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Critiques de Michèle Perret (68)
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La véridique histoire de la fée Mélusine

Mélusine, femme légendaire du Moyen Âge, inspire à Jean d’Arras un roman écrit en 1392-1394, dont Michèle Perret s’empare pour nous en livrer une version contemporaine très aboutie (avec postface, repères chronologiques) et fort agréable à lire.



Résumons : fille de la fée Pressine et du roi Elinor, Mélusine est condamnée à voir la moitié inférieure de son corps se transformer en serpent chaque samedi. En forêt poitevine, elle rencontre Raymondin, fou de douleur à la suite d’un accident de chasse ; elle lui demande de l’épouser à la condition qu’il ne cherche pas à la voir, le samedi. Elle va faire de lui un puissant seigneur et ensemble ils fondent avec les Lusignan une des plus grandes familles de France (sur les dix fils qu’ils engendrent, on comptera le roi de Chypre, celui d’Arménie, le duc de Luxembourg, etc.) Non contente d’assurer la réussite de ses « hommes », Mélusine est une grande bâtisseuse : on lui attribue la construction de nombre de bâtiments médiévaux, la fondation de villes et d’églises.



Tout va pour le mieux dans le monde féérique de la dame jusqu’au jour maudit où Raymondin faillira à sa parole, l’observant en sa rampante position. Ce sont alors « Des adieux déchirants » et Mélusine « s’élança dans les airs, traversa le verger et se transforma peu à peu en une énorme serpente ailée, longue de près de cinq mètres. Sur le bord de la fenêtre, elle avait laissé l’empreinte d’un pied… »… Comme on le sait : les histoires d’amour finissent mal en général et la règle vaut pour un couple formé d’un mortel et d’un être surnaturel.



L’une des richesses de cette histoire en forme de conte, ce sont de courtes notes qui éclairent des passages du texte et/ou précisent des coutumes moyenâgeuses. On y apprend beaucoup et elles contribuent à élargir le lectorat de ce livre qui se lit d’une traite, qu’on ait 12 ans (l’âge de ma petite-fille) ou 72 ans (mon âge !)… De beaux partages en perspective avec de l’action, du suspense et du rêve en veux-tu en voilà !

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La véridique histoire de la fée Mélusine

J'ai aimé ce conte qui a traversé le temps... Son univers onirique et ses sortilèges, Mélusine m'a émue

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La véridique histoire de la fée Mélusine

L'histoire est intéressante, bien racontée et fait pensé à un conte du Moyen Âge (période que j'apprécie tout particulièrement). L'écriture de Michèle Perret est fluide et prenante. Les chapitres sont courts et rythment bien le roman. Ce que j'ai également fort apprécié, ce sont les notes de bas de page, qui apportent des précisions fortes utiles pour comprendre certains points de l'histoire. Appendices, Postface et Repères chronologiques sont eux aussi très utiles pour apporter des complément aux lecteurs.

Il y a aussi de belles illustrations en noir et blanc, qui reprennent certaines scènes de l'histoire et cela permet aussi de voir comment Sylvain Bourrières se représentait les scènes et les personnages. En tout cas, j'ai trouvé ses illustrations superbes.

On se laisse emporté par l'univers, les personnages, la légende de Mélusine. D'ailleurs, j'ai beau habiter à La Rochelle, je ne connaissais absolument rien de cette légende, avant de m'inscrire à la Masse critique jeunesse et de lire ce livre (à part que Mélusine était une fée). J'ai donc était tout particulièrement contente de recevoir ce livre de la part des éditions Tertium, qui m'ont permis de découvrir une légende provenant de chez-moi.



L'histoire, les personnages, les différents lieux (on voyage en France, en Europe, au Moyen Orient...), les détails apportés par l'auteur forment un tout vraiment très appréciable et qui saura enchanter aussi bien les petits que les grands, car même si cet ouvrage faisait parti de la Masse critique jeunesse, il peut être lu par tout le monde.

J'ai beaucoup apprécié ma lecture et je le relirais sûrement encore.
Lien : http://les-lectures-de-roxy...
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La véridique histoire de la fée Mélusine

C'est un exercice toujours très délicat que de faire la critique d'une œuvre écrite par une personne pour laquelle on a à la fois de la sympathie, de l'estime et de l'admiration. J'ai pris cet engagement auprès d'elle d'en faire une critique la plus impartiale et objective possible.



Pour ce faire, j'ai pris le temps au préalable d'étudier le livre in-extenso avec une classe de CM1/CM2 d'un niveau correct, pas exceptionnel, loin s'en faut, mais pas non plus aussi bas qu'il m'est arrivé d'en croiser. L'avis qui va suivre est donc une espèce de fusion de mon ressenti propre de lecture, de mon ressenti d'enseignante ayant eu à faire étudier ce livre à des élèves et des remarques mêmes des élèves, qui restent les principaux intéressés dans cette expérience.



Le livre se présente sous forme de dix-neuf chapitres allant de 2 à 8 pages (4 à 5 pages de moyenne). Certains chapitres présentent une illustration de pleine page en noir et blanc de Sylvain Bourrières. Autant régler tout de suite leur sort à ces illustrations. Personnellement, elles ne m'ont pas convaincu et ne me semblent rien apporter à l'histoire, mais les élèves, eux, semblent les avoir appréciées et les trouver importantes.



L'histoire est une double adaptation de l'œuvre de Jean d'Arras intitulée Mélusine ou la noble Histoire des Lusignan, datant de la fin du XIVème siècle. Adaptation en français moderne, tout d'abord, et adaptation pour les enfants d'autre part.



Cette histoire de Jean d'Arras est complexe car à cheval sur différents genres : le récit merveilleux, tout d'abord, quasiment récit mythique fondateur car on retrouve des avatars de Mélusine dans beaucoup de folklores indo-européens depuis des temps immémoriaux. C'est aussi un roman de chevalerie comme il s'en faisait à l'époque et c'est encore une manière de biographie généalogique sur la famille de Lusignan, originaire du Poitou et dont des représentants seront rois qui à Chypre, qui à Jérusalem, qui en Arménie, qui en Bohème ou au Luxembourg, sans oublier une myriade de comtés ou d'autres type de provinces françaises.



Selon moi, il convient d'examiner séparément les deux types d'adaptations que propose Michèle Perret de cette œuvre. Tout d'abord, l'adaptation en français moderne, qui, je ne pense pas faire vraiment débat là-dessus est très réussie. En rafraîchissant la langue, les cheminements ou des détails tels que les unités de mesure, on a affaire à un texte réellement intelligible au XXIème siècle. L'auteur propose également fréquemment, en bas de page des éléments d'éclaircissement quant au texte même de Jean d'Arras.



Donc, pour le lecteur actuel, une adaptation parfaite en français moderne. En revanche, si je dois donner sincèrement mon opinion sur l'adaptation destinée à des enfants de 9 à 13 ans, la fenêtre d'âge qui semble le cœur de cible de l'ouvrage, mon éloge sera plus mesuré pour les raisons suivantes :



1) En premier lieu, la richesse et la complexité du vocabulaire employé a très fortement nuit à la compréhension. Les élèves n'ont pas décroché parce que je les ai tenus à bout de bras (et un peu menacé, faut être sincère jusqu'au bout). Je ne sais pas si en lecture libre, un seul de mes élèves serait allé au bout. C'est particulièrement vrai pour les termes propres à la chevalerie ou à la religion, deux domaines où les enfants actuels sont quasi vierges de connaissances et de vocabulaire spécifique.



2) En second lieu, la multiplication des personnages, les descendants de Mélusine, dans la seconde moitié du livre, personnages auxquels on n'a pas vraiment le temps de s'habituer ni de s'identifier me semble également un frein. J'ai perçu un net déclin d'intérêt dans cette phase alors que la première partie, ayant le couple Mélusine et Raymondin pour centre, les avait, elle, captivés.



3) Troisièmement, en regard des connaissances limitées des enfants en géographie, une carte présentant les différents lieux de l'histoire aurait été plus que nécessaire. Les élèves n'arrêtaient pas de me demander : c'est où la Marche ? c'est où l'Arménie ? c'est ou Parthenay ? etc., etc.



4) Enfin, pour des enfants de cet âge, le mélange des genres à quelque chose de frustrant et de déroutant. Je m'explique. Ils ont, vers 10 ans, une expérience à la fois des œuvres de fiction et également des documentaires (historiques ou autres). Ici, du fait que des informations réelles sont constamment entremêlées d'événements peu crédibles, ils ont eu tendance à se sentir menés en bateau et à ne plus croire à rien du tout. C'est susceptible un enfant à cet âge-là, et c'est assez manichéen aussi : soit c'est faux, soit c'est vrai. Quand c'est entrecroisé, ça dérange.



Je vais donc conclure avec cette dernière adaptation, celle destinée spécifiquement à la jeunesse, en disant qu'il aurait très certainement fallu une simplification du vocabulaire et des tournures trop éloignées du quotidien des enfants (ex : vint à passer, eut-on dit, chapellenie, etc.), un débroussaillage plus approfondi sur les descendants de Mélusine sur lesquels on souhaitait se focaliser, une carte des lieux mentionnés, et un documentaire réel, en fin d'ouvrage où les enfants auraient pu avoir accès à " ce qui est vrai " dans l'histoire qu'ils viennent de lire. Le simple " repères chronologiques " en fin d'ouvrage ne me semble pas suffisant pour gommer les interrogations germées tout au long du livre.



Bien évidemment, ceci n'est que la véridique histoire de mon avis, qui ne signifie pas grand-chose.
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La véridique histoire de la fée Mélusine

Un magnifique roman inspiré de l'époque du Moyen Age des croisades en Terre Sainte. Ce livre nous transporte à travers le temps, dans un monde réellement historique et extraordinairement féerique, tout se mêle parfaitement grâce à la qualité de l'écriture de cet auteur qui a fait de son roman une œuvre littéraire dont seule une historienne qualifiée peut en être l'Auteure. Cet ouvrage magnifique est conseillé aux jeunes qui auraient la curiosité de partir sur les routes des beaux royaumes de France et d'ailleurs... en cette fantastique époque. Croiser des fées et des monstres sacrés, des fontaines enchantées, des étendards claquant dans le vent, des flottes brillantes d'hommes d'armes au départ, des chevaux drapés richement d'or et d'argent et .. page 37 : … Partout s'affairait une foule de seigneurs, de dames, de pages, de suivantes et d'écuyers, de serviteurs enfin, dont le plus humble était plus richement vêtu que les plus grands seigneurs du comte de Poitiers....

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La véridique histoire de la fée Mélusine

L’histoire fantasmagorique de Mélisande de Lusignan-Parthenay, amoureuse à laquelle une terrible malédiction est attachée, mère modèle, bâtisseuse infatigable et femme-serpent seulement le samedi m’a rapidement captivée, et pourtant j’ai largement plus de 13 ans ! D’abord parce qu’elle se déroule dans une région que je connais bien pour l’avoir traversée : l’abbaye de Maillezais, Melle, Vouvant, Mervent, les tours de La Rochelle, Talmond… Ensuite parce que cette biographie légendaire écrite pour Jean de Berry (celui des Très Riches Heures) par Jean d’Arras semble tout droit issue des scénarios appréciés des jeunes de notre temps avec vampires, fées et sorcières, où les effets spéciaux et les monstres en tous genres fourmillent. J’admire combien les hommes du XIVème siècle ont pu influencer les graphistes d’aujourd’hui, d’Harry Potter et ses Hippogriffes, serpents ou chiens à plusieurs têtes à certaines scènes de Monty Python : Sacré Graal (1975) comme celle du chevalier noir auquel le roi Arthur coupe successivement un, puis deux bras, puis une, puis deux jambes et enfin la tête, comme dans le combat de Geoffroy avec le géant Gardon …

Et puis, grâce aux précisions données par l’auteur à destination du jeune public, on apprend plein de choses. J’ignorais que les naissances multiples n’étaient pas bien vues au Moyen-Âge parce qu’elles rapprochent l’homme de l’animal, j’ai apprécié la réécriture de l’histoire avec des raccourcis pour expliquer le rôle (et la fortune) de la famille Lusignan en Europe et au Moyen-Orient, la bienveillance avec laquelle on considère, finalement, le terrible Geoffroy qui se repent.

Donc, à toutes les mamies qui désirent faire plaisir à une jeune fille tout en la transportant dans un décor digne de la tapisserie de la dame à la Licorne, ou parmi les enluminures bleues des riches Heures du Duc de Berry, je conseille vivement ce livre joliment illustré, qui ferait une excellente trame de film fantastique …


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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La véridique histoire de la fée Mélusine

Très belle légende, bien écrite et surtout, super bien documentée sur les us et coutumes au Moyen-Age.

C'est l'ancêtre du roman historique où l'on garde la chronologie et où les personnages et leurs hauts-faits sont grandis pour plaire aux lecteurs.

Sur le ton de la chronique d'antan, l'auteure nous chante l'amour et la famille. Elle nous promène à travers l'Europe dans un monde où la religion tient une place de choix, où chaque événement est le fait de Dieu ou du Diable, où la frontière entre le réel et le surnaturel est parfois bien mince.



Très belle édition aussi, bien illustrée et d'une lecture facile.



Merci à Masse Critique pour ce bel ouvrage et à l'éditeur pour son petit mot écrit sur une jolie carte postale insérée dans le livre.
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La véridique histoire de la fée Mélusine

J'ai toujours aimé les contes. Les écouter d'abord, car j'ai cette chance d'avoir eu des conteuses chez moi et pas de télévision.. et puis par la suite, les lire. Et là, l'âge importe si peu ! Quand j'ai tenu en mains ce livre, quand j'ai regardé les illustrations, j'ai compris que je revenais un peu "chez moi", en pays d'Enfance éternelle.

Ce conte né en une époque si lointaine pour nous et ici présenté dans un langage adapté à notre temps, se lit ou plutôt s'entend, ainsi le combat entre le bouillant Geoffrey et le géant, sa fureur contre les moines,ses jurons..., ce conte se regarde dans la foule de détails qui restitue sous notre regard émerveillé, tout le raffinement de ce Moyen-âge qui savait parer ses chevaux d'argent et de pierreries, brocher d'or ses tentures... Tout y est opulence propice à l'évasion et à la rêverie du lecteur. Et Mélusine, me direz-vous ? Comment soulever le voile magique qui la recouvre ? Veuillez donc je vous prie, ouvrir la porte du livre de Michèle Perret, introduisez-vous à sa suite et appréciez en l'écriture à la fois simple et savante, d'un art consommé, qui ne pourra que jeter un sortilège et vous envoûter jusqu'à l'ultime page. Et là encore, aller plus loin avec la postface, les notes et repères chronologiques car outre qu'il dépayse et divertit, ce roman vous révélera les secrets de ce temps-là...
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La véridique histoire de la fée Mélusine

NastasiaB (voir sa critique) a travaillé pendant plus d’un trimestre ce texte avec sa classe de CM1/CM2 et elle a eu la gentillesse de m’envoyer les appréciations de ses élèves. En voici quelques unes, de très jeunes critiques, que je retranscris « dans leur jus » c'est-à-dire avant demande de correction de l’enseignante. Trop chouette, et une sérieuse leçon d’humilité !

* Bonjour ! J’ai trouvé ce livre super ! Il y a pleins d’aventure. Quand Mélusine avait des enfants et que des garçons, j’était stupéfiée. Il y a beaucoups de mots que je ne connaissais pas, mais j’ai cherchée dans le dictionnaire avec ma classe. J’ai bien aimée le chapitre sept, douze et enfin le chapitre quinze. Sans oublier, tout le monde étaient intéressés au chapitre onze Mélusine au bain. Mais j’ai bien aimé ce livre.

* Cette véridique histoire était très bien. Il y avait beaucoup de batailles, mais les événements magiques m’ont plus. C’était très étonant que, d’une simple peau de cerf on peut recouvrir tout un royaume ou que les fées savent se qu’il se passait alors qu’elle ne sont pas là. j’amais aussi quand Geoffroy à la grande dent combatait les geans. Il y avait beaucoup de vocabulaire qu’on ne connaissait pas, mais ça m’a plus de les connaître.

*Bonjour Michèle Perret. je m’appelle XXX j’ai beaucoup aimer votre histoire car on a rencontré beaucoup de mots et ils étaient très durs puis on les appris. On a eu du mal à le lire, il y a eu du roman, de la tristesse, de la baggare et la serpente puis les monstres horribles et celui qui s’appelle Urien il faisait rire et peur avec sa tête ovale et ses yeux vairons c’était quand même pas mal et l’histoire est très jolie

* Je n’ai pas beaucoup aimé cette histoire car il y avait beaucoup de mots qu’on ne comprenait pas. Et la maîtresse les mettait dans le vocabulaire fortuit. Dès qu’il y a un mot qu’on ne connaît pas on le met dans le vocabulaire fortuit. Et presque toutes les semaines la maîtresse nous donne une nouvelle feuille de vocabulaire fortuit et nous deuvons l’apprendre sinon on a une pénitence (c’est un mot du vocabulaire fortuit) c’est d’écrire cent fois « je fais de mon mieux pour réussir ». Et grâce à cette histoire on a eu au moins cinquante mots. Mais sinon ce n’est pas mal. Mais on ne comprenait pas bien la fin.

* Je n’ai pas trop aimer cette histoire car elle était émouvante et un peut rigolotte. Nous avons eux beaucoup de vocabulaire. J’ai bien aimé la fin et j’ai détester Mélusine dans le bain quand sont (sic !) homme la regarder toute nue toute la classe aller vomir. Moi j’ai aimer la dame blanche dans le château qui était Englai et de Chypre.

* J’ai bien aimé l’histoire, les nouveaux mots pour les apprendre. J’ai pas compris la fin (le dernier paragraphe). Il y avait pas d’animal pas grave, j’ai quand même aimer. […] Encore une mais une histoire avec des chiens et des animaux. »

Un grand merci, Nastasia, pour ce sourire.

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La véridique histoire de la fée Mélusine

Ah, comme j’aimerais bien tomber sur des lutins qui la nuit « accomplissent complaisamment les tâches ménagères et disparaissent au matin ». Je dois cependant me contenter de l’aide de mes deux filles pour ce faire et je les gratifie en partie en leur proposant de beaux livres comme celui-ci.



Je précise tout d’abord que l’illustration de couverture et les dessins de l’intérieur sont signés de Sylvain Bourrières et que j’ai, pour ma part, beaucoup apprécié son travail. On est bien loin des représentations de fées à la Walt Disney et c’est tant mieux. Vraiment ! La couverture suggère fort bien des éléments clés de cette histoire, dont notamment les ruines d’une forteresse et une belle et délicate Mélusine. Le dessin de la fin du chapitre 3 propose par exemple de beaux effets de lumières et d’ombres, au clair de lune.



Dans sa postface Michèle Perret rappelle qu’elle adapte (c’est également indiqué en sous-titre « d’après le roman de Jean d’Arras, XIVe siècle ») ici une histoire déjà écrite (et traduite de l’ancien français par ses soins comme indiqué dans la bibliographie, Jean d’ARRAS, Mélusine, roman du XIVe siècle. Préface de Jacques LE GOFF, traduction et postface de Michèle PERRET, Stock, 1979) :



« “Telle est la véridique histoire de la puissante forteresse de Lusignan en Poitou et de la noble lignée qui est issue de la fondatrice de cette forteresse, lignée qui régnera jusqu’à la fin du monde…” nous dit Jean d’Arras, un auteur de talent dont nous ne connaissons que le nom et qui, en pleine guerre de Cent Ans, écrivit en français la légende de Mélusine sur les ordres de son seigneur Jean de Berry, un prince du sang qui venait de reprendre la forteresse de Lusignan aux Anglais et se croyait un peu parent avec la fée poitevine. »



C’est donc le fruit d’un travail de longue haleine qui nous est restitué ici. Le résultat est charmant, romanesque à souhait.



Insister sur la véracité de l’histoire me semble être une marque de croyance dans les éléments surnaturels ou féeriques qui est propre au conte. C’est aussi un moyen de capter l’attention comme cette touche d’humour de la part de Michèle Perret qui insert une note de bas de page à l’attention des (petits) lecteurs lors qu’il s’agit d’allumer un feu : « pas d’allumettes, bien sûr, à cette époque », ou bien de nous expliquer ce que se signer voulait dire « il ne s’agit pas seulement de s’attirer la protection de Dieu, comme aujourd’hui avant de faire quelque chose de difficile (tirer une question à un examen ou un penalty au foot !) [...] ».



C’est en revanche avec beaucoup de sérieux que d’autres nombreuses notes nous aident à mieux comprendre le contexte historique légendaire, comme celle-ci : « Léger anachronisme : les canons existaient à la fin du XIVe siècle, à l’époque où Jean d’Arras racontait la légende de Mélusine, mais ils n’existaient certes pas encore dans les temps reculés où sont supposés avoir vécu Mélusine et Raymondin ».



De nombreuses belles phrases péremptoires comme « mérite vaut mieux que beauté » ou « et les jugements de Dieu sont si mystérieux que nul homme ne peut les comprendre avec son esprit limité » trottent encore dans l’esprit du lecteur bien après la fin de la lecture.



Le roi Élienor perd sa femme la fée Pressine qui donne naissance à trois filles : Mélusine, Mélior et Palestine. C’est ainsi que commence ce conte de Mélusine où ils sont nombreux à expier des fautes et où on est souvent convié à célébrer un mariage ! Deux appendices nous renseignent sur le sort des deux autres sœurs.



Très belle découverte, au hasard heureux des amitiés qui se nouent sur babelio !
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Le premier convoi 1848

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Le premier convoi 1848

Roman historique très bien documenté. L'exil vers l'Algérie, pour y devenir "colons" d'un certain nombre de prolétaires parisiens, à une époque où la France a "exporté sa misère" à coup de promesses mirifiques. On suit dans leur long périple à travers la France, par les canaux de Bourgogne en péniche, en bateau sur le Rhône et en train jusqu'à Marseille quelques familles bien campées, certaines attachantes,d'autres moins. On découvre avec eux une décevante terre promise à défricher, irriguer, cultiver. Des populations indigènes qu'ils comprennent mal et la mort, avec la grande épidémie de choléra de 1849. Très instructif, sur les parlers de l'époque, l'état de la France en 1848 et celui de l'Algérie, sur l'attitude de l'armée, le rôle des femmes dans l'oeuvre colonisatrice. Solide travail d'historienne : bibliographie bien documentée en fin d'ouvrage et liste nominative des 850 transportés de ce premier convoi (16 autres suivront jusqu'à mars 1849)



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Le premier convoi 1848

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1848 . Sous Louis Philippe la révolte gronde .

Chômage et misère ont fait d'une bonne partie du peuple parisien des insurgés et les révoltes sont réprimées dans le sang .

Aussi , l'offre de participer à la colonisation de l'Algérie

semble pour beaucoup la seule issue salvatrice : on leur promet un eldorado !



Et voilà l'aventure où l'on va se couler parmi des personnages de fiction très attachants ou charismatiques et d'autres , historiquement célèbres comme Lamartine .

On part donc à travers la France pour embarquer sur " L' Albatros " à Marseille puis , place à la découverte de la terre algérienne .



Un récit très riche , vivant et parfaitement documenté qui va faire revivre ce pan de l'histoire, ô combien important encore de nos jours et qui donne tant à réfléchir . Et , je l'avoue , je n'en connaissais que les grandes lignes .



Sans hésitation , je dirais que cette lecture fut un moment fort , dû sans aucun doute à la qualité d'écriture de Michèle Perret qui nous offre de magnifiques portraits de ces gens modestes qui ont fait l'histoire contre vents et marées .

Un moment fort car , par ce récit , sont aussi mis en lumière les combats de nos anciens pour la liberté et contre l'oppression .



Un roman historique qui retrace cette épopée en toute neutralité mais sans langue de bois .

Un document précieux , précis et passionnant .

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Le premier convoi 1848

Ouf ! J'ai été tellement déçue des deux romans historiques reçus dans le cadre des masses critiques de Babelio que j'appréhendais... Et cet ouvrage de Michèle Perret se montre à la hauteur de mes attentes : passer un bon moment de lecture tout en apprenant quelque chose. Le XIX eme siècle est un trou noir pour moi pourtant amatrice d'histoire à l'école. Que s'est-il passé pour que je n'en apprenne rien ? Mystère ! En tout cas ce livre vient poser une belle pièce dans ce puzzle historique. J'ai découvert de plus près les barricades de 1848, les expéditions punitives dans la capitale et puis ce premier départ pour la nouvelle colonie. Grâce à l'auteure, je me suis plongée dans un roman qui m'a rappelée les Misérables ou L'Assommoir mais justement sans le côté assommant. Michèle Perret écrit simplement, son style est agréable sans être simpliste. On est pris par l'histoire de ces héros et surtout de ces héroïnes ordinaires. Les suivre de Paris à leur lopin de terre à défricher en Algérie s'est révélé un voyage bien agréable pour moi, malgré la dureté de cette histoire. Les personnages sont creusés, leur évolution au fil de la première année est saisissante.

Merci Madame pour ce roman historique qui a comblé mes lacunes et qui me servira pour instruire mes enfants. Merci aux éditions Chèvre Feuille Étoilée (même s'il reste quelques coquilles...)
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Le premier convoi 1848

Excellent roman historique, précis et très documenté, sur la fondation de la première colonie agricole d'Algérie, la commune de Saint Cloud : après les émeutes de juin 1848, le gouvernement avait décidé d'exporter la misère parisienne en Algérie, terre récemment conquise et "pacifiée" dont il avait été décidé de faire une colonie de peuplement. Agréable à lire, le roman relate, à partir des aventures de deux couple, la misère du peuple de Paris après la fermeture des Ateliers Nationaux, le long voyage des transportés sur les canaux de France et la décevante installation sur une terre aride. Une histoire de pionniers, comme un western, le choléra en plus.
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Le premier convoi 1848

Avec verve, émotion, justesse de ton, Michèle Perret nous raconte, façon romancée , ce fait historique : Ce premier convoi composé de quelques huit cents Parisiens (pour beaucoup prolétaires miséreux, factieux virulents dénonçant les injustices, chômeurs affectés par une économie décadente et un certain nombre d’autres aventuriers par nature …) la route pour l’Algérie, colonie de peuplement .

Afin d’inciter les futurs colons (personne qui a quitté son pays pour aller exploiter une terre, faire du commerce...dans une colonie  ) à s’engager dans cette aventure , tout était présenté de façon idyllique . La réalité devait s’avérer bien différente terriblement fallacieuse et cruelle . Ils allaient, ainsi, rejoindre les rangs des soldats de 1830, devenus soldats-laboureurs.

Ceux qui résistèrent aux multiples fléaux, par leur labeur acharné, leur volonté , purent défricher « la terre promise » et la faire fructifier . Cette lecture peut aider à comprendre l’attachement à leur pays des descendants de ces pionniers …



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Le premier convoi 1848

En tout premier lieu, je voudrais remercier Michèle Perret pour son écriture si fluide, au rythme si palpitant qui met l’Histoire de ces premiers colons d’Algérie à la portée de toutes et tous. Médiéviste et linguiste, il se dégage de sa plume, le plaisir de transmettre. Sa prose coule comme une eau limpide sous notre regard et rend la lecture passionnante, sans rencontrer aucun obstacle.



Juste auparavant, je venais de terminer « L’été des quatre rois » de Camille Pascal. Extrêmement intéressant cette période des Trois Glorieuses mais la narration est particulièrement dense, terriblement condensée et qui, bien que très érudite, n’est pas d’une lecture facile.



Aussi, « Ce premier convoi » est une suite logique de cette Histoire des Trois Glorieuses mais tellement plus agréable à lire pour la béotienne que je suis !



Ce roman, construit sous forme de fiction, nous relate avec réalisme l’histoire du premier convoi qui parvient à Arzew, près d’Oran, le 27 octobre 1848. « Ces colonies de population » furent décidées à la suite des émeutes parisiennes de 1848 où fut destitué Louis-Philippe et la République proclamée.



L’auteure resitue son récit fictionnel dans l’Histoire entre quelques premières pages intitulées « Le coup de l’éventail » qui résume la France de 1830, la prise d’Alger et la chute de Charles X. Puis en fin de livre, la postface où l’on découvre avec émotion le nom de tous les transportés de ce premier convoi dont 49 enfants de moins de deux ans.



C’est à partir de l’aventure de quelques personnages fictifs, hommes et femmes du peuple de Paris, que s’élabore le récit qui s’appuie sur une documentation approfondie. Le roman fourmille de détails très précis sur le Paris de cette époque. On sent bien l’auteure qui ne veut rien laisser au hasard, captivée par l’aventure. Avec eux, le récit nous immerge dans les émeutes de ce Paris de 1848, pour se terminer sur l’échec des barricades dont celle du faubourg Saint-Antoine et la terrible répression qui s’en suit.



La misère sévit dans la capitale, une misère inimaginable, révoltante d’autant qu’il est question de fermer les Ateliers Nationaux, 40 % de chômeurs à Paris, des salaires en baisse, des crève la faim qui crient les slogans « du pain ou du plomb » « du plomb ou du travail ». C’est le Paris de Victor-Hugo qui s’étale sous nos yeux. Une fois de plus les parisiens ont faim.



Le 20 septembre, Paris se couvre d’une affiche « Colonisation de l’Algérie » Avis aux ouvriers – Et c’est le début d’une autre histoire pour tous ces pauvres gens, mélange d’ouvriers et de bourgeois, d’artisans, candidats à l’immigration, qui partent remplis d’espoir pour un monde meilleur, un univers où l’on peut souhaiter se nourrir correctement. Alors, ils embarquent après avoir été acceptés. C’est la lente descente en bateau vers Marseille avec la découverte d’autres horizons, d’autres régions, d’autres misères, jusqu’à l’embarquement sur l’Albatros.



On imagine aisément tous ces colons épuisés, dépenaillés, après une traversée mouvementée, arrivant à Arzew qui découvrent un pays totalement à l’opposé du leur, une terre desséchée, caillouteuse, des conditions climatiques difficiles, un hébergement tout ce qu’il y a de plus sommaire, des militaires qui les observent plutôt avec mépris, des maladies, des morts, des autochtones méfiants, et le courage qu’il leur faut à tous pour faire de cette terre, une terre cultivable, une terre nourricière. Et c’est là où le récit est le plus éloquent, le plus instructif sur les difficultés rencontrées. Ils parviendront à force de travail, d’abnégation, à rendre cette terre infertile, un peu plus généreuse, ils s’y attacheront et contrairement à tous les préjugés d’aujourd’hui, ce récit apporte un éclairage essentiel dans la connaissance des motivations de l’époque.



Il y a de très beaux portraits de femmes courageuses dans ce récit et je remercie l’auteure d’avoir su mettre en évidence une qualité que j’ai toujours appréciée chez la femme, c’est le courage.



Ce livre m’a rappelée « Les gardiennes » d’Ernest Pérochon. J’y ai retrouvé la même force, la même puissance de narration. Et j’ai une pensée toute particulière pour Albert Camus qui fait référence à ses ancêtres dans « Le Premier Homme ». Les livres mènent aux livres. Merci Michèle !





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Le premier convoi 1848

J’ai découvert cet ouvrage au cours de recherches généalogiques concernant des aïeuls de Saint Cloud en Algérie. Quelle ne fut ma surprise de découvrir le nom de mes ancêtres dans la liste des transportés d’octobre 1848 figurant en référence du roman.

Merci à Michèle Perret d’avoir donné vie à ces oubliés des premiers convois ! Nous découvrons les difficultés du voyage entrepris et la déconvenue des voyageurs arrivés sur la terre d’Algérie.

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Le premier convoi 1848

«1848 : Pour se débarrasser des fauteurs de troubles on leur propose de créer des colonies agricoles en Algérie. Un décret du 20 septembre 1848 stipule que les colons doivent partir le plus vite possible.»

Dernier roman de Michele Perret, le premier convoi se lit d'une seule traite. L'écriture nous emporte comme ces premiers "colons" dans un voyage au long cours dont, comme eux, nous ignorons tout de l'issue.

Le livre est différent de tout ce qui a été écrit sur cette «Déportation» qui ne dit pas son nom.

Michèle Perret s'appuie certes sur tous les documents et essais divers existant sur le sujet de «l'envoi» de citoyens français en Algérie, leur faisant miroiter monts et merveilles, mais elle a choisi, et c'est là l'intérêt du livre, de dresser une galerie de portraits des différents personnages pris dans la tourmente de 1848, «condamnés» à choisir le premier convoi.

Elle situe l'histoire dans le contexte économique et social de la France où le chômage est endémique, les salaires en diminution constante, «2 francs, après 1 franc 50 et maintenant 1 franc.», et la perspective de fermeture des ateliers nationaux loin d'être une menace en l'air «(...) s'ils touchent aux ateliers, nous les vrais hommes, on leur montrera de quel bois on se chauffe.»

Parmi les principaux personnages, Antoine, le patron d'un bistrot parisien du Faubourg Saint Antoine, le Trou Normand, n'était pas le dernier en 1840 à crier «La liberté ou la mort. du pain ou du plomb»

Avec sa femme Léonie, une jeune fille de loin sa cadette, ils fréquentent Jeanne Sabour, une ancienne d'Antoine macquée maintenant avec Raoul un homme à la moralité douteuse.

Quand les événements se précipitent, et que les habitants du Faubourg sont tous suspects, ils sont parmi les premiers à décider de partir, préférant l'Algérie au bagne où à la condamnation à mort.

Les cent-cinquante premières pages du livre sont consacrées aux événements qui ont conduits les autorités politiques à organiser un premier convoi puis au voyage vers l'Algérie.

Ce dernier s'étend du 8 au 28 octobre. Bien que considérés comme suspects, les «colons» le vivent comme une parenthèse enchantée. Ils découvrent une France qu'ils ignoraient mais dont ils sont désormais exclus, celle des villes industrieuses et des réalisations technologiques dont ils n'avaient pas idée. Ils s'interrogent sur les motivations réelles de leur départ. Mais leur optimisme emporte tout. Les habitants des villes des bords des canaux les acclament, l'excitation règne à bord au sujet de ce paradis vers lequel ils voguent, ils chantent, sont nourris gratuitement, fantasment sur les orangers, les palmiers les champs de blé, et leurs petites maisons à l'ombre d'un tilleul.

Pourtant lorsqu'il laisse aller ses pensées, Antoine s'interroge sur ce pays et ses habitants premiers, « (...) n'allait-il pas devoir arracher cet os à d'autres et devenir le bourgeois de populations encore plus misérables que lui ? »

A l'inverse, Alphonse Machicoine et son âme damnée Bécu, sont plus cyniques, motivent leur départ en Algérie parce que «les pays neufs permettaient des fortunes bien plus prodigieuses que la vielle France frileuse, avec ses révolutions manquées (...)»

D'autres ont des motivations moins avouables, l'indic Jeanjean joue la carte de la délation au service de l'autorité, Raoul le compagnon de Jeanne, mise lui sur le plaisir et le jeux, certain de l'attrait qu'ils représenteront pour les futurs «colons».



L'arrivée en Algérie et les déconvenues des colons sont traités de la même façon. Par touches successives, l'auteur livre à travers les dialogues des personnages ou leurs réaction aux événements, une image de plus en plus précise de l'organisation sociale et de la place de chacun des groupes qui compose cette société nouvelle, «colons» petits et gros, espagnols, armée, algériens.



Les dialogues entre les différents personnages, leur ressenti, donnent une vision juste de ce qu'allait devenir la société en Algérie, avec ses contradictions et ses exagérations. L'auteur parvient à en esquisser les traits en ne faisant pas intervenir sa connaissance de ce qu'il adviendra des ces colons et de comment ils réagiront par la suite. Un livre tout en finesse et subtilité sur un sujet souvent évoqué avec manichéisme,.

Merci Michèle Perret et bravo pour cet ouvrage à mettre entre toutes les mains.



PS : Après avoir lu le premier convoi, je me suis remémoré le concept des «farces de l'histoire» tel que Jean Duvignaud mon professeur de sociologie à l'université de Tours l'exposait lorsqu'il mettait en garde nos jeunes esprits contre les idéologies, en attirant notre attention, tout en reconnaissant forcer le trait, sur le fait que, selon son analyse, les descendants des insurgés de 1848, de la commune et de Républicains espagnols avaient contribué à l'émergence du mouvement pour l'Algérie Française.
Lien : https://camalonga.wordpress...
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Le premier convoi 1848

🎶Partons, partons pour l’Algérie...🎵🎶

« Adieu Paris, adieu misère, adieu terreur d’être fusillé »

Atmosphère de fête et flonflons, discours emphasés et séparations éplorées.



En octobre 1848, le quai de Bercy voit partir 800 personnes sur un convoi de chalands direction l’Algérie, terre coloniale conquise en 1830 et en attente de peuplement.

Cette population* (hommes, femmes, enfants) est constituée de volontaires et non de repris de justice. Ils sont les Colons du Décret, les déportés avec honneurs de la République. La disposition remporte un franc succès dans les classes sociales exsangues du Paris populaire.



Pour le gouvernement de la Seconde République c’est l’occasion de se débarrasser des indésirables de la capitale, des insurgés des émeutes sanglantes du printemps dues au chômage et à la fermeture des Ateliers Nationaux. Et si la réussite du projet aboutit à une terre en grenier à blé pour la France, c’est du « gagnant-gagnant ».



Las! Politique sociale incongrue et irréfléchie vers un échec prévisible, à vouloir faire d’ouvriers des agriculteurs, sans compter la galère de 20 jours de voyage, l’amère déception de l’arrivée dans un désert de cailloux. Tout est à construire, encadrés par l’armée.



Le contexte historique est posé, s’humanise dans un roman factuel à travers l’histoire d’Antoine et Léonie et de quelques familles d’ouvriers des faubourgs. Michèle Perret nous fait un récit à la fois dynamique et dramatique des difficultés majeures rencontrées par la première population française établie en terre Algérienne.





* listing du rôle d’équipage en fin de livre.



NB: un livre qui fait écho au magnifique Un faux pas dans la vie d’Emma Picard de Mathieu Belezi sur l’implantation de colons en 1860

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