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Critiques de Michèle Gazier (124)
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Virginia Woolf

C'est parce que je suis en train de lire le roman le plus connu de Virginia Woolf "Mrs Dalloway" que j'ai fait une pose BD avec cette biographie de la romancière anglaise que j'aime beaucoup.

Michèle Gazier et Bernard Ciccolini, auteure et dessinateur de ce tome de la collection "Destins de femmes" paru en 2011, ont très bien réussi la biographie de "Virginia Woolf". Je cerne mieux maintenant sa souffrance de vivre alors qu'elle voit mourir ses proches, son angoisse et son besoin d'écrire. Elle était issue d'un milieu bourgeois mais a su regarder le monde qui l'entourait, surtout les femmes. Celle qui a bousculé le roman au début du 20ème siècle a toujours été hantée par le souvenir d'une enfance difficile. Mais c'est bien de ne pas avoir limité la vie de Virginia Woolf à la mélancolie et au suicide.

Avec son frère Thoby et sa soeur Vanessa, elle participera au groupe de Bloomsbury, un cercle intellectuel occupé à secouer la société anglaise bien-pensante. Elle y rencontre Leonard Woolf, son futur époux, avec qui elle va créer la Hogarth Press, qui publiera tous ses romans. Je ne lui connaissais pas cette activité d'éditrice et j'ai même appris qu'elle a refusé le manuscrit "Ulysse" de James Joyce.



Le ton est souvent triste, un peu comme sa vie marquée par des souffrances psychiques mais il n'en reste pas moins que Virginia Woolf a été une avant-gardiste : elle a créé le roman psychologique et sa vie de femme libre continue d'inspirer les féministes d'aujourd'hui. Ce dernier point est assez peu développé dans cette biographie qui reste passionnante.





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Le merle bleu

Les "René" (en fait Claude et René Pernet mais tout le monde les appelle ainsi, allez savoir pourquoi...) se sont installés à Uzès lorsque René a pris sa retraite du Muséum d'Histoire Naturelle. Ornithologues tous deux, ils collaborent à la société savante locale, qu'ils fournissent en articles et conférences au gré de leurs sorties de terrain et de leurs voyages. L'âge venant, le rythme des sorties s'allège et le goût des voyages s'estompe, la vie se ralentit, jusqu'au jour où survient... le Merle Bleu ! Homme ? Oiseau ? Légende ou réalité ? Il ne faut surtout pas déflorer ce roman écrit avec beaucoup de finesse et de tendresse, par l'une de nos meilleures romancières d'aujourd'hui. Il se lit comme un roman policier (sans crime et sans police), tant la quête de la vérité (humaine) y tient le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page. Michèle Gazier sait ménager ses surprises, en conteuse chevronnée elle tisse sa toile patiemment mais sûrement et j'apprécie particulièrement le dialogue qu'elle parvient à nouer avec ses lecteurs. Une belle leçon d'écriture, loin, très loin des dérives nombrilistes d'une certaine littérature d'aujourd'hui...
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Virginia Woolf

Plutôt déçue par cette biographie de Virginia Woolf en Bd. Il est évident que résumer une vie en un album de bd n'est pas évident mais je suis restée sur ma faim. Tous les épisodes évoqués sont très courts et on a l'impression de lire une succession de faits biographiques sans véritable lien... Pourtant Les illustrations m'ont bien plus.
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Les passantes

@Michèle Gazier nous fait découvrir, à travers un récit croisé, le quotidien des infirmières d'un cabinet médical, dont l'harmonie va être perturbée par l'arrivée d'une nouvelle patiente que croit reconnaitre l'une d'entre elles. L'enquête qui s'en suit pour découvrir le secret de cette femme, aura un impact sur chacune des protagonistes de façon plus ou moins sensible. Elle montre à quel point il est délicat, dans ce métier de grande proximité, de savoir où se situe la frontière entre "sympathie et empathie", quand on entre de fait dans l'intimité de ses patients, tout en se préservant en gardant la bonne distance entre ces vies cabossées que l'on cotoie et soi... Un beau témoignage d'un métier dont on ne perçoit pas toujours la complexité et le rôle social majeur.
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Virginia Woolf

Je connais juste Virginia Woolf de réputation. C'était une grande de la littérature anglaise du début du XXème siècle. Cette bd me permet de connaître sa vie faite de drames successifs. En effet, elle va perdre assez rapidement toutes les personnes qui lui sont proches: famille et amis. Elle sombrera dans une grave dépression qui la conduira au bord du désespoir un soir d'hiver de l'année 1941 alors qu'Hitler a envahi presque toute l'Europe. La célèbre Mylène Farmer a exprimé toute la mélancolie de cette vie au travers de l'une de ses chansons.



Cependant, cette femme hors du commun incarnait également le dynamisme. Elle a créé une maison d'édition et a rencontré les plus grands de ce monde comme Sigmund Freud et bien d'autres. Elle a fait progresser la cause féministe dans une Angleterre typiquement victorienne.



Le dessinateur Bernard Ciccolini parvient à relever le défi au niveau du dessin tant au niveau de la précision que des couleurs crépusculaires. Dans la même collection "Grands destins de femmes", il a également croqué Coco Chanel.



Encore une fois, cette biographie souffre d'un certain manque de profondeur car les faits ne sont qu'explorés par l'évocation. On n'a pas le temps de comprendre les événements charnières de sa vie et du coup, on reste sur notre faim.
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Les garçons d'en face

Un petit roman intriguant dans un lieu qui m’est inconnu, Les Pyrénées. A base de souvenirs d’enfance, l’auteure nous raconte comment Elise a connu deux monstres, deux enfants du voisinage qui serait séquestrés chez eux. La vision d’une enfant puis d’une adulte sur ce passé étrange, m’ont rapidement intrigué.

Les chapitres courts rythment ce livre plutôt passif et tranquille auxquels s’ajoutent songes et réflexions ainsi que de belles descriptions de paysages des Pyrénées. Beaucoup d’inédit pour moi et ça m’a bien plu, je me suis laissé bercer dans ce curieux rêve éveillé.

Elise et Lola sont attachantes, pour des enfants c’est rarement le cas, ils sont souvent trop infantilisés, ironiquement, et manque de ce qui fait leurs intérêts selon moi, la curiosité et l’ingéniosité. L’auteure encourage à l’introspection avec douceur et poésie.



S’il n’y avait pas écrit roman, je l’aurais cru vrai, la douceur de vivre s’y fait ressentir et donne envie d’y partir en vacances, sauf si on est reconfiné d’ici là.
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Le nom du père

Encore un petit bijou édité aux éditions du chemin de fer.

Judith est née 'sans père'. Non pas de 'père inconnu' mais réellement 'sans père' aux dires de sa mère, une femme forte émancipée. Comment se construire dans ce manque? Comment combler le vide? Jusqu'où pousser le questionnement, l'interrogation quant au fond on n'a manqué de rien... si ce n'est d'un prénom?

Au travers des trois témoignages (la fille, la mère et le père), Michèle Gazier, dont je découvre ici la plume, décrit le vide laissé par le secret. Trois voix portées avec justesse, marquées par trois tonalités très différentes.

Une nouvelle bouleversante illustrée par Juliette Lemontey. Ses portraits aux contours incertains finissent d'esquisser le doute, le manque et l'absent.
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La fille

Ce récit parle de "la fille" que sa mère couve et surveille sans spécialement lui montrer d'amour. Elle cherche à préserver sa petite dernière alors que son aînée vit librement ses amours, ses choix et ses déplacements.

L'histoire et l'enfance de Marthe (prénom qu'elle s'est choisi) se déroulent dans les années trente, avant la Seconde Guerre Mondiale, dans l'atelier de tailleur familial.

Marthe semble devoir préserver certaines valeurs et un héritage qui l'empêchent de se diriger vers l'enseignement auquel elle aspire. Elle est pure, naïve, obéissante, préservée du monde extérieur par un emploi du temps très strict et va devenir une excellente couturière, très minutieuse.

Les seuls rêves qu'elle s'accorde la portent vers un cousin étranger qui a séjourné quelques mois à la maison quand elle était plus jeune et dont elle est tombée amoureuse.

Je n'ai pas spécialement accroché à cette histoire.
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Les convalescentes

C'est un livre typiquement féminin tout en étant très bien écrit - pas un livre à l'eau de rose.

C'est l'histoire, les sentiments mélangés de trois femmes d'âge différent.

Le beau ténébreux Maxime ne sert finalement que d'un faire-valoir à ces amitiés féminines croisées : Lise apprécie Oriane puis Daisy - Oriane apprécie Lise - Daisy apprécie Lise mais Oriane et Lise sont indifférentes l'une à l'autre.

Une belle étude de caractères féminins toute en fines touches.

Je me suis régalée à la lecture.

C'est juste la fin que j'ai trouvée bâclée mais je ne la révélerai pas.

J'ai attendu impatiemment le dénouement et il m'a déçu - tant pis pour moi.
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L'homme à la canne grise

"L'homme à la canne grise" est le portrait plein de tendresse que dresse Michèle Gazier, ex responsable des critiques littéraires dans Télérama, autour de la vie de son père. Ce n'est ni la première ni la dernière qui prendra sa plume pour évoquer une figure paternelle. L'exercice ici n'est pas forcément original, l'auteur ayant choisi de retracer les moments forts de sa vie de manière chronologique et nous ne sommes pas du tout dans l'écriture épurée et intime d'une Annie Ernaux. Michèle Gazier préfère rechercher les événements, les anecdotes, pour éclairer celui qui vécut partagé entre une vie quotidienne rendue un peu morne par sa cécité et l'homme épris de liberté qu'il était dans sa tête.

La citation de René Char, "Avec celui que nous aimons, nous avons cessé de parler et ce n'était pas le silence." , placée en épigraphe du livre, résume parfaitement le propos. Il est beaucoup question de silences dans ce livre. Silence autour de son engagement en tant que combattant français auprès des républicains espagnols puis de son passé de résistant en Lozère. Silence autour de sa vie intérieure, intense, mais réservée à quelques rares priviligiés. Silence autour de cette vie de famille, coincé avec une femme dépressive et des enfants adorés. Et pourtant, ces silences n'en sont pas vraiment, parce que l'amour, même tu, est là, dans chaque geste, chaque décision importante, chaque renoncement. Michèle Gazier restitue avec émotion cette recherche de vérité dans le portrait de ce père, quasi aveugle, qui, toute son existence, a essayé d'écarter le brouillard jaunasse de sa vision mais aussi de sa vie. Il en ressort un homme à la personnalité double mais attachante. Il y a le héros, toujours jeune dans sa tête et dans son corps, même au seuil de la vieillesse, pétri d'idéaux et de justice et le mari, acceptant avec abnégation une vie de semi-infirme, quasi reclus auprès d'une femme malade. Et, malicieusement (?), à la mort de chacune de ses deux compagnes, sa fille note que ce sont les moments où elle l'a senti le plus libre, comme si ces unions avaient été des freins plus importants à ses ambitions, ses désirs que le fait d'être mal-voyant.

La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Le fil de soie

dommage que la quatrième de couverture nous narre presque tout ...

c'est comme si on savait quand on allait mourir et surtout comment
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Les convalescentes

Un très bon roman psychologique qui se lit avec plaisir. Un suspens agréable maintient l'intérêt du lecteur, même si j'ai trouvé qu'il y avait quelques répétitions sur la présence de cet homme mystérieux et sur les cauchemars qui viennent gâcher les nuits de Lise.

Lise est en dépression profonde, Oriane est une jeune anorexique. Toutes deux hospitalisées, mais Lise s'inquiète pour un couple atypique : une américaine handicapée et son mari, cet homme mystérieux qui pourtant a l'air de l'aimer.

L'anorexie d'Oriane et ses troubles psychologiques sont très bien étudiés par l'auteur.

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Virginia Woolf

J'ai beaucoup aimé découvrir la vie de cette autrice si particulière. Je ne l'ai pas encore lue mais je pense que connaître les grandes lignes de sa vie m'aideront à prendre en main le mieux possible son œuvre. En effet, cet ouvrage donne quelques clés sur l'écriture de Virginia Woolf, outre le fait que c'est sa vie et les drames qui la jalonnent qui ont complètement influencé son œuvre.

J'ai été étonnée de découvrir une femme si moderne même si elle est connue pour ses écrits féministes.
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Les passantes

En ouvrant ce livre je ne m attendais pas à une telle histoire

A travers ce livre nous découvrons le métier d infirmière à domicile

Comme écrit dans les critiques précédentes il est difficil de marquer la limite entre travail et sympathie

Plus on fait connaissance plus on cherche à se connaître

J ai beaucoup moins aimé la découverte du secret de famille d une des patientes avec des descriptions un peu sanguinolentes qui n apportent rien à l l'histoire



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Le fil de soie

un très beau texte sur l'amour, l'amour de la couture, l'amour des couleurs, des belles formes, de l'extravagant, du surprenant,. L'amour de la vie dans son entièreté, amour de la jouissance, amour sans retenue.

J'ai découvert cette auteure dont le sujet était en lien, par le côté couture avec

"Où passe l'aiguille" de Véronique Mougin, et pour des raisons différentes j'ai beaucoup aimé justement la façon dont l'amour des matières, des formes, de la création est exposée par une écriture parfois vive, parfois avec beaucoup de poésie.

Un bel hymne à l'amour absolu, et à l'amour du beau et de la beauté, celle de l'âme comme celle du corps.
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Silencieuse

La première impression, lorsqu’on découvre les premières pages de Silencieuse, de Michèle Gazier, c’est que l’auteur sait écrire. Cela peut paraître stupide comme réflexion, mais je me la suis faite, et ce n’est pas toujours le cas. Certains auteurs savent raconter des histoires, mais pas les écrire dans le sens stylistique du terme. Et style ne veut pas dire sophistication inutile.



Pour le sujet, il est question, au départ de ce roman, de choses simples.



Nous sommes dans un village du sud de la France, un Saint-Julien-des-sources pas si imaginaire que cela… dans lequel nous allons faire connaissance avec six personnages. Pour un roman, c'est un bon chiffre, inutile de se perdre dans des personnages secondaires.



En premier, deux étrangers. Hans Glawe, peintre et sculpteur allemand, célèbre dans son pays, mais au village, les gens s'en foutent un peu. En plus, ils ne comprennent rien à ce qu'il fait, surtout pas ces assemblages et sculptures qu'il dissémine dans son jardinet.



Il y a aussi Louis, dit le Blondin, dont on ne sait pas grand-chose, sauf qu’il n’est pas d’ici, un peu renfermé, donc bizarre…



Comme dans chaque village, il y a une vigie, c’est Claude Ribaute qui tient ce rôle, décalé de par le fait qu’il est du village, mais n’y a pas habité toute sa vie. Il est donc détaché de la manie des potins, dont les dames commères et les hommes piliers de comptoirs, qui lui collent une double étiquette, se repaissent à longueur de conversations oiseuses.

Claude doit écrire un livre sur l’œuvre de Hans et va régulièrement le visiter afin de recueillir ses impressions qu’il transcrira. Il croise souvent Blondin. Il est le trait d'union entre les cinq autres.



Il y a Annie, la caissière de la supérette, elle aussi un peu à l’écart, car elle cache sa relation avec Blondin qu’elle va rejoindre dans le plus grand secret de la nuit, en rasant les murs. Seul Claude, qui habite sur le chemin de la maison de Blondin, connaît cette relation.



Enfin, il y a Sofia, l’Italienne, belle-sœur d’Annie, qui débarque au village en compagnie de sa fille Valentina. Cette petite Valentina ne parle pas ou si peu, relationne avec ceux qu’elle choisit de son regard qui transperce, provoque l’effet miroir. Blondin et Claude auront le privilège de faire partie des élus de la gamine qui dérange, bouscule, révèle…



Tous les autres personnages du romans ne sont que des ombres sans nom, des rôles figurants, des rumeurs, à la limite du cliché. Juste des faire-valoir, des justificatifs de situations intermédiaires.





Nous allons suivre ces six personnages dans leurs allers et retours chez les uns et les autres, chacun avec sa fonction, son regard sur l’autre, sur le monde.



Celui de Hans est fort, dur, cassant. Il porte en lui toute la souffrance de son Allemagne natale, celle de la guerre qu’il n’a pas connue, mais dont il a hérité avec toute sa part de culpabilité et de violence que l’on retrouve dans ses œuvres.



Blondin, personne ne sait d’où il vient, car son accent, du nord de l’Europe, c’est vague, révèle son étrangeté qu’il cultive en restant à l’écart. Sa rudesse apparente est déjouée par Annie dont les caresses et la tendresse dont elle a besoin, sans aller se mettre en couple, semblent lui redonner de l’équilibre. Mais le secret reste entier, il ne se livre pas.



Sofia, la belle Italienne — j'y ai vu Sofia Loren, sous la direction de Vittorio De Sica, pleine de mystère caché derrière une beauté fatale —, est attirante, mais « on » ne l’approche pas, sauf si sa petite sauvageonne de fille fait un premier pas, tend une main, sourit d’un regard…



Ces personnages vont évoluer sous le regard des ombres du village qui semblent ne pas les apprécier, on redoute et rejette l’étranger, donc l’étrange. On cherche à le quantifier, qualifier, classifier, et dès qu’il échappe à ce tamis, il dérange… allez savoir pourquoi.



En milieu de roman, le texte bascule, le narrateur, omniprésent jusque là, se transforme en « Je », c'est Claude. La vigie devient pivot. Passage un peu perturbant, mais c’est bien mené. Et l’histoire prend un nouveau souffle, un nouveau rythme. La fin, surprenante à souhait, nous renvoie à nous-mêmes, sur des questions essentielles de la vie… la rédemption, le pardon… mais vous verrez bien.



J’ai vraiment apprécié le regard de l’auteur sur l’art, sur la création, le sens caché des choix créatifs des artistes. Il est question de l’intime, du geste conscient ou non du peintre ou du sculpteur qui révèle, à qui peut ou cherche à le comprendre, certaines fêlures, certains fantômes. Tout créateur en a, qu’il le sache ou non. Certains en parlent jusqu’à se répandre, d’autres se taisent et laissent au spectateur le loisir de savoir pour lui, de ressentir ce qu’il veut, en corrélation ou non avec le message de l’artiste… Comme le dit Michèle Gazier : « Tout créateur s’exprime dans son œuvre, le reste n’est que bavardage. »



Il y a surtout cette condition humaine, le regard sur l'autre, différent, par l'origine ou le comportement. Comme dans beaucoup de villages, on est d'ici seulement quand le nom de famille est gravé sur le monument aux morts… et encore, il ne faut pas en partir trop longtemps, juste pour aller faire des études ou la guerre. Troubler l'eau qui dort, c'est remuer la vase, faire remonter les secrets, et ce n'est jamais bon.





Un texte à découvrir, une auteure à rencontrer.

Vous pourrez en parler avec Michèle Gazier les 3 et 4 juin 2017 durant le festival de l’édition indépendante l’Antre des livres, à Orange, espace Daudet. Invitée spéciale, elle remettra le Prix première chance à l’écriture à Jean-Pascal Chabrillangeas pour son roman Deltas, à paraître chez Elan Sud, et elle participera à différentes tables rondes durant les 2 jours de Salon.



Voir les horaires ici : http://www.lantredeslivres.com/




Lien : http://dominiquelin.overblog..
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Le fil de soie

Une histoire d'amour, de folie, et de mort. Toute la magie de l'écriture de Michèle Gazier est présente dans ce roman, qui décrit la vie d'une célèbre créatrice de mode. Inspirée de Coco Chanel ? Certes, l'époque est la même (la traversée quasi totale du vingtième siècle), la beauté de l'héroïne, ses origines modestes, son ambition démesurée, ses amours multiples et sa bisexualité sont au rendez-vous. Mais en plus il y a tout ce qui ne se raconte pas et fait le charme d'un destin vraiment hors du commun. Odile Délie (non, ce n'est pas une contrepèterie !) va vivre sur le second versant de sa vie une passion amoureuse qui la transportera hors du temps, et surtout hors de la morale commune. Un mystère plane dès les premières pages, et l'auteure sait merveilleusement tenir en haleine le lecteur, jusqu'à l'acmé finale. Et avec une maîtrise parfaite de la langue française ! Un régal...
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Les convalescentes

Toute l'histoire est résumée page 176 : "La pièce met en scène quatre personnages. Deux femmes amoureuses, une jeune (Oriane) et une vieille (Daisy). Un homme (Maxime) qui joue avec les deux. Un témoin qui essaie de comprendre.(...) Elle sent que quelque chose se prépare mais, comme dans les cauchemars, elle ne sait pas d'où partira le coup, ni qui sera la victime. Le mot est lâché. Tout ça va mal finir. Il y aura une victime."



Lise, professeur en rupture de vie, est ce témoin, le lien entre tous les personnages. Placée dans cette clinique pour "se refaire", elle s'inquiète des autres. D'Oriane comme une prof avec son élève, de Daisy comme une amie discrète et loyale.



Le texte est sans fioritures, va droit au propos choisi. Bien qu'il parle beaucoup d'émotions, je n'en ai pas éprouvé beaucoup pour les personnages, somme toute peu attachants. Mais c'est un beau texte, sans concessions, dont la tension est bien orchestrée jusqu'aux dernières pages (même si la lettre finale est un procédé un peu déjà vu pour amener le dénouement...).



Je vous conseille cette très bonne lecture.
Lien : http://la-clef-des-mots-e.mo..
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Virginia Woolf

"Virginia Woolf" ouvre la collection Grands destins de femmes chez Naïve. Une idée géniale, il faut le souligner ; croiser biographie de femmes et bande dessinée c'est donner au lecteur deux plaisir en un ! En s'attelant à retracer la vie de cette géante de la littérature en 90 pages, Michèle Gazier pour le texte et Bernard Ciccolini pour le dessin ont en partie relevé un grand défi. En partie seulement car il manque à cette bande dessinée une dimension littéraire, un peu plus de complexité. Ce résumé de vie simplifie l’existence de cette femme géniale et tourmentée. A leur décharge, le format ne permet pas d’aller très loin dans l’approfondissement, dommage. On retrouve la petite Virginia élevée comme les filles de son époque... à la maison alors que les garçons vont au collège. Une éducation stricte et aimante, un frère incestueux, une mère et une jeune sœur qui meurent trop tôt la conduise vers des états mélancoliques mais c’est après le décès de son père qu'elle s'enfonce dans une dépression sévère. Elle est, cependant, habitée par une énergie créatrice qui s’exprime dans un besoin décrire et c'est une femme très libre pour son époque qui va cohabiter avec deux hommes dont l'économiste John Mayard Keynes. Poussée au mariage par une société qui réprouve la liberté de mœurs, elle va finalement épouser sans passion celui qui va la soutenir et l’éditer Léonard Woolf. Ils partagent un véritable amour de la littérature et n'auront pas d'enfants. Virginia va bientôt se laisser gagner par la partie sombre de sa personnalité et c'est les poches bourrées de cailloux qu’on la retrouve noyée dans la rivière Ouse. Elle a 59 ans.
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Virginia Woolf

Il m'a fallu un petit temps d'adaptation pour apprécier le dessin qui, finalement, me semble bien se prêter au sujet et sert le récit par sa précision et ses très belles couleurs, empreintes d'une certaine mélancolie. Pourtant, malgré les souffrances de la jeune Virginia puis ses dépressions, l'album se veut objectif et vise aussi à retranscrire “un élan vital, une force que démentaient volontiers son trop inquiet mari et son neveu, Quentin Bell” (cf avant-propos). L'album retrace ainsi le parcours de Virginia : sa grande famille recomposée, le clan Stephen composé de Vanessa, Adrian, Thoby et Virginia, puis le décès des parents et de Thoby, mais aussi George, le demi-frère ayant abusé d'elle et de sa soeur Vanessa (ce que je ne savais pas, connaissant encore mal la biographie de Virginia Woolf). Puis vient le mariage de sa soeur Vanessa et, suite à la pression familiale, le mariage de Virginia avec Leonard Woolf, qui sera davantage un ami et un complice littéraire (l'écrivain ayant d'abord éconduit son ami Lytton Strachey, auteur des Eminent Victorians et d'une biographie de la reine Victoria qui mérite le détour).



BD_virginia woolf2.jpgOutre les principaux événements de la vie de Woolf, cet album choisit d'attirer notre attention sur des faits plus mineurs et pourtant révélateurs de la personnalité de Virginia et de son cadre de vie. Ainsi, on apprend que pour visiter “le vaisseau le plus moderne et le plus secret d'Angleterre”, Virginia et ses proches s'étaient déguisés de façon à se faire passer pour l'empereur d'Abyssinie et sa suite... ruse qui opéra ! Si j'ai trouvé cet épisode particulièrement délicieux, d'autres éléments m'ont paru eux aussi très intéressants, telle l'évocation du féminisme engagé de Virginia (qui outre ses discours et textes bien connus, débute lorsqu'adolescente elle regrette de ne pas pouvoir se rendre à l'école comme ses frères), la publication de ses romans (qui finalement n'est pas au coeur du récit), ses relations avec l'exquise Vita Sackville-West... L'illustration sert à point nommé le récit, parfois par de jolis clins d'oeil, telle cette toile peinte par Vanessa (p 25).



Un très joli album pour tous ceux qui souhaitent découvrir le célèbre auteur et, pour ceux qui l'apprécient déjà, un beau cadeau à lire et relire avec plaisir. Un album qui m'a par ailleurs donné envie de lire les biographies de Woolf en attente dans ma bibliothèque !
Lien : http://www.myloubook.com/arc..
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