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Critiques de Michel Rostain (128)
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Le fils

A rapprocher de Martin cet été, de Bernard Chambaz
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Le fils

« L’hôpital a adressé à papa et maman un certificat de décès. Je suis mort de mort naturelle. Cette bombe qui m’a criblé de balles violettes, c’était une mort naturelle. » (p. 141) Lion, un fils, est mort. Les parents sont dévastés. Le père surtout. C’est la voix du fils qui se fait entendre. Ni d’outre-tombe, ni du paradis, cette voix s’élève en lieu et place de celle du père. Le fils observe le père qui part à la recherche d’indices, de traces, de messages. « Limite indiscret papa, que trouveras-tu dans la vie de ton mort ? » (p. 23) Parce qu’il est insupportable qu’un jeune homme ait pu disparaître si vite, le père se raccroche à des preuves de vie. Non, Lion ne voulait pas mourir. Lion s’était abonné au Monde et au théâtre de Rennes. Non, ce rendez-vous chez un psy n’est pas l’aveu d’un malaise que le père n’a pas décelé.

Entre l’organisation des funérailles et les premiers temps du deuil, la douleur ne régresse pas, même si elle se transforme. Le fils, ni impuissant, ni triste, ni en colère, observe le cheminement de son père. Il ne l’accompagne pas, ne le soutient pas. Il le regarde et tout n’est que fait. « Syllogisme : papa pleure chaque fois qu’il pense à moi. Papa n’est heureux que lorsqu’il pense à moi. Papa est heureux chaque fois qu’il pleure. » (p. 119)

Il faut apprendre à vivre avec l’absence et le souvenir qui s’efface. Tout est bon pour maintenir le disparu dans un état de survivance : revoir mille fois les mêmes photos, écouter les amis répéter les mêmes souvenirs et, s’il le faut, aller en Islande. « Tous les parents aiment que leur enfant soit exceptionnel. Papa est un papa comme les autres. Chaque étape de ma mort prend un tour exceptionnel, alors papa exulte. » (p. 147)

Les chapitres s’ouvrent des citations d’auteurs. La littérature parle depuis toujours de la vie et de la mort, de l’absence et de la douleur. Michel Rostain apporte sa pierre à l’édifice. Dans des paragraphes courts, il donne sa vision de la mort et de la douleur de parents. Ce roman est très émouvant, mais je lui reproche un certain pathos. La voix du fils aurait pu en préserver le texte, mais une émotion lourde et chagrine plombe certaines pages, alors que d’autres sont des miracles de finesse et d’humour, même noir. La fin est une pirouette salvatrice, qui renvoie le lecteur à la nature de la littérature et aux sources du sentiment. « Ce qu’on voit en fait dans le ciel de ce printemps ? Ce ne sont que mes cendres qui disparaissent un peu plus. Le reste, c’est de l’ordre du roman. Ce n’est pas rien. » (p. 171)

Parler de la mort d’un enfant n’est pas chose aisée. Avec ce premier roman, Michel Rostain ne me convainc pas entièrement. Le récit est parfois trop décousu pour être intelligible et pour susciter une émotion durable. Les brisures dans la narration et les ruptures temporelles sont trop nombreuses. Comme le père supplicié, on erre dans un monde trouble et douloureux, mais nous, lecteurs, nous ne sommes pas en deuil, et il est bien dommage que ce livre veuille nous y conduire.


Lien : http://www.desgalipettesentr..
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Le fils

Le drame de la mort de son fils ...regrets et remords de ne pas avoir assez profité des derniers instants de vie de son fils ... mais très vite, il y a la volonté de continuer à vivre avec lui ... un roman qui n'est vraiment pas larmoyant ou désespéré ... à la fin du roman, nous n'avons pas de compassion pour les parents de Lion mais de l'amitié
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Le fils

Cher Lion,



La logique voudrait que j’écrive directement à Michel Rostain, ton père. Mais tout comme ce dernier t’a choisi comme narrateur de son récit, c’est par ton intermédiaire que je souhaite m’adresser à lui.



La première fois que j’ai fait la connaissance de ton père, il y a de ça plusieurs semaines, ce n’est pas par le biais d’un opéra lyrique (je dois bien t'avouer que je n’y connais rien) mais sur le plateau télé d’une émission de santé présentée par deux médecins, chroniqueurs littéraires à leurs heures perdues.

Il m’avait à l’époque beaucoup émue et je m’étais promis de lire son livre très rapidement. Comment, m’étais-je étonnée, ce père peut-il parler de la disparition si brutale de son fils unique et adoré avec tant de sérénité ? La réponse, je le sais maintenant, on la doit en partie à son ami Daniel, « on peut vivre avec ça ».



Ça va peut être te paraître bizarre et déplacé et surtout ne le prends pas mal, mais j’envie beaucoup ton père (même si l'envie n'est pas un sentiment très honorable). Je vais essayer de t ‘expliquer pourquoi.



J’envie évidemment ses talents artistiques, d’écrivain, de metteur en scène qui lui ont permis, par une trouvaille narrative astucieuse, de nous offrir, de t’offrir, ce livre magnifique, plein de pudeur et pourtant totalement impudique, émouvant, bouleversant mais sans une once de pathos. Un vrai tourbillon de vie, une éruption d’amour.



J’envie le couple qu’il forme avec ta mère, tellement à l’unisson et soudé pour traverser une tragédie dont bien des couples ne se relèvent pas.



J’envie son cercle d’amis précieux, toujours présents même dans les moments les plus durs mais sachant conserver la distance nécessaire pour laisser tes parents exprimer leur chagrin, leur révolte.

Des amis, comme Daniel, qui n'hésitent pas à dire ces mots qui paraissent tellement difficiles à entendre juste après une telle tragédie, mais qui avec le recul vous aident à vous reconstruire, à avancer.

Même ses amis morts sont merveilleux à l'image de Simon qui,« grâce » à ses funérailles burlesques, aura donné à ton père la force de t’organiser une cérémonie d’adieu hors du commun.



Enfin, j’envie ces petits hasards de la vie et ces énormes coïncidences que chacun interprétera à sa manière, qui lui auront permis de te rende encore plus exceptionnel, plus éternel à ses yeux. Des signes dont on aurait trouvé les ficelles un peu trop grosses s’il s’était agi d’un livre de fiction.



Évidemment, je me doute que tout n’a pas été aussi évident et qu'avec quelques années de recul il a été plus facile de s'arranger avec la réalité en distillant ça et là une part romanesque dont vous seuls garderez le secret. Mais, en tant que maman (d’un enfant unique qui plus est), je ne peux pas faire autrement que de me projeter : Comment réagirais-je à une telle tragédie ? Aurais-je la force d’avancer ? Mon couple y survivrait-il ? Saurais-je trouver le moyen d'offrir à mon enfant un dernier cadeau aussi beau que celui que t'a donné ton père?



Ma fille, qui a trois ans et demi, se pose en ce moment beaucoup de questions sur la mort sans que je sache toujours très bien trouver les mots pour répondre à cette angoisse qui la taraude, « c’est quoi mourir ? ». Mon athéisme n’apporte sûrement pas les réponses adéquates qu’attendent les enfants de cet âge.

Alors, si tu le permets, peut-être la prochaine fois, lui parlerai-je de ce vieux volcan qui décida un jour d’avril de sortir de son très long sommeil pour aider un garçon disparu à rendre une dernière (?) visite à ses parents chéris.



Bien à toi.

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Le fils

Je n'ai qu'une chose à dire de ce roman ... il faut le lire.
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Le vieux

Un roman magnifique, simple à lire et pourtant très original. Décidément j’aime cet auteur - toujours à la frontière de la vie et de la fiction. Comme un roman d’initiation cette fois, roman d’initiation à la fin de vie, et pourtant sans une ombre de tristesse ni de mélo.
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Le vieux

Quel beau moment de lecture..

Le vieux un ancien metteur en scène apprend la mort d un ami un de plus.

Sa compagne est toujours à ses côtés partageant les mêmes passions.

Une rencontre un drame va survenir..

Mais le. Spectacle doit continuer

Show must go on..

Ce roman est un magnifique hommage aux théâtre à l opéra a la scène en général le covid y est évoqué donnant une force supplémentaire au texte

Roman tendre sensible et qui pose la question sur la vieillesse et la fin de vie

Plaisir de lecture et véritable découverte

9/10
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Le vieux

Décidemment cet auteur est attiré par la vieillesse car après » L’étoile et la vieille » voici « le vieux » !



Ce roman se divise en trois moments : la peur du Vieux de ce qu’il appelle « les bombes » c’est à dire tous ceux qui meurent autour de lui ou qui sont atteints de maladie dégénératives. Il rencontre à un enterrement d’une femme qu’il a aimée autre fois, la fille qu’il a élevée pendant quelques années, Camille qui est devenue actrice et metteur en scène. Il va croiser aussi Simon un jeune acteur très beau qui le questionne sur le suicide assisté.

La deuxième partie tourne autour du suicide de Simon et de l’opéra que Camille et lui voulaient monter « La flûte enchanté ». Le vieux qui a monté plusieurs opéra a toujours souffert de n’avoir jamais réussi à monter cette œuvre de Mozart. Nous verrons comment l’équipe d’acteurs et de chanteurs vont vivre ce deuil brutal et apparaît un personnage étrange une bretonne comme je n’en ai rencontrée que dans des contes, qui fait des crêpes et qui racontent des légendes en particulier autour de l’Ankou (la représentation de la mort en Bretagne), elle est la concierge du théâtre et jouera un rôle dans le suicide de Simon on découvrira un personnage obsédé par la mort, très déséquilibré et alcoolique.



Enfin la troisième partie, nous apprenons le prénom du vieux : Jean-Michel qui vit avec une ancienne cantatrice, Mireille, et ensemble ils décident de mourir en utilisant le suicide assisté , ensemble ils auront le COVID et ensemble, ils s’en sortiront et finalement ne se suicideront pas.

Plusieurs thèmes se croisent dans ce roman, la représentation théâtrale, la vieillesse et surtout la mort.



J’ai assez bien aimé la première partie, franchement détesté la deuxième avec cette bretonne sortie dont on ne sait quel imaginaire et qui ne rend pas justice aux bretons que je connais et la troisième est quasiment insupportable, cette description de ce couple qui veut mourir dans la dignité et qui, au dernier moment se raccroche à la vie m’a absolument dégoutée .



Au moment où je rédige ce billet des bombes, des vraies celles-là, tombent sur Kiev et cela explique beaucoup mon dégoût de cette fascination pour la mort de ceux qui ont tout pour vieillir tranquillement. J’exagère peut-être mais c’était bien le thème de Michel Rostain, la mort et celle-ci frappe à notre porte de façon tellement plus terrible et l’on se rend compte que le plus souvent l’homme ne choisit plus rien .
Lien : https://luocine.fr/?p=14700
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