En ce qui me concerne, elle m'apitoie et m'agace, je la scrute et la rejette, je la plains et la maudis, je refuse l'aura si bien décrite par Michel Rostain. Sans doute suis-je trop méfiante ?

Je m'oublie et tente de comprendre la descente aux enfers de la « vieille » qui ne veut pas l'être, étoile qui s'éteint, jetant quelques derniers éclats autour d'elle, avide de conserver cette lumière qui fut l'oxygène de sa vie. Vie qui apporta du bonheur à d'autres vies.

Je frémis devant les doigts qui jouent dans ce vide qui ne l'est que pour nous.

Pitoyable et inébranlable condition de tout être humain : vieillesse et mort.

Toute sa cruauté apparaît dans la perte de ce qui fut, pire que la disparition finale.

La dissection de l'impuissance de tout homme devant ce délitement est présentée précise, sans espoir, en une attente douloureuse si le courage (?) d'en finir lui manque.

Finir. Finale de l’œuvre. Finale de l'être. L'être et son œuvre. L’œuvre qu'est l'être.

Finale du livre en quelques lignes qui font mal mais qui rassurent : nous sommes tous pareils.

Il y a l'étoile et la vieille. Elle a brillé certes un peu plus que les autres, mais toutes s'éteignent et se rejoignent.

Nous suivons avec compassion les affres du metteur en scène qui sait qu'il va droit dans le mur, fidèle-infidèle à ses nobles convictions sur l'acte théâtral et sur l'approche scénique.

Elles éclairent les amateurs de créations artistiques. Elles leur confèrent les lettres de noblesse qui font oublier la médiocrité culturelle ambiante.

Un livre qui touche et le cœur et l'esprit, écrit dans un style naturel.



Merci à Babelio et aux Editions Kero de m'avoir permis cette découverte en avant-première.
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L'étoile et la vieille

Michel Rostain nous narre l’histoire d’un metteur en scène aux prises avec Odette, une idole vieillissante de l’ancienne génération et reine de l’accordéon, avec laquelle il travaille sur un nouveau spectacle.

On comprend vite alors à la lecture du roman qu’Odette ressemble étrangement à Yvette Horner et le metteur en scène à l’auteur, Michel Rostain. D’ailleurs au début du roman il laisse planer un doute sur d’éventuelles ressemblances avec des personnages existants.

L’étoile et la vieille nous embarque alors dans une course contre la montre avec un décompte des jours restants avant la première du spectacle. Odette arrivera-t-elle à assumer un show malgré son âge avancé ? Le metteur en scène arrivera –t- il à mener ce projet à bien malgré la santé fragile de la star ? N’est-il pas tout simplement tombé sous le charme d’Odette pour avoir accepter un tel projet?

Les personnages sont attachants, Odette pour son rôle d’ancienne gloire des années 50 et le metteur en scène dans son investissement total dans ce projet.

Ce court roman se lit très rapidement grâce un style très vif et sans fioriture, donnant un rythme qui colle bien au stress pouvant avoir lieu les jours avant une première.

Mais je suis arrivé à la fin du livre laborieusement avec une histoire qui ne m’a pas embarqué.

La répétition du prénom « Odette », trop présent, a fini comme une litanie dans ma tête.

La vieillesse est en ce moment un sujet très en vogue, et j’ai un énorme respect pour les séniors que nous sommes tous en devenir, mais je trouve - mis à part quelques passages très brefs - qu’il n’y a en fait pas grand-chose de nouveau à apprendre sauf bien sûr que même les étoiles vieillissent aussi.

Michel Rostain hésite cependant trop entre la réalité et la fiction, entre la tension d’un spectacle qui se prépare et la gestion d’une icône proche de la fin. J’ai fini par m’y perdre et ressentir une légère frustration à la fin du livre.

Finalement, il se confirme qu’il est toujours difficile d’écrire un second roman après un chef-d’œuvre comme son précédent livre, c’est pour cela que j’attends avec impatience le 3ème roman de cet auteur , qui reste tout de même un grand écrivain .

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Le fils

J'ai ri..........j'ai surtout presque pleuré...bon bon bon j'ai pleuré. Et j'ai beaucoup pensé à mon fils.
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Le fils

Une histoire et un récit bouleversants !
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Le fils

Je remercie tout d’abord la librairie Dialogues et les éditions Pocket pour ce livre. Tout d’abord, soyons d’accord, j’avais pris ce livre en me basant sur des avis très positifs, et sur un extrait de la première page, donc je me disais que naturellement, j’allais aimer et apprécier ce livre. Mais malheureusement, ce ne fut pas le cas puisque je n’ai même pas pu terminer ce livre et je vais vous donner mes raisons personnelles.



Tout d’abord, le thème qui est le mort d’un enfant raconté par son père, une histoire horrible que je ne souhaite à personne, j’ai entendu dire que c’était un témoignage, donc je suis vraiment trop désolé pour cet auteur qui a perdu son fils. Naturellement, je suis très sensible sur la mort d’un être cher, donc le livre avait tout pour être apprécier. Mais ça n’a pas marché, j’ai trouvé ce livre un peu trop distancier avec la douleur du père, on a les faits qui pourraient nous émouvoir mais il n’y a pas la petite étincelle qui enflamme le récit, et j’ai vraiment regretté ça.



Comment est traité ce sujet ? Pour vous dire, dans ce livre, il n’y a pas vraiment d’organisation, ni par thèmes, ni par chronologie, donc on se perd souvent dans le moment qu’on se trouve, avant sa mort ou après sa mort, donc c’est très déstabilisant en sachant que le sujet est la mort, je n’arrive pas à aller d’un lieu à un autre.



L’écriture de ce livre est le plus gros point que je pourrais souligner, puisque cette écriture est bien trop brutal et sèche pour parler de la mort, j’ai trouvé cela assez bizarre d’écrire comme cela, puisque j’aurais davantage attendu de l’émotion et des sentiments dans cette écriture, mais pas du tout, ça a été totalement le contraire, je me suis retrouvé devant une écriture qui parle de la mort et des faits avec une telle fermeté, que l’on n’en comprend rien et ça devient vite énervant !



Le point de vue est aussi assez surprenant et dérangeant, puisque l’auteur a décidé de faire son fils et cela ne correspond pas avec ce qu’il dit, car il raconte son père et ses sentiments mais en aucun j’ai pu trouver les sentiments du fils, alors qu’avec le “je” je m’attendais à cela !



Voilà tout pour cette chronique négative pour ce livre-témoignage dont je respecte le sujet qui est assez grave, mais tout de même, je n’ai pas aimé la plume de l’auteur ! Mais il faut savoir que c’est mon avis à moi, donc si vous voulez le lire, je ne vous en empêche !
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Le fils

Le fils est un roman dont je n'ai jamais entendu parler. Il m'a attiré dans un supermarché quelconque. J'appelle mon fils comme ça; "le fils". Et j'ai acheté le livre, me disant qu'en plus j'allais lire un livre primé.

Quelle surprise! Je ne m'attendais à rien, mais pas à ça.



Nous sommes plongés dans l'univers d'un père en deuil. Subitement en deuil. Le livre est poignant. Tellement vrai. Tellement détaché et à la fois tellement émouvant. Un livre qui parle donc du deuil, qui se fait, malgré tout. Malgré la culpabilité, malgré la vie qui continue. Malgré la solitude de l'auteur.

Quel courage de la part de l'auteur de mettre des mots sur une telle douleur.



Un beau livre? je ne sais pas. Un livre qui m'a frappé. En pleine tête. Un livre qui m'aide, un peu, à comprendre des proches ayant perdu un enfant.



On peut sûrement vivre avec ça, mais pourvu que cela ne m'arrive pas. Voilà ce que je suis me dit. Et depuis, je me méfie d'une forte fièvre.
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Le fils

Un livre inclassable sur un sujet poignant , la perte d'un enfant .

Lion , le fils unique , meurt d'une leucémie foudroyante , une mort brutale qui laisse ses parents désemparés .

Quelques années après sa mort , son père va écrire un livre sur ce drame intime , en souvenir de son fils .

Il va le faire bien sûr d'après sa personnalité , de façon presque poétique , sous forme de dialogue entre le fils disapru et son père , il faut savoir que Michel Rostain est directeur de théâtre lyrique .

Michel Rostain va se raccrocher à ce qu'il peut , il traque les coincidences , ces petites choses qui permettent de garder un lien avec son fils .

J'ai attendu quelques semaines avant d'écrire ma critique , j'avais besoin de prendre du recul pour rapport à ce livre , maintenant , je comprends mieux ce que le père meurtri a voulu faire , ma première réaction a été l'étonnement puis le jugement . Comment peut-on exorciser son mal en écrivant ? Comment peut-on vivre son deuil de cette manière ? En glanant sur Internet , j'ai trouvé un semblant de réponse , l'auteur dit bien sûr que ce livre n'aurait jamais du exister mais que malgré tout l'écriture est une consolation .

Et celà m'a permis de mieux connaître , sans juger ,c'est si facile de juger . Merci à l'auteur d'avoir montré qu'il pouvait avoir une autre voie pour montre son chagrin , une voie différente , qui lui est propre et qui lui appartient mais qu'il a bien fait de partager avec nous . Oui même si c'est difficile , il y a une vie après une perte possible et cette vie peut être riche de relations humaines .

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Le fils

Le Fils, c'est Lion, celui qui est mort à 21 ans mais qui continue d'être tellement présent auprès de ses parents, Martine et Michel.



Le Fils, c'est le narrateur de ce petit livre, celui qui s'exprime sous la plume de son père, celui qui nous fait le récit de sa mort, de la semaine qui l'a précédée et des jours après.



Michel Rostain, philosophe, psychologue, metteur en scène d'opéra et directeur de théâtre a connu le pire un samedi d'octobre 2003. Après 2 jours de fièvre et de vomissement, son fils unique est mort d'une méningite fulgurante à l'hôpital de Quimper.

Une mort brutale, douleur immense, la pire qu'un parent puisse connaître.



Des années après, par un procédé original, le père s'est glissé dans la tête de son fils pour mettre des mots sur cette tragédie, pour témoigner, pour aider.

"La mort fait partie de la vie, on peut vivre avec ça."





Le fils raconte en détail ses dernières heures, l'inquiétude de ses parents face à son état, la fièvre, les marques bleues qui apparaissent sur le corps, et le verdict qui tombe à l'arrivée du SAMU, juste quelques heures avant que la méningite finisse de lui exploser les veines.

Assez terrible à lire, mais jamais larmoyant ou plombant.



Plus léger, le fils raconte également la belle semaine qui a précédé sa mort, riche en émotions et dialogues avec ses parents, d'une conversation téléphonique, en déjeuner et opéra.

À travers la voix de son enfant perdu, Michel Rostain se soulage. Il dit ses éternels regrets de ne pas avoir été plus présent à ses côtés lors des derniers jours, lors des dernières heures. Ignorant de la réalité, de l'état gravissime dans lequel était tombé son fils, ne pouvant supposer une seule seconde que bientôt il ne serait plus, il était obsédé par ses envies de bien faire. Bien ranger les courses dans le frigo et les placards, bien préparer le passage des secours pour qu'ils puissent accéder rapidement à son fils.

Autant de minutes précieuses qu'il n'a pas passées au chevet de Lion.

Ces passages m'ont vraiment émue.



C'est le fils qui s'exprime, mais c'est bien du père qu'il parle (et c'est bien le père qui parle), de la façon qu'il a eu de faire face à la situation.

C'est très habile.



Les heures après, à la morgue, pour décider de la suite, préparer les funérailles.

Réalité insoutenable mais implacable.


Lien : http://linecesurinternet.blo..
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Le fils

cette histoire vraie (mort brutale du fils de l'auteur suite à une méningite fulgurante) est bouleversante. On se prend à regarder d'un autre oeil les jeunes gens de 18 ans de son entourage dès qu'il se plaignent de fatigue et de fièvre. Tous les parents se reconnaîtront dans cette histoire tragique décrite sans concession et finement analysée sur le plan de l'amour filial.
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Le fils

J'ai beaucoup hésité à lire Un fils: comment écrire sur la mort d'un enfant sans faire du lecteur un voyeur? Comment avancer dans la lecture sans de trouver soi-même broyé? Et un jour de "rien à lire" dans une ville sans librairie (oui ça existe), je n'ai trouvé que cela au supermarché, noyé dans les DVD et les revues . Alors, il faut y aller. S'armer d'une bonne armure: impossible. Le narrateur est Lion, le fils mort. Il raconte: sa mort, les jours d'avant, les jours d'après, les rendez-vous ratés, les regrets, les souvenirs... C'est triste bien sûr, mais pas morbide. Il y a aussi des rires, de l'absurde dans cette mort, des signes qui n'en sont pas, mais qui rassurent un peu... Néanmoins, le malaise ne m'a quittée : impression d'entrer dans l'intimité de cette famille, projection inévitable sur la mienne, et une fois de plus, perception aiguë de la fragilité de la vie.
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Le fils

Lion, jeune homme de 21 ans, meurt brusquement d'une méningite foudroyante laissant ses parents désemparés.







Pas le premier livre écrit sur un être cher disparu mais sûrement un des seul qui le fait parler. C'est Lion qui nous parle de son père et de sa réaction face a cette mort brutale et forcément contre nature : un enfant ne devrait pas mourir avant ses parents. Faire parler son fils permet a l'auteur de prendre de la distance et d'éviter l' écueil de tomber dans le pathos et l'auto-apitoiement. Au contraire, c'est avec beaucoup d'émotion et aussi une certaine dose d'humour que Michel Rostain nous parle de son fils unique, un fils qui tout au long du livre nous raconte comment ses parents ont vécu le drame et comment ils ont réussit a y survivre. Au moment du décès un ami de l'auteur lui avait dit :"on peut vivre avec ça", propos difficile a entendre et a comprendre mais pourtant empli de sagesse. Mais pour cela faut il être assez fort pour survivre a cette épreuve. "Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort" telle pourrait être la devise de Michel Rostain qui nous offre un livre fort et émouvant qui résonne en nous longtemps car elle parle de notre peur la plus tenace quand on est parent : perdre un enfant.



9/10 pour ce beau et court (173 pages) "roman" qui a reçu le prix "Goncourt du premier roman" en 2011.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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Le fils

Il y a dans la vie des acte qui marque, des fait de vie gravé à jamais dans la mémoire , des souvenir qui remonter et qui peuvent durant un court instant vous mettre à mal !!!



Des moment que l'on aurez jamais souhaitez vivre, mais ce livre dans un sens je sens qu'il peut m'aider et ce fus le cas!!!!







le livre de Michel ROSTAIN n'est pas sur l'un des thèmes des plus joyeux, car il est sur le sujet de la mort d'un être cher a son coeur "son fils"



Comment aborde un thème aussi dure , l'auteur le fais avec brio sachant que le texte est autobiographique (vu qu'il parle de la mort de son propre fils) même si lui n'est pas d'accord sur ce sens la , il arrive a mélange la fiction (le deuil du père vu pas on fils décède) et la réalité (les faits)







Ce texte est magnifique, écrit avec justesse, amour, douceur, tendresse. Forcément, on pleure mais on ne peut s’empêcher de sourire aussi parfois.







A lire absolument !







comme dis l'auteur "ON PEUT VIVRE AVEC CA"

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Le fils

L'auteur dresse dans ce premier livre un épisode douloureux de sa vie qui l'a touché de près, en tant que père, puisqu'il a perdu son fils d'une méningite foudroyante. Là où les jours passaient dans un trio familial harmonieux où parents et enfant communiquaient bien, s'est installée une absence, un manque qui touche famille mais aussi amis et proches. En quelques heures, les symptômes ont laissé place à un jeune homme, nommé "Lion" dans le texte, inerte et avec de grandes tâches noirâtres sur tout le corps synonymes de maladie fatale. C'est qu'il était pourtant plein de projets et multipliait les activités, ce jeune homme de 18 ans. Qu'est-ce qui pouvait laisser présager qu'il serait emporté si rapidement? Rien à vrai dire et c'est ce qui est d'autant plus frustrant !

Je tiens avant toute chose à préciser qu'il n'y a pas de pathos dans ce récit. Ce serait pourtant bien facile de s'apitoyer sur la situation, de larmoyer sur cet événement tragique avec force détails sordides ou tout du moins intimes. Mais le père parle avec beaucoup d'amour de ce rejeton qui a occupé une place immense dans sa vie (c'était un fils unique, brillant et bien dans sa peau) avant de partir brusquement alors que la veille les discussions allaient bon train et qu'ils s'étaient même autorisés dernièrement une sortie au théâtre ensemble, joyeuseté appréciée par tous. Les mots de ce père m'ont touché au même titre que ses émotions retranscrites avec une sorte de pudeur, que toutes les étapes de son deuil : l'annonce, l'enterrement, le retour à un quotidien beaucoup trop morne avec cette prise de conscience de l'innommable. J'ai particulièrement apprécié la fin de l'histoire, presque légère et teintée d'espoir. Elle m'a donné du peps et j'ai trouvé qu'elle faisait un joli pied de nez au destin.

Bon, je ne vais pas le nier, les lignes suivantes et quelques autres m'ont quand même tiré des larmes. Mais c'était "pour la bonne cause" !



Michel Rostain a obtenu le prix Goncourt du premier roman pour cet ouvrage. Et je confirme, c'est un livre poignant qui mérite d'être remarqué ! Il ne s'agit pas seulement d'une réalité (qu'on préfèrerait éloigner le plus possible), c'est aussi un hymne à la vie et à la famille !
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Le fils

J'ai découvert ce livre par hasard. J'en ai lu un rapide extrait, au début, sans avoir pris la peine de lire la 4ème de couverture. Je ne connaissais pas le thème central du récit. Et donc, j'avais souris en imaginant ce père portant la couette de son fils au pressing, faisant un grand détour pour profiter au maximum de son odeur.

En fait, ce n'est pas un récit comique ou ironique. Malgré les traits d'humour de certaines descriptions, il s'agit du récit de la réalité du deuil d'un père. Il nous fait partager avec pudeur ses interrogations, ses regrets, son désarroi et, enfin, la piste vers sa reconstruction. En tant que mère, j'ai compris certains comportements, comme ce besoin de comprendre l'incompréhensible. Mais, surtout, les larmes ont coulé tout au long de ma lecture. C'est donc un livre poignant mais optimiste puisqu'on "peut vivre avec ça".
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Le fils

Très belle écriture, très belle histoire. Michel Rostain trouve les mots, c'est mot qu'il retranscrit par son fils. Il sait toucher le lecteur avec ces mots.
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Le fils

Magnifique défi - fort bien relevé - que celui de choisir le défunt pour narrateur. Belle intelligence de style qui donne encore plus de profondeur à l'écriture et évite au récit de sombrer dans le pathos. Bouleversante histoire autobiographique qui m'a profondément touchée.
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Le fils

tendrement drôle
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