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Critiques de Michèle Perret (68)
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Introduction à l'histoire de la langue française

Un ouvrage accessible à tous et très intéressant pour qui veut découvrir les origines de la langue française. Ce livre s'adresse principalement aux étudiants en licence de lettres, mais il est en réalité idéal pour tous les curieux ! Aucune notion de linguistique, ni de latin ou autre n'est nécessaire à sa compréhension, le langage utilisé par l'auteur est très simple et efficace, et surtout je trouve que l'ensemble est très bien fait, bien structuré en parties, chapitres, sous-chapitres (on trouve même un résumé récapitulatif de chaque sous partie en début de chaque partie ainsi qu'une chronologie et d'autres documents et outils utiles à la fin du livre). Je recommande !
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Les arbres ne nous oublient pas

Un livre qui raconte le retour d’une femme au cours d’un voyage dans son Algérie natale. Retour aux sources, retour dans la ferme de son enfance, rencontres avec ceux qui sont restés…

Et qu’est ce qu’on s’emmerde !

Pardonnez moi mon langage, mais je le redis : qu’est ce qu’on s’emmerde !!

Le livre est creux, vide, des phrases lourdes, un style pseudo littéraire chiant qui ne dégage aucune émotion, aucune empathie pour elle, ou pour l’histoire. Ça parle pour ne rien dire, ça s’exclame devant un bouquet de fleurs, ou devant une maison retrouvée mais le lecteur s’ennuie profondément, il ne se passe rien et les descriptions et pensées sont vite lassantes.

Je suis en colère !

Un livre inutile, chiant, insignifiant.

Faut dire aussi, je viens de finir deux excellents livres, j’ai dévoré même, la carte et le territoire, qu’on ne présente plus et la septième fonction du langage de Binet.

Putain !!

Lire deux excellents livres et lire ensuite ce torchon, quelle transition ! quelle chute lamentable ! pardon pour ma colère mais comprenez moi aussi : regardez le titre : les arbres ne nous oublient pas.

« Puisque vous les arbres, vous ne nous oubliez pas, alors pour vous remercier, je vous abats et vous transforme en pâte de papier avec laquelle je tisse un livre tout pourri, ne me dites pas merci, ça me fait plaisir ! »

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Les arbres ne nous oublient pas

"On est de son enfance comme on est d'un pays"Antoine de Saint Exupéry

Je remercie Masse Critique de m'avoir permis de découvrir ce livre et une maison d'édition avec une belle appelation:Chèvre-feuille étoilée.

C'est un récit intimiste,touchant,émouvant,poétique et simplement écrit où se superpose le passé et le présent,l'Algérie coloniale et l'Algérie contemporaine.Michèle Perret se pensait trop moderne,trop tournée vers l'avenir pour être un jour gagnée par la nostalgie,et pourtant...Avec elle et ses amis,nous nous promenons dans Oran,Sidi Bel-Abbès et leurs environs pour finir par la découverte de la propriété familiale"Saint-Jean du Moulin"fondée par son arrière grand-père,que son grand-père et son père ont continué à mettre en valeur et qu'ils ont profondément aimé.Dans cette propriété laissée en grande partie à l'abandon,l'auteure nous emmène à la rencontre des nouveaux propriétaires,de ses souvenirs et de ses fantômes...Dans ce récit comme elle le dit,elle absorbe de tous ses sens et compare...et elle nous restitue toute son émotion."Alors,pendant que le soleil se couchait sur le plus beau domaine du monde,sur la plus belle terre du monde,mon coeur s'est serré..."et le mien aussi.
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Les arbres ne nous oublient pas

Un livre dont le titre, perdu au milieu des dizaines d'autres de la liste « fleuve » de la Masse Critique de ce début 2016, m'a littéralement appelé. Pourtant je n'en connaît absolument pas l'auteur.



Dès les premières lignes, j'ai eu envie de partager une citation sur Babelio. Et pourtant, c'est loin d'être un réflexe chez moi. Puis au fil des mots, j'ai vite compris la vacuité de cette soudaine lubie : il m'aurait fallu retranscrire quasiment l'intégralité du livre.



J'ai été séduite par ce cheminement, sur les routes du présent, au coeur du passé personnel de l'auteur. Je me suis laissée happer par cette mise en abîme sans cesse renouvelée, par ces odeurs et couleurs d'alors et de là-bas (ce là-bas que je ne connais que par les récits que m'en faisait une amie algérienne lorsque j'étais étudiante ; cet alors que je connais à peine, inculte que je suis).



Ces lignes sont empreintes de nostalgie et d'une certaine honte, ou du moins d'un malaise, face à L Histoire avec un grand H entre ces deux terres que sont l'Algérie et la France. Mais elles sont aussi parcourues par un immense amour et un respect profond pour ces lieux et les hommes qui les ont parcourus et ceux qui les parcourent aujourd'hui, quelque soit leur lien à L Histoire et avec le passé personnel de l'auteur.

C'est un livre humble, doux et rude parfois, notamment quand sont évoquées les cicatrices encore à vif de ces peuples et de cette terre. C'est ce qui fait sa beauté. Il aurait mérité une édition plus « sophistiquée », si je puis me permettre. Par exemple pour les photos (dont une beaucoup plus que les autres, ceux qui liront le livre la retrouveront aisément) pâtissent énormément de la qualité du papier et de l'impression trop médiocre ; elles auraient mérité d'être imprimées en haute définition et « en couleurs » réelles (même passées) sur papier glacé mat ou brillant. Je suis consciente que ces choix auraient été difficilement tenables techniquement et surtout financièrement.



Pour qui n'a pas lu Terre du Vent, comme moi, il est difficile de s'y retrouver. Peut-être l'édition aurait-elle mérité d'être double : Terre du Vent et Les arbres ne nous oublient pas, dans un même volume. J'ai parfois eu de mal à saisir les sens des italiques utilisés. Mais au final, cela ne m'a pas tant gênée. J'ai aimé ce voyage.
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Les arbres ne nous oublient pas

Oh! Que j'ai aimé ce carnet de voyage en Algérie, qui décrit tout à tour l'époque coloniale et l'époque contemporaine... L'enfance de l'auteure dans une ferme et la réalité de la vie dans l'Algérie d'aujourd'hui.

Un livre à la fois autobiographique mais aussi historique; qui permet de comprendre une période de l'histoire et même d'en tirer des leçons pratiques, pour peu que l'on ait des envies d'expatriations!
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Les arbres ne nous oublient pas

Ce livre est un poignant témoignage du retour de Michèle Perret au pays natal. Ses souvenirs remontent à la surface ‘’ éclatent comme des bulles. Des souvenirs qu’on n’avait jamais convoqués et qui vous sautent au cœur ‘’.

Et arrive le moment où Michèle redécouvre la ferme de son père, ‘’ une ferme belle, prodigieusement belle dans sa déchéance, attendrissante ‘’. Michèle n’était pas seule avec ses souvenirs, elle était accompagnée des ombres du passé, celle de sa maman flottait heureuse de son retour. Michèle peut repartir apaisée. Ce jeune agriculteur qui conserve précieusement des reliques du temps d’avant sera pour elle son successeur dans l’amour de cette ferme. Et un jour (que je souhaite le plus tard possible) Michèle protégera sa jolie petite fille brune comme Majda l’a protégée enfant, car la vie est un éternel retour.

Dans ce livre Michèle pose un regard plein de tendresse et d’amour pour l’Algérie d’hier et celle d’aujourd’hui.

Un très beau livre.
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Les arbres ne nous oublient pas

(je ne retrouve pas mon message) C'est le récit d'un voyage plein d'émotions que nous propose Michèle PERRET qui excelle dans son dernier ouvrage. Un retour vers son passé, vers "la ferme perdue de son père" écrit-elle, un voyage récent (mai 2015) à Oran puis dans son village natal Mercier-Lacombe/Sfifes En Algérie où tant et tant de gens ont souffert et souffrent encore de l'absurdité d'une guerre ô combien dévastatrice.

Ses pages sont emplies d'émotions, de tendresse, d'amitié envers l'Algérie d'aujourd'hui. On sent l'Auteure profondément émue par sa visite. Son père est là. Sa mère est là. En lisant, je l'ai imaginée entourée de leurs ombres protectrices. Ces fantômes bienfaisants ne seront jamais bien loin si un jour elle a besoin d'eux, Michèle PERRET a conforté ces liens qui lui tiennent à coeur. J'ai adoré ce livre. Le lecteur a voyagé dans le passé ? mais il est plongé dans la réalité de l'Algérie d'aujourd'hui qu'elle aime énormément, ce livre nous faire partager cet amour. Il est magnifique. C'est une grande et belle écriture. De plus, il est beau et bien présenté. Vraiment un beau livre à lire.
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Les arbres ne nous oublient pas

C'est toujours avec intérêt que je lis un livre de Michèle Perret qui sait si bien transcender des événements de la vie quotidienne. Car il s'agit ici d'un texte purement autobiographique où la pudeur de la vie privée se mêle à l'émotion. Une histoire qui nous fait découvrir celle avec un grand H... cette décolonisation violente qui en a fait souffrir plus d'un... Des choses que l'on ne raconte pas dans les manuels scolaires, bien évidemment. On tape souvent sur "le colon", sur celui qui a "spolié" la terre de l'autre. Loin de moi l'idée de nier cette partie de l'Histoire. Mais on ne s'imagine pas non plus que ces deux peuples pouvaient bien s'entendre. Pourtant, j'ai beaucoup de personnes autour de moi qui me relatent de très bons souvenirs. Mais on connaît aussi le prisme de cette mémoire qui a le don de tout enjoliver... Et que dire des français nés là-bas et arrachés à ce pays de manière brutale ?



Michèle Perret répond à cette question en nous faisant part du vécu de sa famille et de sa propre expérience lorsqu'elle est retournée dans ce pays dans lequel elle n'avait pas remis les pieds depuis des années. Entre émotions, joies et déceptions, le cœur balance !



J'ai vraiment apprécié ce livre et cette façon de se livrer, très sincère. Et ce titre, d'une beauté... majestueuse ! Alors si vous voulez en savoir plus, vous savez désormais ce qu'il vous reste à faire !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Les arbres ne nous oublient pas

Michèle Perret nous livre ici son carnet de voyage en Algérie, retour tardif au pays perdu de son enfance. D'une rive de la Méditerranée à l'autre, d'une époque à l'autre, de celle de l'Algérie française de jadis à celle de l'Algérie indépendante d'aujourd'hui, elle évoque au fil du voyage ses découvertes et redécouvertes, avec émotion et sensibilité lorsqu'il s'agit des reliques du passé et une bienveillante curiosité pour les transformations du présent. J'ai peu connu ce monde disparu, quelques semaines de vacances étant enfant, par ci par là, mais j'y reconnais les souvenirs de ma famille maternelle, dont les voix sont aujourd'hui presque toutes éteintes, et leur amour pour cette terre qu'ils avaient dû quitter. Je connais encore moins l'Algérie d'aujourd'hui où l'auteure a été si chaleureusement accueillie par ses amis, mais cette évocation lucide et apaisée, parfois émouvante, toujours juste, est de celles que je voudrais faire lire à mes enfants...
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Les arbres ne nous oublient pas

« Ce que je voulais montrer, c'est que j'ai ressenti la persistance très forte d'un passé dans un présent qui feint de l'avoir renié ». Michèle Perret ramène de son récent séjour sur les lieux de son enfance, Sfisef/Mercier-Lacombe, en Algérie, un récit attachant, d’une sincérité bouleversante (Editions du Chèvre-feuille étoilée, 2016 ). Une composition aérée qui subtilement accompagne des émotions allant crescendo vers un dernier chapitre, l’adieu accompagné d’un murmure aimant et poignant : « Alors, pendant que le soleil se couchait, dans le plus beau domaine du monde, sur la plus belle terre du monde, mon cœur s’est serré en pensant à lui, mon père, qui avait si pleinement, si naïvement aussi, aimé cette ferme et qui l’avait perdue ». Michèle Perret est allée rejoindre ses amis en Algérie, à cœur ouvert, le regard curieux et amical. Elle rencontre un pays jeune, à la population ardente, aux ailes qui ne demandent qu’à se déployer : « La population semble développer un incroyable appétit de bonheur. » Elle doit en convenir, « l’Algérie ne ressemble ni à mes souvenirs, ni à l’image que nous en avons en France. Pays en plein essor, dynamique. Immeubles en restauration un peu partout…» Il y a le retour joyeux à Oran, même si tout a changé au point de ne plus retrouver les repères anciens. Des émotions d’autant plus déconcertantes qu’elles sont inattendues. Michèle Perret, de par ses positions politiques et humanistes, se pensait indemne. « … et il suffit qu’il m’en parle pour que je le revoie – dans ce retour vers un si lointain passé, l’étonnant est de sentir sans cesse des souvenirs perdus remonter en surface et éclater comme des bulles. Des souvenirs minuscules, qu’on n’avait jamais convoqués et qui vous sautent au cœur. » L’auteur avance, les yeux recouverts de buée - , et avec elle nous arrivons là où les arbres ne nous oublient pas. « Ils meurent, » Comme nous.
Lien : http://www.maia-alonso.com
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Les arbres ne nous oublient pas

http://www.bigmammy.fr/archives/2015/12/24/33105251.html
Lien : http://www.chevre-feuille.fr..
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Les arbres ne nous oublient pas

Nul besoin d’écrire 800 pages pour communiquer une foule d’émotions...



J’avais beaucoup aimé le roman « Terre du vent, une ferme en Algérie » – à peine autobiographique – qui contait les découvertes de la petite Choune sur l’exploitation de son père, dans les dernières années d’une colonisation que certains croyaient heureuse.



Ce texte-ci, ramassé, dense, sincère, est le témoignage poignant du retour, plus de soixante années plus tard, de l’auteur sur cette terre d'enfance éclatante, de vent et de lumière : l’Algérie. Un regard de tendresse sur un pays de promesses non tenues, encore largement à construire …



La redécouverte du domaine des premières années, laissé à l’abandon, lacéré, défiguré mais dont l’atmosphère particulière, l’odeur, le bruit du vent dans les arbres encore dressés, demeure … « décrépitude et splendeurs ». Le livre est un hymne à l’hospitalité millénaire des Algériens.



Le pèlerinage commence avec la redécouverte d’Oran, capitale de l’ouest, trépidante, gaie, malgré la crise économique qui touche particulièrement les jeunes désœuvrés, malgré les stigmates d’un passé qui, décidément, ne passe pas comme le rappelle justement la citation de William Faulkner en exergue : « The past is never dead. It’s not even past. »



Les souvenirs remontent à la surface et éclatent comme des bulles, dit joliment l’auteure : « Des souvenirs qu’on avait jamais convoqués et qui vous sautent au cœur. »



Malgré la violence de tous bords qui a saisi ce pays béni de la nature, pendant la guerre d’indépendance puis la décennie noire, malgré la façon cruelle dont les colons – les plus modestes comme ceux qui possédaient des centaines d’hectares – furent contraints au départ sans un regard en arrière, cette chronique d’un retour tardif et désintéressé au paradis perdu de l’enfance porte en elle la joie de vivre, l’espoir d’une renaissance, la passion d’un paysage, d’un peuple, le souvenir vivant de parents exceptionnels.



Georges Perret, le grand patron de la ferme Saint-Jean, avait seulement deux ans de plus de mon père lui aussi vénéré. La maison de mon enfance aussi a été vendue, elle est toujours debout. Si elle est toujours campée en France, jamais je ne la reverrai. C’est sans doute pourquoi j’ai apprécié ce livre : bienveillance, lucidité, puissantes évocations, style impeccable … quelques heures de lecture émouvante. Un pur plaisir.



A mettre en parallèle : "L'art de perdre" d'Alice Zeniter" ...

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La véridique histoire de la fée Mélusine

Un magnifique roman inspiré de l'époque du Moyen Age des croisades en Terre Sainte. Ce livre nous transporte à travers le temps, dans un monde réellement historique et extraordinairement féerique, tout se mêle parfaitement grâce à la qualité de l'écriture de cet auteur qui a fait de son roman une œuvre littéraire dont seule une historienne qualifiée peut en être l'Auteure. Cet ouvrage magnifique est conseillé aux jeunes qui auraient la curiosité de partir sur les routes des beaux royaumes de France et d'ailleurs... en cette fantastique époque. Croiser des fées et des monstres sacrés, des fontaines enchantées, des étendards claquant dans le vent, des flottes brillantes d'hommes d'armes au départ, des chevaux drapés richement d'or et d'argent et .. page 37 : … Partout s'affairait une foule de seigneurs, de dames, de pages, de suivantes et d'écuyers, de serviteurs enfin, dont le plus humble était plus richement vêtu que les plus grands seigneurs du comte de Poitiers....

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Introduction à l'histoire de la langue française

Un livre de vulgarisation très apprécié des spécialistes et des étudiants, dont je viens de lire la 4° édition. L'histoire commence avec la préhistoire (les indo-européens, et même, en encart, le rift africain d'où serait venue la langue mère commune). Puis, du bas latin à l'ancien français, du français classique aux plus amusantes inventions du parler "djeune", il aborde la façon dont le français est devenu langue nationale, langue majoritaire, langue internationale, à travers l'histoire des institutions juridiques, de la littérature, de la religion, de l'enseignement. On découvre aussi la façon dont une langue change, les besoins d'expressivité, de brièveté, de régularité qui la travaillent, l'évolution du lexique, de l'orthographe, de l'expression du temps etc. Sans parler d'encarts amusants, comme les mots bannis par les puristes du XVII° siècle ou la façon (assez surprenante) dont s'exprimaient les rois de France. Un livre très sérieux dont le charme est qu'il ne se prend pas au sérieux.

(voir le quiz "Histoire de la langue française)

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D'ocre et de cendres : Femmes en Algérie 1950..

Treize courtes histoires d'avant l'Indépendance, denses, terribles, vraies. Treize destins de femmes de toutes origines et religions, toutes murées dans leur dépendance vis-à-vis des traditions, de leur famille, des préjugés, du combat politique.



L'époque semble tellement lointaine pour nous et pourtant : Halima la laveuse ressemble tellement à ma propre grand-mère venue à pied de l'autre côté des Alpes, qui marchait de villa en villa, elle aussi, pour faire la lessive des « riches », les mains gercées plongées dans l'eau froide et touillant avec un grand bâton les immenses baquets fumants. Son histoire fut moins triste que celle de la pauvre Fatiha qui économise sou à sou pour acheter une maison et meurt sous les coups de son mari pour avoir voulu récupérer les pièces d'or qu'elle avait cachées. Plus insouciantes, ces filles-fleurs dans leurs jupons empesés froufroutants sous des jupes en Vichy rose et blanc, qui vont danser dans les surprises-parties pour trouver un mari convenable … exactement comme en Métropole à la même époque. Il y a aussi cette petite fille perdue après une manifestation pacifique des Algériens de Paris, recueillie par un jeune couple qui remuera ciel et terre et parcourt tous les bidonville pour retrouver sa famille.



Il n'est pas nécessaire d'écrire des kilomètres pour transmettre l'émotion et le chagrin, mais il faut le style : imagé, pur, sincère. Pour que nul n'oublie la détresse de cette petite bonne femme blonde qui se croit comblée par la vie et découvre la trahison ou pour partager le sort de la petite Leïla, lapidée par ses frères pour une question d'honneur …



Michèle Perret, la linguiste distinguée, la médiéviste diplômée qui met à la portée des jeunes générations les grands textes du Français ancien, nous replonge - après Terre du vent - dans un monde colonial oublié, fait de générosités et de mesquineries, de poésie et de cruauté … Peu de pages, beaucoup d'émotion.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Terre du vent : Une enfance dans une ferme ..

Pour ma 600ème critique sur Babelio j'ai plaisir à renouer avec mon âme enfantine car voici un merveilleux voyage dans la pensée d'une toute petite fille, au fil des souvenirs que nous aussi, avons enfouis au plus profond de nos circonvolutions cérébrales. Et il faut un extraordinaire talent de conteur pour retrouver les sensations, les angoisses, les rêves et les cauchemars de la petite Choune, qui vit dans un monde isolé, jusqu'ici préservé, au milieu d'une troupe d'enfants rieurs, taquins, blonds ou bruns de peau.



Son univers, c'est d'abord ce jardin sableux parcouru en profondeur d'un fin réseau de rigoles acheminées patiemment depuis le puits profond foré par son père, ce père sourcier et nourricier. Et puis il y a la mère, tendre, élégante, cultivée. Les nounous. La ferme, c'est un peu Malagar au milieu de la plaine de la Mekerra avec, tout autour de la maison des maîtres, celle des collaborateurs : la famille du gérant du domaine, les ouvriers agricoles, et puis tout près, les hectares de vignes. Chacun y tient son rôle, reste à sa place : la hiérarchie des « petits blancs » y fonctionne ici comme ailleurs. Mais pas pour les enfants. Choune apprend bientôt qu'elle a une petite sœur que l'on prénomme Ise, qui sera bientôt pour tout le monde La Cerise. Autour d'elles gravitent Mado, Néna, Adèle, Mouchka, Djibril, Yayia, Manolo, Farid, la famille Fabre qui méprise les Hernandez, qui se jugent supérieurs aux Bergasco, qui regardent de haut, naturellement, les Ben Mansour « malgré l'allure de seigneur du gardien ». Un certain équilibre que vient bousculer la guerre, au loin …



Choune grandit, elle apprend vite, entourée de mythes, elle écoute les contes de Mado qui invente pour elle le folklore et les légendes de cette terre à ses yeux sans passé. Choune se gave de lumière, du vent qui pousse les ronces, du frôlement des arbres, de l'image des pigeons-paons qui font la roue. J'ai découvert pour ma part la silhouette des casuarinas aux fines aiguilles retombant comme les plumes des casoars, des caroubiers. Ils m'ont ramenée à ma toute petite enfance, dans un grand jardin en friche, celui de mes grands-parents inconnus. Une envie irrésistible de retrouver ces sensations.



Une vision rêvée de la vie coloniale en Algérie ? Non, mais la poésie de la petite enfance entourée d'amour et de respect des uns et des autres, juste avant un premier bouleversement – la guerre de 40 – qui en déclenchera un autre, avant le grand exode.
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Introduction à l'histoire de la langue française

J'ai déjà dit tout le bien que je pensais de cet ouvrage lors de sa 3ème édition. Celle-ci est le reflet du travail titanesque de son auteur ainsi que de sa réputation. On sent cette passion qui l'anime : Passion pour la langue mais également passion de faire partager ses recherches et ses connaissances. Un très grand merci !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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La véridique histoire de la fée Mélusine

NastasiaB (voir sa critique) a travaillé pendant plus d’un trimestre ce texte avec sa classe de CM1/CM2 et elle a eu la gentillesse de m’envoyer les appréciations de ses élèves. En voici quelques unes, de très jeunes critiques, que je retranscris « dans leur jus » c'est-à-dire avant demande de correction de l’enseignante. Trop chouette, et une sérieuse leçon d’humilité !

* Bonjour ! J’ai trouvé ce livre super ! Il y a pleins d’aventure. Quand Mélusine avait des enfants et que des garçons, j’était stupéfiée. Il y a beaucoups de mots que je ne connaissais pas, mais j’ai cherchée dans le dictionnaire avec ma classe. J’ai bien aimée le chapitre sept, douze et enfin le chapitre quinze. Sans oublier, tout le monde étaient intéressés au chapitre onze Mélusine au bain. Mais j’ai bien aimé ce livre.

* Cette véridique histoire était très bien. Il y avait beaucoup de batailles, mais les événements magiques m’ont plus. C’était très étonant que, d’une simple peau de cerf on peut recouvrir tout un royaume ou que les fées savent se qu’il se passait alors qu’elle ne sont pas là. j’amais aussi quand Geoffroy à la grande dent combatait les geans. Il y avait beaucoup de vocabulaire qu’on ne connaissait pas, mais ça m’a plus de les connaître.

*Bonjour Michèle Perret. je m’appelle XXX j’ai beaucoup aimer votre histoire car on a rencontré beaucoup de mots et ils étaient très durs puis on les appris. On a eu du mal à le lire, il y a eu du roman, de la tristesse, de la baggare et la serpente puis les monstres horribles et celui qui s’appelle Urien il faisait rire et peur avec sa tête ovale et ses yeux vairons c’était quand même pas mal et l’histoire est très jolie

* Je n’ai pas beaucoup aimé cette histoire car il y avait beaucoup de mots qu’on ne comprenait pas. Et la maîtresse les mettait dans le vocabulaire fortuit. Dès qu’il y a un mot qu’on ne connaît pas on le met dans le vocabulaire fortuit. Et presque toutes les semaines la maîtresse nous donne une nouvelle feuille de vocabulaire fortuit et nous deuvons l’apprendre sinon on a une pénitence (c’est un mot du vocabulaire fortuit) c’est d’écrire cent fois « je fais de mon mieux pour réussir ». Et grâce à cette histoire on a eu au moins cinquante mots. Mais sinon ce n’est pas mal. Mais on ne comprenait pas bien la fin.

* Je n’ai pas trop aimer cette histoire car elle était émouvante et un peut rigolotte. Nous avons eux beaucoup de vocabulaire. J’ai bien aimé la fin et j’ai détester Mélusine dans le bain quand sont (sic !) homme la regarder toute nue toute la classe aller vomir. Moi j’ai aimer la dame blanche dans le château qui était Englai et de Chypre.

* J’ai bien aimé l’histoire, les nouveaux mots pour les apprendre. J’ai pas compris la fin (le dernier paragraphe). Il y avait pas d’animal pas grave, j’ai quand même aimer. […] Encore une mais une histoire avec des chiens et des animaux. »

Un grand merci, Nastasia, pour ce sourire.

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Terre du vent : Une enfance dans une ferme ..

Dans un monde de fantômes et de féérie, la culpabilité diffuse d'une petite pied-noire.
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La véridique histoire de la fée Mélusine

C'est un exercice toujours très délicat que de faire la critique d'une œuvre écrite par une personne pour laquelle on a à la fois de la sympathie, de l'estime et de l'admiration. J'ai pris cet engagement auprès d'elle d'en faire une critique la plus impartiale et objective possible.



Pour ce faire, j'ai pris le temps au préalable d'étudier le livre in-extenso avec une classe de CM1/CM2 d'un niveau correct, pas exceptionnel, loin s'en faut, mais pas non plus aussi bas qu'il m'est arrivé d'en croiser. L'avis qui va suivre est donc une espèce de fusion de mon ressenti propre de lecture, de mon ressenti d'enseignante ayant eu à faire étudier ce livre à des élèves et des remarques mêmes des élèves, qui restent les principaux intéressés dans cette expérience.



Le livre se présente sous forme de dix-neuf chapitres allant de 2 à 8 pages (4 à 5 pages de moyenne). Certains chapitres présentent une illustration de pleine page en noir et blanc de Sylvain Bourrières. Autant régler tout de suite leur sort à ces illustrations. Personnellement, elles ne m'ont pas convaincu et ne me semblent rien apporter à l'histoire, mais les élèves, eux, semblent les avoir appréciées et les trouver importantes.



L'histoire est une double adaptation de l'œuvre de Jean d'Arras intitulée Mélusine ou la noble Histoire des Lusignan, datant de la fin du XIVème siècle. Adaptation en français moderne, tout d'abord, et adaptation pour les enfants d'autre part.



Cette histoire de Jean d'Arras est complexe car à cheval sur différents genres : le récit merveilleux, tout d'abord, quasiment récit mythique fondateur car on retrouve des avatars de Mélusine dans beaucoup de folklores indo-européens depuis des temps immémoriaux. C'est aussi un roman de chevalerie comme il s'en faisait à l'époque et c'est encore une manière de biographie généalogique sur la famille de Lusignan, originaire du Poitou et dont des représentants seront rois qui à Chypre, qui à Jérusalem, qui en Arménie, qui en Bohème ou au Luxembourg, sans oublier une myriade de comtés ou d'autres type de provinces françaises.



Selon moi, il convient d'examiner séparément les deux types d'adaptations que propose Michèle Perret de cette œuvre. Tout d'abord, l'adaptation en français moderne, qui, je ne pense pas faire vraiment débat là-dessus est très réussie. En rafraîchissant la langue, les cheminements ou des détails tels que les unités de mesure, on a affaire à un texte réellement intelligible au XXIème siècle. L'auteur propose également fréquemment, en bas de page des éléments d'éclaircissement quant au texte même de Jean d'Arras.



Donc, pour le lecteur actuel, une adaptation parfaite en français moderne. En revanche, si je dois donner sincèrement mon opinion sur l'adaptation destinée à des enfants de 9 à 13 ans, la fenêtre d'âge qui semble le cœur de cible de l'ouvrage, mon éloge sera plus mesuré pour les raisons suivantes :



1) En premier lieu, la richesse et la complexité du vocabulaire employé a très fortement nuit à la compréhension. Les élèves n'ont pas décroché parce que je les ai tenus à bout de bras (et un peu menacé, faut être sincère jusqu'au bout). Je ne sais pas si en lecture libre, un seul de mes élèves serait allé au bout. C'est particulièrement vrai pour les termes propres à la chevalerie ou à la religion, deux domaines où les enfants actuels sont quasi vierges de connaissances et de vocabulaire spécifique.



2) En second lieu, la multiplication des personnages, les descendants de Mélusine, dans la seconde moitié du livre, personnages auxquels on n'a pas vraiment le temps de s'habituer ni de s'identifier me semble également un frein. J'ai perçu un net déclin d'intérêt dans cette phase alors que la première partie, ayant le couple Mélusine et Raymondin pour centre, les avait, elle, captivés.



3) Troisièmement, en regard des connaissances limitées des enfants en géographie, une carte présentant les différents lieux de l'histoire aurait été plus que nécessaire. Les élèves n'arrêtaient pas de me demander : c'est où la Marche ? c'est où l'Arménie ? c'est ou Parthenay ? etc., etc.



4) Enfin, pour des enfants de cet âge, le mélange des genres à quelque chose de frustrant et de déroutant. Je m'explique. Ils ont, vers 10 ans, une expérience à la fois des œuvres de fiction et également des documentaires (historiques ou autres). Ici, du fait que des informations réelles sont constamment entremêlées d'événements peu crédibles, ils ont eu tendance à se sentir menés en bateau et à ne plus croire à rien du tout. C'est susceptible un enfant à cet âge-là, et c'est assez manichéen aussi : soit c'est faux, soit c'est vrai. Quand c'est entrecroisé, ça dérange.



Je vais donc conclure avec cette dernière adaptation, celle destinée spécifiquement à la jeunesse, en disant qu'il aurait très certainement fallu une simplification du vocabulaire et des tournures trop éloignées du quotidien des enfants (ex : vint à passer, eut-on dit, chapellenie, etc.), un débroussaillage plus approfondi sur les descendants de Mélusine sur lesquels on souhaitait se focaliser, une carte des lieux mentionnés, et un documentaire réel, en fin d'ouvrage où les enfants auraient pu avoir accès à " ce qui est vrai " dans l'histoire qu'ils viennent de lire. Le simple " repères chronologiques " en fin d'ouvrage ne me semble pas suffisant pour gommer les interrogations germées tout au long du livre.



Bien évidemment, ceci n'est que la véridique histoire de mon avis, qui ne signifie pas grand-chose.
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