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Critiques de Michel Rostain (128)
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L'étoile et la vieille

Mon premier livre de Michel Rostain, très belle écriture et une jolie histoire sur l'apprentissage de la vieillesse par une star de l'accordéon. Une histoire touchante, quelque fois lourde où l'on se demande quand les péripéties vont s'enchaîner. Un avis mitigé sur ce livre que je recommande malgré tout pour la qualité de l'écriture.
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L'étoile et la vieille

C'est tout le talent de Michel Rostain de nous offrir, sur un même plateau, opéra, comédie et drame.
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L'étoile et la vieille

Lorsqu’un producteur propose au narrateur, metteur en scène avant-gardiste, de monter un spectacle autour d’Odette, LA célèbre accordéoniste, celui-ci, bien que flatté, n’en est pas moins sceptique, tant un gouffre artistique sépare l’organisateur de théâtre de la reine déclinante du piano à bretelles.

Quelques heures plus tard pourtant, à la fin d’une représentation, le metteur en scène croise Odette au restaurant où il est allé dîner avec sa troupe. Cette drôle de coïncidence fait office de détonateur. Le « metteur » y voit un signe du destin, une injonction venue de loin, il accepte le projet, il va travailler avec la star de variété octogénaire à accordéon et cheveux rouges.



« L’étoile et la vieille » narre cette rencontre improbable, la réunion de l’icône de la musique populaire avec la musique savante, de la vieille dame kitsh et du « metteur » intello.

En mettant en présence deux personnes à des années-lumière l’une de l’autre, Michel Rostain ordonne un festival de bonne humeur animé d’émotions vives et contrastées.



La première partie, joviale et enjouée, offre des moments piquants, empreints de sourires et de badinages. Le metteur est sous le charme, devenu satellite, en apesanteur autour de l’astre Odette. Son extraordinaire présence scénique et artistique, sa fascinante personnalité, opèrent chez l’homme incertain et un brin indolent, un puissant magnétisme.



Malgré leurs différences, personnelles, générationnelles ou musicales, les deux artistes apprennent à se découvrir, à s’apprécier, à s’aimer.

Entre eux, ça crépite de tendresse et de respect, mais ça fait aussi des étincelles, ça crée des turbulences atmosphériques, ça occasionnent des télescopages inattendus dans une mise en scène colorée. Puis peu à peu le décor s’assombrit, la partition se joue sur les accords dissonants d’une boîte à chagrins. L’air de musette s’empreint de nostalgie.

Car Odette est une vieille étoile, proche de la disparition. Passée en mode alternatif, elle ne brille plus que par intermittence, elle clignote et papillote comme une enseigne lumineuse en voie d’imploser, son noyau dur fait des siennes, ses neurones s’emballent, Odette décline, et chaque jour qui passe, le metteur doute de plus en plus qu’elle puisse assurer le spectacle.

Le compte à rebours affiche le grand âge d’une étoile affaiblie à l’éclat voilée. Sa musique embrouillée, son esprit confus, ne révèlent plus la star adulée mais plutôt la vieille dame qui se rapproche dangereusement du trou noir, aux prises avec un temps désormais assassin.

Le spectacle pourra-t-il avoir lieu ? « The show must go on » dit-on, oui mais…quand une étoile n’émet plus que des rayons diffus, que faut-il faire? Jouer ou annuler? Tenaillé entre empathie et évidence, le metteur, tout comme le lecteur, compte les heures qui le séparent du lever de rideau…



Après le récit autobiographique « Un fils », Prix Goncourt du premier roman 2011, l’auteur s’inspire à nouveau de la réalité pour relater ce rendez-vous artistique teinté d’humour tendre aussi étonnant qu’inattendu.

Malgré l’inutilité de casser le rythme du roman en dévoilant de façon saugrenue, en plein milieu de récit, la source d’inspiration du texte et imposer ainsi de façon radicale le nom de la célèbre accordéoniste Yvette Horner derrière le personnage d’Odette, « L’étoile et la vieille » est un sympathique et émouvant roman sur la passion musicale, sur les affres de l’âge, sur le douloureux déclin de l’artiste.

S’il y a ça et là quelques couacs harmoniques, quelques longueurs et inégalités, l’on prend toutefois plaisir à écouter vibrer « le branle-poumon » d’Odette/Yvette sur la scène imaginaire de Michel Rostain.



Merci aux éditions Kero et à Babelio pour cette opération Masse Critique.

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L'étoile et la vieille

Une lecture qui m'a semblé facile par l'écriture de l'auteur mais à laquelle, paradoxalement, je n'ai pas beaucoup accroché: le thème de la vieillesse qui, a priori, ne m'emballe pas, l'entremêlement de l'histoire romancée avec l'évocation d'une vedette qu'on a l'impression de reconnaître, la façon qu'a l'auteur de désigner ses personnages de façon répétitive par leur prénom (Odette) ou leur fonction (le metteur)... ont fait que je n'ai pas éprouvé beaucoup d'empathie pour cette vieille dame qui n'accepte pas le temps qui passe.



Bien sûr, son déclin m'a fait mal au coeur mais il ne m'a pas bouleversée; je suis restée un peu extérieure, spectatrice du gala qui se prépare tout au long du compte à rebours du livre, sans avoir jamais vraiment l'impression de connaître les personnages.



Quoiqu'il en soit, un grand merci à Babélio et à Masse critique, ainsi qu'aux éditions Kero pour cette découverte que je ne regrette pas!



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L'étoile et la vieille

Il est vraiment difficile pour moi de rédiger cette chronique, je me suis noyée en cours de route avec ce roman.



La première partie de mise en place est plus que lente, on s'ennuie un peu et surgit aussi un aparté assez étrange de l'auteur pour lequel le moment m'a semblé maladroit, presque inopportun !

Généralement quand on commence comme ça c'est déjà mauvais signe, mais il m'est arrivé souvent de revenir sur cette première sensation de lecture par la suite...



Je ne me suis pas ennuyée tout du long, soyons honnête. Ça s'améliore ensuite, on a même une certaine tension qui nait et qui permet de tenir bon.

Ce qui m'a véritablement perdue c'est le style. Personnellement j'ai été noyée sous les digressions et extrapolations du metteur en scène, j'ai vraiment du lutter pour m'accrocher au récit et tenir le cap mais je me suis lassée de fournir tant d'efforts pour peu de récompense.

Il y a toutefois de jolis mots par moment, une phrase surgit comme une étoile filante et elle laisse un goût de trop peu...



Ajoutons que le fond lui non plus ne m'a pas vraiment convaincu. Je n'ai pas adhéré à ce coup du cœur violent et improbable du metteur en scène pour la star désuète, Odette ne m'a pas touché plus que ça.



Plus qu'un véritable désamour c'est donc un rendez-vous raté pour moi que ce L'étoile et la vieille.

Nombre de lecteurs lui ont trouvé du charme et une musicalité agréable, dommage que je me sois laissée parasiter par la forme alors !
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L'étoile et la vieille

Lorsque l’on propose au metteur en scène Michel Rostain – ici le narrateur – d’organiser en 2002 un spectacle avec la grande accordéoniste Odette, le premier réflexe de celui-ci est de refuser : comment passer de Bach au musette ? Comment passer du rock de sa jeunesse à une valse ?



« Pas de valse donc, ni d’Odette, ni d’accordéon dans son capital génétique. Le metteur étant de la génération d’après, il s’est construit autrement – pétards, manifs, rock, pop et cheveux longs. »



Et pourtant, il suffit d’une rencontre inattendue entre ces deux personnages pour que le courant passe, en tout cas du point de vue du metteur en scène, qui raconte cette période clé de sa vie. Une rencontre qui est à l’origine de ce roman.



La voix d’Odette, on ne l’entend pas, on ne la voit que par les yeux de ceux qui l’entourent. Or Odette se voit toujours comme la grande star qu’elle a été, des années auparavant – connue et reconnue partout où elle passe. Pour elle, elle est toujours l’étoile. Mais aujourd’hui elle a 80 ans et quand elle joue, elle oublie des notes, elle se fatigue vite. Pour les autres, elle est la vieille.



Tout le roman va se construire sur cette dichotomie, avec des moments de doute de chaque côté : des moments de grâce pour les auditeurs, quand Odette est de nouveau la grande Odette – et le spectacle peut se faire ; des moments de dépression intense quand Odette prend conscience qu’elle n’y arrivera pas. Et entre ces hauts et ces bas, une histoire se déroule, celle de la relation entre musique classique et musique populaire, celle de la relation entre le metteur en scène et l’ancienne star, et celle du dernier spectacle – avorté – de la grand Yvette Horner. Finalement ce spectacle importe peu, seul compte l’arrêt sur image de cette grande star. Une star qui parle d’elle-même à la troisième personne, qui n’écoute pas les autres, raconte sa vie d’une manière brillante, bref une étoile qui devient vieille …



Mais Michel Rostain nous fait surtout passer l’histoire d’une passion, celle d’une grande dame pour un instrument associé aux bals populaires et à la valse musette. « Si je ne fais plus de musique, je meurs » lui déclare Odette. Ou comment voir autrement l’accordéon …



J’avoue que j’ai entamé ce roman d’une manière dubitative. La quatrième de couverture ne m’avait pas préparée à ça, mais dès les premières pages, dès que j’ai rencontré Odette, j’ai été subjuguée. Ce n’est pas le roman du siècle, mais ici le support importe peu, ce qui importe c’est l’histoire qui est racontée – et elle l’est fort bien. Je regrette simplement le passage en trop, dès le deuxième chapitre, où il est dit que c’est une histoire vraie, et où les noms sont dévoilés. Cela aurait pu venir en épilogue plutôt que comme un cheveu sur la soupe.



Malgré ce détail, un bon moment de lecture, et une rencontre unique avec cette star que je connaissais pas et dont j’apprends aujourd’hui l’instrument. Sur ce, je vous laisse terminer votre lecture en musique … et rencontrer Odette à votre tour …



https://www.youtube.com/watch?v=70komeBheZY



Après avoir remporté la Coupe du monde de l’accordéon en 1948, Yvette Horner obtient le Grand Prix du disque de l’Académie Charles-Cros en 1950. Elle établit sa popularité en accompagnant la caravane du Tour de France à onze reprises. Durant sa carrière, longue de 70 ans, Yvette Horner donne plus de 2 000 concerts et réalise 150 disques, dont les ventes cumulées s’élèvent à 30 millions d’exemplaires. Elle a aujourd’hui 90 ans.
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L'étoile et la vieille

J'avais déjà lu Michel Rostain avec son émouvant précédent roman, Le fils, récit autobiographique sur la perte prématurée de son fils. Ici l'accent, bien que mis sur la fiction, s'entremêle avec des éléments bien réels vécus par son auteur. Le personnage de Lion (son fils) est évoqué de manière fugace et la rencontre avec l'artiste a bel et bien eu lieu dans la vie courante.



Car l'histoire c'est avant tout celle d'une relation déséquilibrée (mais ô combien enrichissante) entre deux êtres fort différents : il y a le metteur (en scène) mais aussi l'artiste, qu'il choisit de mettre en scène, en vue d'un grand concert d'accordéon. Cette grande idole fantaisiste fait étrangement penser à une accordéoniste célèbre : Yvette Horner. Bien qu'inculte des standards de la "vieille" chanson française, une petite dame aux cheveux rouges toujours accroché à la musique, c'était son portrait tout craché.

Dans ce portrait émouvant des préparations du grand retour de l'artiste, tout s'élabore dans une certaine effervescence : tests de son, répétitions, moments d'intimité hors-champ qui laissent entrevoir une personnalité débordante et atypique, proche de son public mais aussi farfelue et obstinée. Le metteur (qui est toujours appelé tel quel) en vient à douter, à regretter la gestion du temps, la set-list retenue ou les caprices de diva. Mais c'est une formidable aventure humaine qu'il nous invite à partager. Une amitié se noue dans l'ombre, à l'écart des projecteurs.



J'avoue que j'ai passé une première partie du roman à me demander à qui me faisait penser cette curieuse accordéoniste. Yvette Horner, mais bien sûr ! Qu'elle soit inventée, fantasmée ou exagérée m'a quelque part moins intéressée que le simple fait de l'imaginer elle dans ce défi de grand retour à la scène.

C'est bien elle, "la vieille" qui retient toute l'attention et le metteur lui ne fait pas figure de particulière "étoile". Certes il est là, certes il accompagne, mais le talent ce n'est pas tout à fait lui.

En tout cas Rostain nous intéresse à nous parler dans un compte-à-rebours de la vie entre scène, musique et frivolités. Une petite play-list en fin de livre aurait été la bienvenue pour rester dans l'ambiance festive de l'accordéon star.



Un bon moment de lecture.
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L'étoile et la vieille

Livre émouvant surtout l'avant dernière page , livre un peu inégal , qui mérite 3 , 4 étoiles , certains livres ne se notent pas , ils ne sont pas spécialement bien écrits mais ils dégagent une grande humanité .

J'ai un peu de mal avec Michel Rostain , j'ai lu ˆ Le fils ´ , déroutant , déjà le titre si court , si impersonnel pour cette histoire si personnelle , et en recevant de Babelio , ce second livre de l'auteur , je me disais ´ Mais qu'est- ce qui m'a pris de vouloir lire ce livre ´ , et encore une fois l'auteur m'a déroutée et séduite , oui séduite par le mélange assez juste entre propos insignifiants et phrases bouleversantes .

J'avais envie de mettre pleins de citations du livre plutôt que de mettre une critique , difficile de mettre des mots sur l'émotion ressentie , moi qui n'ai pas trop envie de lire en ce moment , ce livre arrive au bon moment pour me redonner envie de lire , évidemment j'allais pas arrêter définitivement de lire ....

Ce que j'ai aimé chez l'auteur c'est sa façon de ne pas se prendre au sérieux , de casser les codes .

Oui c'est honteux de dire qu'on aime ´ Odette ´ dans certains milieux , il vaut mieux préférer ´ Barbara ˋ , comment peut-on aimer ´ Odette ´ et ne pas être ringard se demande l'auteur , c'est un peu comme si une grande lectrice osait avouer qu'elle rêve de lire des Harlequins , non , non ça ne se fait pas .

Oui il y a des codes sociaux reconnus , ça c'est bien , ça c'est ringard et attention de ne pas s'emmêler les pinceaux , mais les codes sociaux bien établis ne sont-ils pas fait pour être détournes pour notre plus grand bonheur .

Car oui , quand le hasard ? , permet à l'auteur de rencontrer ´ Odette ´ , il vacille sur ses certitudes , rencontre magique , inattendue mais est-elle vraiment hasardeuse nous demande l'auteur .

Et puis la vieillesse vient brouiller les pistes , ah pauvres mortels que nous sommes .

Désolée si ma critique n'est pas très claire ....

Un livre avec quelques défauts mais avec un côté sublime , oui comme la vie .
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L'étoile et la vieille

Voilà un moment déjà que j'ai terminé le second roman de Michel Rostain et

Ayant adoré son précédent ouvrage Le fils, qui m'avait considérablement émue et dont je garde un souvenir très présent, j'attendais avec impatience ce nouvel ouvrage de Michel Rostain. J'ai postulé à l'opération Masse Critique sans même avoir pris connaissance du sujet de ce second roman.



Dire que j'ai passé un moment ennuyeux serait mentir car la plume de Michel Rostain est aussi efficace dans ce second roman (simple, tendre et généreuse) mais j'ai un sentiment très inégal au sujet de cette histoire. Tout d'abord, j’ai trouvé la mise en place des personnages assez longue et parfois laborieuse ce qui a tout de suite refroidi mon impatience. Les tergiversations du Metteur intello à l’idée de travailler avec la star populaire par excellence, l’attirance irrationnelle qu’il ressent cependant pour cette artiste has-been, tout ceci ne m’a pas vraiment convaincue.



D'autre part, il m'a été très difficile d'adhérer au côté fictionnel de ce roman tant les personnages principaux sont reconnaissables. N'ayant pas un intérêt débordant pour Yvette Horner, il m'a donc été très compliqué pendant toute la première moitié du livre de m'intéresser à cette Odette.



HEUREUSEMENT ! il y a la dernière partie du roman où l’auteur arrive à nous tenir en haleine jusqu’à la dernière page. La mise en place de la scène dramatique finale est fantastique et méritait vraiment que je m’accroche à cette lecture. C’est dans cette partie que les deux personnages (le Metteur et Odette) prennent (enfin !) toutes leurs dimensions et que l’auteur touche enfin son sujet : la vieillesse, la déchéance physique et mentale, l’acte de mort d’un artiste qui toute sa vie a été en représentation et qui s’accroche coute que coûte pour ne pas quitter la scène. Avec cette fin en apothéose, Michel Rostain confirme vraiment son talent d’auteur.



Un grand merci aux Editions Kero et à Babelio pour cette opération. Mon seul regret : ne pas avoir pu rencontrer l’auteur à l’Opéra Comique.

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Le fils

Sur la quatrième de couverture, Nancy Huston déclaré avoir lu 6 fois ce livre, et avoir ri et pleuré à chaque lecture. Je n'ai pas ri, mais souvent souri et beaucoup pleuré. Mais avant tout, j'ai été profondément touchée par ce récit, qui ne le serait pas. Il faut énormément de talent et de courage pour témoigner d'un tel drame. Michel Rostain a su trouver le juste ton et la juste forme. Bien que bouleversant, ce livre magnifique mérite d'être lu. Bien sûr, on ne peut s'empêcher d'espérer ne jamais connaître une telle douleur, mais on comprend une chose, aussi difficile qu'essentielle: "On peut vivre avec ça" . Merci, Monsieur Rostain.
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Le fils

Un livre impressionnant de générosité et de sincérité, un livre pour dire l'indicible, tenter de comprendre la perte, d'apprivoiser la douleur, d'accepter le chagrin, riche de tous les souvenirs partagés avec l'absent.

Un récit entre pleurs et rires d'une grande acuité, qui laisse une sensation de boule dans la gorge et des sentiments très forts d'empathie et de compassion pour des parents orphelins.

Merci pour ce partage, Monsieur Rostain.
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L'étoile et la vieille

Avec un titre aussi poétique, je me suis lancée dans la lecture de ce livre avec un intérêt non feint. Et ce fut une rencontre très agréable.



Odette est célèbre. Elle est une star de la chanson et de l’accordéon. Mais Odette est vieille et peut-être un peu démodée.

Le « metteur » ; comprenez le metteur en scène ; est un homme de type bobo parisien, plutôt connu dans son corps de métier et pleins d’a priori musicaux. Et pour cause, il met en scène des spectacles.

Ces deux personnages que tout oppose en apparence vont se rencontrer par le biais d’un producteur qui demande au « metteur » de produire Odette.



Ce roman est donc l’histoire de leur collaboration et toute la préparation du spectacle. Mais il y a un élément capital qui fait de ce récit ce qu’il est : excellent. Et cet élément, c’est la vieillesse alliée à la célébrité. J’ai adoré la façon dont l’auteur nous présente ce thème. Nous avons tout ici : la solitude de la fin de vie, l’égoïsme de la star, la peur de la mort, la passion musicale comme échappatoire. En 221 pages, tout y est et les messages sont forts. Odette est à la fois touchante et irritante. Mais qui lui jètera la première pierre ? Pas le jeunot qu’est le « metteur » en tout cas : fasciné tout autant qu’agacé par les caprices de sa star, il oscille sans cesse entre des émotions contradictoires.



Une histoire toute simple mais que j’ai beaucoup aimé et qui a un rythme assez soutenu, avec du suspense en prime. En effet, le lecteur attend avec impatience de savoir comment va se dérouler le spectacle, s’il aura lieu, etc. De plus, après le premier chapitre, Michel Rostain intervient dans son roman en expliquant qu’il ne faut pas prendre cette histoire comme une autobiographie mais comme un récit basé sur des faits réels. Et il nous raconte sa propre expérience. Une fois le chapitre clos, l’auteur reprend le fil de son récit ; mais le lecteur est avisé et a tous les éléments en main. J’ai trouvé ce tour de main génial et tout à fait approprié.



Je vous conseille vraiment ce livre. Court, prenant, plein de tendresse, d’humour et de fascination, ce roman est un condensé de leçons de vie.
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L'étoile et la vieille

Merci à Babelio et aux éditions Kero de m’avoir proposé ce roman de Michel Rostain.



La lecture de « L’étoile est la vieille » m’a un peu déroutée. Au fil des pages, mon intérêt a été inégal, et si j’ai passé un moment agréable en compagnie du roman, et il s’en est fallu de peu que je ne me perde en route.

L’auteur est metteur-en-scène, et je trouve que son roman est davantage mis en scène qu’écrit, en ceci que certaines scènes sont mises en lumière avec outrance quand d’autres émergent à peine de la pénombre, que la théâtralité déborde malgré le très peu de dialogues, et, pour tout dire, que le style m’a paru très confus, hésitant parfois entre la poésie et le burlesque. Après tout, la rupture de ton peut être un choix tout à fait acceptable, mais il ne m’a pas paru maîtrisé, et desservi par une forme un peu nébuleuse.

Michel Rostain nous propose un récit opératique, ouverture, allegro, etc… A l’intérieur de cette forme musicale, le récit se fragmente encore avec la dramaturgie propre du compte à rebours des répétitions d’un spectacle, récit dans le récit.

Par ailleurs, après 59 pages de lecture au cours de laquelle l’identité d’ « Odette », étoile et vieille, n’aura échappé à personne, l’auteur nous explique, dans un scherzo, qui elle est, pourquoi il a choisi de ne pas donner les vrais noms à ses personnages. Le fait qu’il ait choisi d’écrire un « roman » était déjà une première indication, mais cet « avertissement » m’a semblé maladroit, dissertant comme on pouvait s’y attendre sur le problème de la vérité et de la fiction, débat vieux comme le monde.

Tout le monde sait que se souvenir est déjà se mentir, alors fictionner ses souvenirs resterait le choix pour l’écrivain de tenter de se réapproprier une vérité qui émergerait à travers le travail de la création. J’ai trouvé ce passage inutile, parce qu’incongru à cet endroit du récit, et révélateur d’une impasse.

Michel Rostain aurait pu gagner en simplicité en proposant cette exégèse puisqu’il en ressentait le besoin au tout début du roman. Au lieu de ça, il casse sa narration, puis continue comme si de rien n’était. Je n’ai pas compris où il voulait en venir.

Malgré ces réserves, j’ai aimé le personnage d’Odette, tour à tour admiré et malmené, personnage de sa propre gloire, assumant celle-ci avec un cabotinage consommé, n’ayant eu de toute façon pas d’autre choix depuis son plus jeune âge, star inégalable et inégalée de son instrument, prêtresse d’un kitsch élevé au niveau du grand art. Le « metteur », comme il s’appelle, est un peu moins flamboyant avec ses atermoiements sempiternels sur la valeur artistique d’une musique dite populaire qui lui semble indigne de son talent raffiné, de ses goûts avertis d’artiste évoluant dans les sphères élitistes. Là encore, vieux débat, qui a convoqué dans ma mémoire Gainsbourg et Béart (qu’est-ce qu’un art majeur, ou mineur ?), ou certaines scènes réussies du « Goût des autres » de Jaoui et Bacri, preuve que le roman avait du mal à monopoliser toute mon attention.

Je n’ai ressenti que peu d’émotion en lisant ce roman, si ce n’est à la toute fin, quand le récit devient pathétique. Michel Rostain trouve enfin un souffle, dépasse l’anecdote pour mettre à nu ses personnages hantés par le spectre de la mort. Peu importe qui est Odette, qui est le « metteur », le décor s’épure, le jeu est minimaliste, et la lectrice en moi s’est enfin sentie concernée et remuée.


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L'étoile et la vieille

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L'étoile et la vieille

Surprise! A plusieurs niveaux! Même si l’on retrouve en sourdine la même facture de style, discrètement mélancolique mais sans pathos, le thème est beaucoup plus léger que pour «Le fils». La vieillesse n’est pas la mort, elle est le cours des choses. Elle est aussi à l’image de ce que fut la vie, bien ou mal remplie.



Autre énorme surprise : l’identité de l’étoile héroïne! Jusqu’à ce que l’auteur le confirme, l’on doute que ce soit possible. D’autant qu’il est difficile d’associer l’auteur et cette musicienne populaire. Même en regardant quelques vidéos en ligne (tout en reconnaissant comme le dit Michel Rostain que seul le spectacle, en live, permet la présence ensemble et la communion). Certes je me souviens d’une sorte de fascination éprouvée lors d’un reportage consacré à la dame, qui assume totalement son image, l’amplifie, en joue, la recrée sans relâche, et avec une honnêteté qui confine à l’innocence...Mais quand même!



Le récit est mené comme un thriller : aura t-il lieu ou pas ce fichu spectacle; jusqu’à la fin le suspens est conservé, car on l’a bien compris, malgré les ans, elle est capable de tout, notre vedette, du pire comme du meilleur, du fiasco au sublime.



Ecrit avant ou après «Le fils»? c’est la question qui me taraude. J’aimerais que ce soit après.


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L'étoile et la vieille

Michel Rostain, "vieux" metteur en scène mais jeune auteur, signe ici son deuxième roman.

L'étoile et la vieille est l'histoire d'une rencontre improbable : celle d'un metteur en scène d'une soixantaine d'années, féru de musique savante, voire élitiste, avec Odette, reine vieillissante (très) de l'accordéon, incarnation de la musique dans tout ce qu'elle a de plus populaire. Une légende mais rangée plutôt du côté des has been.

À la limite entre l'autobiographie et la fiction, Michel Rostain nous sert un bel exemple d'autofiction.



En effet, le metteur (comme il le nomme dans le texte), c'est beaucoup lui.

Le doute n'est pas permis quand il évoque son épouse, Martine, cantatrice, et son fils, Lion, deux personnes que le lecteur a déjà rencontrées dans son précédent livre autobiographique, Le fils.

Quant à Odette, c'est beaucoup Yvette Horner. Ici aussi, le doute n'est pas permis dès que l'on parle de reine de l'accordéon, d'artiste populaire, de chevelure rousse, de Tour de France, et cetera, et cetera.



Mais Michel Rostain fait une mise au point à la page 59, par le biais de cet étonnant chapitre "hors du récit".

Il a réellement préparé un projet avec Yvette Horner en 2002 et a vraiment été fasciné par le personnage mais "les années ont déformé les souvenirs" et il y a beaucoup de différences entre la réalité des répétitions et celles du livre.

[...]

Deux êtres qui, a priori, n'étaient pas faits pour se rencontrer et encore moins travailler ensemble.

Seulement, quand le metteur croise le chemin de la star, par hasard, juste après qu'un producteur lui aie justement proposé de la mettre en scène, il se trouve littéralement magnétisé par son aura, comme satellisé par le rayonnement d'une étoile.

Quand il se rend chez elle, il fait des efforts... il prend sur lui... il supporte tout de l'univers kitch dans lequel Odette vit... à une exception près... très drôle !

[...]

Instinctivement, il a accepté cette collaboration artistique à mille lieues de ce qu'il fait habituellement. Il commence alors à s'intéresser au monde musicale d'Odette, il hésite, se dit que ça ne marchera jamais mais dès qu'il se retrouve en présence d'Odette, dès qu'elle se met à parler d'elle, de sa vie, de ses expériences, entre deux airs d'accordéon, il est touché par des moments de grâce.

Moments cependant nettement nuancés par la réalité de l'âge : Odette est une vieille, avec quelques problèmes de mémoire, des difficultés à tenir debout en jouant de l'accordéon, etc. Est-elle capable de tenir tout un spectacle ?

Vous l'avez compris. L'étoile et la vieille sont une seule et même personne.

Mais l'artiste qu'est le metteur ne fait pas machine arrière et relève le défi. Il imagine même très bien le genre de spectacle qu'il pourrait mettre en scène avec elle. Pas un simple récital de titres, enchaînés les uns à la suite des autres. Bien mieux que cela : une sorte d'autobiographie musicale.

[...]

Après les premières rencontres suivront les jours de répétitions, plus ou moins au bon vouloir de l'étoile. Beaucoup d'incertitude quant à la capacité de l'étoile à pouvoir briller le jour J... Sera-t-elle prête à temps ?



Un récit forcément moins poignant que Le fils mais au sujet réellement original.

Je reste juste sceptique quant au but déclaré de ce roman, à savoir "écrire un roman d'initiation à ma vieillesse". Je ne doute pas que, dans la vraie vie, Michel Rostain ait été marqué par son expérience vécue aux côtés d'Yvette Horner, qu'il ait été amené à se poser des questions face à cette artiste qu'il a vu amenuisée physiquement, et que du coup, il se soit projeté lui-même vers sa propre vieillesse mais je n'ai trouvé quasiment aucune référence à cette quête de la vieillesse, si ce n'est 3 ou 4 paragraphes à la fin. Un peu mince. Ou alors tout est sous-entendu et il faut lire entre toutes les lignes... tout ce que je n'aime pas.

C'est pourquoi le titre de mon article ne met pas du tout en avant ce but recherché de "l'initiation à sa vieillesse", comme tel semble être le désir de l'auteur. Il met en avant uniquement mon ressenti de lectrice.



J'avoue aussi avoir eu du mal à m'identifier à l'auteur/narrateur, à sa fascination pour le clone d'Yvette Horner. L'auteur insiste bien sur cette aura dégagée par l'étoile, qui magnétise tous ceux qui la croisent. Pas forcément toujours crédible.

Tout juste, Michel Rostain reconnaît-il, à la fin du livre, que son Odette n'a peut-être pas une attraction aussi universelle qu'il le pense...

[...]

l n'en reste pas moins que Michel Rostain possède un réel talent d'écriture, une plume reconnaissable, souvent ironique et drôle ici.

Son roman ne ressemble à aucun autre et m'a très agréablement changé de mon quotidien littéraire.



Je remercie Babelio et Kero, toute nouvelle maison d'édition (même pas un an !) pour m'avoir proposé cette lecture.
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L'étoile et la vieille

Ce que ne dit pas le résumé de l'éditeur, c'est que ce roman est l'histoire d'Odette, ancienne égérie de l'accordéon, et du metteur (comprenez le metteur en scène).



Au départ, rien ne les prédispose à travailler ensemble, car le metteur met en scène de la musique contemporaine, et Odette joue des rengaines populaires. Mais le metteur croit au destin et il accepte de relever le pari.



Au cours de leur première rencontre, le metteur sait comment il va mettre en scène Odette. Malheureusement, l'étoile, comme toute star habituée à assurer le show n'en fait qu'à sa tête. Bien sûr, tout le monde comprend vite que derrière ces caprices se cache une femme vieillissante, et tentant de le cacher.



Ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman, ce n'est pas tant les efforts désespérés d'Odette pour faire "comme avant" que la passion du metteur pour la star. Ce roman en est l'aboutissement, qui nous parle d'Odette et de sa vie, avec, toujours, la musique en toile de fond. Si le metteur n'a pu monter le spectacle tel qu'il l'entendait, il le fait dans ce roman.



Je n'ai pas de passion particulière pour Yvette - pardon, Odette - mais ce livre m'a fait voir une femme attachante, pas bégueule et proche des gens, ayant toujours un mot gentil pour ses nombreux fans.



On peut penser ce qu'on veut d'Yvette, Odette est une belle femme. Quel caractère toutefois....



L'image que je retiendrai :



Celle de l'accordéon d'Yvette, toujours traité avec douceur et qui l'accompagne partout et tout le temps.
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L'étoile et la vieille

Michel Rostain avait marqué la scène littéraire en recevant le Goncourt du Premier Roman à près de 70 ans pour le fils, chronique émouvante et très personnelle sur le travail de deuil qu'il avait du accomplir suite au dècès de son fils, mort d'une méningite foudryante à 21 ans. Si le livre ne m'avait pas totalement convaincu, j'avais apprécié la pudeur et l'élégance de sa plume.



Deux ans plus tard, alors même qu'il a été pendant près de 15 ans directeur de la Scène nationale de Quimper, il publie un second roman qui sort le 25 mars prochain, et que j'ai eu la chance de découvrir, sans savoir de quoi il en retournait, grace à Babelio et son opération Masse Critique.



Là encore, l'auteur va prendre comme point de départ de sa fiction une aventure qui lui est arrivé personnellement, puisque L'étoile et la vieille nous raconte la rencontre autour d'un projet musical commun entre un directeur de théatre breton et metteur en scène ( les coiencidences avec un prix goncourt du premier roman sont assez troublantes) et une star populaire et plus très jeune, dont les titres de gloire sont d'être considérées comme la reine de l'accordéon et d'avoir les cheveux oranges!!!



Même si on n'est pas forcément fou d'accordéon, n'importe qui aura deviné au bout de 2 pages que cette star sur le déclin n'est autre qu'Yvette Horner, cette star de l'accordéon, que je voyais beaucoup à la télévision pendant mon absence et qui effectivement, bien que cela doit faire au moins 15 ans que je n'avais plus entendu parler d'elle, traine derrière elle tout un aspect de la culture populaire, à des années lumières de l'image qu' a une scène théatrale subventionnée.



Bref, après une petite cinquantaine de pages de mise en place de cette rencontre, Michel Rostain quitte les rails de sa fiction pour nous dire que, si cette Odette pourrait faire penser à Yvette Horner ( ouf, j'étais pas complétement à coté de la plaque), avec qui il a effectivement travaillé, il y a dix ans, autour d'une pièce qui n'a jamais vu le jour, ce n'est pas vraiment cette histoire qu'il raconte, mais une fiction très romancée de cette collaboration avortée.



Malgré cette mise en garde dont le timing est assez surprenant ( on s'attend généralement à avoir ce genre d'observations à au début ou à la fin d'un roman et pas en plein milieu), je n'ai pas pour autant changé ma facon de voir le roman, et me dire que cette rencontre artistique entre la si populaire Yvette Horner et ce metteur en scène intello sentait quand même énormément le vécu et l'authenticité, et que Rostain n'avait pas du changer grand chose à son récit de départ.



Et c'est d'ailleurs cet aspect des choses qui rend le livre crédible et interessant, même s'il faut dire qu'au départ j'étais parti prenante, vu que le milieu du théatre est un domaine qui me passionne et voir la cuisine interne d'une préparation d'une pièce ne pouvait que me séduire a priori .



Par ailleurs, cette rencontre de deux univers radicalement différents est souvent bien vue et croquignolesque à souhait, tant le metteur en scène fait montre de tact et de délicatesse pour ne pas s'agacer devant les caprices et les sautes d'humeur de notre diva.



Une diva, qui, malheureusement, et c'est le principal bémol de ce livre, n'apparait pas aussi attachante que Rostain aimerait nous la peindre. Malgré l'excuse de l'âge et de la maladie, cette Odette nous semble en effet bien vite acariatre et caractérielle et ne nous fait pas changer d'avis sur l'image de mégalomane que véhiculent si souvent les stars.



Mais malgré ce peu d'empathie qu'on a pour la star ( et également pour le metteur en scène, Rostain ne s'épargnant pas forcément non plus), le livre reste un très interessant - et parfois quand même touchant- témoignage sur le processus créatif et sur le déclin lié à l'âge, a fortiori lorsqu'on a affaire à une célébrité.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'étoile et la vieille

Je remercie Babelio et les éditions Kero pour cette lecture !



Odette est une star, une étoile. Virtuose de l'accordéon, elle connaît un succès sans faille et chaque nouvelle représentation renforce sa popularité. Même âgée, elle continue à être admirée. Les forces du destin vont la mener au metteur. Son style très avant-gardiste n'a rien pour lui plaire. Leurs univers sont aussi éloignés que la terre et le soleil. Amateur de musique classique et des plus grands compositeurs, il va néanmoins devoir monter un spectacle avec cette femme, cette vieille, dont le jeu ne lui inspire pas de bonnes vibrations.



L'étoile et la vieille, c'est donc la rencontre entre deux êtres, aux univers divergents mais qui vont apprendre à collaborer et à se découvrir. Le metteur nourrit une forme de fascination pour elle, cette vieille aux goûts en matière de décoration démodés, qui semble avoir fait son temps.

L'auteur nous transporte entre confusion, amitié, inquiétude, admiration et incertitude dans une valse à trois temps: la découverte, la prise de conscience et la perdition. A la fin, la vieille entraîne l'étoile qui entraine le metteur. L'histoire d'une chute... dans la musique. Ne pas se rappeler des notes d'une partition peut sembler important à une personne extérieure. Mais quand jouer est la seule chose que vous savez faire et que vous êtes reconnu pour ça, pourquoi arrêter?

Michel Rostain nous embarque aux côtés de ses personnages, partiellement fictifs, dans l'histoire d'une rencontre où les univers se rencontrent. La passion qui se dégage de ce livre est saisissante. Mais il est bon de croire que la musique peut être le dernier point de rattachement d'un homme, au dernier stade de sa vie. Si l'on pouvait choisir sa mort, nul doute que se laisser emporter jusqu'à la folie dans la musique en serait une belle.



Michel Rostain manie les mots avec beaucoup de poésie pour nous présenter des héros touchants voir bouleversants. L'étoile et la vieille, c'est le drame d'une vie, mais d'une belle vie. Devrait-on dire deux vies, car Odette existe parce que le metteur nous en a offert le souvenir. Cette histoire n'est ni plus ni moins qu'une partition bien ficelée qu'on lit comme on écouterait un opéra.

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L'étoile et la vieille

Livre reçu des éditions Kero par l'intermédiaire de Babelio.

Voici une lecture fort embarrassante. La mise en garde de Michel Rostain, son affirmation que le récit est avant tout "une lettre d'amour", je veux bien le croire, quoique. Si ce n'est pour s'en convaincre, à défaut d'en convaincre le lecteur, est-il nécessaire d'affirmer son admiration pour l'accordéoniste?

Une artiste qui a été adulée, célébrée, prépare un ultime gala avec un metteur en scène plus rompu à l'art contemporain qu'à la variété. Dès les premières rencontres, la vieillesse effraie, masquée tout d'abord par l'"aura" d'Odette, mais peu à peu , inéluctablement, le masque mortuaire se plaquera sur la vieille femme. Elle passe tragiquement du statut d'étoile à celui de vieille: fin pitoyable de l'artiste.

Comme dans Un fils, la lecture est dominée par l'impression malsaine de voir ce qui n'aurait pas dû être montré, la pitié se mêle à l'agacement: ni le metteur ni Odette ne sont bien sympathiques. Malgré tout, je n'ai pas eu envie d'abandonner, l'écriture est plaisante et la lecture facile.
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